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L’éphéméride du 9 juin

Act Up-Paris est créée le 9 juin 1989

Act Up-Paris (AUP) est une association militante de lutte contre le sida, issue de la communauté homosexuelle, créée le 9 juin 1989 par Didier Lestrade, Pascal Loubet et Luc Coulavin, suivant le modèle américain, né deux ans plus tôt. Ce modèle a essaimé essentiellement dans le monde occidental (New York, Philadelphie, Bâle, etc., en France : Paris et Toulouse), chaque association bénéficiant d’une totale autonomie, et se caractérise par un certain nombre de techniques activistes relatives tant à la visibilité de la lutte engagée qu’au mode de fonctionnement interne du collectif (prise de décision au consensus par exemple).

Origines et objectifs
Les objectifs d’Act Up consistent :

à alerter les médias sur l’épidémie de sida, à faire pression sur les personnalités politiques pour améliorer l’image et la prise en charge des malades quels que soient leur genre, leur sexualité ou leur inclusion dans la démocratie représentative (toxicomanes, prisonniers, étrangers en situation irrégulière, personnes prostituées) ;
suivant le modèle américain des Principes de Denver, à partager, transmettre, reprendre et réinvestir dans le réel le savoir des malades.

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L’éphéméride du 7 juin

Première abolition de l’esclavage par Victor Hugues en Guadeloupe le 7 juin 1794

Le 7 juin 1892 Homer Plessy monte dans une voiture réservée aux Blancs. Cela conduira à la décision Plessy vs. Ferguson. qui rendra légale la ségrégation aux USA

1761-1826 . Personnage énigmatique, le commissaire civil délégué par la Convention aux Isles-du-Vent a épousé tous les méandres de son époque. À la Guadeloupe, il usa de l’émancipation des esclaves noirs comme d’une arme dans la guerre contre l’Angleterre, ralliant à son armée les nouveaux libres acquis à la cause républicaine, faisant tomber les têtes des colons blancs royalistes. Le même, huit ans plus tard, fit appliquer avec zèle, à la Guyane, le décret de Bonaparte rétablissant l’esclavage.

«Cette nuit j’ai vu se dresser à nouveau la Machine. C’était, à la proue, comme une porte ouverte sur le ciel. » Sur le pont du navire qui transporte le commissaire civil délégué par la Convention aux Isles-du-Vent, une guillotine se dresse, redoutable instrument enfanté par la terreur et la vertu. La lugubre vision ouvre le Siècle des Lumières, le roman que le Cubain Alejo Carpentier consacra à l’équivoque personnage de Victor Hugues.

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« Tu, c’est l’enfance » de Daniel Maximin, une nouvelle édition en collection de Poche

— Par Sarha Fauré —

La réédition en collection de poche du récit d’enfance de Daniel Maximin, « Tu, c’est l’enfance », nous offre une plongée captivante dans la jeunesse tourmentée mais enrichissante de l’auteur en Guadeloupe. À travers ce livre, Maximin nous dévoile son enfance marquée par les éléments naturels et les luttes historiques de son peuple.

Le regard de l’enfant et l’universel

Daniel Maximin s’efforce de préserver la pureté et l’innocence du regard enfantin, refusant d’écraser les événements de l’enfance sous le poids du regard adulte. Cette dualité entre le « tu », l’enfant d’autrefois, et le « je », l’adulte d’aujourd’hui, permet de commenter et d’explorer les souvenirs qui ont forgé l’auteur. L’objectif est de respecter cette innocence et de montrer l’universalité de tous les regards d’enfants à travers le monde. Chaque enfant, en affrontant les éléments – l’air, la terre, l’eau et le feu – trouve une vitalité essentielle pour se construire en tant qu’adulte, tout en faisant face aux malheurs et douleurs qu’ils imposent. Maximin illustre cela par ses propres expériences : cyclone, éruption volcanique, tremblement de terre et raz de marée.

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Ce que le 22 mai nous rappelle…

Ce dimanche 2 juin 2024 sur RCI

— Par Antoine Maxime —

Dimanche dernier ma réflexion portait sur les différentes marches qui sont organisées dans notre pays spécialement à l’occasion du 22 Mai/ en soulignant que cela pouvait    signifier que la Martinique est un Pays en marche, en voie de construction, en mouvement, en changement. Nou po ko mo. A nous de reconnaître les pas que nous avons faits et    faisons. Rappelons nous qu’il n’y a pas de petit pas, comme le dit Césaire. Aux adultes d’aider nos enfants et petits enfants à savoir d’où nous sortons /et à reconnaître tout au long de notre histoire / de génération en génération/ le chemin parcouru/ avec ses tâtonnements, ses contradictions, ses échecs et ses avancées/    Le 22 Mai nous invite à nous remettre en mémoire/ que nos ancêtres étaient réduits à l’état d’ esclaves/ n’étaient pas reconnus comme des personnes/ mais considérés comme des « objets »sans âme »/ comme des machines à fournir du travail/ obligés de se soumettre à la volonté de maîtres auxquels ils appartenaient/Avec la plupart du temps la complicité d’un clergé qui,    prêchait « l’obéissance et la soumission à ces maîtres »en    promettant une récompense éternelle dans un autre monde.

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« Les routes de l’esclavage », une série documentaire par Daniel Cattier, Juan Gélas et Fanny Glissant

Dimanche 2 juin à 17h30 et Lundi 3 juin à 20h55 sur Planète +

« Les routes de l’esclavage » est une série documentaire ambitieuse réalisée en 2018 par Daniel Cattier, Juan Gélas et Fanny Glissant, à l’occasion du 170ᵉ anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France. Cette œuvre collective se distingue par sa portée historique, couvrant une période de plus de 1 400 ans, et par son approche systémique de l’esclavage, considéré non seulement comme une tragédie humaine, mais aussi comme un processus complexe ayant façonné notre monde actuel.

Une tragédie millénaire

L’histoire de l’esclavage remonte bien avant les plantations de coton en Amérique. La série commence au Vᵉ siècle, après la chute de l’Empire romain, et se poursuit jusqu’à la fin du XIXᵉ siècle. Elle met en lumière comment l’esclavage a traversé différentes époques et régions, de l’Antiquité au Moyen Âge, de l’Afrique à l’Amérique, en passant par l’Europe et le Moyen-Orient.

Épisode 1 : 476 – 1375, Au-delà du désert

Le premier épisode explore la période suivant l’effondrement de Rome, lorsque les Arabes construisent un nouvel empire qui s’étend des rives de l’Indus au Sahara.

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Amnesty rapporte un nombre record d’exécutions dans le monde depuis 2015

En 2023, le nombre d’exécutions a atteint un niveau inédit depuis une décennie, selon le rapport annuel d’Amnesty International. L’organisation de défense des droits humains, basée à Londres, a recensé 1 153 exécutions, marquant une hausse de plus de 30 % par rapport à 2022, où 883 exécutions avaient été enregistrées. Cette augmentation est principalement attribuable à l’Iran, qui représente à lui seul 74 % des exécutions mondiales avec 853 mises à mort, soit près de 50 % de plus qu’en 2022.

« Les autorités iraniennes ont fait preuve d’un mépris total pour la vie humaine, multipliant les exécutions pour des délits liés à la drogue », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International. Cette situation met en lumière les effets discriminatoires de la peine capitale en Iran, affectant particulièrement les groupes de population marginalisés, notamment la minorité baloutche.

Outre l’Iran, la Chine se classe en deuxième position, bien que les chiffres exacts des exécutions y soient classés secret d’État. Amnesty International estime que ces chiffres se comptent par milliers. De même, le Vietnam et la Corée du Nord recourent massivement à la peine de mort, souvent pour punir des crimes mais aussi des actes dits dissidents.

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L’éphéméride du 29 mai

Le pape Paul III publie le bref apostolique Pastorale Officium condamnant l’esclavage dans le catholicisme le 29 mai 1537.

Point de vue du Magistère catholique sur l’esclavage
Ce n’est que progressivement que la condamnation de l’esclavage est apparue dans le Magistère catholique et y a revêtu un caractère doctrinal. Pour l’Église catholique, les droits de la personne trouvent leur justification dans la dignité humaine et sont par conséquent inaliénables. Ainsi, l’esclavage tel qu’on l’entend couramment est considéré comme un crime grave, quelle que soit sa forme : l’esclavage traditionnel comme la traite.

Cette position est rappelée à toute la chrétienté et assortie d’une interdiction par le pape Paul III dans Veritas ipsa en 1537. Cependant, si l’esclavage de chasse est condamné, il n’en va pas de même pour toute forme de servitude1. La bulle In Supremo Apostolatus de Grégoire XVI en 1839, mais plus encore les années 1890 et les deux encycliques de Léon XIII, apportent des clarifications. La condamnation de certaines pratiques intervient solennellement en 1965, avec la constitution pastorale Gaudium et Spes publiée lors du concile Vatican II, qui est souvent interprétée comme une condamnation de toute servitude quelle qu’elle soit, même pénale, bien que la question de savoir si ce texte contredit la doctrine précédente demeure discutée.

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« Paris au temps du bal nègre », un film de Martine Delumeau

Dimanche 26 mai à 23h20 sur France 5. Disponible en replay=>

— Par Hélène Lemoine —

« Paris au temps du bal nègre » est un documentaire inédit réalisé par Martine Delumeau, qui plonge dans l’histoire du Bal de la rue Blomet, également connu sous le nom de Bal Nègre. Ce film utilise un mélange d’archives et de reconstitutions pour transporter les spectateurs dans les Années folles de Paris, précisément en 1924, au 33, rue Blomet dans le 15e arrondissement, près de Montparnasse.

Une époque effervescente

À cette époque, le 33, rue Blomet, une maison du XVIIIe siècle reconvertie en cabaret sous le nom de Bal Blomet, devient le lieu de rendez-vous incontournable de la génération avide de distractions après la Grande Guerre. Nommé Bal Nègre par le poète Robert Desnos, ce lieu voit se côtoyer des célébrités comme Joséphine Baker, Foujita, Ernest Hemingway, Man Ray, et Mistinguett, ainsi que des anonymes, des ouvriers et des intellectuels.

Un creuset d’identité noire

Le Bal Blomet se transforme en un creuset où une nouvelle identité noire émerge. Les créoles de Paris, allant des petits-bourgeois assimilés aux travailleurs manuels, en passant par les intellectuels et les révolutionnaires, se retrouvent pour danser la biguine.

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C’est bien le 22 mai 1848 et à la lutte héroïque de nos ancêtres que nous devons notre liberté !

— Par Marie-Hélène Léotin, historienne —

J’ai dit et je répète qu’au mois de Mai 1848, personne en Martinique ne connaît l’existence du décret du 27 avril 1848 signé par le Gouvernement Provisoire de la République française et pris à l’initiative de Victor Schoelcher. L’acte fondateur de la Liberté pour nos ancêtres est l’arrêté du gouverneur Rostoland du 23 Mai 1848, signé aux lendemains de l’insurrection du 22 Mai à Saint-Pierre. Ce jour-là, tous les esclavisés martiniquais se sont réveillés libres !

Bien sûr qu’on est au courant qu’un décret ou une loi doivent être votés. Le processus historique qui mène à l’abolition est un cheminement long qui répond à un certain nombre de conditions. Les historiens parlent du « siècle des abolitions » entamé dès la première abolition en 1793 en Ayiti. Après l’Abolition Act en Angleterre en 1833, le gouvernement français lui aussi met en place une Commission chargée de préparer l’émancipation, dès l’époque de la Monarchie de Juillet. Les rumeurs d’abolition ne datent ni de 1848, ni de la République. On n’a pas attendu la République pour réfléchir à la question de l’abolition de l’esclavage.

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L’éphéméride du 22 mai

Les esclaves de Martinique se libèrent de leurs chaines le 22 mai 1848

Sous la Révolution française, les députés de la Convention abolissent l’esclavage une première fois pour calmer la révolte des esclaves dans les colonies des Antilles et empêcher l’Angleterre de s’en emparer. Mais Napoléon Bonaparte abroge cette mesure le 20 mai 1802, sitôt acquise la paix avec l’Angleterre.

Ce faisant, le Premier Consul répond à une demande du Sénat et cède à la pression de sa femme, Joséphine de Beauharnais, née Tascher de la Pagerie, originaire de la Martinique ( Point contesté).

En 1833, l’esclavage est définitivement aboli dans les colonies britanniques. La France attend l’avènement de la Deuxième République, quinze ans plus tard, pour suivre son exemple. Le décret d’abolition est publié grâce à la ténacité de Victor Schoelcher (44 ans), qui libère par décret 250.000 esclaves noirs ou métis aux Antilles, à la Réunion comme à Saint-Louis du Sénégal.

Lire Edouard de Lépine : Sur l’abolition de l’esclavage 

Le décret, qui prévoit l’abolition dans un délai de deux mois, arrive dans les colonies quatre à cinq semaines plus tard.

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La loi du 20 mai 1802 rétablit l’esclavage

La loi du 20 mai 1802 (30 floréal an X) est un retour sur les principes du décret du 4 février 1794 (16 pluviôse) qui avait aboli l’esclavage sur tous les territoires de la République française. Il faut constater que cette abolition n’a pas été effective dans plusieurs colonies françaises. La Réunion a entravé son application, la Martinique l’a refusée au terme d’une insurrection royaliste similaire à celle de Vendée. En effet, soulevée depuis le 16 septembre 1793, la Martinique signe, représentée par le planteur Louis-François Dubuc, un accord de soumission à la royauté anglaise (traité de Whitehall). Le 6 février 1794, les Anglais entament la conquête militaire de l’île qu’ils terminent le 21 mars 1794. Les planteurs martiniquais évitent donc ainsi l’abolition effective de l’esclavage sur leur territoire.

La loi du 20 mai 1802 concerne explicitement les territoires qui n’ont pas appliqué la loi abolitionniste du 4 février 1794, elle est liée au traité d’Amiens du 26 mars 1802 qui restitue la Martinique, Tobago et Sainte-Lucie à la France. En conséquence, elle ne s’applique en théorie ni à la Guadeloupe, ni à la Guyane, ni à Saint-Domingue.

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« Origine Kongo », un documentaire de Laura Chatenay-Rivauday

Vendredi 17 mai à 19h à OMCLR Bd Henri Auzé au Robert

— Par Sarha Fauré —

Synopsis : « Origine Kongo » plonge au cœur de l’histoire méconnue des Kongos, ces hommes et femmes africains envoyés aux Antilles pour travailler après l’abolition de l’esclavage. À travers des récits poignants et des témoignages émouvants, le documentaire explore les différentes façons dont les descendants des Kongos retracent leur héritage et revendiquent leurs racines africaines dans les sociétés antillaises d’aujourd’hui.

Voir le Documentaire : https://www.france.tv/documentaires/4774522-origine-kongo.html#section-about

Lire aussi : Origine : Kongo (madinin-art.net)

Approche narrative : Laura Chatenay-Rivauday adopte une approche intime et diversifiée pour raconter cette histoire complexe. En mettant en lumière les histoires individuelles de plusieurs protagonistes, le documentaire offre un aperçu captivant de la manière dont chaque personne s’approprie son identité Kongo de manière unique. Des artistes aux agriculteurs en passant par les militants culturels, chaque protagoniste du film apporte une perspective précieuse sur la manière dont les Kongos et leurs descendants ont façonné la culture et l’identité des Antilles.

Thèmes abordés : « Origine Kongo » aborde une multitude de thèmes essentiels, notamment l’héritage culturel, l’identité, la transmission intergénérationnelle et la résilience.

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Nuit européenne des musées 2024 : Martinique​

À Fort-de-France et en Communes

La magie de la culture européenne s’invite à nouveau en Martinique avec l’arrivée de la « Nuit Européenne des Musées ». Ce samedi dès 18h, une expérience immersive et captivante vous attend à travers une multitude d’événements artistiques et culturels, allant des expositions aux représentations théâtrales. Cet événement d’envergure se déploie dans divers lieux emblématiques de l’île, dont le CDST, la Maison de la Canne, le Musée d’Archéologie, le Musée d’Histoire et d’Ethnographie, ainsi que le Musée du Père Pinchon.

À Fort-de-France, la Nuit des Musées 2024 se tiendra le 18 mai, offrant une opportunité unique de découvrir gratuitement les trésors culturels de la ville jusqu’à minuit. Les musées de Fort-de-France ouvrent leurs portes pour cette 20e édition, proposant un programme riche en découvertes et en divertissements. Explorez les collections permanentes ainsi que les expositions temporaires qui animent la scène culturelle de Fort-de-France.

Plongez au cœur de cette nuit spéciale en redécouvrant les musées de manière ludique à travers des visites guidées, des visites libres, des escape games ou des parcours à thème. Laissez-vous séduire par les animations prévues pour l’occasion, telles que des projections, des lectures, des spectacles et des concerts, qui viendront animer les rues de Fort-de-France jusqu’au bout de la nuit.

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L’éphéméride du 16 mai

Début de la G.R.C.P. le 16 mai 1966

Début de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne : la circulaire du 16 mai 1966 dénonce tous les « révisionnistes » présents dans la culture, la politique et l’armée en Chine.

La grande révolution culturelle prolétarienne (en chinois : 无产阶级文化大革命, pinyin : wúchǎn jiējí wénhuà dàgémìng), plus couramment la grande révolution culturelle (文化大革命 wénhuà dàgémìng), ou simplement la révolution culturelle (文革 wéngé) (1966-1976), représente l’un des événements marquants de l’histoire de la République populaire de Chine, dont le retentissement international est considérable.

En 1966, Mao Zedong décide de lancer la révolution culturelle afin de consolider son pouvoir en s’appuyant sur la jeunesse du pays. Le dirigeant souhaite purger le Parti communiste chinois (PCC) de ses éléments « révisionnistes » et limiter les pouvoirs de la bureaucratie. Les « gardes rouges », groupes de jeunes Chinois inspirés par les principes du Petit Livre rouge, deviennent le bras actif de cette révolution culturelle. Ils remettent en cause toute hiérarchie, notamment la hiérarchie du PCC alors en poste.

Les intellectuels, de même que les cadres du parti, sont publiquement humiliés, les mandarins et les élites bafoués, les valeurs culturelles chinoises traditionnelles et certaines valeurs occidentales sont dénoncées au nom de la lutte contre les « Quatre Vieilleries ».

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Serge Chalons et Gérard Guillaume : gages d’engagement comme hommage !

— De Jean-Durosier Desrivières, écrivain, comparatiste et créoliste —

Pour dire mon affection aux esprits de Serge Chalons et de Gérard Guillaume, j’aurais aimé que mes mots soient aussi précis que concis, mais non sans poésie. Dire poésie, c’est dire densité et clarté d’une franchise, comme combinaison de mots de Saint-Aude – Clément Magloire – et d’Eluard. Oui, denses, sombres, mais clairs malgré tout, pour cœurs vibrants. La magie, au sens strict, n’est pas toujours principe premier des rencontres importantes. Mais le mystère, sans doute : mystère, au sens d’énigme, de miracle, en marge de toute confession…

De mes deux amis martiniquais partis trop tôt, sans doute, au pays sans chapeau, comme tant d’autres amis et amies chers de l’île d’Aimé – je pense fortement à feu Marius Gottin, caribéen au plus profond de son être –, Serge compte parmi les premiers. J’ai embrassé sa passion en tant que président du Comité Devoir de Mémoire Martinique, un 2 mai 2001, à la galerie André Arsenec de l’ex-Atrium, à Fort-de-France, sous l’auspice de Médecins du Monde. Cela faisait seulement deux ans depuis que j’avais foulé la terre d’Eugène Mona : il y avait colloque, organisé après création dudit comité pour le cent cinquantenaire de l’abolition de l’esclavage en Martinique (1848-1998).

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Ne détournons pas le regard ! Manifestons encore et encore !

— Le n° 348 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Samedi 18 mai 18h au kiosque Guédon à Fort-de-France :

À l’appel de Martinique-Palestine Solidarité et d’une liste d’organisations qui s’allonge, nous serons dans la rue ce samedi 18. Ce n’est pas seulement un indispensable réflexe contre le cours génocidaire abject de l’État d’Israël à l’encontre du peuple palestinien. Ce n’est pas seulement un geste élémentaire de solidarité avec un peuple martyr. C’est aussi parce que dans le massacre qui se déroule sous nos yeux, dans l’affrontement international auquel on assiste, se jouent en fait des enjeux qui concernent la paix du monde.

La montée de la solidarité internationale avec la Palestine, solidarité dont le caractère trop discontinu explique l’arrogance sioniste, est le seul fait positif de la situation. Nous devons y contribuer de toutes nos forces.

Rendezvous samedi !

 

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Et si le 22 mai

Le 22 mai approche à grands pas. Jadis, on discutait longuement pour savoir si c’était la « date de naissance du peuple martiniquais ».

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L’éphéméride du 13 mai

La loi d’or qui abolit l’esclavage au Brésil est signée le 13 mai 1888

La Loi d’or (Loi impériale no 3353), signée le 13 mai 1888, est la loi qui a aboli l’esclavage au Brésil. Elle avait été précédée par la loi no 2040 (Loi du ventre libre) du 28 septembre 1871, qui libérait tous les enfants nés de parents esclaves, et par la loi no 3270 (Loi Saraiva-Cotejipe ou Loi des sexagénaires), du 28 septembre 1885, qui réglementait « l’extinction graduelle de l’élément servile ».

Elle fut signée par Isabelle de Bragance, princesse impériale du Brésil, et par le ministre de l’Agriculture de l’époque, le conseiller Rodrigo Augusto da Silva (pt). Le conseiller Rodrigo Silva faisait partie du cabinet ministériel présidé par João Alfredo Correia de Oliveira , du Parti conservateur  et appelé « Cabinet du 10 mars ». Dona Isabel a signé la Loi d’or dans sa troisième et dernière régence, alors que l’empereur Dom Pedro II du Brésil était en voyage à l’étranger.

Promulgation de la Loi d’or au Brésil.
Le projet de loi qui abolissait l’esclavage au Brésil fut présenté à la Chambre générale (l’actuelle Chambre des députés), par le ministre Rodrigo Augusto da Silva (pt) le 8 mai 1888.

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L’éphéméride du 10 mai

Louis Delgrès signe et proclame le texte anti-esclavagiste « A l’Univers entier, le dernier cri de l’innocence et du désespoir » le 10 mai 1802

Louis Delgrès né le 2 août 1766, à Saint-Pierre, Martinique, et mort le 28 mai 1802 (à 35 ans), à Matouba (commune de Saint-Claude) en Guadeloupe, est une personnalité de l’histoire de la Guadeloupe. Colonel d’infanterie des forces armées de la Basse-Terre, abolitionniste, il est connu pour la proclamation anti-esclavagistes signée de son nom, datée du 10 mai 1802, haut fait de la résistance de la Guadeloupe aux troupes napoléoniennes.
Biographie
Juridiquement Louis Delgrès est né « libre de couleur ». Il est, selon l’hypothèse la plus probable, le fils naturel d’Élisabeth Morin (dite Guiby) et de Louis Delgrès, Blanc créole martiniquais de Saint-Pierre qui fut receveur du Roi et directeur des Domaines du Roi à Tobago. Les Archives nationales possèdent les dossiers de Louis Delgrès père, et de Louis Delgrès fils, chef de bataillon. Ces documents établissent avec une grande certitude la filiation entre les deux hommes.

Louis Delgrès fils vit avec ses parents en Martinique puis à Tobago.

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Festival d’un genre majeur, 3ème édition

« La poésie est une clameur » Léo Ferré

— Communiqué —

Nous avons espéré, certes sans espoir, mais espéré quand même. Nous devons reconnaître que nous ne savons pas toujours mesurer l’impact du mal sur nos vies. Les seigneurs du sang, du trouble et de l’instabilité, les diables parmi nous, ont eu raison de nous : nous n’aurons pas la représentation haïtienne que nous avions souhaitée au “Mai. Poésie”. Syto Cavé ne viendra pas. Pierre Brisson ne viendra pas. Magali Comeau Denis ne viendra pas. Marc Exavier ne viendra pas. Ymelda Marie-Louis ne viendra pas. Lyonel Trouillot ne viendra pas. L’occasion était trop belle pour être vraie : nous avions souhaité commémorer la “Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition” par un focus sur la poése haïtienne des origines à nos jours, 1804-2024 / 220 ans…Hélas ! Quand les forces ténébreuses s’acharnent à écrire l’histoire, il n’y a pas à s’étonner que la lumière vacille.

Le malheur, dit-on, ne se déplace jamais seul. Notre ami Samuel N’Guessan dit Dégni, homme ivoirien, ne viendra pas non plus.

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L’éphéméride du 8 mai

Décret portant établissement de l’uniformité des poids et mesures, en France le 8 mai 1790.

En 1789, il n’existe aucun système de mesure unifié entre les pays. L’étalonnage des poids et mesures est alors octroyé au Roi, et on dénombre en France près de 700 unités de mesure différentes. Certaines sont liées à la morphologie du corps (pouce, doigt, poignée, brassée, pied, pas), d’autres au travail (hommée, fauchée, journal), d’autres encore au transport (ânée, charge, sac, tonneau)… La complexité vient aussi de ce qu’une même dénomination, le pied, par exemple, correspond à une vingtaine de longueurs différentes selon les lieux et les corps de métier. Ainsi, à Paris, les merciers, les drapiers et les marchands de toile ont chacun leur aune.

Une mesure universelle et invariable, reproductible et vérifiable

Pour y remédier, « Un roi, une loi ; un poids et une mesure » est bien une des doléances inscrites à l’ordre des États généraux de 1789. Les projets d’unification de Colbert comme de Turgot n’ont jamais abouti. Mais dans la nuit du 4 août 1789, l’abolition au nombre des privilèges de celui d’étalonnage ouvre la voie à une réforme enfin possible des poids et mesures.

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L’éphéméride du 6 mai

Les nazis attaquent et pillent l’Institut de sexologie (Institut für Sexualwissenschaft) le 6 mai 1933

Magnus Hirschfeld, né le 14 mai 1868 à Kolberg et mort le 14 mai 1935 à Nice, est un médecin allemand. Premier à étudier la sexualité humaine sur des bases scientifiques et dans sa globalité (il a fondé l’Institut de sexologie à Berlin), il est l’un des pères fondateurs des mouvements de libération homosexuelle. Hirschfeld a lutté contre la persécution des homosexuels allemands soumis au paragraphe 175.

Débuts
Magnus Hirschfeld est né dans une famille de confession juive et était le fils du médecin Hermann Hirschfeld. De 1888 à 1892, il étudie à Breslau puis à Strasbourg, Munich, Heidelberg et Berlin, où il obtient son doctorat en médecine1. Puis, il ouvre à Magdebourg un cabinet en naturopathie et médecine générale. Deux ans plus tard, il s’installe dans le quartier de Charlottenburg à Berlin.

Comité scientifique-humanitaire
En 1896, Hirschfeld publie sous pseudonyme la brochure intitulée Sappho et Socrate, sur l’amour entre personnes de même sexe.

Le 15 mai 1897, il fonde dans son appartement de Charlottenburg avec l’éditeur Max Spohr, l’avocat Eduard Oberg, l’écrivain Franz Joseph von Bülow (de) et Adolf Brand, venu avec d’autres personnes de la revue Der Eigene, le Comité scientifique-humanitaire (WHK, en allemand : Wissenschaftlich-humanitäres Komitee) dont il prend la direction.

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Mai de Saint-Pierre 2024: le programme détaillé

La ville de Saint-Pierre s’éveille, vibrant au rythme de son histoire, une histoire marquée par des événements tragiques et des moments de résilience. C’est au mois de mai, ce mois chargé de souvenirs et de célébrations, que la cité se pare de ses plus belles couleurs pour honorer ses racines.

Au cœur de cette effervescence, l’éruption dévastatrice de la montagne Pelée, un cataclysme qui a marqué à jamais les mémoires. Le 8 mai 1902 reste gravé dans les annales, rappelant la fragilité de l’homme face à la nature déchaînée. Mais ce mois de mai, c’est aussi le moment de se souvenir de l’abolition de l’esclavage, un pas vers la liberté franchi le 22 mai 1848. Et dans cet élan historique, l’arrivée des premiers Indiens, venus apporter leur force et leur courage dans les champs de canne à sucre, est également célébrée le 6 mai 1853.

Les rues de Saint-Pierre résonnent de musique et de récits, alors que les expositions, les spectacles et les conférences se succèdent, témoignant de la richesse culturelle de la Martinique. Et comment ne pas évoquer le marché rasta, véritable symbole de partage et de convivialité, qui animera les journées du samedi 11 mai, de 8h à 22h, et du dimanche 12 mai, de 8h à 20h, un rendez-vous à ne pas manquer pour les amateurs de saveurs authentiques et de rencontres chaleureuses.

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« Haïti brûle, cessons de regarder ailleurs. »

 Un appel du conseil d’administration de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage en faveur du peuple haïtien.

Dans une déclaration adoptée par son conseil d’administration le 4 avril 2024, la FME appelle à la solidarité en faveur du peuple haïtien, alors que la capitale et une partie du pays sont otages des gangs criminels. Le CA de la FME demande plus particulièrement au gouvernement français :

-d’assumer son rôle de puissance membre permanent du conseil de sécurité des Nations Unies en travaillant à une réponse internationale rapide, à la mesure de l’ampleur de la crise ;

-d’adapter sa politique d’accueil des réfugiés haïtiens, notamment en suspendant toutes les obligations de quitter le territoire français vers Haïti, au regard de l’extrême gravité de la situation dans le pays ;

-de mobiliser davantage en faveur d’Haïti les outils qu’elle a mis en place ou auxquels elle participe, comme le programme PAUSE pour les scientifiques et les artistes en exil, ou l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit ;

-d’ouvrir la question de la réparation à l’égard du peuple haïtien, comme nous y invite un mouvement mondial dans lequel d’autres démocraties européennes se sont déjà engagées, comme l’Allemagne et les Pays-Bas ;

-d’inviter les institutions françaises dont l’histoire est indissolublement liée à l’histoire d’Haïti à s’associer elles aussi à cette démarche de reconnaissance, comme l’ont fait avant elles des institutions telles que les banques nationales d’Angleterre et des Pays-Bas.

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Mumia Abu Jamal : « De Gaza aux droits civiques aux États-Unis, toutes les luttes sont liées »

— Par Vadim Kamenka —
Depuis sa prison de Mahanoy, en Pennsylvanie, le journaliste Mumia Abu Jamal adresse des remerciements à ses collectifs de soutien en France et à l’Humanité.

Journaliste, écrivain et activiste des Black Panthers, Mumia Abu-Jamal a été injustement condamné en 1982 à la peine capitale pour le meurtre du policier Daniel Faulkner à Philadelphie. La mobilisation internationale pour sa libération lui a permis d’éviter la peine de mort, mais il est resté en prison depuis. Mumia est devenu l’un des détenus politiques les plus connus au monde et un symbole de la lutte pour l’abolition de la peine de mort. Il n’a jamais cessé d’écrire et de dénoncer le sort réservé aux prisonniers aux Etats-Unis.
« Merci mes amis pour votre soutien (ce début en français, la suite en anglais – NDLR) et pour cette possibilité qui m’est offerte de m’exprimer. J’avais envie de vous soumettre ma réflexion sur les luttes qui ont lieu actuellement à Gaza ou aux États-Unis. Ces mouvements de résistance sont-ils liés ? Je pense que toutes les formes de contestation, de combats, qu’ils soient nationaux ou internationaux, sont liées du point de vue des droits de l’homme.

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Maryse Condé  doit être intégrée au Panthéon comme l’a été Aimé Césaire

— Collectif —

L’écrivaine guadeloupéenne constitue une personnalité « engagée et au-dessus de la mêlée », estime un collectif emmené par l’ancien président du Conseil représentatif des associations noires, Louis-Georges Tin. Elle y rejoindrait alors Joséphine Baker,Victor Schœlcher et Félix Eboué.

Géante de la littérature mondiale, ayant reçu le prix Nobel alternatif de littérature en 2018,Maryse Condé nous a quittés dans la nuit du 1er au 2 avril. Née en 1934 en Guadeloupe, elle a produit une œuvre abondante, faite entre autres de sagas, de romans, de pièces de théâtre,d’essais, de contes pour enfants et même de recettes de cuisine.
Ses ouvrages sont en général une invitation au voyage qui conduit le lecteur d’une rive à l’autre de l’Atlantique et fait le lien entre l’Afrique, l’Amérique et l’Europe. Sous sa plume, c’est la géographie, mais aussi l’histoire qui émergent, les petites histoires perdues au milieu de la grande, qu’il s’agisse des empires africains, de la période de l’esclavage, de l’époque coloniale ou du temps présent.
Se trouvant à la confluence d’Aimé Césaire, d’Édouard Glissant et de Frantz Fanon, elle a produit une œuvre universelle : on ne comprend pas bien le monde si on n’a pas lu Maryse Condé.

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