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Lettre ouverte aux fétichistes adorateurs d’un lycée nommé Schoelcher

victor_schoelcher_ki_s— Tribune de Daniel Boukman —

Une affaire, vieille déjà de plusieurs années, dont certains – politiciens tortueux, syndicalistes bornés- ont tenté d’en faire l’affaire du siècle, touche à sa fin : un établissement scolaire vétuste, suite à la violence de secousses sismiques, risque de s’effondrer et d’ensevelir sous ses décombres ceux qui, ce jour-là, par malheur, s’y trouveraient.

Il s’agit donc, conformément au principe de précaution (auquel un bâtiment, si prestigieux soit-il, n’échappe) d’évacuer élèves, professeurs, personnel administratif, de leur assurer, pour la rentrée prochaine, un lieu de transit (le mieux possible approprié, nulle entreprise humaine n’étant parfaite) afin d’entreprendre – enfin !- la reconstruction d’un édifice par certains érigé en totem.

A la source de la pensée fétichiste en cours, il y a les relents de l’idéologie schoelchériste : dans les années 2000, il avait été proposé que l’établissement baptisé, en 1937, Schoelcher, reçoive le nom d’Aimé Césaire, et que, dans ce même temps, au Lamentin, l’aéroport soit appelé Frantz Fanon…. Véhémentes protestations de la part des orphelins de « papa chelchè ki ba nou lalibèté ki si chè a nou » (1) dont l’envahissante présence ( nom de rues, nom d’une ville, d’une bibliothèque… érection de statues et autres bustes) alimente la piété idolâtre des néo-schoelchéristes.

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« Tribunal des femmes bafouées », prolongation

T.A.C. (Théâtre municipal de Fort de France Aimé Césaire), samedi 30 avril à 19h30

tribunal_femmes_bafouees-8L’épouse, le mari et la maitresse, répondront-ils à la question de la fidélité conjugale face au miroir de la Comédie créole ? Et puis, La fidélité n’est-ce pas pratiquer l’adultère essentiellement par la pensée ?

Zoom théâtral sur la fidélité conjugale au Théâtre Aimé Césaire de Fort de France

José Alpha, adaptateur et metteur en scène de la Comédie créole TRIBUNAL DES FEMMES BAFOUEES qui expose les passions sociétales, explique

La célèbre comédie Tribunal des femmes bafouées que vous cosignez avec Tony Delsham, est en rappel pour prolongation au Théâtre municipal de Fort de France, ce samedi 30 avril prochain. A quoi attribuez-vous un tel succès ?

José Alpha : … d’abord à la qualité des comédiens qui m’accompagnent sur le projet et puis à la pertinence des histoires développées par les personnages. Les comédiens sont formidables et transpirent de justesse dans la conduite des personnages issus du roman Fanm dèwo de Tony Delsham. Et puis, c’est bien à la demande du public qui s’est manifesté au terme du cycle de représentations du mois de mars dernier, que les comédiens sont ravis de retrouver ce nombreux public qui en demande toujours plus.

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Dom JUAN 2.0 : Pétillant pour de vrai, oui !

—Vu par José Alpha—

dom_juan-2_0-cDire que ce spectacle de la Cie des Asphodèles atteste de cette saine agilité et de cette intelligence vivace du jeu théâtral solaire, qui disparait malheureusement aux Antilles et singulièrement en Martinique, sous le poids de « pesantes et savantes préoccupations « sociopolitico scéniques et émotionnelles », est une vérité.

Voici développée là sous nos yeux, une belle leçon de jeux, de mise en scène de comédiens musiciens, chanteurs et « cabotins », issus des imaginaires de Lucas Franceschi, adaptateur et metteur en scène de ce Molière atypique traité au rythme de la rigueur de la Commedia del Arte. Ce metteur en scène comédien ne nous est pas inconnu puisque Michele Césaire, la directrice du Théâtre Aimé Césaire, nous l’avait fait connaitre avec « les Irrévérencieux » au mois de janvier dernier.

Sept comédiens (cinq hommes et deux femmes) tiennent une vingtaine de personnages tous plus « saltimbanques » les uns des autres, « prennent possession du plateau » équipé sur trois niveaux, d’échelles, de zones d’ombre et de plans inclinés, « pour créer un véritable dialogue avec le public. 

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François Piquet : possibles réparations

— Par Scarlett JESUS —

La pratique d’un artiste est forcément ancrée sur le lieu dans lequel il vit et travaille. François Piquet a fait sienne la culture de la Guadeloupe dont il nourrit ses œuvres, creusant, au fil des ans, une approche dont témoignent les titres de séries, telles que  « Les Archipels du moi » ou encore « Jean de souche ». Une immersion au sein de laquelle il conserve une posture originale, à la fois distancée et critique par rapport à l’illustration convenue de revendications identitaires.

Ainsi les œuvres de François Piquet que nous avons eu l’occasion de pouvoir admirer, s’interrogent et nous interrogent sur les mentalités de ses concitoyens pour en pointer -avec compassion- les blessures, tout autant qu’il en expose -avec humour- les contradictions et les failles. S’il s’engage, loin de tout dogmatisme sectaire, dans la défense de causes communes, il pense que l’art doit permettre de surmonter les drames du passé en laissant entrevoir les contours d’une utopie qu’il veut croire possible.

Dans « les Archipels du moi », en 2012, François Piquet soumettait au questionnement le processus de créolisation qui structure les mentalités fragmentées du Guadeloupéen, comme celles de tout Caribéen.

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Une édition lacunaire

— Par Kora Véron —
cesaire_ecrits_pol_t2Annoncée depuis plusieurs années, l’édition des Écrits politiques d’Aimé Césaire était attendue avec curiosité. Désinvolte, dépourvu de l’apparat critique indispensable à l’appréhension d’écrits politiques, ce travail se signale surtout par ses lacunes manipulatrices.
Aimé Césaire, Écrits politiques (1935-1956). Édition établie et présentée par Édouard de Lépine⋅ Nouvelles Éditions Jean-Michel Place, 428 p⋅, 23 €

Le lecteur gourmand se précipite sur la table des matières Qu’y a-t-il au menu ? Impossible de le savoir avec précision. Il y reconnaît les titres de textes bien connus, comme « Nègreries : jeunesse noire et assimilation », ou Discours sur le colonialisme Mais à ces titres authentiques sont mêlés des titres inventés par l’éditeur Ainsi, « Hommage au cri de l’invincible espérance. Cinquième anniversaire du 18 juin 1940 » devient « Ve anniversaire de l’appel du général de Gaulle prononcé le 18 juin par Aimé Césaire, maire de Fort-de-France » dans la version retenue par Édouard de Lépine Plus étonnant encore, les interventions de Césaire à l’Assemblée nationale se voient attribuer un titre, plus ou moins romancé (par définition, un discours parlementaire n’a pas de titre) La table des matières ne mentionnant pas l’origine des textes, le lecteur alléché doit tourner les pages pour savoir, par exemple, à quoi renvoie : « Les troupes coloniales ne méritent pas le déshonneur d’être traitées en troupes prétoriennes » Aura-t-il le plaisir de découvrir un texte qu’il ignorait ?

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Petites réflexions sans prétention

— par Janine Bailly—

Phedre(s) de Wajdi Mouawad, Sarah Kane et J.M. Coetzee mise en scene de Krzysztof Warlikowski au theatre de l'odeon du 17 mars au 13 mai 2016. Avec: Isabelle Huppert, Agata Buzek, Andrzej Chyra, Alex Descas, Gael Kamilindi, Norah Krief, Rosalba Torres Guerrero. (photo by Pascal Victor/ArtComArt)

Il semblerait qu’une mode sévisse actuellement au théâtre, comme si l’on était en manque d’œuvres originales à mettre en scène. Avec plus ou moins de bonheur, on « revisite » les œuvres du répertoire — sous certaines plumes il m’a même été donné de lire ce vilain verbe  de « dépoussiérer » —, on les adapte, on les change d’époques et de costumes, de lieux et de langages, on les résume et les allège ou les surcharge, on leur fait dire ce qu’au grand jamais elles n’auraient cru dire, irai-je jusqu’à écrire qu’on les triture et les tord et les malaxe en tous sens ? C’est là donc que se serait réfugiée une part essentielle de la créativité ? Ne boudons pas notre plaisir, ces manipulations font partie du jeu, et il est bel et bon que le metteur en scène prenne un point de vue qui lui soit propre, qu’il nous donne à voir le texte sous un angle singulier, et sous un éclairage qu’il aura privilégié, ceci à la condition que ce texte ne devienne pas qu’un simple prétexte.

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Wifredo Lam, la construction d’une esthétique

le 27 avril 18h Campus Schoelcher

berthet_lamLe peintre cubain Wifredo Lam (1902-1982), de renommée internationale, est l’initiateur d’une peinture métissée alliant modernisme occidental et symboles africains ou caribéens. Il a côtoyé tous les mouvements d’avant-garde de son époque – cubisme, surréalisme, CoBrA – qui incitent à la liberté, favorisent l’accès à l’inconscient ou explorent le merveilleux, à travers l’automatisme graphique… Mais Lam affronte également les problèmes du monde ; il poursuit dans son œuvre le même combat que son ami, Aimé Césaire : « peindre le drame de son pays, la cause et l’esprit des Noirs ». Il a ainsi inventé un langage propre, unique et original, pour « défendre la dignité de la vie » et « saluer la Liberté ». (http://www.wifredolam.net/)

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L’oeuvre de Wifredo Lam occupe une place singulière et paradoxale dans l’art du 20ème siècle, exemplaire des circulations plurielles des formes et des idées dans le contexte des avant-gardes, échanges et mouvements culturels inter et transnationaux qui ont constitué le « modernisme élargi » décrit par Andreas Huyssen autrement et bien avant que la question de la globalisation ne soit posée dans les années 1990.

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RCI est les Antilles : une histoire mêlée

— Dossier de presse —

rci_carnets_secretsVous allez lire un livre passionnant.
La radio est un média magique : la musique fait partie de nos vies; les voix des journalistes et des animateurs parlent à l’intimité des auditeurs. La radio est partie prenante de la société.
Les radios sont aussi des entreprises, elles connaissent les difficultés économiques des entreprises.
Et puis la radio est un moyen d’influence, elle suscite les stratégies des politiques. Peut-être plus encore dans les outre mer, parce que des décideurs parisiens, gauche et droite confondues, recherchent surtout des créneaux d’emprise, ou de manipulation.
C’est tout cela que l’on retrouve dans ces Carnets secrets, sous la plume précise et alerte d’André Berthon, qui fut lui-même un pionnier de la captivante histoire de RCI Radio Caraïbes.
C’est l’Histoire, avec un grand H, des Antilles.
Ce sont aussi les petites histoires qui font la vie d’une radio, où les auditeurs retrouveront mille anecdotes, drôles ou tendres, sur les personnes qu’ils ont connues à l’antenne, sur leurs techniciens, leurs patrons.
L’auteur de cette préface s’est souvenu, dans ses années-lycée, avoir entendu souvent, sur Radio-Tanger, Michel Ferry, le fondateur de ce qui deviendrait RCI.

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Roméo et Julie : du théâtre populaire

— Par Selim Lander —

Voir la grande salle « Aimé Césaire » (on se Roméo et Juliedemande comment elle pourrait s’appeler autrement !) de l’Atrium pleine jusqu’au dernier balcon, lors de la dernière et dixième représentation (si nous avons bien compté et « scolaires » comprises) d’une même pièce a quelque chose de rassurant. Dans une petite île comme la nôtre, dont la population totale atteint à peine celle d’une ville moyenne de Métropole, il n’est pas si facile de rassembler autant de spectateurs pour le théâtre. Certes, le Théâtre municipal (inutile de préciser son nom officiel : on ne peut pas se tromper !) fait régulièrement le plein de trois représentations de la même pièce mais la « jauge » n’est pas comparable. Le Théâtre municipal a son public (un mélange étonnant de boulevardiers et de spectateurs prêts à avaler les expériences les plus contemporaines) ; l’Atrium, dans la grande salle, a également son public féru de musiques d’aujourd’hui et de théâtre « populaire ».

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Si nos Anciens ? …

— Par Lucien Cidalise Montaise —
ces_mots_partis« J’habite dans un champ d’hypocrisie et de vanité… » Martiniquais, es-tu sourd, muet ou aveugle ? ou tout simplement pusillanime ? La complexité des problèmes qui se posent dans notre pays, comme les «  complots », les ententes contre nature, réalisés dans les arrière cuisine génèrent au sein d’organisations politiques, bien que frêles dans leur conviction, un comportement dont la finalité se confond avec la calomnie, grande pourvoyeuse de mensonges. Elle autorise ceux qui ambitionnent de penser pour nous, de se manifester en piétinant brutalement les grands principes de l’objectivité et du respect en politique. Aujourd’hui l’apparence se veut reine. L’imagination au pouvoir accolée à la démagogie livre son combat ébréché par l’aigreur et la vengeance. Tout cela fait d’excellents politiciens. Le pouvoir annule les vrais et seuls problèmes. Ceux qui se définissent clairement à l’attention du peuple martiniquais, telle la Responsabilité sui generis totale de nos dirigeants. Sans arrière pensée !!!
L’hystérie hostile et insupportable qui domine les débats politiques si inconsistants par ailleurs, ne permet pas la réflexion. Un tribun respecté, même de ses contradicteurs, règne seul en utilisant le « JE » historiquement autoritaire et paternaliste, avec véhémence et menaces camouflées.

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Syto Cavé, notre ami, est en Martinique

— Communiqué de Culture Égalité —

syto_cave_photoSyto Cavé écrivain et metteur en scène de théâtre haïtien.
La priorité de Syto Cavé est le vécu poétique permanent.
Il sera parmi nous avec sa production littéraire et musicale
Mardi 19 avril à 19h30, conversations croisées à Trinité
Mercredi 20 à 18 h à l’AMEP (route de Redoute) : «le projet du nord est en Haïti »
Jeudi 21 à 18h à la médiathèque du Saint-Esprit : «an lodyans épi Syto Cavé»
Vendredi 22 à 20 h au Times – rue Paul Nardal à Fort-de-France
Samedi 23 à 10h à la librairie Alexandre à Fort-de-France (rue de la République) : séance de dédicaces
Dimanche 24 à midi : « A dansé la vi a » Gallochat l’Anse à l’Ane.
Mercredi 27 avril à 18H30 à la médiathèque du Lamentin : « Paroles d’artistes »

 

Né à Jérémie (Haïti) le 7 août 1944, Syto Cavé est un véritable passionné de théâtre et d’écriture. Parolier, il a écrit plusieurs recueils de nouvelles, de poèmes, de pièces de théâtre en créole et en français. Ces dernières ont été jouées en Haïti, aux États-Unis, en France, au Canada, en Martinique, en Guadeloupe et dans le milieu latino-américain.

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Rodolf Étienne : « Aujourd’hui encore, nous avons affaire à un lectorat créole quasi analphabète… »

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A l’occasion de la publication du Traité sur la tolérance » de Voltaire qu’il a traduit en créole Rodol Étienne nous a accordé un entretien.

Madinin’Art : Le Traité sur la tolérance connaît un succès de librairie non démenti à ce-jour, suites aux attaques terroristes qui ont bouleversé la France en 2015. Vous publiez aujourd’hui une traduction en créole. La première question qui vient est : quelle nécessité avez-vous éprouvée pour ce faire?

Rodolf Étienne : Ce texte est une commande de l’éditeur Idem Editions. Son directeur, qui est un ami personnel et pour qui j’ai un grand respect pour son engagement littéraire et éditorial, m’a présenté le texte en me demandant si cela m’intéresserait. Et c’est à partir de là que tout semble provenir de la magie. Parce que ce texte, après ma première lecture, répondait parfaitement aux questionnements liés à la langue, sur plusieurs aspects essentiels, que je me posais justement. J’étais justement en pleine réflexion et écriture d’un colossal exposé sur les problématiques de traduction créole que je devais présenter à l’Université Birmingham en Angleterre. Le projet n’a pas abouti, je me suis consacré à la traduction du Traité sur la Tolérance.

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Reconstruction ou bataille du Lycée Schoelcher ? premier test majeur pour les dirigeants de la CTM

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

lycee_schoelcher_projet2La reconstruction du Lycée SCHOELCHER est susceptible de constituer un test majeur pour la crédibilité des dirigeants de la nouvelle CTM .
D’abord remarquons que ce sont bien ces responsables qui ,de manière surprenante s’agissant d’une collectivité nouvellement créée dont la vocation première est le Développement économique conditionnant tout le reste, ont placé cette question en tête des priorités de leur action politique .
Analysons donc cette démarche quelque peu  singulière !
Pour tout esprit se voulant libre et non inféodé à une quelconque chapelle deux éléments essentiels s’en dégagent : le sort réservé à la communauté éducative d’une part, le parti architectural affirmé dans le dossier technique, de l’autre.
Le respect dû à la Communauté Educative
Elle le mérite amplement pour avoir fait de cet établissement d’enseignement secondaire un des meilleurs de France ; ses exigences en matière de maintien de son unité et de sa cohésion tant sur le plan pédagogique que sur celui de la gestion s’avèrent en conséquence parfaitement légitimes.
Ce qui ne l’est pas par contre ,c’est qu’elle soit toujours dans l’incertitude du sort qui lui est réservé à moins de six mois de la prochaine rentrée ; il n’est pas admissible qu’elle doive encore attendre les conclusions d’un soi-disant comité d’experts où dominent les considérations politiques pour arrêter les conditions matérielles et pédagogiques de la nouvelle année scolaire .

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Et voilà Laurence Rossignol !

— Par Gilbert Pago —

laurence_rossignol-2Laurence Rossignol ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes juge utile de répondre à une interview sur les vêtements de mode islamique mis en vente par des grandes marques européennes. Nous n’avons pas à redire de son droit de s’exprimer encore qu’il existe en ce temps de crise sociale et de matraquage du droit du travail, des thèmes bien plus immédiats à aborder dans les atteintes aux droits des femmes.

Elle monte en première ligne contre les longues robes, le voile, les foulards, le burkini, en justifiant cela par le refus « du contrôle social sur les corps des femmes » et la dénonciation de « l’enfermement du corps des femmes ». Elle veut nous faire accroire que ce sont dans leurs habits que les « franco-musulmanes » (sic !) font le plus de mal à la cause féministe dans ce monde qu’elle et son gouvernement livrent à la sujétion du capitalisme mais aussi dans bien des aspects au patriarcat.

L’interviewer l’interroge alors sur les femmes qui choisissent seule de porter le voile, Laurence Rossignol s’insurge : « Il y avait aussi des nègres afric… et des nègres américains qui étaient pour l’esclavage… ».

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Mésiézédanm bien bonswè !

— Par Roger EBION, lors de la soirée d’ouverture des Rencontres pour le lendemain —monchoachi-2

« Le poète est celui qui par la parole, les mots, déploie le monde dans sa présence et nous le rend proche. S’ouvrir au monde, ce n’est pas comme on veut le faire croire, s’ouvrir aux quatre coins de la planète : le monde est là où nous sommes, et s’ouvrir au monde, c’est s’ouvrir à sa présence ici et maintenant. Je ne vois pas d’autre façon que celle-là d’aller sur le chemin de la poésie. »

Mi sa Monchoachi di adan « Lakouzémi retour à la parole sauvage, page 11, novembre 2008 ». É sé pou sa, mwen la, pou di poutji poézi Monchoachi, sé sa i di nou a. Pou mwen poézi sé sa.

Mwen ba zot pawol Monchoachi pou zot konprann sé poézi ki fè mwen isi-a oswè-a … Anlè chimen poézi Monchoachi, i ni Lémistè ki paret lanné 2012. Daprè mwen, pa ni anpil matinitjé ki sav i paret, ek sel an ti lech moun li déotwa mòso adan. Moun andéwò pran wotè travay Monchaochi.

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La force toujours de regarder demain

— Par Max Pierre-Fanfan, Journaliste/Réalisateur, Écrivain —

martinique_europe_amerikLa Martinique n’est pas seulement un lieu, mais un acte qui arrache sur le chaos d’un milieu, des forces qu’elle condense, qu’elle rend visibles, qu’elle transforme.
Préparer un avenir pour ce pays, c’est prioritairement arrêter son dépérissement économique; c’est stopper le processus qui la conduit insensiblement mais inexorablement à la catastrophe.
Impérativement, tirer cette collectivité territoriale du mauvais pas où la conduit la vieille politique héritée du pacte coloniale. La contradiction va s’exercer et éclater au grand jour entre la forme politique nouvelle et la réalité économique, sociale, administrative qu’on n’aura pas eu le courage de modifier et qui, elle, reste post-coloniale. Ce pays est mal adapté de par sa structure aux conditions générales de l’économie moderne. Ce qu’il faut, c’est une véritable révolution économique; en tout cas, « quelque chose de neuf « , avait déjà réclamé en son temps Aimé Césaire.
Le vendredi 18 mars la ministre des outre-mer inaugurait dans son ministère le 70ème anniversaire de la départementalisation…A ce sujet, comment faire en sorte que l’histoire ne soit pas qu’une banque de données commémoratives?

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« Le Marchand de Venise » : comment ne pas prendre parti?

— Par Roland Sabra —

le_marchand_de_venise-4Dire que « Le Marchand de Venise » est antisémite est un anachronisme. Le mot n’a été créé qu’à la fin du XIXème siècle quand à l’aide du scientisme triomphant il a supplanté le terme d’anti-judaïsme. Qu’il s’agisse des Évangiles synoptiques, de l’épître aux Romains, de la première épître aux Thessaloniciens ou des Actes des Apôtres revient régulièrement la thèse d’un peuple meurtrier de Christ, meurtrier du fils de Dieu, meurtrier de Dieu lui-même. Cette thèse sera condensée au XIXeme siècle sous la notion de peuple déicide. Mais n’en déplaise aux anciens babyloniens, en l’occasion la chose n’avait pas besoin d’un nom pour exister, et il fallu attendre Vatican II, en1962 pour que Nostra Ætate, admette que les Juifs ne pouvaient être reconnu responsables de la Passion !

Le Marchand de Venise est une pièce bien plus complexe qu’il n’y paraît. On pourra lire avec profit (!) l’analyse de Christophe Perrot.

Rappelons l’argument. « Bassanio, ruiné, demande à son ami Antonio de lui prêter de l’argent pour séduire Portia, une riche héritière. Antonio se présente chez le Juif Shylock pour lui emprunter de l’argent contre intérêt alors qu’il n’a cessé de l’insulter publiquement à cause de la pratique Juive de l’usure.

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Le lycée Schoelcher doit disparaître

— Par Yvon Joseph-Henri —

lycee_scholecher_mortTRIBUNE — Le lycée Schœlcher doit disparaître, non parce que je le souhaite, mais parce qu’à y bien réfléchir, il est déjà mort.

Pour ceux qui s’en souviennent et pour les autres, à peine arrivé au lycée à la rentrée 2000-2001, indigné de son état de vétusté, j’ai été l’artisan majeur de sa reconstruction, entraînant avec moi le SNES et les autres syndicats minoritaires de l’établissement (UNSA, CSTM-UGTM). Le Président Alfred Marie-Jeanne voulait déjà raser le lycée, disait-il, mais il a accepté tout de même que l’étude de sa reconstruction se fasse. Nous voulions un lycée de transit, mais nous, syndicats, n’en avons jamais fait un préalable tout comme nous n’avons jamais fait de l’esthétique un préalable. En même temps, force est de reconnaître que Messieurs Soumbo (élu à l’époque, président de la commission éducation à la Région Martinique) et Marie-Jeanne (alors Président de la Région) ne voulaient pas de lycée de transit que justifiait pourtant l’état de l’ensemble des établissements de la Martinique. Il ne restait donc plus que l’opération à tiroirs que nous acceptâmes : on détruisait les grands bâtiments du fond (anciens dortoirs de l’internat), on relogeait la communauté scolaire qui les occupait dans des préfabriqués à étages sur l’esplanade des logements des personnels qu’on détruisait.

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Christiane Emmanuel, présidente de Tropiques-Atrium

— Par Roland Sabra —

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Deux crocodiles mâles dans le même marigot…

C’est à l’unanimité que Christiane Emmanuel a été nommée Présidente de Tropiques-Atrium. Les élu.e.s de Gran sanblè pou péyi-a an chans, les représentants de l’Etat ont voté comme un seul homme pour la chorégraphe et directrice de la Compagnie Christiane Emmanuel. Son spectacle « Choc(s) », une reprise d’un travail déjà présenté en 2010 au T.A.C. avait ouvert la saison 2015-2016 de Tropiques-Atrium. Désormais deux créateurs se trouvent en responsabilité à la tête de de la structure qui a tout juste un an d’existence. Est-ce raisonnable ? Christaine Emmanuel ne déclarait-elle pas en 2014 à propos d’une situation connexe : « Le CMAC avait perdu son label de scène nationale. Dès le départ il y a eu une erreur, celle de mettre une direction bicéphale. A l’époque ont avait l’Atrium dirigée par Jean-Paul Césaire et le CMAC dirigé par Fanny Auguiac. Deux directeurs dans une enceinte telle que l’Atrium et un gaspillage d’argent qui a duré plus d’une dizaine d’années, avec une programmation partie en vrille. » On lira avec profit l’ensemble de l‘entretien qu’elle accordait alors à Lisa David, peu de temps après l’inauguration de sa Maison Rouge- Maison des Arts à Fort-de-France.

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Ni an gwo woch an chimen an !

 — Par Georges-Henri LEOTIN* —

gilbert_gratiant(Pour la réhabilitation d’une stèle à Gilbert Gratiant).

Au bout du parking de la Pointe Simon, à Fort-de-France, on pouvait voir une roche transpercée par un morceau de bois peint en rouge : une sculpture originale dédiée à l’écrivain créolo-francophone Gilbert Gratiant.

On peut discuter de l’impact réel qu’ a eu cette sculpture sur le grand public ; on peut s’interroger sur sa visibilité, sur sa signification, mais on ne peut pas nier la légitimité de cet hommage, dans un pays qui honore assez peu ses grands hommes, dans un pays où, plus largement, les traces de l’histoire, vue du côté des opprimés, sont très peu présentes, pour ne pas dire invisibles.

Lors des travaux du T.C.S.P. cette stèle a disparu.

Dans une chanson populaire dominicaise (ou sainte-lucienne), il est question d’une grosse pierre au beau milieu d’une route, et des différentes réactions des passants face à cette gène (Ni an gwo woch an chimen-an). On imagine cette conversation entre les ouvriers et les chefs de chantier pressés de livrer le TCSP : – « Ni an gwo woch atè a !

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Alain Mabanckou « Pour être entendu, il faut être du cercle »

— Entretien réalisé par Lionel Decottignies —

alain_mabanckouL’écrivain congolais occupera la chaire de création artistique du Collège de France. Cette haute distinction est une première pour un romancier. L’auteur de « Verre cassé » profitera de cette « tribune » pour mettre à l’honneur la littérature africaine. Parallèlement, le Salon du livre de Paris, du 17 au 20 mars, rend hommage à Pointe-Noire, sa ville de naissance.
HD. Votre entrée au Collège de France est-elle un signe de fierté ?
ALAIN MABANCKOU. Il est important demontrer que les écrivains doivent être pris au sérieux et méritent de participer aux débats intellectuels. L’exégèse de la littérature est trop souvent confiée aux spécialistes, aux agrégés. Les praticiens et les créateurs en sont souvent exempts. En ce sens, cette nomination me touche.

HD. La France traverse une crise et une crispation identitaires. Votre nomination est un symbole ?
A. M. J’ose croire que mon introni-sation repose sur ma qualité d’écrivain. Si l’on m’avait choisi pour mes origines africaines, je serais sorti froissé. La littérature se définit non pas par les origines, mais par l’univers que l’auteur apporte au débat.

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« Le marchand de Venise » : Personne n’est juste grâce à la loi

T.A.C. les 23, 24, 25 et 26 mars 2016 à19h 30

le_marchand_de_venise-1— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret. —

Le petit Théâtre Aimé Césaire ( T.A.C.) est l’écrin privilégié pour donner à cette mise en scène toute la mesure de son expression, en grâce et retenue, voulue par Pascal Faber .Sa dimension réduite force à l’épure, et l’intimité qu’il instaure entre la scène, les comédiens et les spectateurs, renforce encore la densité du propos, fait de drame et comédie à la fois.

Antonio le marchand, emprunte trois mille ducats à l’usurier juif Shylock, afin d’aider son ami qui veut conquérir la belle et riche Portia. Antonio ne pouvant rembourser la somme, Shylock exige que soit prélevé une livre de chair sur le corps de son débiteur… Une dette garantie par une livre de chair, un marché tout ordinaire pour du Shakespeare élémentaire. Si cette pièce est moins connue du public que d’autres, « Le Marchand de Venise » reste une œuvre très controversée du répertoire de Shakespeare, par les thèmes brûlants qu’elle aborde et qui posent problème aujourd’hui encore. La judéité et la question juive, les désaccords religieux et leurs corollaires communautaires, les conflits d’intérêts liés aux avoir financiers, plus ou moins bien acquis.

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Femmes en écriture, femmes en scène, mais femmes engagées !

— par Janine Bailly—

IMG_9317Ce mardi 8 mars 2016, jour dédié aux Femmes, c’est dans la Salle du Conseil que Didier Laguerre, maire de Fort-de-France nous recevait, femmes et hommes au coude à coude, pour une soirée littéraire inédite. Quel plus beau lieu aurait-il pu nous ouvrir, autre que cette salle toute chargée de symboles et riche d’un supplément d’âme ? Sous quelle égide tutélaire autre que celle d’Aimé Césaire aurait-il pu placer cette rencontre originale et chaleureuse ? En prélude à la soirée, il trouva les mots justes, rappelant que ce jour n’était pas un jour de fête mais bien un point de départ, point de convergence des combats passés et des combats à venir pour la conquête des droits des Femmes. La ville de Fort-de-France ne sera d’ailleurs pas en reste, qui a signé le matin même la Charte Européenne des Droits des Femmes, s’inscrivant ainsi dans une dynamique qui vise à l’égalité entre tous. Le plan par lequel la ville s’engage, pour la période 2016/2020, ne porte-t-il pas le joli titre créole de Fanm Kon Nonm, Tout Moun sé Moun ?

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« Les Enfants de la mer » : un contre-sens heureux ?

— Par Selim Lander —

les enfants de la merAvec cette nouvelle mouture des Enfants de la mer (d’après le texte d’Edwige Danticat), José Exélis réalise son ambition de faire un « théâtre total ». Les musiques, les chants, les danses, les lumières, le décor transformable et les costumes sont autant d’instruments dont il joue pour magnifier le jeu de ses sept comédiennes et aboutir à un spectacle fascinant, chatoyant, qui nous a séduit de bout en bout. Les Enfants de la mer interprété par José Exélis décline des genres – oratorio, opéra bouffe, ballet de cour… – qui ne sont pas vraiment l’ordinaire du théâtre martiniquais. Certains aiment et d’autre pas. Nous y reviendrons.

En attendant, il faut souligner la qualité de la réalisation. Pour aller sur la mer, il faut un bateau, au moins une sorte de radeau. C’est plutôt ce dernier qui est évoqué par l’assemblage de deux escabeaux et de deux plateaux, plus quelques perches, le tout en bois, comme de juste, un agencement qui se modifiera tout au long du spectacle puisque ce dernier s’affranchit rapidement du cadre constitué par l’embarcation de fortune (et la mer) comme le suggèrent les divers récits qui composent le texte.

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Les enfants de la mer

Centres culturels du Lamentin, les 17, 18, & 19 mars à 19h 30.

les_enfants_de_la_mer-57 femmes, 7 voix, 7 respirations se mêlent et s’entremêlent pour nous dire, nous conter, nous danser, nous jouer ce récit où une poignée d’infortunées s’apprêtent à prendre le large dans une embarcation de fortune. Il est 4H du matin, dans une aube grisâtre et des clapotis d’eau parsemée de petits cris et de chuchotements, des femmes, des hommes et des enfants, la peur au ventre, sont embarqués vers le même destin. Direction Miami, espoir ultime de ceux qui fuient leur patrie Haïti. Un étudiant à bord du boat-people entretient tout au long de ce périple, une correspondance imaginaire avec sa fiancée restée à Port-Au-Prince : « … La mer à cet endroit ressemble aux requins qui y vivent et elle est impitoyable. Elle est impitoyable. »

Ce qui fait la force de ce texte, c’est qu’il s’adresse à tous les enfants de la terre et de la mer, sans pleurer la misère avec une pudeur indicible. Il parle aux purgés, aux oubliés, aux rejetés…
D’après la nouvelle d’Edwige Danticat

Distribution en cours

Adaptation & mise en scène : José Exélis
Chorégraphie : Suzy Manyri
Assistantes à la mise en scène : Yna Boulangé & Suzy Manyri
Body percussing : Fabien Tisserand
Costumes : Sarah Desanges
Conception lumière : Dominique Guesdon
Régie technique : La Servante

avec :

Yna Boulangé

Suzy Manyri,

Juliette Bao Tran Nguyen

Francoise Prospa

Jann Beaudry

Suzy Singa

Catherine Césaire…..

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