— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Parler…
Parler pour ne rien dire ?
Parler quand on ne sait plus écrire…
Parler pour éviter le pire !
Parler car c’est le propre de l’homme
depuis qu’il a croqué la pomme…
Parler de ce qui compte, en somme :
parler d’amour, de la vie, de la mort
et, même si tout est dit, parler encore…
De vaincre sa timidité faire l’effort
et, pour se faire entendre, parler plus fort !
Parler jusqu’à ce qu’on tombe enfin d’accord…
Puis, quand on n’a plus rien à se dire,
qu’on ne sait vraiment plus quoi dire,
se souvenir que le silence est d’or
et se taire alors…
Faire…
Ne rien voir : aveugle…
Ne rien entendre : sourd…
Ne rien dire : muet…
Ne rien faire : lâche ou paresseux !
Si les trois premiers peuvent être des infirmités involontaires bien excusables,
sinon d’un bonheur trop passif la recette pour le moins discutable,
en revanche le quatrième ne peut être qu’un défaut exécrable
car ce n’est qu’à nos actes que nous serons jugés ou qu’on laissera tout simplement un souvenir après notre mort,
une trace plus ou moins éphémère, certes, mais indispensable pour être identifiable…
Homère était aveugle mais nous a quand même laissé ses épopées poétiques…
Beethoven était sourd, ce qui ne l’a nullement empêché de nous laisser son immortelle œuvre musicale…
La vie, peu importe ce que l’on va en faire
mais l’important, c’est d’y faire quelque chose sous peine de sombrer dans l’enfer d’un éternel anonymat et oubli…
Faire, donc, pour faire échec à l’ennui
et tuer le temps avant qu’il ne nous tue…
Par exemple pour un poète, tant qu’il est vivant, faire des vers…
avant d’en faire encore, une fois mort !
Patrick Mathelié-Guinlet