78 search results for "Michel Foucault"

Maux d’école sans remèdes ?

—Par Gilles Bastin—

schoolL’école française se porte mal. La prochaine rentrée des classes, avec ses troupes nombreuses d’enfants rejoignant leurs maîtres, donnera bien l’occasion de quelques clichés émouvants, mais elle ne pourra faire oublier le malaise qui mine cette institution : rythmes scolaires peu adaptés, crise des vocations professorales, faible efficacité de l’éducation dispensée aux élèves, inégalités de traitement entre ceux formés dans les établissements d’élite et les autres en sont quelques symptômes.

Les enquêtes PISA (Program for International Student Assessment) menées par l’OCDE depuis 2000 traduisent à leur manière cette crise éducative. Portant sur 65 pays et mesurant de façon homogène les compétences acquises par les élèves de 15 ans en lecture, mathématiques et sciences, ces enquêtes placent la France en piètre position : 22e en mathématiques et en lecture, 27e en sciences ! Elles montrent aussi que les inégalités entre ceux qui réussissent le mieux et les plus faibles ont eu tendance à augmenter entre 2000 et 2009. Elles classent enfin la France à l’avant-dernière place en termes d’équité scolaire : loin de donner à chacun l’opportunité de choisir son destin, l’école française reproduit massivement les inégalités sociales qui lui préexistent.

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Veille ou réveil ?

— Par Jacky Dahomay —

(Compte-rendu de la réunion sur l’épandage aérien et l’avenir de l’agriculture tenue au Conseil Régional le mercredi 12 juin 2013)

bananeEtrange, cette réunion tenue au Conseil Régional à l’initiative de la présidente Mme Borel, idée qui avait été suggérée par un élu, M. Durimel. Si on peut féliciter cette dernière d’avoir voulu  réunir divers acteurs (scientifiques, planteurs, associations de défense de l’environnement) concernant la question de l’épandage aérien et de l’avenir de l’agriculture, le malaise  qui régnait durant cette réunion consiste en ce que tout s’est passé comme si on avait voulu esquiver une question, essentielle pourtant, celle de la nocivité que comporte l’épandage aérien de produits phytosanitaires. Il est significatif de constater que la Présidente de la Région avait prévu de donner la parole  d’abord à M. Lignères, représentant des planteurs, et aux « scientifiques », (CIRAD), et ce n’est qu’après qu’elle a passé la parole  à la salle.

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Masculin-féminin : cinq idées reçues sur les études de genre

— Par Lucie Soullier et Delphine Roucaute —

genderEn protestant contre la loi autorisant le mariage aux personnes de même sexe, les membres de la « Manif pour tous » ont également ravivé la polémique sur le genre. « Le vrai but du mariage homosexuel est d’imposer la théorie du genre », affirment certains détracteurs du mariage pour tous. Qui affirment, dans la foulée, que la société serait menacée par ce qu’ils assurent être une idéologie niant la réalité biologique.

Ces inquiétudes avaient déjà agité les milieux catholiques en 2011, lorsque le ministère de l’éducation avait annoncé l’introduction du concept de genre dans certains manuels scolaires. A l’époque, la polémique avait mobilisé militants conservateurs et députés.

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Nos responsabilités face à ces monstres chimiques de nos pays devenus

— Par Jacky Dahomay —

Nous profitons de ce premier mai 2013 pour rédiger cette réflexion que nous livrons au débat.  Le grave problème que nous posons est celui-ci : comment nous, Antillais, avons-nous pu laisser ainsi se produire une telle catastrophe écologique et sanitaire sur des territoires légués par nos aïeux ? Les pratiques culturales à base de pesticides, notamment dans la banane, mais pas  seulement, ont donné la  situation dramatique d’aujourd’hui. Qui en est responsable ?

Les pêcheurs accusent l’Etat, et ils ont raison. L’Etat  savait que la chlordécone  était  un produit dangereux qui se mélangeait à d’autres produits nocifs déjà utilisés auparavant. Comment expliquer qu’il ait pu autoriser l’usage de ce produit  alors qu’il l’avait interdit, même tardivement,  sur le territoire français ? Il est clair que cela présuppose de la part de l’Etat une vision des peuples d’Outre-mer.

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Et le chef s’imposa…

Alors que la question du charisme en politique s’invite de nouveau dans le débat public, plusieurs essais interrogent l’évidence de la soumission au leader et à l’Etat

Il n’est pas rare de voir s’afficher des déplorations sur la  » crise de l’autorité « . Un récent sondage a même fait un certain bruit en laissant entendre que 87 % des Français désireraient un chef énergique pour la France. Il est plus rare en revanche de lire sur ces sujets des livres aussi stimulants que les deux ouvrages dont il est question ici. L’un – Le Siècle des chefs. Une histoire transnationale du commandement et de l’autorité, de l’historien Yves Cohen – est publié chez Amsterdam, petite maison d’édition dont il faut saluer le courage de publier un ouvrage aussi volumineux. L’autre est la traduction en français d’un livre de James C. Scott, professeur à l’université de Yale, Zomia ou l’art de ne pas être gouverné, publié aux Etats-Unis en 2009 et dont il manque malheureusement dans la version française le sous-titre provocateur : Une histoire anarchiste des hautes terres d’Asie du Sud-Est.

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Qui défend l’enfant queer ?

Par Beatriz Preciado, philosophe, directrice du Programme d’études indépendantes musée d’Art contemporain de Barcelone (Macba)

 

 

 

Les catholiques, juifs et musulmans intégristes, les copéistes décomplexés, les psychanalystes œdipiens, les socialistes naturalistes à la Jospin, les gauchos hétéronormatifs, et le troupeau grandissant des branchés réactionnaires sont tombés d’accord ce dimanche pour faire du droit de l’enfant à avoir un père et une mère l’argument central justifiant la limitation des droits des homosexuels. C’est leur jour de sortie, le gigantesque outing national des hétérocrates. Ils défendent une idéologie naturaliste et religieuse dont on connaît les principes. Leur hégémonie hétérosexuelle a toujours reposé sur le droit à opprimer les minorités sexuelles et de genre. On a l’habitude de les voir brandir une hache. Ce qui est problématique, c’est qu’ils forcent les enfants à porter cette hache patriarcale.

L’enfant que Frigide Barjot prétend protéger n’existe pas. Les défenseurs de l’enfance et de la famille font appel à la figure politique d’un enfant qu’ils construisent, un enfant présupposé hétérosexuel et au genre normé. Un enfant qu’on prive de toute force de résistance, de toute possibilité de faire un usage libre et collectif de son corps, de ses organes et de ses fluides sexuels.

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Les gender studies

 — par Sandrine Teixido —

Apparues dans les années 70 aux États-Unis, les gender studies ont profondément renouvelé l’étude des rapports homme/femme en posant que la différence de sexe est une construction sociale. Si ce courant n’a guère d’équivalent en France, en revanche la notion de genre a fini par s’imposer dans les études féministes et de nombreux enjeux de société.

Objet et genèse

Le concept de « gender » est né aux Etats-Unis dans les années 70 d’une réflexion autour du sexe et de l’utilisation de cette variable dans les recherches en sciences sociales. Le mouvement féministe qui a pris de l’ampleur après la révolution sexuelle cherche à faire entendre sa voix au sein des institutions de recherche. Il s’agit de faire reconnaître un engagement qui se veut de plus en plus une réflexion renouvelée sur le monde. C’est un psychologue, Robert Stoller (1), qui popularise en 1968 une notion déjà utilisée par ses confrères américains depuis le début des années 50 pour comprendre la séparation chez certains patients entre corps et identité. De là l’idée qu’il n’existe pas une réelle correspondance entre le genre (masculin/féminin) et le sexe (homme/femme).

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« Homosexualités théorie et pratiques »

— Par Louis-Georges Tin —

Dans un livre paru en 1970, le sociologue américain Laud Humphreys plongeait au coeur des pratiques homosexuelles dans les toilettes publiques. Ce classique paraît enfin en français, et c’est l’occasion de revenir sur la vitalité des études  » gaies et lesbiennes « .

Exquis. Le titre original, tout simplement exquis : Tearoom Trade. Vous vous attendez sans doute à un essai sur les salons de thé, les petits cakes et l’art de la conversation dans les îles britanniques. Vraiment ? Vous n’y êtes guère ! En argot anglais,  » tearoom  » désigne les  » tasses « , c’est-à-dire les pissotières. L’ouvrage s’attache donc aux pratiques sexuelles entre hommes dans les toilettes publiques. En sociologue exact, Laud Humphreys décrit avec précision ces relations anonymes qu’il a observées dans les années 1960 aux Etats-Unis. Comme il le dit lui-même, il n’a  » pas de préjugé moral ou intellectuel contre cette activité « , ce qui permet à l’analyse de se déployer avec justesse, dans la lignée des recherches des sociologues Howard Becker ou Erving Goffman.

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érotisme et engagement

par Manuel NORVAT

 

L’extase de Sainte-Thérèse, Le Bernin

Quels rapports se tissent dans la littérature caribéenne entre écriture militante et écriture érotique ? Autrement dit, quelles relations s’établissent dans cet espace de création entre désir et engagement ? Lorsque Suzanne Césaire parle de « littérature de pâmoison » dans Tropiques contre les productions littéraires doudouistes à la Daniel Thaly (« Je suis né dans une île amoureuse du vent où l’air à des odeurs de sucre et de vanille…) nous sommes hélas en présence d’un certain manichéisme faisant fit que la dite « littérature de  pâmoison » a participé à sa manière à un inventaire du réel, en l’occurrence antillais. Mais l’on pourrait insister aussi sur cette mise à distance quasi dédaigneuse de la pâmoison (métonymie du désir pour l’occasion) de la part de nombreux écrivains dits engagés — non pas au sens créole du terme lié à un pacte avec l’univers diabolique, mais pleinement dans l’acception politique du terme. La question se pose donc de savoir s’il faut brûler « la littérature de pâmoison » au bénéfice des révolutions ?

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La pensée du rhizome chez Édouard Glissant

— Par Roland Sabra —

Conférence de Fonds Saint-Jacques, le 25 juin 2005

« L’étant souverain est le rhizome où osera l’être, dont il multiplie l’en deçà »

E. Glissant. « La choée du Lamentin » p. 232 Gallimard, 2005

Il est des livres qu’il faudrait peut-être n’avoir jamais lu. Ils ne vous laissent pas indemnes. Il y a déjà trente trois ans de cela, en 1972 paraissait un OVNI littéraire, comète incandescente dont les cendres allaient irradier la pensée de la fin du XXème siècle. Cette année là, la première version de l’Anti-œdipe était publiée aux Éditions de Minuit. Les auteurs étaient au moins deux, Gilles Deleuze et Félix Guattari, mais comme chacun d’eux « était plusieurs , ça faisait … beaucoup de monde. » Si le sous titre « Capitalisme et schizophrénie » était déroutant que dire alors du contenu?. Il y était question de « machines désirantes, » de « branchement machinique » de détérritorialisation, d’encodage et de décodage généralisé des flux, de schizo-analyse etc. Cette mobilisation conceptuelle foisonnante autour de la notion de pensée-rhizome, pensée rhizomatique en opposition à la pensée-racine, à la pensée-radicelle, est une machine de guerre contre trois adversaires clairement désignés par Michel Foucault dans la préface américaine de l’ouvrage :

« 1) Les ascètes politiques, les militants moroses, les terroristes de la théorie, ceux qui voudraient préserver l’ordre pur de la politique et du discours politique.

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« Bachelard Quartet » de Marguerite Bordat, Pierre Meunier, Noémie Boutin et Jeanne Bleuse

— Par Michèle Bigot —

Ce spectacle est conçu comme un oratorio dédié aux quatre éléments, en hommage aux textes poétiques et visionnaires de Gaston Bachelard. La représentation se déroule à l’intérieur d’un dispositif tri-frontal, qui place le spectateur au coeur de l’évocation, du fait de la proximité physique avec le plateau. Comme dans une céremonie à laquelle il serait convié.

Le tissu textuel résulte d’un montage de textes issus de l’oeuvre de Bachelard, L’Air et les songes, L’Eau et les rêves, La Terre et les rêveries de la volonté, La Psychanayse du feu. Véritable travail de patchwork, le spectacle coud ensemble la musique (Bartok, Berio, chostakovitch, De Falla….) et le texte à la faveur de deux instrumentistes sur le plateau, Jeanne Bleuse et Noémie Boutin, tout autant comédiennes que musiciennes. Pierre Meunier leur donne la réplique, sans dédaigner de prendre part à la partition musicale. Le jeu de la lumière et la scénographie viennent ajouter à la magie poétique de l’ensemble.

Cette création théâtrale d’un genre unique, confère une sorte de matérialité et de sensualité au texte de Bachelard, qui se fait chair.

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Sciences sociales : nouveautés du 02 mai 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Sciences sociales : parutions du mois d’août 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Que reste-t-il du pouvoir des maires ?

— Par Benjamin Konig —

Maillon essentiel de l’organisation de la vie démocratique, les communes sont de plus en plus mises à mal. Entre perte de compétences et austérité budgétaire mais avec la volonté de continuer à agir, que peuvent encore les maires ?

es hussards de la République seraient-ils devenus les trimards de la République ? Depuis plusieurs années, le mandat de maire, pourtant central dans l’organisation politique de la France, est en crise. « Malaise des maires », sentiment de « dépossession », « mise sous tutelle », étranglement financier, montée en puissance des intercommunalités, épisode « BalancetTonMaire » lancé par LaREM pour pointer les élus qui augmentent les impôts locaux en prévision de la perte de la taxe d’habitation. Autant de difficultés qui conduisent à des « Maires au bord de la crise de nerfs » (1), avec près de la moitié des maires seulement qui veulent se représenter (48,7 %, mais 42,4 % dans les communes de 500 habitants et moins).

Un mois avant des élections municipales très incertaines, jamais autant d’édiles n’ont été à bout de souffle : le baromètre Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences-Po) publié à l’occasion du congrès des maires de novembre dernier explique les raisons de ces « démissions ».

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Mort de Pierre Guyotat, l’écrivain qui racontait les corps dans la guerre et la guerre des corps

En 1970, Éden, Éden, Éden avait été interdit de publicité et avait manqué le Médicis. Il recevra ce même prix en 2018 pour L’Idiotie.

L’écrivain Pierre Guyotat, lauréat du prix Médicis en 2018, est mort dans la nuit de jeudi à vendredi à l’âge de 80 ans, a annoncé sa famille vendredi à l’AFP. Il est décédé «dans la nuit de jeudi à vendredi» à l’hôpital, a indiqué à l’AFP son neveu Florent Guyotat.

Premier à réagir, l’ancien ministre de la Culture Jack Lang a fait part de son «immense chagrin» après la disparition de son «très cher ami». «Cet orfèvre des lettres, véritable virtuose, poète possédé par les mots, était un artiste unique, déterminé et exigeant», a posté Jack Lang sur ses comptes Twitter et Facebook.

Préférant la discrétion à la lumière, l’écrivain restera comme l’auteur de deux œuvres majeures de la littérature française du XXe siècle: Tombeau pour cinq cent mille soldats (1967), peut-être le plus grand livre sur la guerre d’Algérie (adapté par Antoine Vitez à Chaillot en 1981) et Éden, Éden, Éden (1970), livre jugé pornographique par les autorités françaises de l’époque, interdit de publicité, d’affichage et de vente aux mineurs.

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La fin des « Temps Modernes »?

Cette revue fondée par Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir en 1945, puis dirigée pendant plus de 30 ans par Claude Lanzmann, entre, un peu moins d’un an après sa mort, dans une phase incertaine.

Une tribune du comité de rédaction publiée dans Le Monde (voir ci-dessous), explique que le projet de reprise présenté à l’éditeur Gallimard, n’a pas convaincu. Le titre restera dans la maison, celle des âmes de la revue (Sartre, de Beauvoir et Lanzmann) mais une autre formule est envisagée : une collection de trois volumes thématiques annuels dont on ne sait pas davantage à l’heure actuelle.

Si la marque demeure donc, une nuée d’interrogations entoure l’esprit de la revue à l’aune de ce changement symbolique.

Mais de quel esprit s’agit-il ? Ce patrimoine vivant de l’Histoire des idées a accueilli les plus éminentes signatures de Beckett à Genet, de Sarraute à Duras, de Queneau à Faulkner, de Arendt à Bourdieu, de Lacan à Lévi-Strauss, de Glissant à Fanon, de Baudrillard à Foucault, sans oublier Jurgen Habermas, et plus récemment Alain Badiou, Bruno Latour, Etienne Balibar ou Toni Morrison.

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« Seulaumonde » de Damien Dutrait avec N.-R. Madel

— Par Selim Lander —

Dans un récent billet[i], nous nous interrogions sur le paradoxe du comédien tenu de « jouer vrai ». On exige de lui qu’il s’accapare son personnage de telle sorte que les spectateurs puissent y croire, tout en restant constamment conscient qu’il ne fait que jouer. Evidemment, les spectateurs, qu’ils adhèrent ou non au personnage – du moins les spectateurs aguerris, ceux qui forment le public habituel des théâtres – ne peuvent eux-mêmes pas ignorer que ce qui se déroule sur le plateau n’est qu’un jeu : l’illusion n’est pas complète. Sauf que, n’en déplaise à Diderot, il n’est pas rare qu’un comédien, même un bon, se laisse par moments envahir par son personnage au point de s’oublier lui-même. Les mots sortent de sa bouche comme les siens, il oublie qu’il récite le texte d’un autre qu’il a appris par cœur. Et dans ce cas, il n’est pas rare que les spectateurs – même aguerris – oublient par moments, eux aussi, où ils se trouvent et identifient le comédien à son personnage, voire s’identifient eux-mêmes au personnage.

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Parutions : nouveautés du 3 mars 2019

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux xviie – xviiie siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

 L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés

 

TRANSFERTS TECHNIQUES ET TRANSMISSION DE SAVOIR-FAIRE

Christine Lorre

Textes réunis et présentés par Christine Lorre

Les deux dernières décennies ont vu une remise en perspective de l’histoire des techniques et de leur transmission, selon des points de vue locaux autant qu’intercontinentaux.

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Parutions : nouveautés du 3 novembre 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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Parutions: nouveautés du 20 octobre 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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L’art cubain contemporain à la Fondation Clément

—Par Selim Lander —

Grâce à une politique de formation très active, avec des écoles d’art disséminées dans les provinces, dont les meilleurs éléments se retrouvent ensuite à l’Institut Supérieur des Arts de La Havane, Cuba est une pépinière de plasticiens de grand talent. Aussi n’était-ce que justice, de la part de la Fondation Clément, que de faire connaître quelques-uns d’entre eux à son public. C’est chose faite avec l’exposition Buena Vista – art contemporain de Cuba qui présente les œuvres de dix-huit créateurs en mettant l’accent sur leur diversité, de l’abstraction à la vidéo d’animation. Notons que certains d’entre eux (Abel Barroso, Sandra Ramos, Lazaro Saavedra, Toirac) étaient déjà regroupés lors de la 12e Biennale d’art contemporain de la Havane, en mai-juin 2015, dans l’exposition intitulée El pendulo de Foucault[i] et qu’Abel Barroso avait en outre été le sujet d’une exposition individuelle à la Fondation Clément au tout début 2015.

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Parutions : nouveautés du 11 août 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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Festival d’Avignon 2018: les critiques de Madinin’Art

Avignon 2018 : « Convulsions » de Hakim Bah, m.e.s. Frédéric Fisbach (Off) Festival d’Avignon 2018 – « Certaines n’avaient jamais vu la mer » & « Pale blue dot » – IN Festival d’Avignon 2018 – « 36 avenue Georges Mandel » – (IN) Festival d’Avignon- « Saison sèche » – (IN) « Saison sèche » de Phia Ménard Festival d’Avignon – « Tio » – (Off) / « Pur Présent » (In) Avignon 20108 Gaudillère : « Pale Blue Dot » – IN Festival d’Avignon 2018 – Le Misanthrope – Le comte de Monte-Cristo – (Off) Festival d’Avignon 2018 – Ton beau capitaine – (Off) Avignon 2018 Phia Ménard – Julie Otsuka/Richard Brunel – IN Avignon 2018 Gaëtan Peau : « Le Corps en obstacle » – OFF Avignon 2018 El Attar – Lagarce – IN Avignon 2018 Anne Voutey – Vincent Roca – OFF « Les femmes se font baiser » « Cyclone » de Michèle Césaire, m.e.s. de William Mesguich Avignon 2018 Vandalem – Couperus/van Hove – IN Avignon 2018 – Feydeau, Vian – OFF « L’herbe de l’oubli », écriture et m.e.s. Jean-Michel d’Hoop « De Dingen die voorbijgaan », « Les choses qui passent » d’après Louis Couperus, m.e.s. d’Ivo Van Hove Avignon 2018 Guillaume Corbeil – Dorine Hollier – OFF Avignon 2018 (7) Pinter, Kazantzakis – OFF Avignon 2018 Racine, Koohestani, Shaheman – IN Avignon 2018 Molière et Laurent Gaudé – OFF « La Reprise » Histoire(s) du théâtre (I) Conception et m.e.s.

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Parutions : nouveautés du 30 avril 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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Exposition Rebeyrolle : retour au réalisme et découverte du maniérisme

— Par Dominique Daeschler —

La ville de St Claude dans le Haut Jura est traditionnellement connue pour le travail de l’ébauchon de bruyère (pour la fabrication des pipes), ses lapidaires et lus encore comme un lieu fondateur des coopératives ouvrières et de l’anarcho-syndicalisme. Elle est aussi le siège d’un musée singulier, le musée de L’abbaye qui abrite les donations de deux peintres (Guy Bardone et René Genis) où l’on croise Bonnard, Vuillard, Picasso, Buffet et tant d’autres. …dont Rebeyrolle. Choix de peintre à l’œil exercé, acéré.

C’est autour des œuvres de Rebeyrolle et du mouvement de la Jeune Peinture que la conservatrice a construit une exposition subtile dont le succès envoie le mot Province aux oubliettes !

Focus sur un Rebeyrolle proche de Courbet et du retour du réalisme

Dès 1948, Paul Rebeyrolle s’engage dans le Manifeste de l’Homme Témoin aux côtés de Bernard Carjou, Yvonne Mottet, Michel Thompson, Simone Dat et Michel de Gallard. L’exposition présente essentiellement des œuvres de la période 1949_1955, années d’appartenance à la Ruche où les peintres ont à cœur, au lendemain de la seconde guerre mondiale, de replacer l’homme au cœur de leurs préoccupations en créant le mouvement de la Jeune Peinture.

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