157 search results for "La nuit caribéenne"

Gwladys Gambie, Cicatrices incandescentes

— Par Matilde dos Santos  Historienne, critique d’art et curateur indépendant —-

CATAPULT – Résidence d’artiste à la maison – visites virtuelles d’atelier

Au mois d’août 2020 Fresh Milk (Barbade) et Kingston Creative (Jamaïque), avec l’appui de l’American Friends of Jamaica (États-Unis), ont lancé CATAPULT | A Caribbean Art Grant, un programme qui, à travers six initiatives, a fourni directement, pendant cinq mois, un soutien financier à plus de 1000 artistes et créatifs de la Caraïbe, touchés par la pandémie. Une de ces initiatives était la résidence d’artiste à la maison (Stay Home Artist Residency – SHAR). Vingt-quatre artistes ont été sélectionnés et les résidences ont été échelonnées en trois groupes du 21 septembre au 11 décembre. J’ai été ravie de faire partie des curateurs-visitant et c’est un plaisir de partager avec vous ces rencontres.

Glwadys Gambie, artiste de Martinique a été sélectionnée pour les résidences à la maison, j’ai donc pu, entre un confinement et l’autre, visiter son atelier en présentiel.

Gwladys est née à Fort de France en 1988 . Après des études de lettres et sciences de l’éducation, elle entre au Campus Caribéen des Arts, et obtient son DNSEP (Master) en Arts visuels en 2014.

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Marvin Fabien, capteur et passeur d’énergie

Texte de Dominique Berthet, prononcé le 15 décembre 2020 lors de la présentation de l’exposition de Marvin Fabien, « Caribbean bodies: of shining fragments », à la galerie la Véranda, Tropiques Atrium, Fort-de-France. Marvin Fabien est décédé le 26 novembre 2020 dans sa 42e année, après avoir supervisé à distance chaque étape de l’installation de cette exposition.

Marvin Fabien est un artiste multimédia : peintre, musicien, compositeur, vidéaste, performeur. Il hybride les techniques et les médiums, il transgresse joyeusement les codes, les normes et les limites des domaines artistiques. Il pratique la peinture, le dessin, le collage, le son, la vidéo, la performance, autant de techniques et de médiums qu’il convoque et parfois associe dans des réalisations souvent insolites. Cet artiste s’inscrit bien dans l’art de son temps, un art qualifié de contemporain qui a précisément souvent recours aux mélanges, aux associations, aux hybridations, aux connexions, aux combinaisons.
Tout artiste est habité par une ou plusieurs préoccupations auxquelles il donne forme. Dans le cas de Marvin Fabien, il s’agit certes d’une forme plastique, mais aussi d’une forme sonore. Le son est en effet l’un de ses médiums favoris, qui lui permet de créer des ambiances et des univers (sonores) particuliers.

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Concert jazz offert en ligne : Grégory Privat

Grégory Privat et Kadans Caraïbe vous invitent à un concert en ligne gratuit le samedi 21 novembre 2020 à 20h00. Soit 15 heures à la Martinique !

Infos pratiques : Lieu : sur Instagram ou Facebook / Tarif : gratuit / Apéro autorisé

La culture – et en particulier le spectacle vivant – souffre de la situation sanitaire. Résistons ensemble pour soutenir les artistes ! L’équipe de l’association « Mamanthé » a souhaité vous proposer la 8ème édition du « Festival Kadans Caraïbe » en version numérique plutôt que de l’annuler totalement. Le premier concert aura lieu ce samedi 21 novembre avec Grégory Privat, un artiste grandiose et généreux qui a illuminé plusieurs de nos soirées depuis le premier confinement, en nous offrant des concerts depuis son salon.

Présentation sur Facebook

Né en Martinique, Grégory Privat est le fils du pianiste José Privat, connu pour sa participation au groupe antillais Malavoi. Il pratique le piano depuis l’âge de six ans, avec d’abord un apprentissage classique de dix ans avant de se tourner vers le jazz et les techniques d’improvisation. Étudiant en école d’ingénieurs à Toulouse, il joue le soir dans les clubs de la ville.

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Le système éducatif haïtien : réforme ou mirage ?

Le système éducatif haïtien entre l’École fondamentale et l’enseignement secondaire rénové : réforme ou mirage ?

—Par Fortenel THELUSMA, enseignant-chercheur, linguiste et didacticien du français langue étrangère (FLE) —

L’école fondamentale et l’enseignement secondaire : brève présentation

Le système éducatif haïtien actuellement comprend l’enseignement fondamental divisé en trois cycles, d’une durée de neuf ans, le secondaire rénové totalisant quatre années (secondaire I, secondaire II, secondaire III et secondaire IV) et l’enseignement de niveau supérieur. Née de la réforme Bernard de 1979, l’Ecole fondamentale remplace l’école primaire et les trois premières années des lycées et collèges. Selon le livret vert de la réforme (p.27), « l’Ecole Fondamentale a pour vocation essentielle de promouvoir une formation générale […] qui doit conduire le maximum d’enfants à un niveau de connaissances générales et d’initiation aux techniques, indispensables à leur accession aux établissements de niveau secondaire ou à un processus de production ».

Les caractéristiques de l’Ecole Fondamentale, selon ce document, sont les suivantes :

– Homogénéité : programmes successifs se développant suivant un tronc commun de formation de base approfondie pour tous les élèves.

– Flexibilité : Bifurcations possibles à la fin de chacun des cycles successifs vers des formations préprofessionnelles ou professionnelles et réinsertion possible au début de ces mêmes cycles.

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Voyager sur « Le Tapis Volant » de Colette Césaire

Chaque dimanche, depuis le 9 août, Colette Césaire nous propose une émission audionumérique, qu’elle a imaginée et qu’elle réalise sur sa chaîne YouTube. Dans la bande-annonce, elle nous dit avoir voulu « une série de lectures bienfaisantes, un moment d’écoute, d’évasion littéraire et poétique ». Se référant au poème « Élévation » de Baudelaire — Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides / Va te purifier dans l’air supérieur / Et bois, comme une pure et divine liqueur, / Le feu clair qui remplit les espaces limpides — elle choisit de baptiser cette série d’un beau nom qui fait rêver, évocateur de contes d’Orient et de Mille et une Nuits, « Le Tapis Volant ». Car dit-elle, « quoi de meilleur qu’un tapis volant pour explorer les espaces limpides (…) Sur mon tapis volant, nous voyagerons de texte en texte et respirerons un air neuf qui, je l’espère, vous enchantera le cœur et l’esprit pour des lendemains meilleurs ».

Colette Césaire est née et vit à la Martinique. Elle est professeur certifiée de lettres modernes, conférencière, artiste et spécialiste de l’œuvre d’Aimé Césaire, dont elle explore, depuis plusieurs années, les multiples dimensions.

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Transmettre et Être : Fabriquer le sujet, pérenniser la société

Numéro coordonné par Max Bélaise

«En Occident comme dans toutes les civilisations, l’homme doit naître une seconde fois – naître à ce qui le dépasse, lui et ses parents». Cette pensée de Pierre Legendre est intéressante pour l’ambition que se donne ce numéro d’Archipélies: réfléchir à la question de la transmission. Elle n’est pas que théorique et ne doit pas faire l’objet que de l’attention de théoriciens des sciences humaines.
Loin s’en faut. Des artistes, des éducateurs, des politiques s’en préoccupent. Ils sont particulièrement soucieux du délitement culturel que l’absence de transmission peut provoquer. Dans ce numéro, l’intérêt des contributeurs porte sur l’un des corollaires de cet acte de transmettre: instituer le sujet dans cette «liquidité culturelle» créole. Comment transmettre des savoirs, des connaissances, afin que cet héritier du traumatisme de la violence esclavagiste soit ce sujet résilient qui résiste contre tout ce qui peut menacer sa condition d’être libre, autonome et pensant? Une ambition qui nous semble avoir toujours été portée par les clercs de ces territoires.

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Mort de Jacques Coursil, jazzman génial et figure méconnue de la modernité noire

Trompettiste de génie, chercheur en mathématiques et en philosophie et ami d’Édouard Glissant, le Martiniquais né à Paris s’est éteint à l’âge de 82 ans.

Jacques Coursil (1938, Paris – 26 juin 2020, Plombières) est un professeur de linguistique, sémioticien, chercheur en philosophie des mathématiques, compositeur et musicien français de jazz. Son instrument de prédilection est la trompette.
Biographie
Né de parents martiniquais, Jacques Coursil écoute beaucoup de jazz durant son enfance. Son père est membre du Parti communiste français de 1921 à 1965, il se passionne pour le mouvement ouvrier, la lutte anticolonialiste et la poésie.

En 1958, pendant la guerre d’Algérie Jacques Coursil part pour la Mauritanie puis au Sénégal à Dakar où il est accueilli par l’entourage de Léopold Sédar Senghor et séjourne pendant trois ans. Il s’intéresse aux indépendances des anciennes colonies françaises. De retour en France, il étudie la musique (notamment la trompette), les lettres et les mathématiques5. En 1965, il apprend que Malcolm X a été assassiné et part pour les États-Unis. De 1965 à 1975, il est musicien de jazz, à New York. C’est une époque mouvementée socialement, où l’avènement du free jazz côtoie les happenings en art et les mouvements hippies.

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Unilatéralisme créole ou aménagement simultané du français et du créole en Haïti ?

Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

Un choix de société et un choix politique

Au moment où nous rédigeons cet article, la pandémie du Covid 19 continue de se répandre à travers le monde avec son cortège mortifère de décès et de personnes infectées. Cette pandémie inédite oblige les États à prendre des mesures de protection des populations et le confinement préventif est de rigueur dans de nombreux pays. Le Covid 19 est déjà présent en Haïti et plusieurs spécialistes de santé publique estiment qu’il y fera de nombreuses victimes en raison principalement des lourdes défaillances des structures sanitaires du pays. Les écoles et universités sont fermées ainsi que divers centres d’apprentissage technique, tandis que des associations de journalistes souhaitent un confinement général, d’au moins 14 jours, face à la pandémie de Covid-19 au pays (AlterPresse, 1er avril 2020). En Haïti, cette situation génère de l’anxiété, de la peur, et elle n’est guère propice à la réflexion sur des sujets de société aussi prégnants que l’éducation, les droits humains et la liberté de parole. Faut-il dès lors se laisser emporter par une certaine paralysie et s’interdire de réfléchir, individuellement et collectivement, aux solutions à apporter aux nombreuses urgences du pays ?

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« Pensée politique » par Roland Tell

Pensée Politique n°20

Ultime et dernier texte de « Pensée Politique », pour retrouver, dans la conscience collective des Martiniquais, la nouvelle éclosion de L’Antillanité, dans la fraîcheur unique du temps présent, et dans l’atmosphère maternelle du renouveau culturel.
Certes, retour nécessaire à l’antillanité, comme à une oeuvre humaine à réaliser enfin, après tous les paradoxes déjà mentionnés de la vie politique d’autrefois. En effet, par vouloir de dépassement, ou volonté de puissance politique, par ivresse révolutionnaire aussi, la négritude s’est longtemps trouvée être la valeur prépondérante, pour frapper les esprits, pour subjuguer le peuple. On l’a vu : écrits et discours ont appris à celui-ci l’art d’avaler le mot, certes, à l’époque, trop dur pour sa denture, en des temps, pourtant dits de l’Assimilation, dont la contingence politique demeurait hors de portée, hors de prise. Pourtant, au coeur même de la vie antillaise, se trouvait l’espérance la plus proche, la forme d’existentialisme philosophique et politique la plus vive, susceptible de dégager nos significations, et nos valeurs réelles de peuples, donc celles de l’antillanité.
Par ses aspirations, ses capacités, par l’appel obscur de sa destinée à devenir monde intermédiaire, et communauté d’existence, pour la vie commune de tous les Antillais, de nombreux citoyens l’appelaient déjà de leurs voeux, certes, pour donner sens à leur condition bâtarde d’alors, entre assimilation et négritude, mais surtout pour entraîner l’histoire antillaise à son véritable accomplissement.

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L’éphéméride du 26 novembre

Le 26 novembre 2014 le Gwoka est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Le gwoka (ou gwo ka) est un genre musical de la Guadeloupe. Il est principalement joué avec des tambours appelés « ka », famille d’instruments de percussion. Les autres instruments sont le chacha (une sorte de maraca) et le tibwa (instrument formé de deux baguettes de bois qu’on frappe sur l’arrière d’un tambour ou sur un morceau de bambou)1, qui lui, ne fait pas partie du gwoka guadeloupéen mais du bèlè martiniquais. Le gwoka authentique, pratiqué en Guadeloupe, est joué sans les baguettes de bois pour frapper à l’arrière du tambour ou du bambou .

Les différentes tailles des tambours établissent la base. Le plus grand : le boula joue le rythme central et le plus petit : le marqueur (ou makè) marque la mélodie et interagit avec les danseurs, le chanteur et les chœurs; ces derniers sont repris généralement par les spectateurs lors de prestations en public.

Les chants du gwoka sont généralement gutturaux, nasaux et rugueux, bien qu’ils puissent également être lumineux et lisses. Ils peuvent être accompagnés d’harmonies croissantes et de mélodies relativement complexes.

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Six pièces antillaises présentées au Centre Cuny Martin E. Segal à New-York

Les 2 & 3 décembre 2019

Project Act / New-York

Actions Caribéennes Théâtrales (ACT) propose un dialogue culturel entre les États-Unis et la Caraïbe francophone. ACT vise à sensibiliser et à faire connaître le Théâtre caribéen francophone au moyen de traductions en anglais, de publications et de lectures sur scène.

En explorant la passion et le désir, l’expérience collective des traumatismes et des pertes après une catastrophe naturelle, en dénonçant les violences sociales, raciales et sexuelles, en mettant en scène une vie dramatique et en menant une enquête sur le crime, les dramaturges des Caraïbes nous permettent de voir le multiple et imprévisible de Glissant «Chaos-Monde ». Engagés dans un mélange créatif et innovant de langues (français et créole), ils revendiquent un théâtre politiquement engagé tout en renouvelant l’esthétique dramatique.

Les six pièces sélectionnées seront présentées à New York au Centre Martin E. Segal Theatre, traduites en anglais et publiées dans une anthologie par le Centre Segal à l’automne 2019.

Textes sélectionnés :

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Mais qu’est-ce que c’est donc un Noir?

Essai psychanalytique sur les conséquences de la colonisation des Antilles, par Jeanne Wiltord

Introduction

« Les sociétés antillaises sont un cas hautement révélateur de structures et de processus qui font aussi loi ailleurs… Possibilité étant ici octroyée de les saisir sous des dehors plus manifestes. »

J.-L. Jamard(2)

Cet ouvrage tente d’éclairer la complexité des questions subjectives que peuvent poser les conditions symboliques du rapport à la jouissance pour des femmes et pour des hommes dont les histoires singulières sont inscrites dans l’histoire coloniale inédite qui a structuré les sociétés de la Martinique et de Ia Guadeloupe. Ces questions me sont venues à partir de ma pratique de la psychanalyse.

Un embarras à parler créole

L’usage quasi exclusif de la langue française et l’embarras à parler créole au cours de leur psychanalyse – même pour des patient(e)s créolophones dans leurs familles – m’ont amenée à préciser certaines questions.

Pour la psychanalyse, l’angoisse manifeste le surgissement d’un danger au niveau subjectif. Que vient manifester l’embarras – « sorte de forme légère de l’angoisse »(3)– quand il s’agit pour des patient(e.s)

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Parutions : nouveautés du 22 septembre 2019

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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La population martiniquaise laissée sans protection.

— Par Pierre Alex Marie-Anne —
L’actualité quotidienne est désormais marquée par l’annonce de faits divers sanglants et de rixes meurtrières dont le dénominateur commun est l’usage irraisonné des armes à feu; l’espace martiniquais est devenu scène de western où se joue régulièrement” règlement de comptes à ok corral”.
Un premier constat : les opérations “déposez les armes “,qui ne touchent que les citoyens honnêtes, restent inopérantes pour combattre ce véritable fléau.
Deuxième constat: à l’évidence ce n’est ni par le Port ni par l’Aéroport, sous surveillance constante , qu’elles sont introduites dans l’île.
Quant à l’analyse des causes de ce phénomène , les avis divergent: pour certains son origine socio-économique, ne fait pas de doute ,il s’agirait des conséquences prévisibles de la marginalisation progressive de larges couches de la population , vouées à la précarité et à l’extrême pauvreté avec comme corollaire le développement de la violence et de la délinquance.
Pour d’autres , l’explication principale ,de nature philosophique, tient à la dérive de nos sociétés modernes dites” libérées “ où la soif de jouissance et le culte absolu de l’argent-roi , ont pris le pas sur toute autre considération, réduisant à néant la notion de responsabilité individuelle ou collective ; à cet égard, ils pointent du doigt les coups redoublés portés aux traditionnelles structures d’encadrement qui garantissaient ,vaille que vaille ,un certain “ vivre ensemble” ( la famille ,la morale ,la religion,l’éducation parentale ou même le service militaire); il y aurait donc urgence à stopper cette course à l’auto-destruction sociétale et à entreprendre la déconstruction de ce modèle de “bad boy”, propagé complaisamment par des médias en mal d’audience.

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La population martiniquaise laissée sans protection.

— Par Pierre Alex Marie-Anne —
L’ actualité quotidienne est désormais marquée par l’annonce de faits divers sanglants et de rixes meurtrières dont le dénominateur commun est l’usage irraisonné des armes à feu; l’espace martiniquais est devenu scène de western où se joue régulièrement” règlement de comptes à ok corral”.
Un premier constat : les opérations “déposez les armes “,qui ne touchent que les citoyens honnêtes, restent inopérantes pour combattre ce véritable fléau.
Deuxième constat: à l’évidence ce n’est ni par le Port ni par l’Aéroport, sous surveillance constante , qu’elles sont introduites dans l’île.
Quant à l’analyse des causes de ce phénomène , les avis divergent: pour certains son origine socio-économique, ne fait pas de doute ,il s’agirait des conéquences prévisibles de la marginalisation progressive de larges couches de la population , vouées à la précarité et à l’extrême pauvreté avec comme corollaire le développement de la violence et de la délinquance.
Pour d’autres , l’explication principale ,de nature philosophique, tient à la dérive de nos sociétés modernes dites” libérées “ où la soif de jouissance et le culte absolu de l’argent-roi , ont pris le pas sur toute autre considération, réduisant à néant la notion de responsabilté individuelle ou collective ;
à cet égard, ils pointent du doigt les coups redoublés portés aux traditionnelles structures d’encadrement qui garantissaient ,vaille que vaille ,un certain “ vivre ensemble” ( la famille ,la morale ,la religion,l’éducation parentale ou même le service militaire); il y aurait donc urgence à stopper cette course à l’auto-destruction sociétale et à entreprendre la déconstruction de ce modèle de “bad boy”, propagé complaisemment par des médias en mal d’audience.

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Le Biguine Jazz Festival 2019

Du 9 au 15 août 2019 en Martinique

— Présentation par Christian Boutant, directeur du festival —

L’équipe du Biguine Jazz Festival est une fois de plus très heureuse de proposer une programmation innovante portée par la volonté de vous faire vivre et partager des moments exceptionnels de grandes musiques.

Voir le programme ci-après

Cette 17e édition va donc confirmer les valeurs qui ont fait notre succès sans cesse croissant durant ces dernières années.Biguine Jazz est le premier festival consacré prioritairement à ce qu’il est convenu de découvrir sous les vocables jazz créole ou de jazz afro-caribéen.

Ainsi tout en étant ouvert à la grande famille du jazz international, notre festival constitue une scène, un espace d’un jazz nouveau, enraciné dans des expressions rythmiques et culturelles issues du métissage.

Entre enracinement et universel, les artistes de cette édition 2019, majoritairement issus des espaces créolophones et caribéens, vous proposeront des voyages musicaux exaltants et des performances scéniques époustouflantes.

Venez rencontrer des artistes de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Réunion, de Trinidad, de l’Afrique et des Etats-Unis!Cette 17e edition est encore plus que les autres l’occasion pour tous de provoquer la « rencontre » avec des univers musicaux foisonnants pour les initiés et contagieux pour les néophytes !

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De Mademoiselle Julie de Strinberg à Manmzèl Julie de Jean Durosier Desrivieres par la C° Île Aimée

— Par Annick Justin-Joseph —

En dominante, la signature au sol d’un jeu de papier – damier que l’on retrouve par ailleurs finement miniaturisé, et déjouant l’ordinaire d’une table de cuisine ou de petits bancs créoles…
Le ton est donné d’un espace fortement codé, pour une nuit de la St Jean où, dans la cuisine de la propriété du Vénérable Maître Auguste, trois personnages nous feront vivre, sur fond d’attraction – répulsion, le décalage induit par leurs positions respectives, ce, jusqu’à un tragique dénouement.
Elle, Julie, la patronne, jeune mulâtresse et dominatrice des plus folles, sous l’emprise de l’ivresse et du désir, s’ingénie à posséder son major d’homme, Jean, lui – même fiancé à Christine, employée aux cuisines. L’autorité voire l’audace crue, le cynisme… mais aussi la musicalité de certain parler, font écho sur scène à un jeu très physique des acteurs, dans ce huis clos que régissent dans leur saveur érotique, tant la fascination que l’évitement, ou alors l’intrusion brutale d’effets de bascule…

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Activités culturelles haïtiennes en France : semaine du 28 mai 2019

Pour recevoir ces informations hebdomadaires, il suffit d’envoyer un mail à serviceculturel.haïti.fr@gmail.comi

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Mon week-end caribéen

— par Janine Bailly —

Les îles ne sont pas ce qu’on pourrait être tenté de croire en regardant déferler aux débarcadères les touristes que vomissent par milliers les ventres de gigantesques paquebots. S’il est vrai qu’il y a comme le dit la chanson, « le ciel, le soleil et la mer », que la luxuriance de la nature, la beauté des plages et des jardins tropicaux, la chaleur du rhum sur les habitations ont des attraits incontestables, il est loisible à chacun de trouver à la Martinique d’autres occupations conformes à d’autres goûts. Ce week-end, outre qu’il était celui de « La nuit européenne des Musées », s’est montré si riche en propositions singulières qu’il fallut bien faire un choix.

« Manmzèl Julie » :

Vendredi soir, au Centre culturel de Basse-Gondeau, séance de rattrapage pour ceux qui n’avaient pu voir « Manmzèl Julie » en juin dernier. La pièce est une « variation caribéenne » à partir de l’œuvre de Strindberg, variation imaginée par Jean-Durosier Desrivières et mise en scène par Hervé Deluge, qui y tient aussi le rôle de Monsieur Jean. Trois personnages dans le huis-clos nocturne d’une cuisine, sur l’habitation du « Vénérable », Monsieur Auguste, qu’on ne verra pas mais qui est là, présence en creux qui conditionne, qu’ils en soient ou non conscients, les comportements de Jean son majordome, de Kristin sa cuisinière, et de celle qui croyant être la maîtresse du jeu se piègera à ses propres filets, sa fille Manmzèl Julie.

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« Manmzèl Julie »

Le 19 mai 2019 au Lorrain

Le Lorrain accueille la pièce de théâtre Manmzèl Julie , variation caribéenne d’après l’œuvre de Strindberg par Jean-Durosier DESRIVIÈRES le 19 mai à 16h au Centre culturel du Lorrain

Lire la critique de Madinin’Art :« Manmzèl Julie » de Durosier Desrivières, m.e.s. Deluge — Par Roland Sabra —

SYNOPSIS :
Dans un coin de la Caraibe, c’est la nuit de la Saint-Jean, la fête des innocents, qui correspond sans doute à une autre fête. La cuisine de la propriété du Vénérable Maître Auguste se transforme, au cours de cette nuit, en une scène où se déroule de multiples jeux de manipulation avec un trio infernal : Julie, jeune mulâtresse, la fille du Maître, qui s’encanaille avec ses domestiques, notamment Jean, le major d’homme nègre, très ambitieux, plus aristocrate que sa jeune maîtresse qui cherche à le séduire Christine, la cuisinière, la négresse, fiancée de Jean, qui se débat dans les mailles du mysticisme et du bovarysme ambiants, et des intrigues amoureuses entre son fiancé et Manmzèl Julie. L’alcool, la musique, la danse, les faux rires, des « mauvais airs, des esprits vaudous et des maladresses réunis, semblent créer une atmosphère propice à une tragédie qu’aucun des protagonistes ne voient venir..

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Parutions : nouveautés du 28 avril 2019

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux xviie – xviiie siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

 L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés

 

HENRI FAYOL, UN PATRON FRANÇAIS

Jean-Louis Peaucelle, Cameron Guthrie
De 1888 à 1918, Henri Fayol dirigea 10 000 personnes dans une entreprise minière et sidérurgique.

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La rénovation du système politique de la Martinique…

— Par Roland Tell —

Existe-t-il un système politique martiniquais ? Certes non, puisque celui-ci prend place dans un ensemble français et européen, qui le déborde, de toutes parts, par des traits spécifiques, depuis l’héritage post-esclavagiste. Aujourd’hui, en dépit de la décentralisation, affichée en Collectivité Territoriale, il y a persistance du centralisme rationaliste, et même du centralisme politique, qui se manifestent, l’un et l’autre, par le rejet des autres forces idéologiques, pouvant prétendre à une organisation à base étatique, par l’autonomie, ou par l’indépendance.
La hiérarchie politique unique, par exemple du préfet de région, apparaît toujours comme une protection pour les citoyens martiniquais, et comme la garantie du maintien des normes communes, s’agissant des institutions. Donc, la hiérarchie d’Etat semble écarter, à coup sûr, les aventures de non-dépendance ! C’est ainsi que les structures de participation interne, telle que la CTM, en son fonctionnement ordinaire, apparaissent aujourd’hui comme des régressions, par rapport à la décentralisation, dont on fait naïvement étalage.
En effet, le pluralisme idéologique et doctrinal du « Tout Etat » continue de se manifester (cf. les grêves récentes dans le transport ), même chez les indépendantistes, pour tous problèmes administratifs, paraissant insolubles à nos gouvernants locaux.

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Aléas climatiques : plus d’un an après l’ouragan Maria, les oubliés de la Dominique

— Par Rémi Barroux —

[…]Entre océan Atlantique et mer des Caraïbes, la petite île de la Dominique est en première ligne des offensives des ouragans et des tempêtes tropicales. Alors que 196 États étaient réunis jusqu’au 15 décembre à Katowice (Pologne) pour la conférence mondiale sur le climat (COP24) afin de tenter de juguler le réchauffement planétaire qui démultiplie les aléas climatiques, la voix des populations victimes peine à se faire entendre.

Régulièrement, les 73 500 habitants de l’île voient pourtant leurs habitats et leur patrimoine naturel détruits, des dizaines de vies emportées. Le paysage reste marqué par le passage de l’ouragan Maria qui avait soufflé dans la nuit du 18 au 19 septembre 2017, ses vents soufflant à plus de 320 km/h dévastant la Dominique à plus de 70 %, et faisant 67 morts ou disparus. En 2015 déjà, la tempête Erika avait fait 31 morts et des dizaines de disparus ; en 1979, le passage de David avait causé la mort de 56 personnes.

Sur l’île, qui peine à se reconstruire plus encore que ses voisines des Antilles françaises ou néerlandaises, tous les habitants ne sont pas égaux devant le malheur : au nord-est de la Dominique, la plupart des Kalinagos, le dernier peuple amérindien de la région caribéenne, vivent dans un dénuement qui confine à la grande pauvreté.

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Pensée, pratiques et poétiques postcoloniales contemporaines. Monde atlantique et océan indien »

Rencontre avec Rodolphe Solbiac, mardi 11 décembre 2018 à 18h 45

La BU du campus de Schoelcher vous invite à la présentation de Pensée, pratiques et poétiques postcoloniales contemporaines. Monde atlantique et océan indien (L’Harmattan 2018). Le directeur scientifique de l’ouvrage, Rodolphe Solbiac, maître de conférences en Études anglophones à l’UA, poursuit ainsi son travail au long cours d’analyse et de recherche autour des héritages culturel, intellectuel et artistique de la période coloniale, et des conditions dans lesquelles, réappropriés et reconstruits, ces héritages douloureux s’ouvrent à « l’émergence d’une pensée de soi » dans les sociétés concernées.

Riche d’une douzaine de contributions, regards croisés de chercheurs issus de champs disciplinaires différents, cette publication à plusieurs mains est  » un ensemble de réflexions sur l’évolution des sociétés du monde atlantique et de l’océan indien au 20è et 21è siècles. Il explore les créations théâtrales caribéennes et africaines, les arts caribéens de la performance, ainsi que les productions romanesques de la Caraïbe et de l’Océan indien. Une contribution à une matière à penser de nature postcoloniale ». Ce travail se situe dans la continuité du précédent ouvrage de R.

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« Manmzèl Julie » de Durosier Desrivières, m.e.s. Deluge

— Par Roland Sabra —

« Mademoiselle Julie est folle, complètement folle », ainsi commence « Mademoiselle Julie » la pièce de Strindberg et la transposition ou variation caribéenne de Jean Durosier Desrivières, dans la mise en scène d’Hervé Deluge reprend à son tour cette assertion qu’elle érige en viatique dans lequel Jann Baudry, bonne comédienne, puisera les ressources du rôle. On peut y voir là une fidélité à la pièce puisque deux notes au moins dans l’œuvre signalent et supposent cette folie. Il y a là une piste facile, une échappatoire face à la complexité, la densité, la richesse de la pièce de Strindberg, dans laquelle se sont engagés plus d’un metteur en scène comme il y a plus de dix ans déjà, Pascal Faber , au T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire).

On eut aimé que Jean Durosiers Desrivières ait eu l’audace d’insister sur le conflit de classe, sur la dimension politique et sociale qui est présente dans son « adaptation », mais qui semble peu mise en relief dans le travail d’Hervé Deluge. Qu’une fille de maître couche avec le valet de son père ne se résume pas à un acte de démence !

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