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« VAINCRE À ROME, la légende de l’homme-panthère capable de courir du coucher au lever du soleil » de Sylvain Coher, m.e.s. Thierry Falvisaner

Les 23, 24 & 25 novembre à 19h 30 au T.A.C.

Avec Adrien Chennebault, Timothé Ballo,, Thomas Cerisola, Ganne Raymond & Thierry Falvisaner

Écriture dramatique, interprétation et musique originale, danse & vidéo
Nous sommes simultanément en Italie et en Éthiopie ; simultanément en 1960 et en 2020, et parfois même en 1935, lorsque le grondement sourd de la guerre se fait entendre. À Rome près du Forum où se déroule le marathon olympique et dans l’appartement familial d’Addis-Abeba, nous sommes en compagnie du souvenir d’Abebe Bikila, double champion olympique, et de sa femme Yewebdar qui l’attend au pays. L’entraîneur suédois Onni Niskanen et le commentateur radio Loys Van Lee nous aident à reconstruire mentalement cette course mythique du 10 septembre 1960, durant laquelle le jeune soldat éthiopien devient le premier Africain médaillé d’or, en courant pieds nus sur les routes italiennes…

Le dispositif scénique est dépouillé, permettant ainsi de passer d’un lieu à un autre, d’une époque à une autre, dans un étrange continuum. Le corps de l’athlète est celui du danseur.

Central. Évanescent. C’est un corps fragile soumis à la tension et à l’effort d’endurance.

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« ZornI / II / III », la trilogie John Zorn filmée par Mathieu Amalric, au cinéma!

Synopsis :
Depuis 2010, Mathieu Amalric filme seul, avec sa caméra et ses micros, le musicien new-yorkais John Zorn.
Saxophoniste, compositeur, improvisateur, explorateur indéfinissable, du jazz au quatuor à cordes, du noise au klezmer, de l’easy listening à l’orgue d’église, cartoon, oud électrique, soprano d’opéra ou chœur de femmes, Zorn nous embarque dans un voyage musical sans fin… (un Zorn IV est en route). Trois films, aux prismes volontairement différents, avec leurs constellations de musiciens, d’amitiés, de travail et d’énergies sonores. Mat
C’est la première fois qu’ils sont projetés ensemble, au cinéma, en dehors des concerts de Zorn.
ZORN I (2010-2016)
Projeté la première fois à la Philharmonie de Paris, le vendredi 31 mars 2017 lors du « Week-end Zorn by Zorn ».
ZORN II (2016-2018)
Projeté la première fois à Fundacão Gulbenkian de Lisbonne, le dimanche 29 juillet 2018 lors de la « John Zorn Special Edition » du festival Jazz Em Agosto.
ZORN III (2018-2022)
Projeté la première fois à la Elbphilharmonie de Hambourg, le samedi 19 mars 2022 lors du « Reflektor John Zorn »

LISTE TECHNIQUE
Caméra et prise de son : Mathieu AMALRIC
Montage : Caroline DETOURNAY
Montage son : Sylvain MALBRANT
Mixage : Stéphane THIÉBAUT, Victor PRAUD, Olivier GOINARD
Etalonnage : Paulina PISAREK
Post-production : Magnolias Films
Producteur : Mathieu AMALRIC
Production : Film(s)
Distribution France : Les Films de l’Atalante
Partenaire : France Musique
https://www.radiofrance.fr/francemusique

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Aya Nakamura en concert

Samedi 11 novembre 2023 à 19h Stade Pierre-Aliker Fort-de-France

Aya Nakamura [aja nakamuʁa], de son vrai nom Aya Coco Danioko, est une auteure-compositrice-interprète franco-malienne, née le 10 mai 1995 (28 ans) à Bamako.

Après des débuts remarqués sur les réseaux sociaux et de nombreuses collaborations, elle fait une percée dès la sortie de son premier album intitulé Journal intime, en 2017, qui est certifié disque de platine après un peu plus de deux ans. En 2018, elle publie son deuxième album Nakamura, où elle se fait connaître du grand public, propulsée par le single Djadja. Ce nouvel album est certifié disque de diamant, avec des ventes atteignant plus de 550 000 unités en France et plus de 1,2 million d’exemplaires vendus dans le monde. Ses chansons se classent dans les pays francophones et à l’étranger.

En 2020, elle est l’artiste francophone féminine la plus écoutée sur Spotify avec 20 millions d’auditeurs mensuels. Elle sort la même année son troisième album, Aya. Cet album est certifié disque de platine après s’être vendu à 100 000 exemplaires moins de trois mois après sa sortie.

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Pourquoi la mémoire ancestrale doit devenir désormais la clé de compréhension de l’avenir des Antilles ?

— Par Jean Marie Nol économiste —

Aujourd’hui, il urge de déconstruire les mentalités pour redonner à l’intelligence et à la raison leur place réelle dans la société antillaise contemporaine.
Pour ce faire, il s’agit de s’atteler à un travail ardu de déconstruction sur place aux Antilles et concomitamment de reconstruction au sein de la diaspora antillaise du « Tout Monde », formule chère à l’écrivain Martiniquais Édouard Glissant, mais encore totalement incompréhensible au citoyen lambda.

Pour un historien de l’histoire coloniale, les mots « diaspora » et « appel du grand large » sont, en effet, évocateurs, à la fois des temps passés, mais aussi du présent post-colonial. Le temps des colonies constitue un moment de l’histoire antillaise caractérisé par la pauvreté intellectuelle ici, et le rayonnement de la pensée universelle de la France là bas, mais dans un contexte de domination spécifique. Et c’est en ce sens que le nouveau paradigme de retour au pays formalisé par le concept créole « alé – viré n’est pas du tout pertinent sur le court terme. Ainsi, dans le même ordre d’idée, même une institution aussi puissante que l’église catholique se retrouve confronté en Afrique à la difficulté du retour des prêtres en mission dans les pays occidentaux.(

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Jon Fosse : L’écrivain visionnaire qui parle à l’indicible, prix Nobel de littérature 2023

Jon Fosse, le lauréat du Nobel de littérature de cette année, est bien plus qu’un simple écrivain norvégien. Son œuvre a transcendé les frontières nationales pour toucher le cœur de l’Europe et au-delà. Il a reçu ce prix prestigieux pour sa contribution exceptionnelle à la littérature, en particulier pour ses pièces de théâtre et sa prose qui donnent une voix à l’indicible.

Né en 1959 à Hausgesund, sur la côte ouest de la Norvège, Jon Fosse a d’abord exploré le monde de la littérature avant de découvrir sa véritable passion pour le théâtre. Sa première pièce, « Et jamais nous ne serons séparés, » écrite pour des raisons financières, a été montée et publiée en 1994. Depuis lors, ses œuvres ont été traduites dans près de 50 langues et ont été mises en scène par des géants du théâtre comme Patrice Chéreau et Thomas Ostermeier.

En France, Claude Régy a joué un rôle déterminant dans la reconnaissance de l’œuvre de Fosse en mettant en scène sa pièce « Quelqu’un va venir » en 1999. Cette étape a catapulté Jon Fosse au rang de dramaturge le plus joué en Europe, bien qu’il reste relativement peu lu en France.

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Focus sur l’histoire oubliée des esclaves blancs Irlandais de la Guadeloupe !

— Par Jean Marie Nol économiste et chroniqueur de l’histoire de la Guadeloupe —

Le but de notre incursion sous un angle totalement novateur dans l’Histoire méconnue de la Guadeloupe est de montrer les liens entre le passé et le présent pour rendre intelligibles les phénomènes culturels du présent. Clichés , faux en écriture des chroniqueurs , falsifications et destructions des archives à des fins politiques et idéologiques surtout sous les révolutions et changement de régimes et des institutions, et stéréotypes racistes , des généralités incontournables qui sont le lot commun lorsque l’on s’imagine l’histoire des pays du monde . Cette loi d’airain n’échappe pas à ces imaginaires collectifs, fruits d’échos et d’illusions qui déforment souvent la réalité bien plus amère de ce pays Guadeloupe qui suscite tant de passions, comme si la Guadeloupe mythique des « luttes contre les discriminations sociales » ou des « mille et un rêves de liberté des esclaves blancs et noirs » devait à tout prix assouvir nos chimères et nos fantasmes les plus envoutants.

Or d’après le grand penseur Antoine Gramsci ,on dit que la chronologie est l’ossature de l’Histoire.

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78e Assemblée générale de l’ONU : La leçon d’histoire de Bassolma Bazié

Au nom de Son Excellence le Capitaine Ibrahim TRAORÉ, Président de la Transition, Chef de l’État, recevez les salutations fraternelles du Peuple et du Gouvernement du Burkina Faso.

Au nom du Peuple Burkinabè, je m’incline respectueusement sur la mémoire des grands leaders dans le monde qui ont fait rêver et espérer d’une société humaine juste et équitable à travers leur engagement, détermination et esprit de sacrifice. Je cite notamment :

  Fidèle CASTRO de Cuba ;
  Patrice Emery Lumumba du Congo ;
  Kwamé N’Nkrumah du Ghana ;
  Modibo KEITA du Mali ;
  Ruben Um Nyobé et Félix Moumié du Cameroun ;
  Sylvanius OLYMPIO du TOGO ;
  Che Guevara de l’Argentine ;
  Martin Luther King et Malcolm X des États-Unis d’Amérique ;
  Nelson Mandela de l’Afrique du Sud ;
  Jomo Kenyatta du Kenya ;
  Amilcar Cabral de la Guinée Bissau et des îles de Cap Vert ;
  Marien Ngouabi du Congo Brazzaville ;
  le Capitaine Noël Isidore Thomas SANKARA du Burkina Faso ;
  Etc.

Ces leaders ont été pour la plupart, exécutés de façon violente, et d’autres, assassinés à travers le feu des prisons et des empoisonnements.

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« Quarante ans après, l’histoire de la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983 reste à écrire »

— Par Christian Delorme —

Le père Christian Delorme, surnommé « le curé Minguettes », a été l’un des organisateurs de la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983. Parmi ses nombreux engagements, il a fait partie de l’équipe de direction de la Cimade, où il a milité pour la réforme du code de la nationalité ainsi que pour la défense du droit des étrangers et des enfants d’immigrés. Il a aussi participé à l’écriture de plusieurs ouvrages, avec Rachid Benzine, tels que Chrétiens et musulmans. Nous avons tant de choses à nous dire (Albin Michel, 2014) et L’église, la République, l’islam. Une révolution française (Bayard, 2016). Alors que nous célébrons cette année le 40e anniversaire de la Marche, il revient sur sa genèse, ses grands acteurs et actrices, et nous livre dans cette tribune son analyse — en amont du colloque du musée de l’Homme — sur ses retentissements mais aussi sur le travail qui reste à accomplir dans la société française notamment pour vaincre les violences policières et le racisme systémique. Il invoque, une fois encore, la voie de la non-violence, adoptée en 1983 mais aussi lors des marches qui lui succédèrent et bien souvent oubliées, comme puissance d’actions des combats passés, dont les fruits restent généreux, et à venir.

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En Afrique : la France récolte ce qu’elle a semé

— Le n° 313 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

« Qu’est-ce donc que vous espériez quand vous ôtiez le bâillon qui fermait les bouches noires ? Qu’elles allaient entonner vos louanges ? ».

Jean-Paul Sartre.

En Afrique, la jeunesse enlève elle-même le bâillon et hurle sa colère contre « la France » et contre ses laquais sur place. Seuls des farceurs peuvent jouer la surprise. Pillage des ressources africaines par les bourgeoisies européennes, en particulier françaises, ou autres, contrôle éhonté de la monnaie, des infrastructures, des ressources, de la main d’œuvre, des gouvernements, maintien par la force et la ruse de fantoches corrompus : tel est le tableau contre lequel les peuples africains entrent en mouvement.

Depuis le début des indépendances bidon, notre courant dénonce la supercherie des nationalismes frelatés. Aujourd’hui, on ne peut que se réjouir du vent de révolte qui souffle sur le continent. Une question immédiate se pose : la direction des processus en cours, conduira telle au contrôle des masses, à l’action indépendante du mouvement ouvrier et populaire africain ?

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Avignon 2023 vu par Michèle Bigot et Dominique Daeschler pour Madinin’Art

Le Festival d’Avignon est la plus importante manifestation de théâtre et de spectacle vivant du monde, par le nombre de créations et de spectateurs réunis.

Fondé en septembre 1947 par Jean Vilar avec l’aide de Jean Rouvet, sur la suggestion des marchands de tableaux Yvonne et Christian Zervos, ce festival des arts du spectacle est considéré comme le plus ancien et le plus célèbre de France. À l’origine simple Semaine d’art dramatique offrant alors trois créations dans trois lieux scéniques différents, cet événement devient en juillet 1948 le Festival d’Avignon.

La Cour d’honneur du Palais des papes est le berceau du festival, qui investit plus de 30 lieux de la ville, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, et sa région, dans des ouvrages d’art mais aussi des gymnases, cloîtres, chapelles, jardins, carrières, églises.

Le 5 juillet 2021, le metteur en scène et dramaturge portugais Tiago Rodrigues (alors directeur artistique du théâtre national Dona Maria II de Lisbonne) est nommé directeur du Festival d’Avignon pour succéder — à partir de 2023 — à Olivier Py à l’issue de la 76e édition du Festival qui se déroule du 7 au 26 juillet 2022.

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Exposition Raymond Médélice : 30 ans de création picturale

— Par Philippe Charvein —

« Un vaste chaos » : cette expression pourrait qualifier l’univers de Raymond MEDELICE tel qu’il se décline depuis trente ans. Univers saturé de couleurs, d’énergies, de forces circulaires et de vortex permettant à l’artiste peintre d’aborder tous les sujets qui le préoccupent ; que ce soit le devenir de son pays, la langue créole, l’écologie, le racisme, la folie, l’éducation, la culture…Autant de thèmes qui s’inscrivent dans le parcours d’une histoire, à la fois personnelle et collective ; le parcours d’une humanité qui se construit en somme (qui doit se construire en permanence), avec ses grandeurs et ses petitesses, ses désirs d’élévation et de fulgurances.

Cette exposition de Raymond MEDELICE semble, toutefois, s’articuler autour de deux bornes extrêmes : la représentation d’un monde final ; confronté aux dangers, aux destructions ; un monde où l’humanité est menacée (où l’humain, en tant que tel, n’est pas présent) ; ce qui pourrait être le signe d’une angoisse existentielle chez le peintre, et l’évocation d’un chaos permettant au monde, justement, de revenir à ses débuts, en témoigne la présence de ces meubles, de ces objets.

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Sciences sociales : nouveautés du 30 juillet 2023

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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« A Noiva e o Boa Noite Cinderela ». Texte, conception, m.e.s., dramaturgie Carolina Bianchi

— Par Dominique Daeschler—

— Festival d’Avignon — Carolina Bianchi, metteuse en scène, autrice et interprète travaille à Amsterdam avec le collectif artistique Cara de Cavalo. Elle aime mêler performance, danse, théâtre pour entrer dans un univers syncrétique qui crée volontairement ou non une confusion entre réel et imaginaire, entre passé et présent.

Elle entre seule en scène (première partie) et livre en conférencière de l’histoire de l’art, son interprétation de « la chasse infernale » de Botticelli où une femme est dépecée par des chiens et passe vite aux violences sexuelles. Sont évoqués le meurtre et le viol de l’artiste Pippa Bacca qui, dans une performance itinérante avec une partenaire, avait fait le pari de traverser en stop l’Europe habillées en robes de mariée, symbolisant l’union entre les peuples. Une double interrogation est menée sur la place difficile des femmes dans le milieu artistique et les agressions sexuelles qui vont jusqu’au féminicide. Double négation. Carolina Bianchi refuse d’entrée la compassion, la victimisation, la résilience, la sororité . Aller plus loin c’est se mettre en jeu physiquement en entrant à son tour dans une performance qui réveille la mémoire et appuie sur le traumatisme.

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Angela Davis selon Valérie Pécresse : le sens politique d’une négation

— Par Jérôme Beauchez, professeur de sociologie et d’anthropologie, directeur du Laboratoire interdisciplinaire en études culturelles CNRS, Université de Strasbourg.—

Le 5 juillet, alors même que les feux de la révolte qui a embrasé la France suite à la mort de Nahel M. ne sont pas encore éteints, on lit dans la presse que Valérie Pécresse, Présidente du Conseil régional d’Ile-de-France, a fait débaptiser le lycée Angela-Davis de Saint-Denis. Contre l’avis des enseignants qui l’ont choisi, le nom de cette philosophe, écrivaine et icône de la lutte afro-américaine, est tout simplement apparu à Madame Pécresse comme évocateur de valeurs « contraires » à celles de la République française.

Lorsqu’à l’instar de Valérie Pécresse, on fustige à tout-va le « wokisme » et la « cancel culture » consistant à effacer de l’histoire comme des espaces publics les noms de celles ou ceux jugés indignes d’y figurer, n’est-on pas tenu de s’abstenir d’employer le même type de procédés ? Au-delà de cette contradiction, débaptiser un lycée situé à Saint-Denis, dans une ville où la richesse du cosmopolitisme et l’épreuve des discriminations entrent en résonnance forte avec les luttes d’Angela Davis, ne saurait relever du simple fait anecdotique.

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De la nécessité de questionner l’idéologie racialiste et le révisionnisme historique en Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Paru dans Le National du 21 juin 2023, le long article de Garaudy Laguerre, « Ce que cache le révisionnisme de « l’historien » Michel Soukar », institue un procès en « profanation » de la mémoire des Pères de la nation auquel, selon lui, se serait livré le romancier et historien Michel Soukar durant son entrevue à l’émission Panel magique de radio Magik 9 – 100.9 FM le 23 mai 2023 –nous invitons le lecteur à écouter cette entrevue dans son intégralité. L’article de Garaudy Laguerre, au motif que Michel Soukar « a souillé l’histoire de notre pays et la réputation de nos ancêtres », doit être lu avec attention pour en déceler la portée et les enjeux tant idéologiques que politiques. Cela est d’autant plus nécessaire que Garaudy Laguerre –ancien candidat à la présidence en 2010 et fondateur du microscopique et éphémère parti politique « Nou se WOZO »–, s’emploie violemment à débusquer « le discours anti-noir, pour ne pas dire mulâtriste » qu’il attribue à Michel Soukar. La résurgence de la fameuse « question de couleur » dans la presse écrite de notre pays, amplifiée ces derniers jours sur les réseaux sociaux à coups de « voye monte », interpelle le questionnement actualisé du révisionnisme historique et des différentes manifestations de l’idéologie racialiste dans l’histoire d’Haïti.

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« Johnny Hallyday : Parc des Princes 93 », un film de Renaud Le Van Kim

À Madiana le jeudi 15 juin à 19h 30

un film de Renaud Le Van Kim
15 juin 2023 en salle / 2h 57min / Concert

Synopsis :
Johnny aurait eu 80 ans le 15 juin 2023.
À l’occasion de cet anniversaire, son concert historique de 1993 au Parc des Princes est diffusé pour la première fois sur les écrans de cinéma offrant 3h de show, dans une version restaurée et un son Dolby Atmos.
On approche de 21h30, ce vendredi 18 juin 1993, quand Johnny Hallyday se lance à corps perdu dans la foule d’un Parc des Princes chauffé à blanc par le soleil et la folie ambiante. Le show qui va suivre sera à l’image de cette entrée : triomphal.
Une occasion unique pour tous les fans de chanter et vibrer autour des plus grands standards du chanteur, le jour même de son anniversaire : Le Pénitencier, Noir c’est noir, Que je t’aime, Oh ! Ma jolie Sarah, La Musique que j’aime, Requiem pour un fou, Gabrielle, J’ai oublié de vivre, Ma gueule, Le Chanteur abandonné, L’Envie…

Histoire

L’année de ses 50 ans, Johnny Hallyday se produit trois soirs durant au Parc des Princes, les 18, 19 et 20 juin 1993.

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Quelques aspects de la poésie de Roger Parsemain

Intervention au Mai-Poésie 2023 de Balisailles

— Par Georges-Henri Léotin —

Nous voudrions articuler cette présentation de Roger Parsemain à partir de 3 grands axes :

I) La poésie de Parsemain comme ouverture au monde

II) Histoire et Géographie chez R.P.

III) Poésie et sacré chez R.P.

*

I. La poésie comme ouverture au monde…

Le rapport de l’Homme avec le monde, avec la nature, peut être un rapport de domination, d’exploitation. L’Homme se veut alors comme « maître et possesseur » de la nature, selon la formule cartésienne bien connue. A l’inverse de cette prétention à la domination et à l’asservissement, la poésie peut être un moyen d’ouverture au monde, un accès à tout ce qui nous échappe dans notre quotidien quand notre rapport à la nature est purement utilitaire et technique. Écoutons Parsemain qui nous invite à nous émerveiller d’une aurore :

« Ouvre les yeux
Pour découvrir le don du jour
Avec le couteau de l’absinthe
Pupille verte d’une victoire brève
Au zinc du premier bar ouvert »

(Ma ville fervente, p.53)

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Livres en folie, édition de juin 2023, et la pseudo « Cabale autour de Prosper Avril »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

La station radio Mélodie FM a diffusé à Port-au-Prince, le 29 mai 2023, un éditorial du journaliste Marcus Garcia intitulé « La cabale autour de Prosper Avril » d’une durée de 5 : 46 mn (cliquer sur l’icône pour l’écouter).

Afin de se faire une idée objective du débat qui agite les milieux littéraires en Haïti depuis quelques semaines au sujet de la participation de Prosper Avril, à titre d’invité d’honneur, à l’édition 2023 de Livres en folie, la version audio de cet éditorial maladroitement et faussement affublé du terme « cabale » doit être écoutée avec attention. Elle doit également être mise en perspective par la lecture réfléchie d’un article fort intéressant mais non signé paru dans Le Nouvelliste du 29 mai 2023, « L’œuvre de Prosper Avril et Livres en folie ». Cet article a pour sous-titre « Livres en folie a désigné Prosper Avril comme Invité d’honneur de son édition 2023 ».

Sommes-nous en présence d’une « cabale » avérée contre l’ancien « stratège » du Palais national durant la dictature des Duvalier père et fils, l’ex-général Prosper Avril, et contre Livres en folie ? 

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Tina Turner, la « Reine du rock’n’roll », est morte

Tina Turner, née Anna Mae Bullock le 26 novembre 1939 à Nutbush (Tennessee) et morte le 24 mai 2023 à Küsnacht (canton de Zurich), est une chanteuse, autrice et interprète, d’origine américaine naturalisée suisse.

Ses contributions constantes à la musique rock lui ont permis d’acquérir le titre de « Queen of Rock & Roll » (« Reine du Rock & Roll »). En plus du rock, elle s’est également illustrée dans le R’n’B, la soul, la dance et la pop. Tina Turner commence sa carrière avec les Kings of Rhythm d’Ike Turner en 1957 puis au sein du duo Ike and Tina Turner. Ce dernier atteint le succès avec des titres comme River Deep, Mountain High ou Proud Mary (qui remporte un Grammy Award) avant de se dissoudre en 1976. Dans les années 1980, Tina Turner a effectué l’un des plus grands retours de l’histoire de la musique. Son album multi-platine Private Dancer (1984) contient la chanson à succès What’s Love Got to Do with It, qui a remporté le Grammy Award de l’enregistrement de l’année et est devenue aux États-Unis son premier et unique no 1 au Billboard Hot 100.

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La casserolade, une pratique socio-politique, née en France en 1832, et généralisée depuis au monde entier

Un concert de casseroles ou casserolade est une protestation populaire, consistant à frapper des ustensiles domestiques de métal pour lancer un charivari, permettant aux citoyens de se mobiliser depuis chez eux ou un lieu proche.

Organisée le plus souvent pour dénoncer « une mauvaise gestion gouvernementale », selon le sociologue Marcos Ancelovic, elle est devenue une « arme de contestation massive » et « un point commun », aux « révoltes du monde entier », selon le quotidien suisse Le Temps .

Pratiqués en France dès 1832 par des milliers de personnes, le plus souvent la nuit et pour dénoncer la monarchie de Juillet, puis en 1961 à la fin de la guerre d’Algérie, ces concerts festifs ont pris de l’ampleur au Chili, d’abord lors de protestations de droite contre le président Salvador Allende , puis de gauche sous la dictature d’Augusto Pinochet, où les casseroles sont brandies par les femmes des milieux populaires, ou encore en Espagne en 2004 contre la spéculation.

Épisode central de la Révolution Islandaise de 2008, qui a abouti au départ du gouvernement, ils se sont généralisés au XXIe siècle à l’ensemble de l’Europe, parallèlement au mouvement des indignés en Espagne et au mouvement social contre la réforme des retraites de 2023, qui voit des concerts devant 370 mairies et préfectures de France, ainsi qu’aux fenêtres de grands immeubles place des Fêtes, boulevard de Belleville, ou encore porte de Bagnolet, le soir d’une allocution présidentielle.

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De l’histoire méconnue des premiers esclaves blancs de la Guadeloupe :les irois d’origine irlandaise. (3ème partie)

— Par Jean-Marie Nol, économiste et chroniqueur de l’histoire de la Guadeloupe —

Clichés , faux en écriture des chroniqueurs , falsifications et destructions des archives à des fins politiques et idéologiques surtout sous les révolutions et changement de régimes et des institutions, et stéréotypes racistes , des généralités incontournables qui sont le lot commun lorsque l’on s’imagine l’histoire des pays du monde . Cette loi d’airain n’échappe pas à ces imaginaires collectifs, fruits d’échos et d’illusions qui déforment souvent la réalité bien plus amère de ce pays Guadeloupe qui suscite tant de passions, comme si la Guadeloupe mythique des « luttes contre les discriminations sociales » ou des « mille et un rêves de liberté des esclaves » devait à tout prix assouvir nos chimères et nos fantasmes les plus envoutants. Mais il suffit de regarder à l’ombre du passé pour anéantir la légende des bienfaits de la colonisation : extermination, racisme structurel , pauvreté extrême, insalubrité, persécutions , discrimination ou viols impunis…

Lire aussi :

De l’histoire  de la grandeur perdue du monde noir à la traite oubliée des esclaves blancs aux Antilles !

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Analyse de «  La Désapparition » de  Gerry L’Etang

— Par Fernand Tiburce Fortuné —

« A un moment où la société est ébranlée par des événements décisifs, il paraît inévitable que la création littéraire s’en empare pour interroger les diverses facettes de la transformation en train de se produire »

(Maria Graciete Besse).

La désapparition, ce roman (tantara) de Gerry L’Etang n’est pas anodin. Il est complexe, surprenant, déroutant, apparemment inintelligible, parfois terrible. Je me suis posé deux questions après l‘avoir lu :

Faut-il le mettre entre les deux oreilles de certains ?

Faut-il le mettre entre les mains de tous ?

Cet ouvrage de 123 pages, comprend 14 chapitres et, à la page 107, un remarquable poème qui tant sur le rythme que sur le fond -à ne pas en douter- résume la pensée de l’auteur.

Comment mieux décrire avec autant de violence, survolée par un humour grinçant, ce chaos et cette désagrégation qui nous menacent? Comment mieux décrire, dans une actualité perturbante, nos divisions, nos déchirures, nos illusions «malpapaye», nos combats perdus et peut-être nos regrets?

Comment mieux étaler, dans des scènes incroyablement cruelles, nos turpitudes, nos incohérences, notre simulacre d’unité et de vivre ensemble.

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Le chorégraphe et « archéologue du ballet » Pierre Lacotte est mort à l’âge de 91 ans

Pierre Lacotte, né le 4 avril 1932 à Chatou (Seine-et-Oise à l’époque, Yvelines de nos jours) et mort le 10 avril 2023 à La Seyne-sur-Mer, est un danseur et chorégraphe français. Il est reconnu pour ses activités et ses chorégraphies, faisant revivre le patrimoine du ballet.

Biographie
Danseur
Pierre Lacotte entre en 1942 à l’École de danse de l’Opéra national de Paris.. Il est engagé dans le corps de ballet en 1946 avec le grade de « deuxième quadrille » et passe « premier quadrille » la même année. Il saute une classe et devient « petit sujet » en 1947, « grand sujet » en 1951 puis premier danseur en 1953.

Il a pour professeurs principaux Lioubov Egorova, ancienne prima ballerina du théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, Carlotta Zambelli, Gustave Ricaux et Serge Lifar.
Chorégraphe
Déjà passionné par la chorégraphie, Pierre Lacotte crée Exode (Tchaïkovski) en 1951 avec sa partenaire Josette Clavier. Puis Renonciation (Bach), Clair de lune et En bateau (Debussy), Chansons et Vaincre (Bach).

En 1954, il obtient un grand succès avec La Nuit est une sorcière, sur une musique spécialement créée pour l’occasion par Sidney Bechet ; cette œuvre est enregistrée par la télévision belge où elle obtient le prix de la meilleure émission de l’année, décerné dans ce pays ; elle est ensuite dansée à Liège, puis reprise sur différentes scènes françaises, notamment au théâtre des Champs-Élysées en 1955 et sera enfin filmée par la télévision française en 1959.

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De l’histoire méconnue des premiers esclaves blancs de la Guadeloupe : les Irois d’origine irlandaise. (2ème partie)

— Par Jean-Marie Nol —

Mon approche de l’histoire de la Guadeloupe est pour l’essentiel d’ordre anthropologique, d’où l’incompréhension de mes analyses par certains intellectuels, et la grande incompatibilité de mes thèses avec l’approche livresque et purement didactique de nos historiens. C’est pour cette raison selon moi que cette affaire de l’histoire des premiers esclaves blancs de la Guadeloupe, les Irois, relève de l’histoire méconnue et oublié des historiens…esclaves blancs en Guadeloupe et Haïti. N’oublions pas qu’ aujourd’hui encore, il existe à Haïti une commune qui s’appelle les Irois et à Marie-Galante une baie des Irois, et dans la ville de Basse-terre au lieu dit calebassier une batterie militaire des Irois . Et que dire de la mer d’Iroise ou était débarqué les Irlandais esclaves vers la Guadeloupe et Haïti. (L’origine du nom Iroise est obscure. Selon le chanoine Jourdan de La Passardière, il pourrait provenir du féminin de l’ancien nom Irois. Ce serait une allusion aux Irlandais qui empruntaient ce passage en arrivant aux côtes bretonnes.)

Lire : De l’histoire  de la grandeur perdue du monde noir à la traite oubliée des esclaves blancs aux Antilles !

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Aperçus du festival « Ceiba » (mars 2023)

– Par Selim Lander –

Ceiba ? Un « genre » (famille) d’arbres de ce pays (fromager, kapokier, mapou rouj, bois coton) comme le rappelle opportunément le directeur de Tropiques Atrium, puissance organisatrice, dans son édito en forme de poème. Onze spectacles (théâtre, danse, musique et même opéra) qui se sont déroulés tantôt à l’Atrium tantôt sous le chapiteau installé dans la commune de Saint-Esprit. Nous avons déjà dit ici-même tout le bien que nous pensions de l’adaptation des Noces de Mozart sous forme réduite mi opéra-mi théâtre (1), il n’est donc pas nécessaire d’y revenir, pas davantage que sur la pièce de théâtre Chasser les fantômes vue lors du dernier festival d’Avignon (2). Nous voudrions simplement exprimer brièvement notre ressenti à propos des autres spectacles du festival auxquels nous avons pu assister.

Danse : Näss (les gens)

Peut-être le sommet de ce festival. Le chorégraphe, Fouad Massoud, est franco-marocain et c’est au Maroc qu’il a passé son enfance. Il a intitulé sa pièce en hommage au groupe Nass el Ghiwane (les gens bohèmes), qui ont popularisé la culture gnawa dans les années (19)80, les Gnawa étant une confrérie religieuse qui mêle l’islam et des pratiques animistes importées de l’Afrique subsaharienne.

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