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La « pathologisation » du débat d’idées en Haïti selon le sociologue du PHTK Louis Naud Pierre : le dessous des cartes

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

« Pathologisation » [n.] : Fait de rendre pathologique.

« Pathologique » [adj.] : 1. Relatif à la pathologie, considéré sous l’angle de la pathologie. 2. Relatif à la maladie, qui est dû à une maladie. 3. Qui concerne des troubles, des dérèglements d’ordre psychique, qui s’écarte de la normalité. 4. Qui concerne les troubles, les états maladifs ou morbides liés à des phénomènes de société » (Ortolang, Centre national de ressources textuelles et lexicales du CNRS/Université de Nancy, France.)

Quelles sont aujourd’hui, en Haïti, les caractéristiques de certaines instances discursives du débat d’idées ? Contribuent-elles à la réflexion sur l’édification d’un État de droit au pays ? Sont-elles documentées et rassembleuses, sont-elles parfois habitées par les « interdits de parole » hérités principalement de la dictature duvaliériste et singulièrement formatées de nos jours par quelques « experts consultants » au service du cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste ? La présente « Tribune » examine, à partir de sa mise en contexte, quelques idées-force contenues dans un récent texte du sociologue Louis Naud Pierre, chercheur associé à la Chaire de recherche du Canada en politiques étrangère et de défense canadiennes de l’Université du Québec à Montréal et coordonnateur du Réseau d’études sur Haïti (RES-HA à TI), Laboratoire d’analyse des problèmes sociaux et de l’action collective, (LAPSAC), Université Bordeaux 2.

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Avignon 2022 : « Toxique », « Kan lamour èk lo azar i zoué avek », « Spectre », « Une opérette à Ravensbrück »

— Par Dominique Daeschler —

Toxique de Françoise Sagan m.e.s. Cécile Camp- adaptation Michèle Ruivo – Théâtre des lilas.
Kan lamour èk lo azar i zoué avek- Le jeu de l’amour et du hasard. Marivaux. m.e.s. et traduction en créole réunionnais Lolita Tergemina. Toma.
Spectre – chorégraphie, mes : David Milôme. Toma.
Une opérette à Ravensbrück -Germaine Tillion-m.e.s. Claudine Van Beneden- Le Chien qui fume.

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Toxique de Françoise Sagan – m.e.s. Cécile Camp- adaptation Michèle Ruivo – Théâtre des lilas.

— Par Dominique Daeschler —

La comédienne Christine Culerier, familière de l’œuvre de Sagan, s’empare de son journal écrit lorsque l’autrice est en cure de désintoxication pour une dépendance à un dérivé de la morphine administré après un grave accident de voiture.

La sobriété recherchée dans le décor ( un petit lit, une table de nuit qui croule sous les livres, une chaise) est également développée dans le jeu qui met en valeur la mise à nu d’un journal : point d’effet de voix et des déplacements de chat. La jeune Sagan se livre, avec déjà la distance de l’écrivain, avec une pointe de malice quand elle évoque la nature et sa légendaire mondanité quand elle évoque sa vie tumultueuse.

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C’est pourtant A.M.J. qui a mis fin au moratoire de Césaire

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Par sa forte personnalité et sa capacité de convaincre, au vu de la durée de son magistère et des moyens à sa disposition, Alfred Marie-Jeanne (AMJ) pouvait faire des grandes choses pour la Martinique. Parvenu au bout du chemin, cet homme de pouvoir sans partage ne transmet ni doctrine ni théorie et ne laisse ni successeur ni disciple ni, peut-être, un vrai parti politique. Je ne m’étendrai pas sur les méandres de son long parcours politique que j’ai résumé dans le livre Alfred Marie-Jeanne a bouclé sa révolution, sinon rappeler que son talent exceptionnel était d’abord au service de sa personne. Cependant les critiques négatives qui ont pu lui être faites sur son bilan politique doivent être relativisées.

Lorsqu’au début de la campagne des législatives de juin 1981, Aimé Césaire fit adopter par le PPM la suspension de la revendication autonomiste, le troisième grand moment de sa vie politique active après la départementalisation et sa démission du parti communiste, les deux seuls adversaires notoires de cette décision furent Guy Cabort-Masson et Alfred Marie-Jeanne. Le premier l’exprima dans sa « lettre à Aimé Césaire », le second par une tonitruante dénonciation qu’il formulera plus calmement à la mort de Nelson Mandela par une assertion, à mon avis discutable : « Mandela n’était pas un homme de moratoire ».

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Clavier d’un retour au pays natal. Acte 2.

Du 16 au 18 juin 2022 à Tropiques-Atrium

En décembre 2020, pour pallier l’absence du Martinique Jazz Festival, à cause des contraintes organisationnelles liées à la pandémie, Tropiques Atrium a initié ce rendez-vous autour du piano jazz créole. Une manifestation qui a connu une adhésion du public et proposé des concerts de grande qualité, avec en point d’orgue le grand retour de Chyko Jéhelmann après 10 ans de silence.
Clavier d’un retour au pays natal – Acte 2 sera la déclinaison du piano jazz par des musiciens martiniquais de la diaspora, dans leur diversité d’expressions.
Un rendez-vous intergénérationnel qui fera résonner le piano en solo, trio,quartet ou quintet. Il s’ouvre à la Guadeloupe en accueillant la benjamine Clélya Abraham. Issue d’une famille de musiciens, à moins de 30 ans elle est en pleine ascension et présentera son premier album.
Les notes de Mario Canonge ou Grégory Privat sublimeront le piano solo, nouvelle étape pour Grégory Privat avec son album Yonn qui reçoit un bel accueil.
Nous retrouverons Gilles Rosine, de retour au pays, ainsi que Frédéric Lamour, talentueux pianiste qui durant 30 ans a travaillé à New-York aux côtés d’artistes majeurs.

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L’aménagement du créole en Haïti et la stigmatisation du français : le dessous des cartes

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue

Édouard Glissant, philosophe et romancier martiniquais : « On ne peut plus écrire son paysage ni écrire sa propre langue de manière monolingue. Par conséquent, les gens qui, comme par exemple les Américains, les États-Uniens, n’imaginent pas la problématique des langues, n’imaginent même pas le monde. Certains défenseurs du créole sont complètement fermés à cette problématique. Ils veulent défendre le créole de manière monolingue, à la manière de ceux qui les ont opprimés linguistiquement. Ils héritent de ce monolinguisme sectaire et ils défendent leur langue à mon avis d’une mauvaise manière. Ma position sur la question est qu’on ne sauvera pas une langue dans un pays en laissant tomber les autres. » (Lise Gauvin : « L’imaginaire des langues – Entretien avec Édouard Glissant », revue Études françaises, 28, 2/3, 1992 – 1993, Presses de l’Université de Montréal, 1993.)

La récente cabale, sur fond de « duperie argumentative », lancée par l’un des principaux Ayatollahs du créole à l’encontre du linguiste Rochambeau Lainy est riche d’enseignements (voir mes articles « L’unilatéralisme « créoliste » sectaire et dogmatique du linguiste Michel DeGraff contesté par le linguiste Rochambeau Lainy : documents à consulter » (rezonòdwès, 14 avril 2022) et « Ayatollahs du créole : la « duperie argumentative » est un procédé toxique dans le débat sur la question linguistique haïtienne » (Le National, 21 avril 2022).

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Le Dr Hippolyte Morestin (1869-1919), chirurgien des soldats défigurés de la guerre 14-18.

— Par Xavier Chevallier, conservateur en chef des bibliothèques —

La guerre 14-18 ou la Grande Guerre fut l’une des plus grandes tragédies de l’histoire. Elle marqua à jamais le 20ème siècle et ses conséquences – bouleversements géopolitiques, démographiques, industriels, économiques, sociaux, culturels, psychologiques – sont encore perceptibles de nos jours. Ce que l’on sait moins, c’est qu’elle permit des progrès prodigieux dans la médecine, en raison des soins qu’il fallait prodiguer aux innombrables blessés. La chirurgie de guerre se spécialisa, devint plus ciblée et efficace dans la prise en charge des patients, notamment celle concernant les graves blessures au crâne, au visage et à la mâchoire. Face à cet afflux considérable et inédit de mutilés faciaux – il y en aura quinze mille rien qu’en France, on les appellera à partir de 1921 les « gueules cassées » – se créera une discipline nouvelle, la chirurgie maxillo-faciale, dont le professeur Morestin (1869-1919) sera l’un des plus brillants représentants.

Chirurgien d’une dextérité légendaire, Hippolyte Morestin s’occupera à Paris pendant plus de quatre ans avec dévouement de ces malheureux soldats aux visages ravagés par les armes modernes et destructrices du premier conflit mondial.

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Rénové, le Domaine de Fonds Saint-Jacques à Sainte-Marie se dévoilera bientôt !

Petit rappel historique : 

Le Domaine de Fonds Saint-Jacques est une ancienne Habitation-sucrerie du XVIIe siècle, une des plus anciennes de la Martinique. L’histoire de ce lieu remonte à 1658, lorsque des moines dominicains s’y établissent après que la propriétaire, Marie du Parquet, a fait don de ses terres aux religieux de l’Ordre de Saint Dominique, en récompense des services rendus lors de la guerre contre les Indiens Caraïbes. Les moines s’installent sur le site et construisent un couvent, une église et une sucrerie. Le père Labat, lors de son séjour en Martinique, administre le domaine entre 1696 et 1704… Il y perfectionne les méthodes de distillation du rhum en mettant au point un nouveau modèle d’alambic, et modernise les installations pour améliorer la qualité de la production de sucre. De l’habitation, il fait le centre industriel le plus avancé de l’île. En 1697, il participe même à la défense du territoire en dirigeant les forces locales pour repousser victorieusement une attaque anglaise… L’activité du domaine se développe au cours des décades suivantes –  en 1762, ce sont près de 500 esclaves qui y travaillent –, mais elle périclite au cours du XIXème siècle avant de cesser totalement.

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À Fort-de-France, à Tropiques Atrium : Rézistans 2021 !

Les 22 et 23 mai. Entrée libre (dans la limite des places disponibles). Billets à retirer à l’accueil partir de 16h30. 

Pour commémorer le 22 mai 1848, Tropiques Atrium Scène nationale vous invite au cycle Rézistans !

En Martinique, la nouvelle phase de déconfinement sera lancée la veille de la commémoration de l’abolition de l’esclavage !

Tropiques Atrium pourra alors vous accueillir, cher public, et nous marquerons cette date fondamentale, avec une programmation pluridisciplinaire en #Rézistans, en entrée libre (évidemment dans la limite des places disponibles et dans le respect des gestes barrière), les 22 et 23 mai !

Nous vous invitons à nos vernissages d’expositions, conférences, fresques, expressions musicales et chorégraphiques, dès le 22 mai à 15h30, et pour ceux qui ne pourront pas se déplacer, les grands évènements de la journée seront aussi visibles en live sur notre Facebook ! Comptez aussi sur nous le 23 mai.

Une plateforme digitale sera TRÈS BIENTÔT mise en ligne et complétera cette pluridisciplinarité avec des films, des modules vidéo et des références littéraires et musicales, autour de la notion de résistance.

Pour TOUT connaître de ce week-end de Rézistans, en détails, et/ou télécharger la brochure, c’est très simple !

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Sciences sociales : nouveautés du 21 avril 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Sciences sociales : noiveautés du 23 mars 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Sciences sociales : nouveautés du 31 janvier 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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« Enseigner les traites, les esclavages, les abolitions et leurs héritages »

Sous la direction de Marie-Albane de Suremain & Éric Mesnard

L’histoire des traites, des esclavages, des abolitions et de leurs héritages est trop souvent mal connue ou invisibilisée. La demande sociale est pourtant forte et de grandes enquêtes scientifiques nourrissent une recherche internationale qui éclaire les questions d’aujourd’hui, autour de la construction des identités politiques et des discriminations. Cependant, beaucoup reste à faire car les avancées de l’histoire scolaire ne sont jamais acquises.

Cet ouvrage offre un tour d’horizon international exceptionnel sur les programmes scolaires et les pratiques pédagogiques de l’école élémentaire au lycée en mettant en connexion l’Afrique, les Amériques et l’Europe. De nombreux retours d’expérience et des propositions pédagogiques pluridisciplinaires enracinées dans la recherche sont présentées. Ce livre s’adresse aux spécialistes de l’école ainsi qu’à un large public, intéressé par le croisement des regards sur les représentations de l’esclavage dans les sociétés actuelles et leurs dynamiques.

Marie-Albane de Suremain est maître de conférences en histoire à l’UPEC – INSPE de l’académie de Créteil et membre du Centre d’études en sciences sociales sur les Mondes africains, américains et asiatiques (UMR 245), Université de Paris.

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Sciences sociales : nouveautés du 6 décembre 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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« Les mille et une nuits » par la Compagnie Tabasco

Les 1001 nuitsS’inspirant d’un des contes des Mille et une Nuits, la Compagnie Tabasco nous raconte avec humour l’histoire d’une famille sur trois générations.
Dans ce spectacle éminemment visuel, les personnages sont incarnés tour à tour par les trois comédiens, des marionnettes ou des ombres.
La magie du conte réenchante notre vision de l’Orient et y rapporte imaginaire et merveilleux.
Au rythme de sonorités orientales interprétées à l’accordéon, le réel se mêle au fantastique pour créer un univers à la fois burlesque et poétique.
 » Drôle, absurde et poétique, cette adaptation est une véritable réussite !  »
– Eklektike –
+ Bande annonce : https://vimeo.com/273194899
+ Site de la compagnie : https://www.compagnietabasco.com

La presse en parle :

EKLEKTIKE :  » Drôle, absurde et poétique, cette adaptation est une véritable réussite !  »
LA CRITIQUERIE :  » Une création raffinée qui fait vivre le Moyen-Orient d’antan. »
ARTISTIKREZO :  » Le réel se mêle au fantastique pour créer un univers à la fois burlesque et poétique. »
LA GALERIE DU SPECTACLE :  » Les comédiens filent la légende, sans oublier jamais de nous dire qu’elle nous touche, nous qui sommes de l’ici et du maintenant. 

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Dominique de Villepin : « N’entre pas ici, Arthur Rimbaud »

— Par Dominique de Villepin Ancien premier ministre (2005-2007) —

Faire entrer Arthur Rimbaud et Paul Verlaine au Panthéon serait trahir ces esprits rebelles et, sous prétexte d’honorer un couple, réduire leur œuvre respective à leur passion amoureuse, s’insurge, dans une tribune au « Monde », l’ancien premier ministre.

Tribune. 

Lancée il y a peu, une pétition suggérant de transférer les dépouilles d’Arthur Rimbaud et de Paul Verlaine au Panthéon a engendré une de ces polémiques dont la France, pays éminemment littéraire, a le secret. Pour assurer le battage, les auteurs ont motivé leur supplique, présentant les deux poètes comme « les Oscar Wilde français » : le but affiché n’est pas tant de célébrer deux génies de la littérature que d’installer dans le mausolée un couple érigé au rang d’icône.

Ainsi, deux vies, deux œuvres aussi protéiformes seraient réduites à une passion amoureuse. Cette essentialisation, qui paraît reléguer la poésie au rang d’accessoire, est en soi si caricaturale qu’elle n’appelle d’autre commentaire qu’un immense éclat de rire. Elle est aussi absurde que les protestations des ligues de vertu.

Il s’est cependant trouvé, pour soutenir cette pétition, plus de cinq mille signataires dont la qualité et l’autorité obligent à la considérer non pour ce qu’elle dit, mais pour ce qu’elle est : un symptôme de la crise d’identité que traverse la France.

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Pour introduire la question de la violence

— Par Victor Martine Lina, Psychologue, Psychanalyste, Docteur en psychologie —

La signification du mot violence pour décrire une situation, un phénomène, parait si évidente qu’elle est rarement définie par celui qui l’emploie.

Aussi l’emploie-t-on selon plusieurs acceptions sans que chacun n’appréhende toujours les nuances ou les différences de signification qui séparent des expressions utilisant le même signifiant violence.

Qui n’a entendu parler de violence urbaine, de violence d’un cyclone, de violence domestique, de violence des images, de violence faite aux femmes, de violence des jeunes, de violence policière, de violence sexuelle, de violence au travail, de violence verbale, etc. ?

Violence subie ou violence agie

On distingue avec plus ou moins de clarté, la violence subie et la violence agie.

Ainsi se place-t-on

  • soit du côté sinistré, du côté patient, du lieu dévasté ou de la personne frappée. De cette place émerge la notion de victime.
  • soit du côté de l’agent, du commissionnaire, de l’être ou du phénomène à qui on attribue la production de la violence. De cette autre place émerge la notion d’auteur.

Mais cette frontière n’est pas toujours aisée à établir notamment quand on vient à introduire l’idée d’une violence invisible face à une violence manifeste.

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D’accord on déboulonne, oui mais et après ?

— Par Danik I. Zandwonis —
Le grand déboulonnage qui a débuté a ouvert un débat sur le statut des statues qui depuis des décennies font partie de « notre « environnement colonial. J’ai presque envie de dire qu’on s’est « habitué » à vivre avec et que leur disparition ne change pas grand-chose à l’ordre colonial.

Bien entendu, quand leur idole est mise à mal, ceux et celles qui ont décidé de vouer un culte ad vitam eternam à Schœlcher, expriment avec force leur colère. Car pour eux Victor Schœlcher a été l’illustre « libérateur » des nègres réduits en esclavage, oubliant que c’est ce même Schœlcher qui organisa le dédommagement financier des esclavagistes au lendemain du décret d’abolition.

Nos schoelchéristes en colère et nostalgiques, préfèrent oublier la face cachée du pseudo « libérateur ».

Mais le déboulonnage de Schœlcher est en somme toute un mouvement très épidermique voire cosmétique qui a vu le jour avant le meurtre de George Floyd et s’est amplifié ensuite.
Peu après les colonisés de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane se sont souvenus, qu’il existait des monuments emblématiques de la période coloniale.

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Cénacle de Fort-de-France : De la nécessaire rigueur des débats sur les statues

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Que les questions que posent le choix des statues à supprimer ou à ériger soit mises en débat relève de l’élémentaire exigence. On peut craindre cependant que la pression des évènements et la précipitation induite ne viennent altérer l’objectivité du débat et ne conduisent à une grande confusion. En l’espèce tout peut porter à controverse, même le nom du lieu où se déroulent en ce moment ces débats, le Kiosque Guédon. Lorsque ceux-ci mettent en scène des historiens il paraît souhaitable qu’ils s’expriment sur des faits, selon la méthode scientifique, avant d’en arriver aux conclusions. Une telle démarche est de nature à apaiser les passions dans un auditoire chauffé par une actualité puissamment orientée, surtout par les réseaux sociaux.

Myriam Cottias qui a rappelé avec justesse qui était Victor Schoelcher s’est, en revanche, laissée abuser par une fausse information. Est-ce dû à cette inclination dans l’écriture de l’histoire martiniquaise, à faire la part belle aux politiques ? Ce mercredi, devant un auditoire qui en redemandait, elle a fait crédit à Aimé Césaire d’avoir prolongé le geste iconoclaste subi par la statue de Joséphine de Beauharnais.

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Sciences sociales : nouveautés du 19 juillet 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Pour refonder le service public hospitalier

— Par Les invités de Mediapart —

Au moment où le « Ségur de la santé » s’achève, cinq collectifs se sont associés pour lancer un appel à la tenue d’un « Atelier de travail et de réflexion démocratique et populaire » pour la refondation du service public hospitalier. Chercheurs en science sociale et soignants s’unissent pour réinvestir les collectifs de soin et inventer une « gouvernance » démocratique.

Au moment où le « Ségur de la santé » s’achève sur une note amère et qu’il laisse sans réponses des questions essentielles sur le devenir du service public hospitalier, cinq collectifs se sont associés pour lancer un appel à la tenue d’un « Atelier de travail et de réflexion démocratique et populaire » pour la refondation du service public hospitalier. A l’origine de cet appel : le Collectif Inter-Hôpitaux, les Economistes Atterrés, le Collectif Inter-Urgences, le Printemps de la Psychiatrie et les Ateliers Travail et Démocratie  entendent s’atteler  à recueillir la parole de celles et ceux qui ont traversé la crise sanitaire, soignants comme soignés, et à travailler à la fois à concevoir et conforter des collectifs de soin plus autonomes et à œuvrer pour la mise en place d’une  autre gouvernance de l’hôpital public. 

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Systémique

Contribution au débat sur l’histoire martiniquaise

— Par Ali Babar Kenjah —

La controverse qui accompagne salutairement le déchoukaj organisé le 22 mé dernier par les résistants radicaux RVN, a pour mérite d’ouvrir spectaculairement un nouveau champ de confrontation où chacun est sommé d’argumenter sa position, révélant ainsi les divergences d’approches et les perspectives opposées des uns et des autres. Par un réflexe corporatiste, de nombreux spécialistes des questions historiques ont préféré ignorer la légitimité de ces analyses alternatives pour porter la critique sur ce qu’il considère comme un anachronisme, tout à la défense de la pensée académique qui a soutenu le culte du Libérateur. Culte de la personnalité au service d’une entreprise d’aliénation. Cette posture défensive, le plus souvent arc-boutée à une pratique datée et obsolète de l’histoire, pose de nombreuses questions quant à la bulle de confort intellectuel qui provincialise et ringardise la connaissance du passé de nos sociétés. A mes yeux les tenants de l’historiographie académique martiniquaise pâtissent de quatre tares invalidantes, toutes liées à une approche formatée de leur discipline. Approche que je qualifie d’historicisme et qui privilégie une suite séquentielle de conjonctures au détriment d’une compréhension globale de l’histoire longue.

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Sciences sociales : nouveautés du 14 juin 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Littératures : nouveautés du 14 juin 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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La Martinique, malade de sa colonialité et de sa structure gérontocratique

— Par Isis Labeau-Caberia —

Les réactions extrêmement critiques qui ont déferlé suite au déboulonnement des statues de Victor Schœlcher sont symptomatiques de deux maux qui gangrènent la société martiniquaise : d’une part, son inertie face à un héritage colonial encore vivace ; d’autre part, le fossé grandissant entre une société vieillissante et embourgeoisée et sa jeunesse réclamant le changement social.
Le 22 mai 2020, de jeunes militant.es martiniquais.es procédaient au déboulonnement de deux statues de Victor Schœlcher, s’attaquant ainsi aux représentations de celui qui, depuis la IIe République, a été systématiquement érigé en symbole paternaliste de la « générosité » de l’État français à l’égard des esclaves de ses colonies. En choisissant cette date hautement symbolique du 22 mai — jour de commémoration du soulèvement servile qui, le 23 mai 1848, contraignit le gouverneur local à proclamer l’abolition immédiate de l’esclavage sur l’île et ce, avant même l’entrée en vigueur du décret d’abolition adopté le 27 avril à Paris — ces militant.es envoyaient un message fort : il s’agissait de dénoncer le récit colonial et assimilationiste d’une abolition « par le haut », un récit répété ad nauseam depuis 1848 et qui continue à ce jour à occuper une place centrale (voire exclusive) dans le champ de la mémoire officielle de l’esclavage, au détriment de la longue histoire des luttes serviles.

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Gouvernement d’union nationale ? Les gesticulations pathétiques du « monde d’avant »

— Par Francis Daspe —

Secrétaire général de l’AGAUREPS-Prométhée, initiateur des « Assises itinérantes de la Table renversée » et auteur de La Révolution citoyenne au cœur (Editions Eric Jamet, 2017). Il est par ailleurs impliqué dans la France insoumise.

Pour Francis Daspe, nous n’avons pas besoin d’un gouvernement d’union nationale, mais de nouvelles idées, pour sortir de la crise.

La crise sanitaire du Covid-19 fait resurgir un vieux serpent de mer de la vie politique française, la possibilité d’un gouvernement d’union nationale. Il est vrai que l’heure est grave, le Président Macron n’ayant-il pas déclaré l’état de guerre ? Un gouvernement d’union nationale, certes, mais pourquoi et pour quoi ?

La référence peut être faite avec la Sainte-Alliance de 1815 signée par les monarchies victorieuses de la France napoléonienne

Certainement pour tenter de faire oublier les errements d’une gestion aléatoire de la crise. Sûrement pour s’évertuer à trouver des solutions enfin efficaces à une situation de plus en plus pesante. Sans aucun doute également pour resserrer en interne ses propres rangs. Mais n’est-on pas en droit de se poser la question de quels rangs il peut bien s’agir ?

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