183 search results for "Les îles de Raphaël"

« L’envol », un film de Pietro Marcello

Avec : Raphaël Thiéry, Juliette Jouan, Louis Garrel et Noémie Lvovsky
Drame
Italie, France – 2023 – 1h45

Synopsis :
Quelque part dans le Nord de la France, Juliette grandit seule avec son père, Raphaël, un soldat rescapé de la première guerre mondiale. Passionnée par le chant et la musique, la jeune fille solitaire fait un été la rencontre d’une magicienne qui lui promet que des voiles écarlates viendront un jour l’emmener loin de son village. Juliette ne cessera jamais de croire en la prophétie.

La presse en parle :
20 Minutes par Caroline Vié
Juliette Jouan, débutante remarquable, habite « L’Envol » de Petro Marcello. Actrice et chanteuse, la jeune femme épate par son naturel.

CinemaTeaser par Renan Cros
Romanesque, doux, délicat, toujours au bord du réel tranchant et du fantastique qui élève, cet Envol généreux et imprévisible, a une beauté indescriptible, quelque part entre le passé et le présent, le rêve et la réalité. Ça doit être ça, la magie du cinéma.

Franceinfo Culture par Anthony Jammot
Le cinéaste italien signe un long-métrage à mi-chemin entre la fable fantastique et la comédie musicale, sur une toile de fond très sombre qui aborde frontalement le viol et la mort.

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Fortenel Thélusma, de la linguistique à la fiction romanesque : un pari et de grands défis ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Entrevue exclusive

La littérature haïtienne a en partage avec les autres littératures à travers le monde une caractéristique de premier plan : les forgerons de la fiction appartiennent la plupart du temps à des champs d’activités qui n’ont pas à priori grand-chose à voir avec la littérature. Il en est ainsi de Jacques Stephen Alexis et Joël Des Rosiers, médecins ; de Marie-Célie Agnant, traductrice ; de Lilas Desquiron, ethnologue ; de Ketly Mars, gestionnaire ; de Jan J. Dominique, communicatrice ; de Georges Anglade, géographe ; de Michel Soukar, historien ; de Gérald Bloncourt, photographe et peintre ; de Faubert Bolivar, philosophe, etc. Il est toutefois attesté que nombre d’écrivains puisent dans leur expérience professionnelle la matière première de leurs œuvres de fiction. C’est notamment le cas du neurologue et linguiste Jean Métellus. À la suite de « Une eau forte » (Gallimard, 1983), qui marquait une première prise de distance à l’égard des clichés du roman haïtien, l’auteur s’attache dans « La parole prisonnière » (Gallimard, 1986) à l’étude de certains troubles du langage.

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Chlordécone: les manifestants en Martinique dénoncent « un mépris d’État »

— Par Hugo Septier avec AFP —

Un fédilé contre un « mépris d’État. » Environ 800 personnes, selon la police, ont manifesté samedi à Fort-de-France pour dénoncer le non-lieu requis par le parquet de Paris dans l’enquête sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone, pesticide autorisé dans les bananeraies de 1972 à 1993.

En symbole des décès liés au chlodécone, responsable d’une pollution des sols sans précédent en Martinique et en Guadeloupe, les manifestants ont organisé un « die-in » en s’allongeant devant la préfecture.

Ancienne ouvrière agricole de 69 ans, Christiane Césaire explique qu’elle a vu sa famille emportée par les cancers: ses deux frères et son père, décédés du cancer de la prostate, et sa mère de cancers du sein et de l’utérus. Elle-même a été frappée par la maladie et, si elle a pu s’en sortir, elle dit garder « beaucoup de séquelles ».

« Avec mes parents, nous travaillions dans les champs de bananes à Basse-Pointe », dans le nord de la Martinique, a-t-elle raconté à l’AFP. « Le patron ne nous donnait aucune protection, pas de gants, pas de bottes, et nos ongles, nos doigts, nos orteils étaient rongés ».

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En attendant cargo

Une lecture de La désapparition de Gerry L’Etang

— Par Jean-Durosier Desrivières —

Si l’on prend bien le pouls du champ littéraire franco-créolophone, si l’on suit bien les tendances, attitudes et habitudes nouvelles des lecteurs de ce champ, l’on peut aisément admettre que le grand public, antillais-français spécialement, n’est nullement en attente du dernier roman qui illustrerait l’esthétique de la créolité dont Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant faisait l’éloge1. Ce qui n’empêche au premier roman individuel de Gerry L’Etang, La désapparition (après Fillette Lalo, avec Dominique Batraville2), d’arriver dans le paysage des lettres caribéennes, avec une parole de Confiant propulsant l’auteur comme « une nouvelle voix de la créolité, à la fois singulière et puissante ». Certes l’on peut attester les traits d’une telle esthétique, tardive, dans le mince récit polyphonique de l’anthropologue martiniquais qui dresse le portrait d’une île – la sienne vraisemblablement – asphyxiée par une économie de comptoir, une économie de fiction, dans l’attente perpétuelle de la cargaison nécessaire qui, un beau jour, ne viendra peut-être pas. Mais cette étiquette ne suffit pas pour bien caractériser cette écriture foncièrement singulière.

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Six nouveautés poches chez Caraïbéditions pour cette fin d’année !

Raphaël Confiant, Miguel Duplan, Marie-Reine de Jaham et Viktor Lazlo pour la collection « Îles en poche ».
Pour rappel, cette collection accueille l’ensemble des romans grand format déjà parus au sein de notre maison d’édition ainsi que des romans parus en grand format chez des éditeurs hexagonaux tels que Gallimard, Grasset, Plon, Albin-Michel, Robert Laffont ou Le Seuil mais jamais publiés en format poche ou abandonnés depuis.
 
Bernard G. Lagier et Gaël Octavia pour la collection « Didascal’îles ».
Le principe de cette collection théâtre est de présenter des textes d’auteurs de la Caraïbe connus et reconnus qui ont déjà été joués sur scène.

– Titre : Les tremblements essentiels
– Auteure : Viktor Lazlo
– Date de sortie en librairie : 21 octobre 2022
– Collection : Îles en poche
– ISBN : 9782373111309
– Prix TTC métropole :  8,60 €
– Public : Tout public
– Format :   110 X 179 mm
– Paginations :  256 pages
– Résumé : Qui était vraiment Alma Sol, cette beauté caraïbe devenue une star de la chanson ? Pourquoi a-t-elle disparu du jour au lendemain ?

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« Le hasard dans l’art », une recension de l’ouvrage dirigé par Dominique Berthet, par Mireille Bandou Kermarrec

— Par Mireille Bandou Kermarrec —

Dominique Berthet (dir.), Le hasard dans l’art, Paris, L’Harmattan, coll. « Ouverture philosophique », série Esthétique, 2021, 222 pages.

Le présent ouvrage Le hasard dans l’art est la publication des actes du colloque qui s’est tenu en Guadeloupe, au Mémorial Acte, en novembre 2016. Ce colloque intitulé « Art et hasard » était organisé par le CEREAP. Les auteurs des textes qui composent l’ouvrage sont les intervenants à ce colloque. Ils sont sociologues, philosophes de l’art, critiques d’art et artistes plasticiens.

Le titre, Le hasard dans l’art laisse à penser que toute œuvre d’art contient une part de hasard qui modifie le projet de départ de l’artiste. Le hasard est-il un accident malheureux ou une chance pour l’artiste ? Quelle explication rationnelle, ou non, l’artiste donne-t-il au hasard ? Peut-il vraiment tout contrôler ? Comment fait-il face à l’inattendu ? L’artiste pourrait-il réagir de façon imprévisible à l’analyse critique de son œuvre ? Voilà quelques-unes des réflexions menées par les auteurs. Trois formes d’art sont prises en compte : la peinture, la sculpture et la photographie.

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17è édition du CinéMartinique Festival

Du 14 au 22 octobre 2022

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Samedi 22 octobre | 15h | Salle Frantz Fanon
REWIND AND PLAY
Réalisation : Alain Gomis
Son : Matthieu Deniau
Montage : Alain Gomis
Production : Sphere Films, Andolfi, INA
France / Allemagne – 2021 – 1h06 – VOSTFR
Synopsis :
Décembre 1969, Thelonious Monk arrive à Paris. Avant son concert du soir, il enregistre une émission pour la télévision française. Les rushes qui ont été conservés nous montrent un Thelonious Monk rare, proche, en proie à la violente fabrique de stéréotypes dont il tente de s’échapper. Le film devient la traversée de ce grand artiste, qui voudrait n’exister que pour sa musique. Et le portrait en creux d’une machine médiatique aussi ridicule que révoltante.

Soirée de clôture
Samedi 22 octobre | 19h00 | Salle Frantz Fanon
SHE PARADISE Maya Cozier – Trinidad et Tobago – 1h14
Sparkle, une jeune fille de 17 ans, découvre un groupe libre d’esprit de danseuses de Soca dans les rues du centre-ville de Trinidad. Fascinée par cette vision de la sororité, elle décide d’user de toute son imagination pour les convaincre de la prendre sous leur aile.

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La lexicographie créole à l’épreuve du « kreyòl machòkèt » en Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Tenu en présentiel et en ligne le 19 août 2022 et organisé par le Cidihca à Montréal, le « Séminaire » animé par Jean Marie Théodat1, agrégé de géographie de la Sorbonne, avait pour thème « Les enjeux de la reconstruction en Haïti ». Le géographe-conférencier, au cours de ce « Séminaire », a brièvement évoqué la dimension linguistique de tout processus de reconstruction en Haïti, et il a employé à plusieurs reprises une expression créole qui interpelle la réflexion : « kreyòl machòkèt ». Jean Marie Théodat intègre dans sa démarche scientifique d’enseignant-chercheur une essentielle réflexion sur la problématique linguistique haïtienne. En témoigne son article « Haïti, le français en héritage » / Perspectives haïtiennes de la francophonie (revue Hermès n° 40, CNRS, 2004/3, Paris), qui consigne un éclairage de premier plan sur l’historicité de la langue française en Haïti. Au chapitre de sa réflexion sur l’aménagement du créole en Haïti aux côtés du français, Jean Marie Théodat est l’auteur d’un remarquable article ayant pour titre « Jewografi  kreyòl » paru en octobre 2017 sur le site berrouet-oriol.com

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Essai de typologie de la lexicographie créole de 1958 à 2022 

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

À la mémoire de Pradel Pompilus,
pionnier de la lexicographie créole contemporaine
et auteur, en 1958, du premier « Lexique créole-français » 
(Université de Paris).
À la mémoire de Pierre Vernet,
fondateur de la Faculté de linguistique appliquée
de l’Université d’État d’Haïti et précurseur du partenariat créole-français
en Haïti.

Le droit à l’enseignement en langue maternelle créole et l’aménagement du créole dans le système éducatif haïtien –aux côtés du français et en conformité avec l’article 5 de la Constitution de 1987–, fait aujourd’hui l’objet d’un consensus grandissant chez nombre d’enseignants et de directeurs d’écoles. De la réforme Bernard de 1979 (réforme inaboutie et mise en coma en 1987) à la co-officialisation du créole et du français dans la Constitution de 1987 puis de 1987 à nos jours, des enseignants (à titre individuel), des linguistes, des rédacteurs-créolistes d’horizons divers, des institutions d’enseignement (les Frères de l’instruction chrétienne par exemple) et des éditeurs de manuels scolaires ont élaboré ces dernières années des outils pédagogiques et didactiques en créole ou destinés à l’apprentissage du/en créole. Parmi ces outils figurent des ouvrages thématiques destinés à l’enseignement des matières scolaires ainsi qu’un nombre relativement élevé de dictionnaires et quelques lexiques ciblant le créole, notamment deux dictionnaires unilingues créoles, des lexiques bilingues et de nombreux dictionnaires bilingues français-créole et anglais-créole confectionnés au fil des ans.

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Avignon 2022 : Les compagnies et artistes des Antilles sont au rendez-vous

Je ne suis pas d’ici, je suis ici

« Je viendrai à vous avec une armée de pauvres, des désastres programmés, avec les valets, les sous-fifres, les ombres en tablier, avec les mômes d’ouvrières, les fils de pas-de-papa et les filles de pas-de-bol, avec les déshérités, les spoliés, les déplacés, les possédés, dépossédés,
les assignés à résistance ! »
Ainsi parle celle à qui l’on demande ses papiers d’identité et qui en a marre. N’est-elle pas française, femme, noire… comme tout le monde ? Dans une performance où les images et les mots se confondent et où la poésie embrase le réel, le spectateur est entraîné dans la quête d’une terre sans frontières.

Poète, réalisatrice de fictions et de films documentaires, Véronique Kanor s’intéresse particulièrement à l’afrodescendance, aux sociétés en mouvement et aux questions décoloniales.
Sa pièce est tirée de son recueil Eclaboussure, publiée aux éditions Présence Africaine.

D’après Éclaboussure de Véronique Kanor © Présence Africaine 2011
Conception, mise en scène, interprétation Véronique Kanor

Conception sonore Lionel Elian
Administration La Noiraude et Compagnie

La Noiraude et Compagnie

Soutiens DAC Martinique, Ministère de l’outre-mer

De Vénus à Miriam, au pas de mon chant

La chorégraphe guadeloupéenne Chantal Loïal invite la soprano martiniquaise Marie-Claude Bottius à entrer dans la danse pour réinventer totalement son spectacle « On t’appelle Vénus » présenté au TOMA 2015.

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Du 26 au 28 mai 2022, c’est mai poésie dans l’île d’Aimé Césaire !

Un festival d’un genre majeur en Martinique du côté de la commune de Saint-Esprit organisé par l’association Balisaille. Cet évènement articulé autour du thème « ‘’Parler poésie’’ a bénéficié du soutien de la DAC martinique, de la ville du Saint-Esprit qui a su faire de ce festival une activité phare de la commune à l’approche de sa fête patronale, et de la ville de Fort-de-France qui a mis à notre disposition la maison d’Aimé Césaire pour accueillir notre soirée du 27 mai 2022, en hommage à Jacques Stephen Alexis », a fait savoir le président de l’association, Daniel Boyer-Faustin tout en insistant que ce thème est tiré d’un texte inédit du grand poète Monchoachi.

Lire aussi : Widad Amra :  » Connaitre deux pays, deux histoires, c’est aller à l’universel »

Il a indiqué que cette grande fête de la poésie accueillera des auteurs de renommée internationale. Parmi eux, Joby Bernabé, Francis Combes, Raphaël Confiant, Patricia Latour, Lyonel Trouillot.

Qui sera l’invité d’honneur pour déployer les ailes de la poésie en ces instants ?

« La poétesse Widad Amra est notre invitée d’honneur, une manière pour nous de saluer le courage et l’audace de cette femme qui a tenu, parallèlement à son activité d’enseignante, à parler la poésie ».

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Balisaille : parler la poésie

Mai.Poésie / Festival d’un genre majeur 26-28 mai 2022 au Saint-Esprit

 Liminaire

Aimé CÉSAIRE : ce nom seul suffirait à faire de la Martinique une terre de poésie. Le rayonnement planétaire, la puissance du verbe, la magnificence des images de l’auteur du « Cahier d’un retour au pays natal », en font l’un des plus grands poètes du vingtième siècle. Cependant, paradoxalement, pendant que le roman, le théâtre, voire le conte ou le slam tiennent le haut du pavé, la poésie y paraît délaissée.

MONCHOACHI, en dépit de la force tellurique de sa poésie, n’est pas connu au-delà de certains cercles d’initié.e.s, et n’en demande pas davantage puisque volontairement il s’est retiré sur les hauteurs du Vauclin, d’où il ne serait sorti pour se montrer en public que deux fois en dix ans.

S’il ne s’agit nullement de dire que, comme l’auteur de « Lémistè », la poésie se fait rare au pays de Césaire, il est néanmoins évident que d’un point de vue strictement institutionnel celle-ci a encore à faire sa place dans le paysage culturel de l’île.

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La néologie scientifique et technique créole à l’épreuve des mirages du « monolinguisme de la surdité historique » en Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

L’article « L’aménagement du créole doit-il s’accompagner de « l’éviction de la langue française en Haïti » ? » (Robert Berrouët-Oriol, Le National, 10 mai 2022) expose que « Le « monolinguisme de la surdité historique » est (…) un monolinguisme de l’enfermement idéologique sur les plans patrimonial, littéraire et juridique. De la sorte, il promeut auprès de l’ensemble des locuteurs haïtiens une sorte de demi-citoyenneté, et c’est également sur ce registre qu’il faut situer son opposition au partenariat créole-français ainsi que son incapacité à œuvrer à la didactisation du créole et à l’élaboration d’outils didactiques et lexicographiques de haute qualité scientifique en créole. » Dans le même article, il est précisé que « Le statut et le rôle des langues dans l’apprentissage scolaire en Haïti constituent un sujet majeur de société et ils ne doivent pas être traités de manière biaisée et selon les paramètres réducteurs et aveuglants de l’enfermement idéologique qui caractérise les discours propagandistes des Ayatollahs du créole. » Cette manière d’éclairer le noyau central du discours des « créolistes » fondamentalistes sur la question linguistique haïtienne doit être davantage explicitée afin de conforter la nécessité du recours aux sciences du langage pour mieux apprécier les enjeux d’un débat qui se situe à la croisée de la linguistique, de la didactique et de l’éducation.

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La pré-sélection du jury du Prix international de l’invention poétique et de la traduction en langue.s créole.s

À l’appel à textes de la première édition de BALISAILLE—Prix international de l’invention poétique et de la traduction en langue(s) créole(s) — près d’ une cinquantaine de textes ont été soumis, dont les deux tiers ont été produits en langue française.

Cette première salve de productions en provenance de nos territoires majoritairement créoles, créolisés ou créolophones démontre la prolixité de nos imaginaires, laissant poindre une apparente dominance du français. Pourtant, les géographies des impétrant.e.s interrogeraient ce déséquilibre, avec une majorité de poèmes en provenance d’Haïti. Cela n’enlève rien à la qualité de ce concours dont la récompense sera la publication du recueil de la ou du gagnant.e. Une tâche qui requiert rigueur, attention et équité.

Au-delà des considérations paritaires de genre et d’origine géographique, le critère de sélection primordial demeurait la qualité de l’inventivité poétique, du lyrisme des auteur.rice.s considéré.e.s.

Les travaux des membres du jury ont été entamés sous ces auspices et, après une première délibération le dimanche 8 mai 2022 en réunion virtuelle, une pré-sélection de trois textes finalistes ont été distingués dans chacune des catégories:(textes en langue française et textes en langue(s) créole(s).

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L’aménagement du créole doit-il s’accompagner de « l’éviction de la langue française en Haïti » ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Dans l’article « Réforme éducative ou coup d’État linguistique ? » (Le National, 5 mai 2022), un texte adossé à son ample connaissance du système éducatif haïtien et qui s’avère également courageux sur le plan politique, Patrice Dalencour –docteur en philosophie, enseignant de carrière et ancien ministre de l’Éducation nationale–, porte un regard critique sur des sujets qui interpellent. À travers cet article, Patrice Dalencour interroge avec à-propos deux réalités du paysage sociolinguistique et éducatif haïtien qui méritent d’être bien comprises. L’auteur interpelle en effet (1) l’une des plus récentes dérives politico-administratives de l’actuel ministre de facto Nesmy Manigat relative au financement des manuels scolaires ; (2) le chimérique mantra des Ayatollahs du créole ciblant l’éviction de la langue française en Haïti et/ou sa relégation, dans le système éducatif national, au rang d’une langue étrangère aux côtés de et avec le même statut que l’anglais et l’espagnol. Il y a lieu de souligner que Patrice Dalencour est le second ex-ministre de l’Éducation qui ose –en dépit du climat d’insécurité généralisée lié au cartel politico-mafieux du PHTK–, faire entendre publiquement une parole critique cohérente sur des sujets relevant à la fois de l’éducation formelle et de la gouvernance politique de l’éducation dans ses rapports avec la question linguistique en Haïti.

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Chlordécone : continuer à combattre aussi sur le front juridique

— Par Raphaël Constant, ancien bâtonnier, avocat d’Écologie Urbaine —

Pour justifier le futur non-lieu et quelques lâchetés, on veut nous présenter comme compliquée une situation limpide sur le plan juridique.

Petit rappel. Les pesticides ont commencé à être utilisés massivement dans les bananeraies vers la fin des années soixante au siècle dernier.

Dès les années soixante-dix, le caractère nocif de ces produits était connu depuis 1963. Ils furent dénoncés par les syndicats des ouvriers agricoles en 1974. On continua à les utiliser. Ils furent interdits aux USA en 1975. On continua à les utiliser.

La molécule de chlordécone fut interdite en France en 1990. On continua à l’utiliser en Martinique. Mais les grands planteurs, aidés de politiciens à leur service, obtinrent de trois ministres que des dérogations soient mises en place jusqu’en 1993. Officiellement pour terminer les stocks. Mensonge éhonté, car loin d’épuiser les stocks, « on » en fit fabriquer des centaines de tonnes pour les acheminer en Martinique et en Guadeloupe. Ces impressionnantes quantités ont été utilisées après l’expiration de la dernière dérogation de 1993 sur plus d’une décennie.

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« Pour promouvoir une lexicographie créole de haute qualité scientifique »

Lettre ouverte au MIT Department of linguitics 

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Chers collègues,

La présente lettre ouverte, adressée(*) en anglais et en français au Département de linguistique de l’une des plus prestigieuses institutions scientifiques américaines, le Massachusetts Institute of Technology (MIT), a pour but d’interpeller cette institution au vu et au su de tous, au grand jour, tout en soumettant au débat public une réflexion citoyenne sur le rôle de cette université dans la production/diffusion, à travers le système éducatif haïtien, d’un lexique anglais-créole pré-scientifique et pré-lexicographique de 848 équivalents « créoles » fantaisistes, erratiques et non conformes au système de la langue créole. Intitulé « Glossary of STEM terms from the MIT – Haiti Initiative », ce lexique a été manifestement conçu par des anglophones peu familiers de la langue créole et de la culture haïtienne, dépourvus de compétence avérée en lexicographie professionnelle et il constitue l’unique outil lexicographique utilisé par le MIT – Haiti Initiative Project à l’école Matènwa (Île de La Gonâve). Il est également en usage dans des séminaires de formation d’enseignants en dehors de toute évaluation scientifique connue du ministère de l’Éducation d’Haïti.

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Jean Pruvost et la fabrique des dictionnaires, un modèle pour la lexicographie haïtienne

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

En Haïti comme ailleurs, le recours aux dictionnaires de la langue usuelle (Le Robert, Le Larousse, Le Littré, etc.) passionne tant les élèves, les étudiants que les enseignants. On prend plaisir à découvrir le sens des mots, on les suit dans leurs trajectoires migratoires et historiques, on voyage avec eux pour appréhender la signification des nouveaux mots, etc. Toutefois, très peu d’usagers des dictionnaires savent comment sont fabriqués ces imposants et indispensables livres de référence, selon quelle méthodologie et procédés ils sont élaborés, et en fonction de quelles qualifications des rédacteurs ils ont vu le jour. Selon nos besoins et nos ressources, nous faisons appel à l’objet-livre, au format papier, ou à l’objet-livre dématérialisé, au format électronique et accessible sur Internet, mais nous ignorons presque tout au chapitre de son élaboration. Règle générale, l’usager ne sait pas qu’il y a en amont du processus de fabrication des dictionnaires des linguites-lexicographes et leurs équipes, tous arrimés à la théorie de la lexicographie et à la modélisation de leur travail lexicographique : Jean Pruvost en est un fort instructif exemple.

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Samedi 29 mai, une Belle journée à Bellefontaine !

– par Janine Bailly –

Trop souvent, les manifestations culturelles privilégient la ville de Fort-de-France : mais il est d’autres volontés, dans d’autres villes de l’île, dans d’autres lieux associatifs, de promouvoir les arts et les artistes du cru. En voici un exemple parmi d’autres !

Ce samedi 29 mai 2021, la ville de Bellefontaine, à la Martinique, nous propose une journée pour mettre à l’honneur les Femmes et les Artistes, journée qui se déroulera à la Maison des Associations et de Vie culturelle (MDAVC). Sous le titre de cette deuxième édition des « Expositions temporaires : à la rencontre de l’artiste », se cachent diverses manifestations, auxquelles le public est convié, de 9 heures à 18 heures, et qui permettront de découvrir le talent d’artistes locaux. Sera visible, organisée par l’Association Féministe Martiniquaise « Culture Égalité », une exposition intitulée « Rebelles et marronnes », collection de toiles accompagnées de textes intéressants. Côté arts, c’est encore la jeune Meïssane Carpin, peintre amateure et par ailleurs brillante élève en classe terminale du Lycée de Bellevue à Fort-de-France, qui accrochera aux cimaises ses tableaux.

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Appel d’un collectif d’écrivains : il faut barrer la route au retour de l’emprise mortifère du duvaliérisme en Haïti

— Par un collectif d’écrivains, enseignants-chercheurs, universitaires, essayistes, acteurs socio-professionnels et citoyens engagés —

Notre pays que voici vit les heures les plus sombres de son histoire depuis la défaite de la dictature duvaliériste en 1986. Les nouvelles rapportées quotidiennement par la presse nationale l’attestent au défilé mutique des corbillards : massacres impunis commis par les gangs armés dans les quartiers populaires, violente répression des manifestations pacifiques du fait de la Police nationale d’Haïti instrumentalisée par l’actuel Exécutif, décapitation de l’appareil judiciaire, mise en coma du Parlement, assassinats sélectifs en pleine rue, intensification des enlèvements contre rançon, etc. Comme au temps funeste de Papa Doc Duvalier, il semble venu le temps de se parler par signes. Et la peur et l’angoisse se réinstallent dans les foyers, les parents hésitent à envoyer leurs enfants à l’école, et tôt en fin de journée les paisibles habitants des principales villes du pays se barricadent chez eux, craignant d’être la cible des gangs de rue et des zenglendos recyclés dans les basses œuvres du pouvoir politique.

Notre pays que voici a mal à l’idéal du vivre ensemble légué par les fondateurs de la Patrie en 1804.

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Recta Linea. Petit traité d’humanité martiniquaise d’Emmanuel de Reynal

« En refermant la porte, il baissa les yeux machinalement et vit une enveloppe coincée sous son pied. C’était une enveloppe blanche de taille moyenne qui ne comportait rien d’autre qu’une inscription écrite à la main : Gabriel. À l’intérieur, une petite carte en bristol et une lettre. Sur la carte, on pouvait lire ceci : Gabriel, cette lettre est la première d’une longue série. Tu aurais dû la recevoir depuis bien longtemps. Pardonne-moi. Ta marraine.
Il n’avait pas le souvenir d’avoir jamais eu de marraine. »

Gabriel commence un matin à trier de vieux souvenirs lorsqu’un bruit étrange derrière la porte attire son attention. Intrigué, il ouvre la porte et découvre une mystérieuse lettre… Dans « Recta Linea », Emmanuel de Reynal nous livre une enquête palpitante au cœur de la vie martiniquaise, rythmée par des découvertes étonnantes au fil des lettres reçues par notre héros. Les secrets de famille se dévoilent… et bien d’autres encore.

L’AUTEUR : Emmanuel de Reynal

Emmanuel de Reynal est un acteur engagé dans la vie économique et sociale de la Martinique. Né en 1965 à Fort-de-France, il fait carrière dans la publicité régionale et participe activement à la vie associative de son île.

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Pour une nouvelle approche des questions démographiques(2/2)

— Par Raphaël Vaugirard —

Suite de l’article :Pour une nouvelle approche des questions démographiques (1/2)

Il ne faut pas sous-estimer les flux de retour d’individus et de familles qui sont aussi une réalité. Les motivations observées sont : la retraite, le rapprochement familial de conjoints, les mutations d’agents de la fonction publique et autres. Contre toute attente, dans la période 1980-90, on a vu apparaître un gonflement significatif des flux de retour. H. DOMENACH a observé que de 1.500 retours, dans les années 1970, le processus s’est constamment accéléré pour atteindre 3 à 4000/an pour la Martinique dans les années 1980. Ce phénomène a été dénommé « rémigration ». Au point qu’en 1990, l’INSEE pronostiquait, « si ces tendances observées se maintenaient… », l’hypothèse d’une Martinique de 500.000 habitants en 2020 ! En plus des motivations citées plus haut, cette « rémigration » s’expliquait aussi par les difficultés croissantes d’absorption de MO de l’économie française (la France a atteint les 2 millions de chômeurs incompressibles en 1982). Ces difficultés se doublaient du sentiment de rejet et de xénophobie lié à l’irruption du Front National de J.M.

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Pour une nouvelle approche des questions démographiques (1/2)

— Par Raphaël Vaugirard —

Dans son article « La décrépitude démographique : problème n°1 de la Martinique » Gerry Létang pousse une vraie interpellation, une fois de plus, sur notre problématique démographique. Sa principale solution pour sortir de cette « décrépitude » prise comme une fatalité, serait un « appel à l’immigration ». Ce qui devrait alimenter le débat en cette période préélectorale de la CTM en juin prochain. Selon lui, la politique d’accueil de populations aurait déjà fait ses preuves pour d’autres territoires insulaires confrontés au même casse tête de déperdition de populations.

Il est en effet urgent de progresser et de débattre de cette question majeure d’autant que nombre de réflexions menées à ce jour n’en ont ni épuisé les aspects, ni apporté un éclairage satisfaisant capable de faire consensus. Et pour cause, un dossier aussi complexe commande une véritable recherche approfondie pluri et interdisciplinaire des sciences sociales. C’est ce qui m’autorise à tenter de démontrer que la question démographique est en résonnance avec les politiques publiques et de développement. On ne résout pas un problème démographique par des solutions démographiques, mais par des politiques de développement.

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Chlordécone: l’impossible prescription

À l’approche des mobilisations du 27 février 2021, un collectif de citoyens – qui craint que justice ne soit pas rendue sur l’utilisation du chlordécone – tente d’alerter l’opinion publique. « Aujourd’hui, la prescription c’est une manière de dire que nos corps, nos terres, nos enfants, nos matrices, nos santés n’ont aucune valeur devant la loi française. Accepterez-vous cela ? »

Étrange histoire que celle de la prescription dans le droit français. Si le droit romain et le droit de l’Ancien régime approuvent un principe général d’imprescriptibilité pour les crimes les plus graves (comprendre lèse-majesté, usure, simonie et duel mais également viol et brigandage), le droit révolutionnaire a érigé un corpus de règles venant encadrer la prescription des infractions afin de rendre impossible les poursuites passées un certain délai.

Il ne faut pas croire que c’est l’esprit des Lumières qui inspirait cette exception française. Car tant le célèbre criminaliste italien Beccaria que le britannique Bentham se sont opposés à cette technique d’absolution. Bentham n’hésitait pas à écrire que la prescription constitue « un appât pour les malfaiteurs, un objet de douleur pour les gens de bien, une insulte publique à la justice et à la morale ».

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Sciences sociales : nouveautés du 14 février 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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