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L’homme rapaillé des Caraïbes

Recension de Métaspora. Essai sur les patries intimes de Joël Des Rosiers

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— Par Pascal Chevrette —

À première vue, Métaspora est un titre qui fait sourciller. Néologisme forgé par le poète québécois d’origine haïtienne Joël Des Rosiers, il recèle de nombreuses significations et s’apparente à « diaspora » ; disons qu’il approfondit l’idée de la dispersion en l’amenant du côté de l’art et de l’imaginaire.

Les essais, notes de lecture, conférences et entretiens qui composent cet essai original explorent les aspects d’une esthétique se voulant « transnationale » et « postcoloniale ». Après un texte d’introduction où il présente sa notion (« Fabriques de la métaspora »), Des Rosiers l’applique aux œuvres de plusieurs écrivains, poètes et artistes, principalement originaires des Caraïbes, qui ont tâché, par l’art – par la sublimation – de se guérir des blessures et drames issus d’un passé colonial.

Des Rosiers est un poète prolifique, médecin, psychiatre et aussi psychanalyste. Sa prose, précieuse et élégante, florissante, se nourrit à ces trois racines et allégeances. Ayant étudié en Europe, il réside actuellement au Québec où il exerce la médecine.

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L’hypersexualisation sociale

— Par Culture Égalité —

hypersexualisationFemme : objet de séduction

Durant des décennies, la femme a été considérée comme une mineure ou un objet, une chose que l’on possède et qui peut être « punie », «  dirigée », « utilisée ».

L’éducation des filles, à qui on concédait un minimum de culture, était essentiellement basée sur la valorisation de la bonne épouse et de la bonne mère. D’où l’instauration en France, sous le régime de Vichy, de la « fête des mères » qui institue, encore aujourd’hui, la fécondité comme valeur nationale.

Les luttes féministes, particulièrement durant les années 70, ont permis aux femmes d’obtenir des droits fondamentaux : vote, travail, égalité des salaires, contraception, avortement… Par ces luttes, elles ont entrepris de rejeter la domination masculine et de se réapproprier leur corps.

Aujourd’hui, ces avancées considérables et, particulièrement, la libération sexuelle ainsi que les acquis de la lutte pour l’égalité entre les sexes, sont utilisés contre les femmes par les marchands qui font d’elles uniquement des objets de séduction.

C’est pourquoi le thème de cet article est «  l’hyper sexualisation sociale ».

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Quand l’Afrique s’éveillera

— Par Max Pierre-Fanfan Journaliste/Réalisateur/Écrivain —
qud_afrik_eveilUn vent « d’afro-optimisme » a soufflé lors de la 3ème conférence internationale sur le financement du développement qui s’est tenue, du 13 juillet au 16 juillet 2015 à Addis-Abeba en Éthiopie.
Cette conférence s’est achevée par l’adoption d’un vaste plan d’action destiné à financer les 17 objectifs de développement durable (ODD) qui doivent être entérinés lors du sommet de New-York en septembre et qui s’achèvera à la conférence de Paris sur le climat en décembre 2015.Dans un document officiel, les 193 états membres de l’organisation des Nations Unies ont convenu d’établir un forum mondial pour les infrastructures afin d’identifier et de combler les lacunes dans ce domaine et de veiller à ce que les projets soient écologiquement, socialement, économiquement durables. Ils se sont réengagés à consacrer 0,7% de leur revenu national brut (RNB) pour leur aide publique au développement(APD). L’union européenne promet d’accroître son aide au pays les moins avancés à 0,2%du RNB d’ici à 2030.Un accord a également été trouvé concernant la mobilisation des ressources fiscales des pays en développement. Cet accord prévoit une série de mesures qui vise à élargir la base des recettes, à améliorer la collecte des impôts et à lutter contre la fraude fiscale et les flux financiers illicites.

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Tjenbé larel, un festival foyalais qui chante son identité : deuxième acte

—par Janine Bailly—

Le festival, c’est aussi le cirque. Ce divertissement populaire, dans le sens noble du terme, deviendrait-il un incontournable du festival ? En 2013, nous avions succombé à la magie en ombres chinoises du spectacle Shadowland, proposé par la compagnie américaine Pilobolus. Cette année, petits et grands vibrèrent d’une même émotion aux acrobaties époustouflantes, déroulées sur fond musical en live, de « CirkAfrika », une originale prestation du cirque Phénix imaginée pour Fort-de-France. La troupe composée de soixante acrobates, danseurs, jongleurs et chanteurs venus de « toutes les Afriques », connut un vif succès, remplissant quatre soirs d’affilée la grande salle de l’Atrium jusqu’au dernier balcon, et menant son spectacle « tambour(s) battant(s) ». Le défilé sur scène des acteurs costumés, qui en sautillante grenouille, qui en girafe, qui en lion pataud, crocodile ou tortue, fit briller un peu plus fort les yeux des enfants.

Le festival, c’est encore la danse, qu’elle respecte, exalte et renouvelle la tradition, ou qu’elle nous transporte dans l’actualité vivante du siècle présent : à la soirée Bèlè « Sonjé Yo » succéda la nuit du Moov Urbain, où l’on put découvrir, en deux heures de « show battle », des groupes de Martinique et de France composés de danseurs extrêmement talentueux, et dont les prestations originales reposaient sur des chorégraphies parfaitement orchestrées.

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Tjenbé larel, un festival foyalais qui chante son identité : premier acte

— par Janine Bailly –

Si le festival de Fort-de-France fut, pour cette quarante-quatrième édition, fort pauvre en théâtre, si la promesse n’a guère été tenue d’investir d’autres lieux, tel le Parc Naturel de Tivoli, où l’on avait pu voir l’an passé « Folie », superbe lecture-spectacle offerte par une Ina Boulanger aux prises avec le vent fripon qui soulevait ses feuillets autant que ses jupons et ses rideaux de scène improvisée, il nous fut pourtant donné de connaître cette année de beaux moments de grâce et d’émotion, loisible de vivre des instants privilégiés de partage sous un ciel qui ne fut, hélas ! pas toujours clément. Et s’il arriva que parfois les festivaliers durent déplier leurs parapluies en une symphonie colorée, qu’il fut bon d’écouter, dans la douceur des nuits tropicales, les musiciens sous les frondaisons tutélaires des jardins du Parc Culturel Aimé Césaire, autant que les conférenciers du désormais rituel Cénacle en bord de baie !

Le festival, c’est un peu la vitrine du Sermac, qui présentait, dans les salles du centre Camille Darsières, les travaux réalisés dans les différents ateliers : j’ai été personnellement bluffée par la beauté de certaines poteries, l’esthétique parfaite des calebasses faites lampes, l’originalité des masques et photographies exposés.

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Aimez-moi … pour que j’existe

Comment réagir face à un mauvais spectacle de théâtre ?

aimez-moi— Vu par José Alpha —

Le spectateur au théâtre du spectacle vivant qu’il soit dansé, chanté, ou en voltige, vient à la rencontre de l’histoire racontée par un (ou plusieurs) personnage qui incarne les situations de la tragédie, de la comédie ou du Théâtre du silence. Et c’est bien à partir d’un récit toujours fantasmagorique, dramatique ou de méprise, en tout cas, de rencontres entre inattendu, intrigue et émerveillement que l’organisation poétique du metteur en scène donne du sens à la projection théâtrale.
L’artiste en scène pour la circonstance, Mme Suzy Singa de la Cie Sinji, nous invite à découvrir « Aimez-moi », sa création au 44eme Festival culturel de la ville de Fort de France Tjebé Larèl.
Favorablement observée notamment pour son courage et son engagement professionnel, la comédienne s’entoure de trois créatifs de la scène théâtrale martiniquaise dont les expériences ont, à un moment de leur évolution respective, rencontré disent-ils, la force poétique et politique de l’écrivain dramaturge du « Cahier d’un retour au pays natal », du « Discours sur le colonialisme », d’ « Une tempête » et de « la tragédie du Roi Christophe ».

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Festival de Fort-de-France 2015 : le programme!

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L’évènement majeur de cette 44ème édition du festival de Fort-de-France sera sans aucun doute Cirkafrika 2 « . La presse en parle :

Cirkafrika, un équilibre parfait

Voir la captation vidéo de FranceTV

Voir l’ensemble du programme ci-dessous ou le télécharger en pdf

Le programme! .

JEUDI 16 Juillet

 10H – 16H | Espace Camille Darsières | gratuit

 Exposition Sermac Du 6 au 26 juillet | 10h /16h |  gratuit

Quartier Coridon Exposition collective des stagiaires de l’Atelier d’arts plastiques : « À la manière de… »

18H30 | Espace Camille Darsières  |

 Kazino Kreyol Point de rendez-vous festif des festivaliers, le « Kazino Kreyol » c’est l’ambiance chaude et
conviviale des grands bals traditionnels d’antan : Avec l’orchestre NOU Kalennda Bèlè, Belya (MARTINIQUE)

 (RESTAURATION SUR PLACE)

 

 20H | Atrium | CirkAfrika | 35 €

 Ils sont 60 acrobates, danseurs, venus de toutes les Afriques, Zimbabwe, Afrique du Sud, Ghana…

20H | Atrium
| CirkAfrika | 35 €

 Ils sont 60 acrobates, danseurs, venus de toutes les Afriques, Zimbabwe, Afriquedu Sud, GhanaMêlant acrobaties, jonglages, numéros aériens, intermèdes comiques, claquettes, ballets, chants gospels accompagnés
d’un orchestre live, Cirkafrika se situe entre comédie, comédie musicale & grand spectacle de cirque.

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Les outre-mer au Festival d’Avignon 2015

outre-mer_avignonLa présence des compagnies des Outre-mer dans le OFF d’Avignon progresse d’année en année. Pour cette édition 2015, dix-sept compagnies sont présentes dans le OFF. Nous ne pouvons que nous en féliciter. C’est une belle opportunité pour découvrir la singularité de leurs créations. D’un territoire à l’autre, le brassage des cultures nourrit les imaginaires de ces créateurs, porteurs d’identités fortes.

Greg GERMAIN, Président

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Créée en 2013, l’Agence de promotion et de diffusion des cultures de l’Outre-mer travaille à la visibilité et à la circulation de la création ultramarine : patrimoine, arts de la scène, arts visuels, littérature, cinéma et audiovisuel. Elle accompagne les créateurs et porteurs de projets culturels en matière d’ingénierie et de développement de projets, de production et de diffusion, de formation et d’information. Elle favorise la mise en réseau, la coopération des opérateurs culturels et les projets multilatéraux, d’Outre-mer à Outre-mer, d’Outre-mer à l’Hexagone, et d’Outre-Mer à l’international. L’Agence vient de lancer son site internet cultures-outre-mer.fr autour de trois fonctions :

 – une « vitrine » d’information sur les actualités culturelles dans tous les territoires

 – un centre de ressources, à destination du grand public et des professionnels, qui a vocation à présenter tous les acteurs culturels et le patrimoine des territoires

 – une plate-forme de travail et d’échanges pour l’espace pro.

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R.C.M. 2015 : le programme

rcm_2015

Vendredi 19 juin 2015

19 h – Les Choix d’EdaAtrium

20h 30 – Réalité – Madiana

Lire ci-dessous une présentation des films.

Les Choix d’Eda
Un film de Jil Servant -2014 – 68’ produit par Palaviré Productions

Christiane Eda-Pierre (née le 24 mars 1932 à Fort-de-France) est une soprano française, originaire de la Martinique. Elle est la nièce de la femme de lettres et journaliste Paulette Nardal.

Elle étudie au Conservatoire de Paris avec Charles Panzéra et Susanne Decrais. Elle fait ses débuts à Nice en 1958, dans le rôle de Leïla dans Les Pêcheurs de perles. L’année suivante, elle paraît au Festival d’Aix-en-Provence, dans le rôle de Papagena dans La Flûte enchantée.

Elle fait ses débuts à l’Opéra-Comique en 1960, elle y chante Olympia, Lakmé, Rosine, Violetta, etc, et à l’Opéra de Paris en 1962, où elle s’impose en Lucia, Gilda, etc. À partir de 1966, elle entreprend une carrière internationale, chantant à Londres, Wexford, Lisbonne, Vienne, Salzbourg, Chicago, New York, etc.

Elle défend un vaste répertoire, allant de la musique baroque aux œuvres contemporaines, mais demeure une interprète d’élection de Mozart, notamment le rôle de Constanze dans L’Enlèvement au sérail, qu’elle chante dans le monde entier, mais également Donna Anna, Donna Elvira, Vittelia, Elettra.

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La danse, comme le diable au corps !

— Par Janine Bailly —
revoleo_ana-perezLe flamenco est d’abord un genre musical, puis une danse datant du XVIIIe siècle, et qui à l’origine se dansait seul. En tant que néophyte, je connaissais essentiellement le flamenco interprété par des duos de danseurs homme-femme, plus spectaculaire et plus facile d’accès, danse cérémonielle au cours de laquelle les protagonistes se tiennent par la force du regard et se défient sur le mode de l’agressivité, créant ainsi une sorte de compétition passionnelle, émotionnelle et sexuelle.
Au théâtre Aimé Césaire, ce ne fut pas à ce spectacle-là que le groupe Revoleo, fondé par Luis de la Carrasca, nous avait conviés en cette fin de semaine, les duos ayant en effet été l’exception, et le « maître » ayant lui-même précisé que l’idée était de « revisiter des palos peu connus ou peu interprétés » (palos : chants).
Il m’a donc été donné de découvrir un nouvel aspect de la culture espagnole, et si je fus d’abord déconcertée de ne pas retrouver mes repères, bien vite je me suis laissée convaincre par la fougue des solos, la passion communicative des danseurs, l’agilité démoniaque des pieds de la bailaora Ana Pérez, l’enthousiasme et la force de conviction du bailaor Kuky Santiago.

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Le créole : une obligation d’expression

— Par Pierre Pastel* —

pousse_creoleAu moment où le Président de la république vient d’annoncer son intention d’engager la procédure de ratification de la charte européenne datant de 1992, faisant obligation aux États signataires (dont le France) de reconnaître les langues régionales et minoritaires, le sociologue Martiniquais Pierre Pastel* nous fait découvrir, en quelques clichés, le créole dans sa lutte pour  éviter l’étouffement face au français et face à la mondialisation culturelle.

Lajol pa bon ba’w é i bon ba mwen ?

Qu’est-ce qu’exister pour un homme si ce n’est de s’exprimer par tous les moyens qu’il a à sa disposition, de dire au monde « son monde » d’abord  tel qu’il a été façonné par son environnement premier ? Exister c’est vivre certes, mais c’est d’abord un réflexe congénital de respiration. Respiration pour … vivre avec soi et au milieu des autres. Peut-on donc attendre d’un homme qu’il vive épanoui sans respirer ? Non.
Il en est de même pour tout groupe humain habité par sa culture racine, sa langue poto mitan, véhicule complice par lequel et avec lequel il se sait exister et se signale.

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Les 10èmes Rencontres Cinémas Martinique du 12 au 19 Juin 2015

rcm_2015Présentation et programme

Le festival « RENCONTRES CINEMAS MARTINIQUE », actuellement à sa 10ème édition, est un rendez-vous majeur de l’année cinématographique de notre région.
Cet événement a des contours bien définis : une programmation de qualité, un intérêt pour la Caraïbe, une action envers des publics variés. Cette philosophie globale se décline au fil des éditions en tentant de suivre l’actualité ou plutôt les résonances du monde d’aujourd’hui.

2015 est une année importante : c’est la première de notre nouvelle structure : l’EPCC ATRIUM MARTINIQUE. Cette 10ème édition des RENCONTRES CINEMAS sera l’occasion de décliner les axes majeurs de notre action tout en offrant au public Martiniquais un vrai moment festif.

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« La mastication des morts », par l’ADAPACS au lycée Schoelcher

— Par Roland Sabra —

la_mastication_des_mortsPatrick Kermann définit son théâtre ainsi : « Le théâtre est le territoire de la mort, ce lieu rituel où les vivants tentent la communication avec l’au-delà. Sur scène, dans une balance incessante entre incarnation et désincarnation, matériel et immatériel, visible et invisible, apparaissent des fantômes qui portent la parole des morts, pour nous encore et tout juste vivants ».
Il présente « La Mastication des morts de cette façon : « C’est en visitant un petit cimetière de la campagne française que m’est venue l’idée de construire une « polyphonie de l’au-delà » en redonnant la parole aux centaines de défunts enterrés depuis un siècle à Moret-sur-Raguse, village symbolique inventé de toutes pièces…
Mais avant d’en arriver là, j’ai fait un tour de France des nécropoles rurales et j’ai réuni un ensemble de noms aux consonances bien françaises afin d’exclure tout exotisme. Hormis la géographie, purement imaginaire, du village en question, tout ce que je raconte dans ma pièce est authentique, au détail près, petite histoire et grande Histoire entremêlées.
La mastication des morts est un « oratorio in progress ».

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Joseph René-Corail : le talent et l’engagement

— Par Selim Lander —

ChèvreUn artiste sorti du peuple et qui y est resté, ce n’est pas si fréquent, surtout quand cet artiste fut aussi prolifique que talentueux. Faut-il y voir l’influence du soleil des Antilles ? Toujours est-il que Joseph René-Corail (dit Khokho), né en 1932 (la Martinique est encore une colonie ; elle ne deviendra département français qu’après la Deuxième guerre mondiale) dans une pauvre masure de paysans, mourra dans la misère, en 1998[1].

Enfant brillant, reçu premier de son école au certificat d’études, boursier de la République jusqu’à la fin de ses études, faut-il pourtant conclure de son échec au BEPC qu’il était déjà un rebelle ? Quoi qu’il en soit, c’est au cours complémentaire qu’il a découvert l’art, grâce à son professeur de dessin. Il a seize ans quand il entre à l’École des Arts appliqués de Fort-de-France, expédie le cursus en deux années au lieu des trois prévues, et intègre alors l’École nationale des Arts appliqués, à Paris. Il reviendra en Martinique en 1956 et enseignera, brièvement, la céramique dans l’école dont il fut l’élève.

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Tchicaya U Tam’si, sa vie, son œuvre et sa mémoire

—Entretien réalisé par Muriel Steinmetz —

tchicaya_u_tamsiRencontre avec Boniface Mongo-Mboussa, biographe du poète congolais, grande voix de l’Afrique et ancien compagnon de Lumumba, 
qui a contribué à la publication du deuxième tome de ses œuvres complètes.

Gallimard sort, dans sa collection « Continents noirs », la trilogie romanesque du Congolais Tchicaya U Tam’si (1931-1988). Boniface Mongo-Mboussa qui, il y a un an, publiait une biographie de ce grand poète de l’Afrique, en a composé la postface. Il répond à nos questions.

Paraît enfin ce second volume des œuvres complètes de Tchicaya U Tam’si auquel vous avez grandement contribué. Vous avez en outre écrit sa biographie, le Viol de la lune. Vie et œuvre d’un maudit (Vents d’ailleurs)…

Boniface Mongo-Mboussa Il s’est éteint en avril 1988. Deux ans après, la revue Europe lui rendait hommage. Il y a eu deux colloques. L’un à Brazzaville (Congo), en avril 1992, et l’autre à Yaoundé (Cameroun), un an après. En 1998, ses anciens collègues de l’Unesco ont publié un bel ouvrage, Tchicaya, notre ami. Il convient d’ajouter la biographie de Joël Planque, Tchicaya U Tam’si, le Rimbaud noir, sans oublier l’essai de Pierre-Henri Kalinarczyk, où il compare sa poésie à celles de René Char et d’Aimé Césaire à travers le thème du pays natal.

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La 13e édition de Rendez-vous aux jardins, les 5, 6 et 7 juin 2015

rv_aux_jardinsLe ministère de la Culture et de la Communication invite petits et grands, les 5, 6 et 7 juin 2015, à profiter de nombreuses animations proposées dans près de 2 300 jardins publics et privés, historiques et contemporains, partout en France dont 22 en Martinique La journée du vendredi est tout particulièrement dédiée au jeune public, avec 500 jardins qui réservent un accueil spécifique pour les scolaires.
Les samedi et dimanche, une programmation foisonnante permet à tous, entre amis ou en famille, de (re)découvrir, dans toute leur diversité, les parcs et jardins : jardins à la française, parcs paysagers, jardins contemporains, botaniques, ouvriers, partagés…, où se déroulent visites commentées, balades pédagogiques et ludiques, parcours thématiques ou sensoriels, démonstrations de savoir-faire, dégustations, ateliers mais aussi concerts, spectacles et conférences.
La promenade au jardin, thème de cette 13e édition, convie à flâner, à marcher à son rythme pour découvrir ou redécouvrir un jardin, à déambuler dans ses allées (…).
Emblématique de l’action du ministère de la Culture et de la Communication en faveur de la connaissance, la protection, la conservation, l’entretien, la restauration, la création de jardins et la transmission des savoir-faire, Rendez-vous aux jardins fédère les nombreuses initiatives mises en place par les directions régionales des affaires culturelles en collaboration avec les collectivités territoriales, les associations et l’ensemble des propriétaires privés et publics.

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Discours de réception de Dany Laferrière à l’Académie française

— Par Dany Laferrière —

M. Dany LAFERRIÈRE, ayant été élu à l’Académie française à la place laissée vacante par la mort de M. Hector BIANCIOTTI, y est venu prendre séance le jeudi 28 mai 2015, et a prononcé le discours suivant :

Mesdames et Messieurs de l’Académie,
Permettez que je vous relate mon unique rencontre avec Hector Bianciotti, celui auquel je succède au fauteuil numéro 2 de l’Académie française. D’abord une longue digression – il y en aura d’autres durant ce discours en forme de récit, mais ne vous inquiétez pas trop de cette vieille ruse de conteur, on se retrouvera à chaque clairière. C’est Legba qui m’a permis de retracer Hector Bianciotti disparu sous nos yeux ahuris durant l’été 2012. Legba, ce dieu du panthéon vaudou dont on voit la silhouette dans la plupart de mes romans. Sur l’épée que je porte aujourd’hui il est présent par son Vèvè, un dessin qui lui est associé⋅ Ce Legba permet à un mortel de passer du monde visible au monde invisible, puis de revenir au monde visible⋅ C’est donc le dieu des écrivains⋅
Ce 12 décembre 2013 j’ai voulu être en Haïti, sur cette terre blessée, pour apprendre la nouvelle de mon élection à la plus prestigieuse institution littéraire du monde⋅ J’ai voulu être dans ce pays où après une effroyable guerre coloniale on a mis la France esclavagiste d’alors à la porte tout en gardant sa langue.

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Enseigner la mémoire et l’histoire de l’esclavage

— Par Janine Bailly —
enseigner_lesclavage-2Parmi les nombreuses manifestations organisées pour commémorer l’abolition de l’esclavage, j’ai — nostalgie d’enseignante à la retraite oblige — privilégié celle offerte le 21 mai aux Archives Départementales de Fort-de-France, sous la présidence de Madame la Rectrice de l’Académie, et dont le titre prometteur autant qu’ambitieux était « Enseigner la mémoire et l’histoire de l’esclavage ». Six présentations de grande qualité se sont succédé au cours de l’après-midi, et bien qu’étant prioritairement destinées aux professeurs en activité, elles furent pour moi intéressantes et riches d’enseignement.
La première intervention, faite par Dominique Rogers, maître de conférences en Histoire moderne à l’Université des Antilles, avait pour but de nous faire découvrir l’ouvrage « Voix d’esclaves », et se proposait de répondre à la question : « Comment connaître le point de vue de l’esclave ? » en effectuant une approche historique des textes judiciaires.

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« Miles & mes danses de mauvais nègre »

Samedi 30 mai 20h au Domaine de Fonds Saint-Jacques à La Purgerie
Territoire en culture avec l’EPCC Atrium Martinique

miles_danses_negre-2Deux hommes, deux génies incontournables du XXe siècle, l’un musicien (Miles Davis) né au sein d’une famille bourgeoise afro américaine, l’autre (Aimé Césaire) poète et écrivain , chantre de la Négritude. Deux rebelles, deux écorchés vifs : l’un utilise sa trompette, l’autre sa plume.
Inlassablement ils dénonceront chacun à leur manière les oppressions en utilisant la puissance incantatoire des images et des sons. Rejetant tout carcan, fut il académique ou idéologique. Tout au long de sa carrière, nonobstant les critiques, Miles Davis refusera d’être le représentant d’un seul courant musical, issu du hard bop, il donnera naissance au jazz « cool » puis atteindra sa pleine maturation au cours de sa période « électrique ». Aimé Césaire refusera d’être l’instrument au service d’une idéologie et de toutes les thèses esthétiques imposées.
La poésie d’Aimé Césaire d’abord solaire (Cahier d’un Retour au Pays Natal, Soleil Cou Coupé) deviendra ensuite volcanique (Ferrements, Moi Laminaire). Ne dit-on pas d’ailleurs que sa poésie est péléenne ?

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« Diable d’homme ». Boite à malice

Au T.A.C. les 28/29/30 mai 2015 à 19h 30

diable_d_homme— Par Christian Antourel —

Attention aux idées reçues ! Qui dit amateur ne dit pas obligatoirement médiocre, et les spectacles présentés cette année à cette 9ème Rencontre de Théâtre Amateur, le prouvent une fois encore.

Une directrice énergique, de jolies jeunes femmes qui papotent, une secrétaire qui radote. Quoi de plus normal dans cette agence d’intérim si ce n’était le Diable qui se glissant dans la peau d’un homme d’affaires respectable, aidé de pouvoirs surnaturels et de la complicité d’un suppôt ne venait y semer un vent de désordres en manipulant ces femmes comme des marionnettes. Nous voici transporté par ce conte moderne au fait d’une pure comédie ou le surnaturel fait la nique à la magie ambiante. La pièce débordante d’humours et de tendresse rebondit de circonstances autant causasses qu’inquiétantes et où le Mal le dispute au Bien. Il s’agit pour Satan de faire commettre à ces femmes d’improbables péchés. Nous pourrons nous rincer l’œil et l’âme tout en nous abreuvant les neurones.

D’insondables failles psychiques

Comprendre la fragilité de l’âme humaine, voir comment des existences, somme toute banales, peuvent basculer dans le crime, l’escroquerie, le suicide, ou la luxure, le tout dans une érudition théâtrale jubilatoire et sans
Faille.

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Lycée de transit : petite chronique d’une grande ( et triste) farce

— Par Francis Carole —

erranceLe propre des manipulateurs, c’est de toujours tenter de masquer leurs insuffisances sous une avalanche de prétextes et de boniments. C’est à cet exercice lamentable que le président de région s’est, une nouvelle fois, livré sur RCI, ce lundi 18 mai.

Les reports successifs de l’ouverture du lycée de transit, depuis 2012, seraient ainsi, selon lui, dus à des « études longues », au CHU, à la volonté de transformer ce bâtiment en » l’un des meilleurs lycées, sur le plan mondial, en matière de normes parasismiques », aux sables du Sahara, au réchauffement climatique ou encore aux menaces d’attentats de Georges le crocodile, en résidence surveillée dans la mangrove du Lamentin…

Tout bien considéré, si des centaines d’élèves, de personnels administratifs et techniques et d’enseignants n’étaient quotidiennement exposés aux risques, dans un lycée dont la dangerosité est avérée, sans doute konpè lapen nous aurait-il fait rire de bon cœur.

Mais la chronique de ce qui tourne à la farce, aujourd’hui, révèle le niveau de machiavélisme d’un homme qui, dans la gestion pratique de la reconstruction du #lycée #Schoelcher, ne semble pas avoir donné la priorité à la sécurité des usagers de cet établissement scolaire.

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La cuisine créole d’Arthur H et Nicolas Repac

Par Selim Lander

arthur h l'or noirOn apprend par les gazettes (Le Monde des Livres du15 mai) que Maryse Condé vient de publier un livre pas vraiment de mais sur la cuisine (Mets et Merveilles, J.-CL. Lattès, 2015). On se demande ce qu’elle penserait de la drôle de tambouille poético-musicale à base d’ingrédients (principalement) antillais concoctée par deux Français de France. Rien à dire en ce qui nous concerne, sinon des éloges, sur les ingrédients : les textes de Césaire (tirés du Cahier, des Armes miraculeuses, de Corps perdu) sont « étranges et pénétrants » comme il se doit ; et ceux qui l’accompagnent sans être aussi puissants (comment se comparer à Césaire ?) méritent néanmoins d’être entendus. On remarque en particulier, pour leur originalité, l’humour macabre d’Amos Tutuloa (L’Ivrogne dans la brousse traduit Raymond Queneau) ainsi qu’une définition de l’amour vrai comme l’art du voyage à motocyclette par Édouard Glissant (Marie-Galante). Rien à dire non plus, sinon des éloges, sur le chef, le nommé Arthur H (comme Higelin), lequel, incontestablement, sait dire des textes : mieux que ça, sa manière concentrée et inspirée, ménageant là où il faut les silences qu’il faut, est celle d’un maître.

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« Alarmes, etc ! » : quand les machines rient

Au T.A.C. les 19/20/21 mai 2015 à 19h 30

alarmes_etc-2—Par Christian Antourel —

Deux couples d’amis se retrouvent pour un bon repas arrosé d’un excellent petit vin, comme ils aiment à le faire. Mais ils sont très vite harcelés, excédés par une avalanche de sonneries, sirènes, trembleurs, vibreurs, bipers, hurleurs et autres alarmes…qui tour à tour ou tous ensemble, les menacent d’un danger mystérieux.

Cette course hilarante contre la montre ne fait que commencer. Car dans les cinq petites pièces qui suivent Michael Frayn présente encore d’autres situations, une vingtaine de personnages vont connaître d’autres aventures, ils se trouvent confrontés à des univers hostiles pleins de bruits étranges émis par des appareils qui n’en font qu’a leur tête : Dans un hôtel « nouvelles normes » d’un pays lointain. Dans un cocktail mondain où on ne s’entend plus. Lors d’une séance plénière dont l’orateur se conduit en dictateur sadique. « Quand les hommes rient, les machines n’ont qu’à bien se tenir. Mais si les boutons, les pignons, les pistons, les répondeurs déparlent, les machines sournoisement, se dérèglent et les hommes disjonctent.

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Séquelles de l’esclavage en Martinique

— Par George Huyghues des Etages —

g_h_d_e(Intervention lors du colloque autour de l’ouvrage « Les traites négrières coloniales – Histoire d’un crime » organisé par le conseil général du Val de Marne et l’Association de Descendants d’Esclaves Noirs et de leurs amis (ADEN) en novembre 2009 à l’Atrium (conseil général de Martinique)

Cela fait une trentaine d’années que j’exerce ma profession de psychologue en Martinique et, même si certains affirment que traite négrière et esclavage sont dépassés , qu’il faut tourner la page, même si on ne peut mettre tous les maux de notre société sur le compte de ces évènements tragiques il est indéniable que je retrouve des traces de ces atrocités perpétrées par des hommes contre d’autres hommes, qu’ils constituent des traumatismes qui ont laissé des marques bien présentes dans le quotidien, les comportements, les attitudes actuels. Le passé habite bien notre présent et hante notre imaginaire ou si l’on préfère notre inconscient comme l’a expliqué dans sa théorie de la psychanalyse Sigmund FREUD. Comment penser que des faits si terribles par leur durée et leur intensité, que ces situations si extrêmes de domination –soumission et de violences se soient effacés de la mémoire des peuples qui y ont été soumis ?

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Ces deux blancs qui célèbrent l’Or noir!

—Par Roland Sabra —

or_noir-2C’est d’une rencontre avec Edouard Glissant qu’est né « L’Or noir ». Arthur H. était venu lui lire du Césaire ! Peu de temps après sur la scène de l’Odéon il lit des vertiges de l’Anthologie poétique du Tout-monde et la nécessité d’un spectacle consacré aux écrivains et poètes créoles s’impose dans toute son évidence. Il y ajoute des extraits de « L’ivrogne dans la brousse » du nigérian Amos Tutuola, roman publié en 1952 et traduit en français par Raymond Queneau l’année suivante. La part du lion du lion de la soirée est consacrée au maître tutélaire Aimé Césaire. L’entame se fait avec Corps perdu, de « Cadastre » mais viennent aussi des extraits du Cahier et d’autres des « Armes miraculeuses ». Édouard Glissant est lu à deux endroits. Une première fois après Césaire avec un passage de  La Cohée du Lamentin  et une seconde fois de nouveau après Césaire avec Marie-Galante mais comme point de clôture du spectacle. Encadrés par ces deux piliers on entend des textes de Dany Laferrière, René Depestre, Gilbert Gratiant, James Noël.

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