— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —
Toute réflexion sur les langues devrait s’accompagner d’une réflexion sur la politique éducative : en quelle langue enseigner ? À quel niveau enseigner dans telle ou telle langue ? (…) En ce qui a trait à l’enseignement en créole, je voudrais considérer ici deux aspects : la scolarisation et l’alphabétisation. Il est indispensable que les éducateurs acquièrent la capacité d’usage de la langue, la maîtrise de son lexique, de sa syntaxe pour sortir le créole de la vulgate populiste qui travaille en creux la plupart des textes produits en créole. » (Georges Castera, « Quelle politique linguistique pour Haïti », dans « L’intelligence est inquiète / Textes critiques et théoriques », Éditions de l’Université d’État d’Haïti, 2017.)
« Le meilleur véhicule de l’enseignement est la langue maternelle de l’élève » soutenaient les experts de l’UNESCO, dès les années 1950 » ( « La langue maternelle à l’école, c’est crucial », Courrier de l’UNESCO , n.d.) .
Dans le livre de référence « Le prix du Jean-Claudisme – arbitraire, parodie, désocialisation » (sous la direction de Pierre Buteau et Lyonel Trouillot, C3 Éditions, Port-au-Prince, 2013) le sociologue Guy Alexandre analysait « La politique éducative du Jean-Claudisme – chronique de l’échec « organisé » d’un projet de réforme » (p.