179 search results for "Raphaël Confiant"

La domesticité à l’épreuve de nous-mêmes

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Les rapports sociaux développés dans les anciennes colonies françaises ont du mal à s’extirper de pratiques empruntées à une autre époque, entre maîtres et esclaves.
En 2000, Jean-Robert Cadet publiait un ouvrage autobiographique Restavec. Enfant esclave en Haïti. Ce professeur américain d’origine haïtienne révélait l’existence des enfants domestiques « placés » dans des familles bourgeoises d’Haïti. Peu après la parution de ce livre, André Schwartz-Bart me disait sa stupéfaction de n’avoir jamais entendu parler de cette affaire par ses amis écrivains haïtiens. Ce phénomène ne figure ni dans l’abondante littérature d’Haïti ni dans la musique ni dans la riche peinture de cette ancienne colonie française. Dès lors, il est difficile de ne pas conclure à la complicité, voire la participation de l’élite à ce travers sociétal. D’ailleurs, les révélations de Jean-Robert Cadet n’ont pas fait bondir les intellectuels haïtiens.

Photo : Les enfants de la Creuse
Originaire de La Réunion, Jacques Martial a publié lui aussi un ouvrage autobiographique. Il était l’un de ces enfants du département de l’Océan indien qui avaient été placés dans des familles d’accueil de la France hexagonale.

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Le gang de la « résidente » a encore frappé

Par Martin Troufion[i]

Après Le Talisman de la présidente signé par Corinne Mencé-Caster, voici L’Enlèvement du Mardi-Gras de Raphaël Confiant. Deux ouvrages sur l’affaire dite du Ceregmia qui a défrayé la chronique martiniquaise ces dernières années. Dans les deux cas, plutôt que de produire un compte-rendu des faits qui aurait pu être discuté, critiqué, l’ancienne présidente de l’ex-Université des Antilles de la Guyane et celui qui, en tant que doyen de la faculté des lettres, fut à la manœuvre à ses côtés, ont préféré chacun la forme du roman à clé qui permet toutes les fantaisies, toutes les approximations, le but n’étant pas de dire la vérité mais de présenter un plaidoyer pro domo en exagérant les torts de l’adversaire et en gommant soigneusement toutes les fautes, toutes les irrégularités commises par son parti (comme par exemple le fait de bloquer l’accès à l’université).Tout cela pour finir par un appel au lecteur invité à compatir au sort de deux héros, pures victimes du conflit, la première si épuisée par le combat qu’elle ne put assumer davantage la charge de la présidence (alors qu’elle était tenue de laisser la place à un autre), le second « sujet à de fréquents et violents maux de tête » et « conscient de bâcler ses livres depuis quatre ans »[ii].

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Qu’est-ce qu’un drapeau nationaliste ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Ainsi donc, après la simagrée institutionnelle, voilà donc venue l’heure du drapeau. Un drapeau national, en attendant la nation. Un drapeau national et l’idéologie dont il est le porteur. Pourtant, le temps n’est plus où une idée minoritaire pouvait s’imposer, même si une pratique appliquée pendant un certain temps peut finir nolens volens par se faire adopter.

On a beau couper les cheveux en quatre, si le drapeau Rouge-Vert-Noir a peut-être vocation à devenir un jour drapeau national, il n’est autre pour l’instant que le blason d’un nationalisme décadent où l’un des représentants, non des moindres, peut déclarer tout de go : « je fus indépendantiste », ce qui voudrait dire en toute logique qu’il ne l’est plus.

Aussi, le drapeau paraît venir au secours du mouvement indépendantiste qui paraît avoir épuisé ses charmes. Après la démonstration de l’inanité idéologique de ceux qui le portent, le drapeau nationaliste est donc ce qui reste du nationalisme martiniquais. En termes de « confusionnisme », ces derniers sont les acteurs empressés de l’assimilation. Des acteurs qui, après 35 ans de présence aux commandes de cette assimilation, s’accrochent comme des kol roch à la métropole.

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« Stéphanie Saint-Clair, reine de Harlem » : et la théâtralité bordel?

— Par Roland Sabra —

Théâtre récit de vie ? Non pas. Théâtre biographique ? Non plus. Adaptation théâtrale d’une biographie romancée ? On ne sait pas. « Stéphanie Saint-Clair, reine de Harlem » d’après le roman de Raphaël Confiant, dans la mise en scène de Nicole Dogué tente de respecter une des trois règles fondamentales du théâtre, l’unité d’action, à l’aide d’une fiction, celle de l’écriture par le personnage d’une lettre à un neveu. Je dis tente de respecter parce que son oubli conduit à un découpage en tableaux, représentant chacun un épisode de la vie de Stéphanie Saint-Clair, sans que soit mis en avant la complexité de son existence et le lien de réciprocité que celle-ci entretient avec la représentation théâtrale. L’histoire du théâtre regorge d’œuvres dramatiques ayant tenté de saisir la vie d’un personnage illustre. Elles ont pour point commun de saisir le personnage comme lieu de croisement entre le singulier et le collectif, comme un individu aux prises à un moment de l’Histoire de sorte que le climat contextuel, l’environnement dramaturgique, emporte la fascination du public et que puisse se constituer une figure, celle du héros, du martyr, de l’artiste, pourvoyeuse de théâtralité.

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Stéphanie St-Clair, reine (de la pègre) de Harlem

— Par Selim Lander —

Adaptée du roman de Raphaël Confiant par Isabelle Kancel et mise en scène par Nicole Dogué cette histoire inspirée d’un personnage réel est la première pièce du festival des Petites Formes représentée dans la salle Fanon de l’Atrium, lieu plus adapté au théâtre que les tréteaux du Chapiteau (même si l’existence de ce dernier, par les diffusions qu’il permet loin de la « ville-capitale », est évidemment un plus pour le théâtre en Martinique).

C’est une vieille femme qui se raconte. D’origine martiniquaise et de très humble extraction, elle s’échappe des Antilles tout comme de son emploi de bonne à tout faire d’abord vers Marseille puis vers New York. Noire et sans argent, elle échoue dans le coin le plus misérable de Harlem. D’où il lui faudra s’extraire et franchir de nombreuses étapes, déjouer nombre d’embuches avant de devenir la « reine » d’un réseau de loterie clandestine qui lui apportera, sinon la fortune, une honnête aisance. Au début de la pièce elle est donc cette vielle femme assise près d’une table basse sur laquelle est posée une tasse et une théière, avec un tiroir qui contient une boite pleine de photos.

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Festival des petites formes du 15 au 27 janvier 2019

Festival des petites formes du 15 au 27 janvier 2018
Pass 50 € : 3 spectacles en Salle Frantz Fanon = 1 invitation Chapiteau

Télécharger le programme en pdf

« Dernier rivage » de Daniel Keene, m.e.s. Hassane Kassi Kouyaté
Mardi 15 janvier 2019 -19h –
Chapiteau Ex Espace Osenat à Schœlcher

Création
Le monologue d’un exilé aux poches trouées, qui se cherche une identité. Comment trouver sa place dans un monde où ce qu’on possède nous définit ? Les souvenirs de guerre se mêlent aux bruits de la rue et à l’imagination.  Les paroles de musique comme un refrain bien connu ponctuent cette pièce qui questionne notre humanité.
Mise en scène & Scénographie : Hassane Kassi Kouyaté
Interprétation : Nathalie Vairac
Costumes : Anuncia Blas
Création lumière & Régie générale : Jean-Pierre Népost
Construction décors : Tony Raynaud & William Vahala
Production : Cie de La Lune Nouvelle
Coproduction : Tropiques Atrium Scène nationale & Cie Deux Temps Trois Mouvements Avec le soutien de l’Institut français de Daka

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Autonomie : un anticolonialiste est indépendantiste, ou ne l’est pas.

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Il ne suffit pas, comme dit l’autre, de sauter comme un cabri en criant « Autonomie ! Autonomie ! » pour se voir décerner le label d’ « anticolonialiste ». Un anticolonialiste est indépendantiste, ou ne l’est pas. Tandis qu’un autonomiste anticolonialiste, cela n’a pas de sens. D’ailleurs, on attend en vain que les adeptes de cette autonomie disent en deux phrases ce que recouvre, selon eux, ce mot. D’aucuns s’accrochent au fameux discours de campagne électorale, dit des « Trois voies et cinq libertés », qui s’acheva tristement dans la mort d’un individu. Or 15 ans plus tard, en 1993, comme pour dire que ce mot d’ordre n’était pas satisfaisant, le secrétaire général du PPM, Camille Darsières, annonça que son parti se donnait « huit mois pour définir le contenu de l’autonomie ». A ce sujet Raphaël Confiant écrira que “c’est incroyable de la part d’un parti qui réclame à cor et à cri l’autonomie depuis trente-trois ans” (Aimé Césaire, une traversée paradoxale du siècle). Vingt-cinq ans plus tard, rien n’a changé.
En réalité il n’est pas aisé de statufier l’autonomie qui est essentiellement une notion variable et qui, le long d’un curseur, peut avancer ou reculer à l’intérieur d’une même nation.

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Les années BUMIDOM en Martinique Volet 3

– Les faux prétextes du faux déclin des années BUMIDOM

 — Par Yves-Léopold Monthieux —

L’objectif n’est pas de défendre une institution qui prend inévitablement la couleur du pouvoir qui l’a engendrée. Que ce pouvoir soit regardé comme néocolonial ou qu’il se recommande du contraire, c’est avant tout des personnes qui sont visées. Lesquelles se trouvaient sans emploi à un moment crucial de leur vie et où il n’y a pas d’équivalent au futur RSA. Plutôt que du traumatisme du BUMIDOM au sujet duquel il est sage de laisser s’exprimer les personnes concernées, il m’a semblé préférable, renonçant au titre prévu du volet, de s’attarder sur la situation réelle de la Martinique dans les années 1960 – 1970, présentées alors comme une sombre décennie. On s’étonne simplement que les déclinistes d’alors soient muets sur la fuite de la jeunesse qui n’a pas confiance en l’avenir que les élus lui promettent.

Un traumatisme entretenu par des militants étrangers au BUMIDOM.

Certes, des postulants peuvent être confrontés à des difficultés inhérentes à l’institution. De plus, certains laissent parfois fructifier leurs mauvais penchants. Sur les 15 000, 45 000 ou 70 000 départs, selon l’historien, il est possible que se soient infiltrés quelques mauvais garçons.

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Le Mai de Saint-Pierre 2018

La 43e édition du Mai de Saint-Pierre a débuté dimanche 29 avril. Ce mois de commémorations se terminera le 27 mai, quelques jours après la date anniversaire de l’abolition de l’esclavage en Martinique le 22 mai.

 

Du samedi 12 au dimanche 13 mai

Samedi 12 mai

8 h 30 à 16 h 30 – Exposition photos de l’association Martinique en photos. La Guinguette.
9 h – Régate  du Club de gommier de Martinique, départ du Centre nautique,Place Bertin
 

Du lundi 14 au mercredi 16 mai

9 h – Activités pour les scolaires en partenariat avec l’AMISOP, CANOPÉ et GOPIO, cantine de l’École mixte B.
9 h – Activités « Les Volcans avec l’IME du Morne Rouge.
19 h – Conférence de Laurent LECURIEUX-LAFAYETTE, La résistance dans les mornes, La Guinguette.
 

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« Ti manmay la ki té rété kous kouri soley-la », de Fernand Tiburce Fortuné

— Quatrième de couverture par Raphaël Confiant —

Kont fantastik, menm manniè kont moral, kont satirik épi kont lanmou, ka benyen limajinè moun péyi kréyol pas sé kont-tala wè jou dan bouden bato négriyé épi dan gran fènwè bitasion. Sé manniè palè lespri lannwit, bondjé chalviré épi falfret sa ki gran pasé’w. Ladjables, Papadjab, Zonbi, Lom san tet, Lantikris épi lézot soukouyan navidjé dan tet sa ki, pami nou, té ni chans pa tro konnet radjo
épi pa konnet télévizion pies. Epi yo péla an sel kou ! Disparet pran yo dan fon brech mémwa pété-nou.

Pou….mondjé mèsi ! ki Legba, papa Jézikri oben Marémen viré wè jou anba plim sé vayan matjè pawol nou an. Sé Césaire ki dékouvè « vié amadou » afritjen-an ka brilé dan fondok nou chak-la ; sé Glissant ka rélé kous kouri neg mawon-an dan bòdaj pies kann ; sé Chamoiseau ka chapé kouri dèyè dowlis-la épi Pépin « l’homme au bâton ».

Fernand fortune, li, ka di soley « vini isi ! » Menm « Compère général soleil » -la gran matjè pawol ayisien-an yo kriyé Jacques Stephane Alexis a té bien enmen an.

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Jean Bernabé, mapipi-a…

Soirée-hommage à J. Bernabé mardi 17 avril à la BU Schoelcher

Un an après sa disparition, la BU du campus de Schoelcher rendra hommage au professeur Jean Bernabé, mardi 17 avril à partir de 18h45.

Animée par Max Bélaise, maître de conférences en Langues et cultures régionales (UA), cette rencontre reviendra sur l’itinéraire d’universitaire et d’homme d’engagements de celui dont le nom demeure attaché à l’Eloge de la créolité, publié en 1989, et à l’émergence du Capes de créole, en 2001. Compagnons de route, collègues universitaires, anciens élèves, tous dépositaires d’un héritage à transmettre, d’une parole à porter : Raphaël Confiant, Carine Gendrey, Charles Scheel, Robert Saë, René Morelot, Victor Lina et Daniel Bardury, nous guideront , à la lumière de leurs témoignages et analyses, dans l’oeuvre scientifique, littéraire et militante de cette figure majeure de la vie intellectuelle antillaise.

Les différentes interventions de cette soirée seront ponctuées de parenthèses artistiques faites de lectures en musique sous la conduite inspirée et lumineuse du poète-diseur de mots Joby Bernabé, accompagné d’Alfred Fantone, directeur musical et multi-instrumentiste.

 

Cette manifestation est organisée en partenariat avec le CRILLASH et le CIRECCA.

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Journées européennes du patrimoine en Martinique les 16-17 septembre 2017

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La droite et la gauche entre 1946 et 2011

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Ce n’est pas la première fois que […] [ Raphaël Confiant ] affirme, ce que je réfute, l’assertion que la droite a été au pouvoir sans partage pendant 40 ans. Cela m’étonne de la part d’un témoin aussi scrupuleux de notre temps. De 1946 à 1958, le pouvoir était aux mains de la gauche, aussi bien en France qu’en Martinique. La droite n’avait pratiquement aucune existence en Martinique où la SFIO et le Parti communiste se partageaient le pouvoir. Il est vrai que ceux qui ont porté la départementalisation ont à ce point échoué à faire évoluer leur enfant que dès 1957 sont apparus les concepts d’autonomie puis d’indépendance. Le Réunionnais Paul Vergès l’a assez bien décrit dans sa conversation avec Césaire, en 2006. La Droite n’a été au pouvoir que de 1958 à 1981. C’est pendant ces 22 ans que la départementalisation a été mise en place. Pratiquement aucun des apports de cette période n’a été supprimé, à l’exception notable du BUMIDOM. Sauf que les jeunes s’en vont tout seuls à un rythme bien supérieur qui conduit, fait sans précédent, à une diminution de la population.

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Jean Bernabé, Mèt-A-Manyok, monté nan Gallilé

— Par Térez Léotin —

Professeur émérite des Universités, Jean Bernabé luttait depuis plusieurs mois contre une maladie paralysante. Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université des Antilles et de la Guyane, agrégé de grammaire, Docteur d’Etat en linguistique, Jean Bernabé était particulièrement reconnu pour ses travaux sur la langue créole. Sa thèse s’intitule: « Fondal Natal: Grammaire basilecticale approchée des Créoles guadeloupéens et martiniquais » (L’Harmattan, 1983).

Fondateur du GEREC-F (Groupe de Recherches et d’Etudes en Espace Créole et Francophone), Jean Bernabé a été à l’origine de la création de la licence et de la maîtrise de créole à l’UAG. Avec Raphaël Confiant et Patrick Chamoiseau, il est cofondateur du mouvement littéraire de la Créolité, autour notamment de l’ouvrage publié en 1989: « Eloge de la Créolité ».

Jean Bernabé n’oubliait pas non plus la formation des adultes en participant à la mise sur pied de l’UTL (Université du Temps Libre), sur le campus de Schœlcher.

Ecrivain, auteur d’essais, romans, articles de sociolinguistique et de littérature, son dernier ouvrage publié en 2016 s’intitule: « La dérive identitariste » (L’Harmattan).

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Jean Bernabé est mort

Jean Bernabé est mort le mardi 11 avril 2017 à l’âge de 75 ans.

Jean Bernabé (né en 1942, au Lorrain, en Martinique) est un écrivain et linguiste martiniquais. Il est aussi le cofondateur du mouvement littéraire dit de « La Créolité ». Il fut durant plusieurs années le Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université des Antilles et de la Guyane.

Jean Bernabé est agrégé de grammaire et l’auteur en 1982 d’une thèse de Doctorat d’État en Linguistique sur le Créole antillais intitulée : Fondal Natal : Grammaire basilecticale approchée des Créoles guadeloupéen et martiniquais, publiée chez l’Harmattan en 1983.

Professeur émérite de Langues et Cultures Régionales à l’Université des Antilles et de la Guyane, il y a créé le Groupe de recherches et d’études en espace créole et francophone (GEREC-F).

Engagements
Important linguiste créole, il participe en 1989 avec Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant à l’écriture de l’essai Éloge de la créolité. Il participa ensuite à la reconnaissance du créole dans le milieu universitaire et scolaire par l’intermédiaire de la création du CAPES de créole.

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Parutions : nouveautés mars 2007

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae.

Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P.

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Lire-écrire en Martinique, des propositions innovantes

— par Janine Bailly —

À l’heure où, sur les ondes venues de « là-bas », les voix enjôleuses de la station radiophonique France Inter nous incitent à rédiger une lettre de motivation dans l’espoir un peu fou d’être sélectionnés au Jury du Livre Inter à Paris, sachant que nous serons des milliers, doux rêveurs, à répondre à l’appel, tournons-nous plutôt vers le pays Martinique, et regardons où il serait loisible d’exercer notre esprit, critique ou pas, et nos talents de « lecteurs-scripteurs », si tant est que nous en possédions quelques soupçons…

Depuis quelques mois déjà, (comme on a pu le découvrir dans le journal France-Antilles du mardi 10 janvier 2017), de beaux week-ends nous attendent, qu’il pleuve vente ou fasse grand soleil, si toutefois nous avons pris soin de nous inscrire à ce que j’aime nommer les « Rando-Écriture »proposées par trois sœurs bienveillantes, toutes trois compétentes et chaleureuses, toutes trois habitées par l’âme de leur île, l’une plus mûre et plus posée, l’autre pétillante et si souriante, la dernière primesautière et traversée toujours par une « chanson-pays », que parfois on sait avec elle fredonner.

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Hommage à Georges Mauvois

23, 24 février 2017 à Madiana & C.C. du Bourg du Lamentin

Durant la deuxième partie du siècle vingtième et jusqu’à son dernier texte, Le Merisier, l’écrivain martiniquais Georges Mauvois n’a eu de cesse, dans le divers de son oeuvre, de porter le particulier de la Caraïbe, et singulièrement de son île, aux horizons du monde. Les regards protéens de son oeuvre disent avec ô délicatesse et virtuosité l’acuité et l’enthousiasme de sa pensée. Qu’il endosse le lin du dramaturge, du chroniqueur, du biographe, du conteur, du créoliste, du pédagogue, du traducteur, du poète, d’un livre l’autre, rien de commun. Pour donner à ressentir le baroque des existences martiniquaises, voire caribéennes, Georges Mauvois, en véritable esthéticien de l’hétérogénéité, fait, tel l’Orphée mythique, le voyage dans les profonds mêmes des cultures, des histoires locales et mondiales, des oralitures créoles, des littératures gréco-latines et françaises, ramenant ainsi, par l’écriture, tout le nuancier des vérités existentielles· Chez Mauvois, le personnage ne se contente jamais de paraître vraisemblable, il est ; toujours vrai, véritable, véridique, authentique, l’aura de réalité qui émane de ses corps projette le lecteur et/ou le spectateur dans l’immanence sensuelle du sublime comme dans la transcendance idéelle du Beau.

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Mémwè La Kwazé

— Par Georges-Henri Léotin, président de KM2* —
(A propos de Létidjan, le dernier ouvrage de Romain Bellay)
Sans grand tapage, mais avec talent, Romain Bellay est en train de construire ce qu’on appelle en littérature une oeuvre. Il avait déjà exploré, avec Farizet Léranski (2012), un aspect de l’horreur de l’esclavage : la fécondation des femmes par des étalons, pour accroitre le nombre d’esclaves à bon compte. Avec Erna Salomon (2013), ce sont les tourments de l’amour sur fond de préjugés sociaux dans la Martinique des années 1970, quand le Bâtiment commence à prendre le pas sur la canne, et la ville sur la campagne. Avec Létidjan, on revient à la campagne, très précisément au lieu-dit Kwazé-Anman :
« Ant Voklen épi Sent-Espri, apochan yonn-dé tjilomet pou ay Vié-Tè, la lé prèmié réyon soley bonmaten ka koumansé chofé latè Matnik, té ni an katkwazé yo té ka rélé Kwazé-Anman… » .
Ce qui frappe le plus chez Bellay, dans ce dernier ouvrage, c’est sa capacité à décrire une atmosphère, à nous faire sentir la vie et les moeurs de ce petit bout de pays qu’est Kwazé-Anman.

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« Frantz Fanon. Traces d’une vie exemplaire » de Daniel Boukman

Lundi 16 janvier à 17 h à la BU Schoelcher

Rencontre avec Daniel Boukman

C’est à l’occasion du 55e anniversaire du décès de Frantz Fanon que le 6 décembre 2016, à l’instigation de l’Association d’Ecrivains Martiniquais en Langue Créole (Krey Matjè Kréyol Matinik), pris en charge par la Collectivité Territoriale de Martinique, un hommage solennel a été rendu à ce digne fils de Martinique. Divers et nombreux ouvrages concernant la vie et l’œuvre de Frantz Fanon, de par le monde ont été publiés…

Frantz Fanon, traces d’une vie exemplaire ne se veut pas un écrit d’un rapport supplémentaire mais vise en une compilation non exhaustive à retracer le cheminement d’un homme dont les actes furent en ligne droite de ses paroles, de ses écrits, semailles confiées aux sillons du Vent.

Daniel Boukman est un écrivain créolo-francophone martiniquais. Il a publié des recueils de poésie en langue créole, des pièces de théâtre en créole, en français, a traduit du français au créole des contes de Perrault et Anders en. Militant culturel, il anime des ateliers d’étude du créole martiniquais et assure sur Martinique 1 ère radio une émission en créole.

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« In memoriam » : Claude Cauquil à Tropiques-Atrium

 — Par Sophie Ravion-d’Ingianni (*)—

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C’est le retour de Claude Cauquil pour une cinquième exposition1 individuelle au Tropiques-Atrium à la galerie de la Véranda (à l’étage) du 27 novembre au 17 décembre 2016, exposition ayant pour titre « In Memoriam ».

Le choix de cette appellation fait référence à une locution latine utilisée dans la liturgie des funérailles, littéralement « en mémoire de…».

C’est en effet dans le cycle, « classiques revisités » proposé par le Tropiques -Atrium que s’inscrit cette exposition. C’est pour l’artiste une vision personnelle et intime qui nous est présentée, celle de sa jeunesse en relation avec les croyances religieuses populaires de son enfance et celles de Martinique. Une sorte de réminiscence de son adolescence, de son ambiance familiale et du pays qu’il habite depuis des dizaines d’années.

Nous allons découvrir des images de Piéta de Mater dolorosa (en latin), influence directe à une statue en marbre du peintre et sculpteur Michel-Ange du XV me siècle de la Renaissance italienne, statue qui a marquée pour toujours l’histoire de l’art ; statue (construite entre 1498 et 1499) qui est exposée à la basilique Saint-Pierre du Vatican à Rome, et qui représente le thème biblique de la « Vierge Marie douloureuse » tenant sur ses genoux le corps du Christ descendu de la Croix avant sa Mise au tombeau.

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Georgy de Lamare Lamvohee, militant de la créolité internationale

— Propos recueillis par Rodolf Etienne —

Installé en Australie, originaire de l’île Rodrigues, Mauricien, Georgy de Lamare Lamvohee est aussi un militant pan-créole de la première heure. Au sein de Bannzil Kréyol[1] déjà (1981), mais également au sein d’autres groupes créés depuis, au fil des années d’engagement, des relations. Rencontre avec l’un de ceux qui, depuis l’Australie, via l’Océan indien et jusqu’à l’Océan Atlantique, fait vivre la créolité moderne…

Rodolf Etienne : En termes d’avancée, d’évolution, vous qui avez fait partie du premier groupe international créole (Bannzil Kréyol) comment définiriez-vous la pan-créolité aujourd’hui ?

Georgy de Lamare Lamvohee : C’est un peu triste de constater que depuis la disparition sur la scène internationale créole de l’organisation Bannzil Kréyol, le nombre de rencontres académiques ou militants entre créoles a grandement diminué. Ces rencontres annuelles, comme aux Seychelles par exemple, et la couverture médiatique qu’il y avait autour faisaient que les pays, îles et diasporas créoles se sentaient plus proches l’un de l’autre. Les Seychelles poursuivent avec leur festival annuel qui a débuté en 1982. Mais il n’y a plus de ces grandes rencontres entre créolistes venant du monde créole.

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Chamoiseau, l’œuvre au monde

Compte rendu critique de : Patrick Chamoiseau, La matière de l’absence (Seuil, 2016)

chamoiseau_micro—Par Loïc Céry (ÉdouardGlissant.fr) —

La légende dit que Jean Paulhan, le « pape de l’édition française » des années vingt aux années soixante, avait coutume en recevant ses invités à son hôtel particulier non loin des Arènes de Lutèce, d’expliquer à qui voulait l’entendre, la signification des deux imposantes piles de livres qui trônaient à l’entrée de l’intimidante demeure, comme des Himalayas inaccessibles à l’entendement. Les ouvrages provenant des envois de presse, tous neufs et souvent dédicacés par leurs auteurs, étaient rangés en rangs serrés, dans un équilibre instable et pourtant viable, mais dont la précarité elle-même intriguait les visiteurs, compte tenu de la hauteur impressionnante des deux colonnes. Les livres attendaient l’attention si salvatrice du démiurge, qui pouvait d’un coup vous propulser au firmament des gloires littéraires de Paris ou de sa seule indifférence vous laisser dans la moiteur de la confidentialité. Dans cet hôtel particulier qui a vu passer tout ce que la littérature française comptait de talents confirmés et d’espoirs en germe, les ouvrages reçus, innombrables et envahissants, n’échappaient jamais à cette sélection première, ce tri soigneusement pensé par le maître.

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La Martinique : vers une démographie de substitution ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —
h_mongsLe vieillissement de la population martiniquaise et les désordres sociaux, politiques et économiques qui pourraient en découler ont suscité la réaction de Raphaël Confiant dans sa dernière tribune, « L’illusion de la Sylver économie ». Il estime qu’il ne pourrait se développer une économie fondée sur le vieillissement de la population que dans le cadre d’une économie globale. Or, selon lui, cette économie n’existe pas en Martinique.
J’ai souvent écrit que le mot économie n’a pas de sens, en Martinique, s’il est vrai que le prix de revient de chaque production comprend un intrant qu’on ne retrouve pas de façon systématique ailleurs : la part correspondant à l’aide de l’Etat. En effet, tant que la production ne sera pas accessible à la concurrence de nos voisins, on ne pourra pas parler d’économie· C’est dire combien il serait essentiel, pour atteindre cet objectif, que notre niveau de vie se rapproche du leur, c’est-à-dire vers le bas· Or les réactions enregistrées chaque fois qu’on parle de toucher aux 40% des fonctionnaires, qui ne sont qu’un supplément de salaire, laissent présager de celles qui suivraient l’annonce d’un rapprochement des salaires entre la Martinique et les autres îles des Caraïbes· Reste que les incertitudes du moment, la rapidité des évolutions ainsi que leurs surprenantes manifestations dans le monde, interdisent de penser que dame Fortune nous protégera toujours de ses larges ailes.

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« Martinique des mornes » par Philippe Bourgade

Archiver la tendresse…

— Par Raphaël Confiant

Il y a d’abord cette rondeur maternelle, l’impression d’être en permanence sous mille regards bienveillants et à mesure-à mesure que l’on suit la montée de la trace, entre goyaviers sauvages et halliers aux noms inconnus, la certitude d’être vivant, là, au beau mitan du pays.

Le Morne est donc éternité impassible.

Il charroie avec allégresse – ô têtue ! – des fragments de lumière, des éclats argentés et tout un scintillement infini que capte miraculeusement l’objectif de Philippe Bourgade. Ce sont rigoles, ravines, torrents, rivières, tout ce qui nous ramène au royaume enchanté de l’enfance. Fugacement. La lessivière au bord de l’eau, accroupie dans l’eau, devient négresse féerique. Elle invente un chanter muet, des gestes qui subjuguent l’homme revenant de son jardin créole. Et lui de kokiyé les yeux de tendresse.

Car l’entre-jambes de la négresse, assise sur une roche, n’est point du tout obscène, pas plus que n’est hilarante la traversée, bas du pantalon relevé et jupe remontée, du couple de vieux-corps, qui brave les gués faussement calmes pour s’en aller prier à l’église.

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