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« Trop beau pour y voir » une pièce de théâtre de la guadeloupéenne Béatrice Bienville

Une plongée poignante dans la trouble histoire de la banane et du chlordécone

— Par Sarha Fauré —

Béatrice Bienville est une figure marquante du théâtre contemporain, originaire de la Guadeloupe. Elle s’est distinguée par son talent en tant qu’autrice et metteuse en scène. Son parcours artistique est le fruit d’une formation riche et variée. Lauréate du concours d’écriture théâtrale des jeunes de la Caraïbe en 2012, elle a ensuite poursuivi ses études en France. Après une classe préparatoire littéraire et une licence de philosophie, elle intègre avec succès le département Ecrivain.e.s Dramaturges de l’ENSATT, où elle obtient son diplôme en 2018.

Une passion théâtre

Son engagement et sa passion pour le théâtre l’ont conduit à rejoindre l’Académie de la Comédie Française en tant qu’élève metteuse en scène/dramaturge pour la saison 2018/2019. Au sein de cette prestigieuse institution, elle a contribué de manière significative au Bureau des lecteurs et a été assistante sur plusieurs projets. De plus, elle a brillamment mis en scène la pièce « Maladie de la Jeunesse » de Bruckner.

Souvent récompensée

En tant qu’autrice, Béatrice Bienville a signé plusieurs œuvres remarquées.

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Quelques mots sur l’affaire des héritiers Grat : Pinto est une victime d’une Justice injuste et discriminatoire

— Par Raphaël Constant, avocat et militant —

La décision de la Cour d’Appel de Fort de France de maintenir Hervé PINTO est l’illustration de la politique répressive visant tous les militants mettant en cause la politique française en Martinique. Alors que la détention est l’exception, elle est devenue la règle en Martinique pour raisons politiques. Alors qu’il présente toutes les garanties de représentation, PINTO est incarcéré pour sa protestation contre une injustice dont il est une des victimes.

La procureure, les bénéficiaires de l’injustice (les résidents de CLOUETTE) et la propagande des nantis, ont mis en face un contre feu contre les accusations de “vol de terre” par PINTO et ses soutiens. Il ne s’agirait que d’une affaire familiale d’héritage comme les autres. On pourrait pardonner à ceux qui ne savent pas ou qui ignorent le contenu du dossier. Mais la plupart de ceux qui parlent avec un air de “sous entendu” que c’est une “affaire familiale” manipule l’opinion publique.

Dans l’affaire PINTO, il y a un tel cumul d’anomalies et d’irrégularités que la question ne peut pas être que familiale mais illustre l’existence d’une société injuste et discriminatoire.

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Darmanin accueilli côté cour et côté jardin

— Le n° 341 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Côté cour : c’était dans le sourire, le tutoiement, les promesses doucereuses. C’était à la CTM, dans le cadre officiel de la visite ministérielle : on mettra, dixit Darmanin, des radars pour surveiller les côtes par où arrive la drogue. On va mettre des crédits aux budgets des collectivités pour remplacer l’octroi de mer que l’État prévoit de réformer.

Mais aucun martiniquais n’ignore le proverbe : « SÉ SA KI AN FAL-OU, KI TA-W ! ». Le mouvement populaire n’a pas dit son mot sur ces questions, parce qu’il n’en a pas débattu.

À suivre, comme est à suivre aussi, le débat annoncé sur les institutions. Le retard à l’allumage au sein du mouvement ouvrier et populaire est évident.

Côté jardin : l’atmosphère est plus corsée. Les gaz lacrymogènes (ou assimilés !) ont la parole. La cinquantaine de manifestant·e·s du début grossit jusqu’à approcher les 300 personnes. Slogans et prises de parole se succèdent.

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En Guadeloupe, 130.000 usagers privés d’eau après des dégradations

130 000 usagers privés d’eau en Guadeloupe à cause d’actes de malveillance et de dégradations sur les canalisations

— Par Sabrina Solar —

Vendredi soir, la préfecture de Guadeloupe a annoncé un bilan alarmant : quelque 130 000 usagers sont « directement privés d’eau » en raison d’« actes de malveillance » ayant entraîné des dégradations sur les outils de production d’eau potable. Ces actes ont provoqué des coupures totales ou partielles dans 12 des 32 communes de l’archipel, impactant ainsi la vie quotidienne de milliers de personnes depuis mardi soir.

La situation est particulièrement critique dans neuf communes où la dégradation de la canalisation principale, le feeder, a causé des difficultés majeures, avec des taux allant jusqu’à 100% de privation d’eau dans certaines zones. Les autorités travaillent activement à résoudre ces problèmes, avec des réparations temporaires prévues pour permettre un retour à la normale dans les prochains jours, bien que les travaux définitifs puissent prendre jusqu’à 12 jours.

Les conséquences de ces actes malveillants sont vastes. En plus de priver la population d’eau potable, ces dégradations ont mis en péril le fonctionnement de certaines infrastructures essentielles telles que le Centre Hospitalier Universitaire.

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La lutte pour la justice environnementale aux Antilles françaises : le combat continue

— Par Sabrina Solar —

Dix-huit ans après le dépôt d’une première plainte qui a abouti à un non-lieu en janvier 2023, le combat pour réparer l’empoisonnement des Antilles françaises au chlordécone continue. Ce pesticide, largement utilisé dans les bananeraies entre 1972 et 1993 en Guadeloupe et en Martinique, demeure au cœur d’une nouvelle action en justice lancée le jeudi 21 mars.

La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), en collaboration avec la Ligue des droits de l’homme et l’association antillaise Kimbé Rèd FWI, a déposé une réclamation collective auprès du Comité européen des droits sociaux à l’encontre de la France. Cette démarche vise à dénoncer la violation du droit à l’eau potable et à l’assainissement en Guadeloupe, ainsi que la pollution au chlordécone, considérée comme une atteinte au droit à la santé.

Le fondement de cette action contre l’État français repose sur la Charte sociale européenne, un traité du Conseil de l’Europe garantissant le respect des droits économiques et sociaux fondamentaux, dont la santé et la non-discrimination. Toutefois, la recevabilité du recours reste une question épineuse, car la Charte sociale européenne, bien que ratifiée par la France, ne spécifie pas explicitement son application aux territoires ultramarins.

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« Tropique du Képone » : décapant

— Par Selim Lander —

Les initiés auront tout de suite compris qu’il sera question du chlordécone, Képone est l’une des marques sous lesquelles cet insecticide fut commercialisé et utilisé dans les conditions (contestables) et avec les résultats (catastrophiques) que l’on sait. Les autres spectateurs ne tarderont pas à se mettre dans le bain grâce aux paroles de la bande son.

Mais auparavant il faudra en passer par le prologue que l’on retrouve dans maintes pièces contemporaines, pendant lequel il ne se passe rien et surtout pas de la danse. En l’occurrence les deux interprètes assises sur des chaises de plage dégustent très lentement une banane sur une musique répétitive qui ne doit pas dépasser cinq ou six mesures.

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Éveil chromatique : Tropique du Képone :

— Par Hélène Lemoine —

Dans l’éclatant tourbillon des notes et des mouvements, Tropique du Képone se dresse comme un phare d’alerte, éclairant l’horizon de la conscience collective. La fusion de la danse contemporaine et de l’engagement environnemental érige un spectacle d’une puissance saisissante, révélant les stigmates et les espoirs d’une région en quête de guérison.

Marlène Myrtil et Myriam Soulanges, éminentes figures de la scène artistique antillaise, tissent avec habileté un récit où le poison du chlordécone se mêle aux rythmes hypnotiques de la danse. Telles des alchimistes du mouvement, elles façonnent un univers où l’urgence écologique devient matière à réflexion, où les émotions se dansent autant qu’elles se ressentent.

Dans l’antre de leur création, les spectateurs sont conviés à une expérience sensorielle inédite. Avant que les corps ne s’élancent dans la chorégraphie, un prologue subtil, teinté d’ironie, éveille les consciences endormies. Assises, telles des sentinelles contemplatives, les danseuses dégustent lentement une banane, emblème ambigu de fertilité et de poison, sous les pulsations d’une musique énigmatique. Costumées en cosmonautes du futur, elles évoquent avec audace les mystères de l’afrofuturisme, réclamant une réinvention des possibles.

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Un 8 mars pour les droits des femmes, nécessaire, dynamique, unitaire !

— Le n° 340 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

L’opiniâtreté des féministes en Martinique, fait petit à petit de cette date, un rendez-vous annuel incontournable. Cette année, à côté de diverses manifestations éclatées durant toute la semaine, la manifestation unitaire du soir du 8 mars a été un moment fort et revigorant pour les participantes et participants. Un peu plus de 400 personnes ont déambulé dans les rues de la capitale, encadrées par trois remarquables groupes à pied (dont Groov et Gwanaval), avec force pancartes, banderoles, slogans. La municipalité de Fort-de-France accompagna et aida techniquement la manifestation.

 L’UFM, doyenne des organisations de femmes du pays, a pris cette année l’initiative d’une marche unitaire. Les différentes organisations participantes ont réalisé une manifestation cherchant à entraîner les hommes dans cette solidarité, afin de ne pas considérer le 8 mars et le combat féministe que comme une affaire des seules femmes.

L’absence de dirigeants de partis majoritaires, ou d’élus masculins de premier rang, dans la manifestation était frappante. Sauf erreur de notre part, le communiqué de Marcellin Nadeau exprimant son soutien fait figure d’exception.

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Collectif féministe du 8 mars 2024 : Manifeste

En ce 8 mars 2024, Journée Internationale de lutte pour les Droits des Femmes,
Nous, Organisations fèministes, Associations et Syndicats de la Martinique,

rappelons que, malgré les progrès obtenus tels que le droit de vote, la dépénalisation de certaines infractions telles que l’avortement ou l’adultère, l’obtention du droit à disposer de son propre compte bancaire, etc, les inégalités subies par les filles et les femmes demeurent encore trop nombreuses et inacceptables.

Nous rappelons, notamment que :

En matière de violences :

  • 9 victimes d’agressions sexuelles sur 10 sont des femmes et la notion de consentement à l’acte sexuel et du droit des femmes à dire non est systématiquement et régulièrement remis en cause et menacé !

  • Les femmes ont neuf fois plus de risques d’être agressées dans la sphère publique, que ce soit par harcèlement, injure ou atteinte sexuelle !

  • 80 % des plaintes déposées sont classées sans suite et seulement 1 % de celles-ci aboutit à une condamnation pénale !

  • Les femmes migrantes subissent des violences aggravées. La prostitution et la traite humaine touchent de façon ultra-majoritaire les femmes, et s’amplifient chez nous !

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Martinique : les douze travaux d’Hercule

Pour une Martinique plus belle, il est temps pour nous d’aller à l’essentiel.
— Jean-Pierre Maurice —

Une Martinique de carte postale
Du chlordécone aux déserts médicaux en passant par le départ de ses forces vives, la Martinique aurait de quoi faire des cauchemars la nuit.

Mais ce serait sans compter sur le fatalisme bien heureux de l’âme antillaise si prompte à se tourner vers les défilés de mode, concerts ou fêtes en tout genre, neutralisant ainsi bien des velléités de révolte et de contestation.

Vous aves dit révolution ?
Trop tard donc pour une quelconque révolution soviétique ou vietnamienne, cubaine ou algérienne, se disent ceux qui ont pu en leur temps rêver au réveil des damnés de la terre.

C’est qu’ils n’ont pas tort, car les temps ont changé. Et nos populations, anesthésiées par la consommation, attendent un juste partage des richesses collectives.

La Martinique est en danger
Pourtant, dans notre île au soleil si prisée des touristes, plusieurs dangers nous menacent et la vie n’est pas si rose pour ceux d’entre nous qui n’ont pas toujours tout.

Car, depuis des années, la Martinique s’enfonce inexorablement sous le poids
d’autorités d’ici ou d’ailleurs au principal mot d’ordre : laisser-aller et laisser-faire.

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Chlordéone : « Nou pa ké moli ba yo»

— Le n° 338 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Ce slogan, martelé dans le chant qui devient de fait, l’hymne du combat antichlordécone, a retenti samedi 24 février à Basse-Pointe.

Dans ce haut lieu, parmi d’autres, de l’empoisonnement au chlordécone, le Collectif Matinik Doubout-Gaoulé kont Chlordécone poursuivait son action de terrain, visant à collecter des constitutions de partie civile pour l’appel interjeté contre le non

Lieu, mais aussi à informer, à échanger, à mesurer chaque jour mieux, la réalité toujours présente de la catastrophe que certains voudraient faire passer pour une affaire réglée.

De fait, une cinquantaine d’habitants et d’habitants de la région sont venu-e-s, avec leurs pièces d’identité, pour entamer la démarche judiciaire. Les contacts faits à cette occasion ont permis de constater des taux de contamination très inégaux et parfois faramineux.

Trois jours avant, une conférence de presse suivie par Martinique 1ère et France-Antilles, a permis de rendre compte, avec la participation solidaire du maire du Lamentin, de notre soutien à la proposition de loi du député Califer, visant à faire reconnaître officiellement la responsabilité de l’État dans la catastrophe, d’évoquer, avec Sabrina Cajoly, la dimension internationale de nos actions.

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La Martinique, et notre drame du 14 février 74

— Le n° 335 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Le 14 février 1974, deux ouvriers agricoles de la banane en grève sont abattus, Rénor Ilmany, 55 ans, et Georges Marie-Louise, 19 ans, dont le cadavre est découvert deux jours après. On compte bien sûr de nombreux blessés. Ce dénouement s’établit dans la mémoire collective comme une vive et nouvelle douleur de nos luttes sociales.

Cette remémoration s’insère dans la litanie du martyrologue des massacres de février 1900 au François, de la fusillade de Bassignac en février 1923, des hécatombes à Ducos, au Diamant, à l’Ajoupa-Bouillon en 1925, du carnage du Carbet en mars 1948, des tirs de mousqueton de mars 1953 à la Chassaing (Ducos), des tueries de décembre 1959 à Fort-de-France, de la boucherie de Mars 1961 au Lamentin, de l’assassinat de Gérard Nouvet en 1971. Mesurons sur cet espace de 70 ans (le temps de la vie d’un être humain), le coût terrifiant imposé aux résistances populaires martiniquaises !

La grève allant du 17 janvier au protocole d’accord du 19 février, connaît des temps forts : Vivé du Lorrain, puis extension rapide de Grand-Rivière jusqu’à Rivière-Pilote, et surtout Chalvet, le 14 février.

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Martinque : Non à l’anarchie!

— Par Jean-Pierre Maurice —

Depuis des années, des prédateurs pillent et malmènent la Martinique. Peu leur importe l’intérêt public. Leur profit pour seul étendard, ils sèment l’anarchie, réclamant le droit d’agir, au nom de la liberté d’entreprendre ou de l’identité martiniquaise. Deux affaires exemplaires entachent l’image de ce sport national martiniquais aux accents de « ba mwen lè pou mwen pasé » ou encore « Zafè tchou mèl ki pran plomb » (traduction : « Pousse-toi que je m’y mette » ou encore « tant pis pour les merles touchés par les plombs du fusil »
• Le chlordécone bien sûr, exemple type de laisser aller et de laisser faire criminels.
• Mais aussi les pratiques abusives de terres volées, dont toute famille de l’île a un jour été victime, pratiques honteuses illustrées actuellement par l’affaire PINTO. Car les vols de terre restent un défi persistant en Martinique. Il est donc crucial de mettre en place des mesures de prévention et de répression. C’est une question de justice sociale.
Chlordécone ou terres volées : dans chacun de ces cas, les carences de l’État sont connues.

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Les revendications du LKP en 2009

Voici la liste des 120 revendications initiales du collectif Liyannaj Kont Pwofitasyon (LKP) déposée le 20 janvier 2009 :

1- NIVEAU ET CONDITIONS DE VIE
1. Un relèvement immédiat et conséquent d’au moins 200 €, des bas salaires, des retraites et des minima sociaux afin de relancer le pouvoir d’achat, de soutenir la consommation des produits guadeloupéens et plus généralement la demande.
2. Le relèvement immédiat du SMIC, des salaires du secteur privé, des traitements de la fonction publique, du minimum vieillesse, des minima sociaux.
3. Un salaire minimum guadeloupéen calculé sur le coût réel de la vie en Guadeloupe.
4. Création d’un bureau d’études ouvrières, chargé de calculer l’évolution des prix des produits réellement consommés par les travailleurs.
5. Réductions d’impôts fondées sur la justice fiscale.
6. Baisse significative de toutes les taxes et marges sur les produits de première nécessité et sur les transports.
7. Baisse des taux de la taxe sur les carburants.
8. Suppression de la taxation des produits locaux

Logements
9. Gel des loyers pour une période indéterminée et pour l’année 2009 l’annulation de l’augmentation de 2,98 %.

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L’artiste et poète martiniquais Julien Creuzet représentera la France à la Biennale de Venise

La Biennale de Venise (en italien : Biennale di Venezia) est une fondation italienne qui organise différents événements : manifestation d’art contemporain, de théâtre, de danse, de musique, d’architecture et de cinéma dans Venise. Les lieux principaux sont les Giardini, l’Arsenal et le Lido (Mostra du cinéma) et attribue des récompenses : un Lion d’or, pour chaque manifestation.

Le terme de Biennale de Venise est couramment utilisé pour désigner l’Exposition internationale d’art contemporain de la Biennale de Venise (Esposizione internazionale d’arte di Venezia).

Elle est considérée comme une des plus prestigieuses manifestations artistiques en Europe et dans le monde. C’est aussi une des plus anciennes puisqu’elle fut créée en 1893 et se tint pour la première fois en 1895 en tant que « Exposition Internationale d’Art de la Cité de Venise ». Sa seconde édition, lui valant le nom de « Biennale » eut lieu deux ans plus tard.

Julien Creuzet, artiste français né en 1986, incarne une figure majeure de la scène artistique contemporaine, hissant haut les couleurs de la France à la 60e Biennale de Venise, où il sera le premier homme noir à représenter le pays.

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Avec Edwy Plenel et Élias Sanbar : Agir pour la Palestine, c’est agir pour le monde

— Le n° 333 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

La visio-conférence organisée par Martinique-Palestine Solidarité devant plus de 150 personnes réunies à la mairie de Fort-de-France, ou connectées par internet, reste un moment intense et riche en informations, en analyses en interrogation sur la situation en Palestine, « plaque tournante », dit Élias Sanbar, de la situation mondiale.

Avec la participation à distance d’un collectif guyanais de soutien à la Palestine, de Daniel Boukman, de Marcellin Nadeau, nous avons, trois heures durant, avec une attention extrême, réfléchi sur les dangers et les luttes qui structurent un avenir incertain, pendant qu’un processus génocidaire doublé d’un nettoyage ethnique en puissance se déroule sous nos yeux alors qu’une extrême-droite en embuscade en France, aux États-Unis et ailleurs nous menace de jours sombres.

Pendant toute la réunion, la joie de se retrouver entre consciences militantes éveillées se mêlait au sentiment aigu de l’urgence du moment, de la possibilité de basculement dans un sens ou dans l’autre d’un monde frappé d’instabilité.

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Quand les vents sont mauvais…

— Le n° 32/ de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Dans un texte célèbre, Che Guevara a parlé de « moment illogique » de l’Humanité. Il fustgeait « la guerre de crocs en jambes » que se livraient L’URSS et la R.P. de Chine tandis que le Vietnam héroïque était « tragiquement seul ».

Aujourd’hui, alors que certains croient naïvement que le monde « multipolaire » serait la solution miracle pour arrêter l’impérialisme, un peuple martyrisé depuis plus de trois quarts de siècle, croule sous les bombes d’une armée coloniale vengeresse, poursuivant, à la face du monde, une opération génocidaire digne des nettoyages ethniques les plus odieux. Gaza et la Cisjordanie symbolisent en ce moment, la négation absolue de l’humanité, du droit des peuples et des lois internationales.

On est au delà de « l’illogique », quand un État terroriste peut se permettre d’évoquer des commandements divins pour justifier la barbarie dont il se rend coupable, sans qu’aucune des grandes puissances qui ont les moyens de lui imposer d’arrêter le massacre, ne fasse rien dans ce sens, et se rient des gesticulations dérisoires de quelques prétendus alliés du peuple palestinien.

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Un congrès du peuple ? Chiche !

— Le n° 326 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Au milieu de la cacophonie du « congrès des élus » (toutes les minorités ont, soit pratiqué la chaise vide-Gran Sanblé, La Martinique Ensemble-, soit y sont allés à reculons-Péyi-a), Serge Letchimy a annoncé sa volonté de réaliser un « congrès du peuple » pour aborder un ensemble de préoccupations réelles du peuple. Il est bien vrai que les multiples consultations et réunions décentralisées du début du processus n’ont pas permis des échanges réels entre les acteurs/trices du combat populaire.

Un « congrès du peuple », tenu sur 6 mois comme proposé, pourrait permettre de combler cette lacune, et au passage de solutionner un des arguments des abstentionistes, à savoir que les questions du quotidien devraient être réglées avant de parler de questions de statut.

En parlant ainsi, certains anticolonialistes ne semblent pas se rendre compte du caractère typiquement colonial de l’argument. Le pouvoir a toujours pratiqué cette opposition pour enfermer le peuple dans un cercle vicieux : pour régler bien des problèmes du quotidien, urgence des urgences, il faut accroître les pouvoirs locaux et pour accroître les pouvoirs locaux il faut entraîner les masses dans la lutte en résolvant les problèmes qu’il est possible de résoudre !

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Appel de l’UFM à manifester samedi 28 ocotbre à partir de 8h

Chère camarade,

Chère soeur de combat,

Chère femme,

Nous sommes depuis 2018 inscrites dans la mobilisation contre le scandale du Chlordécone. Le non-lieu prononcé en janvier 2023, a amplifié notre détermination pour JUSTICE ET RÉPARATIONS.

En premières lignes de ce désastre sanitaire, les ouvrières agricoles, mais aujourd’hui, nous partageons toutes un héritage commun : un taux de chlordécone plus ou moins élevé.

Toutes concernées par le départ d’un parent d’une connaissance.

Toutes des potentielles porteuses d’un cancer. du sein et exposées : endométriose, accouchement prématuré, ovules de qualités dégradées, dérèglement de la thyroïde, obésité, autrice du transfert de la maladie à notre descendance, troubles chez l’enfant…

Les derniers chiffres sur les inégalités, viennent accentuer notre vulnérabilité et nos comorbidités !

Depuis juillet dernier, la lutte s’amplifie : des syndicats, partis politiques, des collectifs, des associations, des citoyens-e-s travaillent à une semaine de mobilisation :

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Pour une autre agriculture martiniquaise  

Aux origines de nos problèmes  

 — Par Max Dorléans ( G.R.S.) —

Se poser en octobre 2023 la question d’une agriculture martiniquaise à vocation fondamentalement vivrière nécessite de comprendre le modèle agricole actuel et son fonctionnement, ainsi que les forces ayant intérêt à  la reproduction de son mode d’existence.   

Ce modèle ne tombant pas du ciel, il importe de saisir l’origine de la distorsion entre une vocation nourricière et sa vocation exportatrice, d’autant plus que cette dernière marginalise, exclut et condamne un nombre grandissant d’agriculteurs/trices.  

Répondre à cette interrogation exige de saisir le système colonial qui a engendré un mal-développement, parce que le colonisateur français – comme les autres colonisateurs – n’avait pas d’autre préoccupation que la sienne, ses besoins. Nullement ceux des peuples autochtones, ni non plus de ceux qui y ont été amenés de force via la traite négrière, et qui ont produit sous le régime de l’esclavage.  

Banane et canne à sucre, et construction de notre dépendance alimentaire.  

La colonisation consista donc principalement dans la production pour l’exportation de café, cacao, sucre de canne jusqu’à la période plus récente postérieure à la départementalisation, autour des années 1960, où ce fut production toujours pour l’exportation, mais de bananes et de rhum.  

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Dix considérations sur un sondage

— Par Patrick Chamoiseau —

Les priorités de la population martiniquaise.
Parmi les sujets de société suivants, quels sont selon vous les trois dont il faudrait s’occuper en priorité?
Lutter contre la vie chère : 68%
Améliorer le système de sante : 61%
Favoriser la formation des jeunes : 44%
Lutter contre l’insécurité : 41%
Lutter contre la pollution par le chlordécone : 29%
Améliorer les transports en commun : 18%
Favoriser le création et le dvpt des entreeprises en Martinique : 13%
Améliorer la distribution de l’eau potable : 12%
Faire évoluer le statut de la Martinique : 3%
Faire du créole une langue officielle de la Martinique : 1%
Source : ETOM Leader des études outremer Octobre 2023

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1/10 – Les préoccupations mises en avant par cette construction sondagière ne sauraient être négligées. Elles confèrent une vertu indéniable à l’activité « politicienne ». Seulement, elles ne sauraient circonscrire l’amplitude d’une action Politique.

2/10 – Le Politique détient l’immense souffle qui manque au pragmatisme politicien — lequel, à force de proximité immédiate, même vertueuse, s’encaye le plus souvent dans du populisme avilissant ou du clientélisme.

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Viv simenn Matinik doubout 22-28 oktob !

— Texte de Révolution Socialiste n°319 —
Lutter pour la vérité, la justice, les réparations dans l’affaire du chlordécone, c’est une question de dignité. Bien sûr ! C’est aussi une question d’efficacité. La mobilisation a permis de sortir du secret, les turpitudes du système judiciaire et politique français, d’imposer des enquêtes, d’aiguiser la curiosité, de pousser des bouches à s’ouvrir. La vérité est encore loin d’être complète, mais on a fait du chemin par rapport à l’opacité des débuts.
Les propos de Macron sur « la responsabilité collective » ou « l’État a sa part », étaient une maigre ouverture, mais depuis, un tribunal a reconnu « les négligences fautives de l’État ». Victoire bien incomplète, mais victoire.
Les millions d’euros du plan 4 n’atteignent pas la centaine pour les deux pays sur des années et sont peu, comparés aux sommes mises en mouvement aux USA en 1977 après la pollution de Hopewell, mais sont plus que dans les trois plans précédents. Les maladies professionnelles liées au chlordécone se limitent au cancer de la prostate, mais même cela a été refusé pendant longtemps.

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On achève bien les chevaux ( Sydney Pollack – 1969)

Que se passe-t-il dans notre société martiniquaise ?

— Billet d’humeur par Michèle Latouche —

Nous sommes de plus en plus nombreux à nous le demander en constatant la place de l’éros sans aucune couture dans les manifestations festives les plus courues de notre pays, auquel s’ajoute un sentiment de laisser – aller s’attachant au comportement d’une fraction de la jeunesse qui semble s’éloigner des règles de respect et de savoir- vivre régissant notre communauté.

Qu’il s’agisse des propos salaces de certains répertoires, particulièrement prisés par les jeunes, (shatta, bouyon…), des postures suggestives auxquels ils donnent lieu, des tenues dépouillées qui les mettent en scène, cet érotisme véhément concerne une large partie de la jeunesse et son affichage est revendiqué comme manifestation de liberté individuelle et de jouissance d’une communauté – « qui d’ailleurs ne fait rien de mal … ».

On peinerait à priori à affirmer le contraire. Certes les tenues licencieuses, parfois accompagnées de boosters alcoolisés et autres substances désinhibantes, ne sont censées porter à conséquence que pour celles et ceux qui l’ont souhaité. Mais au-delà, que disent de nous, de notre société, ces « extrêmes » ?

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«Les inégalités au sein de la société martiniquaise» : propositions pour agir!

—— Le n° 318 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Le « débat citoyen » organisé vendredi 6 octobre par le CÉSECÉM dans la salle de délibération de l’ex-conseil général, avait un objectif clairement défini : inciter la « société civile » à s’emparer de la question vitale des inégalités. La modestie de la participation (une soixantaine de présent-e-s) n’a pas empêché un débat fourni, riche en informations de première main et plein de vivacité. Il y a matière à poursuivre, à étendre et approfondir la réflexion. Celleci doit nourrir l’action dont l’urgente nécessité est évidente.

La publication des données rassemblées et analysées par Christian Louis-Joseph s’impose pour alimenter le débat. Il en va de même pour les propositions présentées par notre camarade Philippe Pierre-Charles en temps que membre du CÉCESÉM.

En voici un résumé synthétique

1.Déclarer la lutte contre les inégalités et la misère sociale, grande cause martiniquaise.
2.
aliser chaque année une conférence sociale avec l’aide d’un observatoire de la situation sociale. Cela doit se faire avec la participation pleine et entière des structures du mouvement social (syndicats, associations…)

3.

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Mon Île

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Mon île aux mille douceurs,
                 mille odeurs,
                 mille saveurs,
                 mille couleurs,
                 mille origines,
           aux mille métissages et tonalités de peau,
dont j’ai choisi de faire
l’ultime escale de mes errances solitaires…

Mais
mon île aux mille douleurs,
traumatisée d’esclavage,
exploitée par une caste de profiteurs
avec la complicité de politiciens menteurs,
sa jeunesse condamnée à la misère,
la délinquance ou l’exil involontaire
pour fuir un endémique chômage…
Mon île aux mille puanteurs,
gangrenée de chlordécone,
étouffée de pourrissement de sargasses…

Mon île aux mille sourires,
                 mille caresses,
                 mille tendresses
comme aux mille colères !
Mon île aliénée, bétonnée, bastonnée, colonisée,
pourtant
mon île aux mille résiliences,
                 aux mille résistances !
Un vomi de volcan
se dressant fièrement
en mitan l’océan
telle une oasis au milieu du désert,
mon île, mon asile, mon exil volontaire
et choisi, mon pays :
la MARTINIQUE !

Patrick Patrick Mathelié-Guinlet

 

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