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En Afrique : la France récolte ce qu’elle a semé

— Le n° 313 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

« Qu’est-ce donc que vous espériez quand vous ôtiez le bâillon qui fermait les bouches noires ? Qu’elles allaient entonner vos louanges ? ».

Jean-Paul Sartre.

En Afrique, la jeunesse enlève elle-même le bâillon et hurle sa colère contre « la France » et contre ses laquais sur place. Seuls des farceurs peuvent jouer la surprise. Pillage des ressources africaines par les bourgeoisies européennes, en particulier françaises, ou autres, contrôle éhonté de la monnaie, des infrastructures, des ressources, de la main d’œuvre, des gouvernements, maintien par la force et la ruse de fantoches corrompus : tel est le tableau contre lequel les peuples africains entrent en mouvement.

Depuis le début des indépendances bidon, notre courant dénonce la supercherie des nationalismes frelatés. Aujourd’hui, on ne peut que se réjouir du vent de révolte qui souffle sur le continent. Une question immédiate se pose : la direction des processus en cours, conduira telle au contrôle des masses, à l’action indépendante du mouvement ouvrier et populaire africain ?

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Entre identité et décivilisation

Interview André Lucrèce à propos de son livre « La Guadeloupe et la Martinique au temps du Covid 19 »

— Entretien avec Ronald Laurencine pour France-Antilles —

Ronald Laurencine : Plus de trois ans après l’apparition de la Covid-19 aux Antilles, à l’évidence vous continuez à vous interroger sur la pertinence de l’emploi de deux expressions très en vogue à l’époque : « Nous sommes en guerre ! » et « la distanciation sociale ».

André Lucrèce : Je ne m’interroge pas. J’exprime au contraire une critique et je rappelle le mot de Camus : « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde. » L’expression « Nous sommes en guerre » s’agissant d’un virus n’a ici aucun sens. Pour protéger les malades des effets du virus, il faut les soigner. Or le soin, au contraire de la guerre, est un humanisme. Ainsi, nos soignants, aussi bien en Martinique qu’en Guadeloupe, ont été héroïques dans le soin et dans la bienveillance vis-à-vis des malades. Nous avons souvent la mémoire courte, mais n’oublions pas que cette épidémie a provoqué une importante mortalité.

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L’écriture de la nature ou le texte vivant

Hannes De Vriese s’entretient avec Patrick Chamoiseau

Docteur en littérature française (Université de Toulouse et Ghent University), Hannes De Vriese a enseigné la langue et la littérature dans le second degré et dans l’enseignement supérieur (Universités de Toulouse et de Montpellier). Dans le cadre de ses travaux de recherche, il s’intéresse à la représentation de la nature et du paysage dans la littérature contemporaine, selon une perspective écopoétique et écocritique, et a publié des articles sur plusieurs auteurs, parmi lesquels Claude Simon, Patrick Chamoiseau, Jean-Philippe Toussaint, Sylvain Tesson ou Jean-Loup Trassard. Il s’intéresse également à la pédagogie et au système éducatif et assure actuellement les fonctions d’inspecteur de l’Éducation nationale dans le département du Gers. Il s’entreteient ici avec Patrick Chamoiseau.

Hannes De Vriese

La quatrième de couverture des Neuf consciences du Malfini présente ce texte comme une fable “qui s’empare de la conscience écologique”. Une telle remarque ne pourrait-elle pas s’appliquer à la plupart de vos textes, à Texaco, à Biblique des derniers gestes, au Papillon et la lumière ou encore à L’empreinte à Crusoé, pour n’en nommer que quelques-uns ?

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Autour du CIOM : combat politique et jeux politiciens

— Le n° 309 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

(1ère partie)

L’annonce gouvernementale de « 72 mesures » pour les dernières colonies (« les outremers ») lors du CIOM (sorte de réunion interministérielle au cours de laquelle le pouvoir a indiqué ses intentions aux représentant-e-s des dites colonies), donne lieu à déclarations, conférences de presse, interviews et polémiques dans lesquelles les enjeux politiciens, c’estàdire électoralistes, sont facilement repérables derrière les postures hautement politiques.

La promesse d’un « débat sur un éventuel changement de statut » ajoute un petit frisson de dramatisation qui pimentera le tout, pour le bon peuple. Ce dernier aurait pourtant tort de détourner la tête, sans se soucier de ce qui se programme « pour lui », et même « en son nom ».

Le Gran sanblé pou péyi-a, coalition d’opposition dirigée par le MIM et apparemment allégée de Martinique-Écologie, critique vertement la procédure suivie par la majorité dirigée par le PPM.

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Martinique : « Il faut en finir avec cette vieille tradition de la République paternaliste »

— Tribune de Serge Letchimy, Président du conseil exécutif de Martinique —

Alors qu’un comité interministériel des outre-mer, initialement prévu le 6 juillet, a été reporté, le président du conseil exécutif de Martinique, Serge Letchimy, appelle l’Etat français, dans une tribune au « Monde », à reconnaître par les « actes » la différenciation régionale, et à redonner aux outre-mer la « pleine capacité de maîtrise » de leur destin.

En 2023, Aimé Césaire (1913-2008) aurait eu 110 ans. Il y aura des festivités et des célébrations partout dans le monde, car, au-delà des frontières de la Martinique et au-delà des frontières de la France, sa pensée a atteint le cœur et les esprits de millions de personnes. Mais que puiser dans la pensée de Césaire aujourd’hui, quinze ans après sa mort ? Quels seraient ses combats aujourd’hui, dans ce monde où chacun cherche son émancipation individuelle dans la foison des inégalités grandissantes que la mondialisation ne cesse de reproduire ?

La crise climatique s’ajoute désormais aux outrances d’un monde globalisé et inégalitaire. Nous faisons ce que nous devons à nos échelles régionales, mais le monde semble courir droit à sa perte.

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Construire une nouvelle cohésion sociale

— Par Charles Célénice, militant associatif, directeur préfigurateur de l’Observatoire de la parentalité de Martinique —
Une fois encore, des violences urbaines (mais pas seulement) agitent la France et la Martinique. Un jeune de plus est décédé, victime d’un tir de policier, dans le « 9.3 », un département cumulant bien des misères. Embrasements, pillages, affrontements, arrestations… s’en sont ensuivis. Le désordre s’est installé durant quelques jours. Puis, le soufflé est retombé. Une fois encore… jusqu’à la prochaine. L’âge des jeunes engagés dans ces événements, souvent de moins de 18 ans, attire fortement l’attention. On a l’impression que la peur des enfants, des jeunes, s’est propagée. Faut-il se résigner, s’en accommoder, dénoncer, combattre, approuver, attiser, appuyer… comprendre ? C’est en tout cas un fait bien établi, désormais. Mais au fait, de quel fait parlons-nous ? D’une autodestruction ? De quelles solutions s’agit-il ? Comment changer cela, passer d’un cercle vicieux à un cercle vertueux ?

La Martinique est confrontée depuis longtemps à bien des maux, très ancrés dans la vie des gens, malades du mal-être post-esclavagiste et colonial, subissant un chômage structurel depuis plus de 60 ans maintenant, entrainant un échec scolaire massif, sans oublier le récent scandale du chlordécone… il n’y a que l’embarras du choix pour s’enflammer !

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Quand la France s’embrase

— Le n° 306 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Il est bien facile de parler de mimétisme pour expliquer les troubles dans quelques cités de Martinique et de Guyane, troubles surgis après le déclenchement des émeutes que l’on sait en France ! Nous préférons souligner la sensibilité de fractions de la population à des événements liés au tir policier à bout portant qui a mis fin brutalement à la vie du jeune Nahel. Le motif de ce meurtre, le « refus d’obtempérer » d’un jeune à un contrôle policier, parle évidemment à beaucoup dans les colonies.

Chacun peut constater que plus le Pouvoir s’indigne que l’on parle de « violences policières », de racisme systémique, de police gangrenée par l’extrêmedroite, plus les drames révoltants comme celui de Nanterre se répètent, ou encore celui d’Alhoussem tué par un policier toujours pour refus d’obtempérer, le 14 juin à Angoulème. Et comme presque toujours, ce sont les vidéos (et pas le collègue à côté !) qui révèlent et documentent les circonstances de l’abominable, ainsi que le mensonge systématique.

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Macron reprend les mystifications les plus éculées

—- Le n° 304 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Les mises en scène et le baratin de Macron n’arriveront pas à faire prendre pour des nouveautés les vieilles lunes de la politique capitaliste. Les ficelles sont grosses, et le bavardage reste répétitif.

Pour faire croire à une prise en compte de la hausse des prix, il fait un gros tapage sur la hausse du prix d’indice dans la fonction publique, mais tout le monde constate que la hausse des salaires en résultant, est nettement inférieure à la hausse réelle et palpable du coût de la vie.

Dans le privé, le décalage est encore plus net entre SMIC et coût de la vie.

Pour tenter de masquer la tromperie, il reprend le blabla sur la participation, l’intéressement, les primes. Ces prétendues solutions ont de gros points communs.
1. Elles laissent de côté la nécessité de la hausse des salaires
, pour rattraper celle des prix.

2.Elles sont soumises aux manipulations de patrons, experts dans l’art de maquiller leurs profits, lorsque les calculs automatiques sont en jeu, et à leur mauvaise volonté lorsqu’il s’agit de négocier des « primes » ponctuelles.

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Lucien Dégras, le passeur du jardin créole

— Par Jean-Claude Degras —

Né en1927, Lucien Dégras appartient à cette génération des années vingt, celle de l’entre-deux guerres où se forgent les premiers souvenirs, et celle de 1945, où en classe de terminale il découvre la dimension politique de la poésie, au lycée Schoelcher avec pour professeurs René Mesnil, auteur du manifeste « Légitime défense » et Aimé Césaire.

Jeune ingénieur agronome, il est en 1950 nommé en Guinée et découvre à sa grande surprise l’enchainement de la spoliation et de l’exploitation humaine sous le manteau hideux des droits de l’Homme. Se sentant spontanément investi d’une mission à l’égard de ses frères d’Afrique, il agace ceux qui défendent une certaine idée de la France. Au milieu des effervescences du contexte colonial il est expulsé d’Afrique pour avoir simplement invité un « indigène » chez lui. Muté en Guadeloupe au début au début des années soixante, il est nommé en 1964 directeur de l’Institut National de la Recherche Agronomique Antilles-Guyane (INRA).

Le constat est amer. Qui produit légumes, fruits, viandes d’un bout de l’année sur l’autre venus entièrement d’ailleurs et de nulle part, quand la malbouffe s’installe dans nos assiettes – quand le chlordécone pollue nos terres – quand la chimie empoisonne nos terres, quand les OGM se révèlent être un fiasco scientifico-industriel ?

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En finir avec le tabou des règles !

Agissons concrètement !

Les ragnanas”, “être indisposée”, “les anglais ont débarqué”, “les chutes du Niagara”… Vous savez ce que ça signifie ? Nous les femmes oui !

Il existe plus de 5 000 expressions dans le monde pour parler des règles sans les nommer !

Encore trop de filles, y compris chez nous, ont leurs règles pour la 1° fois dans la surprise, l’angoisse, la honte, l’inconfort, les injonctions…

C’est dire combien ce sujet, quoi qu’on en pense, reste encore tabou.

C’est la raison de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, le 28 mai.

L’instauration de cette journée date de 2014.

Pourquoi le 28 mai ?

Parce que c’est une date symbolique :

  • Le 28ème jour du mois, parce que c’est la durée moyenne d’un cycle menstruel.

  • Le mois de mai est le 5ème de l’année, soit le nombre de jours moyen de la durée des règles.

Son but est de rompre le silence sur la gestion de l’hygiène menstruelle., et d’interpeller les décideurs afin d’améliorer la vie des personnes pendant leurs règles.

  • Parce que la santé menstruelle est une question d’hygiène et de dignité, mais aussi qu’une mauvaise santé et hygiène menstruelle entravent les droits fondamentaux des femmes

  • Parce qu’elle concerne directement plus de la moitié de la population de notre pays et du monde.

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Les multiples facettes des outre-mer

— Par Jean-Christophe Gay, professeur de géographie à l’université Côte d’Azur, UMR Urmis —
Dispersés aux quatre coins de la planète, les outre-mer occupent une place importante dans la France d’aujourd’hui. Pourtant ces tout petits territoires sont l’héritage d’un système colonial fondamentalement inégalitaire sur lequel la France a bâti sa grandeur au temps des empires. Si aujourd’hui cette période est révolue, les outre-mer n’en portent pas moins les stigmates, comme autant de blessures venant parfois compliquer leurs rapports avec l’État.

Un ensemble aux quatre coins du monde
De l’immense territoire français qui couvrait 12,5 millions de kilomètres carrés à l’apogée de l’empire colonial, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, il ne reste plus que le centième, soit 120 000 km². La colonisation est au fondement de la France d’outre-mer (FOM) et l’exploitation de l’empire, au profit de la mère patrie et de ses colons, a laissé des traces sur le plan à la fois humain et économique dans tous les territoires ultramarins. L’empreinte de l’héritage colonial y est variable, mais partout caractérisée par l’ambiguïté d’une décolonisation sans indépendance, combinée à une sujétion économique et à un assistanat que traduit le toponyme « outre-mer », définition exogène donnée par un centre dominant à des périphéries dominées.

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22mai : soyons de dignes héritiers.e.s !

— — Le n° 300 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Nous appuyer sur les leçons du passé est une excellente chose. Penser le futur, en esquisser les variantes possibles, est une nécessité. N’oublions pas cependant que c’est au présent, que l’on doit conjuguer le verbe résister pour qu’il ait tout son sens !

Le chemin parcouru, pour faire sortir de l’oubli « La révolution anti-esclavagiste de mai 1848 à la Martinique » (ainsi nommée par Armand Nicolas, celui qui a le plus fait pour sa divulgation, sans être pour autant son découvreur), est considérable.

Devenu une date incontournable du calendrier martiniquais, cet évènement majeur, son contexte, ses antécédents, ses prolongements, restent des sujets d’étude pratiqués par plusieurs chercheurs et chercheuses. Il reste encore beaucoup à faire. Et, l’on peut en dire autant de l’esclavage pour dépasser les approximations et les schématisations abusives.

Célébrer les pages glorieuses, en étudier tous les aspects et toutes les contradictions, sont des devoirs qui vont ensemble. La vérité seule est révolutionnaire, répétons nous.

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Un Premier Mai contre Macron et son monde 

Pour nos revendications, à l’unisson des travailleurs/ses et des peuples du monde !

— — Le n° 296 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

En France comme chez nous, la volonté du mouvement syndical est de faire un 1er mai d’ampleur exceptionnelle, pour mettre à la poubelle le plan scélérat de Macron contre la retraite, et poser l’ensemble des problèmes des classes populaires.

 Macron dit luimême que sa « réforme » ne passe pas. Il reconnaît l’évidence de la colère face à la retraite sabotée par lui, mais aussi aux salaires, aux conditions de travail, à la santé, à l’école. Et, il a le toupet de promettre d’apaiser en 3 mois, d’ici à son bavardage programmé pour le 14 juillet, une situation qu’il a mis 6 ans à exacerber ! Foutaises ! Balivernes ! I ka pran nou pou ababa!

On sait que la seule manière d’avancer sur tous les problèmes, c’est de nous regrouper, d’organiser une mobilisation avec une force décuplée du sommet à la base.

 La décision intersyndicale d’un grand 1er mai 2023, s’inscrit dans ce cadre avec un effort de popularisation par secteurs et par zones géographiques.

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Après la décision du Conseil constitutionel , le combat continue et s’élargit !

— Communiqué de l’intersyndicale de Martinique —

Loin d’affaiblir le combat contre les plans scélérats du pouvoir macronien, la décision du Conseil Constitutionnel ravive la colère de la population et crée les conditions d’un nouvel essor de la mobilisation.

Réunie ce vendredi 14 avril, l’intersyndicale de Martinique se réjouit de la volonté des camarades de l’hexagone de maintenir la mobilisation jusqu’au retrait de la réforme.

En Martinique, nous décidons d’élargir la lutte aux différents problèmes qui assaillent la population : bas salaires, vie chère, précarité, chômage, dégradation des services publics, chlordécone, …

L’intersyndicale a retenu le principe d’un 1er mai unitaire, d’ampleur exceptionnelle, et travaille à un calendrier de mobilisations avant et après ce 1er mai.

Le 1er acte sera l’opposition totale à la menace ridicule de répression contre le camarade Bertrand Cambusy mardi 18 avril 2023.

Plus que jamais, le combat continue contre la régression sociale, pour la démocratie sociale et pour le mieux vivre de toutes et de tous.

Les organisations syndicales soussignées : CDMT, CFDT, CFE-CGC, CGTM, CSTM, FO, FSU, UNSA, ainsi que celles qui décideront de se joindre à cet appel.

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Retraites, misères et grandes menaces : quelles statégies pour une résistance victorieuse ?

— Le n° 294 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

La peur du débat et le refus de l’unité des masses, relèvent d’une même faiblesse : le manque de confiance dans le mouvement populaire et dans son rôle central dans le combat émancipateur. Ces peurs entretiennent les malentendus et nourrissent l’impuissance des tiraillements stériles.

Sans prétendre détenir des vérités d’évangile, nous soumettons sous une forme très ramassée, quelques axes de réflexion.

1. Devant la gravité des menaces qui nous assaillent, tant chez nous qu’au niveau mondial, le premier devoir est de résister. Sans le combat immédiat, aucun plan ne vaut.

2. La confrontation engagée en France, et suivie avec intérêt et sympathie dans bien des pays, décidera largement des conditions des luttes à venir.

3. Le rôle principal est joué par les forces sociales de France, mais notre participation à ce combat est une question d’intérêt pour nousmêmes, pour les générations à venir, et une question élémentaire de dignité.

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En Martinique le combat continue !

— Le n° 293 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

On nous dira qu’à cause de l’Histoire, de la géographie, de la politique et je ne sais quoi encore, les colonies ne sont pas l’épicentre du combat pour bloquer la réforme Macron. Certes ! Il est pourtant arrivé, que tel ou tel territoire se trouve aux avant-postes. Lors du dernier combat sur la retraite, les enseignant·e·s martiniquais·es avaient montré une détermination plus grande qu’en France.

En attendant, le pouvoir s’est trompé en pensant avoir sifflé la fin de la partie chez nous. Le 49-3 est dans les conversations les plus inattendues ! Les arguments sont assez largement connus.

Le mouvement syndical est traversé par des tactiques diverses. Certains ne pensent qu’aux manifestations des journées « nationales ». D’autres se concentrent sur les sites « sensibles » pour la circulation ou les services. CDMT et CGTM alternent les blocages de zones « économiques », en réalité commerciales, et les manifestations de rues. Le pouvoir politique et les milieux d’affaires sont vus, dans cette optique, comme les cibles privilégiées.

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Garder le cap de l’unité face à l’ennemi commun

— Par Alain Limery, porte-parole du CNCP —

le Mardi 28 mars la police nationale française et un escadron de gendarmerie mobile ont procédé à l’évacuation des militants anti-chlordécone qui, depuis janvier 2023, occupaient la cour de l’ancien « Palais de justice » de Fort-de-France, rebaptisée « Lakou kont non-lieu ». Les militants entendaient en faire un lieu de résistance face à l’arrogance et au mépris des autorités qui tentent d’étouffer à tout prix le scandale de l’empoisonnement de notre peuple et de notre pays par les pesticides. La présence de ce lieu de contestation alertait tous les étrangers traversant la capitale quant à ce crime commis par les autorités françaises et la caste des grands planteurs de banane.

L’arrêté pris par le Maire de fort-de-France pour interdire l’accès aux lieux, après des tentatives avortées de concertation, a offert au pouvoir colonial l’opportunité de poursuivre l’offensive de persécution qu’il mène contre les militants anti-chlordécone depuis plusieurs années. Provocations policières, gardes à vue, procès à répétition n’ont jamais cessé. L’opération d’évacuation de « Lakou kont non lieu » a été suivie de l’arrestation de trois militants et de procès.

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Gouverner c’est prévoir

– Par Michel Herland –

[Article repris de France Antilles Martinique, 2 mars 2023]

Dans un entretien publié dans France Antilles le 27 janvier 2023, le professeur Justin Daniel revient sur « l’Appel de Fort-de France » lancé lors de la Conférence des présidents des régions ultrapériphériques de l’Union européenne, Huguette Bello, présidente de la Région Réunion, Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe, Serge Letchimy, président de la Collectivité territoriale de Martinique, Guy Losbar, président du Département Guadeloupe, Louis Mussington, président de la Collectivité de Saint-Martin, Ben Issa Ousseni, président du Conseil départemental de Mayotte et Gabriel Serville, président de la Collectivité territoriale de Guyane, le 16 mai 2022. Cet « appel solennel » mentionnait trois orientations :

« – Refonder la relation entre nos territoires et la République par la définition d’un nouveau cadre permettant la mise en œuvre de politiques publiques conformes aux réalités de chacune de nos régions,
– Conjuguer la pleine égalité des droits avec la reconnaissance de nos spécificités, notamment par une réelle domiciliation des leviers de décision au plus près de nos territoires,
– Instaurer une nouvelle politique économique fondée sur nos atouts notamment géostratégiques et écologiques. 

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Réforme des retraites : Les femmes, premières victimes, et les femmes de Martinique encore plus !

Réflexion et interrogation sur la situation de nos agricultrices non-salariées

— Par l’Union des Femmes de Martinique —

Dans le contexte général de la Réforme des retraites qu’en est-il de la situation des femmes Agricultrices ?

L’agriculture est dotée de règles particulières :

Elle relève socialement du régime de la Mutualité Sociale Agricole (MSA), AMEXA (en Martinique), fiscalement du régime des bénéfices agricoles, juridiquement, l’activité de nature civile, n’est ni commerciale, ni industrielle, ni artisanale. Elle est régie par un code particulier, le Code rural.

Comment arrivent-elles dans le milieu agricole ?

Elles y arrivent très peu par choix, par filiation, par le biais du mariage, et ou par décision de réorientation pour intégrer le bio ou le concept du développement durable

Quel est leur statut ?

Elles peuvent être :

  • Salariées et bénéficient du régime général, et comme toutes les femmes au travail, elles subiront les effets de la « contreréforme Born » : L’allongement de la durée de cotisation à 43 ans qui pénalise particulièrement les femmes plus concernées par des carrières incomplètes, et les bas salaires. Salariées agricoles, travail saisonnier bas salaires et pénibilité du secteur sont des facteurs aggravant leurs parcours et carrières.

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Derrière le symptôme Darmanin, un pouvoir colonial mis en cause

— Le n° 285 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Les propos du sieur Darmanin, ministre en chef de la police et des colonies (tout un symbole !), provoquent une levée de boucliers. Ce qui, en ce qui nous concerne nous étonne, c’est…l’étonnement devant ces eux.

Vous prenez un ministre, dont la carrière politique a commencé dans l’extrêmedroite. Vous le mettez dans un gouvernement, le chef réel est un président « jupitérien », dont la religion sur les colonies est incertaine : fautil s’en tenir au colonialisme classique, bête et méchant, ou fautil tenter l’aventure néocoloniale ?. Ajoutez une incapacité criante, aussi bien de régler les problèmes quotidiens de la population, que de gérer les crises colossales comme celle du chlordécone. Pour compléter le tout, observez à quel point le sol politique se dérobe sous les pieds du pouvoir dans les dernières colonies de l’Empire.

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Gwadloupéyen lévé doubout !

Mawdi 7 févriyé an-nou sanblé pou rézon an-nou pa pasé pou tò. Nou sé Gwadloupéyen. Nou sé Moun. Nou vlé yo rèspèkté nou. Nou vlé jistis. Nou vlé viv byen an péyi an-nou.

Le pays et le peuple guadeloupéen sont attaqués de toutes parts. Les revendications des salariés ne sont pas entendus. Les soignants et les autres personnels suspendus ne voient aucun signe de régularisation de leur situation alors que la crise sanitaire est derrière nous et que les autorités sanitaires et politiques ont déjà levé toutes les contraintes liées à cette pandémie. Des Guadeloupéens sont arrêtés et déportés dans des prisons françaises ou en Martinique où ils subissent pour certains des traitements qui relèvent d’atteintes aux droits humains. Des situations inadmissibles pourrissent la vie des Guadeloupéens, c’est le cas de la distribution de l’eau potable et des factures exorbitantes qui étranglent les petites gens. C’est le cas de la décision de non-lieu décidé par la justice française sur la question de l’empoisonnement au chlordécone alors que des Guadeloupéens continuent à être empoisonnés et à mourir des conséquences de cet empoisonnement.

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Les résolutions de l’AG de la CGTM Santé

RÉSOLUTIONS

1- RETRAITE

La CGTM Santé réunie en Assemblée Générale les 26 et 27 janvier 2023 à la pointe Faula au Vauclin observe la volonté néfaste du gouvernement MACRON /BORNE actuel de faire passer son projet de force, par conséquent nous appelons massivement tous les travailleurs à s’opposer dans les Assemblées Générales et dans toutes les occasions de mobilisations notamment nous appelons tous à se mobiliser le 31 janvier 2023.

2 – LA VIE CHERE

La CGTM Santé réunie en Assemblée Générale les 26 et 27 janvier 2023 à la pointe Faula au Vauclin dénonce la hausse fulgurante des prix sur tous les produits de première nécessité.

Nous exigeons que l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux soit indexée à l’inflation.

3 – ADDICTION ET SEXUALITE

La CGTM Santé réunie en Assemblée Générale les 26 et 27 janvier 2023 à la pointe Faula au Vauclin constate une augmentation des addictions (alcool, drogues, etc…) auprès des jeunes de moins de 15 ans. Afin de réduire cette tendance, nous exigeons aux autorités compétentes de réaliser des campagnes de sensibilisation, de prévention et des interventions dans les établissements scolaires et à l’occasion de manifestations grand public :

-Il existe des centres de dépistage gratuit et anonyme qui ne disposent pas des moyens suffisants pour effectuer leurs missions (CGID, CHUM)

-Distribution de préservatifs gratuits quel que soit l’âge

– Pour accompagner psychologiquement les patients infectés par le VIH, les IST il faut du personnel en nombre

Addiction et sexualité au travail.

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Contre le sabotage des retraites, le combat continue

— Le n° 284 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Mardi 31 janvier, c’est la deuxième grève générale contre les plans scélérats de Macron. On sait que ce dernier veut achever le recul imposé au monde du travail en termes de retraites. Dans les débuts de l’ère Mitterrand, on était passé d’un coup de 65 à 60 ans comme âge légal de départ à la retraite, après 37,5 annuités de travail ; ce que le capital s’acharne à démolir.

Macron et ses amis capitalistes veulent imposer le passage à 64 ans comme âge légal de départ, après 43 annuités. Pourtant, les richesses produites ont augmenté, en même temps que la productivité du travail. Et toutes les analyses montrent que ce tour de vis n’est pas nécessaire, que le système n’est pas en danger. Cadeaux fiscaux et sociaux au grand patronat, travail plus long et retraites de misère tardives pour les petits : c’est le scénario à mettre en échec.

La mobilisation en France, comme en Martinique et en Guadeloupe, s’appuie sur un rejet massif de cette imposture par la population.

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Réforme des retraites Les femmes, premières victimes, et les femmes de Martinique encore plus !

— Par Marie-Josephe Sellaye Hardy Dessources de Union des Femmes de Martinique —

Le calcul des droits à la retraite, s’appuie sur un système qui dépend de plusieurs données

  • l’âge d’ouverture des droits : l’âge à partir duquel on peut prendre sa retraite (actuellement fixé à 62 ans sauf pour les carrières longues et/ou pénibles) ;

  • la durée de cotisations, le nombre de trimestres ou d’annuités nécessaires pour partir avec un taux plein ;

  • la pension de référence, le montant de la pension touchée lorsque l’on part en retraite (75 % du traitement hors primes des six derniers mois dans la fonction publique, 50 % de la moyenne des 25 meilleures années dans le secteur privé) ;

  • la décote/surcote, le malus/bonus par rapport à la pension de référence si on part avant/après la durée de cotisation requise ;

  • l’âge d’annulation de la décote, à savoir l’âge à partir duquel tout le monde peut partir « à taux plein » (67 ans).

Le système actuel des retraites est déjà inégalitaire et pénalise davantage les femmes

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Crimes contre l’Humanité, excuses et Réparations

— Communiqué du CNCP —

Le 19 décembre 2022, les Pays-Bas, ont officiellement présenté leurs excuses pour leur passé esclavagiste. En France, avec la loi du 21 mai 2001, l’Assemblée Nationale a reconnu la traite et l’esclavage comme crime contre l’humanité. Une loi, dite «mémorielle», qui ferme la porte à toute juste réparation. Et c’est ainsi qu’en faisant quelques actes de contrition hypocrites, les puissances colonialistes croient pouvoir s’absoudre des crimes qu’elles ont commis, tout en continuant à jouir des fruits de leurs pillages passés et présents et en perpétuant leurs exactions.

En matière de cruauté et d’abomination, les crimes contre l’humanité commis par les puissances coloniales n’ont rien à envier à ceux des nazis.

La « grandeur » de l’Europe ruisselle du sang des massacres commis lors de leurs conquêtes coloniales et du génocide des peuples autochtones en Afrique, en Asie, en Amérique et en Océanie. Ses « valeurs » se sont construites sur la traite, la déportation, des plus de 100 millions d’Africains dont ils ont piétiné l’humanité, sur la pratique, pendant des siècles, d’un esclavage et d’un « indigénat » barbares, sur le vol de centaines de milliers d’enfants, arrachés à leur familles pour être réduits en esclavage, déculturés, jetés dans des charniers de certaines de leurs institutions religieuses.

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