Parvenir à un modèle solidaire pour construire un avenir insulaire, ou …

Comment se regarder dans son propre miroir.

— Par Caraïbe Écologie Les Verts —

Pendant longtemps nous avons été les oubliés de la République et nous le payons jusqu’à maintenant dans notre mal développement sociétal. A force de répéter à longueur de temps ou d’années que nous avions des handicaps, nous nous sommes parés de cet habit sans chercher à en sortir alors que les conditions étaient favorables pour passer le pas, et franchir les obstacles qui nous empêchaient d’avancer.

Nous l’avons ratè lors de la décentralisation de 1983, où une formidable expérience de prise de responsabilité pour un développement endogène s’offrait à nous dans un cadre collégial. Nous avons alors choisi tel un enfant devant un nouveau jouet de ne pas le partager avec nos frères et sœurs.

Nous l’avons ratè de nouveau en 2016 lors de la reforme des Régions, occasion de corriger le retard accumulè, trop emprisonnè dans nos frontières. Gardien d’un pouvoir à conserver précieusement, nous en voulions plus, et ce malgré les alertes sociales, les coups de semonces répétitifs de ceux des derniers de cordées.

Uni à mes frères de la Guadeloupe, je tends la main à ceux de la Guyane afin de construire ensemble cette unité régionale qui nous ouvrira des opportunités, et les exhorte à saisir toutes les occasions de réaliser cette ambition de changer le destin des générations futures en leur offrant une alternative épanouissement dans leur environnement naturel. Fini les expatriations forcées, les adieux foulards, pour enfin donner du sens, de la valeur à l’efficience de politiques publiques intégrées.

Depuis 2009 s’est ouverte une période de crise sociétale qui a touché toutes les couches de notre société partagée comme un seul homme entre nos territoires d’outre­mer des Amériques.

La crise sanitaire que nous vivons depuis 2020, qui faisait suite au mouvement citoyen des gilets jaunes, a remis sur la table le sujet de la santé et de la solidarité écorchée dans ses principes.

C’est ainsi que 2021 a mis en exergue dans nos territoires une crise profonde de défiance des populations, longtemps larvée, envers les politiques publiques locales et nationales dans laquelle l’expression populaire est encore plus prégnante, demanderesse de plus de démocratie participative pour un partage de leur vision trop éloignée des orientations politiques. Pire elle a construit une jeunesse avertie, active parée à reprendre le témoin ou à déserter vers des ailleurs sans même se retourner.

Et ça nous devons l’entendre au lieu de nous regarder le nombril en permanence dans l’entre-soi, car notre responsabilité est définitivement engagée et nous devrons en porter le fardeau dans un futur proche.

Nous ne devons pas sombrer dans le sempiternel débat « plus d’État vs moins d’État » car c’est à nous qu’il appartient de construire notre futur.

Pour cela notre modèle doit évoluer pour se concentrer sur l’intérêt général de nos territoires pour répondre aux besoins ou attentes, longtemps exprimés par les populations de nos territoires, en matière de santé, de logement, de transport, de formation, d’emploi, d’identité culturelle sans que cette liste soit exhaustive. Créer sur nos territoires le bien vivre et répondre à la demande d’une qualité de bien-être économique et social pour tous qui s’inscrit dans ce projet d’écologie politique.

C’est ce à quoi tend notre démarche au sein de Caraïbe Écologie les Verts, l’unification de nos territoires des Antilles-Guyane dans une grande Région institutionnelle réelle qui répondent aux enjeux de pouvoirs d’achat attendus par ces populations tant tenu à l’écart des grandes réformes par un choix imposè de gouvernances passées et d’un autre temps ou une autre époque. Tournons maintenant notre regard vers un projet que nous partagerons ensemble comme pour dépasser notre passé commun douloureux.

Nous devrons apprendre à intégrer l’écologie dans nos projets parce que nous avons de nombreux défis à relever pour lutter contre les effets dévastateurs du réchauffement

de la planète qui impactent nos territoires, et devenir un modèle pour les autres. C’est parce que l’écologie défend des valeurs de solidarité qui construiront les emplois de demain que l’aujourd’hui l’attend sur les sujets de l’énergie renouvelable, du recyclage,

des circuits courts, de la dépollution de nos sols. Elle ne doit pas être une simple part incongrue dans les politiques publiques, comme l’aliment vert jetè dans un plat indigeste pour se rassurer d’avoir une alimentation saine. Prendre soin de notre corps est aussi important que la santé de notre planète pour le devenir de l’humanité et des générations futures.

C’est ce projet que nous porterons avec notre candidat Yannick JADOT pour et dans l’intérêt de notre territoire.

Serge SAINTE-ROSE

Caraibe Ecologie les Verts

Martinique, le 08 décembre 2021.