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Une exposition Wifredo Lam à la Tate Modern

— Par Selim Lander —

6a00d8341ce44553ef0147e39d34c8970bOn se souvient de l’exposition « Aimé Césaire, Lam, Picasso » organisée à Paris en 2011 au Grand Palais, reprise en 2013 à la Fondation Clément en Martinique à l’occasion du centenaire de la naissance du poète. Il s’agissait alors de mettre en évidence les collaborations fructueuses qui se sont nouées  entre les trois artistes : d’une part les poèmes  de Césaire écrits à partir de L’Annonciation, la série de lithographies de Lam ; d’autre part les dessins de Picasso illustrant le recueil À Corps perdu de Césaire. L’exposition qui se tient en ce moment à Londres (après Paris et Madrid) permet de prendre la mesure de l’ensemble de l’œuvre de Wifredo Lam (1902-1978) : les portraits formellement parfaits de la jeunesse, la naissance du bestiaire surréaliste qui fait aujourd’hui sa marque de fabrique, les lithographies et les toiles abstraites de la période italienne.

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« La matière de l’absence » : Le grandiose de l’intime

la_matiere_de_l_absenceA l’occasion de la parution de dernier livre de Patrick Chamoiseau, « La matière de l’absence », l’Association Tout-monde a organisé une soirée poétique. Gérard Delver, président de l’association, s’est entretenu avec l’écrivain. Quelques extraits…

Gérard DELVER : Ton dernier ouvrage « La matière de l’absence » me semble ouvrir une nouvelle dimension dans la littérature de nos pays, je veux parler de « l’intime ». Nos littératures étaient souvent identitaires, à visée collective, essayant le plus souvent d’élucider un être-au-monde créole et pour le moins énigmatique, tant et si bien que l’intime que l’on trouvait dans les littératures européennes était très peu présent chez nous. Qu’est-ce qui justifie ta plongée soudaine dans l’intime de la mort d’une mère, de l’émoi d’un deuil ?

Patrick CHAMOISEAU : C’est vrai que le fondement de nos littératures, leur énergie profonde était l’élucidation identitaire. Nous avons de tout temps été confrontés à la nécessité d’explorer cette complexité créole inédite qui nous chahute au plus profond. Ce qui fait que notre manière d’écrire, mais aussi de lire, était souvent marquée du sceau de l’épique, c’est à dire de la construction communautaire : trouver les ressorts de nos peuples composites, les dynamiques de nos nations faites de diversités.

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Sel médicaman nou ni ?

— Par Lucien Cidalise Montaise —
attends_tout_de_toiNous n’allons pas expliciter les raisons de cet article en fonction d’une opportunité voulue par le Pouvoir. En effet il y a des lustres que subrepticement, efficacement surtout, les anciens et actuels gérants de la France s’entraînent à froisser et injurier les Martiniquais en utilisant le langage le plus raciste qui soit, avec la bénédiction et les silences de nos politiciens, « élus » locaux. Un discours de F. Fillon, ancien 1er ministre de droite vient s’ajouter à ce déluge de mauvaises manières ! Un excellent article de Lisa David en fait l’analyse. Constatons d’abord un épuisement de cette gauche plurielle si fragile et l’incapacité pour elle d’assumer le Pouvoir réel sans ajouter des raisons puériles à leurs difficultés d’assumer. Ici comme en France
Notons par ailleurs que les réponses à ces élucubrations fortes d’arguments, émanent de citoyens « non représentatifs »(sic !), c’est-à-dire non politiques, mais courageux. Ô Combien.
Admettons tout de même que certains articles critiquent pour critiquer comme d’autres font des rappels historiques, un peu paternalistes du genre rôle- de l’Outre –Mer- dans- la- réalité- française.

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La France « terre de partage »? De quel partage s’agit-il?

— Par Sylvie Meslien, Historienne, Enseignante d’Histoire-Géographie —

fillion_terre_de_partageCette intervention est une réaction à une partie du discours de François Fillon tenu le 28 août 2016 à Sablé sur Sarthe.

C’est un fait certain, par delà les clivages politiques derrière lesquels certains se cachent, il est des hommes qui pour justifier leur pensée nationaliste la plus primaire souhaitent renier des pans d’Histoire de la France sous des prétextes fallacieux. Ils souhaiteraient que soit effacées des manuels scolaires des pages qui selon eux ne participent pas à la grandeur de la France et dans lesquelles, ils ne se reconnaissent pas. Cette Histoire qu’ils renient, c’est la mienne, et j’exprime mon refus de la voir disparaitre des livres d’histoire des écoliers. Ce serait une nouvelle injure faite à toutes ses luttes entamées par mes ainés et mes compatriotes pour les y inscrire.

En cette période de crise économique et sociale, l’actualité expose chaque jour un retour en arrière : le refus de l’acceptation de l’autre et de sa culture : pourtant cet « autre » que l’on rejette contribue et a contribué à la réussite de la France.

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M. Huygues Despointes, félicité, lavé de toute opprobre, honoré et médaillé.

esclavage5Le Comité Devoir de Mémoire, se doit de réagir devant un événement passé le 15 Août dernier, lors de la fête patronale de Case Pilote. Monsieur Alain Huygues Despointes a été mis à l’honneur et médaillé, en présence de plusieurs personnalités politiques.
En 2009, suite au reportage diffusé sur Canal+ « Les Derniers Maîtres de la Martinique », Monsieur Huygues Despointes a été traduit en Justice pour des propos infamants, à caractère racistes qui ne peuvent être oubliés :
….. « Dans les familles métissées, les enfants sont de couleurs différentes, il n’y a pas d’harmonie. Moi, je ne trouve pas ça bien. Nous (ndlr : les Békés), on a voulu préserver la race » « Les historiens ne parlent que des aspects négatifs de l’esclavage et c’est regrettable » …… « Les bons côtés de l’esclavage et les colons qui étaient très humains avec leurs esclaves, qui les ont affranchis et qui leur donnaient la possibilité d’avoir un métier ».
Propos qui, dans un élan de spontanéité, traduisait le cœur de sa pensée.
Ces propos, dans notre société, avec son histoire esclavagiste et la monstrueuse infériorisation de l’homme noir qu’elle a engendrée ne peuvent être banalisés, voir oubliés !

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Case-Pilote : le « Tous Créoles » est en marche

— Par Yves-Léopold Monthieux —
abel_&_cainLe moment approche où les Martiniquais se lasseront de la chronique permanente qui met en scène les rapports entre les hommes politiques et les békés. Il est de règle pour les partis politiques de gauche d’afficher leur détestation de ces Martiniquais, lesquels sont porteurs, selon eux, de la triple tare de descendants d’esclavagistes, de patrons capitalistes et de Blancs pays. Il y a peu de martiniquais qui, à l’un de ces titres ou aux 3 à la fois, ne pourraient pas trouver matière à poursuivre cette aversion qui instille le discours de la société martiniquaise. Sauf que tout le monde se fatigue et qu’au moment où chaque citoyen tient en permanence à la main un appareil photo enregistreur, il devient impossible de camoufler les contradictions. Les instruments qui ont trahi le vieil homme sont les mêmes qui trahissent ceux qui le condamnent. Il ne suffira plus de posséder en douce, honteusement, son « bon béké » ou son « bon métro » tout en stipendiant la gente des békés et celle des métropolitains. Halte à l’hypocrisie : les hommes publics se verront de plus en plus obligés de parler vrai.

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Madinin’Art et le Festival d’Avignon 2016

avignon-2016Deux contributrices, Michèle Bigot et Dominique Daeschler, un contributeur, Selim Lander ont couvert pour Madinin’Art le Festival d’Avignon 2016. Près d’une soixantaine de spectacles ont fait l’objet de comptes-rendus. A chacun(e) son goût et sa manière. Si les constats sont souvent convergents, les interprétations proposées divergent et c’est tant mieux. Madinin’Art est très attaché à la diversité des regards et des analyses. LE THEÂTRE en majuscules n’existe pas mais des théâtres ancrés dans des pratiques, des cultures, des questionnements différents sont bien vivants. L’ensemble des critiques publiées dans ces pages est un éloge, une ode à la diversité. S’il est aussi un bon reflet de l’état du théâtre actuel, il est dans le même mouvement une confirmation qu’il n’existe pas de théâtre sans une exigence de qualité et que celle-ci est toujours le résultat d’un ouvrage sans cesse remis sur le métier et qui fuit comme la peste la suffisance, la complaisance, la facilité, la désinvolture…

L’excellence est fille de la confrontation à l’altérité, à la diversité. Le plus grand festival de théâtre(s) du monde est, comme le souligne son directeur, un acte de résistance qui « préfère applaudir les forces de la vie plutôt que se résigner à une minute de silence ».

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Mon Festival d’Avignon 2016

— Par Dominique Daeschler—

avignon-2016Festival d’Avignon 2016

De ce que nous avons vu on retiendra l’omniprésence de la vidéo (avec plus ou moins de bonheur), une volonté de jouer à cour et à jardin plutôt qu’au centre du plateau (réservé souvent à l’effet rassembleur et au message), l’alternance de dialogues et de récits, la présence de musiciens sur scène, l’importance de scénographies impliquant fortement les dramaturgies, un goût pour des textes allemands valorisant la nature, le pouvoir, l’excès avec une quasi omniprésence des questionnements actuels sur populisme et nationalisme.

A tout seigneur tout honneur : le IN

6 A.M. How to disappear completely

Au Théâtre-opéra, le Blitztheatregroup, collectif de création grec monte une adaptation d’une élégie du romantique allemand Hölderlin en neuf temps traduite en neuf tableaux. Jusqu’au tableau final, le spectacle se déroule dans la pénombre pour mieux occulter la logique de la réalité matérielle et fuir le déroulement d’une histoire. Volonté d’entrer dans un univers poétique sans chercher à comprendre, de faire du verbe une parole qui suscite l’émotion et réveille nos imaginaires : nous voilà dans une zone mal définie tantôt forêt tantôt usine où l’on entend une voix sans que les acteurs se parlent entre eux.

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Le parti du moratoire

— Par Roland Tell —

le_parti_du_moratoireLe retour périodique du recours au moratoire devrait questionner davantage la classe politique martiniquaise. D’où vient donc que celle-ci ne parvient pas à s’en libérer depuis 1981 ? On sait la distinction si importante, reconnue ici, entre une élection municipale, et celle, par exemple, de la Collectivité Territoriale. Ce que le citoyen devrait exprimer dans ce dernier cas, c’est qu’il y a pour lui accession à l’ordre du rationnel, plus qu’à l’affectif, ou à l’intérêt, donc selon des principes plus élevés de maîtrise de soi, de capacité d’abstraction, d’intelligibilité essentielle à l’homme abstrait de l’isoloir… bref, tout ce qui est constitutif de l’appartenance à un espace républicain. Certes, le lien rationnel avec l’Etat ne se base pas sur le sentiment, ou sur l’affectif, ni même sur le calcul d’intérêt. Ne se fonde-t-il pas plutôt sur la raison régulatrice de chaque citoyen, afin d’être à la hauteur de soi-même, et du contrat implicite de citoyenneté ? N’est-il pas vrai qu’appartenir à la République Française ne se voit pas de l’extérieur ?
Le sentiment d’appartenance à un Etat-Nation, de plus en plus d’ailleurs Etat-nation Europe, fort éloigné du territoire martiniquais, relève-t-il de la citoyenneté seule, ou plutôt de la nationalité ?

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Avignon 2016 (1) : Bonjour « Tristesses »

— Par Selim Lander —

TistessesPremier contact avec Avignon après l’introduction aixoise (notre précédent billet) et la demi-finale de la coupe d’Europe de football gagnée par la France avec une étonnante facilité malgré des débuts plutôt laborieux. Débuts laborieux, c’est ce que l’on a envie de dire également à propos de Tristesses, la pièce écrite et mise en scène par Anne-Cécile Vandalem, à la tête de la compagnie « das Fraulein » (laquelle, comme le nom ne l’indique pas, est belge). L’argument relève du théâtre politique : soit « Tristesses », une île danoise anciennement vouée à l’élevage, ruinée à la suite de la faillite de l’abattoir et presqu’entièrement vidée de ses habitants.

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Festival culturel de Fort-de-France, 45ème édition

Du 1er au 24 juillet 2016

festival_fdf_2016_afficheDu 1er au 24 juillet 2016, la Ville de Fort de France organise la 45ème édition du Festival culturel qui est l’un des grands évènements festif du calendrier des grandes vacances.
Le Festival culturel, c’est un moment de divertissement et d’échange autour de la musique, du théâtre, de la danse, d’expositions et de débats.

pdf-50Télécharger le programme en pdfpdf-50

Samedi 23 juillet

9h/16h : Espace Camille Darsieres du 04 au 23 juillet (gratuit) Expo : «Atelier Arts plastiques du SERMAC» Exposition croisée «Regards d’Hommes», Salle Dessin-Peinture
9h30/12h et de 16h/19h – Coridon C. C. G.Nouvet (gratuit) Expo : Escale au Sénégal de Ibrahima Diouf

Sixième édition de la Jazz Night

19h30 : Parc Culturel A. CESAIRE – Concert en plein air Pelouse : Table 30€ – Gradins et Pelouse 25€ 18h30 à 00H30 : Foyal fait son jazz, comme un air de dolce vita durant cette soirée.

The Jam BangTheory Création Jazz Night. C’est l’expérience musicale menée par Axel Zebina et Noss, deux jeunes musiciens de la nouvelle vague martiniquaise.
Ronald Tulle Quartet et Happy Lewis ancien trompettiste des vikings qui nous raconterons la K’raibe.

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Mayo Teatral XVI- souvenirs et redécouvertes – un bilan positif et une expérience inoubliable !!

— Par Alvina Ruprecht —

mayo_teatral_2016Ce Mayo teatral (2016) fut à la fois l’ouverture, par le théâtre, vers une nouvelle vision des Amériques et un voyage vers le passé. C’était avec beaucoup d’émotion que j’ai revu Roberto Fernandez Retamar, Président de la Casa des las Americas, monter sur la tribune, accueillir le public alors que dans les années 1970, nous avons reçu Dr. Retamar à Ottawa en tant qu’invité de l’Association canadienne de Littérature comparée à l’Université Carleton. (Ottawa). Maintenant, revoir ce vénérable monsieur sur la scène chez lui m’a fait un coup de nostalgie très forte.

Ce fut ma sixième visite au pays mais depuis une dizaine d’années la trajectoire du théâtre cubain m’interpelle encore davantage, surtout grâce à ma collaboration avec le groupe Théâtre Caraïbe – le Répertoire, un projet de publication multilingue, initié par l’acteur et metteur en scène guadeloupéen Jean-Michel Martial[1] Cette fois-ci cependant, j’ai eu le plaisir, pour la première fois, d’assister au Festival et encore mieux, en tant qu’invitée. Rapidement, j’ai compris comment cet événement est devenu une rencontre artistique d’une importance capitale pour toute la création scénique et dramaturgique de ces communautés diasporiques et ces pays de langue espagnole et même des communautés où on parle d’autres langues, sur ces continents américains.

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– Hedda Gabler ? – Pari très risqué, pari réussi!

—  Par Dégé —

dege__hedda_gablerIl faut être fou pour s’attaquer à la mise en scène d’un chef d’œuvre ! Encore plus à celui là et surtout si on n’est qu’une petite troupe d’amateurs. Mais cela tombe bien car Hedda Gabler traite aussi de la folie.

De l’hystérie (féminine ou masculine), en passant par la lutte des classes, la quête de l’amour, l’infanticide, le suicide, les problématiques de l’art et de la recherche, l’émancipation des femmes, etc. Les thèmes abordés dans cette pièce majeure du 19ème siècle, par le dramaturge norvégien, H. Ibsen, sont à la fois innombrables et contemporains.

Le pari de monter une telle pièce est toujours risqué donc et les plus grands y ont renoncé.

Alors, que la petite troupe amateurs de l’ADAPACS, au 21ème siècle, au milieu de la Caraïbe, en pleine moiteur de la saison des pluies, produise ce drame venu des âmes et des contrées glacées, c’était une impossible gageure !

Et pourtant ce fut une agréable représentation théâtrale, à la fois pleine d’humour, de maladresses, de fraîcheurs, de surprises, de petits couacs, de moments forts, de lenteurs involontaires…Un hétéroclisme caractéristique du théâtre-amateurs.

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« La réunification des deux Corées » : Qu’il est difficile d’aimer…

— Par Roland Sabra —

Qu’il est difficile d’aimer…Gilles Vigneau le chantait dans « Le doux chagrin ». La Cie l’Autre Bord le rappelle avec « La réunification des deux Corées » de Pommerat qui « se présente sous la forme d’une suite de petits fragments fictionnels, comme des nouvelles, sur un thème à peu près commun. » l’amour, rêvé, vécu, déçu. Des nombreuses références culturelles de la pièce, qui vont de Bergman à Tchekhov en passant par Wong Kar-wai, les deux metteurs en scène, Malasné et Savard ont mis en évidence celle qui renvoie à Arthur Schnitzler. On retrouve la structure séquencée en dix dialogues de « La Ronde » de l’écrivain allemand et une thématique semblable celle des relations autour de l’amour avec des personnages dont l’identité, tels des archétypes n’est pas précisée. La scène d’ouverture et celle de clôture de « La réunification », « le prix de l’amour » est d’ailleurs un parallèle de la première scène, « la fille et le soldat » de « La Ronde ». Une prostituée se brade pour un passant qui souhaite rentrer retrouver sa femme chez lui.

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Psychopathologie du racisme : le cas Ralf Gonflant

hopital-de-jourUn rapport presque imaginaire du docteur Nimbus

« La haine n’est qu’une défaite de l’imagination », Graham Greene.

Ralf Gonflant (le nom est changé) est venu nous consulter à la demande de la justice après avoir fait l’objet de plusieurs plaintes portant sur des agressions à caractère raciste. C’est un homme dans la force de l’âge appartenant à la classe moyenne supérieure, un intellectuel qui exerce sa profession avec succès, tout en menant parallèlement une carrière artistique qui lui a conféré une renommée dépassant le cadre étroit de l’île où il est né et où s’est déroulée toute sa carrière.

Ce patient est métissé. Psychothérapeute mais jamais auparavant confronté à la pathologie du racisme, ce fait m’a tout d’abord surpris. Il me semblait qu’un métis devait moins que tout autre succomber à ce mal. N’est-il pas lui-même, fruit de l’union de plusieurs races, l’incarnation du caractère artificiel de leur séparation ?

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Ambitions pour l’histoire et la mémoire

— Par Myriam Cottias, présidente du Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage —
case_negreL’année 2016 ouvre une nouvelle décennie pour le Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage (CNMHE). Créé en 2006, à la suite de la loi du 10 mai 2001 déclarant l’esclavage atlantique et dans l’Océan indien crime contre l’humanité, les trois comités qui se sont succédés, présidés par Maryse Condé puis Françoise Vergès et moi-même, ont ouvert des voies de réflexion mais aussi permis des réalisations très concrètes.

Récit national et reconnaissance
Plutôt que de demeurer dans le registre de l’accusation ou de la victimisation, le CNMHE, depuis 2013, a oeuvré très concrètement. Il a poursuivi son action pour faire reconnaître l’histoire de la déportation de près de 13 millions d’êtres humains et celle de l’esclavage, des esclaves non pas comme histoire marginale mais comme histoire de France, motrice de son développement économique, politique, social ; partie prenante de l’élaboration des valeurs politiques de la République française ; ciment, malheureusement, des préjugés, des discriminations et du racisme.
Faire reconnaître l’histoire, transmettre le savoir, diffuser les connaissances, valoriser les initiatives citoyennes, fédérer les différentes mémoires autour de la commémoration de l’esclavage, voilà les mots d’ordre principaux du CNMHE.

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La grande Caraïbe au cœur de l’économie maritime

— Par Max Pierre-Fanfan, Journaliste/Réalisateur, Écrivain —

sctl-2016-pastL’inauguration du troisième jeu d’écluses du canal de Panama aura lieu le dimanche 26 juin 2016 en présence du président de la République de Panama, Juan Carlos Varéla, de l’administrateur du canal Jorge Quijano, de 70 chefs d’État et de gouvernements de pays étrangers. En marge de cet événement de portée mondiale, le cluster GAT Caraïbes a organisé le premier salon caribéen du transport et de la logistique du 11 mai au 13 mai au Palais des congrès de Madiana en Martinique.

Ce fut un moment historique, à marquer d’une pierre blanche. « Nous étions restés – et cela beaucoup trop longtemps – le dos tourné à la mer », a avoué le vice-président du Cluster Maritime Martinique, Alain Linise.

Avec l’ouverture de la troisième écluse du canal de Panama; ainsi que le projet du grand canal interocéanique du Nicaragua (à horizon 2020); la construction du port de Mariel à Cuba; la Grande Caraïbe se retrouve au cœur de l’économie maritime. Une révolution qui favorise le développement des activités logistiques et conséquemment, renforcera le positionnement stratégique de cette région du globe.

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PS : Ce n’est pas à une instance éthique de régler un problème politique

— Par un collectif de députés socialistes —

loi_travail-&49-3Nous étions cinquante-six députés de gauche et écologistes à signer ce mercredi 11 mai un projet de motion de censure afin d’exprimer notre opposition à la loi Travail, élaborée à contresens de nos engagements et qui produit une profonde fracture dans notre pays.

Le Premier secrétaire de notre parti a saisi la Haute autorité éthique afin d’examiner cette situation inédite. Ainsi choisit-il de traiter devant une instance éthique un problème politique grave.

Nous sommes fondés à nous étonner de cette « judiciarisation » du débat politique. Il serait plus conforme à notre démocratie de discuter devant le prochain conseil national des raisons qui conduisent de nombreux socialistes à agir ainsi en conscience et en responsabilité.

Nos désaccords doivent être clairement exposés :

– un projet de loi voulant réformer le code du travail provoque une tension dans la société française qui n’a pas d’équivalent depuis 1981 dans les périodes où la gauche est au pouvoir. Des mouvements sociaux se multiplient contre cette loi et s’installent dans la durée. Dans le même temps, des actes de violences inacceptables se produisent à travers le pays.

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Afro street dance

La rue princesse danseLa rue Princesse par la Cie N’Soleh d’Abidjan

Par Selim Lander

Nous ne dirons rien à propos de l’ensemble de cette édition de la biennale de danse, n’ayant pu assister qu’à l’ultime spectacle, celui des Ivoiriens, intitulé La Rue Princesse. Ce fut, en tout état de cause, une assez agréable manière de clôturer la biennale, drôle et enlevée de bout en bout (mais voir in fine), sur une musique faite pour accompagner la danse. L’idée d’asseoir quelques spectateurs sur la scène autour de tables de bar pour rappeler les « maquis » abidjanais, installait tout de suite une ambiance bon enfant, en accord avec le comportement sympathiquement décontracté des danseurs.

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« La Réunification des deux Corées » de Joël Pommerat, adapté par L’Autre Bord Cie

26-27-28 mai 2016 à 19h 30 au T.A.C.

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Une adaptation  par la Compagnie de l’Autre bord de la pièce de Joël Pommerat, créée en 2014 dans l’hexagone.  ( Lire l’article de R. Sabra)

« La Réunification des deux Corées » de Joël Pommerat les 26-27-28 mai 2016 au Théâtre Aimé Césaire dans le cadre du festival « Amateur en Mai ».

Ce spectacle monté dans un hôpital sera aussi offert en juin dans deux centres hospitaliers, il entre dans le cadre du dispositif national « Culture et Santé » (ARS et DAC).

La pièce :
En une mosaïque de vingt instants singuliers (dont douze sélectionnés pour cette pro-duction), la Réunification des deux Corées explore la complexité des liens amoureux. Amants, amis, couples mariés ou adultères, vieilles histoires et relations passagères esquissent un tableau réaliste de ce qui nous attache et nous déchire en même temps. Réel ou ressenti, il n’y a pas d’amour, il n’y a que des manques d’amour.

La Réunification des deux Corées
Joël Pommerat

Né en 1963, Joël Pommerat auteur et metteur en scène français, a fondé en 1990 la compagnie Louis Brouillard.

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D’un classique à l’autre, du théâtre amateur au théâtre professionnel

« L’assemblée des femmes ». « Andromaque ».

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– Par Janine Bailly –

Le théâtre Aimé Césaire nous a donné à voir ce mois de mai deux pièces classiques, l’une dans le cadre du Festival de théâtre amateur, l’autre dans le cadre de sa programmation annuelle.

La compagnie Courtes Lignes, habituée du festival susdit, s’est attaquée à L’Assemblée des Femmes, comédie d’Aristophane, déjà revue par Robert Merle, et montée par nos amis guadeloupéens en un patchwork hilarant ! S’il reste la belle idée de faire prendre le gouvernement d’Athènes par les femmes de la cité, si la critique du monde économique et politique incarné en la personne du sycophante demeure et se teinte, hélas ! d’actualité, il faut bien dire que nous sommes amenés assez loin de l’original, la troupe tirant la représentation vers le burlesque, ce qui se peut comprendre, et vers la gaudriole bien appuyée, le sexe devenant, oserai-je l’écrire ainsi, le pilier de la comédie ! C’est un peu lourd, certes, et sans doute ai-je fini par me lasser. Mais la comédie antique ne se terminait-elle pas dans un banquet à l’atmosphère dionysiaque ?

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Commémorations du 22 mai. Récapitulatif non exhaustif

22 Mé la CTM

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22 Mé la CTM – Hôtel de la collectivité territoriale de la Martinique à Fort de France
Contact : 0596596300
14h : accueil en musique avec DJ FINOLY, ouverture des stands, jeux, confiseries, chouval bwa traditionnel
15h–16h : conteurs (Virgul, Malik DURANTY) et slameurs (Papa SLAM, Black KALAGAN)
16h–16h30 : scènes de vie avec BELYA
16h30–17h15 : théâtre avec Aurélie DALMAT «De maux tus en mots dits» Lire le compte-rendu de R. Sabra
17h30–18h30 : danses et chants bèlè avec KANIGWE
18h30–20h : RASIN PEYI

« An son tanbou »
Samedi 21 mai 2016 Schoelcher
L’association Rasin’Tèvil organise une manifestation intitulée « An son tanbou » , en commémoration de l’abolition de l’esclavage. Le rendez-vous aura lieu à 19 heures, à Terreville (Schoelcher), sur l’aire de jeu contiguë au rectorat. Les groupes Nou et Lespri danmyé animeront ce temps d’échanges.

À Saint-Joseph
Samedi 21 mai 2016
L’Ufal (Union des familles laïques ) de Saint-Joseph propose de commémorer l’abolition de l’esclavage de 8 h 30 à 22 heures, sur la place (face à l’ancienne mairie, au bourg).

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« Andromaque » , un monde de passions

19, 20 & 21 mai 2016 à 19 h 30 au T.A.C.

—Par Christian Antourel —

Comment ? Se taper Andromaque et ses 1648 alexandrins ? Pas possible et surtout pas gagné ! Pari tenu, pourtant, avec cette mise en scène originale, truffée de trouvailles en forme de mise en bouche. Fi du rébarbatif et du classique soporifique ! Au contraire les acteurs réussissent même le tour de force de nous faire aborder la tragédie et son cortège se noirceurs sous un angle quelque peu ludique, voire légèrement festif, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes.

Car « mus par le désir de partager et de rendre concret un texte d’une grande richesse en cherchant les ponts qui relient notre quotidien à celui de ce monde en apparence si éloigné de nos codes et nos valeurs »

Le Collectif La Palmera sous la houlette du metteur en scène Néry

s’empare d’Andromaque,  une des grandes pièces écrites au XVII ème siècle par Racine, qui subit l’impact d’un modernisme énergique et décomplexé mais conserve à ce classique l’élégance et la poésie des vers en alexandrins.

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« Alvin Ailey II » : quelle leçon!

— Par Roland Sabra —

alvin_ailey_revel-2Bluffant ! Totalement bluffant ! Voilà ce qui vient à l’esprit à la sortie de la salle Aimé Césaire de Tropiques-Atrium après avoir vu Ailey II. Redécouverte que la danse, danseuses et danseurs existaient encore, oubliées les indigences exhibées au nom d’un localisme brandi comme un cache misère. La démonstration de danse offerte se voulait un hommage à Ronnie Aul, décédé l’an dernier et elle le fût avec justesse. On sait l’importance de l’apport du chorégraphe étasunien, installé en Martinique depuis le milieu des années 60, dans la formalisation du travail des danseurs martiniquais. C’est la même rigueur, la même précision dans le geste, la même exactitude du mouvement la même somme d’énergie dans le moindre tremblement, la même détermination et le même engagement corps et âme dans le travail en cours que l’on retrouve sur scène. Fidèles aux techniques incroyablement dynamiques et athlétiques qui ont caractérisé la compagnie Alvin AileyI et qui étaient révolutionnaires elles et ils survolent la scène comme suspendus aux cintres par des fils invisibles faisant danser leurs corps et leurs âmes des étoiles dans les yeux.

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Biennale Danse de Martinique du 12 au 21 Mai 2016

Jeudi 19 & vendredi 20 mai à 20 h

La rue Princesse
M. Adiatou /J. Mezile

À Abidjan, dans le quartier de Yopougon, la rue Princesse est le haut lieu de la nuit, le rendez-vous des fêtards, des « gos » et même des « benguistes ». Rue Princesse, on y danse, on y ose. C’est le règne de l’audace et de l’extravagance. Les enseignes et les néons clignotent, les bouteilles de bière se vident, les jupes sont minimalistes, les déhanchements implicites, les corps s’enjaillent, les peines et les tracas font place à l’ivresse, à la joie, à la fête.

Une gigantesque boîte de nuit à ciel ouvert, des « maquis » où la bière se compte en casiers, avec barmen gouailleurs, DJ facétieux, serveuses accortes et musiques à l’avenant. La suggestion est ici un euphémisme. On y danse le coupé-décalé, on se joue de la grippe aviaire, le temps d’une nuit, le temps d’un oubli.

À Abidjan, dans le quartier de Yopougon, la rue Princesse… a été rasée pour des raisons d’ordre, de sécurité et de salubrité. Le conte de fées a refermé ses pages et la princesse s’en est allée danser ailleurs.

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