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Ce que le 22 mai nous rappelle…

Ce dimanche 2 juin 2024 sur RCI

— Par Antoine Maxime —

Dimanche dernier ma réflexion portait sur les différentes marches qui sont organisées dans notre pays spécialement à l’occasion du 22 Mai/ en soulignant que cela pouvait    signifier que la Martinique est un Pays en marche, en voie de construction, en mouvement, en changement. Nou po ko mo. A nous de reconnaître les pas que nous avons faits et    faisons. Rappelons nous qu’il n’y a pas de petit pas, comme le dit Césaire. Aux adultes d’aider nos enfants et petits enfants à savoir d’où nous sortons /et à reconnaître tout au long de notre histoire / de génération en génération/ le chemin parcouru/ avec ses tâtonnements, ses contradictions, ses échecs et ses avancées/    Le 22 Mai nous invite à nous remettre en mémoire/ que nos ancêtres étaient réduits à l’état d’ esclaves/ n’étaient pas reconnus comme des personnes/ mais considérés comme des « objets »sans âme »/ comme des machines à fournir du travail/ obligés de se soumettre à la volonté de maîtres auxquels ils appartenaient/Avec la plupart du temps la complicité d’un clergé qui,    prêchait « l’obéissance et la soumission à ces maîtres »en    promettant une récompense éternelle dans un autre monde.

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L’éphéméride du 29 mai

Le pape Paul III publie le bref apostolique Pastorale Officium condamnant l’esclavage dans le catholicisme le 29 mai 1537.

Point de vue du Magistère catholique sur l’esclavage
Ce n’est que progressivement que la condamnation de l’esclavage est apparue dans le Magistère catholique et y a revêtu un caractère doctrinal. Pour l’Église catholique, les droits de la personne trouvent leur justification dans la dignité humaine et sont par conséquent inaliénables. Ainsi, l’esclavage tel qu’on l’entend couramment est considéré comme un crime grave, quelle que soit sa forme : l’esclavage traditionnel comme la traite.

Cette position est rappelée à toute la chrétienté et assortie d’une interdiction par le pape Paul III dans Veritas ipsa en 1537. Cependant, si l’esclavage de chasse est condamné, il n’en va pas de même pour toute forme de servitude1. La bulle In Supremo Apostolatus de Grégoire XVI en 1839, mais plus encore les années 1890 et les deux encycliques de Léon XIII, apportent des clarifications. La condamnation de certaines pratiques intervient solennellement en 1965, avec la constitution pastorale Gaudium et Spes publiée lors du concile Vatican II, qui est souvent interprétée comme une condamnation de toute servitude quelle qu’elle soit, même pénale, bien que la question de savoir si ce texte contredit la doctrine précédente demeure discutée.

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HDN, Opéra d’un Tout-Monde est une reprise vibrante et poignante de « Histoire de nègre » d’Édouard Glissant

Édouard Glissant propose une réflexion profonde sur la mise en contact des cultures. À travers HDN, il défend une dynamique de la diversité contre l’idéologie de l’Un et de l’unique, en célébrant une poétique des humanités et du vivant. L’auteur s’oppose à une vision linéaire et unique de l’histoire, préférant une approche plurielle et relationnelle qui reflète la complexité des expériences humaines. Reliée aux différentes réalités du monde, sa pensée invite à percevoir autrement les beautés infimes de la planète, abordant des thèmes comme l’identité, l’écologie, le racisme, et la mondialisation. Transformé en conteur, il nous fait vivre l’histoire de la colonisation et de l’esclavage, une histoire faite de sang, de chaînes, de domination, mais aussi de luttes pour la liberté et la justice. Il célèbre les héros de la résistance et de l’indépendance, engageant le spectateur dans une marche épique depuis la terre mère africaine jusqu’aux Amériques en passant par l’Europe.

Ce spectacle incarne un patchwork à l’image des Antilles, relatant des événements et figures marquantes de l’histoire, de Patrice Lumumba à Malcolm X, en passant par le Roi Léopold II, Luther King, Sankara, Aliker, les kalinagos, les arawaks, les premiers colons, et les grèves réprimées.

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HDN – Opéra d’un Tout Monde

Samedi 25 mai – 19h30 Tropiques-Atrium

D’après Histoire de Nègre, texte original d’Édouard Glissant et le groupe de théâtre de l’Institut Martiniquais d’Études (IME)
Adaptation et mise en scène : 
Gilbert Laumord
Avec la collaboration artistique
 de Tanbou Bô Kannal, Atelier Théâtre Tropiques Atrium et Voukoum-Mouvman Kiltirèl Gwadloup

50 ans après sa création, voici la première production de cette pièce qui relate les luttes noires contre l’oppression et pour la dignité humaine, une histoire qui gagne aujourd’hui encore à être racontée.

Édouard Glissant, métamorphosé en conteur, invite son auditoire à vivre l’histoire de la colonisation et de l’esclavage, une histoire faite de sang, de chaînes, de domination et de luttes pour la liberté et la justice. Cette histoire célèbre les héros de la résistance et de l’indépendance et engage le spectateur dans une marche épique depuis la terre mère africaine jusqu’aux Amériques en passant par l’Europe.

Héritier du chantre de la Créolisation, le metteur en scène Gilbert Laumord défend un théâtre ancré simultanément dans la tradition caribéenne ancestrale et ouvert sur le monde contemporain : il puise dans les contes créoles et dans le rituel guadeloupéen du Léwòz pour construire un spectacle transversal qui parle à tous les publics.

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« Origine Kongo », un documentaire de Laura Chatenay-Rivauday

Vendredi 17 mai à 19h à OMCLR Bd Henri Auzé au Robert

— Par Sarha Fauré —

Synopsis : « Origine Kongo » plonge au cœur de l’histoire méconnue des Kongos, ces hommes et femmes africains envoyés aux Antilles pour travailler après l’abolition de l’esclavage. À travers des récits poignants et des témoignages émouvants, le documentaire explore les différentes façons dont les descendants des Kongos retracent leur héritage et revendiquent leurs racines africaines dans les sociétés antillaises d’aujourd’hui.

Voir le Documentaire : https://www.france.tv/documentaires/4774522-origine-kongo.html#section-about

Lire aussi : Origine : Kongo (madinin-art.net)

Approche narrative : Laura Chatenay-Rivauday adopte une approche intime et diversifiée pour raconter cette histoire complexe. En mettant en lumière les histoires individuelles de plusieurs protagonistes, le documentaire offre un aperçu captivant de la manière dont chaque personne s’approprie son identité Kongo de manière unique. Des artistes aux agriculteurs en passant par les militants culturels, chaque protagoniste du film apporte une perspective précieuse sur la manière dont les Kongos et leurs descendants ont façonné la culture et l’identité des Antilles.

Thèmes abordés : « Origine Kongo » aborde une multitude de thèmes essentiels, notamment l’héritage culturel, l’identité, la transmission intergénérationnelle et la résilience.

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Le Mémorial ACTe : entre espoirs brisés et renaissance incertaine

— Par Sarha Fauré —

Dans les méandres tumultueux de l’histoire récente du Mémorial ACTe, chaque épisode semble révéler une nouvelle facette des dysfonctionnements qui ont sapé les fondations de cet édifice culturel. Depuis son inauguration en grande pompe en 2015, avec la présence du président Hollande et d’éminents dignitaires de la Caraïbe, le musée a oscillé entre espoirs et désillusions, laissant entrevoir une vision ambitieuse de réconciliation et de transmission de mémoire qui, hélas, peine à se concrétiser.

Au cœur des tourments du Mémorial, l’affaire Laurella Rinçon cristallise les tensions et révèle les failles béantes de gouvernance. Ancienne directrice générale, elle incarne à la fois les espoirs placés en elle lors de sa nomination et les déceptions qui ont suivi. Condamnée pour favoritisme dans des marchés publics, son parcours tumultueux est symptomatique des luttes de pouvoir et des conflits d’intérêts qui ont secoué l’institution.

Pourtant, les problèmes du Mémorial ne se limitent pas à une seule personne. Les rapports accablants de la chambre régionale des comptes soulignent une myriade de problèmes structurels : une exposition permanente souvent inaccessible, des collections en péril faute de moyens et d’entretien, une intégration insuffisante dans le tissu touristique local.

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L’éphéméride du 10 mai

Louis Delgrès signe et proclame le texte anti-esclavagiste « A l’Univers entier, le dernier cri de l’innocence et du désespoir » le 10 mai 1802

Louis Delgrès né le 2 août 1766, à Saint-Pierre, Martinique, et mort le 28 mai 1802 (à 35 ans), à Matouba (commune de Saint-Claude) en Guadeloupe, est une personnalité de l’histoire de la Guadeloupe. Colonel d’infanterie des forces armées de la Basse-Terre, abolitionniste, il est connu pour la proclamation anti-esclavagistes signée de son nom, datée du 10 mai 1802, haut fait de la résistance de la Guadeloupe aux troupes napoléoniennes.
Biographie
Juridiquement Louis Delgrès est né « libre de couleur ». Il est, selon l’hypothèse la plus probable, le fils naturel d’Élisabeth Morin (dite Guiby) et de Louis Delgrès, Blanc créole martiniquais de Saint-Pierre qui fut receveur du Roi et directeur des Domaines du Roi à Tobago. Les Archives nationales possèdent les dossiers de Louis Delgrès père, et de Louis Delgrès fils, chef de bataillon. Ces documents établissent avec une grande certitude la filiation entre les deux hommes.

Louis Delgrès fils vit avec ses parents en Martinique puis à Tobago.

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Mai de Saint-Pierre 2024: le programme détaillé

La ville de Saint-Pierre s’éveille, vibrant au rythme de son histoire, une histoire marquée par des événements tragiques et des moments de résilience. C’est au mois de mai, ce mois chargé de souvenirs et de célébrations, que la cité se pare de ses plus belles couleurs pour honorer ses racines.

Au cœur de cette effervescence, l’éruption dévastatrice de la montagne Pelée, un cataclysme qui a marqué à jamais les mémoires. Le 8 mai 1902 reste gravé dans les annales, rappelant la fragilité de l’homme face à la nature déchaînée. Mais ce mois de mai, c’est aussi le moment de se souvenir de l’abolition de l’esclavage, un pas vers la liberté franchi le 22 mai 1848. Et dans cet élan historique, l’arrivée des premiers Indiens, venus apporter leur force et leur courage dans les champs de canne à sucre, est également célébrée le 6 mai 1853.

Les rues de Saint-Pierre résonnent de musique et de récits, alors que les expositions, les spectacles et les conférences se succèdent, témoignant de la richesse culturelle de la Martinique. Et comment ne pas évoquer le marché rasta, véritable symbole de partage et de convivialité, qui animera les journées du samedi 11 mai, de 8h à 22h, et du dimanche 12 mai, de 8h à 20h, un rendez-vous à ne pas manquer pour les amateurs de saveurs authentiques et de rencontres chaleureuses.

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Pessah : du lundi 22 avril au mardi 30 avril 2024

Célébration de la liberté et de l’héritage millénaire

Pessah, littéralement « passer au-dessus » en hébreu, est une des fêtes les plus vénérées et significatives du judaïsme. Du lundi 22 avril au mardi 30 avril, cette célébration annuelle réunit les familles juives du monde entier dans un hommage vibrant à l’histoire, à la foi et à la liberté.

Un rappel historique :

Pessah commémore la libération du peuple juif de l’esclavage en Égypte, un événement central narré dans le livre de l’Exode de la Bible hébraïque. La fête revêt une importance particulière en rappelant la protection divine lors de la dixième plaie d’Égypte, où les maisons des Hébreux furent épargnées, marquant ainsi la naissance du peuple d’Israël.

Les dates et la durée des festivités :

En Israël, Pessah débute le soir du 14 Nissan, tandis que pour la diaspora, elle commence les soirs du 14 et 15 Nissan. La fête dure sept jours en Israël et huit jours pour les Juifs vivant en dehors d’Israël. Les deux temps forts de la fête sont le premier jour, marquant la sortie d’Égypte, et le dernier jour, symbolisant la traversée de la mer Rouge.

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Hommages à Maryse Condé

Johnny Hajjar, député
« J’apprends avec une grande tristesse le décès de Maryse Condé, une grande dame des lettres guadeloupéennes et universelles. En 2018, elle avait obtenu la consécration avec le prix Nobel alternatif de littérature. Passionnée par l’histoire et l’émotion de nos cultures croisées, elle a parcouru les imaginaires africains, guadeloupéens, caraïbéens et américains en nous rappelant que la force et la grandeur de l’humain est dans l’humilité de la fraternité et la faiblesse de l’amour. Son œuvre de renommée mondiale la hisse parmi les grands écrivains de langue française et elle est une fierté pour nous tous. J’adresse mes sincères condoléances à son époux, ses enfants, ses proches et ses amis en Guadeloupe et dans le monde entier. »

Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de la CTM
« Nous avons perdu une voix inégalée, une plume incomparable : Maryse Condé, l’écrivaine guadeloupéenne de renom, s’est éteinte à l’âge de 90 ans. Aujourd’hui, nous pleurons la perte d’une légende, mais nous célébrons aussi la vie d’une femme exceptionnelle qui a bravement partagé sa vision du monde avec nous. Son œuvre reste, un trésor inestimable, continuant d’inspirer et de challenger nos esprits.

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Pourquoi Mardi Gras?

Le Mardi Gras, jour de festivités riches et symboliques, plonge ses racines dans d’anciens rituels agraires visant à rééquilibrer l’ordre du monde vers la nouvelle année. Des pratiques païennes comme les Sacées babyloniennes et les Saturnales romaines marquaient cette période de renversement symbolique. Esclaves en liberté temporaire et somptueux banquets étaient au rendez-vous.

Historiquement, le Mardi Gras s’ancre dans l’Antiquité romaine, lié à l’arrivée du printemps et à la transition de l’hiver à l’été. Les Calendes de mars étaient une période de déguisements, de transgressions et de festivités annonçant le printemps. Intégrées au calendrier chrétien, ces festivités deviennent la veille du Mercredi des Cendres, inaugurant le Carême, période de jeûne et d’abstinence.

Bien que lié au christianisme, le Mardi Gras n’est pas une fête religieuse à part entière, ne figurant pas dans le calendrier liturgique comme le Mercredi des Cendres. Cette dualité, entre origines païennes et intégration chrétienne, contribue à la richesse symbolique de cette célébration transcendant les frontières culturelles et religieuses.

La date du Mardi Gras varie selon Pâques, situé 47 jours après, incluant la période de Carême et les six dimanches.

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L’éphéméride du 4 février

Première abolition de l’esclavage dans les colonies françaises le 4 février 1794 (16 pluviôse an II)

Le décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises du 4 février 1794 (16 pluviôse an II) est une décision émise par la Convention nationale et votée à Paris le 16 pluviôse an II, 4 février 1794. Le décret décide l’abolition de l’esclavage des Nègres dans toutes les Colonies. Il suit et confirme l’initiative des commissaires civils de Saint Domingue Sonthonax et Polverel et prend valeur de loi générale. Le texte ne prévoit d’indemnisation pour aucune des catégories sociales. Inégalement appliqué, il a été abrogé par la loi du 20 mai 1802.

Lire sur Madinin’Art à propos des abolitions

Proclamation du décret

L’article Abolition de l’esclavage traite des processus d’abolition de l’esclavage dans l’histoire de l’humanité. Une très large section aborde le contexte de l’abolition du (16 pluviôse an II) dans les colonies du royaume de France et de la Première République.

L’abolition du (16 pluviôse an II) dans les colonies de la République française est précédée par le décret du 16 octobre 1791 promulgué par l’Assemblée constituante de 1789-1791, portant que tout homme est libre en France, et que, quelle que soit sa couleur, il y jouit de tous les droits de citoyen, s’il a les qualités prescrites par la constitution1.

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L’éphéméride du 3 février

Édouard Glissant  » soleil de la conscience » antillaise meurt à Paris le 3 février 2011

Édouard Glissant, né le 21 septembre 1928 à Sainte-Marie à la Martinique et mort le 3 février 2011 à Paris, est un écrivain, poète et philosophe martiniquais. Fondateur entre autres des concepts d’« antillanité », de « Tout-monde » et de « Relation », Glissant repense également la notion de créolisation mais aussi les catégories de la métaphysique ainsi que les modalités du dialogue des cultures, à l’aune de son prisme relationnel. Surtout connu pour Le Discours antillais (1981), Édouard Glissant est l’auteur d’une œuvre conceptuelle et littéraire colossale, et d’une bibliographie dense. De Soleil de la conscience (1956) à l’Anthologie de la poésie du Tout-Monde de 2010, il s’est illustré dans tous les genres, roman, poésie, théâtre, essais philosophiques. Souvent classée parmi les théories du postcolonialisme, la pensée de Glissant est irréductible à une école ou un courant fixe, ayant toujours redéfini les modèles d’une vision du monde en quête de son mouvement.

« Distinguished professor » en littérature française à l’Université de la ville de New York (CUNY), Édouard Glissant est directeur du Courrier de l’Unesco de 1981 à 1988 et président honoraire du Parlement international des écrivains en 1993.

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230e anniversaire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises et 220e anniversaire d’Haïti

Dimanche 4 février 2024 à 18 h Paris 17e place du général-Catroux

Voici 230 ans, prenant acte de la révolte victorieuse des hommes et des femmes mis en esclavage dans la partie française de l’île de Saint-Domingue (depuis République d’Haïti) la Convention nationale abolissait l’esclavage et reconnaissait la citoyenneté à tous les habitants des colonies, sans distinction de couleur. Aucune indemnité n’était accordée aux esclavagistes ni aux anciens esclaves.

En mai 1802, Napoléon Bonaparte allait rétablir l’esclavage, perdant la colonie de Saint-Domingue et noyant la résistance héroïque de la Guadeloupe dans un bain de sang.

L’esclavage ne devait être définitivement aboli qu’en 1848, moyennant une substantielle indemnité pour les colons.

Même si l’abolition de 1794 a été imposée par la révolte des victimes, il s’agit d’un acte qui fait honneur à la République et fixe ses principes fondateurs.

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L’éphéméride du 23 janvier

Abolition de l’esclavage en Tunisie  par Ahmed Ier Bey le 23 janvier 1846

L’esclavage en Tunisie est un phénomène particulier de la traite arabe. Aboli le 23 janvier 1846 par Ahmed Ier Bey, puis en 1890 par la France après l’instauration du protectorat français de Tunisie, l’esclavage a persisté jusqu’au début du XXe siècle.

La Tunisie se trouve dans une situation semblable à celle de l’Algérie quant à sa position géographique qui la maintient à l’écart des grands courants transsahariens. Elle reçoit cependant des caravanes du Fezzan et de Ghadamès dont l’apport au XVIIIe siècle consiste uniquement, d’après des observateurs de l’époque, en poudre d’or et en esclaves. Ces derniers, au début du siècle suivant, arrivent à un rythme annuel oscillant entre 500 et 1 200 dont une partie est réexpédiée vers les ports du Levant.

Les esclaves de Tunisie proviennent de deux zones principales d’approvisionnement : l’Europe et une large zone allant de l’Afrique de l’Ouest au lac Tchad. Les royaumes de Bornou et la région du Fezzan fournissent l’essentiel des détachements. La plupart des groupes sont réduits en esclavage à la suite de guerres locales entre les tribus rivales ou aux opérations d’enlèvements.

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« Oser la Liberté »

Jusqu’au 11 février crypte du Panthéon à Paris

L’exposition audacieuse, intitulée « Oser la Liberté », résulte de la collaboration entre le Centre des monuments nationaux et la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage. Elle dévoile un récit captivant, celui de la lutte séculaire entre la liberté et l’esclavage en France, s’étendant sur quatre siècles et trois continents. Cette marche tumultueuse est marquée par des moments de rupture, de régression, de temps forts et de basculements.

En symbiose avec l’histoire foisonnante, l’exposition s’entrelace avec la modernité française, soulignant son rôle prépondérant. Elle évoque la mémoire des femmes et des hommes qui ont écrit cette histoire, démontrant comment le système colonial esclavagiste a constamment provoqué des résistances et des oppositions. Les figures héroïques de ces luttes résonnent encore aujourd’hui, inspirant les combats contemporains.

L’exposition « Oser la Liberté » prend vie avec le soutien du « Panthéon imaginaire » de l’artiste contemporain Raphaël Barontini, déployé dans la nef du Panthéon. Sous le titre évocateur « We Could Be Heroes », la crypte du Panthéon devient le temple des héros et héroïnes de la République.

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L’éphéméride du 24 décembre

Les premiers Indiens, venus pour travailler, arrivent en Guadeloupe à bord de l’Aurélie le 24 décembre 1854

Le mouvement d’immigration indienne en Guadeloupe a eu lieu entre 18541 et 1888. Il fait suite à l’abolition de l’esclavage en 1848 qui provoque une pénurie de main d’oeuvre que les planteurs cherchent à compenser en important des travailleurs engagés. La venue de ces travailleurs est le fruit d’un accord entre la France et l’Angleterre, cette dernière acceptant que des coolies soient recrutés dans sa colonie. Cette migration s’inscrit dans le cadre d’un mouvement d’immigration indienne plus vaste ayant touché d’autres colonies de la zone caraïbe, en particulier Trinidad et la Guyane britannique.

Recherche de main-d’œuvre après l’abolition de l’esclavage

Au lendemain de l’abolition de l’esclavage en 1848, les planteurs guadeloupéens, à la recherche de main-d’œuvre étrangère explorent plusieurs possibilités. On pense à faire appel aux Noirs des îles caribéennes anglaises, à des européens venus du Sud-Ouest de la France et d’Allemagne, des Madèriens, des Cap-Verdiens des Chinois, des Annamites.

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Françoise Ega

Françoise Ega (née Françoise Marcelle Modock le 11 novembre 1920 au Morne-Rouge et morte le 8 mars 1976 à Marseille) est une ouvrière, écrivaine et activiste sociale martiniquaise. Elle est connue pour son rôle de meneuse dans sa communauté et pour sa défense des personnes migrantes des Caraïbes en France. Depuis sa mort, ses écrits, qui explorent les thèmes de l’aliénation, de l’exploitation et du nationalisme, sont reconnus comme une voix importante pour les femmes antillaises françaises dans la période entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et la fin de la colonisation.

Dans le récit trop peu connu Lettre à une Noire, la Martiniquaise Françoise Ega rend visible par expérience la condition des femmes arrivées des Antilles à Marseille dans les ann6es 1960. Chaque aspect de la relation entre les dames blanches bourgeoises et leurs bonnes noires rappelle l’esclavage, son exploitation et son racisme. Au mépris, elle oppose la sororité noire et l’entraide communautaire. Au fil des extraits, des archives cet des rencontres dans le quartier de la Busserine l’auteure a vécu, Z remonte le fil de la division sexuelle et raciale du travail.

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Le Bèlè ou l’âme de la Martinique

Au cœur de la Martinique, le bèlè s’épanouit comme une fleur musicale dont les racines plongent profondément dans le sol fertile de l’histoire tourmentée de l’esclavage. Plus qu’une simple pratique musico-chorégraphique, le bèlè est un véritable récit vivant, tissé de chants, de musiques, de danses et de contes qui ont évolué au fil des siècles.

Les tambours résonnent avec la puissance d’un écho du passé, portant les émotions des ancêtres africains esclavisés qui, sur les plantations de Sainte-Marie dès les années 1830, ont insufflé leur énergie dans cette expression culturelle unique. Le bèlè, terme générique, ne se limite pas à une simple classification musicale, il englobe également un instrument, le tambour bèlè, et un contexte social et rituel d’une importance transcendante.

Les origines du bèlè, en Martinique, sont entrelacées dans deux hypothèses intrigantes : serait-il né des souffrances de l’esclavage, subissant des transformations à travers les siècles, ou serait-il l’héritage laissé par les Marrons fuyant les plantations pour s’établir dans les mornes isolés ? Des hypothèses qui suscitent encore des recherches, témoignant de la richesse et de la complexité de cette tradition.

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« Le « Festival entènasyonal literati kreyòl », édition 2023, au rendez-vous de ses grands défis »

 — Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

La Créolophonie compte environ 12 millions de locuteurs créolophones répartis dans différentes aires géographiques, de l’arc antillais à l’archipel des Mascareignes, d’Haïti à la Martinique, de La Réunion à Sainte-Lucie, des Seychelles à la Guyane, de l’Île Maurice à la Dominique. Haïti, la plus peuplée des aires géographiques créolophones avec ses 11 millions d’habitants, s’apprête à accueillir du 5 au 10 décembre 2023 la cinquième édition du « Festival entènasyonal literati kreyòl » (FEL). Cet événement majeur et singulier à l’échelle de toute la Créolophonie a été conceptualisé et mis sur les rails par le poète et opérateur culturel haïtien Anivince Jean Baptiste et il est désormais soutenu par des institutions telles que la Fondation Maurice Sixto et l’OMDAC (l’Organisation martiniquaise pour le développement des arts et de la culture). Devenu au fil des ans un incontournable rendez-vous littéraire, le « Festival entènasyonal literati kreyòl », édition 2023, a pour thème « Pou yon kreyolofoni solid e solidè ».

La riche programmation de cette année comprend une conférence inaugurale le 5 décembre 2023, « Ayiti, pi gwo kominote kreyolofòn nan mond lan : kisa reyalite lenguistik sa a ka pote pou peyi a ? 

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La conque de lambi : Un coquillage chargé d’histoire et de signification

Jeudi 9 novembre 2023 de 18h à 20 h / Mairie de Fort-de-France / La conque de lambi dans le vécu des Martiniquais
La conque de Lambi, ce coquillage au nom mélodieux, est une partie intégrante de la culture et de l’histoire des Caraïbes. Les habitants de la région connaissent bien ce coquillage qui porte différents noms selon les endroits. En Floride, aux Bahamas, et dans les pays anglophones, on l’appelle « Queen conch, » tandis qu’en français, on le désigne simplement comme « conque » ou « Strombe géant. » Cependant, en Guadeloupe, en Martinique, en Haïti, et à Saint-Domingue, il est populairement connu sous le nom de « conque (à)/(de) Lambi. »

L’histoire de la conque de Lambi remonte à des temps immémoriaux, bien avant l’arrivée des premiers colons européens dans la région. Les Amérindiens utilisaient ce coquillage à des fins diverses. Ils l’utilisaient comme source de nourriture, cuisant le mollusque dans de l’eau de manioc pour adoucir sa chair. Les Européens du 17ème siècle, en revanche, méconnaissaient cette méthode, trouvant la chair du Lambi dure et immangeable.

Outre son utilisation alimentaire, la conque de Lambi était également un matériau précieux pour les Amérindiens, qui en fabriquaient des objets du quotidien tels que des couteaux, des haches et des parures.

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L’étonnante composante historique neuro- psychogénéalogique de la Guadeloupe !

— Par JeanMarie Nol, économiste —

Et si nos ancêtres tels Delgres, Ignace, solitude et leurs compagnons continuaient d’exister à travers nous sans que nous en ayons conscience comme le dénote la fameuse proclamation du Colonel Delgres du 10 mai 1802 :

« La résistance à l’oppression est un droit naturel.

À l’univers entier, le dernier cri de l’innocence et du désespoir.

Et toi, postérité, accorde une larme à nos malheurs, et nous mourrons satisfaits ! «

Le psychanalyste Sigmund Freud a dit “ on ne comprendra jamais la personne si on ne va pas voir dans le passé de ces personnes.”

Rien de surnaturel là-dedans et c’est ce que tente d’expliquer l’étude de la psychogénéalogie.

Ainsi dans nos cellules, il y a la mémoire de nos aïeux. C’est ce que l’on appelle l’épigénétique. C’est connu et c’est prouvé par la neuro-psychologie. Cela a émergé avec l’école de Palo Alto en Californie dans les années 1970. De là , est parti par la lecture d’un livre sur la psychogénéalogie, notre désir d’élargir le débat en établissant une corrélation d’ordre neuronale avec l’histoire de la Guadeloupe.

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L’éphéméride du 7 octobre

Toni Morrison reçoit le Prix Nobel de littérature le 7 octobre 1993

Chloe Ardelia Wofford Morrison connue sous le nom de Toni Morrison, née le 18 février 1931 à Lorain dans l’Ohio et morte à New York le 5 août 2019, est une romancière, essayiste, critique littéraire, dramaturge, librettiste, professeure de littérature et éditrice américaine. Elle est lauréate du prix Pulitzer en 1988 et du prix Nobel de littérature en 1993. Elle est à ce jour la huitième femme et le second auteur afro-américain après Derek Walcott à avoir reçu cette distinction.

Biographie
Jeunesse et formation
Toni Morrison, est la seconde des quatre enfants (Lois sa sœur aînée, George et Raymond ses frères cadets) de Ramah, une femme de ménage, et de George Wofford, un soudeur. Ses grands-parents maternels, Ardelia et John Solomon Willison, avaient fui successivement l’ambiance raciste, ségrégationniste de l’Alabama puis du Kentucky, pour s’installer dans l’Ohio et du côté paternel, les grands-parents avaient quitté la Géorgie où ils travaillaient comme métayers.

Toni Morrison passe son enfance et son adolescence à Lorain, ville de la banlieue de Cleveland, habitée par des personnes aux ascendances diverses : Tchèques, Allemands, Irlandais, Italiens, Grecs, Serbes, Mexicains et Afro-Américains.

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À propos de « L’amnésie patrimoniale des Ayatollahs du créole… »

L’amnésie patrimoniale des Ayatollahs du créole alimente une conflictuelle et inconstitutionnelle fatwa contre le patrimoine francophone écrit d’Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le patrimoine écrit est un terme générique qui regroupe l’ensemble des documents anciens, rares ou précieux conservés dans une bibliothèque ou ayant été numérisés. Ces documents écrits et/ou numérisés constituent un patrimoine qui est l’expression, dans un contexte historique donné, à une époque donnée, de la pensée, de l’opinion, de l’action, de l’imagination, du vécu d’une personne ou d’un groupe de personnes. À ce titre, et en lien avec une mise en contexte qui permet de replacer l’information dans son environnement historique, le patrimoine écrit rassemble des documents divers (lois, Constitutions, décrets, œuvres littéraires, ouvrages scientifiques, journaux et revues, etc.) qui témoignent de l’activité humaine, ancienne ou récente. Dans son acception générique à l’échelle d’un pays, le patrimoine écrit désigne habituellement le patrimoine national écrit qui recouvre une grande variété de documents conservés aussi bien dans des collections privées que publiques : livres imprimés, documents iconographiques (gravures, affiches, cartes postales, plans, photographies, dessins, manuscrits, estampes, photographies, films, partitions musicales, cartes et plans, monnaies et médailles, archives, etc.).

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« Le fruit le plus rare ou la vie d’Edmond Albius », par Gaëlle Bélem

Le roman des origines de l’île de La Réunion

Collection Continents Noirs, Gallimard
Parution : 24-08-2023
Au XIXe siècle naît à l’île de La Réunion un garçon créole : Edmond. Ses parents aimeraient que leur fils grandisse aux abords des champs de canne à sucre, des rires plein le cœur, l’esprit entièrement libre. Le malheur en décide autrement. D’abord, il fait d’Edmond un esclave. Dans la foulée, un orphelin. Après, un garçonnet analphabète.
La vie s’annonce infernale, mais l’enfant a un talent sans pareil : celui de déjouer les pronostics. Recueilli et élevé par un botaniste amoureux d’orchidées, Edmond est un prodige dès qu’il met les pieds dans un jardin.
1841. Âgé de douze ans, vif et rusé comme quatre, Edmond fait l’une des plus extraordinaires découvertes du monde : un nouveau fruit, un nouvel arôme, le plus savoureux, le plus connu, le plus aimé qui soit au XXIe siècle encore !
Le fruit le plus rare raconte les aventures rocambolesques d’Edmond, maillon d’une chaîne qui unit le Mexique, l’Espagne, la France et La Réunion, autour d’un petit fruit pas comme les autres.

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