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Violences policières : lettre ouverte d’Anouk Grinberg au gouvernement

« La nuit, pendant qu’on dort, le gouvernement fait passer des lois qui nous retirent l’oxygène de nos pensées, de nos libertés. » Comme le rappelle la comédienne et écrivaine : « Nous avons besoin de vérité », pas d’impunité.

Messieurs du gouvernement, qui voudriez empêcher la vérité de circuler,

On est des millions à avoir voté Macron, pas parce qu’on l’aimait, mais parce qu’il promettait de fabriquer, avec nous, une société un peu humaine. En tout cas plus humaine que le fascisme qui nous menaçait.

Et voilà qu’en quelques petites années au pouvoir, il se croit « Dieu le papa » et nous infantilise, nous divise, frappe les faibles, frappe les forts. Jour après jour, il creuse le lit d’un fascisme débutant au prétexte de nous protéger les uns les autres et les uns des autres. La nuit, pendant qu’on dort, le gouvernement fait passer des lois qui nous retirent l’oxygène de nos pensées, de nos libertés.

Lire aussi : Des gilets jaunes à la loi sécurité globale : depuis 2017, Macron tout schuss sur la pente autoritaire

Voilà maintenant qu’il est interdit de filmer les policiers qui agissent en bêtes, en meute.

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Saline d’Arc et Senans : deux expositions majeures sur le cirque croisent poésie et histoire

— Par Dominique Daeschler —

Présentée dans la grande berne ouest du Centre de Rencontre d’Arc et Senans, l’exposition Le cirque Plume : l’éternité du saut périlleux, conçue par son directeur artistique Bernard Kudlak n’a rien d’un parcours didactique, chronologique ou nostalgique. Dans une joyeuse zizanie poétique, se mêlent photos (et quels photographes !), captations de spectacles, costumes, dessins et petites phrases.

Tracer le cercle, omniprésent dans toutes les mythologies c’est parler des mondes, entrer dans un rituel, dans un schéma cosmologique (cf. Mircea Eliade). Kudlak a conçu l’exposition comme un « poème en actes » où l’humain a la première place : « le spectacle du cirque Plume est fait par des vivants, pour des vivants. Il est joyeux, coloré, profond, poétique, sale, brouillon, extrêmement précis… Il est comme la vie : en sauts périlleux sur des vélos, en souffle sur des rayons de lumière, en invention sur des musiques, en équilibre sur des plumes. Créé en 1989, Plume a apporté au cirque la liberté du vent qui s’insinue, emporte les graines, joue de la brise avec la pluie qui crachote. Avec leur « métier » (trapéziste, jongleur, fil de ferriste…) chaque artiste entre dans une histoire qui a un nom et se déroule, comme au théâtre avec l’impérieuse nécessité d’un collectif soudé et du regard de l’autre.

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« Nature humaine » de Serge Joncour, Prix Femina 2020

La France est noyée sous une tempête diluvienne qui lui donne des airs, en ce dernier jour de 1999, de fin du monde. Alexandre, reclus dans sa ferme du Lot où il a grandi avec ses trois sœurs, semble redouter davantage l’arrivée des gendarmes. Seul dans la nuit noire, il va revivre la fin d’un autre monde, les derniers jours de cette vie paysanne et en retrait qui lui paraissait immuable enfant. Entre l’homme et la nature, la relation n’a cessé de se tendre. À qui la faute ?
Dans ce grand roman de « la nature humaine », Serge Joncour orchestre presque trente ans d’histoire nationale où se répondent jusqu’au vertige les progrès, les luttes, la vie politique et les catastrophes successives qui ont jalonné la fin du XXe siècle, percutant de plein fouet une famille française. En offrant à notre monde contemporain la radiographie complexe de son enfance, il nous instruit magnifiquement sur notre humanité en péril. À moins que la nature ne vienne reprendre certains de ses droits…

  • 400 pages – 148 x 220 mm 
  • Broché 
  • EAN : 9782081433489 
  • ISBN : 9782081433489

« Nature humaine » de Serge Joncour, Prix Femina 2020 : un jeune paysan et les affres de l’amour

 Par Alexis Brocas

Serge Joncour confronte un jeune paysan éleveur aux affres de l’amour et séduit… le jury du prix Femina.

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Haïti :« Ainsi parla la mer », un documentaire récompensé en Bolivie

Lundi 26 octobre, 15 h à la Salle Case à Vent de Tropiques-Atrium, mercredi 28 octobre, 19 h au CDST à Saint-Pierre.

Cinémartinique Festival :

Avec Ainsi parla la mer, le réalisateur et producteur haïtien, Arnold Antonin a remporté, le 5 septembre 2020, le prix du meilleur moyen métrage à la XVIème édition du Festival international du film des Droits de l’Homme en Bolivie.

Men sa lanmè di, Ainsi parla la mer

Le 60ème film d’Arnold Antonin, présenté le 4 mars 2020 à Haïti, avant d’être sélectionné au Festival international du film des Droits de l’Homme de Sucre, en Bolivie, est un documentaire de cinquante minutes sur l’environnement. Il traite des multiples possibilités qu’offre le monde sous-marin, du point de vue économique, mais pas seulement…

Fier de ce prix, qui met en valeur la production du Centre Pétion-Bolivar, Arnold Antonin a déclaré au journal Le Nouvelliste : « Ce prix est une récompense à la persévérance de mon équipe et à la lutte acharnée afin de mener à bon port un projet pour le bien du pays. On a mis le triple du temps prévu.

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Nommer son espace pour se l’approprier: À quoi servent les statues? 1. Matinik

— Par Véronique Hélénon —

Le déchoukaj des deux statues de Victor Schœlcher le 22 mai 2020 en Martinique par des militants, est révélateur de tensions profondes, issues des périodes esclavagiste et coloniale.A –

Le 22 mai 2020 les manifestations commémorant l’abolition de l’esclavage en Martinique ont été marquées par le déchoukaj de deux statues de l’abolitionniste français Victor Schœlcher par des militants, en dehors des célébrations officielles. Pour comprendre ces gestes, penchons-nous sur l’histoire coloniale et esclavagiste de la Martinique. 

L’anonymat comme instrument de domination coloniale

Doué de parole, l’être humain s’inscrit dans une lignée, nommant ses enfants, adoptant les noms de ses aïeuls, forgeant ainsi un arbre généalogique qui est la matrice de son histoire personnelle. L’apprentissage et la reconnaissance de son environnement exigent également un vocabulaire spécifique. Ce sont des actes fondateurs, permettant de se déployer au sein d’une famille, d’une collectivité, et marquer sa présence dans son environnement à travers les âges. 

Lire aussi : Martinique : Histoire & Mémoire

C’est ce que firent les colons français lorsqu’ils arrivèrent sur l’île aujourd’hui appelée Martinique. Désireux d’apposer leur empreinte sur des paysages qui leur avaient été étrangers, ils baptisèrent leur environnement de noms familiers.

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L’œuvre duelle de Louisa Marajo et Ricardo Ozier-Lafontaine

— par Janine Bailly —

Palette… Un mot, polysémique s’il en est… Un objet à se représenter… Après ces années de « gilets jaunes » et de grèves enchaînées, une image pourrait s’imposer d’abord à l’esprit, celle d’un entrepôt  dont la palette est « un élément-clé, qui aide à stocker et transporter des marchandises de la meilleure manière qui soit ». Mais de même que le mot revêt diverses acceptions, l’objet détourné de sa destination initiale se voit attaché à d’autres fonctions — émissaire de nos protestations —, qu’on le dresse en barricades devant les lycées cadenassés, qu’on l’enflamme en barrière de rues dans les manifestations, qu’on le recycle sous des formes improbables, ou qu’il devienne prétexte à la création artistique, matériau inédit et support consentant… Ce  détournement, Louisa Marajo et Ricardo Ozier-Lafontaine, peintres et plasticiens martiniquais, s’y livrent en duo au front des vagues qui tantôt caressent tantôt agressent les flancs de leur île natale. S’y livrent et donnent un sens nouveau, inattendu et singulier, à la « palette » du peintre, quand ordinairement le mot désigne la plaque de bois où celui-ci opère le mélange des couleurs, aussi bien que l’ensemble de ses couleurs favorites.

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La Martinique parle le présent

— Par Monchoachi
« A travers l’action RVN (Rouge Vert Noir) de ces dernières semaines, la Martinique parle le présent. Elle le parle doublement : elle parle le présent de son histoire coloniale. Elle parle en même temps le présent de la terre entière dont l’espace est au même titre dévasté par un technicisme productiviste débridé et le temps embrigadé dans l’historiographie, pressuré par l’exigence d’un développement (d’un progrès) dont la seule destination est la marchandisation complète du monde, son nivellement et son engloutissement dans le totalitarisme technologique. Elle le fait dans un langage qui lui est propre faisant écho à un contexte qui lui est propre : celui d’un colonialisme qui s’exaspère avec la cristallisation de deux phénomènes parallèles : d’un côté une jeunesse émigrée massivement, en quête d’emplois vers la métropole coloniale (un peuple une nouvelle fois déraciné, désertant sa terre, mué en ombre) ; d’un autre côté, une active colonisation de peuplement qui ne cesse de se renforcer depuis deux décennies. S’ajoute à cela, le resserrement colonial d’un encerclement administratif et répressif.

Par conséquent, s’entêter de renvoyer à tout prix à l’histoire et à ses chères études ce qui parle le présent avec une telle insistance, c’est, contre toute évidence, prendre option de tourner la tête, de se voiler la face pour ne pas voir la présence de ce présent certes suffoquant, continuer de s’abuser à bon compte et préférer en quelque sorte se raconter des histoires.

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Au centre du cyclone, le maire de Fort-de-France

Une polémique inaugurée lors de la manifestation du quatorze juillet à Fort-de-France… D’aucuns le disent « enchaîné consentant », d’autres louent « le calme olympien » dont il sait faire preuve dans l’adversité… disons que comme toute personne en vue, ou chargée de responsabilités, qu’elle soit du domaine politique, artistique ou sportif, Didier Laguerre récemment réélu maire de Fort-de-France ne peut, en cette période trouble et troublée, que prêter le flanc à la critique. Critique qui cependant, qu’elle soit ou non justifiée, pourrait se faire dans le respect de l’homme, et dans la dignité de tous. En épisodes… à suivre sur le site Montraykreyol — qui propose aussi photos et vidéos prises lors des événements relatés.(Janine Bailly)

Montraykreyol, le samedi 18 juillet

Tous les noms d’oiseaux y passent, y compris celui de « corrompu ». Césaire doit se retourner dans sa tombe, lui qui avait tant fait, à travers le SERMAC, pour que la culture dite « des mornes » et le tambour soient revalorisés. Il est vrai que réduire notre culture à ce seul instrument comme on le fait depuis, c’est comme si on réduisait la culture allemande à Beethoven et à Bach.

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Pour refonder le service public hospitalier

— Par Les invités de Mediapart —

Au moment où le « Ségur de la santé » s’achève, cinq collectifs se sont associés pour lancer un appel à la tenue d’un « Atelier de travail et de réflexion démocratique et populaire » pour la refondation du service public hospitalier. Chercheurs en science sociale et soignants s’unissent pour réinvestir les collectifs de soin et inventer une « gouvernance » démocratique.

Au moment où le « Ségur de la santé » s’achève sur une note amère et qu’il laisse sans réponses des questions essentielles sur le devenir du service public hospitalier, cinq collectifs se sont associés pour lancer un appel à la tenue d’un « Atelier de travail et de réflexion démocratique et populaire » pour la refondation du service public hospitalier. A l’origine de cet appel : le Collectif Inter-Hôpitaux, les Economistes Atterrés, le Collectif Inter-Urgences, le Printemps de la Psychiatrie et les Ateliers Travail et Démocratie  entendent s’atteler  à recueillir la parole de celles et ceux qui ont traversé la crise sanitaire, soignants comme soignés, et à travailler à la fois à concevoir et conforter des collectifs de soin plus autonomes et à œuvrer pour la mise en place d’une  autre gouvernance de l’hôpital public. 

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Sciences humaines & littératures : nouveautés du 5 juillet 2020

Les sciences humaines et sociales (SHS) représentent un ensemble de disciplines étudiant divers aspects de la réalité humaine sur le plan de l’individu et sur le plan collectif, selon le système éducatif en France.
Définitions
Les sciences humaines et sociales regroupent de nombreuses disciplines qui cherchent à expliquer des phénomènes dont les explications ne relèvent pas de la biophysique, mais plutôt des influences, des faits sociaux, des autres ou de l’environnement sur les actions, comportements et attitudes humaines. Ses domaines de recherche sont nombreux, allant de la géographie à la psychologie sociale, en passant par la linguistique, la démographie, l’histoire, l’anthropologie ou la sociologie.

Actuellement, les sciences humaines et sociales peuvent converger plus ou moins avec d’autres domaines des sciences. C’est le cas avec la biologie (notamment dans le domaine de l’environnement). Certaines convergent également vers la physique et la chimie. D’autres en divergent fortement. Des champs entiers des sciences sociales font usage des mathématiques et du formalisme.

Chaque discipline des sciences humaines et sociales, a ses propres écoles de pensée et de nombreuses approches méthodologiques et théoriques. Il n’y a pas de principe universel ou une seule dénomination ; chaque champ de recherche a ses particularités.

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Déboulonner les statues « reste une victoire à la Pyrrhus, un acte purement symbolique »

— Par Marie-Louise Ryback Jansen
Directrice du projet « Contested Histories », Institute for Historical Justice and Reconciliation, La Haye, Pays-Bas
&
Steven Stegers
Directeur exécutif d’EuroClio, association européenne de professeurs d’histoire
Le retrait symbolique de certaines statues ne suffit pas à effacer les griefs qui divisent une société soulignent, les historiens Marie-Louise Ryback Jansen et Steven Stegers. —

Tribune. Un mouvement « monumental » secoue le monde. La mort de George Floyd et l’indignation générale du public face au racisme systémique et à la brutalité policière ont provoqué la dégradation, le renversement ou le piétinement de statues qui, jusqu’alors, se fondaient dans le paysage pour le commun des mortels.

Le déboulonnage, le 7 juin à Bristol (Royaume-Uni), de la statue d’Edward Colston, négociant négrier du XVIIIe siècle, traînée dans les rues et jetée dans les eaux du port par des manifestants, en est un exemple parmi d’autres. Ces actes semblent avoir mis fin à des années de débat à propos de ces statues – elles doivent tomber. Mais est-ce la mesure la plus efficace pour atteindre les objectifs recherchés par les manifestants ?

Peu après la destitution de Colston, un manifestant, à Oxford, a laissé un panneau sur les portes de l’Oriel College sur lequel on pouvait lire, à propos de Cecil Rhodes (1853-1902), donateur de cet établissement et homme d’affaires, mais surtout colonisateur britannique et créateur de la firme diamantaire De Beers, « Rhodes, you’re next » – « Rhodes, tu es le prochain ».

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Ces statues qui font l’actu…

Victor Schœlcher en Martinique

— par Christiane Chaulet Achour —

« Il y a une trentaine d’années, un Noir du plus beau teint, en plein coït avec une blonde « incendiaire », au moment de l’orgasme s’écria : « Vive Schœlcher ! » Quand on saura que Schœlcher est celui qui a fait adopter par la IIIe République le décret d’abolition de l’esclavage, on comprendra qu’il faille s’appesantir quelque peu sur les relations possibles entre le Noir et la Blanche ».

Frantz Fanon, Peau noire masques blancs

Près de soixante dix années séparent cette citation de Fanon et la destruction de deux statues de Schœlcher en Martinique, le 22 mai 2020, jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage. Face à ces actes, faut-il se contenter de cris d’orfraies ou au contraire d’approbation ? Quel est l’impact d’une statue posée sans explication dans l’espace public et ainsi offerte au respect, sinon à l’admiration ? Les actes de ces jeunes femmes, intervenant intempestivement au vu et au su de tous, invitent à réfléchir à l’écriture de l’Histoire qui ne peut être scellée dans le marbre une bonne fois pour toutes et surtout à l’essaimage des symboles – statues et monuments, noms de rues et d’édifices publics -, qui ne peuvent être inamovibles dans le dynamisme des sociétés en devenir.

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Louisiane : Fabienne Kanor à la croisée des mondes noirs

— Par Frédérique Briard —

Alors que la Journée mondiale de l’Afrique sera célébrée ce 25 mai, l’écrivaine Fabienne Kanor met en perspective dans son nouveau roman « Louisiane » les mondes noirs d’aujourd’hui. Une traversée toute en nuance de l’Afrique dans le monde.

Comme souvent avec Fabienne Kanor, les pages de son nouveau roman semblent tresser le récit d’une vie parfaitement banale. Comme toujours, cette impression est trompeuse et on referme Louisiane avec en tête un dédale d’existences parcourues. Français né au Cameroun, son héros Nathan quitte Paris pour la Nouvelle-Orléans sur les traces d’un grand-oncle, Etienne John Wayne Marie-Pierre, qui aurait vécu en Louisiane où il serait mort. `

la promesse d’une belle aventure

Ce patronyme extravagant constituerait à lui seul la promesse d’une belle aventure. Raté. Sur place, notre protagoniste, plus passif que téméraire, végète dans sa chambre, erre, procrastine. Quand il finit par prendre la route de la plantation où aurait travaillé son ancêtre, il ne trouve aucun signe de vie le concernant.

Mais sa quête, loin d’être vaine, l’amène à se révéler, à explorer ses failles, à dire son identité complexe.

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Déclaration de « Combat Ouvrier à l’occasion du 1er mai 2020

C’est la première fois depuis plusieurs dizaines d’années que les travailleurs ne pourront pas défiler dans les rues ce Premier mai 2020.

Mais paradoxalement, c’est à cause de cela que le Premier mai 2020 pourrait aussi entrer dans l’histoire.

Ce serait possible si dans les mois qui viennent la classe ouvrière parvenait à organiser une lutte collective d’ampleur pour ne pas subir la crise économique aggravée par la pandémie actuelle.

C’est sur cet objectif, entre autres, que les militants de Combat Ouvrier consacrent leurs efforts.

Si les travailleurs, les militants du mouvement ouvrier, les militants révolutionnaires communistes, partagent le même état d’esprit, la même volonté de lutte, la même conscience de classe, ce Premier mai 2020 sera moralement une avancée. On peut confiner les corps mais pas les idées !

La mémoire collective des opprimés et de la classe ouvrière est une donnée capitale car si c’est elle qui a fait le passé, elle contribuera aussi à l’avenir.

– C’est la mémoire des travailleurs de Chicago le premier mai 1886 manifestant pour la journée de huit heures,

– C’est la mémoire de la Deuxième Internationale faisant du Premier mai une journée internationale de lutte des travailleurs,

– C’est la mémoire du massacre de Fourmies le Premier mai 1891 en France,

– C’est la mémoire des ouvriers assassinés lors de chaque Premier mai par les forces de l’ordre bourgeois un peu partout dans le monde.

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Enquête sur le laboratoire de Wuhan

Le très sensible « laboratoire de virologie P4 de Wuhan », fait aujourd’hui l’objet de beaucoup de spéculations, voire de rumeurs, fondées ou infondées Une enquête parue ce jour tente de faire le point, et de nous informer davantage.

Enquête ( Philippe Reltien et Cellule investigation de Radio France)

Avec ses 11 millions d’habitants, on dit de Wuhan que c’est la plus française des villes de Chine. On y trouve un musée de l’urbanisme français et une gare TGV dont le toit évoque un oiseau migrateur. Anne-Isabelle Sigros, qui était chef de chantier pour l’agence d’architecture AREP, s’en souvient : « On était dans des marais et des champs. On a planté la gare là, et aujourd’hui la ville l’a rejointe ». Sur la rive Nord, on trouve encore des traces de la concession française, non loin du désormais célèbre marché couvert aux poissons de Huanan. Sur l’autre rive, les avenues rectilignes, qui filent vers l’aéroport, aboutissent à une zone industrielle où prospèrent une centaine d’entreprises françaises, parmi lesquelles Peugeot-Dongfeng, Renault, Eurocopter, Schneider Electric, L’Oréal ou encore Pernod-Ricard…

Une coopération prometteuse

Dans les années 2000, la coopération franco-chinoise à Wuhan se poursuit dans le domaine médical.

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« Appuie-toi sur moi », une fort jolie proposition

— par Janine Bailly —

Ce pourrait être une histoire somme toute assez banale : ils se rencontrent, ils se découvrent, ils s’aiment et se haïssent tour à tour… Est-ce qu’ils vont se séparer, et qui, d’Elle ou de Lui, qui donc abandonnerait l’autre ? Mais voilà, derrière l’ordinaire des jours, et si l’on déchire le rideau des apparences, tant de choses essentielles mûrissent et se disent, ou avortent et se taisent, au sein du couple !

Virginie Le Flaouter et Vincent Maillot, dans une mise en piste de Gilles Cailleau (de la « Compagnie Attention Fragile »), échangent pour la première fois leur île de La Réunion contre la nôtre. Cette richesse, cette complexité, ces difficultés et écueils de la vie à deux, ils nous les rendent sensibles, nous permettent de les visualiser par une conjonction d’arts différents et complémentaires : paroles et musiques en live, jeux de lumières, jeux du double corps au sol, acrobaties aériennes sur et autour du mât dressé au centre de la piste. Car piste il y a bien, octogonale, aux côtés délimités par des rampes de spots répondant à ceux disposés en hauteur.

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« Le collier d’Hélène », généreuse ouverture au Festival des Petites Formes

— par Janine Bailly —

Dramaturge québécoise, Carole Fréchette a imaginé « Le collier d’Hélène » en mai 2000, à la suite d’un séjour d’un mois au Liban où elle résidait dans le cadre du projet « Écrits nomades », en compagnie de huit autres auteurs issus de la francophonie. Dans une interview, elle dit y avoir perdu un collier, que cela lui a donné l’idée de la pièce, que par le théâtre elle « prend la parole pour interpeller les contemporains ».

Interpellés, nous le sommes d’emblée par la scénographie qu’adopte Lucette Salibur pour cette nouvelle mise en scène à la salle Frantz Fanon de Tropiques Atrium — après celles de 2007, de 2009 dans ce même  lieu et au festival d’Avignon, de 2017 à nouveau à l’A’Zwel. Ici, quelques blocs gris épars sur le plateau, bientôt reliés par des rubans de chantier rouges et blancs, qui se croiseront et qui entremêlés en tous sens par le contremaître évoqueront le labyrinthe d’une ville à reconstruire, défigurée par la guerre, mais tout autant l’esprit d’Hélène dont la confusion se marque par des interrogations, des hésitations en points de suspension, des affirmations d’ignorance — « Pourquoi j’ai fait ça, je ne sais pas, c’était plus fort que moi » —, ou des cris de colère et de plainte.

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« Black Forest »? : C’est le grand embouteillage existentiel !

Entretien entre Pascale Marthine Tayou et Jérôme Sans

Jérôme Sans : Dans votre oeuvre, la forêt est omniprésente. Elle a d’ailleurs donné son titre à l’exposition Black Forest à la Fondation Clément en 2019. Que représente-t-elle pour vous ? Pascale Marthine Tayou : La forêt est le chemin, la vie. C’est un itinéraire, le plateau, le podium, la scène de toutes les mises en scène. La forêt est la scène de mon existence : une Black Forest opaque, comme un trou noir ou le Big Bang. J’ai intitulé l’exposition Black Forest , un titre que j’utilise fréquemment pour mes expositions, en anglais pour que cette notion puisse traverser toutes les clairières, les bosquets… Black Forest, c’est le grand embouteillage existentiel.

Lire aussi : « Black Forest » de Pascale Marthine Tayou

JS : Quel a été votre point de départ pour concevoir cette exposition sous la forme d’une « promenade » jusqu’aux mystères de cette forêt noire ?

PMT : L’exposition est en effet comme une balade, comme une grande vadrouille mentale à travers des faits et des expériences qui pourraient me permettre de me frayer un chemin dans la forêt noire.

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La dengue : risque épidémique en Martinique

La dengue progresse en Martinique

Dans son tout dernier point épidémiologique datant de vendredi, la cellule régionale Antilles signale que la circulation du virus de la dengue poursuit son intensification et sa diffusion au sein du territoire. Elle constate un dépassement du seuil des cas cliniquement évocateurs depuis quatre semaines consécutives ; la poursuite de l’augmentation du nombre de cas biologiquement confirmés depuis la recrudescence amorcée en septembre ; une dynamique spatiale qui témoigne d’une poursuite de la diffusion du virus au sein du Centre-Nord et Sud de la Martinique avec un total de 18 communes sur 34 où des cas de dengue sont biologiquement confirmés ces quatre dernières semaines ; et une prédominance du sérotype DENV-3 (71%) ;

La Martinique est actuellement placée en Phase 3 du PSAGE (Programme de Surveillance, d’Alerte et de Gestion des Epidémies) : Risque épidémique.

La dengue, aussi appelée « grippe tropicale », est une maladie virale transmise à l’homme par des moustiques du genre Aedes. L’incidence de la dengue progresse actuellement de manière très importante, et l’inscrit aujourd’hui aux rangs des maladies dites «ré-émergentes».

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« Primitivismes; une invention moderne « 

— Par Philippe Dagen —

Dans un moment où l’histoire des cultures est en cours de réécriture et ne peut plus être réduite à la chronique des avant-gardes occidentales, et alors que les études postcoloniales ont plusieurs décennies d’ancienneté, une notion est demeurée jusqu’ici à l’abri de toute révision critique : primitivisme. Le mot est d’usage courant dans la langue de l’histoire de l’art autant que dans celle de la critique et du marché de l’art actuel. La notion dont il est dérivé, primitif, ne saurait plus être employée. Mais primitivisme résiste, fort de l’autorité qu’acheva de lui conférer une exposition célèbre du MoMA de New-York en 1984 et les noms de ses plus fameux artistes – Gauguin, Matisse, Picasso, Kirchner, Nolde, Kandinsky, Klee, Miró, Giacometti, etc. – et de ses plus illustres écrivains – Jarry, Apollinaire, Cendrars, Tzara, Breton, Éluard, etc. Aussi est-il nécessaire de mettre à nu tout ce qu’il contient de sous-entendus et de stéréotypes depuis que primitif, dans le dernier tiers du XIXe siècle, est une notion centrale de la pensée occidentale. Premier constat flagrant : le colonialisme des puissances européennes, avec ce qu’il suppose de racisme et de conquêtes, est la condition nécessaire du développement de l’ethnologie, de l’anthropologie et des musées.

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Angela Davis, invitée pour les 75 ans de l’UFM

Mardi 3 décembre 2019 à partir de 18h 30 Parc Aimé Césaire FdF

Pour célébrer ses 75 ans, l’UFM a l’immense honneur d’accueillir Angela Davis,  figure emblématique internationale du féminisme, des luttes sociales et politiques.

Fêter les 75 ans de l’Union des Femmes de Martinique avec Angéla Davis est pour nous tout un symbole. C’est la rencontre de 2 « grandes dames » de 75 ans.

 Lire aussi : Angela Davis : noire, communiste, féministe et lesbienne, ne vous déplaise!

– L’Union des femmes de Martinique créée en 1944, est la première association féministe de la Martinique et de la Caraïbe. Elle milite contre les violences faites aux femmes, pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans une société plus juste.
– Angéla Davis, militante internationalement connue, lutte pour la cause des Femmes, des Noir.es, des Prisonnier.es, pour les droits civiques, et l’écologie.

Mardi 3 Décembre 2019 à 19h
(ouverture des portes à 18h30)
Parc Aimé Césaire
Entrée libre sur réservation uniquement sur weezevent : https://www.weezevent.com/conference-d-angela-davis

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Le prix « Fetkann! Maryse-Condé » pour « Nuit d’épine » de Christiane Taubira

Le prix littéraire « Fetkann! Maryse-Condé » récompense depuis seize éditions la création littéraire des pays du sud. Créé par José Pentoscrope, Président du CIFORDOM, il intervient dans le cadre de l’application de la loi Taubira du 10 mai 2001 qui reconnaît la Traite négrière et l’Esclavage comme crimes contre l’Humanité. Texte de loi Il met l’accent sur les principes républicains « Liberté, Égalité, Fraternité » et favorise le travail de Mémoire des pays du Sud et de l’Humanité toute entière. Ce concours récompense les ouvrages, recueils, travaux de recherche et essais qui mettent l’accent sur l’affirmation des droits de l’homme et favorisent le travail de Mémoire des pays du Sud et de l’Humanité toute entière.
Son président, José Pentoscrope, a remis ce jeudi 21 novembre au café de Flore, à Paris, les quatre prix récompensant la mémoire, la recherche, la jeunesse et la poésie. Sans surprise, le prix de la mémoire a été attribué à l’ex-garde des Sceaux Christiane Taubira pour son ouvrage « Nuit d’épine » aux éditions Plon, qui a manqué de peu le grand prix du roman de l’académie française.

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« L’universel et la diversité »

— Par Alain Didier-Weill —

Pour donner une idée de la complexité à laquelle est exposé l’homme, dés qu’il rencontre la dimension du particulier et de l’universel, nous pouvons partir de l’observation de l’homme qui se réjouit de la diversité que la nature lui offre en lui donnant, par exemple, à voir la blancheur de la neige, la noirceur de la nuit, le rouge et le jaune de l’arc en ciel. Lorsque ces couleurs magnifiques – le rouge, le jaune, le blanc, le noir – viennent à lui être données non pas par le spectacle de la nature mais par celui de l’humanité, pourquoi alors apparaît ce phénomène stupéfiant, le racisme, qui nous annonce qu’entre l’homme blanc, l’homme noir, l’homme rouge et l’homme jaune, le regard prétend reconnaître des différences hiérarchiques autorisant le mépris la crainte ou l’admiration ?

Premier constat : ce ne sont pas aux différences sonores – par lesquelles les différentes langues s’adressent à l’oreille – que réagit le raciste, ce sont à des différences qui s’adressent à son œil. Cette prévalence du regard sur l’entendu est, comme le remarque Levi-Strauss, implicitement reconnu dans le préambule à la seconde déclaration de l’Unesco : «  Ce qui convainc l’homme de la rue que les races existent, c’est l’évidence immédiate de ses sens quand il aperçoit ensemble un africain, un européen, un asiatique et un indien américain. »

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FIAP 2019 : Découverte de l’Art Performance

— par Janine Bailly —

Après la première édition qui s’est tenue en 2017 à Fort-de-France, le FIAP pour sa manifestation de 2019 a voulu s’ouvrir à de nouveaux horizons, aussi divers que  Russie, Chine, Amériques, Canada, etc, et ce dans le but de créer une plateforme caribéenne dédiée à l’Art Performance.

La conférence de presse, accueillie dans les locaux de Atelier49 rue Moreau de Jonnes, a permis de se faire une première idée de la semaine qui nous attend, riche en événements offerts par tous ces artistes « passionnés de la performance ».

La présentation assurée par Paola Lavra, docteur en anthropologie, enseignante au Campus Caribéen des Arts, a bien heureusement éclairé les novices — dont je suis —, disant en ouverture combien les cofondateurs de la manifestation, Annabel Guérédrat et Henri Tauliaut, sont détenteurs de forces créatrices, combien sont intéressantes les propositions narratives offertes avec leurs corps dans l’espace public, combien l’Art Performance nous fait sortir de notre « zone de confort ». Afin de rendre son discours plus concret, Paola prend l’exemple de Grada Kilomba, psychologue écrivaine et artiste portugaise, et plus précisément de sa performance, Illusions.

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De « Paternité » en « Addictions », pieds chaussés dans le punch…

Belle soirée de créations chorégraphiques lors du Caraïp’Hop 2019

— Par Roland Sabra —

Trois créations chorégraphiques annoncées sur le programme et quatre présentées au soir de cet avant dernier jour du Caraïp’Hop Festival 2019. Abondance de biens… 

« Paternité »

Tout d’abord «  Paternité » de Flexx, surnom de Fabrice Vaillant, professeur de Hip-hop dont l’une des élèves a été primée et sélectionnée pour le niveau européen lors du dernier concours National de la Confédération Nationale de Danse en juin de cette année. Qu’en est-il de la paternité pour tout homme ? De par le monde ? En Martinique ? Et les impairs du père ? Le danseur s’avance en diagonale du fond la scène coté jardin en proie à des interrogations, des étonnements, des émerveillements, des inquiétudes, devant une radiographie, sans doute l’image d’une échographie, qui mériterait un affichage en fond de scène. La gestuelle donne sur le registre de l’arrondi avec un summum autour de son ventre prenant la forme repérée dans la couvade, ce phénomène qui traverse certains pères en devenir quand ils n’y sont pas préparés. Baisse de libido, identification à une figure maternelle qu’il est inutile de vouloir préciser tant elle est évidente.

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