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Parutions : nouveautés du 3 juin 2017

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae.

Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P.

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Sur les tréteaux du Maroni, un théâtre d’émancipation

 La nuit des rois le 5 mai 2017 à 20h Tropiques-Atrium

— Par Rosa Moussaoui —
La compagnie KS and Co s’est installée il y a dix ans en Guyane, dans l’ancien bagne de Saint-Laurent-du-Maroni. Elle a donné corps au théâtre école Kokolampoe, ancré dans les cultures et les langues d’Amazonie.

Pas de doute, il n’y a pas plus bel endroit que le théâtre pour donner sens aux secousses qui ébranlent et refaçonnent les communautés humaines. Entre les cases de l’ancien bagne de Saint-Laurent du Maroni, à l’ombre du gigantesque manguier que la brise du soir échappée du fleuve fait murmurer, s’invente, sur les planches et dans les luttes, une autre Guyane. La compagnie KS and Co, née en 1993 de la rencontre avec le cinquième studio du Théâtre d’art de Moscou, créé par Konstantin Stanislavski, s’est ancrée là voilà bientôt dix ans. Ewlyne Guillaume et Serge Abatucci, venu, lui, du Théâtre de la Soif nouvelle d’Aimé Césaire, y bâtissent patiemment une utopie, celle d’un théâtre école ouvert aux cultures du fleuve Maroni, aux multiples communautés qui peuplent l’orée de la forêt amazonienne.

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L’idéal présidentiel du candidat

— Par Roland Tell —

A un premier degré, les candidats appellent « programme » ce qu’il faut bien qualifier de modèle fictif, car dépouillé d’existence en soi-même. Plus que témoignage appelant l’existence pour une élection donnée, il s’agit seulement de la matière intelligible d’un politicien, dont le mystère, lui-même intelligible, n’est ni vu ni communiqué à l’esprit de l’électeur. Combien de manquements à la parole donnée, une fois la victoire obtenue ! La lumière objective des votes fait alors tomber les masques ! Regardez donc du côté des Etats-Unis d’Amérique, pour voir à quel point les réalités de la gouvernance actuelle font aujourd’hui abstraction de l’image prospective, exprimant alors l’Amérique idéale souhaitée, s’agissant tout au moins de la politique extérieure. On le voit bien, encore une fois : c’est l’histoire, qui façonne l’homme !
Alors, tous ces programmes, enveloppant toutes les diversités de la France, ne restent que des témoignages de la mouvance politique, dont ils proviennent, toujours selon le sens déterminé de l’histoire de la République française, et les orientations européennes spécifiques, nullement réductibles au néant, quoiqu’en disent certains candidats.

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RCM 2017 – Suite (1)

Jazmin et Toussaint, La Danseuse

— Par Selim Lander —

Jazmin et Toussaint de Claudia Sainte-Luce

Un film d’auteur autobiographique dans lequel la réalisatrice s’est d’autant plus investie qu’elle interprète elle-même son propre rôle. Claudia Sainte-Luce est mexicaine mais de père haïtien. Elle a avec ce dernier des rapports compliqués. Lorsqu’il tombe malade, elle s’en occupe plus par devoir que par amour filial véritable. Il faut dire que le père, autoritaire, et qui s’enferme de plus en plus dans son monde à partir du moment où son esprit commence à partir à la dérive, ne laisse guère entrevoir de tendresse.

La volonté de Cl. Ste-Luce de coller à la réalité l’empêche de développer un scénario débouchant sur autre chose que la situation posée au départ. Il y a bien quelques échappées sur la vie privée de la jeune femme, son (ses) boulot(s), ses amis et sur la vie passée du père (qui a passé sa jeunesse en Haïti, a vécu à New-York, au Venezuela avant le Mexique) mais le film prend très souvent la forme d’un huis-clos entre père et fille.

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Où mène ce chemin !

— Par Lucien Cidalise Montaise —
La bouleversante actualité : Présidentielles, Agressions Théo, Pénélopegate, etc… nous irrite les neurones. L’événement qui s’annonce pour beaucoup désastreux « les Présidentielles » se termine dans quelques mois après avoir semé sur son passage ruines morales, déceptions, écœurement de tous. Ces élections confirment deux choses essentielles. D’abord la désunion de la Gauche française qui entraîne de facto celle de la Gauche dite martiniquaise. Par symbiose et culture politique( !) ou par suivisme ? Ensuite la démonstration de la présence effective de Marine Le Pen au premier tour avec de fortes chances d’être élue au deuxième tour ! c.-à-d. recueillir les voix de la majorité du peuple français ? Avons-nous besoin de signifier à qui veut l’entendre ce que cela cache ? signifie ? et nous inspire ? le Fascisme, le Racisme, ces désastres seront à la mode et risquent d’être demain les principaux axes de la Gouvernance en France. Le mépris affiché par cette idéologie conduira fatalement à une douloureuse division des Peuples.
Suivez avec attention cette démoniaque séquence historique.
Quel sort sera réservé aux autochtones de l’Outre Mer ? La désillusion violera toutes les consciences et arrivera l’heure de l’accablement pour ceux qui croient encore aux valeurs de la Démocratie- Violation permanente des lois sociales voulues par la République.

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Médée Kali De Laurent Gaudé. Cie Kamma.

Mardi 24 janvier 20h Tropiques-Atrium salle Aimé Césaire

Médée a tué ses enfants.

Médée a été trahie et abandonnée.

Le temps a passé, mais l’idée que ses fils reposent en terre grecque lui est insupportable. Commence alors un long voyage qui l’emmènera jusqu’au lieu de son crime. Elle revient sur le tombeau de ses enfants pour les en extraire. Enfin, sa vengeance pourra être pleine, entière, totale. Parallèlement à ce voyage physique vers la Grèce de Jason, sa patrie d’adoption, Médée retrace le parcours de sa vie à travers ses souvenirs.

Sur la route, Médée n’est pas seule. Un homme la suit, un homme qu’elle ne connaît pas. Médée n’a pas peur, elle le sent et elle veut savoir. Cet inconnu sera-t-il son prochain amant ou le plus farouche de ses ennemis ?

La route est longue et la fin est proche. Médée le sait. Ce dernier voyage clôt la boucle de son destin. Sa parole se libère à celui qui la suit comme un confession, elle délivre ses secrets, ses blessures, ses passions. Elle raconte Jason, leur rencontre, la déchéance de leur couple, ses crimes, ses métamorphoses.

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Sarkozy, ou la violence en politique

— Par Caroline Constant —

Gérard Miller démontre avec brio à quel point les façons d’être du politicien ont imprégné la vie et le débat politiques en France. Passionnant, surtout pour les spectateurs de gauche.

Gérard Miller n’a jamais caché ses sympathies de gauche. Quand il se lance dans un portrait psychanalytique de Nicolas Sarkozy, forcément, ça saigne. Avec Anaïs Feuillette, il retrace le parcours de l’ancien président de la République et candidat à la présidentielle, de l’enfance à sa candidature aux primaires de la droite. Mais il analyse le poids de la rhétorique et de ses méthodes sur la vie politique française. Des méthodes marquées par la violence, l’hyperréactivité et un discours toujours plus à droite. On n’y apprend pas forcément grand-chose sur le parcours de cet « homme qui courait plus vite que son ombre ». Mais ce documentaire, pour un spectateur de gauche, a deux vertus : d’abord, de remettre en cohérence les égarements de Sarkozy, qu’il montre comme un homme sans scrupule. Ensuite, le côté « vachard » de l’analyse met un peu de baume au cœur, dans un univers médiatique qui salue la moindre des sorties de l’ancien président.

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Appel à l’union de la gauche antilibérale

— Par un collectif —
union_forceLa gauche, qui refuse la logique libérale avec laquelle François Hollande et Manuel Valls acceptent de composer, doit se rassembler pour l’élection présidentielle.

Il faut unir nos forces pour une alternative à gauche. Après un quinquennat calamiteux, le pire semble aujourd’hui possible. Avec un FN en voie de banalisation. Avec une droite extrêmisée que Hollande et Valls décomplexent. Avec l’autoritarisme du 49.3.

Le pire semble aujourd’hui possible. Face à la violence des licenciements, du chômage, des CDD à perpétuité, des vies empêchées, ruinées, des campements de migrants évacués sans solution, vouloir imposer «l’identité française», le burkini, l’islam, la nationalité (et sa déchéance) au cœur des débats politiques. Face au terrorisme, pour exaspérer les peurs, la fuite en avant sécuritaire, inefficace. Et sur l’écologie, surtout ne rien faire ou plutôt faire le contraire de ce que l’on proclame !

Cela doit cesser. Sans attendre. Depuis trop longtemps François Hollande chante du Joe Dassin au Medef : «On ira où tu voudras, quand tu voudras.»

Nous appelons à l’effraction citoyenne, au soulèvement du peuple de gauche qui refuse cette situation, de ce peuple arc-en-ciel où depuis toujours, pour chaque conquête sociale, toute liberté gagnée, se mêlent les socialistes qui refusent le libéralisme, les écologistes, les féministes, les communistes, les libertaires, les altermondialistes, nous tous, salariés, privés d’emploi, retraités, jeunes, rassemblés contre la loi travail, rassemblés contre le nucléaire, rassemblés contre la fermeture des usines, des maternités, des classes, des services publics qui protègent ceux qui n’ont rien, rassemblés contre le logement cher et les morts dans la rue, rassemblés contre la criminalisation des résistances sociales, des sans-papiers, des sans-emplois stigmatisés, abandonnés, rassemblés pour l’égalité des droits entre homos et hétéros…

Pour 2017, les urgences, nous les connaissons.

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Loi-Travail : la bataille ne fait que commencer

— Par collectif ( dont Alfred Marie-Jeanne & Jean-Philippe Nilor )—

loi_travail_non_merci-2« Ce mercredi 20 juillet, la loi Travail a donc été définitivement adoptée. Au cœur de l’été, il ne faut pas lâcher,mais continuer à dire pourquoi ce fut le moment le plus insupportable de ce quinquennat pour qui ne se résigne pas à la dégradation des droits des salariés français et au déni de démocratie.

Avec cette loi, le code du Travail sera plus complexe, et moins favorable aux salariés. Cette loi ne modernise pas, elle réduit les protections. Et derrière le motif légitime de favoriser la négociation sociale, en réalité elle fragilise les travailleurs et affaiblit la démocratie dans l’entreprise. Elle est adoptée sans dialogue et négociations apaisés avec les partenaires sociaux.

Sans le soutien des citoyennes et des citoyens, qui continuent très majoritairement à rejeter un texte aux antipodes des engagements pris par la majorité pour laquelle ils ont voté en 2012. Sans un débat parlementaire à la hauteur des cinquante-deux articles et des nombreux thèmes abordés dans ce projet de loi, visant à terme la réécriture de l’ensemble de la partie législative du Code du Travail.

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Avignon 2016 (4) : « On a fort mal dormi » ; « Démons »

— Par Selim Lander —

On a fort mal dormiOn a fort mal dormi 

Pourquoi avoir changé le titre du livre de Patrick Declerck (Les Naufragés, collection « Terres humaines ») dans lequel il raconte la vie des clochards parisiens, sur la base des consultations de psychiatrie qu’il a données quinze années durant au centre d’accueil des sans abris à Nanterre ? Cet ouvrage remarquablement écrit et pourvu d’une postface valant tous les livres de philo devrait être lu par tous ceux qui s’interrogent sur notre société, sur la place qu’elle laisse aux pauvres hères qui échouent dans la rue.

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Christiane Taubira. 49-3 sur la loi travail: « sans débat, la démocratie est un astre mort »

christiane_taubiraL’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira a critiqué mardi le recours attendu à l’article 49-3 en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, en jugeant que sans débat, la démocratie était « un astre mort ».
« Les violences institutionnelles réciproques, 49.3 et défiance, sont toujours un échec. Sans débat, la démocratie est un astre mort », a écrit la ministre sur son compte Twitter.

Les violences institutionnelles réciproques, 49.3 et défiance, sont toujours un échec. Sans débat, la démocratie est un astre mort.
ChT

— Christiane Taubira (@ChTaubira) July 5, 2016

Mme Taubira avait quitté le gouvernement en janvier pour protester contre le projet de révision constitutionnelle permettant la déchéance de nationalité pour les personnes condamnées pour terrorisme, finalement abandonné par l’exécutif.

Manuel Valls va déclencher de nouveau le 49-3 dès mardi après-midi à l’Assemblée pour forcer l’adoption du projet de loi travail, ont indiqué des sources politiques concordantes à l’AFP.

C’est le deuxième 49-3 sur le texte, le quatrième depuis le début du quinquennat en comptant les deux utilisés sur la loi Macron en 2015.

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A «l’Obs», un licenciement très politique

— Par un collectif —presse_free
A l’état d’urgence, à la déchéance de la nationalité, au 49.3, il manquait encore une vilenie pour achever le quinquennat, et la voici : la presse aux ordres. A un an de la présidentielle, le premier hebdomadaire de la gauche française, l’Obs, a brutalement décidé d’engager une procédure de licenciement à l’égard de sa numéro 2, Aude Lancelin. On a du mal à croire que les raisons de cette éviction puissent revêtir un caractère «managérial», comme s’obstine à le soutenir curieusement la direction du journal.

On lit, en effet, dans la presse qu’il y aurait eu un conflit entre la prétendue ligne de M. Croissandeau, dite «de toutes les gauches», et celle d’Aude Lancelin que certains ont voulu mensongèrement réduire à la «gauche de la gauche». Il suffit de lire les éditoriaux dudit directeur de la rédaction pour s’apercevoir que «toutes les gauches», ce sont, en fait, les seules «gauches» de Hollande, Valls et ­Macron…

Nous autres savons très bien, au contraire, que l’un des seuls lieux réellement ouverts à toutes les gauches dans ce journal était précisément les pages dédiées aux idées, aux interventions intellectuelles, aux débats, dont Aude Lancelin avait plus particulièrement la charge.

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PS : Ce n’est pas à une instance éthique de régler un problème politique

— Par un collectif de députés socialistes —

loi_travail-&49-3Nous étions cinquante-six députés de gauche et écologistes à signer ce mercredi 11 mai un projet de motion de censure afin d’exprimer notre opposition à la loi Travail, élaborée à contresens de nos engagements et qui produit une profonde fracture dans notre pays.

Le Premier secrétaire de notre parti a saisi la Haute autorité éthique afin d’examiner cette situation inédite. Ainsi choisit-il de traiter devant une instance éthique un problème politique grave.

Nous sommes fondés à nous étonner de cette « judiciarisation » du débat politique. Il serait plus conforme à notre démocratie de discuter devant le prochain conseil national des raisons qui conduisent de nombreux socialistes à agir ainsi en conscience et en responsabilité.

Nos désaccords doivent être clairement exposés :

– un projet de loi voulant réformer le code du travail provoque une tension dans la société française qui n’a pas d’équivalent depuis 1981 dans les périodes où la gauche est au pouvoir. Des mouvements sociaux se multiplient contre cette loi et s’installent dans la durée. Dans le même temps, des actes de violences inacceptables se produisent à travers le pays.

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« Martinique des mornes » par Philippe Bourgade

Archiver la tendresse…

— Par Raphaël Confiant

Il y a d’abord cette rondeur maternelle, l’impression d’être en permanence sous mille regards bienveillants et à mesure-à mesure que l’on suit la montée de la trace, entre goyaviers sauvages et halliers aux noms inconnus, la certitude d’être vivant, là, au beau mitan du pays.

Le Morne est donc éternité impassible.

Il charroie avec allégresse – ô têtue ! – des fragments de lumière, des éclats argentés et tout un scintillement infini que capte miraculeusement l’objectif de Philippe Bourgade. Ce sont rigoles, ravines, torrents, rivières, tout ce qui nous ramène au royaume enchanté de l’enfance. Fugacement. La lessivière au bord de l’eau, accroupie dans l’eau, devient négresse féerique. Elle invente un chanter muet, des gestes qui subjuguent l’homme revenant de son jardin créole. Et lui de kokiyé les yeux de tendresse.

Car l’entre-jambes de la négresse, assise sur une roche, n’est point du tout obscène, pas plus que n’est hilarante la traversée, bas du pantalon relevé et jupe remontée, du couple de vieux-corps, qui brave les gués faussement calmes pour s’en aller prier à l’église.

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« Le bel indifférent » : pathétique !

— Par Roland Sabra —

le_bel_indifferent-2Un grand fauteuil, incommode sans doute. Une petite table basse avec un téléphone. Elle est déjà là, robe rouge seule sur le plateau noir. Seule c’est ce qui la définit le mieux. Elle attend. Le public entre s’installe, se salue, parle, papote comme si elle n’était pas là. Elle compte pour si peu. On le sait déjà. Imperceptiblement la lumière décline. La frontière entre l’avant et le début du spectacle est brouillée. Cette histoire n’a pas de commencement, ni de fin. Elle est de toujours, de toute éternité, sans époque et sans lieu. Une tragédie. Une tragédie de l’attente, de l’attente de l’autre, de l’amour pour l’autre, de l’amour bafoué, de la jalousie, de la solitude. Elle l’attend. Elle guette les bruits de l’ascenseur, de la cage d’escalier. Il arrive, s’installe dans le fauteuil, lit son journal. Sans un mot. Elle, elle parle, elle parle. Elle soliloque. Elle réclame. Elle menace. Elle dit aussi le mépris, la déchéance, l’obsession, l’argent, la violence et la haine, la mendicité amoureuse. Elle dit : « je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime ».

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Réforme constitutionnelle : amère victoire !

ref_constituLe président de la République feint de découvrir aujourd’hui l’échec cuisant de la réforme constitutionnelle. Il en profite subrepticement pour jeter le bébé -l’indépendance de la justice – avec l’eau saumâtre du bain sécuritaire : l’état d’urgence et la déchéance de nationalité.

A grand renfort de communication, le président de la République annonce la fin du processus constitutionnel. Sa posture victimaire ne trompera personne : l’échec était inévitable tant le projet constitutionnel dit de protection de la nation portait atteinte à nos principes démocratiques.

La déchéance de nationalité, jadis obsession de la droite décomplexée, était une réponse honteuse aux dramatiques attentats de novembre 2015. Révélant les failles idéologiques d’une partie de la représentation nationale, prompte à jongler avec la nationalité et l’apatridie, cette mesure inefficace et stigmatisante n’a pas résisté à une opposition déterminée.
La constitutionnalisation de l’état d’urgence, combattue ardemment par citoyens, militants et juristes, en a heureusement fait les frais. Le gouvernement est freiné dans sa fuite en avant sécuritaire : l’enracinement de cet état d’exception dans notre constitution aurait porté un coup supplémentaire à l’Etat de droit.

Le retrait est salutaire mais ne doit pas faire illusion : il ne signe pas la fin de l’érosion des libertés, qui se joue en catimini dans les débats parlementaires expédiés sur le projet de loi Urvoas « renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement, et améliorant l’efficacité et les garanties de la procédure pénale », qui introduit dans le droit commun assignations à résidence et retenues administratives directement inspirées de l’état d’urgence.

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« Trop c’est trop »

— Collectif —
Ibastal est des vérités désagréables à dire, mais il est des moments où il faut savoir les mettre en pleine lumière. Trop, c’est trop ! Les motifs d’insatisfaction sur les politiques menées depuis 2012 n’ont pas manqué, et nous-mêmes, comme d’autres, n’avons pas manqué d’alerter. Depuis quelques mois, ces désaccords se sont mués en une grande inquiétude. La colère populaire s’est confirmée sans appel par quatre défaites électorales successives. Ce n’est plus simplement l’échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare, et bien évidemment de la gauche, s’il n’est pas mis un coup d’arrêt à la chute dans laquelle nous sommes entraînés.

Bien sûr, nous n’oublions pas les succès de la COP21, la priorité donnée à la lutte contre les inégalités à l’école, les avancées de la loi santé. Mais, à côté de cela, que de reculs !

La gauche avait déjà assisté, incrédule, en janvier 2014, au pacte avec le Medef qui se révéla un marché de dupes. Nos mises en garde avaient alors été ignorées. Nous aurions aimé nous tromper.

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La constitutionnalisation de l’Etat d’urgence votée dans une Assemblée aux trois quarts vide

etat_d_urgence-3Les députés français ont adopté lundi soir par 103 voix contre 26 l’article premier du projet de loi qui inscrit dans la Constitution l’état d’urgence. Ils s’attaquent ce mardi à l’examen de l’article 2 qui étend la déchéance de la nationalité française…

Ce premier volet du projet de loi constitutionnelle prévoit que l’état d’urgence sera « décrété en Conseil des ministres » soit « en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public », soit en cas de « calamité publique » (événements naturels).
Comme actuellement, seul le Parlement pourra proroger l’état d’urgence au-delà des douze jours initiaux, par une loi en fixant la durée.
Les amendements votés

Avec l’avis favorable du gouvernement, les députés ont voté peu avant un amendement de l’UDI pour restreindre la durée de prorogation à une période maximale de quatre mois, renouvelable après un vote du Parlement. Le Premier ministre, selon lequel cette durée « ne repose pas sur des éléments précis », a jugé que cette borne de quatre mois « ne modifie pas fondamentalement l’équilibre par rapport à ce qui a été voté de trois mois (pour l’état d’urgence en vigueur ndlr) et donne un peu plus de marge ».

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Fillon : « J’invite les parlementaires à dire ‘non’ à la révision constitutionnelle »

reforme_constitutionTRIBUNE – François Fillon, candidat à la primaire de la droite, explique pourquoi les modifications proposées par François Hollande sont « un aveu de faiblesse » plus qu’un « choix sûr et fort pour la République ».

« Contre les terroristes, il faut être implacable et la nation doit être unie. Les élus de l’opposition et moi-même n’avons jamais marchandé notre soutien au gouvernement lorsqu’il fut décidé de frapper l’État islamique en Irak, puis en Syrie. C’est sans réserve que nous avons répondu présents lorsqu’il a fallu prolonger l’état d’urgence. C’est sans état d’âme que nous nous prononçons pour les sanctions les plus lourdes à l’égard des assassins et traîtres à leur patrie.

N’ayant jamais eu la main tremblante face à la menace djihadiste, je me sens qualifié, avec bien d’autres parlementaires, pour dire que la réforme de notre Constitution, décidée par François Hollande, apparaît plus comme un aveu de faiblesse que comme un choix sûr et fort pour la République.
« La solidité de la République se juge à sa capacité à se poser les varies questions »

Je ne méconnais pas le pouvoir des symboles, mais le débat a tourné au ridicule.

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« Tous les coeurs des gens sont ma nationalité »

— Par Serge Letchimy —

passeports_du_mondeSans intérêt sécuritaire avéré, l’instauration de la déchéance de nationalité se présente aux dires mêmes de ses initiateurs comme une mesure essentiellement « symbolique » . Inscrivant de fait, dans les textes, une distinction fondamentale entre Français de naissance à raison de leurs origines, de très nombreux binationaux, de fait ou de droit, ont ressenti cette mesure comme une atteinte à leur dignité et à leur légitimité. Historiquement proposée par la droite ou l’extrême droite, cette mesure est perçue comme la réminiscence d’une inspiration essentialiste de l’identité nationale française dont la République n’a jamais réussi à se défaire totalement. Or ce modèle dépassé semble méconnaître le pluralisme fondamental du corps social dont la négation ne peut avoir que des effets destructeurs, aussi bien pour la cohésion nationale que pour la sécurité collective.
Ce pluralisme est une réalité contemporaine à laquelle nous autres Antillais demeurons très sensibles. Les sociétés caribéennes sont en effet de multi-appartenances. Multiplicité des origines. Multiplicité des langues. Multiplicité des ancêtres partagés. Multiplicité des phénotypes. Multiplicités des dynamiques identitaires et culturelles. Notre unité s’articule sur la multiplicité d’un archipel et de ses solidarités continentales.

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Les adieux de Taubira : avec panache et sans regrets

— Par Marc de Boni —
christiane_taubiraLa ministre de la Justice démissionnaire s’est exprimée seule dans les locaux de la place Vendôme, et a affirmé appuyer sa décision sur «un désaccord politique majeur» avec l’exécutif.

Jusqu’à son départ du gouvernement, Christiane Taubira aura imprégné d’un style très personnel son passage au ministère de la Justice. Court-circuitant les usages en vigueur, qui veulent qu’un ministre sur le départ parle à l’issue de la passation de pouvoir, la garde des Sceaux a pris la parole seule ce mercredi après-midi, depuis son ministère de la place Vendôme. En l’absence de son successeur Jean-Jacques Urvoas, et alors que les questions au gouvernement battaient leur plein à l’Assemblée. «Ce fut pour moi un immense honneur d’être garde des Sceaux et ministre de la Justice de la France», a-t-elle d’abord lancé. Avant d’évoquer son bilan, sourire aux lèvres, et comme toujours sans notes. La ministre a rendu un hommage appuyé aux fonctionnaires de son ministère ainsi qu’aux magistrats, et rappelé avec une précision comptable ses réalisations.

En rupture de ban avec l’exécutif depuis le mois de décembre dernier, l’ancienne ministre a rappelé les raisons de sa démission: «Je quitte le gouvernement sur un désaccord politique majeur».«J

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Christiane Taubira a démissionné du gouvernement

taubira_n&bLa Garde des Sceaux Christiane Taubira a remis sa démission à François Hollande, qui a nommé aussitot le député du Finistère Jean-Jacques Urvoas pour la remplacer ce mercredi matin. « Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l’éthique et au droit. » a-t-elle twitté.

La Garde des Sceaux, Christinae Taubira a remis sa démission ce matin au Président de la République, « qui l’a accepté » annonce l’Elysée dans un communiqué. « Ils ont convenu de la nécessité de mettre fin à ses fonctions au moment où le débat sur la révision constitutionnelle s’ouvre à l’Assemblé nationale aujourd’hui, en commission des lois. Proche de Manuel Valls, Jean-Jacques Urvoas a été nommé Garde des Sceaux et ministre de la Justice. Actuel président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, Il était à ce titre chargé d’une mission pour trouver une solution à la réforme constitutionnelle de la déchéance de nationalité, à laquelle Christiane Taubira s’était publiquement opposée à plusieurs reprises.

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Coût politique
— Par Laurent Joffrin, Directeur de la publication de Libération —

L’équilibre se rompt.

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NKM, Devedjian, Mariton… : «Nous ne voterons pas la révision constitutionnelle»

etat_urgence_star_warsLes députés Sylvain Berrios (Val-de-Marne), Bernard Debré (Paris), Patrick Devedjian (Hauts-de-Seine), Guy Geoffroy (Seine-et-Marne), Philippe Gosselin (Manche), Jean-Jacques Guillet (Hauts-de-Seine), Nathalie Kosciusko-Morizet (Essonne), Thierry Lazaro (Nord), Hervé Mariton (Drôme), Patrice Martin-Lalande (Loir-et-Cher), Édouard Philippe (Seine-Maritime), Christophe Priou (Loire-Atlantique), Jean-Sébastien Vialatte (Var) et les sénateurs Gilbert Barbier (Jura), Jérôme Bignon (Somme), Jean-Pierre Grand (Hérault), Michel Heinrich (Vosges), Claude Malhuret (Allier), Louis Pinton (Indre), Hugues Portelli (Val-d’Oise).

Depuis plusieurs semaines déjà, la révision constitutionnelle occupe largement le débat public. Ensemble, nous combattons ce projet inutile et dangereux. Nous dénonçons une manipulation politique, et la désinvolture avec laquelle François Hollande la conduit. Nous regrettons enfin l’effacement du débat à droite sur notre position de vote.

Cette révision est d’abord inutile. Que de temps perdu, d’énergie gâchée! Certes les Français attendent des mesures fortes dans la lutte contre le terrorisme. Mais ni l’état d’urgence ni la déchéance de nationalité ne requièrent une révision constitutionnelle. Tout peut se faire dans la loi. Sur l’état d’urgence, le Conseil constitutionnel a répondu dès 1985 aux objections, et à nouveau en décembre 2015. Les termes mêmes de l’exposé des motifs du dernier projet de loi trahissent une forme de gêne: donner un fondement constitutionnel serait «nécessaire pour moderniser le régime» de l’état d’urgence.

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La Ligue des droits de l’homme demande la fin de l’état d’urgence

etat_d_urgence-2Refusons la déchéance de nationalité et la constitutionnalisation de l’état d’urgence

En réaction à l’horreur des attentats qui ont frappé notre société tout entière, l’état d’urgence a été décrété par le gouvernement, puis prolongé pour une durée de trois mois. Un projet de loi constitutionnelle prévoit l’inscription, dans la Constitution, non seulement de l’état d’urgence mais aussi de la déchéance de la nationalité pour les binationaux auteurs de « crimes constituant une atteinte grave à la vie de la nation ».

Sortons de l’état d’urgence

L’état d’urgence conduit à des décisions arbitraires, des dérives autoritaires. Depuis novembre 2015, plus de trois mille perquisitions sont intervenues. Tout comme les assignations à résidence, elles ont donné lieu à de nombreux dérapages, à un accroissement des discriminations à l’égard de populations déjà stigmatisées en raison de leur origine et/ou leur religion supposée ou réelle. Toutes ces mesures, dont l’efficacité n’est pas démontrée, mettent à mal la séparation des pouvoirs : l’exécutif s’accapare le pouvoir législatif et relègue le pouvoir judiciaire hors de son rôle de gardien des libertés.

Lire : Perquisitions musclées, arrestations injustifiées : les abus de l’état d’urgence

Inscrire l’état d’urgence dans la Constitution, c’est graver dans le marbre ce régime d’exception qui permet l’action des forces de sécurité sans contrôle du juge.

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Aux élus et au nom de la France

carte_identite_coupeAux élus de la République, et au nom de la France, nous vous demandons de ne pas inscrire la déchéance de nationalité dans la Constitution.

Nous faisons nôtre cette réflexion de l’écrivain Patrick Chamoiseau : « Les nationalités révocables dessinent en France un effondrement éthique d’une ampleur sidérante. Une indécence majeure qu’aucun bénéfice politicien ne saurait justifier. De très vieilles ombres sont de retour et nous fixent sans trembler »

Nous condamnons la déchéance de nationalité car en créant deux types de citoyens, les expulsables et les autres, elle signe la rupture du pacte symbolique de l’Egalité inscrit dans la devise de la République Française « Liberté Egalité Fraternité », comme il est inscrit dans la Constitution et son article premier : «Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».

La déchéance de nationalité stigmatise une fois de plus les Français binationaux comme « illégitimes » ou suspects et l’ensemble des étrangers comme l’ennemi potentiel. La déchéance de nationalité relance le débat sur l’identité nationale et autorise des atteintes graves aux libertés individuelles.

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