— Collectif (*) —
Les notions de vulnérabilité et de risque sont fortement liées : elles sont le composé de l’aléa cyclonique et de la fragilité de l’organisation sociale de Mayotte. Si les médias font souvent la comparaison entre le cyclone Chido et Dicel de 1934, la force des vents et les dégâts ne sont pour autant pas du tout comparables. Entre 1934 et aujourd’hui, le paysage mahorais a considérablement changé : il s’est urbanisé, artificialisé, littoralisé et densifié. En moins de quarante ans, la population de l’île a plus que quintuplé.
À la vulnérabilité géographique de l’île dans cette zone de l’océan indien s’ajoute donc une vulnérabilité sociale construite : les adaptations sociales aux variations climatiques et démographiques ont eu des effets importants sur le paysage et les ressources naturelles (sols, plantation, urbanisation, eau, forêts…), qui, conjuguées au faible engagement des pouvoirs publics dans la résorption de la crise écologique et démographique ont conduit à une vulnérabilisation générale qui interdit d’opposer catastrophe naturelle et catastrophe non naturelle.
D’un paysage rural à un paysage urbanisé
Il y a encore une cinquantaine d’années, le paysage mahorais était rural.