— Par Yves-Léopold Monthieux —
Les contempteurs du BUMIDOM se sont rarement attendris sur les véritables difficultés rencontrées par les jeunes gens qui sont partis sous l’égide de cette institution. On ne sache pas, en effet, qu’un parti politique martiniquais soit venu en aide aux plus malheureux d’entre eux, coupables d’avoir donné la main à une initiative gouvernementale.
Subalterne, c’est le mot utilisé par le politburo
« Subalterne », c’est le mot utilisé dans les cénacles foyalais et relayé dans les campagnes par une escouade de « petits marquis », pressés de médire leurs propres frères et sœurs et aider au dénigrement des emplois que ces derniers occupaient en France. Le BUMIDOM qui n’était pas une destination mais un facilitateur, ne s’adressait pas aux favorisés. Ceux-ci pouvaient compter sur leurs familles, l’Université (UAG), les bourses d’études ou la possibilité d’accomplir le service militaire dans le cadre rétribué des volontaires de l’assistance technique (VAT). En revanche, même si par le biais du BUMIDOM plusieurs martiniquais ont pu atteindre un niveau de carrière de premier plan, cet organisme n’avait pas d’autre ambition que de faciliter l’accès des jeunes à des emplois correspondant à leur niveau scolaire.