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Cuba: un nouveau Code pénal affûté contre toute opposition

La Havane – Punir les délits sur internet, les manifestations et le financement étranger de certaines activités: le nouveau Code pénal cubain, qui doit être approuvé samedi par le Parlement, vise à « protéger » le système socialiste après les révoltes de juillet 2021.

L’objectif, selon ses propres auteurs? « Protéger le système politique et étatique socialiste face à l’ensemble d’actions et d’activités commises contre l’ordre constitutionnel et visant à créer un climat d’instabilité sociale et d’incapacité à gouverner« .

A peine publié sur le site du parquet général en mars, le projet a suscité le rejet chez l’opposition au gouvernement communiste. 

« Le nouveau Code pénal est un nouveau tour de vis du régime pour intensifier la répression contre les citoyens« , estime René Gomez Manzano, président de Corriente Agramontista, plus ancienne organisation d’avocats dissidents cubains. 

Ce texte fait partie d’une série de lois, comme celles de la souveraineté alimentaire, du Code des familles et des données personnelles, destinées à compléter la nouvelle Constitution approuvée en 2019. 

Lors d’une séance parlementaire extraordinaire prévue samedi, plusieurs de ces projets seront présentés aux députés, le code pénal devant être approuvé le jour même. 

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« Dans la Famille Roptus, j’appelle… » : marche théâtralisée sur la vie se Lumina Sophie

Samedi 7 mai à 11h25 Circuit Manikou sur la route des Pitons
Projet de l’association Culture Égalité
Programmée au Festival Lézard TiShow

Nous avons le plaisir de vous annoncer que nous sommes programmés dans le cadre du festival des arts de rue du Carbet les Lezard Tishow le samedi 7 mai 2022.
Nous vous proposons, dans un cadre naturel, le temps d’une déambulation de 45 mn d’assister à la prestation théâtrale de trois comédiennes venues incarner trois générations : Reine-Sophie : la grand-mère de Lumina, esclave ; Zulma : la mère de Lumina, esclave qui a connu l’Abolition et Lumina, née libre et personnage central de l’insurrection du Sud en 1870.
Les spectateur.trices suivent le parcours d’un pèlerinage symbolique qui leur offre, au milieu des bois, une triple rencontre avec trois personnages féminins. Bien-sûr le public est conscient qu’il s’agit d’une interprétation, mais porté par des comédiennes professionnelles et sachant que ces femmes ont bel et bien existé, le trouble d’une vérité s’installe au milieu de la résonance de la forêt, comme une rencontre avec nous mêmes.`
Textes : Huguette Bellemare et Hervé Deluge (adaptés des ouvrages de Gilbert Pago)
Mise en espace : Hervé Deluge
Comédiennes : Reine Sophie : Appolline Steward ; Zulma : Sarah-Corinne Emmanuel ; Lumina : Rita Ravier
– Évènement Gratuit et ouvert à tous.tes

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22 mai 1848, notre acte de naissance. 22 mai 2022, date de notre renaissance.

— Par Guy Lordinot —

Grâce aux esclaves révoltés à Saint Pierre en mai 1948, nous sommes nés « peuple martiniquais ».

Si la colonisation a renforcé ce sentiment d’être peuple, la départementalisation a peu à peu, au fil des années, dilué ce sentiment et déculturé les martiniquais.

Nous devons renverser cette tendance à l’anéantissement et retrouver la solidarité qui fondait notre véritable nature. Pour cela, il nous appartient de faire du 22 mai de cette année 2022, le jour de notre résurrection.

Ces dernières années, plusieurs statues ont été déboulonnées, voire détruites. Elles nous imposaient d’honorer la mémoire de quelques européens pour leur action dans notre pays. Il s’agissait pour l’essentiel, d’esclavagistes. Une exception : Victor Schoelcher. En étudiant sa vie, nos historiens lui reconnaissent une attitude positive à propos de l’esclavage et de notre situation dans la Caraïbe.

Il est grand temps de rendre justice et hommage à ces martiniquais qui ont aussi œuvré pour la libération des esclaves et pour l’épanouissement des martiniquais.

Il me paraît opportun de marquer le 22 mai 2022, date anniversaire de notre naissance par la mise à l’honneur d’un certain nombre de nos héros.

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Les quatre marqueurs et les trois impératifs

— Par Ali Babar Kenjah —

Vous avez dit « Changer de paradigme » ?

I. Jé-a bout !

Comme dirait Monchoachi, traduisant « Fin de partie » de Beckett : « Jé-a bout ! » Le déboulonnage de la raison politique postcoloniale et de sa gesticulatoire stérile par la contestation populaire, marque une étape majeure dans la décomposition politique de la société martiniquaise. Même si la contestation ne doit pas masquer l’enkystement d’un vote assimilationniste xénophobe qui doit nous inquiéter, et qu’il faut combattre. Mais l’expression majoritaire au premier tour a traduit une mobilisation de la jeunesse, du peuple et de la masse des victimes de la macronie, pour une transformation de la société.Ce message des urnes, s’il devait être confirmé lors des prochaines législatives, mettrait alors au premier plan de l’agenda politique la validation populaire (référendum) d’un programme de transition écosystémique. En vérité, la transformation urgente de la société martiniquaise exige de mener à bien trois révolutions : une révolution écologique, une révolution sociétale, une révolution politique.

La révolution écologique nous est imposée par la réalité planétaire du réchauffement climatique, par la fragilité de notre matrice micro-insulaire maltraitée et la nécessité stratégique de pourvoir autant que possible à nos différents besoins.

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À propos du triomphe de…

— Par Dominique Domiquin —

Krik ! Si dans l’Hexagone, le centriste Emmanuel Macron a été reconduit à la tête de l’État grâce au barrage républicain Anti Le Pen ; en Guadeloupe antivax, 70% des votants ont plébiscité l’extrême droite à l’élection présidentielle d’avril 2022. Ceci après avoir cru en Mélenchon, le Père-Noël d’extrême gauche, au 1er tour. A la télé, au soir des résultats, un représentant du FN-mofwazé-en-RN clouait ainsi le bec à son adversaire : « Ah, ça suffit ! Notre mouvement n’est pas raciste, la preuve : l’outremer a massivement voté pour nous ! ». CQFD.

La veille, dans un bureau de Guadeloupe, un citoyen claironnait fièrement « An kay voté pou madanm an-mwen ! »(Je vais voter pour ma femme !) Sa joie militante et sexuée ne causa ni surprise, ni dédain. On sourit et on vaqua à l’isoloir derrière lequel tout est noir. Jadis, au journal de 20 heures, l’œil moite et sucré, Lucette Michaux-Chevry murmurait langoureuse à un Chirac rougissant : « Jacques, tu es mon doudou en politique ! » Ça n’a gêné personne.

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Le football brésilien tourne le dos aux entraîneurs noirs

Sao Paulo – Le Brésil, habitué à acclamer des stars du football noires comme Pelé, n’a quasiment que des entraîneurs blancs dans ses clubs, une des conséquences du racisme qui mine encore le pays, dernier d’Amérique à avoir aboli l’esclavage.

Goias était jusqu’à jeudi la seule des vingt équipes de première division brésilienne à être dirigée cette saison par un entraîneur noir, Jair Ventura, fils de Jairzinho, mythique attaquant champion du monde en 1970. Marco Aurélio de Oliveira ‘Marcao’, l’a rejoint sur le banc de Fluminense après la démission d’Abel Braga dont il était l’assistant. 

Le plus souvent, des saisons entières se déroulent avec uniquement des techniciens blancs aux commandes des clubs de l’élite, dans un pays où la population noire est majoritaire – et ultramajoritaire en ce qui concerne les joueurs sur le terrain. 

« Ce qui m’interpelle, ce n’est pas tant le fait qu’il n’y ait pas d’entraîneurs noirs (…). Le vrai problème, c’est que ce débat est inexistant au sein du football brésilien« , déclare Marcelo Carvalho, directeur de l’Observatoire de la discrimination raciale dans le football. 

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« Pensée féministe décoloniale » 

Une anthologie de textes, fondateurs et plus récents, pour mieux saisir toute la diversité du féminisme décolonial en Amérique du Sud.

En librairie le 12 mai. Déjà disponible en exclusivité sur le site !

320 pages. ISBN : 978-2-490297-19-1

Quinze autrices originaires d’Amérique du Sud, centrale et caribéenne questionnent les concepts du genre, du patriarcat, du développement. Elles défendent un féminisme communautaire et autochtone, un féminisme noir, un écoféminisme, une améfricanité. Elles prônent le bien vivre, une autre conception des droits humains ou un nouveau véganisme.

De cet ouvrage émerge une pensée contestatrice, multiple et rénovatrice, qui questionne, enrichit et mobilise de nouvelles réflexions et actions pour le(s) féminisme(s) contemporain(s). Un livre pour lutter contre toutes les formes d’oppression et rêver à de nouvelles solidarités…

En couverture, un clin d’œil au wiphala, ces carrés de sept couleurs assemblés en drapeau, symbole politique et culturel pour de nombreux peuples autochtones d’Amérique.

Table des matières

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Le temps n’est-il pas venu de créer ouvertement et démocratiquement le Musée territorial dédié à l’esclavage colonial en Martinique?

Par Sylvère Farraudière

Cette question, posée par pétition publique1, au Président du Conseil exécutif de la CTM, et plus largement aux élus martiniquais et à la presse, depuis le 17 novembre 2019, a déjà recueilli de très nombreuses signatures favorables. Elle est complétée par le présent plaidoyer.

  1. Un essai très prometteur : l’esprit du Courbaril

Le 17 décembre 2013, à l’Habitation Clément, le Président du conseil régional de la Martinique, Serge Letchimy et monsieur Bernard Hayot dégageaient L’esprit du courbaril2 qui animait le Rendez-vous du courbaril, survenu 12 ans plus tôt. Mais, pourquoi tarde-il tant à prendre son envol, pour la fraternité retrouvée entre Martiniquais ?

Edouard de Lépine consacre avec enthousiasme, un chapitre de son livre-hommage à son ami Camille Darsières, pour relater la participation d’Aimé Césaire, au Rendez-vous du Courbaril, dénomination qu’il dit préférer à Rendez-vous d’Acajou, qui aurait pourtant l’avantage d’indiquer le lieu de la rencontre, l’Habitation Clément au quartier Acajou du François, le 17 décembre 2001. Aimé Césaire répondait à l’invitation de Bernard Hayot, propriétaire des lieux, pour planter un jeune courbaril, au cours d’une cérémonie voulue symbolique.

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Edgar Morin : « Soyons conscients du risque historique pour la France »

Par Edgar Morin. Sociologue et philosophe —

Dans une tribune au « Monde », le sociologue dit nécessaire de soutenir Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle, mais il demande au candidat président d’amorcer un virage en faveur d’une voie nouvelle, qui place l’écologie en son cœur contre l’hégémonie du profit.

Tribune. Quelle terrible coïncidence ! Simultanément : une élection présidentielle, où se joue le sort de la France humaniste et républicaine, et une guerre de plus en plus sanglante en Ukraine, cause d’énormes bouleversements géopolitiques et économiques avec le risque d’un conflit mondialisé où l’Europe naufragerait.

Deux menaces sont liées : celle d’une régression en France qui conduirait à un État autoritaire et à une société de soumission, celle du retour massif du monde à la barbarie.

Il aurait suffi que…

Le tragique est qu’en France, comme dans le monde, prévoyance et lucidité auraient pu modifier le cours des événements. En France, il aurait suffi que Fabien Roussel, Yannick Jadot, Anne Hidalgo se désistent en faveur de Jean-Luc Mélenchon, et Marine le Pen aurait été absente au second tour.

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Lettre à l’ami insoumis

—Par Emmanuel Wallon —

Cher G,

Tu souhaites débattre de ce qu’il convient de faire au second tour des élections présidentielles pour préserver l’espérance d’une transformation sociale et d’une transition écologique. Il est vrai que le président sortant a laissé monter l’extrême droite et l’a parfois même stimulée avec le concours de son ministre de l’Intérieur pour mieux se poser en rempart. Il n’empêche. La réponse est déplaisante mais sans appel : le choix du bulletin Macron sera plus impératif encore le 24 avril qu’il ne le fut voici cinq ans. En voici sept raisons, chacune devant suffire à emporter la conviction.

L’arithmétique électorale

Il ressort des chiffres que le risque d’une victoire de Marine Le Pen est beaucoup plus élevé qu’en 2017, malgré l’avance et même la progression d’Emmanuel Macron au premier tour.

L’extrême droite (Le Pen, avec 23, 15 %, Éric Zemmour avec 7, 07 % et Nicolas Dupont-Aignant avec 2, 06 %) totalise plus de 32 % des suffrages exprimés. Tout porte à croire qu’en son sein, les reports s’effectueront sans heurt, à quelques dizaines de milliers de voix près.

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De l’idée de renommer le Lycée Schoelcher

— Par Léo Ursulet, historien —
Sylvère Faraudière, dans un article […], se montre foncièrement hostile à l’idée de garder son nom au lycée Schoelcher à sa prochaine mise en service. C’est une réponse à son article qui suit.

Que la question fasse aujourd’hui débat est tout à fait naturelle, et souhaitons que l’expression soit la plus libre possible à ce sujet.

En tout cas, si le débat autour du lycée Schoelcher devait prendre plus d’ampleur, il serait d’une part recommandé que soit nommé un groupe scientifique chargé de mettre à plat tous les aspects du problème, et d’autre part qu’il soit envisagé l’entrée en vigueur de la procédure légale de nomination des bâtiments publics nouveaux, savoir un débat en plénière de l’instance dirigeante du pays, la CTM, suivi ensuite d’un vote. Et si en amont la question a été correctement cernée, il y a donc des chances, sauf à prévoir des dérives politiciennes stériles et regrettables, que ce vote soit un vote éclairé.

Sylvère Faraudière est donc foncièrement hostile à l’idée que ce lycée garde son nom d’origine. Mais non point, selon lui, à cause de la stature du personnage de Schoelcher lui-même.

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Les départements d’outre-Mer au tri de l’histoire martiniquaise

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Lorsque le mot «  autonomie «  est prononcé par un ministre, le ban et l’arrière-ban des autonomistes se tortillent le d… en se plaignant que décidément léta fransé ne comprend rien aux aspirations des deux départements de Guadeloupe et de Martinique. « Nous voulons, disent-ils, plus de « continuité territoriale «  et être aussi bien traités – les spécificités en plus – que les départements de Métropole, pardons, de …l’Hexagone ! » En effet, première spécificité, la Martinique est la seule « colonie » au monde qui n’ait pas de métropole, elle a juste une «  hexagone « . Et pourtant en cette date anniversaire de la création des départements d’Outre-Mer, tout le monde se tait : les historiens, la presse, les politiques, la gauche, la droite, les collectivités. Le département et tout ce qu’il a apporté aux Martiniquais peuvent être effacés de l’histoire.

Ne nous trompons pas. On ne peut que saluer l’apport des recherches effectuées sur l’esclavage transatlantique qui est essentiel à la connaissance de l’histoire de la Martinique et à la formation de l’identité des Martiniquais.

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Petites Formes 2022 : Poiteaux

— Par Selim Lander —

Suzy et Franck

Une pièce à thèse très réussie : la thèse est démontrée… dans la mesure où elle écarte d’emblée les objections. Ainsi l’affaire Dutroux, exemplaire en ce qu’il s’agit d’un tueur sadique et sans aucun remords et qu’il n’y a pas le moindre doute sur sa culpabilité. Face à l’interrogation évidente – à quoi bon maintenir en prison un individu pareil jusqu’à ce que mort s’en suive ? – l’auteur botte en touche. A partir de là, il est facile de trouver des exemples d’erreurs judiciaires qui ont conduit des innocents à la guillotine ou sur la chaise électrique. D’emblée, le débat de fond est donc écarté : n’y a-t-il pas pourtant un distinguo à faire entre le criminel avéré et celui pour lequel un doute subsiste, aussi minime soit-il ? Il est dommage que le cas Dutroux, si exemplaire, soit ainsi écarté, d’une chiquenaude. Le justification de son enfermement plutôt que son élimination serait-elle l’espoir d’une rédemption ? Ou bien la foi dans une dignité de la personne humaine quelle qu’elle soit ?

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Des hommes contre le patriarcat

— Par Héloïse, pour Culture Égalité —

Comment des hommes en viennent-ils à s’engager contre le patriarcat ? Que peut faire un homme, dans sa vie quotidienne, pour participer à la lutte féministe ?

Un combat paradoxal

Cet engagement paraît d’abord improbable, car contraire à leurs intérêts. Les hommes tirent des avantages matériels et symboliques du patriarcat : une vie plus libre, agréable et intéressante, un sentiment de puissance et de supériorité, un accès plus important au pouvoir, aux loisirs, aux richesses, à la parole, à l’espace public. L’égalité est une menace pour l’identité masculine. Comme l’expliquent Francis Dupuis-Déri et Victoire Tuaillon, « on ne peut pas être un vrai homme dans un rapport égalitaire avec une femme », « parce qu’être un homme, c’est d’abord dominer ». De plus, s’impliquer dans une lutte perçue comme féminine, c’est prendre le risque d’être assimilé aux femmes, donc d’être méprisé. Le terme créole « makoumè », qui vient de « ma commère » (marraine, amie), illustre bien ce rejet du féminin : il est utilisé pour se moquer des hommes non virils, efféminés ou homosexuels.

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« Une utopie refondatrice : comment redevenir Martiniquais-Caribéens »

Par Guy Lordinot

« Entre l’intégration et la désintégration, il y a place pour l’invention. » (Aimé Césaire) C’est sur le fondement de cette citation que j’ai nourri la réflexion relative à l’avenir de la Martinique que je vous livre ici.

L’intégration aurait pu être obtenue par l’application du principe de continuité territoriale qui consiste à considérer qu’il n’y a aucune distance géographique entre la France hexagonale et les départements d’Outre-mer. Tel était l’esprit (non écrit) de la loi du 19 mars 1946 qui érige la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et la Réunion en départements. Pour des raisons financières, le gouvernement est résolument hostile à cette conception.

La désintégration est la voie sur laquelle la Martinique se situe actuellement. Une étude récente de l’INSEE montre qu’elle conduit à notre extinction. Telle est la conclusion que nous pouvons tirer de l’étude récente de l’INED (Institut National d’Études Démographiques) réalisée pour l’Union Européenne (disponible sur internet).

L’invention peut être de faire vivre la Méditerranée Amérindienne une utopie refondatrice. Son ambition est de permettre aux Martiniquais de retrouver leur culture caribéenne.

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Changer le nom du Lycée Schoelcher de Fort-de-France

Vive le Lycée Cyrille Bissette

— Par Sylvère Farraudière (*)

Le Lycée Schoelcher, qui est en chantier, rouvrirait ses portes aux élèves, à la rentrée de 2022. Mais, quel sera le nom de réouverture de l’établissement, compte tenu de l’importance du lycée historique de la Martinique et de la mise en cause spectaculaire par la jeunesse, de la surreprésentation de Victor Schoelcher dans l’espace public ? Cette réflexion peut-elle éluder l’action propre de l’élite compradore ? Etant entendu que cette action propre ne doit pas constituer l’angle mort, le non-dit de notre histoire.

Il y a deux raisons majeures de renommer le Lycée Schoelcher

1.    Victor Schoelcher est victime du schoelchérisme et des schœlcheristes.

Le schoelchérisme est cette idéologie par laquelle l’élite veut imposer à la population le culte déifiant qu’elle voue, elle-même, à Victor Schoelcher (1804-1893). Il a été contesté de la manière la plus nette, d’abord, par la relativisation du rôle joué par Victor Schoelcher dans la libération des nègres esclavagisés. Ceux-ci ont lutté jusqu’au dernier jour pour leur liberté, qui, de ce fait, ne leur a pas été octroyée par Victor Schoelcher, à partir d’un décret.

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La Martinique n’est déjà plus dans la France

— Par Michel Herland —

Quand la loi d’un État n’est plus appliquée dans un territoire de la Nation, ce dernier n’est plus dans la Nation. Il est devenu de facto une entité autonome où l’État sera bafoué chaque fois que l’occasion se présentera. Si les décisions qui s’appliquent alors dans le territoire en question émanaient d’autorités régulièrement élues par ses habitants (ou par un dictateur dont l’autorité n’est pas contestée), il ne pourrait que devenir indépendant. Si les décisions continuent à être prises nominalement par l’État en dépit de la loi et sous la pression de tel ou tel groupe, la situation perdurera aussi longtemps que ledit État acceptera de jouer un rôle de fantoche.

Telle est la situation dans laquelle se trouve désormais la Martinique, comme le démontrent deux exemples récents : le saccage des statues et le refus de la vaccination par des membres du personnel hospitalier (et des pompiers). Dans le premier cas, l’État a laissé volontairement s’accomplir des actes délictueux. Dans le second cas, il a cédé aux personnels refusant l’obligation vaccinale en décidant de leur maintenir leur traitement (lequel avait continué à leur être versé pendant la grève) jusqu’à ce qu’une éventuelle reconversion leur permette de trouver un autre emploi.

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« Fèt Kaf » à la Réunion le 20 décembre

[…]En Martinique l’abolition a été anticipée face à une révolte d’esclaves survenue au Carbet : le décret du 27 avril était certes connu dans l’île, mais toute attente du délai de deux mois prescrit par le gouvernement risquait de précipiter l’insurrection générale tant redoutée. L’abolition effective dès le 22 mai 1848 a pu ainsi être interprétée comme une abolition imposée par la révolte et non comme une « liberté octroyée » depuis Paris.

A la Réunion le processus de « sortie » de l’esclavage est, à l’opposé, resté dans le cadre prévu par le Gouvernement provisoire.

Joseph Napoléon Sarda, dit Sarda-Garriga, a été nommé « Commissaire général de la République » pour la Réunion avec pour mission explicite de mettre en application le décret du 27 avril 1848, abolissant immédiatement l’esclavage dans toutes les colonies françaises.

Il arriva, après un long périple, dans l’île le 13 octobre. A cette date l’abolition était déjà appliquée dans les colonies américaines. Malgré les pressions des colons qui demandèrent un sursis de quelques mois, Sarda-Garriga appliqua à la lettre ses instructions : il promulgua le décret le 18 octobre, applicable deux mois plus tard, conformément aux instructions officielles.

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La vérité sur l’histoire du sacrifice de Louis Delgres en Guadeloupe. 

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Louis Delgrès, né le 2 août 1766, à Saint-Pierre en Martinique, et mort d’après la légende écrite par certains historiens le 28 mai 1802(à 35 ans), à Matouba (commune de Saint-Claude) en Guadeloupe, est une personnalité de l’histoire de la Guadeloupe. Colonel d’infanterie des forces armées de la Basse-Terre, abolitionniste, il est connu pour la proclamation anti-esclavagistes signée de son nom, datée du 10 mai 1802, haut fait de la résistance de la Guadeloupe aux troupes napoléoniennes désireuses de rétablir l’esclavage. Le 20 mai 1802, Delgrès et ses troupes sont obligés de se replier au fort de Basse-Terre qu’il doivent ensuite abandonner le 22 mai 1802 (en s’échappant secrètement par la poterne du Galion à l’arrière du fort) pour soit disant se réfugier au pied de la Soufrière à Matouba, vers Saint-Claude. 

C’est cette version de l’histoire que nous contestons aujourd’hui en dépit d’une légende tenace fabriquée de toutes pièces par certains historiens. 

Le 28 mai 1802, se voyant perdus, Louis Delgrès et ses 300 compagnons se suicident à l’explosif , en vertu de la devise révolutionnaire « Vivre libre ou mourir »

L’avenir de la Guadeloupe est imprévisible et l’histoire peut être pleine de rebondissements. 

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« Christiane Taubira, c’est la gauche morale, la gauche des poncifs »

— Par Natacha Polony —

Quelqu’un a-t-il déjà entendu Christiane Taubira prononcer autre chose que quelques poncifs sur les inégalités sociales ? Peu importe. Les plus anciens se souviendront peut-être qu’en 1993 la grande figure de gauche avait, en tant que députée, voté le budget Balladur, un des plus libéraux qui soient…

On peut être de gauche, théoriser la nécessité de faire prévaloir les enjeux collectifs sur les destins individuels, et n’en être pas moins ravi d’apparaître en sauveur, en deus ex machina, capable par sa seule apparition de sortir du marasme un camp politique en décomposition. Christiane Taubira est à l’abri d’un excès d’humilité, qui lui ferait douter de ses capacités à rebattre les cartes dans cette campagne présidentielle. Et si sa première expérience en la matière, en 2002, laisse un cuisant souvenir, c’est à cause de ces méchantes langues qui lui reprochent d’avoir alors fait perdre Lionel Jospin. Reproche indigne, bien sûr, et qui ne s’explique pas par le fait qu’elle était députée, membre de la majorité, et n’avait pas une once de divergence idéologique avec l’intéressé, mais uniquement par le fait qu’elle est femme et noire.

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Considérant la Kanaki

— Par Patrick Chamoiseau —

1 – Il existe des inaliénables qu’un référendum, ou qu’une mécanique électorale, ne saurait annuler.

 2 – Aucun acte démocratique ne saurait, sans sortir de la Démocratie, légitimer l’annulation des droits fondamentaux concernant les peuples, les individus, ou toutes les formes connues et inconnues du vivant.

 3 – Le droit de vote des femmes, le droit à l’avortement ou l’abolition de la peine de mort en France, et bien d’autres fondamentaux, ont été décidés par ordonnances et lois. Autrement, ces avancées majeures auraient été rejetées. Le Droit éclaire la voie par ce qui s’impose à lui.

 4 – Dans les pays où ces droits sont encore offusqués démocratiquement, ils n’ont rien perdu de leur légitimité. Ils hurlent toujours.

 5 – Un référendum ou une mécanique électorale, encore plus quand ils sont frappés d’aberrations, ne sauraient donc annuler le droit des Peuples premiers à disposer de leurs terres.

 6 – La démocratie est fondée sur le respect de ces droits fondamentaux. Elle ne saurait ruiner ces fondations sans se ruiner elle-même. Ils s’imposent à elle comme chant inaugural, vertébrale de maintien.

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« Histoire de l’école en Martinique. Nos maîtres d’école. » de Yvette Farraudière

— Par Térèz Léotin —

À travers son ouvrage, l’auteure Yvette FARRAUDIÈRE nous relate l’histoire de l’école à la Martinique. Cette institution qui a formé à la lecture, l’écriture et au calcul, les citoyens que nos ancêtres et nous sommes devenus. L’histoire de l’école, en Martinique nous est ici retransmise, sous l’angle de ceux qui « font l’école », comme on aimait à le dire, comprendre le maitre d’école.

Si une chanson connue, reprend à son compte une tradition qui persiste à nous faire croire que Charlemagne aurait inventé l’école, il n’en est rien, pas plus en France qu’en Martinique.

Souvenons-nous, avec l’auteure du contexte particulier, ce contexte colonial où seuls les Blancs disposaient de la liberté d’instruire leurs enfants et dans lequel nos ancêtres étaient esclavagés.

Les premiers maitres d’école des enfants de colons, souvent étaient des particuliers arrivés de la métropole vers les colonies et qui ne possédaient pas toujours les compétences requises pour enseigner, d’où la décision en 1684 « du gouverneur Blénac, d’exercer un contrôle par l’intermédiaire des jésuites et des curés » sur l’enseignement divulgué.

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Abécédaire des féminismes présents.

Coordonné par Elsa Dorlin
736 pages – 20 €
Parution : 14 octobre 2021
ISBN physique : 9782377292226
ISBN numérique : 9782377292233

« Plutôt que de réduire le féminisme à des revendications faites à l’État, au patron, au chef ou à papa, pour plus de lois, plus de “sécurité”, à n’être que le porte-drapeau ou le cache-misère du capitalisme, de tel ou tel gouvernement nationaliste, ces histoires des féminismes présents rappellent et font résonner ensemble nos vies féministes. Ce livre fonctionne comme un abécédaire, un manuel, une boîte à outils, un dictionnaire amoureux, dans lequel échanger des idées, affûter des armes, écouter des voix, partager des expériences et des pratiques, vibrer pour des luttes présentes. Il s’adresse à tous·tes : il contient à la fois des ressources et foisonne de références utiles, de notions, mais il est fabriqué par des plumes et des voix, des points de vue situés sur des retours d’expériences collectives, des itinéraires politiques et intimes, des réflexions et des rétrospections sur des parcours, des engagements, des révoltes et des espoirs. En pluralisant les styles, en se situant à la fois du côté de la théorie et de la pratique, de la création, des écritures au “nous” et au “je”, il témoigne de la force d’une approche féministe de l’histoire intellectuelle et politique.

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Quel nom pour le lycée « Schœlcher »? Choisir en toute connaissance de l’histoire

Par Yves-Léopold Monthieux

Au début de l’année 2022 les élèves du lycée Schœlcher devraient intégrer les nouveaux locaux construits sur le site de l’ancien établissement. Et voilà que des bruits circulent qui annoncent que ce haut lieu de la connaissance ne s’appellerait plus lycée Schoelcher et qu’une pétition cheminerait en vue de lui substituer une nouvelle appellation. S’il est donné une suite à ces échos on aurait ainsi la réponse politique officielle aux questions posées par la destruction des statues de Victor Schoelcher à Fort-de-France et dans la ville de Schoelcher, ainsi que le déboulonnement des bustes de l’abolitionniste en d’autres lieux. Il va sans dire que la décision aurait pour effet de cautionner les agissements des activistes, d’héroïser leurs 2 jeunes animatrices et de reconnaître à leur geste une portée historique.

La violence inattendue apportée à la mémoire et aux effigies de Victor Schoelcher, qui faisait jusqu’alors consensus et emportait l’adhésion enthousiaste d’Aimé Césaire, appelle à la plus grande prudence pour le choix d’un nouveau patronyme. On sait que le concurrent de Victor Schoelcher devant l’Histoire n’avait pas tenu la route.

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« Les esclaves ne feront pas la fête dans notre village » : des vidéos montrent la violence du système des castes au Mali

— Par Pariesa Young Suivre —

Un groupe de personnes qui célébraient le jour de l’indépendance du Mali a été brutalement attaqué le 28 septembre dans la région de Kayes, dans l’ouest du pays. Pieds et poings liés, des habitants considérés comme des « esclaves » ont été publiquement humiliés. Ces violences, qui ont fait un mort et plusieurs blessés, soulignent la persistance du système « d’esclavage par ascendance », malgré l’abolition du travail forcé et de la servitude dans le pays.

Plusieurs vidéos amateur ont documenté l’enchaînement des événements, le 28 septembre, dans le village de Souroubiré, dans l’ouest du Mali, où les castes sociales traditionnelles sont toujours la norme. L’esclavage a été interdit au Mali en 1905, mais les descendants d’anciens esclaves sont toujours étiquetés comme tels, les enfants héritant du statut “d’esclave” par leur mère.

Ce 28 septembre, la journée avait pourtant commencé dans la joie, avec une fête commémorant l’indépendance du Mali organisée par les descendants d’esclaves, quelques jours après la date de l’indépendance malienne, le 22 septembre, afin d’éviter d’interférer avec une fête organisée par des « nobles » plusieurs jours auparavant.

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