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Un récital de Célimène Daudet diffracté par le regard biaisé de Christophe Huss sur le public de la diversité ethnoculturelle

— Par Claude Dauphin, musicologue —

/Mise en contexte/

—Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue — L’article ici reproduit a été acheminé par le musicologue d’origine haïtienne Claude Dauphin au journal montréalais Le Devoir à la suite de la parution le 23 mars 2023, dans les pages de ce quotidien, de l’article du critique musical Christophe Huss consécutif au récital de la pianiste franco-haïtienne Célimène Daudet tenu à Montréal le 22 mars 2023. L’article de Christophe Huss s’intitule « Célimène Daudet : l’art mais la manière » et il est encore accessible sur le site Web du journal Le Devoir. Pour les lecteurs qui ne vivent pas au Québec, il est utile de préciser que le journal Le Devoir, sur son site officiel, est présenté comme suit : « Le Devoir est un média d’information indépendant, sur mobile, papier, tablette et Web. Il a été fondé le 10 janvier 1910 par le journaliste et homme politique Henri Bourassa. Le fondateur avait souhaité que son journal demeure totalement indépendant et qu’il ne puisse être vendu à aucun groupe, ce qui est toujours le cas plus de cent ans plus tard.

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Prix Nobel de la paix : emprisonnée, la militante Narges Mohammadi dénonce le «régime religieux tyrannique et misogyne»

La militante iranienne Narges Mohammadi, emprisonnée depuis 2021 dans son pays, a été récompensée du prix Nobel de la paix 2023, dimanche 10 décembre, à Oslo. Détenue dans la prison d’Evin à Téhéran, elle n’a pu assister à la cérémonie, mais ses enfants, Kiana et Ali Rahmani, ont lu son discours où elle a dénoncé le « régime religieux tyrannique et misogyne » en Iran.

Engagement sans Faille Malgré les Obstacles

Narges Mohammadi, devenue une figure emblématique du mouvement « Femme, vie, liberté », a consacré la majeure partie des deux dernières décennies à la défense des droits des femmes et à la lutte contre la peine de mort. Elle a été arrêtée à plusieurs reprises et condamnée à plus de trente et un ans de prison, ainsi qu’à 154 coups de fouet, pour ses positions courageuses.

L’histoire de Narges Mohammadi est aussi celle d’une mère prête à tout sacrifier pour son combat. Ses enfants, séparés d’elle depuis huit ans, ont reçu le prix Nobel en son nom et ont lu son message poignant exprimé « derrière les hauts murs froids d’une prison ».

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Le Bèlè ou l’âme de la Martinique

Au cœur de la Martinique, le bèlè s’épanouit comme une fleur musicale dont les racines plongent profondément dans le sol fertile de l’histoire tourmentée de l’esclavage. Plus qu’une simple pratique musico-chorégraphique, le bèlè est un véritable récit vivant, tissé de chants, de musiques, de danses et de contes qui ont évolué au fil des siècles.

Les tambours résonnent avec la puissance d’un écho du passé, portant les émotions des ancêtres africains esclavisés qui, sur les plantations de Sainte-Marie dès les années 1830, ont insufflé leur énergie dans cette expression culturelle unique. Le bèlè, terme générique, ne se limite pas à une simple classification musicale, il englobe également un instrument, le tambour bèlè, et un contexte social et rituel d’une importance transcendante.

Les origines du bèlè, en Martinique, sont entrelacées dans deux hypothèses intrigantes : serait-il né des souffrances de l’esclavage, subissant des transformations à travers les siècles, ou serait-il l’héritage laissé par les Marrons fuyant les plantations pour s’établir dans les mornes isolés ? Des hypothèses qui suscitent encore des recherches, témoignant de la richesse et de la complexité de cette tradition.

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L’éphéméride du 6 décembre

Acte de naissance du futur Lycée Victor-Schœlcher le 6 décembre 1880 / Décès de Frantz Fanon le 06 décembre 1961 / Mort de Malik Oussekine le 06 décembre 1986

Un arrêté crée à Saint-Pierre un établissement d’enseignement secondaire. Il porte dans un premier temps le nom de Collège national. Premier lycée de Martinique il portera à partir de 1902 le nom de l’abolitionniste français.

 Illustration : Ruines du Lycée Schoelcher à Saint-Pierre?

En septembre 1902, après la destruction du lycée Victor-Schœlcher de Saint-Pierre par l’éruption de la montagne Pelée du 8 mai 1902, l’enseignement secondaire est transféré dans les locaux de l’externat colonial, à la caserne Bouillé à Fort-de-France. En 1919, une commission choisit d’établir le nouveau lycée Victor-Schœlcher sur une partie de l’ancien domaine de Bellevue à Fort-de-France, à l’emplacement de l’ancienne maison du Gouverneur. Initialement prévue pour le tricentenaire de la colonie en 1935, l’ouverture du nouveau lycée a lieu à l’issue des travaux en 1937.

Le bâtiment a été construit par les architectes Jean et Joseph Soupre et l’ingénieur Honoré Donat.

En 1938 l’établissement offre un internat aux élèves et devient mixte en 1973.

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L’éphéméride du 30 novembre

La Barbade devient indépendante le 30 novembre 1966

La Barbade est un micro-État insulaire situé en mer des Caraïbes à proximité de la limite de celle-ci avec l’océan Atlantique. Pendant plus de trois siècles, la Barbade a été sous domination britannique et le souverain du Royaume-Uni est encore le chef de l’État. Cependant, elle est indépendante depuis le 30 novembre 1966, en qualité de royaume du Commonwealth jusqu’au 30 novembre 2021, date à laquelle elle doit devenir une république. Située à environ 13° nord de l’équateur et 59° ouest du méridien de Greenwich, la Barbade fait partie des Petites Antilles. Les îles les plus proches sont les îles de Saint-Vincent-et-les-Grenadines et Sainte-Lucie, à l’ouest. Au sud, se trouve Trinité-et-Tobago — avec qui la Barbade partage désormais une frontière maritime fixe et officielle — et la côte sud-américaine. La superficie totale de la Barbade est d’environ 430 kilomètres carrés ; sa densité est la plus élevée d’Amérique (8e rang mondial). Son altitude est assez basse, les pics les plus élevés étant à l’intérieur du pays. Le point le plus élevé de la Barbade est le mont Hillaby dans la commune de Saint Andrew.

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L’étonnante composante historique neuro- psychogénéalogique de la Guadeloupe !

— Par JeanMarie Nol, économiste —

Et si nos ancêtres tels Delgres, Ignace, solitude et leurs compagnons continuaient d’exister à travers nous sans que nous en ayons conscience comme le dénote la fameuse proclamation du Colonel Delgres du 10 mai 1802 :

« La résistance à l’oppression est un droit naturel.

À l’univers entier, le dernier cri de l’innocence et du désespoir.

Et toi, postérité, accorde une larme à nos malheurs, et nous mourrons satisfaits ! «

Le psychanalyste Sigmund Freud a dit “ on ne comprendra jamais la personne si on ne va pas voir dans le passé de ces personnes.”

Rien de surnaturel là-dedans et c’est ce que tente d’expliquer l’étude de la psychogénéalogie.

Ainsi dans nos cellules, il y a la mémoire de nos aïeux. C’est ce que l’on appelle l’épigénétique. C’est connu et c’est prouvé par la neuro-psychologie. Cela a émergé avec l’école de Palo Alto en Californie dans les années 1970. De là , est parti par la lecture d’un livre sur la psychogénéalogie, notre désir d’élargir le débat en établissant une corrélation d’ordre neuronale avec l’histoire de la Guadeloupe.

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Le Prix Nobel de la paix décerné à Narges Mohammadi : Un hommage à la détermination et au courage des femmes iraniennes…et du monde entier

Le 6 octobre restera gravé dans les annales de la lutte pour les droits humains, avec l’attribution du Prix Nobel de la paix à Narges Mohammadi, une militante iranienne exceptionnelle âgée de 51 ans. Cette distinction prestigieuse a été décernée en reconnaissance de son engagement infatigable en faveur des droits humains, malgré sa détention en Iran. Elle purge actuellement une peine d’emprisonnement à la prison d’Evin, à Téhéran, où elle est incarcérée depuis plus d’un an.

Le parcours de Narges Mohammadi est une saga poignante de dévouement à la cause des droits humains en Iran. Son combat s’inscrit dans la lignée de Shirin Ebadi, elle-même lauréate du Prix Nobel de la paix en 2003. Narges Mohammadi a consacré sa vie à cette lutte, même si cela signifiait sacrifier sa propre liberté. Elle a été arrêtée pour la première fois il y a 22 ans, en 1998, et depuis lors, elle a été constamment harcelée, arrêtée et condamnée par le régime iranien.

Son militantisme englobe divers aspects des droits humains en Iran. Elle s’est battue contre le port obligatoire du voile, la peine de mort, les violences sexuelles en détention, et bien d’autres injustices.

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Martinique : la justice rejette le recours du préfet contre la proposition de loi de la CTM de faire du créole une langue officielle.

Le 25 mai 2023, lors des commémorations du 175e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en Martinique, l’Assemblée de Martinique a adopté une délibération historique. Cette délibération déclarait le créole comme langue officielle de la Martinique, sur un pied d’égalité avec le français. Cette décision a été approuvée à l’unanimité des conseillers territoriaux, à l’exception d’une abstention.

Cependant, cette initiative a suscité des contestations et des débats juridiques. Le préfet de la Martinique, Jean-Christophe Bouvier, a élevé des objections en invoquant l’article 2 de la Constitution française, qui stipule que « la langue de la République est le français ». Le préfet a affirmé que cette délibération était en contradiction avec la Constitution française et qu’elle devait être suspendue.

Le 11 septembre de la même année, le préfet a introduit un recours devant le tribunal administratif de Martinique pour demander la suspension provisoire de l’article 1 de la délibération. Il a également invoqué la décision du 15 juin 1999, qui stipulait que « l’usage du français s’impose aux personnes morales de droit public », pour soutenir sa position.

Le tribunal administratif a finalement rendu sa décision le 4 octobre 2023, en rejetant le recours du préfet.

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À propos de « L’amnésie patrimoniale des Ayatollahs du créole… »

L’amnésie patrimoniale des Ayatollahs du créole alimente une conflictuelle et inconstitutionnelle fatwa contre le patrimoine francophone écrit d’Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le patrimoine écrit est un terme générique qui regroupe l’ensemble des documents anciens, rares ou précieux conservés dans une bibliothèque ou ayant été numérisés. Ces documents écrits et/ou numérisés constituent un patrimoine qui est l’expression, dans un contexte historique donné, à une époque donnée, de la pensée, de l’opinion, de l’action, de l’imagination, du vécu d’une personne ou d’un groupe de personnes. À ce titre, et en lien avec une mise en contexte qui permet de replacer l’information dans son environnement historique, le patrimoine écrit rassemble des documents divers (lois, Constitutions, décrets, œuvres littéraires, ouvrages scientifiques, journaux et revues, etc.) qui témoignent de l’activité humaine, ancienne ou récente. Dans son acception générique à l’échelle d’un pays, le patrimoine écrit désigne habituellement le patrimoine national écrit qui recouvre une grande variété de documents conservés aussi bien dans des collections privées que publiques : livres imprimés, documents iconographiques (gravures, affiches, cartes postales, plans, photographies, dessins, manuscrits, estampes, photographies, films, partitions musicales, cartes et plans, monnaies et médailles, archives, etc.).

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« Le fruit le plus rare ou la vie d’Edmond Albius », par Gaëlle Bélem

Le roman des origines de l’île de La Réunion

Collection Continents Noirs, Gallimard
Parution : 24-08-2023
Au XIXe siècle naît à l’île de La Réunion un garçon créole : Edmond. Ses parents aimeraient que leur fils grandisse aux abords des champs de canne à sucre, des rires plein le cœur, l’esprit entièrement libre. Le malheur en décide autrement. D’abord, il fait d’Edmond un esclave. Dans la foulée, un orphelin. Après, un garçonnet analphabète.
La vie s’annonce infernale, mais l’enfant a un talent sans pareil : celui de déjouer les pronostics. Recueilli et élevé par un botaniste amoureux d’orchidées, Edmond est un prodige dès qu’il met les pieds dans un jardin.
1841. Âgé de douze ans, vif et rusé comme quatre, Edmond fait l’une des plus extraordinaires découvertes du monde : un nouveau fruit, un nouvel arôme, le plus savoureux, le plus connu, le plus aimé qui soit au XXIe siècle encore !
Le fruit le plus rare raconte les aventures rocambolesques d’Edmond, maillon d’une chaîne qui unit le Mexique, l’Espagne, la France et La Réunion, autour d’un petit fruit pas comme les autres.

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« Chronique d’un dialogue difficile » d’ Emmanuel de Reynal

« – Ce que nos ancêtres n’ont pas su faire, faisons-le maintenant ! D’un geste rapide, Marijosé Alie écarte sa jolie mèche blanche et dévoile un regard d’exécution. Ses yeux sont deux balles de fusil pointées sur moi. Elle insiste.
– Le silence ne fait qu’enfler les fantasmes. Ça va péter ! Il est temps de parler, il est temps de s’écouter, de se réconcilier.
– Ah bon ? Nous sommes fâchés ? »

« Chronique d’un dialogue difficile » relate les coulisses d’un projet inédit de dialogue collectif, où s’entrechoquent mille représentations, autant de volontés que de blocages, autant de non-dits que de contradictions idéologiques… Un dialogue compliqué entre les différentes communautés qui composent la société martiniquaise, reflet aussi d’un monde qui se polarise de plus en plus. Ce texte souligne les ambiguïtés et les difficultés quand il s’agit de rompre le silence qui perdure depuis l’abolition de l’esclavage en 1848.

L’AUTEUR : Emmanuel de Reynal
Emmanuel de Reynal est un acteur engagé dans la vie sociale et associative de la Martinique. Il est l’auteur de « Ubuntu, ce que je suis » aux éditions l’Harmattan (2020), de « Recta Linea » (2021), de « Une Minute » (2021) et de « Ti-Prince » (2022) aux éditions du Panthéon.

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La mort de Christian Lara, « père fondateur du cinéma antillais » et pionnier dans l’histoire des réalisateurs noirs

Christian Lara, le cinéaste guadeloupéen né en 1939 à Basse-Terre, a mené une carrière riche et diversifiée dans le monde du cinéma. Avant de se lancer dans le cinéma, il travaille comme journaliste pour Le Figaro à Paris. Cependant, il trouve rapidement sa vocation dans le cinéma et devient l’un des cinéastes les plus influents et prolifiques de la Guadeloupe et des Antilles.

Il débute sa carrière de réalisateur en 1973 avec deux films, « Jeu de dames », interprété par Georges de Caunes, Anne Dolans, et Catherine Cazan, et « Les Infidèles » avec Michèle Perello, Laure Moutoussamy, et Pauline Larrieu. Ces premiers films sont teintés d’érotisme, reflétant l’atmosphère de l’époque. Plus tard, il réalise trois films pornographiques sous le pseudonyme de Bart Caral.

Cela étant, Christian Lara ne s’est pas contenté de travailler sur des films à caractère érotique. Il a également créé des œuvres plus personnelles, dont « Un amour de sable » avec Jacques Weber, Christine Laurent, et une débutante, Anne Parillaud. C’est à cette période qu’il décide de se consacrer au cinéma antillais, avec pour objectif de permettre à ses compatriotes de la Caraïbe de se voir et d’être vus.

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Patrick Chamoiseau et la complexe question des « langues régionales » et des « langues officielles » : une invitation au débat

 — Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue, Montréal —

Le romancier martiniquais Patrick Chamoiseau a publié un article qui doit être lu avec la meilleure attention, « Si nous restons à patauger dans l’imaginaire colonial, la guerre des langues restera en vigueur » (Madinin’Art, 3 septembre 2023). Il s’agit d’un texte intéressant à plusieurs égards et il est tout à fait indiqué que l’un des plus talentueux écrivains de la Caraïbe offre en partage sa réflexion sur des questions linguistiques. Pour mémoire, il y a lieu de rappeler que des écrivains et intellectuels martiniquais de premier plan ont auparavant réfléchi, avec compétence et de manière fort pertinente, sur les langues en contact dans l’aire caribéenne, sur la langue créole, la créolité, la « décréolisation », etc. Du romancier et essayiste Édouard Glissant au linguiste Jean Bernabé, du romancier et lexicographe Raphaël Confiant au philosophe et romancier Alfred Alexandre, l’apport des écrivains et intellectuels martiniquais tant à la littérature qu’à la créolistique mérite d’être revisité et il contribue à enrichir notre réflexion.

Parue dans la revue « Carnets » (Deuxième série, 13/2018) de l’Association portugaise d’études françaises, l’étude trop peu connue d’Adelaide Gregório Fins, « Créolité et voix de résistance chez Édouard Glissant » explore une thématique-clé de l’œuvre d’Édouard Glissant en ces termes : « Édouard Glissant évoque dans Le discours antillais (1997) la nécessité de revenir à la langue créole, ou plus exactement, à une voix française créolisée.

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Un rapport de « Human Rights Watch » sur la liberté de mobilité des femmes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

Appel à l’élimination des restrictions discriminatoires
Un rapport de Human Rights Watch met en lumière une problématique critique qui sévit au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : les entraves à la mobilité des femmes imposées par des lois et des politiques discriminatoires. Dans ces régions, les femmes sont confrontées à des limitations sévères qui restreignent leur liberté de mouvement, exigeant l’aval d’un tuteur masculin pour voyager à l’intérieur de leur propre pays ou à l’étranger. Cet enjeu a été amplifié par un incident survenu en septembre 2020 à l’aéroport de Qatar, où une mère de cinq enfants s’est vu refuser l’accès à un vol sans le consentement de son tuteur masculin, suscitant l’indignation tant de ses proches que des défenseurs des droits humains.

Malgré l’argumentation souvent avancée en faveur de ces règles patriarcales au nom de la protection des femmes, elles ont, en réalité, des conséquences profondément dégradantes et exposent les femmes à des risques de violence domestique. Il est largement documenté que ces restrictions sont utilisées par certains hommes pour exercer un contrôle, voire de la manipulation et du chantage, sur les femmes.

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Fè mwen ped lang mwen sé fè mwen ped fil mwen

— Par Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique —

Monsieur le Préfet, L’instinct de liberté que m’offre ma langue, la langue créole, nourrit toutes les puissances de ma personnalité, affermit ma capacité à être au monde et fortifie, solidifie ma construction en tant qu’être.

Me contraindre à l’oublier, à l’ignorer ou même à la minorer, c’est mésestimer ce qu’il y a de plus précieux en moi, mon identité.

Souhaiter m’imposer de l’ensevelir, c’est me presser de m’ignorer moi-même dans le saignement de la part universelle de mon droit à l’existence, celle que j’hérite de mes souffrances et des beautés immédiates de ma personnalité, nées d’une résilience aux épreuves de la vie et de l’histoire qui m’ont été infligées.

À tout jamais pour moi et pour nous, la langue créole, cet impensé pour certains, « nous dessine, nous définit, nous attache à un lieu et à un moment, petitement ou largement circonscrit ».

Cette volonté de juguler ma langue, par une assimilation mécanique et un traitement inéquitable, n’est assimilable, à mes yeux, qu’à un reniement du traitement de la cause humaine contraire à l’esprit de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 qui inscrivait, dans le marbre autant que chez les individus, le caractère inaliénable et indissociable de la liberté et des droits de l’Homme.

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Le crime chlordécone : la mobilisation se met en place

— Le n° 307 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

La Simenn Matinik Doubout se déroulera du 22 au 28 octobre, mais les mois qui précédent font déjà partie de la mobilisation, autant qu’ils permettent d’en assurer un réel succès.

La conférence de presse du 28 juin n’a attiré qu’une partie des médias et aucune télévision. C’est malgré tout un succès grâce à RCI, France-Antilles, Antilla, mais aussi aux nouvelles participations individuelles audelà de la trentaine d’organisations.

Commencée par la rencontre avec le Conseil Municipal de Fort-de-France, la tournée des villes se poursuit. Au Prêcheur, une première intervention de Simenn Matinik Doubout avait eu lieu lors du séminaire des organisations de Cluny sur l’écologie décoloniale. Dans la foulée, ce vendredi 7 juillet, c’est le conseil municipal de la ville qui faisait un bon accueil à Simenn Matinik Doubout.

Auparavant, ce fut un long entretien avec le maire du Saint-Esprit.
Ce lundi 10
, c’est au tour du conseil municipal des Trois-Ilets de recevoir SMD.

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Le CIOM, le GPMLM, le Chlordécone, le peuple…

— Tribune de Rèspé —
Le Comité Interministériel des Outremers (CIOM), est une nouvelle fois renvoyé. Bien malin celui ou celle qui pourrait dire à quand. Il est vrai que la chef d’orchestre en la matière, la première ministre, a en ce moment d’autres chats à fouetter.
Et bien sûr, la perspective d’une privatisation du Grand Port Maritime de La Martinique (GPMLM) n’aurait logiquement rien pour déplaire au président de la CCIM, ancien patron du Médef local. Celui-ci rappelle quand même, avec un certain réalisme et une modestie contrainte, que le port est un organisme public non destiné à privatisation. Encore que… D’ailleurs, à quoi bon privatiser ? Le patronat n’est-t’il pas passé maître dans l’art de gérer, avec ses stratégies propres, les affaires de l’État ? Il le fait couramment sous les habillages les plus anodins : « délégation de service public » ou « partenariat public-privé », des artifices toujours au bénéfice des intérêts privés !
Nous, qui ne sommes pas aveuglés par les échauffements politiciens à forts relents électoralistes, ne perdons pas nos boussoles. Nous préférons avoir à régler nos divergences sur la gestion de port avec un élu, dont le pouvoir est issu d’un vote populaire, plutôt qu’avec un responsable de chambre consulaire dépendant uniquement de la volonté de ses pairs.

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« La Question » texte de Henri Alleg, m.e.s. Laurent Meininger avec Stanislas Nordey

— Par Michèle Bigot —

Le texte de Henri alleg a été écrit en 1957. Ce n’est pas une fiction, c’est le témoignage sans concession de ce que son auteur a subi en fait de torture. Nous sommes en pleine guerre d’Algérie. Henri Alleg est arrêté en même temps que Georges Hadjadj et Maurice Audin. Les trois militants seront torturés impitoyablement et Maurice Audin mourra sous les coups. Henri Alleg résiste à un traitement dont la barbarie est sans égale. Miraculeusement il s’en sort vivant et décide de raconter par le menu les tortures qu’il a subies. Il écrit pour les autres, pour tous ceux qui sont morts sous les coups et pour alerter l’opinion, conformément à son éthique de journaliste. Jérôme Lindon décide courageusement d’éditer ce texte aux éditions de Minuit. Le texte fut écrit par morceaux sur du papier toilette que la femme d’Henri Alleg sortait clandestinement. Alors que les tortionnaires ont tous été amnistiés, Henri Alleg a continué à être inquiété. L’État français lui a longtemps gardé rancune d’avoir raconté ce dont ses sbires étaient capables et il commence à peine à reconnaître sa responsabilité.

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De la nécessité de questionner l’idéologie racialiste et le révisionnisme historique en Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Paru dans Le National du 21 juin 2023, le long article de Garaudy Laguerre, « Ce que cache le révisionnisme de « l’historien » Michel Soukar », institue un procès en « profanation » de la mémoire des Pères de la nation auquel, selon lui, se serait livré le romancier et historien Michel Soukar durant son entrevue à l’émission Panel magique de radio Magik 9 – 100.9 FM le 23 mai 2023 –nous invitons le lecteur à écouter cette entrevue dans son intégralité. L’article de Garaudy Laguerre, au motif que Michel Soukar « a souillé l’histoire de notre pays et la réputation de nos ancêtres », doit être lu avec attention pour en déceler la portée et les enjeux tant idéologiques que politiques. Cela est d’autant plus nécessaire que Garaudy Laguerre –ancien candidat à la présidence en 2010 et fondateur du microscopique et éphémère parti politique « Nou se WOZO »–, s’emploie violemment à débusquer « le discours anti-noir, pour ne pas dire mulâtriste » qu’il attribue à Michel Soukar. La résurgence de la fameuse « question de couleur » dans la presse écrite de notre pays, amplifiée ces derniers jours sur les réseaux sociaux à coups de « voye monte », interpelle le questionnement actualisé du révisionnisme historique et des différentes manifestations de l’idéologie racialiste dans l’histoire d’Haïti.

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Les multiples facettes des outre-mer

— Par Jean-Christophe Gay, professeur de géographie à l’université Côte d’Azur, UMR Urmis —
Dispersés aux quatre coins de la planète, les outre-mer occupent une place importante dans la France d’aujourd’hui. Pourtant ces tout petits territoires sont l’héritage d’un système colonial fondamentalement inégalitaire sur lequel la France a bâti sa grandeur au temps des empires. Si aujourd’hui cette période est révolue, les outre-mer n’en portent pas moins les stigmates, comme autant de blessures venant parfois compliquer leurs rapports avec l’État.

Un ensemble aux quatre coins du monde
De l’immense territoire français qui couvrait 12,5 millions de kilomètres carrés à l’apogée de l’empire colonial, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, il ne reste plus que le centième, soit 120 000 km². La colonisation est au fondement de la France d’outre-mer (FOM) et l’exploitation de l’empire, au profit de la mère patrie et de ses colons, a laissé des traces sur le plan à la fois humain et économique dans tous les territoires ultramarins. L’empreinte de l’héritage colonial y est variable, mais partout caractérisée par l’ambiguïté d’une décolonisation sans indépendance, combinée à une sujétion économique et à un assistanat que traduit le toponyme « outre-mer », définition exogène donnée par un centre dominant à des périphéries dominées.

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À propos de la mémoire de l’esclavage

—Par Marie-Hélène Léotin, ancienne Conseillère exécutive —

Lors des démarches pour la création de la Fondation de la Mémoire de l’Esclavage, créée en 2019, les responsables du projet avaient pris contact avec la CTM, pour un partenariat, pour envisager des actions en commun. Alfred Marie-Jeanne était Président du Conseil Exécutif. J’étais Conseillère exécutive en charge de la Culture et du Patrimoine. Nous avons refusé d’intégrer cette Fondation. Nous estimions que la mémoire de l’esclavage, telle qu’elle est vécue de l’autre côté de l’Atlantique, ne peut être celle des descendants d’esclavisés. On ne peut fusionner dans le même sac, d’un côté, l’Etat qui a institutionnalisé le système esclavagiste à travers le Code Noir, qui l’a ensuite aboli au moment où le système n’était plus rentable, et d’autre part, les descendants de ceux qui ont subi le crime. La mémoire ne peut fusionner le bourreau et la victime.

Adhérer à la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, réaliser des actions en commun, c’est laisser à d’autres, à la République, à l’Etat français, le soin de construire pour nous notre mémoire de l’esclavage. Il est temps que nous regardions notre histoire du dedans, et non à travers le prisme imposé par l’Etat français.

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Appel pour la candidature de la Montagne pelée et des Pitons du Carbet au patrimoine mondial de l’Unesco

Patrick Chamoiseau lance un appel en ligne pour la candidature de la Martinique au patrimoine mondial de l’Unesco

L’écrivain martiniquais plaide dans une vidéo en faveur de la candidature de la montagne Pelée et des pitons du Carbet au patrimoine mondial de l’Unesco. Le texte est lu par le réalisateur et comédien Lucien Jean-Baptiste.

Toi Volcan Liberté, creuset de biodiversité qui a été témoin de la lutte des esclaves qui, il y a 175 ans a permis l’abolition de ce crime contre l’humanité…En ce 22 Mai 2023, jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage en Martinique mais aussi journée mondiale de la biodiversité, nous partageons (…) cet hymne.

 

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L’éphéméride du 20 mai

La loi du 20 mai 1802 rétablit l’esclavage l

La loi du 20 mai 1802 (30 floréal an X) est un retour sur les principes du décret du 4 février 1794 (16 pluviôse) qui avait aboli l’esclavage sur tous les territoires de la République française. Il faut constater que cette abolition n’a pas été effective dans plusieurs colonies françaises. La Réunion a entravé son application, la Martinique l’a refusée au terme d’une insurrection royaliste similaire à celle de Vendée. En effet, soulevée depuis le 16 septembre 1793, la Martinique signe, représentée par le planteur Louis-François Dubuc, un accord de soumission à la royauté anglaise (traité de Whitehall). Le 6 février 1794, les Anglais entament la conquête militaire de l’île qu’ils terminent le 21 mars 1794. Les planteurs martiniquais évitent donc ainsi l’abolition effective de l’esclavage sur leur territoire.

La loi du 20 mai 1802 concerne explicitement les territoires qui n’ont pas appliqué la loi abolitionniste du 4 février 1794, elle est liée au traité d’Amiens du 26 mars 1802 qui restitue la Martinique, Tobago et Sainte-Lucie à la France. En conséquence, elle ne s’applique en théorie ni à la Guadeloupe, ni à la Guyane, ni à Saint-Domingue.

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« Les révoltés de l’Histoire », 7e édition du Festival International du Film Documentaire de Martinique

En communes jusqu’au 6 mai 2023. Lieux, dates, horaires ci-dessous.

Origine Kongo
de Laura Chatenay-Rivauday – YN-Productions-La cuisine aux images – Kontras Prod – 2023 – 52 min

Il y a 160 ans, après l’abolition de l’esclavage, des Africains dits “Kongos” sont engagés malgré eux, par des recruteurs français, sur le littoral ouest-africain pour travailler la terre aux Antilles. Par les témoignages de leurs descendants en Martinique et en Guadeloupe, “Origine : Kongo” tente de répondre à une interrogation fondamentale, alors que demeure une certaine ambivalence dans les rapports à l’Afrique : comment s’exprime aujourd’hui cette mémoire méconnue dans les sociétés afro-descendantes ?

Les Enfants de Las Brisas (Niños de Las Brisas)
| Marianela Maldonado – Point du Jour – Mosaic Films – 2022 – 97 min
En présence de l’historien Amzat Boukari-Yabara. En partenariat avec la DAC Martinique

Créé en 1975 sous la présidence d’Hugo Chavez, le programme musical “El Sistema” est mondialement connu pour sauver les jeunes en situation d’extrême pauvreté des dérives prévisibles vers l’abus de drogues et la délinquance. Ce film suit trois jeunes du quartier Las Brisas, un bidonville très dangereux de la ville de Valencia.

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La 48e édition du Mai de Saint-Pierre

Du 29 avril au 28 mai 2023

La 48 ème édition du Mai de Saint-Pierre commémore le centenaire de la refondation de la Ville. En effet, après l’éruption de 1902, il faudra attendre le 20 mars 1923 pour que Saint-Pierre soit à nouveau érigée en commune.
L’édition 2023 célèbre cette renaissance administrative, avec un programme exceptionnel. Du 29 avril au 28 mai, Saint-Pierre accueille plus de 50 évènements artistiques, culturels et sportifs, confortant ainsi son statut de seule Ville d’Art et d’Histoire de la Martinique.
Expositions, conférences, foires, concerts, challenges sportifs, l’équipe du Mai de Saint-Pierre a concocté cette année un programme extrêmement riche et varié.

Le Mai de Saint-Pierre est l’occasion de commémorer des évènements marquants de l’histoire de la Ville et de la Martinique toute entière :
L’arrivée des premiers Indiens le 06 mai 1853 , avec la foire « journée de l’Indianité » le 7 mai
Léruption de la Montagne Peléee du 8 mai 1902, avec notamment le baptême de la caserne Lieutenant Maire, officier de gendarmerie mort lors de l’éruption de la Montagne Pelée
L’abolition de l’esclavage du 22 mai 1848 , marquée par une cérémonie officielle

Le programme du 29 avril au 7 mai

Samedi 29 et dimanche 30 avril
– Salon artisanal Madiflora 20 e édition de 9h à 18h à l’habitation Depaz

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