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Nelson Mandela, une ligne morale

Le leader de l’ANC a changé son pays par la lutte et le  » respect des ennemis « . Souvenirs d’un ancien soldat afrikaner devenu écrivain de l’antiapartheid
—Par Mark Behr —
mandela-360J’avais 21 ans lorsque j’ai entendu le nom de Nelson Mandela pour la première fois. A l’époque, j’avais obtenu mon diplôme de fin d’études secondaires dans un lycée afrikaner, avec l’histoire parmi les matières principales. J’avais participé fièrement, en tant que soldat, à la guerre menée par l’Afrique du Sud en Angola, et je m’apprêtais à infiltrer le Congrès national africain (ANC) pour le compte du gouvernement.

Nous étions en 1984 et je visitais l’une des universités sud-africaines connues pour son progressisme. A l’autre bout du campus, des voix puissantes chantaient :  » Nelson Mandela, un jour il nous libérera, du pays de l’apartheid.  » Je m’étonnai :  » En l’honneur de qui, ce chant ?  » Ce à quoi mon compagnon anglophone répondit :  » D’un quelconque terroriste emprisonné à Robben Island. « 

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Le triomphe de l’antiprogressisme

— Par François Cusset (Historien des idées) —

antiprogressisteUn Hibernatus à cheveux longs congelé dans les années 1970, enfin sorti de la glace ce printemps, n’y comprendrait strictement rien. Et, face aux slogans rebelles et aux tenues excentriques de ses nouvelles sentinelles, la bourgeoisie à l’ancienne y perdrait son latin, et n’y reconnaîtrait plus les siens.

Car si elle n’exhalait pas une violence idéologique (et même, ici ou là, bien réelle) aux relents fétides, l’interminable opposition au mariage pour tous aurait quelque chose de surréaliste, quelque part entre le Père Ubu de Jarry et Un mot pour un autre de Jean Tardieu.

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L’Assemblée nationale supprime le mot « race » de la législation

amjLes députés ont adopté jeudi une proposition de loi du Front de gauche, dont le rapporteur était Alfred Marie-Jeanne, supprimant le mot « race » de la législation française. 

La majorité PS s’est ralliée à cette proposition soulignant qu’il s’agissait d' »une première étape ». François Hollande s’était en effet engagé pendant la campagne présidentielle à supprimer le mot « race » de la Constitution.

Le texte, débattu dans le cadre d’une « niche » parlementaire réservée aux propositions du Front de gauche, se propose donc de supprimer le mot « race » du Code pénal, du Code de procédure pénale et de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.

Le rapporteur de la proposition, Alfred Marie-Jeanne, a fait valoir que le mot « race », « ce concept aberrant, ayant servi de fondement aux pires idéologies, n’a pas sa place dans notre ordre juridique ».(lire ci-après l’intervention à la Chambre)

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L’inquiétante résurgence des théories de la race

— Par Bernadette Hétier et Pierre Mairat, coprésidents du Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les peuples (MRAP). —

Bernadette Hétier et Pierre Mairat, coprésidents du Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les peuples (MRAP) mettent en exergue « la gangrène de la racialisation du discours qui affecte aussi certains secteurs communautaires, et c’est là un fait nouveau ». Ils en appellent « au législateur pour que la proposition de retirer le mot race de la Constitution soit retenue ».

 Leur tribune:

« Le racisme peut se définir par la multiplication de propos ou d’actes stigmatisant telle ou telle catégorie de la population, par des rapports de domination inscrits dans une histoire liée ou non à la colonisation, par la relégation sociale, les discriminations, par un statut de citoyen de seconde zone, par des contrôles policiers, etc.

Mais il peut s’exprimer aussi dans un corps de doctrine racial. Les théories racistes peuvent, selon les contextes, se propager à l’ensemble de la société et doivent être combattues et dénoncées clairement et fermement. Le combat du Mrap contre le discours racial d’extrême droite ou de droite extrême est connu.

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Racisme : juifs, musulmans, même combat

La Commission nationale consultative des droits de l’homme pointe du doigt la hausse du sentiment anti-musulman, ainsi que l’augmentation des actes antisémites.

Le sentiment anti-musulman progresse fortement en France, et la hausse des « indicateurs de racisme » est « préoccupante », s’alarme jeudi la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) dans son rapport annuel, « Racisme, antisémitisme et xénophobie en France ». « Pour la troisième année consécutive », la CNCDH constate que « les indicateurs de racisme sont en hausse, que l’intolérance augmente. Le phénomène s’ancre dans la durée, et cette évolution est particulièrement préoccupante », écrit la commission, en se basant sur un sondage CSA réalisé fin 2012 auprès de 1 029 personnes.

Le rapport souligne une « augmentation toujours plus marquée de la méfiance à l’égard des musulmans » et « un rejet croissant des étrangers, perçus de plus en plus comme des parasites, voire comme une menace ». En effet, 55 % des personnes interrogées estiment que les musulmans forment un groupe à part dans la société (+ 4 points par rapport à 2011 et + 11 points par rapport à 2009), et 69 % des personnes déclarent qu' »il y a trop d’immigrés aujourd’hui en France », soit + 10 points par rapport à 2011 et + 22 points par rapport à 2009.

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Le racisme anti-blanc est-il une imposture ?

Par Antoine Spire et Mano Siri, membres de la direction nationale de la Licra et Alain Jakubowicz, président de la Licra

 

Gerard Noiriel et Stephane Beaud affirment, dans une tribune du Monde du 15 novembre, que le racisme anti-blanc est une imposture. Il n’y a rien d’ahurissant à ce que la Licra se soit constituée partie civile le 26 octobre contre un prévenu accusé de violences avec la circonstance aggravante de « racisme », puisqu’il aurait insulté sa victime en criant « sale Blanc, sale Français ». Ce n’est ni par souci médiatique ni par l’effet d’une racialisation de notre discours que nous sommes partie prenante à ce procès initié par la Parquet.

Il est clair que les actes de racisme qui visent des populations ou des individus « blancs » ne sont pas majoritaires mais il n’en reste pas moins qu’ils existent et qu’il s’agit d’une réalité qu’on ne saurait nier au motif qu’elle nous gênerait ou que nous ne disposerions pas des outils conceptuels adéquats pour l’analyser. Il en va justement de notre crédibilité que d’être capable de dénoncer et de traiter le problème.

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Faire face à la France raciste

Par Louise Couvelaire

Le 1er novembre, à Toulouse, François Hollande et le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou lançaient un appel commun contre l’antisémitisme.

Campagnes contre l’islamophobie et le racisme, plan contre l’homophobie, appel conjoint de François Hollande et du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, contre l’antisémitisme, le 1er novembre à Toulouse… Pouvoirs publics et associations tirent la sonnette d’alarme. Et il y a de quoi. Toutes les études le montrent : les préjugés, qui étaient en recul depuis 2005, sont repartis à la hausse depuis deux ans. La crise économique n’est pas seule en cause. « Lorsque le politique se permet de raisonner en généralités sur tel ou tel groupe ethnique, cela contamine le débat public et favorise l’expression des préjugés », constate Jérôme Sainte-Marie, directeur du pôle Opinion de l’institut de sondage CSA, qui réalise chaque année une étude sur la tolérance des Français pour la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH).

Depuis 2010 et le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy sur l’immigration, les Français se montrent de plus en plus intolérants. La campagne présidentielle de 2012, marquée par une « ethnicisation » du discours politique, s’inscrit dans le même registre.

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Nous dilatoires

— Par Dominique DOMIQUIN—

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Dilatoire Huile sur papier. (Détail)

 

Persistent décidément chez nous des habitudes (sinon des vices) que je ne comprendrai jamais. Je viens de lire sur le blog du « Scrutateur » un plaidoyer de M Edouard Boulogne tentant de minimiser la gravité des propos tenus par Alain Huygues Despointes dans le reportage « Les derniers maîtres de la Martinique », diffusé durant la grosse crise de 2009. Propos qui lui valent aujourd’hui de comparaître devant la justice pour incitation à la haine raciale et apologie de crimes contre l’humanité. Il n’y a pourtant pas à tergiverser. Les propos de monsieur Huygues Despointes sont racistes et sans la moindre ambiguïté.

Que dans nos familles de noirs, de blancs, d’indiens, d’asiatiques et de syro-libanais des discours et injures racistes soient régulièrement tenus sur le ton le plus badin ne fait aucun doute pour votre serviteur. Ils n’en sont pas moins, en droit positif français, condamnables lorsqu’ils sont prononcés dans la sphère publique. Faut-il donc systématiquement que la justice nous le rappelle ? Notre Histoire locale et plus largement celle de l’humanité ne nous auraient donc rien enseigné ?

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Un coup de gueule qui coûte cher!

 

Par Roland Sabra

Edito du 17/12/2009

La situation n’était pas brillante mais d’un étiage de 19% d’intention de votes en septembre 2009 on arrivait fin novembre à 32% d’intention de votes en faveur du oui. Dans le même temps le Non s’étiolait doucement en passant de 53% à 49%. La progression du oui était lente mais continue. C’est cet élan qui semble aujourd’hui brisé. Le dernier sondage LH2 dom enregistre un score de 28 % pour le Oui soit une  baisse  en valeur absolue de 4 points de % ou de 12.5% en valeur relative.  Cette baisse ne profite pas au camp du non qui stagne à 49%, incapable qu’il est lui aussi de faire campagne sur un projet, mais profite intégralement, si l’on peut dire aux indécis.. comme le suggère Rudy Rabathaly dans France-Antilles du 15-12-09 c’est très certainement le coup de gueule de M. Alfred Marie-Jeanne contre un professeur qui lui posait sereinement la question : « Pourquoi ne pouvez-vous pas rencontrer M; Letchimy pour trouver une solution à la reconstruction du lycée Schoelcher » qui a brisé ( momentanément?)

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« Les mémoires de la faim », par Edouard Glissant

 

« DES IMAGINAIRES NOUVEAUX… »

Le scandale de la faim dans le monde, et de l’irresponsabilité affichée par ceux qui en sont la cause directe, les producteurs mondiaux et leurs systèmes impitoyables de rentabilité, nous oppose la double difficulté du rassemblement des opinions éparses dans l’espace international, et des mémoires des peuples, qui se dissipent rapidement dans les exaspérations de l’actualité.

Ce qu’on a appelé les émeutes de la faim, dans les pays les plus pauvres du monde, émeutes déclenchées par les augmentations brutales des produits de consommation de base, le riz principalement, et dont une des explications les plus scandaleuses, avancée par ces mêmes producteurs, a été que « le marché donne ainsi le signal que la production agricole est insuffisante », explication outrageuse et indigne de l’humanité même la plus basse, nous devons nous avouer, quelques jours à peine après leur explosion, que l’écho s’en dissipe déjà dans les autres torrents de ce qui inlassablement court dans le monde, et que ces émeutes ne sont désormais commentées que dans les pays qui n’ont pas eu (encore) à souffrir de telles famines.

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L’aventure ambiguë d’une certaine Créolité

— par  Rafael Lucas —

« La boulimie de reconnaissance littéraire a transformé les majors créoles en apprentis sorciers, ou en apprentis quimboiseurs. Et c’est dommage. On peut regretter que les réels talents littéraires des écrivains créolistes aient été pervertis par les liaisons dangereuses avec l’idéologie. »


Le mouvement de la Créolité, popularisé en France métropolitaine par un manifeste de trois auteurs martiniquais publié en 1989 (Éloge de la Créolité) (1) et par un large succès éditorial, prétend redéfinir l’identité créole et codifier une nouvelle démarche littéraire. Or, qu’il s’agisse du contenu du manifeste ou de la stratégie pratiquée, il est facile d’observer chez les défenseurs de ce courant un ensemble confus de contradictions et de simplifications, qui est dû à au moins trois facteurs : l’obsession de la reconnaissance littéraire de la métropole française dont ils dénoncent la politique d’assimilation coloniale, l’attitude totalitaire parfaitement visible derrière le discours culturel, et une manipulation hâtive du concept de métissage, phénomène dont les Antilles représenteraient le modèle idéal… Notre propos ici n’est pas de mettre en question l’énorme travail de création et de novation de ce mouvement, mais de montrer comment la créativité des écrivains et l’élaboration de leurs œuvres ont été perverties par les diktats idéologiques et par un certain galimatias, ou « manger-cochon », théorique.

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