— Par Florent Grabin de l’Association écologique Puma —
Dans les années 80, nous avons, avec Pierre DAVIDAS, dénoncé publiquement la situation de l’Eau en Martinique, dans l’association écologique A.P.P.E.L.S, tout a été dit, malheureusement nos prévisions nous rattrapent aujourd’hui, la population est excédée par les très nombreuses coupures dans la distribution de l’Eau.
À la demande de différents usagers de ce précieux et indispensable produit, nous allons vous livrer des éléments qui vous permettront de sortir de la logique de ces très nombreux récupérateurs qui perturbent l’information sur les problèmes de l’Eau.
La réserve de notre Eau se trouve majoritairement dans le Grand Nord de la Martinique, elle est principalement captée sur la Rivière la Capote au Lorrain, puis lavée dans l’usine de production de Vivé, enfin avant d’être mise dans le réseau de distribution elle reçoit une charge de chlore comme désinfectant ; à ce propos nous avons pendant des années combattu cette formule, pour enfin obtenir une chloration intermédiaire durant le transport jusqu’à Saint Anne.
Le 5 avril 2009, il y a eu un déboîtement sur la canalisation en fonte de 800 mm de diamètre, constituant la branche maîtresse Nord-Atlantique d’adduction d’eau potable de l’usine de Vivé, passant sur la propriété de Bernard BALLY à Séguineau au Lorrain ; la fuite pendant plus de 10 heures de 15000 m3 d’eau a engendré un glissement de terrain concernant au départ 2.5 ha de terres agricoles dévastées ; à ce jour, soit 10 ans après, la réparation reste toujours en suspens.
10 années écoulées depuis ce déboîtement, sans réparation, c’est inacceptable, d’autant plus que la ‘’réparation provisoire’’ pour une durée de 6 mois est toujours en place avec de très nombreuses casses ; ce passage provisoire réduit de 14000 m3/jour l’approvisionnement normal sur les 37000 m3/ jour de la production de l’usine de Vivé pour alimenter le réseau.
À ce propos, le Conseil Général a été durant des années le propriétaire de la station de traitement d’eau de Vivé et du réseau, lors de la fusion Département-Région cette usine est devenue propriété de la CTM, la SMDS a en charge l’exploitation, ceci après une mise en concurrence par appel d’offres.
Par convention, la SMDS vend l’eau à la SME afin de lui permettre d’approvisionner sa clientèle se trouvant sur le territoire de CAPNORD et ESPACE SUD, ceci après avoir remporté le marché après mise en concurrence ; lors de ces appels d’offres, le prix de l’eau est fixé par le donneur d’ordre, à savoir nos élus.
Concernant la CACEM, c’est sous forme de régie qu’ODYSSI exploite la production de l’eau pour le Lamentin, Saint-Joseph, Fort-de-France et Schoelcher, avec un complément d’approvisionnement en eau, acheté à la SME, pour être revendu aux consommateurs.
Contrairement à ODYSSI, qui gère l’entretien du réseau, son usine de production et la distribution, le contrat de la SME et de la SMDS avec leur donneur d’ordre se limite à la production, la gestion du réseau de transport, du stockage et de la distribution de l’eau, les infrastructures (réservoirs, tuyaux, usines de production) sont la propriété de : la CTM, CACEM, CAPNORD, ESPACE SUD ; pour permettre l’entretien de ces réseaux, il est fait appel par appel d’offres, aux tuyauteurs, vidangeurs et au BTP.
Chaque année le fermier présente le ‘’Rapport du délégataire’’ à son donneur d’ordre, qui a pour obligation d’assurer aux consommateurs de l’eau en qualité et en quantité garantissant son usage individuel, professionnel ou industriel.
Ce lien contractuel est rompu depuis des années avec une dégradation aujourd’hui contestée par la population excédée par l’absence de ce précieux produit au robinet.
Nous, P.U.M.A, insistons sur le risque que nous encourons à voir un jour le robinet sans Eau, du fait :
- De la non-réparation provisoire de 10 ans de Séguineau qui connaît régulièrement des casses,
- Des moteurs électriques qui se dégradent, car trop sollicités,
- Des très nombreuses fuites des canalisations.
Alors nous assisterons à la mort du réseau et passerons de l’ODYSSI à l’EAUDELA, ainsi les élus en charge de cette importante production, passeront peut-être, de la parole aux actes, Pour Une Martinique Autrement.
Pour l’association écologique P.U.M.A.
Le Président
Florent GRABIN