117 search results for "BUMIDOM"

Séquelles de l’esclavage en Martinique

— Par George Huyghues des Etages —

g_h_d_e(Intervention lors du colloque autour de l’ouvrage « Les traites négrières coloniales – Histoire d’un crime » organisé par le conseil général du Val de Marne et l’Association de Descendants d’Esclaves Noirs et de leurs amis (ADEN) en novembre 2009 à l’Atrium (conseil général de Martinique)

Cela fait une trentaine d’années que j’exerce ma profession de psychologue en Martinique et, même si certains affirment que traite négrière et esclavage sont dépassés , qu’il faut tourner la page, même si on ne peut mettre tous les maux de notre société sur le compte de ces évènements tragiques il est indéniable que je retrouve des traces de ces atrocités perpétrées par des hommes contre d’autres hommes, qu’ils constituent des traumatismes qui ont laissé des marques bien présentes dans le quotidien, les comportements, les attitudes actuels. Le passé habite bien notre présent et hante notre imaginaire ou si l’on préfère notre inconscient comme l’a expliqué dans sa théorie de la psychanalyse Sigmund FREUD. Comment penser que des faits si terribles par leur durée et leur intensité, que ces situations si extrêmes de domination –soumission et de violences se soient effacés de la mémoire des peuples qui y ont été soumis ?

→   Lire Plus

Il est temps de mettre fin aux suppressions de postes

— Par Jocelyn Jaubert, CSTM-Education & Patrick Jean-Baptiste, UGTM-Education —

suppression_postesMadame la Ministre,

Vos déclarations, « l’origine sociale, l’environnement culturel et le niveau de vie des parents pèsent sur la réalité scolaire des enfants » – « …j’ai voulu que les critères sociaux et territoriaux soient désormais pris en compte l’attribution des moyens… » , soulignant l’impact des inégalités sociales sur les inégalités scolaires, comme nos syndicats l’affirment depuis plusieurs années, nous ont fait espérer un changement réel dans les moyens alloués à notre académie de Martinique.
Malheureusement, l’annonce de la suppression de 27 postes d’enseignant dans le 1er degré et de 44 dans le secondaire, sous le prétexte éculé de diminution des effectifs, portant ainsi à un millier le nombre total de suppressions de postes sur ces dix dernières années, vient contredire vos discours.
S’il est vrai que nous avons perdu de nombreux élèves ces dernières années, pour des raisons historiques sur lesquelles nous reviendrons, il n’est pas moins vrai que notre situation économique, sociale et éducative est catastrophique et aurait dû au moins entraîner l’arrêt de ces suppressions, voire même l’augmentation du nombre de postes pour faire face aux besoins réels et urgents de notre pays la Martinique (…).

→   Lire Plus

Bilinguisme et Monoparentalité

— Par Victor Lina, psychologue clinicien —

bilinguisme_monoparentalite« Quelques mots écrits pour dire psy »
C’est en vue d’introduire et d’illustrer deux problématiques en relation, celle de la monoparentalité et celle du bilinguisme que des auteurs d’horizons divers ont apporté leur contribution à : Bilinguisme et Monoparentalité Handicap et discriminations inaperçues, ouvrage sorti, il y a quelques mois déjà, à l’initiative et sous la direction, du Professeur Mareike WOLF-FEDIDA.
Dans la présentation de l’ouvrage, elle écrit « Une famille sur cinq est monoparentale selon les statistiques de l’INSEE et le bilinguisme toucherait une famille sur quatre. On estime que les chiffres augmentent, et la monoparentalité et le bilinguisme sont beaucoup plus répandus qu’on pense. Être monolingue serait un phénomène presqu’en voie de disparition. Puisque le bilinguisme est aussi répandu, il est étonnant qu’il intrigue toujours et suscite toute sorte de préjugés, à commencer par ce premier malentendu selon lequel on imagine une compétence parfaite dans les deux langues, concevant le bilinguisme à la manière d’une compétence encyclopédique⋅»
WOLF-FEDIDA, souligne d’une part les aspects défectueux qui peuvent ressortir du rapport entre le bilinguisme et la monoparentalité à partir de l’écoute de patients concernés par cette situation, d’autre part l’exploitation avantageuse de cette « singularité » de plus en plus fréquente.

→   Lire Plus

Oui à une autre stratégie ou un autre modèle de développement en Martinique.

— Par Michel Branchi Economiste, ancien enseignant associé à l’Université Antilles-Guyane —

dvpt_ecoOui à une autre stratégie ou un autre modèle de développement en Martinique. En tirant les leçons du passé et en allant de l’avant.

Kinvi Logossah, professeur des Universités, et Hector Elisabeth, ancien professeur associé à l’UAG, ont publié un « Plaidoyer pour une autre stratégie de développement à la Martinique »
S’il s’agit d’argumenter pour la mise en œuvre d’un autre modèle de développement en Martinique, nous ne pouvons qu’exprimer notre accord sur cet objectif. Et le colloque du Ceser (Conseil économique et social régional) sur le thème « l’économie de la Martinique : rupture et mutations » était le bienvenu. Encore faut-il faire un bon diagnostic de la situation économique et sociale martiniquaise en 2014.

La départementalisation dévoyée

Le modèle que Logossah et Elisabeth appellent, à mon avis, abusivement « césairien », est effectivement issu de la départementalisation voulue par les communistes martiniquais et Aimé Césaire non seulement pour éradiquer la vieille misère coloniale en arrachant par la lutte les acquis sociaux de la classe ouvrière française, mais surtout pour briser le cadre colonial et engager la Martinique sur la voie du développement (cf Thélus Léro, Sénateur martiniquais communiste en 1946).

→   Lire Plus

Ces 1600 enfants réunionnais « déportés » vers l’Hexagone

pupilles_reunionÀ l’initiative d’Ericka Bareigts, députée PS de La Réunion, les parlementaires se prononceront mardi sur «la responsabilité morale de l’Etat» sur le transfert de 1600 enfants de La Réunion en métropole entre 1963 et 1982. Une affaire méconnue dans l’Hexagone.

Ils attendent que l’Etat français fasse son mea culpa. Entre 1963 et 1982, 1600 enfants réunionnais ont été transférés vers 64 départements, principalement dans le Sud-Ouest et le Massif central, des zones rurales vieillissantes. «La majorité des enfants ont souffert de déracinement, de la déculturation et de racisme», explique l’historien Ivan Jablonka , auteur du livre Exil d’enfants, transfert de pupilles réunionnais en métropole. Mardi, les députés vont se prononcer sur cette page oubliée de l’histoire contemporaine française. Ils seront appelés à voter une «résolution mémorielle» sur cette affaire dite des «Réunionnais de la Creuse».

→   Lire Plus

Agenda des actions africaines en région parisienne de Février 2014

– Si vous souhaitez recevoir cet agenda régulièrement chaque début de mois, sachez qu’il est gratuit : il suffit de m’autoriser à vous le transmettre jp.vanhoove@wanadoo.fr – si vous souhaitez ne plus le recevoir merci de faire STOP – Si vous pouvez le retransmettre à vos amis c’est encore mieux : voir aussi à la fin de ce document

Anniversaire, commémoration, journées mondiales …

le 3 février : jour des Héros mozambicains

le 4 février : Premier décret de l’abolition de l’esclavage en France (1794)

le 7 février : Fête de l’indépendance de Grenade (1974)

du 14 février au 3 mars : 9e édition de la Semaine Anticoloniale et Antiraciste organisé par « Sortir du Colonialisme » – Le 23 février de 2005 l’Assemblée nationale votait un amendement scélérat sur le bilan positif de la colonisation. Pendant plus de quatre siècles la France a participé activement à la traite négrière, à la déportation des populations de l’Afrique sub-saharienne.

→   Lire Plus

Plus de la moitié des retraités des DOM en-dessous du seuil de pauvreté !

—Par Michel Branchi, économiste —

Résumé de l’intervention de Michel Branchi au 23ème rencontres gérontologiques de l’Amdor 2000 des 3 et 4 octobre 2013 (Hôtet Bâtelière)
retraites_cotisL’Association Martiniquaise pour la Promotion de l’âge d’or(AMDOR 2000) a organisé les 3 et 4 octobre 2013 ses 23èmes Rencontres gérontologiques sur le thème particulièrement judicieux « Personnes âgées et Nouvelles pauvretés-Nouveaux défis ». Michel Branchi, économiste et ex-Commissaire de la Concurrence et de la Consommation, a fait une communication ayant pour objet : «  Eléments sur le pouvoir d’achat des retraités des DOM-Le cas de la Martinique ». Nous en publions ci-après un résumé.
Eléments sur le pouvoir d’achat des retraités dans les DOM- Le cas de la Martinique : Plus de la moitié au moins des retraités des DOM en-dessous du seuil de pauvreté !
La loi sur les retraites de 1945 s’est appliquée avec retard dans les DOM et n’a atteint son régime de croisière qu’à partir des années 1960, estime-t-on notamment à l’Institut national des études démographiques (INED).
Le chômage, la pauvreté  et la précarité sont élevés dans ces pays et d’un niveau beaucoup plus important qu’en France.

→   Lire Plus

Défendre et valoriser nos associations

— Par Charles Celénice, Pour l’URASS (Union Régionale des Associations du secteur Social et Médico-Social) de Martinique, le vice-président chargé de la vie associative —

action_socialeLa grave crise que connaît la Martinique depuis plusieurs décennies ne s’estompe pas, bien au contraire. Dans ce contexte, les associations d’action sociale et solidaire ont fort à faire. Les soutenir concrètement est devenu un impératif, car elles ont conquis une place incontournable dans l’activité socio-économique, au gré d’une courte histoire de seulement quatre siècles.
La société primitive, dans le cadre de laquelle la vie s’organisait en Martinique, a dû céder aux forces esclavagistes. Les capacités productives ont fait un bon, au prix d’une féroce exploitation et de la vie de millions d’africains déportés. Cela a contribué de façon significative à la richesse des classes dominantes européennes, et à la relative prospérité des populations de ces puissances colonisatrices. En brisant les chaînes qu’on leur avait mises, nos ancêtres ont imposé le passage de la société de plantation esclavagiste, à une société où dominent des rapports sociaux capitalistes plus contemporains. Cela a été un mouvement d’affranchissement social.

→   Lire Plus

L’état français incite à nouveau nos jeunes à l’expatriation.

— Par Daniel Marie-Sainte —

  emigration Le gouvernement français serait-il entrain de nous appliquer un nouveau « Plan Némo » ?

  Il est inscrit dans l’histoire qu’au lendemain des émeutes de décembre 1959 en Martinique, le gouvernement français de l’époque, dirigé par le tandem De Gaulle-Debré, a conçu un plan dit « Plan Némo » visant à encadrer la jeunesse martiniquaise, classée trop turbulente. Mais aussi, il s’agissait de la pousser à émigrer vers la France, car jugée trop nombreuse.

   C’est ainsi qu’ont été créés le SMA (Service Militaire Adapté) en 1961 et le BUMIDOM (Bureau des Migrations des Départements d’Outre Mer) en 1963.

   Le premie était destiné à contrôler les jeunes. Mais il s’était heureusement transformé, au cours des dernières décennies, en centre de formation professionnelle pour jeunes en très grande difficulté.

→   Lire Plus

50 ans après, l’O.J.A.M en débat : histoire, enjeux … et quelles continuations ?

—  Par Gilbert Pago —

–L’auteur de l’article est un de ces militants qui a vécu l’affaire de l’O.J.A.M comme ces milliers de jeunes radicalisés au moment de décembre 59 et de ses suites avec l’affaire Plénel en 1960. Agé alors de 14 ans, il assiste au  meeting du PCM, en février 60 à la Mutualité, se prononçant pour l’autonomie. Il fulmine, sympathisant actif de la Jeunesse Démocratique Martiniquaise, d’indignation après la tuerie du 24 mars 1961 au Lamentin. Il trépigne de  déception  lors de l’interdiction de la conférence de la jeunesse en juillet 61. Agé de 17 ans et admis en terminales au lycée Schoelcher, il est présent à plusieurs  réunions publiques de l’O.J.A.M en septembre-octobre 62 à la maison des syndicats. Il vécut l’atmosphère de l’arrestation des premiers militants dont Manfred Lamotte (ses frères et sa sœur étaient des fréquentations proches). Attiré par la Jeunesse Démocratique Martiniquaise, proche du Cercle Victor Schoelcher pour la défense des emprisonnés, puis membre et dirigeant de l’UJCM, il a été un actif acteur du mouvement de solidarité. 50 ans après, ce n’est pas l’historien qui parle mais le témoin partisan, resté fidèle à ce grand moment d’enthousiasme militant.  

→   Lire Plus

Hommage du SNES-Martinique à Simone Vaton

La nouvelle du décès de Simone nous a bouleversés car cette collègue particulièrement chaleureuse, disponible et dévouée comptait beaucoup d’amis dans le corps enseignant et le monde de l’éducation. Mais Simone n’était pas seulement un professeur dont la compétence et l’autorité naturelle en imposaient. Elle fut aussi une militante anticolonialiste de la première heure. Son sens de l’engagement se manifesta tant sur le plan politique et associatif que syndical. En effet , elle adhéra, très tôt au Syndicat National des Enseignements de second degré (SNES), le plus
représentatif des personnels du second degré ,qui affichait très clairement ses options anticolonialistes et dénonçait sans ambages, avec la gauche française et les organisations progressistes des DOM-TOM, la politique répressive et réactionnaire qui était imposée aux populations de ces « derniers territoires de l’Empire colonial français »,comme le SNES d’alors n’hésitait pas à les appeler.
Son engagement syndical commença d’abord dans la section SNES du Lycée de jeunes filles où elle exerça son métier de professeur de sciences physiques pendant toute sa carrière.
Elle fut particulièrement active aux côtés de ses camarades, lors des mobilisations de Mai 1968 pour plus de démocratie à l’école et dans la société.

→   Lire Plus

De la décolonisation au « désimpérialisme », au Séminaire international à Saint-Vincent

— Par Robert Saé —

Du 23 au 25 novembre le IV séminaire international Afrique, Caraïbe, Amérique Latine s’est tenu à Kingstowsn, capitale de Saint-Vincent / Les Grenadines. Organisé par l’ambassade de la République bolivarienne du Venezuela à St-Vincent et par l’Institut Vénézuélien pour la Culture et la Coopération, il s’inscrivait dans le cadre de la 3ème décennennie pour l’éradication du colonialisme décrétée par l’ONU. Participaient à cette rencontre des délégations de Grenade, Barbade, Saint-vincent, Trinidad et Tobago, Dominique, Martinique, Puerto-rico, Honduras, Argentine, Venezuela,et République Démocratique Arabe Saharoui. Les travaux ont commencé après l’accueil des participants, au nom du gouvernement de Saint-Vincent/ Les Grenadines, par le représentant du Ministre de l’agriculture, de la pêche, de l’industrie et du développement rural.Le séminaire était spécialement dédié à Maurice BISHOP. L’intervention de CURTIS JACOB de Grenade et le témoignage de ROBERT CLARKE de Barbade ont porté de précieux éclairages sur l’expérience de la Révolution grenadienne et l’apport de Maurice BISHOP à la lutte contre le colonialisme. Les interventions de la directrice de l’École Latino américaine de Médecine, Mme Sandra MORANO et du chercheur Marlon PENA ont permis de découvrir l’importance de la coopération mené sur le front de l’éducation et de la formation par l’ELAM et en matière de lutte contre le néolibéralisme.

→   Lire Plus

« L’affaire Fanotte Ti Sonson » ou à chacun son théâtre

— par Roland Sabra —

   Oh ce n’est pas un pièce de ce que l’on appelle « le répertoire » sous entendu celui de la Comédie Française. Ce n’est pas non plus un texte issu du théâtre d’interrogations métaphysiques. Les personnages sont outrés, un peu vulgaires, c’est parfois en-dessous de « mon cul sur la commode », mais n’en déplaisent aux précieux, aux délicats c’est quand même du théâtre. La troupe de théâtre amateur «  Sa sé Nou » l’annonce très clairement dans son titre elle a vocation à la satyre sociale. C’est dans cette tradition que s’inscrit « L’affaire Fanotte Ti Sonson » que nous avons pu voir en matinée samedi 21 mai au théâtre municipal de For-de-France. Résumons l’intrigue. Ti Sonson, Nestor Migere dans le rôle, est parti dans les fournées du Bumidom, travailler ans en France pendant quarante ans ; Il revient pour sa retraite avec l’intention de vivre aux crochets de sa vieille maman, mais voilà l’aide-ménagère, Fanotte incarnée par Marlène Loza, à dilapider le compte en banque de la maman. Un procès s’engage et vont défiler à la barre les témoins, tous favorables à Fanotte.

→   Lire Plus

« La Martinique aux Martiniquais » : l’affaire de l’OJAM

 —Par Christian Antourel —

Le dimanche 20 décembre 1959 chacun s’affaire aux préparatifs de noël quand intervient un banal accident entre le scooter d’un martiniquais et un automobiliste récemment arrivé de France. Un imposant groupe de curieux se rassemble aux abords du Central Hôtel, place de la Savane, et commente vivement l’incident alors que les deux personnes en cause en viennent aux mains. La C.R.S (Compagnie Républicaine de Sécurité) alertée, disperse la foule sans ménagement. Sans suivent deux nuits d’affrontement entre policiers martiniquais, et les CRS, pris à partis par des mécontents rapidement rejoints par de nombreux jeunes. Deux commissariats sont incendiés. Lors de ces émeutes les forces de l’ordre tuent 3 jeunes Martiniquais. Le lundi 21 : Edmond Eloi, dit Rosile, 20 ans, et Christian Marajo, 15 ans. Le Mardi 22 : Julien Betzi, 19 ans. Les appels au calme du Dr Pierre Aliker, 1er adjoint au maire et du Dr Camille Petit conseiller Général ne changent rien. La mèche est allumée ; l’ordre établit peut vaciller à tout instant. Le courant nationaliste, s’affirme à partir de ces évènements d’autant que les structures économiques et sociales sont dès lors profondément modifiées par des mesures gouvernementales visant à écarter une montée de la violence.

→   Lire Plus

Aimé Césaire. La passion du poète

 

— par Édouard Glissant —

aime_cesaire-9_300La route de Balata monte à travers la forêt primitive de Martinique jusqu’au Morne-Rouge et au delà vers les plateaux d’Ajoupa-Bouillon, du Lorrain et de Basse-Pointe, où le poète est né, et où l’on découvre et l’on éprouve « la grand’lèche hystérique de la mer. » Pas un ne sait ni ne peut dire à quel moment, sur cette route, vous quittez le sud du pays, ses clartés sèches, ses plages apprivoisées, ses légèretés soucieuses, pour entrer dans la demeure de ce nord de lourdes pluies, parfois de brumes, où les fruits, châtaignes et abricots ou mangues térébinthes, sont pesants et présents, et où l’on peut entendre d’au loin les conteurs et les batteurs de tambour. Chacun s’y plante sans doute dans ses enfances sans bouger, comme dans la boue rouge qui piète à l’assaut des mornes Pérou et Reculée.

→   Lire Plus

« Mon » vieil homme et « ma » mer…

 IMPROMPTU avec Aimé Césaire

— Par Marie-Andrée Ciprut —

 

 Il commença par s’excuser et se plaindre de sa santé chancelante car il souffrait déjà du poids des ans. Nous avons craint le pire en pensant tout bas : « ça y est, nous voila pris au piège de ce radoteur qui va nous parler de ses petits bobos : pourvu que cela soit bref ! » Car lorsque l’on passait la porte du bureau de ce vieux sage, on ne savait jamais au préalable combien de temps allait durer l’entretien qui pouvait varier d’un quart d’heure à une heure ou deux, rarement plus, selon l’intérêt qu’Aimé Césaire portait à son hôte. Pour nous, ce fut une heure trente de pur bonheur, moments d’exception voire d’extase en mars 2005, durant lesquels il nous a entraînés dans le tourbillon de sa vie prolifique, son œuvre pluridimensionnelle, sa pensée si lucide, à travers certains souvenirs qu’il a reliés aux miens…

 Un homme politique engagé

 Il fut une figure incontournable du XXème siècle pendant ses 56 années à la tête de la mairie de Fort-de-France, ses 48 ans de députation, et plus tard au cours de sa longue retraite.

→   Lire Plus

« Les Antillais au miroir des autres » d’Émile Désormeaux

Nouveau portrait du colonisé

—Par Pierre Pinalie —

 

C’est un surprenant ouvrage que nous a livré Émile Désormeaux, sous un titre poétique et attirant. Peut-être en effet est-il le premier à écrire que les militants locaux sont quasiment tous fonctionnaires avec leurs 40 %, et que parmi eux les retraités sont nombreux. Et quand il nous dit qu’aux yeux des étrangers, les Français sont des professionnels de la contestation, il n’oublie pas d’ajouter que l’élève a dépassé le maître dans la promptitude à faire grève. Avec d’innombrables citations et un recours permanent à l’Histoire, l’auteur nous promène de par le monde afin de décrire l’état des choses dans une très grande objectivité. C’est par exemple en faisant appel aux écrits d’Albert Memmi, l’auteur du « Portrait du colonisé » qu’il propose un meilleur avenir, le jour où n’importe quel homme sera chez lui n’importe où, et pourra œuvrer ailleurs aussi bien que chez lui.

L’ASSERVISSEMENT

 

Ne manquant évidemment pas de rappeler qu’aux Antilles rien n’a pu soigner à court terme le traumatisme de l’asservissement, il n’omet pas non plus de révéler qu’en Russie les serfs ne furent libérés qu’en 1861, soit treize ans après l’abolition aux Antilles.

→   Lire Plus