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« Le Fabuleux destin d’Amadou Hampâté Bâ », message subliminal ?

— Par Selim Lander —

« En Afrique, chaque fois qu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ». Cette maxime a été si souvent citée qu’on en a perdu la trace. Elle est pourtant d’un écrivain connu, Amadou Hampâté Bâ (ci-après AHB, né en 1900 – mort en 1991), qui l’a prononcée au moins à deux reprises sous des formes légèrement différentes[i]. La vie d’AHB est un roman (fils – adoptif – de chef, initié à la voie soufie des Tidianes, membre du conseil exécutif de l’Unesco, etc.) et cela pourrait suffire pour légitimer un spectacle autour de sa personne. Entre autres anecdotes, alors qu’il était admis à la prestigieuse école William Ponty de Gorée, il fut empêché par sa mère de se rendre au Sénégal. En rétorsion, l’administration coloniale le nomma « écrivain auxiliaire temporaire à titre essentiellement précaire et révocable » (sic, ce qui ne manque pas de sel quand on sait qu’AHB passera sa vie à écrire), avec obligation de rejoindre son poste à pied (à 900 km du domicile familial !) sous la surveillance d’un policier. Bienheureuse punition, puisque c’est en cheminant ainsi qu’AHB prit l’habitude transcrire les éléments de littérature orale qu’il récoltait sur sa route.

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Une figure emblématique : Amadou Hampâté Bâ

— par Janine Bailly —

Plus qu’une représentation théâtrale traditionnelle, le spectacle Le fabuleux destin d’ Amadou Hampâté Bâ, qui se donne les 13 et 14 mars à Tropiques Atrium, m’est apparu comme une leçon de littérature vivante et pleine d’intelligence, comme aussi le portrait animé d’un homme grand et sage, et de belle humanité. Une impression qui s’est confirmée lors du bord de scène final, où Hassan Kassi Kouyaté nous dit la genèse de la pièce, écrite par le conseiller littéraire Bernard Magnier, et qui s’inscrit dans un projet mené en collaboration avec le Tarmac, théâtre parisien dédié à la création francophone contemporaine. Un projet qui a pour finalité de faire découvrir, ou mieux connaître, des hommes et des femmes disparus, admirables non seulement par leur écriture, mais encore par leur engagement auprès de leurs semblables, par ce qu’ils ont été et par ce qu’ils ont fait. Après Sony Labou Tansi, dont « la chouette petite vie bien osée » nous fut montrée ici-même dans Sony Congo, après Hampâté Bâ, il est déjà prévu un opus sur Kateb Yacine, un autre sur Fanon… en espérant que place soit bientôt faite à une femme ?

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Le fabuleux destin d’Amadou Hampâté Bâ

Mardi 13 et Mercredi 14 Mars – 20h Tropiques Atrium

Texte : Bernard Magnier
Mise en scène : Hassane Kassi Kouyaté
Avec : Habib Dembélé, Tom Diakité
« En Afrique, un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle ». Une phrase prononcée l’un des plus grands auteurs maliens, Amadou Hampâté Bâ, à l’Unesco en 1960. Bernard Magnier et Hassane Kassi Kouyaté rendent hommage à l’homme aux multiples vies, dans un spectacle plein d’humour et de sagesse.

De la falaise dogon de Bandiagara au Mali, où il est né en 1900, aux assemblées de l’Unesco et aux palais présidentiels, des bureaux de l’Institut Français d’Afrique Noire de Dakar aux pupitres des conférences internationales, des correspondances échangées de par le monde aux audiences accordées dans sa résidence d’Abidjan jusqu’à la fin de sa vie en 1990, Amadou Hampâté Bâ n’a cessé de s’adresser au plus grand nombre. Les multiples variantes de ses contes en attestent, de la version savante à la traduction littérale et à la version aménagée pour les jeunes lecteurs, une même volonté de transmettre, de partager.

Sur scène, Abib Dembélé, acteur incontournable au Mali, donne vie à l’écrivain et penseur malien.

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« Ne pas laisser notre prostestation créatrice dégénérer en violence… »

Soutien des membres du Conseil d’administration de Tropiques-Atrium au directeur Hassane Kassi Kouyaté et aux personnels face aux agissements de certains individus.
Nous, membres du Conseil d’administration, tenons à déclarer publiquement notre soutien à la Direction et aux collaborateurs d travaillant quotidiennement à la mise en œuvre du service public de la culture au sein de l’établissement Tropiques-Atrium.
Ils sont, en effet, attaqués sans relâche par des personnes utilisant des actes d’intimidation inadmissibles.
Depuis plus de huit mois perdure un harcèlement généralisé à l’égard des employés de cette structure qui a pour point de départ le drame survenu le 13 février dernier lorsqu’un artiste a « foncé » dans le hall de l’établissement avec son véhicule, provoquant d’importants dégâts matériels.
L’affaire est passée en justice. Les faits ont été condamnés mais un esprit de haine et de vengeance continue d’animer un petit groupe de personnes à l’encontre de l’établissement et de son personnel.
Les attaques à l’encontre du directeur sont constantes, mêlant propos diffamatoire, racistes et dénigrement public systématique de son travail.
La diffamation s’est ensuite étendue à d’autres employés : harcèlement sur les réseaux sociaux, déclaration diffamatoires dans les médias, appels téléphoniques anonymes, irruptions et interventions haineuses dans les bureaux, attaques personnelles… Tout cela doit maintenant cesser.

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Parutions : nouveautés du 22 octobre 2017

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

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« Folies » de Marie Vieux-Chauvet : José Exélis et l’art de la reprise.

— Par Roland Sabra —

Les travaux de José Exélis, irrésistiblement donnent envie de paraphraser le Verlaine de Mon rêve familier :

«  Il fait souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’’un théâtre inconnu, et qu’il aime, et qui l’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait le même
Ni tout à fait un autre, et l’aime et le comprend. »

On ne va pas s’appesantir sur l’insondable demande d’amour maternel que recèle ce désir d’un retour aux sources, toujours recommencé, ni sur cette fascination persistante, qui d’Amel Aïdoudi en Ina Boulanger et aujourd’hui Jann Beaudry se focalise sur la chevelure et les pieds nus de ses comédiennes. Actrice, chaussée, au cheveu ras passe ton chemin, le prochain casting de José Exélis n’est pas pour toi.

Dans la présentation de sa compagnie il annonce un théâtre qui pose comme postulat de s’interroger de façon singulière et universelle sur le « d’ où je viens » de « tout corps en jeu ». C’est donc un « théâtre du partir et revenir » qu’il arpente en long, en large et… en travers. De quel corps, de quel ventre s’agit-il?

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Aperçus des Francophonies en Limousin – 2017

— Par Selim Lander —

Dans l’ordre où nous les avons vues, les pièces de notre programme au festival de Limoges. Pour ce qui concerne la visite de la ministre de la Culture au festival, le 25 septembre, passer directement au compte-rendu de la dernière pièce.

Tram 83 d’après Fiston Mwanza Mujila

Au cœur de la « Ville-Pays » dirigée par un « général dissident », se trouve un bar nommé Tram 83, hanté par des demoiselles aguicheuses, « biscottes », « canetons » et des clients en mal de sexe, « creseurs » échappés pour un bref moment de l’enfer des mines de diamants ou trafiquants et autres « touristes à but lucratif ». Pas d’intrigue véritable dans cette pièce mais un fil conducteur : Lucien, un client, venu de « l’arrière pays », souhaite publier un livre dénonçant la pourriture qui règne partout dans le pays. Il en est fortement dissuadé par Cercueil, complice d’un pouvoir corrompu, tandis que l’un des « touristes », suisse, s’engage au contraire à le publier.

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Festival International Contes et Musique dans la Cité 2017

Du 26 septembre au 8 octobre 201711ème édition du Festival International Contes et Musique dans la Cité en Martinique .

Le mot de Valer’EGOUY, Directeur artistique de Virgul’

Plus de dix ans de programmation pour porter la Parole des Artistes du monde à nos oreilles sur l’ensemble de l’île. Cette année, nous voyagerons encore ensemble pour découvrir et écouter les mots venus d’ailleurs et tellement proche de notre coeur en même temps.
Celui qui fait la même chose tout le temps, qui pratique et dit par habitude passe à côté de tellement d’occasions de rencontrer, découvrir, évoluer, vivre pleinement…
Je suis particulièrement heureux de vous proposer une belle nouveauté, une exposition de quelques tableaux : « 11 Regards, 1 Histoire » de Cristina TEMPRANO. Cette artiste a le touché fin et précis. Son espace imaginaire est grand. Sa créativité est permanente. C’est un voyage qui nous est proposé à partir du mardi 26 septembre 2017 à 18h30 à la Bibliothèque Schoelcher de Fort-de-France.
Pour cette première rencontre, j’en profiterai pour vous présenter l’ensemble des artistes ainsi que les détails de la tournée dans le cadre du Festival.

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Bernard Lagier : héraut du théâtre caribéen francophone contemporain

— Par Axel Artheron —
Lorsque l’on se penche sur les dramaturgies caribéennes francophones contemporaines, force est de constater la vitalité ainsi que la richesse d’un champ qui se définit désormais en parfaite autonomie du champ littéraire. En effet, contrairement aux dramaturgies caribéennes dites « classiques » – il faut entendre par là les œuvres fondatrice du théâtre caribéen francophone qui de Césaire à Placoly, Condé ou Schartz-Bart ont participé à la mise en place d’un répertoire théâtrale en langue française de 1950 à 1990 – qui étaient le fait d’écrivains d’abord consacrés par la littérature avant d’aborder les côtes de l’écriture dramatique[1], ces dramaturgies contemporaines dessinent un archipel de textes et de formes dont la particularité est de circonscrire un champ artistique spécifique. En d’autres termes, l’écriture théâtrale contemporaine relèverait d’une aventure scripturale, esthétique, socio-artistique spécifique et indépendante des schèmes, structures et réseaux de la littérature. Les figures et œuvres de Gael Octavia, Gerty Dambury, Alfred Alexandre, Faubert Bolivar, Guy Régis Junior, Jean Durosier Desrivières, Pascale Anin etc… structurent un système d’écriture répondant à des codes esthétiques propres et des stratégies d’édition, de réception, et de programmation.

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Jamais l’antiracisme n’a semblé aussi balkanisé

— Par Pap Ndiaye —

Pour l’historien Pap Ndiaye, la lutte contre le racisme en France est affaiblie par les controverses entre les différents mouvements qui mènent ce combat

Le monde intellectuel et militant de l’antiracisme est affaibli et profondément divisé -à propos de questions omniprésentes dans l’espace public français : il y a parmi elles, d’une manière insistante, la question des formes d’organisation adéquate de l’antiracisme, miné par des querelles intestines sur le singulier et l’universel, et des accusations de communautarisme. A un -moment où l’on est en droit d’attendre un front uni contre les extrêmes droites identitaires, jamais l’antiracisme français n’a semblé aussi insignifiant, aussi balkanisé.

En France, la mémoire des luttes antiracistes est en partie effacée, sans doute parce qu’elle ne s’appuie pas sur une histoire de victoires. Par contraste, aux États-Unis, le mouvement pour les droits civiques constitue une ressource inépuisable de fierté, de souvenirs transmis, de patrimonialisation (un jour férié honore la mémoire de Martin Luther King), qui a joué un rôle dans Black Lives Matter –  » les vies noires comptent « , un mouvement contre les violences policières contre les Noirs – .

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Remise du « Prix Textes en Paroles » à Faubert Bolivar

 Mercredi 31 mai 2017 20h au Mémorial ACTe

Participez à la remise du PRIX TEXTES EN PAROLES 2017 du meilleur texte dramatique, qui aura lieu le Mercredi 31 mai à partir de 20h au Mémorial ACTe, décerné à Faubert Bolivar pour sa pièce de théâtre «Les Revenants de l’impossible amour». Cette manifestation sera l’occasion de la première lecture publique de ce texte-lauréat par Karine Pedurand et Yohann Pisiou, dans une mise en lecture de Hassane Kassi Kouyaté.
Soirée en présence des 6 autres auteurs de la sélection TEXTES EN PAROLES 2017 : Mirna Bolus, Magali Solignat, Charlotte Boimare, Fabrice Théodose, Jacques Sabatier et Patrice Turlet.

LES REVENANTS DE L’IMPOSSIBLE AMOUR

« Une pièce qui traite des relations amoureuses et de la douleur de la trahison conjugale mais qui a la grande originalité d’être située dans un cimetière la nuit et donc de mettre en jeu des forces occultes, des ébats passionnés, pervers, enragés, où le désir de vie et de mort– Eros et Thanatos – se retrouve associé aux esprits vaudou avec Baron Samedi et de Brigitte, deux Guédés du panthéon vaudou.

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« Le TARMAC invite Tropiques-Atrium » du 17 au 24 mai 2017

« Le but de Roberto Carlos » & « Quatre heures du matin »

Deux créations d’Hassane Kassi Kouyaté sont invitées au Tarmac du 17 mai au 24 mai 2017.

Le but de Roberto Carlos

Texte Michel Simonot (Éditions Quartett)
Mise en scène, scénographie Hassane Kassi Kouyaté
Avec Ruddy Sylaire
Ngoni et Chant Tom Diakité
Ngoni et Flûte Peul Simon Winsé
Création musicale Tom Diakité et Dramane Dembélé
Création visuelle et Animations David Gumbs
Création Lumière Marc-Olivier René
Costumes Anuncia Blas

On notera avec intérêt le changement de comédien. Elie Pennont cédant la place à Ruddy Sylaire. On ne peut que se féliciter d’une telle substitution.

Lire la Critique de Madinin’Art lors de la création en janvier 2017 à Frot-de-France

 

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Les Amazones d’Afrique : Lonnè épi rèspé !

Leur nom n’est pas une marque publicitaire, un produit de marketing. Ce nom elles l’ont conquis par leur courage, leur combativité et leur talent. Dans les six derniers mois de l’année 2015 le Mali connaît une grave crise politique et militaire. Une partie du territoire est envahie et passe sous la domination d’intégristes religieux. Comme toujours dans ces périodes de crises se dévoile aux yeux de tous, loin de tout artifice, la nature du pouvoir, sa captation par la gente masculine et la domination qu’il exerce sur les femmes. Discuter de la condition féminine est hors de propos, il y a d’autres urgences ! Pensez donc ! Mettez sous le boisseau, la polygamie, l’excision, les mariages forcés etc. Dans les périodes révolutionnaires il n’y a que lors de la conquête du pouvoir que le femmes ont la possibilité de se faire entendre. Une fois le but atteint elles sont priées de rentrer dans l’ombre et de laisser toute la place à ces messieurs. La guerre de libération de l’Algérie l’illustre de façon caricaturale.

En octobre 2015 à la Fiesta des Sud, à Marseille va se produire sur scène un groupe de chanteuses d’origine sub-saharienne, qui toutes ont une solide carrière solo reconnue internationalement et qui vont dire non à l’ordre patriarcal, non au système des castes, non à l’enfermement.

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Les Amazones d’Afrique : quand la musique donne le pouvoir aux femmes

Mercredi 8 mars 2017  à 20 h.Tropiques-Atrium

Les plus grandes chanteuses et musiciennes maliennes unissent leurs voix pour promouvoir l’égalité entre hommes et femmes.

[…] A l’origine du projet, les trois divas maliennes Oumou Sangaré, Mamani Keita et Mariam Doumbia – du duo Amadou & Mariam – qui ont donné en octobre 2015 leur premier concert commun au festival de la Fiesta des Sud, à Marseille. Cette année le trio a décidé d’élargir son horizon en invitant la grande griotte Kandia Kouyaté, la légende germano-nigériane du hip-hop Nneka et Inna Modja au flow féministe. Du côté des chœurs, on découvre deux artistes encore peu connues : l’auteur-compositrice-interprète Mariam Koné et la pétillante Pamela Badjogo à l’univers afro-jazz. Enfin, la batteuse malienne Mouneissa Tandina vient compléter le collectif. Un melting-pot générationnel et musical qui promet de l’invention et du punch au cœur de la tradition mandingue.
« En tant que femme musicienne ou chanteuse, on a deux fois plus de choses à prouver. On se bat au quotidien pour notre condition de femme à la maison et dans notre travail, pour qu’on nous écoute !

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Le festival des Petites Formes » – Un Bilan

— Par Selim Lander —

Pour la deuxième année consécutive, Tropiques Atrium Scène nationale a organisé dans la deuxième quinzaine de janvier un festival de théâtre qui se caractérise à la fois par l’économie de moyens (un ou deux comédiens au maximum dans chaque spectacle) et une présence massive des créations antillaises avec L’Aliénation noire de et avec Françoise Dô en ouverture le 17 janvier, Circulez de José Jernidier qui joue accompagné de son frère Joël le 21 janvier, Médée Kali de Laurent Gaudé avec Karine Pedurand le 24 janvier, Le But de Roberto Carlos de Michel Simonot avec Elie Pennont dans une MES d’Hassane Kouyaté. Unique exception un spectacle venu de Suisse, Le Relais de et avec Patrick Mohr. À noter que la plupart de ces spectacles ont été également présentés « en communes ».

François Dô dans L’Aliénation noire

Françoise Dô, jeune martiniquaise, est la lauréate du concours d’écriture théâtrale lancé par Tropiques Atrium en 2016 ce qui lui a valu une aide à la création. Elle signe cependant elle-même la MES, ce qui semble confirmer qu’ « aux âmes bien né/es, la valeur n’attend point le nombre des années », comme dirait un certain Corneille.

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« Le but de Roberto Carlos » : que vienne le temps d’un autre temps.

— Par Roland Sabra —

Pour beaucoup c’est le plus beau coup franc de l’histoire du football. On peut le revoir à l’infini ici. De façon totalement improbable, le ballon a contourné le mur par la droite et soudain bifurque vers la gauche heurte le poteau et rentre dans le petit filet. Vaincre l’impossible c’est la même détermination qui anime ce jeune garçon qui, Ulysse des temps modernes, entame un périple qui doit le mener de son Afrique natale vers un pays européen où il espère signer un contrat dans une équipe de foot. Il a pour compagnon de galère Moussa, Vlad, Rarek, Anita, Kossi, Yanis, Sali, Dit Mir, Adama, Garda, l’Albanais et bien d’autres sans nom, sans fortune, sans rien que qu’espérance d’un passage vers un lieu où l’on ne crève pas de faim.

Le texte est une composition à entendre. Assonances, anacoluthes et anaphores sont au service d’une musicalité narrative décalée. La voix dit d’un lieu multiple, tout autant le migrant, le passeur, le garde-frontière, le flic, que la peur, l’angoisse, l’espérance, le souffle du voyage, ses ruptures, ses courses, ses retours en arrières, l’enfermement et le sable du désert.

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Jaz : la parole comme une bouée de sauvetage

Jandira de Jesus Bauer précise dans un entretien à Madinin’Art le pourquoi et le comment de la pièce de Koffi Kwahulé qu’elle monte ici en Martinique pour la première fois.

Roland Sabra : Jandira Bauer  vous êtes de retour parmi nous pour honorer ce dicton qui dit que la Martinique est l’ile des revenants, avec une nouvelle pièce de théâtre que vous nous présentez :

Jandira Bauer : Oui il s’agit de Jaz de Koffi Kwahulé un texte écrit en 1998

R.S. : Nous connaissons bien l’auteur qui a été monté plusieurs fois ici en Martinique à Tropiques-Atrium notamment par Hassane Kassi Kouyaté. Qu’est qui a motivé ce choix ?

J.B. : C’est le résultat de tout un travail, plus précisément d’une exigence personnelle de recherche d’une densité textuelle pas toujours évidente à trouver, et d’un défi à relever. Alors que j’avais déjà travaillé sur des textes de cet auteur au cours des 18 ans passés j’ ai découvert un peu par hasard ce texte il n’y a pas si longtemps. Je l’ai lu un soir et le lendemain au réveil un impératif s’est fait jour.

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Festival des petites formes

Du 17 au 29 janvier 2017

Spectacles à Tropiques Atrium à 20h

L’Aliénation noire le 17
Circulez ! le 21
Médée Kali le 24
Le but de Roberto Carlos les 27 et 28
Sous le Chapiteau – Schœlcher ex Espace Osenat
Hommage à Vincent Placoly le 18 à 19h
Lauréats – de 25 ans, Prix Etc_Caraïbele 19 à 19h
L’Aliénation noire le 19 à 20h30
Nuit de la poésie avec Nicole Cage & Widad Amra le 20 à 19h
Le Relais le 26 à 20h
Circulez ! le 29 à 16h
 
Territoires en Culture
Circulez ! – le 26 à 19h30 – Centre culturel du bourg
Circulez ! le 27 à 19h30 – Centre culturel Basse Gondeau
Circulez ! le 28 à 19h – Centre culturel Petit Bambou
Le Relais – au François

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Martinique Jazz Festival 2016

Du 24 novembre au 4 décembre 2016

martinique_jazz_fest_2016

Au jour le jour

Dimanche 4 décembre

Trois-Ilets, Domaine de La Pagerie | Espace parc des floralies 12h |

Entrée libre

Patrick Glady ( martinique)
Leyla Mc Calla ( haïti /états-unis)
Harold López-Nussa & Alune Wade, « Havana – Paris – Dakar » ( cuba/sénégal )
Moh! Kouyaté (guinée/france)

 .Du 24 novembre au 3 décembre

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« Rencontres pour le lendemain » : saison 2

— Par Faubert Bolivar —

logo-rencontres-400-16-17Bonswa tout moun,

Ce soir nous ouvrons ensemble la deuxième saison des Rencontres pour le lendemain. A l’ouverture de la première saison, en janvier dernier, nous vous avons promis des belles soirées. L’adhésion quasi spontanée qu’a suscitée cette initiative prouve que nous avons tenu notre promesse. Nous devons nous en féliciter. Nous, c’est-à-dire l’équipe (Nadia, Emmanuelle, Widad, Ymelda, Daouia, Daniel, Michel, Faubert) ; nous,  c’est-à-dire, la ville du Saint-Esprit, particulièrement la Médiathèque Alfred Melon Dégras, plus précisément Yaïssa et toute son équipe ; nous, c’est-à-dire nos invité e s et leurs invité s de la première saison : Monchoachi. Ernest Breleur. Jocelyne Beroard. Hassane Kassi Kouyaté. Syto Cavé. Gilbert Pago. La qualité inégalée de leurs passages respectifs a allumé dans notre ciel des étoiles qui rendent le chemin plus clair. Nous, ce sont les médias, les journalistes qui nous soutiennent : une pensée particulière pour Pierre Lafarge, Adams Kwatheh, Roland Sabra, pour ne citer que ceux-là ; Nous, c’est également et surtout Vous, public, sans qui les rencontres ne sauraient avoir lieu. Nous, c’est nous tous, nous toutes autant que nous sommes, car les Rencontres pour le lendemain sont une aventure qui se veut collective, dans le sens le plus beau du terme et qui tend à le rester.

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« Georges Dandin » ou la fable timide

18 & 19 novembre 20h – salle Frantz Fanon. FdF.

23 novembre 19h au Carbet

george_dandin-3— Vu par José Alpha, le dimanche 13 novembre 2016 au Marin —

En épousant Angélique Sotenville incarnée ici par l’impétueuse Daniely Francisque, le paysan fortuné Georges Dandin créé par Molière le 18 juillet 1668 à Versailles à la demande du Roi Louis XIV, espère s’élever au-dessus de sa condition pour faire partie de la noblesse de la cour. Seulement la jeune femme trompe son mari et chaque fois que Dandin tente de la confondre, celle-ci l’humilie en retournant la situation contre lui, le faisant passer pour un goujat, au point de demander à ses parents de la libérer de cette union trop contraignante pour sa jeunesse.

« Monsieur de la Dandiniere » (Patrick Womba) , le père d’Isabelle et son épouse Mme Sotenville (Lucette Salibur) qui voient dans la fortune de Dandin le moyen de renflouer leurs affaires, feront tout pour sauver les apparences et garder la dot de l’ambitieux mari.

Cette farce populaire en trois actes de Molière qui n’est pas la plus célèbre, a fait pourtant l’objet de plusieurs adaptations plus ou moins réussies.

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« George Dandin » : H2K en mission!

23 novembre 19h au Carbet.

george_dandin— Par Roland Sabra —

Dans le cadre des «  Classiques revisités », la thématique du premier trimestre de Tropiques-Atrium Scène nationale, Hassane Kassi Kouyaté ( H2K) propose d’explorer « George Dandin, ou le mari confondu ». Mission ? Explorer ? De quoi s’agit-il pour lui ? De réinvestir son talent internationalement reconnu dans la formation et le perfectionnement du travail de comédiens antillais. L’argument de la pièce de Molière est connu de tous. Un paysan enrichi épouse une fille de nobliaux désargentés espérant par là acquérir quelque respectabilité. Las ! Son épouse et ses beaux-parents méprisent un mari et un gendre de si basse extraction. Sa femme n’aura de cesse de revendiquer une liberté entravée par les liens d’un mariage arrangé et pour lequel elle n’avait aucun penchant !

Lecteur naïf ou metteur en scène expérimenté nul n’est épargné par la question troublante : qu’est ce Molière a voulu dire dans ce « divertissement » royal offert à la cour de Louis XIV ? Ce diable d’homme avait plus d’un tour dans sa plume. Plus d’un siècle avant la Révolution française annonce-t-il en la personne de Dandin l’avènement politique d’une classe bourgeoise issue de la paysannerie et le déclin corrélatif d’une noblesse en voie de décomposition ?

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« George Dandin ou le Mari confondu » de Molière

18 & 19 novembre 20h – salle Frantz Fanon. FdF. Le  23/11 à 19h au Carbet.

le_mari_confondu-1Mise en scène : Hassane Kassi Kouyaté
Assistante à la mise en scène : Arielle Bloesch
Scénographie : Sarah Desanges
Création lumière : Marc-Olivier René
Costumes : Anuncia Blas
Univers sonore : Serge Béraud
Construction de décor : William Vahala & Tony Raynaud
Avec : Joël Jernidier (George Dandin),Daniely Francisque (Angélique), André Duguet (Clitandre), Lucette Salibur (Madame de
Sotenville), Patrick Womba (Monsieur de Sotenville), Aliou Cissé (Colin), Néophana Valentine (Claudine) & Christophe Rangoly (Lubin)
Comédie en 3 actes et en prose commandée par Louis XIV. Elle fut jouée le 18 juillet 1668 à Versailles, lors des fêtes
données pour célébrer les victoires militaires de la France. George Dandin, riche paysan, a voulu s’élever au-dessus de sa condition en épousant la fille d’un gentilhomme, Angélique de Sotenville. Mais il a tout lieu de regretter cette union : la famille d’Angélique a conclu ce mariage pour avoir son bien et lui fait bien sentir le peu d’estime qu’elle a pour lui. Quant à Angélique, elle semble disposée à se laisser courtiser par Clitandre, un jeune galant qui rôde autour d’elle, accompagné de son valet Lubin.

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Présentation du film « Taafé Fanga » d’Adama Drabo

Mardi 8 Novembre 2016 à 20h, cinéma LA CLEF, 75005.

taafe_fangaDans le cadre d’un partenariat avec la CCAS et le CE des Caisses d’Epargne d’Ile de France, l’AFASPA présente le film « TAAFE FANGA » d’Adama Drabo au programme du 2ème Festival du film malien en France, mardi 8 Novembre 2016 à 20h, cinéma LA CLEF, 34 rue Daubenton Paris 5e – Métro Censier-Daubenton.
Dans une cour, la musique limpide de la kora du griot Djélimady Kouyaté invite à la veillée. Les hommes, les femmes et les enfants arrivent selon un ordre immuable et s’installent chacun dans leur groupe. Une créature de rêve apparaît et provoque le désordre en prenant place parmi les hommes. Offusqués, ils veulent chasser l’insolente, mais c’est sans compter sur la solidarité des femmes.

Profitant de la découverte d’un masque qui donne le pouvoir, les villageoises en pays Dogon renversent l’ordre des choses et prennent la place réservée habituellement aux hommes. Elles ne sont plus corvéables : ni cuisine, ni ramassage du bois, ni lessive. Elles portent le pantalon et fument allègrement. En contrepartie, leurs maris se retrouvent dans leurs rôle, habillés de pagne et surtout, obligé de tout assurer de la garde des enfants à la cuisine.

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« Lear… conte à rebours » : au jeu du qui est qui et qui dit quoi?

— Par Roland Sabra —

lear_conte_a_rebours-22008. Bernard Bloch monte Le « Ciel est vide », un texte d‘Alain Foix. La pièce convoque deux drames shakespeariens, celui de la jalousie avec Othello et celui du ressentiment avec Shylock. Deux comédiens dans les loges d’un théâtre bavardent en attendant de monter sur scène. Cinéma, télévision et théâtre, non seulement comme comédiens mais aussi comme metteurs en scène, leur expérience, plus que trentenaire, et leurs talents sont avérés, attestés. Est-ce Shylock ? Est-ce Othello ? On ne sait. mais au détour de la conversation qui porte naturellement sur Shakespeare une phrase est lancée : « J’aimerai bien faire un Roi Lear !» Moi aussi dit l’autre ! Ces deux-là sont des conteurs. Shylock, Hassane Kassi Kouyaté, héritier d’un longue famille de griots qu’on ne présente plus et Shylock, Philippe Dormoy, grand récitant, chanteur, passionné de musique, respecté par ses pairs, viennent de conclure un pacte qui les mènera tout d’abord aux pays des « sacs à paroles » comme le disait joliment Cheikh Hamidou Kane, le grand griot moderne du Sénégal. De cette rencontre va naître une hybridation entre conte et théâtre qui loin d’être une fusion, un amalgame, un salmigondis, va au contraire à partir d’identités conservées et affirmées, questionner l’un et l’autre au cœur même de leur fondements.

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