1531 search results for "Du Bois"

Mémoire d’une seule traite

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

J’ai traversé pour l’autre bord,
le bord de ce beau pays de France.
Je suis allé à Bordeaux
au bord de l’eau
sur les quais ensoleillés,
laissant au fil du fleuve mon esprit vagabonder.
J’y ai humé comme un fumet
persistant et rance
de larmes, de sang,
de sueur et de peur,
comme un relent
de mort, d’humiliation, de souffrance.
J’ai contemplé les fantômes de ces grands bateaux négriers
remontant l’estuaire, toutes voiles déployées,
qui firent la fortune des commerçants
de bois d’ébène sur le dos des esclaves.
Les fantômes de ceux qui sucèrent la moelle de l’Afrique

→   Lire Plus

Saccage à Martinique 1ère

— Par Georges-Henri Léotin —

Martinique 1ère a décidé de retirer de ses programmes 3 émissions-radio : Tout lang sé lang de Daniel Boukman, Farin cho de Sully Cally, et La nature aux Antilles d’Alain Delatte. Le point commun entre ces émissions : elles ont un rapport à la langue et à la culture créole, elles sont animées par 3 figures importantes du monde culturel antillais.

Tout lang sé lang existe depuis une dizaine d’années. Comme son nom l’indique, elle vise à la reconsidération et la promotion du créole, dans sa dimension de langue littéraire en particulier, même si, dans ce dernier domaine, elle n’a pas encore « fait éclore la succulence de tous ses fruits pour la soif universelle ». Daniel Boukman donne des extraits d’œuvres, des traductions de classiques (fables p.ex.) qui font dialoguer les différents créoles. Dans ce sens Tout lang sé lang était un complément utile des chroniques de Littérature au quotidien d’André Lucrèce.

Jean Bernabé parlait de la nécessité urgente d’une recréolisation, d’un combat déterminé pas tant pour la survie mais pour regénération d’un bon créole. Même s’il semblait avoir abandonné, pour l’écriture, la notion de déviance maximale, il soulignait l’impératif d’une refondation lexicale allant de pair avec une défense de ce qui fait la structure syntaxique du créole (phénomène de duplication : p.ex. :

→   Lire Plus

Pays de malheur, une jeunesse française

Du mardi 22 au dimanche 27 mai 2018 à La maison des Métallos 

d’après le livre de Younes Amrani et Stéphane Beaud (éditions La Découverte)
conception, adaptation et mise en scène Charlotte Le Bras
assistante à la mise en scène Caroline Lerda
avec Karim Abdelaziz, Hakim Djaziri, Agathe Fredonnet, Caroline Lerda et Charlotte Le Bras
création et régie lumières Nathan Teulade
chorégraphie Sylvie Troivaux (Kafando)
construction structure bois Étienne Meunier
PRÉSENTATION DU SPECTACLE
En 2002, Younes Amrani, 28 ans, emploi jeune dans une bibliothèque, lit l’ouvrage du sociologue Stéphane Beaud 80% au bac… et après. Lecture qui le mène à une réflexion sur son propre parcours. Il décide alors d’écrire au chercheur en sociologie. Commence une correspondance qui durera deux ans et qui permettra à Younes de mettre en mots sa réalité, une souffrance sociale peu souvent décrite et médiatisée. C’est cette correspondance, cette réflexion sur un état de la jeunesse que la compagnie Les Papavéracées met en scène. Deux comédiens et une comédienne se font la voix de Younes, et à travers lui d’une frange de la population souvent montrée sous un angle peu favorable.

→   Lire Plus

#LeViolestUnCrime : retirez l’article 2 !

— Communiqué de l’association Culture Egalité —
Tout le monde se souvient du jugement de Pontoise où le viol d’une petite fille de 11 ans par un adulte de 28 ans avait été requalifié en « atteinte sexuelle » au motif que l’enfant n’avait pu prouver qu’elle n’était pas consentante !
Les féministes ainsi qu’une grande majorité de citoyens et citoyennes s’étaient indigné.es d’un tel verdict. L’opinion publique avait alors exigé que soit fixé un âge en dessous duquel toute relation d’un adulte avec une mineure serait qualifiée de viol. Le Président de la République lui-même, qui avait proclamé la lutte contre les violences envers les femmes grande cause du quinquennat, s’était prononcé publiquement pour l’âge de 15 ans.
Aujourd’hui (pour des raisons inavouables ?) le gouvernement recule et l’Assemblée Nationale entame l’examen d’un projet de loi qui crée un nouveau délit : celui “d’atteinte sexuelle avec pénétration”.
Désormais, le viol ne serait plus un crime, mais un délit, passible d’un simple examen en correctionnel. C’est une régression inouïe puisque, depuis 1980, le viol est reconnu comme un crime, et comme tel, jugé aux Assises par un jury de citoyen·nes.

→   Lire Plus

«  Seuils du regard » Beautés cachées

Jusqu’ au 02 juin 2018 Marie Gauthier expose

— Par Christian Antourel —

Autre voyageuse du regard, Marie Gauthier présente une cinquantaine de petits tableaux principalement sur bois , travaillés au préalable par un marouflage de toile qui constitue le support de départ. Dans son travail, la plasticienne a su éliminer les détails d’une figuration trop marquée et travailler par tâches de couleurs, de lumières, de formes non-rationnelles.

La peinture de l’artiste nous livre un monde presque sans objets, puisque la multitude qu’elle fait naitre sous le regard n’a pas lieu dans l’objectivité des objets, mais dans la visibilité comme telle. Marie Gauthier donne vie à l’espace tableau en y dressant un ensemble de lignes sauvages et folles…Puis, cette atmosphère « nervurée » va s’organiser, se construire et se composer à partir d’un jeu de traits aux couleurs immédiatement identifiables sur les toiles qu’un bleu azuré déborde de ses nuances magiques. Les couleurs s’harmonisent , se juxtaposent les unes au côté des autres ou les unes sur les autres, jusqu’à former un ensemble de blocs colorés, où chaque surface ou forme naissante trouve non seulement sa place bien précise , mais également sa temporalité et sa densité dans une totalité lumineuse et sereine.

→   Lire Plus

Parutions : nouveautés du 6 mai 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

→   Lire Plus

« Je danse parce que je me méfie des mots » : bouleversant!

— Par Roland Sabra —

Ce qu’ils vont raconter n’est que la suite d’une histoire commencée il y a bien longtemps, dans un autre lieu, dans un autre pays, dans une autre culture et donc quand les portes de la salle s’ouvrent, ils sont déjà en scène, sur laquelle côté jardin trône une énorme sculpture noire. Lui le père, coté cour, assis droit comme uni sur sur une des chaises noires qui bordent le plateau, elle la fille, au milieu, esquisse quelques pas, doigts de pieds écartelés, le haut du corps immobile, tandis que la bande son dévide la litanie des questions dans lesquelles se mêlent futilité, intimité et gravité :: « Pourquoi tu manges la nuit ? », « Pourquoi quand je suis là, tu es toujours fatigué ? » « As-tu déjà trompé ma mère ? », « Tu as peur que je ne sois plus ta fille ? ». « Pourquoi les gens ne se disent pas la vérité? A quoi ça sert de vivre?» La brutalité des formulations est la forme que prennent la timidité pour se dissimuler et la pudeur pour se dévoiler quand l’émotion déborde les mots qui ne peuvent la contenir.

→   Lire Plus

« Seuils du regard », peintures de Marie Gauthier

Du 4 mai au 2 juin 2018 Galerie Le Vin, l’Art et Vous – Ducos

Depuis l’exposition Prédelles, en mars 2017 à la Galerie Tout’Koulè, l’artiste Marie Gauthier poursuit sa réflexion artistique, à la Galerie d’art Le Vin, l’Art et Vous, avec Seuils du regard. Visible du 4 mai au 2 juin 2018, ce nouvel accrochage présente une peinture plus sobre, plus abstraite, et résolument plus bleutée, affirmant ainsi un paysage plus intériorisé que réel.

Sous nos yeux, une cinquantaine de petits tableaux principalement peints sur bois, travaillés en amont par un marouflage de toile qui constitue le support de départ, dévoilent, sans horizon, des paysages azurés ; le bleu étant, selon l’artiste, la couleur idoine pour exprimer l’ouverture vers l’infini. Si la figuration s’absente, l’abstraction révèle par une matière picturale riche les strates de la fabrication, une géologie d’un corps-paysage, où paradoxalement l’intime s’unit au lointain.

La structure ternaire du tableau articule souvent trois pans, où l’espace central, aérien ou marin, s’approfondit par l’alternance des couleurs. Des points et des lignes, souvent rouges, tracés à la surface, accentuent la profondeur et l’incommensurable d’un inconnu qui s’éloigne.

→   Lire Plus

À propos de la posture « indépendantiste » dans la gestion des pesticides

Lettre ouverte de l’ASSOPUMA au Préfet

Monsieur le Préfet,
 
Nous venons par la présente vous informer que notre association ne prendra pas part à la réunion du GREPHY, du 25 Avril 2018 en l’état actuel de son entêtement à vouloir poursuivre ses travaux sur une seule molécule, ce qui est contraire aux États généraux de l’alimentation (EGA), qui ont permis au gouvernement, de proposer un projet de loi (n° 627) relatif à  »l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable ». 
C’est forts de ce projet de loi que nous avons interpellé les élu(e)s de notre Territoire, particulièrement nos parlementaires, dans une lettre ouverte, pour espérer une évolution intéressante de ce texte, notamment sur la question des pesticides.
Nous nous permettons de vous faire savoir que nous avons toujours rencontré de fortes oppositions lorsque, avec feu Pierre DAVIDAS, nous avons tout fait pour dénoncer l’utilisation des organochlorés en agriculture. Malheureusement, ce sont ces mêmes groupuscules qui, avec la complicité de certaines personnes de vos services, manipulent l’opinion publique en ne parlant que de la seule molécule chlordécone.

→   Lire Plus

Michèle Arretche, Saint-John Perse et les Ratières : habiter poétiquement le monde.

— Par Scarlett Jésus —

Qu’a à voir le prosaïsme des « ratières » avec la poésie de Saint-John Perse ?

Toutefois le crabe, au même titre que les blattes (les « ravets »), se faufile parfois dans l’univers poétique de Saint-John Perse. Comme une réminiscence du vert paradis de son enfance et comme un intrus. Connoté négativement, il est présenté comme un assaillant dévastateur de l’« habitation ». En témoigne cet extrait de Vents (II, 4) : « Les migrations de crabes sur la terre, l’écume aux lèvres et la clé haute, prennent par travers des vieilles Plantations côtières enclouées pour l’hiver comme des batteries de Fédéraux ».

La chair de ce crabe de terre, très appréciée en Guadeloupe tout autant qu’en Martinique, a donné lieu à une pratique de capture qui s’opère à l’aide d’une boite en bois, munie d’une porte amovible. Un mécanisme très simple, actionné par une ficelle et une grosse pierre, permet à la porte de se refermer sur le crabe, qui se retrouve alors pris comme un rat. D’où le nom de « ratières » que les Martiniquais donnent à ce piège.

→   Lire Plus

2147, et si l’Afrique était…

— Par Roland Sabra —

Un mythe ? Une invention européenne ? Une paresse intellectuelle de l’Occident ? Un concept fourre-tout ? Un évitement de la pensée ? Le produit d’une attitude globalisante pour ne pas avoir à prendre en compte une infinie diversité, un jaillissement d’incommensurables possibilités dans le refoulement d’une altérité sans laquelle pourtant, on ne peut être nommé, on ne peut être au monde. Tenue d’Arlequin aux dix mille couleurs, elle est une, en ce costume et multiple en ce qui le compose. Dans la note d’intention qui accompagne la création de « 2147, et si l’Afrique disparaissait », le metteur en scène Moïse Touré écrit : « «L’Afrique contient nos archives,[…] (elle) abrite encore avec l’Asie, les enjeux de l’ancien temps. L’Occident a nommé ce continent, réfléchir l’Afrique, c’est réfléchir à nos fragments de violence, de conquête, notre poétique. L’Afrique m’aide à penser notre humanité; elle est partout ».

Comme en écho à cette vision kaléidoscopique le metteur en scène a sollicité des textes auprès des Alain Béhar, Claude-Henri Buffard, Hubert Colas, Dieudonné Niangouna, Odile Sankara, Jacques Serena, Fatou Sy et Aristide Tarnagda auxquels il a ajouté des écrits de Bernard-Marie Koltès, Aimé Césaire, Leonora Miano et bien d’autres hommes de lettres.

→   Lire Plus

Bâle: Bon anniversaire Monsieur Baselitz!

— Par Dominique Daeschler —

Le Kunstmuseum et la Fondation Beyeler ont accordé leurs violons pour offrir aux amateurs d’art deux expositions pendant la même période, judicieusement complémentaires quant à l’œuvre de Georg Baselitz.

Le Kunstmuseum consacre son exposition aux œuvres sur papier (149 dessins). A la Fondation Beyeler, la rétrospective porte sur la peinture (90 toiles) et la sculpture (12). Tant dans les œuvres sur papier que dans les peintures, on retrouve l’asymétrie, les brisures, l’usage du double et de la métamorphose. Nourri de l’histoire de la peinture européenne et américaine, Baselitz joue avec la mémoire et sa réinterprétation. Son langage figuratif s’approprie des éléments stylistiques sans craindre l’ambivalence du sens, la contradiction. Il y a un cosmos Baselitz.

Dans les dessins comme en peinture, des images, des thèmes sont récurrents. Aussi des dessins on retiendra d’abord la richesse des techniques utilisées (fusain, craie, pastel, crayon, encre, aquarelle) et la création d’un espace créant un aller- retour «attirance-répulsion» autour d’une figure, d’un objet réinterprété conduisant le public à suspendre tout avis esthétique construit sur des critères classiques. Deux ensembles de 12 grands dessins noir et blanc rassemblés en mosaïque, nous entraîne pleinement dans cet univers arraché, morcelé, blessé «tête à l’envers».

→   Lire Plus

Festival international du film documentaire en Martinique

Du 20 au 28 avril 2018 à Fort-de-France et en commune

Pour sa 2e édition du 20 au 22 avril 2018 au Palais des Congrès de Madiana, le Festival International du Film Documentaire de Martinique Les Révoltés du Monde vous propose une sélection de 7 documentaires récents et inédits en compétition pour les 3 prix du festival (professionnel, public et jeune), et 3 documentaires consacrés aux musiques des afro-descendants dans la section hors compétition.

Les films et le calendrier ci-après

Les nouveautés

Nouveau vecteur fort de cette édition, le Festival proposera des masterclass aux professionnels de l’audiovisuel et aux lycéens en option cinéma, centrées sur les thèmes de la production et de la création de films documentaires. Une table ronde permettra au grand public de rencontrer des réalisateurs autour de leurs oeuvres.

L’éducation à l’Histoire des afro-descendants

Au coeur de l’identité du Festival, les projection-débats dans les établissements scolaires de films documentaires en lien avec les programmes pédagogiques sepoursuivront, ainsi que celles au Centre pénitentiaire de Ducos.

Le festival mets en place des rencontres, entre professionnels du métier du cinéma, entre les réalisateurs et le grand public, et dans les milieux scolaire et carcéral.

→   Lire Plus

2147, et si l’Afrique disparaissait ?

Samedi 14 avril 2018 à 20h – Tropiques-Atrium

Avec : Charles Wattara, Paul Zoungrana, Rose-Esther Guignard, Richard Adossou, Ange Aoussou, Mamadou Diabaté, Ximena Figueroa, Djénéba et Fousco
Auteurs : Odile Sankara, Hubert Colas, Aristide Tarnagda, Jacques Serena, Alain Béhar, Fatou Sy
Conception et mise en scène : Moïse Touré
Assistante à la mise en scène : Bintou Sombié
Chorégraphie : Jean-Claude Gallotta
Assistant à la chorégraphie : Ximena Figueroa
Dramaturgie : Claude-Henri Buffard
Création sonore : Jean-Louis Imbert
Création musicale : Fousco et Djénéba, Rokia Traoré
Création lumière : Rémi Lamotte
Création vidéo : Pierre Nouvel
Scénographie : Léa Gadbois Lamer
Régie générale : Céline Fontaine
Costumes : Solène Fourt
Production : Les Inachevés, MC2 : Grenoble
Coproduction : Bonlieu Scène Nationale Annecy, Espace Malraux Scène Nationale de Chambéry et de la Savoie, La Filature – Mulhouse
Avec le soutien de : Fonds SACD Musique de Scène, du Jeune Théâtre National, de la Friche La Belle de Mai – Marseille – SPEDIDAM

Le metteur en scène grenoblois Moïse Touré, accompagné par le chorégraphe Jean-Claude Gallotta, interroge l’avenir de l’Afrique, entre inquiétudes et espoirs.

→   Lire Plus

Rencontres Cinémas Martinique 2018 (4) – « Moving Parts », « Selva », « Möbius »

— Par Selim Lander —

Moving Parts d’Emilie Upczak. Quelques heures après la projection à Madiana du film Human Flow[i] consacré aux migrations par le Chinois Ai Wei Wei, un film venu de Trinidad qui raconte les tribulations d’une jeune immigrée chinoise, Zhen Zhen (Valerie Tian), était présenté dans la salle Frantz Fanon de l’Atrium, toujours dans le cadre des RCM. D’abord employée dans la cuisine d’un restaurant, Zhen Zhen sera forcée de se prostituer pour rembourser les dix mille dollars dus au passeur.

S’il n’y avait que cela, le film pourrait passer pour une docu-fiction. Une grande part de l’intérêt soulevé par Moving Parts tient en effet à son aspect documentaire, en particulier à tout ce qui concerne l’organisation de la diaspora chinoise, depuis les travailleurs des chantiers jusqu’aux bars à hôtesses en passant par les inévitables restaurants. Cependant la cinéaste (jeune Américaine installée à Trinidad depuis quelques années) a introduit, à côté de Zhen Zhen et de son frère, un troisième personnage important, une autre jeune femme (interprétée par Kandyse McClure) qui appartient, elle, à la classe supérieure (elle gère une galerie d’art contemporain) et s’intéresse à Zhen Zhen jusqu’à la prendre sous son aile secourable.

→   Lire Plus

RCM 2018 : Raoul Peck présente le Marx d’avant la coupure « épistémologique »

Marx avant Marx?

— Par Roland Sabra—

Le jeune Marx
De Raoul Peck
Avec August Diehl, Stefan Konarske, Vicky Krieps
Genres Drame, Historique, Biopic
Nationalités français, allemand, belge

Synopsis :

1844. De toute part, dans une Europe en ébullition, les ouvriers, premières victimes de la “Révolution industrielle”, cherchent à s’organiser devant un “capital” effréné qui dévore tout sur son passage.

Karl Marx, journaliste et jeune philosophe de 26 ans, victime de la censure d’une Allemagne répressive, s’exile à Paris avec sa femme Jenny où ils vont faire une rencontre décisive : Friedrich Engels, fils révolté d’un riche industriel Allemand.

→   Lire Plus

Parutions : nouveautés du 18 mars 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

→   Lire Plus

Un petit tour au Centre Pompidou : rétrospective César, Sheila Hicks, Jim Dine

— Par Dominique Daeschler —

Rétrospective César :

Le grand pouce de 6m de hauteur en bronze poli dressé sur l’esplanade ne manque pas de nous faire penser au signe utilisé dans les combats de gladiateurs : enfin semble dire César, nous y voilà ! A trop jouer les stars, l’institution l’avait snobé !
L’exposition thématique suit l’artiste dans cinq grands modes d’expression qui cohabitent parfois, nous renvoyant à l’importance essentielle que l’artiste accordait aux matériaux et à la conquête de nouvelles techniques. Allant glaner aux puces, chez les brocanteurs ou dans les « casses » où il se laisse fasciner par les compresseurs, César joue des formes, fait matière à partir de rebuts, d’objets de la vie quotidienne, fait sculpture, l’exprimant dans une perpétuelle mutation.
Les fers soudés
lui permettent en utilisant la soudure à l’arc de travailler avec souplesse, de cisailler, écraser en utilisant boulons, clous, vis…. De la ferraille naissent des animaux (poules, chauves souris) et déjà une série de grands panneaux reliefs avec des morceaux froissés (ailes et plaques de voitures) annonce les compressions et son goût de la polychromie.
Les compressions
César se saisit de ces voitures compressées de façon cubique dans les « casses » les considérant comme sculptures à part entière puis les travaille, en formes, matières, couleurs en choisissant certains éléments et le degré de compression.

→   Lire Plus

Ephémères jardins de la Martinique

— Par Michel Herland —

A l’initiative de Bernard Hayot et avec le soutien de la Fondation Clément, ont été publiés plusieurs ouvrages mettant en valeur le patrimoine matériel martiniquais et incitant à sa conservation, à commencer par Le Patrimoine des communes de la Martinique (1998, 2e éd. 2013), puis, à partir de 2010, une série de petits guides consacrés à telle ou telle commune particulière.[i].

Voici maintenant Jardins de la Martinique, un gros ouvrage richement illustré comme il se doit, mais dont l’intérêt réside également dans les commentaires abondants d’Isabelle Specht, lesquels sont nourris par les récits des nombreux visiteurs de l’île qui n’ont pas manqué de se montrer frappés par l’exubérance et la générosité de sa végétation, depuis Jean-Baptiste du Tertre (1667) jusqu’aux deux André surréalistes, Breton et Masson (1941), en passant par le Père Labat (fin XVIIe), Jean-Baptiste Leblond (fin XVIIIe) et bien d’autres comme Louis Garaud,  vice-recteur de la Martinique à la fin du XIXe siècle. Une admiration parfois tempérée par un sentiment d’oppression, à l’instar de Lafcadio Hearn qui voyait dans les forêts montagneuses une « beauté étrange et effroyable ».

→   Lire Plus

« Wild West Women » : des femmes à la conquête d’elles-mêmes

— par Janine Bailly —

Sur scène, elles ne seront, pendant ces presque quatre heures de spectacle, que trois comédiennes, pour nous entraîner à leur suite dans cette épopée américaine, sorte de western palpitant, version femmes. Elles nous guideront, dans une sorte de “chevauchée fantastique” à la John Ford, mais légèrement parodique car poussant à l’extrême les codes du genre, sur la route des pionniers partis à la conquête de l’Ouest. Elles nous feront suivre la piste de l’Oregon et partager leurs aventures tumultueuses, au hasard de rencontres imprévues, heureuses ou malheureuses, et soumises souvent à la cruauté des hommes comme aux rigueurs du climat, car ici tout est paroxystique — chaleur, froidure extrême, tempête de neige qui oblige à rebrousser chemin…

Mais dans notre imaginaire, ils seront bien des dizaines, les personnages qu’elles auront créés dans une dynamique, une fougue, une inventivité qui ne se démentiront jamais, bien que l’on ait noté une certaine baisse  d’intensité dramatique dans le second volet, due sans doute à la multiplication de ces hommes  pris “du côté obscur de la force”, et qui ne font dans l’histoire qu’un rapide passage.

→   Lire Plus

« Billes de verre, éclats de plomb », chronique phantasmée d’une rencontre

— par Janine Bailly —

Dans le « paysage » qu’est Artaud, il faut  « s’y promener, il faut prendre le temps d’aller de saillie en trou, de sentier en piste, il faut s’y exposer, s’y aventurer. » (Kenneth White, in Le monde d’Antonin Artaud, essai, 1989). C’est bien à cette sorte d’aventure que nous convie l’écrivaine, responsable de la mise en scène de son propre texte, Billes de verre, éclats de plomb, avec la complicité de deux comédiens chargés d’assumer ses paroles, comme aussi celles d’ Antonin Artaud et Frantz Fanon, qui traversent en fulgurantes insertions l’écriture ardente et métaphorique de Thérèse Bonnétat.

Quand commence le jeu, l’un se tient de dos en fond de plateau, l’autre est couché au devant de la scène, blotti sous des linges qui d’abord le dissimulent. Et le temps s’arrête, un moment qui peut sembler durer, un moment fait de silence, d’immobilité recueillie, comme une transition entre le « ici-maintenant » et « l’ailleurs » d’un univers théâtral où on nous inviterait à entrer. Pour venir à nous, il faudra à l’un se retourner, à l’autre émerger de linges qu’il déposera à l’avant-scène ; l’un de ces linges, clair, étant à prendre quand il sera parlé pour la première fois d’Antonin Artaud, poète maudit né sous le ciel de Provence, « grand Monsieur masqué de blanc », qui « tel un oiseau de proie » s’offre au grand vent ; l’autre de ces linges, sombre, étant à saisir pour parler de Frantz Fanon, médecin-psychiatre et essayiste, « petit Monsieur à la peau noire », imaginé se tenant face au poète sur le port de Marseille.

→   Lire Plus

Édouard Glissant, au-delà des fantasmes

À propos de : François Noudelmann, Édouard Glissant. L’identité généreuse, Flammarion (« Grandes biographies »), 2018

— Par Loïc Céry —

C’était en avril 2005, et c’était dans l’avion qui m’emmenait vers Tunis, pour le colloque international que Samia Kassab-Charfi, Sonia Zlitni-Fitouri et moi organisions alors à Carthage autour d’Édouard Glissant. À quelques travées de mon siège, je reconnais François Noudelmann, qui ne me connaît que de nom. Quelques mois auparavant, en préparant avec Samia Kassab-Charfi, chez Édouard Glissant rue Saint-Guillaume, la liste des universitaires à solliciter pour cet événement majeur, nous nous répartissions la tâche de contacter les uns et les autres, glissantiens incontournables et déjà « historiques », ou d’une ferveur plus récente. Quelques jours plus tard, je le sollicitais en effet, par mail : « Monsieur, nous espérons vous compter parmi nous autour de cet événement académique consacré à l’œuvre d’Édouard Glissant, etc. » Me levant de mon siège, je profite de l’occasion pour saluer celui dont j’écoute assez soigneusement depuis quelques années les émissions de philosophie sur France Culture. Étonné d’être reconnu, il semble flatté.

Jeudi 24 février 2018 – Aujourd’hui, treize ans plus tard, je redépose devant moi le livre qui m’est arrivé hier matin : François Noudelmann, Édouard Glissant.

→   Lire Plus

Chlordécone : Irresponsables et coupables !

— Par le Dr Serge Châlons —

La tragédie en marche du chlordécone en Guadeloupe et Martinique.

Les nouvelles recommandations (revisités à la hausse) de l’ANSES, (l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire), concernant les taux acceptables, de Chlordécone dans différents produits de consommation courante, ont soulevé émoi et indignation partout aux Antilles.

Lire aussi : Exposition des consommateurs des Antilles au chlordécone, résultats de l’étude Kannari

Lire aussi : Chlordécone dans les Antilles : certains modes d’approvisionnement alimentaire favorisent une surexposition

Le récent documentaire de Martinique Première sur le sujet, réalisé par Cécile Marre, est venu porter un éclairage fort intéressant sur la réalité de la situation en Martinique, identique à celle de la Guadeloupe, en pointant un fait certain et fondamental :

Le pire est à venir… !

Sans tomber dans le catastrophisme ou le sensationnel, il convient de porter quelques précisions à ces éléments de façon à éclairer nos concitoyens, face à la complexité du problème, sur :

Les interrogations qui persistent quant à la compréhension de la situation sanitaire réelle de nos deux iles.

Les actions concrètes qui semblent impératives, pour une protection individuelle et collective.

→   Lire Plus

Nous sommes coupables de délit de solidarité, nous nous retrouvons dans l’obligation morale de désobéir

— Tribune —

Madame la ministre de la Culture, vous avez convié certain.e.s d’entre nous, à la fin de l’automne, à un dîner pour parler de nos différentes actions auprès des exilé.e.s qui cherchent actuellement refuge en France. Nous vous avons proposé alors d’organiser une commission afin d’établir un dialogue avec le ministère de l’Intérieur. Nous avons insisté sur la nécessité et l’urgence d’ouvrir ce dialogue entre les artistes, les acteur.trice.s culturel.le.s et le ministère de l’Intérieur. Notre demande est restée lettre morte.

Vous avez lancé récemment un appel au milieu culturel et artistique à faciliter aux exilé.e.s l’accès à la culture, à développer des ateliers artistiques avec elles et eux pour les aider à patienter le long des files d’attente administratives.

Madame la ministre, sachez que voilà des mois, des années que nous menons ces actions, que nous faisons, nous, artistes, acteurs et acteur.trice.s culturel.le.s, tout ce qui est en notre pouvoir pour soulager la misère, l’impact des violences subies, à tous les endroits où nous pouvons agir, que ce soit en tant que directeur.trice.s de structures culturelles, de lieux de création, que ce soit en tant qu’artistes.

→   Lire Plus

Parutions : nouveautés du 10 février 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

→   Lire Plus