Lettre aux candidats aux élections européennes de 2019
— Par Emmanuel Argo(*), Lucien Cidalise Montaise(**), Victor Truxillo(***) —
Attaquée de l’extérieur comme à l’intérieur de son propre espace, l’Union Européenne s’affaiblira sans remise en question et adaptation aux défis actuels, d’autant que, de sa vocation fédératrice initiale, elle est devenue, pour beaucoup, à la fois une banque sélective, un arbitre, un censeur, un bouc émissaire voire une chimère.
Accusée de gestion opaque, de complicité avec les lobbies, imposant des règles de concurrence qui affaiblissent ses membres, se mêlant de tout, s’immisçant partout, il semble que le projet d’unir des nations autrefois ennemies ait laissé place à un système déconnecté des peuples, une machine qui divise face aux enjeux : climatiques, économiques, technologiques, sociaux, culturels et politiques annoncés. Parions à regret que, lors des élections prochaines, l’absentéisme l’emportera et les ententes politiques de circonstance n’y changeront rien.
Dans ses velléités de diriger l’Europe, Emmanuel Macron, qui sent le vent venir, anticipe le sujet pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être. Ceci, d’autant que la crise des gilets jaunes en France est aussi celle d’une société européenne en revendication.