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Lettre à l’ami insoumis

—Par Emmanuel Wallon —

Cher G,

Tu souhaites débattre de ce qu’il convient de faire au second tour des élections présidentielles pour préserver l’espérance d’une transformation sociale et d’une transition écologique. Il est vrai que le président sortant a laissé monter l’extrême droite et l’a parfois même stimulée avec le concours de son ministre de l’Intérieur pour mieux se poser en rempart. Il n’empêche. La réponse est déplaisante mais sans appel : le choix du bulletin Macron sera plus impératif encore le 24 avril qu’il ne le fut voici cinq ans. En voici sept raisons, chacune devant suffire à emporter la conviction.

L’arithmétique électorale

Il ressort des chiffres que le risque d’une victoire de Marine Le Pen est beaucoup plus élevé qu’en 2017, malgré l’avance et même la progression d’Emmanuel Macron au premier tour.

L’extrême droite (Le Pen, avec 23, 15 %, Éric Zemmour avec 7, 07 % et Nicolas Dupont-Aignant avec 2, 06 %) totalise plus de 32 % des suffrages exprimés. Tout porte à croire qu’en son sein, les reports s’effectueront sans heurt, à quelques dizaines de milliers de voix près.

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De l’idée de renommer le Lycée Schoelcher

— Par Léo Ursulet, historien —
Sylvère Faraudière, dans un article […], se montre foncièrement hostile à l’idée de garder son nom au lycée Schoelcher à sa prochaine mise en service. C’est une réponse à son article qui suit.

Que la question fasse aujourd’hui débat est tout à fait naturelle, et souhaitons que l’expression soit la plus libre possible à ce sujet.

En tout cas, si le débat autour du lycée Schoelcher devait prendre plus d’ampleur, il serait d’une part recommandé que soit nommé un groupe scientifique chargé de mettre à plat tous les aspects du problème, et d’autre part qu’il soit envisagé l’entrée en vigueur de la procédure légale de nomination des bâtiments publics nouveaux, savoir un débat en plénière de l’instance dirigeante du pays, la CTM, suivi ensuite d’un vote. Et si en amont la question a été correctement cernée, il y a donc des chances, sauf à prévoir des dérives politiciennes stériles et regrettables, que ce vote soit un vote éclairé.

Sylvère Faraudière est donc foncièrement hostile à l’idée que ce lycée garde son nom d’origine. Mais non point, selon lui, à cause de la stature du personnage de Schoelcher lui-même.

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Les formes du désir. Amours fous… Passions fatales.

Jusqu’au 12 mars au Centre d’Activités de Bellevue

Les Formes du désir est une exposition collective regroupant le travail de neuf artistes sur un savoir intime qui prend le visage de la passion.

La vie l’amour, l’érotisme, la sexualité, la perspective, la couleur, le noir le blanc, la forme, la matière, tels sont les mots de la subtile équation que ces artistes ont tenté de résoudre. Ils ont ainsi été les vigiles frénétiques du temps qui passe et aussi les gardiens de la vie livrant sur chaque tableau choisi un véritable exploit du désir sous toutes ses formes.

Lorsqu’.ils tissent cette histoire, cette légende singulière, d’une certaine manière l’amour passion, l’éphémère, le désir le baiser, l’érotisme sont attirés dans des guets-apens qu’ils ont savamment mis en scène, conçus, préparés puis improvisés. Coup de foudre fatal entre œuvres et artistes qui les engagent aussitôt dans une relation d’outils de passage, relevant sans doute d’un hasard arrangé par des évidences cosmiques. Et jusqu’au fantasme des voies de traverse « jouant avec l’allusion et les sous-entendus des jeux amoureux.» Dire cette passion relève tout autant de la fable que de l’ineffable, pour atteindre au plus secret de soi et éclairer au plus près l’essence même de la création.

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Les formes du désir. Amour fous … passions fatales.

Jusqu’au 12 mars 2022 au Centre d’activité de Bellevue à FdF

— Par Christian Antourel —

Les Formes du désir est une exposition collective regroupant le travail de neuf artistes sur un savoir intime qui prend le visage de la passion.

La vie l’amour, l’érotisme, la sexualité, la perspective, la couleur, le noir le blanc, la forme, la matière, tels sont les mots de la subtile équation que ces artistes ont tenté de résoudre. Ils ont ainsi été les vigiles frénétiques du temps qui passe et aussi les gardiens de la vie livrant sur chaque tableau choisi un véritable exploit du désir sous toutes ses formes.

Lorsqu’.ils tissent cette histoire, cette légende singulière, d’une certaine manière l’amour passion, l’éphémère, le désir le baiser, l’érotisme sont attirés dans des guets-apens qu’ils ont savamment mis en scène, conçus, préparés puis improvisés. Coup de foudre fatal entre œuvres et artistes qui les engagent aussitôt dans une relation d’outils de passage, relevant sans doute d’un hasard arrangé par des évidences cosmiques. Et jusqu’au fantasme des voies de traverse « jouant avec l’allusion et les sous-entendus des jeux amoureux.»

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Changer le nom du Lycée Schoelcher de Fort-de-France

Vive le Lycée Cyrille Bissette

— Par Sylvère Farraudière (*)

Le Lycée Schoelcher, qui est en chantier, rouvrirait ses portes aux élèves, à la rentrée de 2022. Mais, quel sera le nom de réouverture de l’établissement, compte tenu de l’importance du lycée historique de la Martinique et de la mise en cause spectaculaire par la jeunesse, de la surreprésentation de Victor Schoelcher dans l’espace public ? Cette réflexion peut-elle éluder l’action propre de l’élite compradore ? Etant entendu que cette action propre ne doit pas constituer l’angle mort, le non-dit de notre histoire.

Il y a deux raisons majeures de renommer le Lycée Schoelcher

1.    Victor Schoelcher est victime du schoelchérisme et des schœlcheristes.

Le schoelchérisme est cette idéologie par laquelle l’élite veut imposer à la population le culte déifiant qu’elle voue, elle-même, à Victor Schoelcher (1804-1893). Il a été contesté de la manière la plus nette, d’abord, par la relativisation du rôle joué par Victor Schoelcher dans la libération des nègres esclavagisés. Ceux-ci ont lutté jusqu’au dernier jour pour leur liberté, qui, de ce fait, ne leur a pas été octroyée par Victor Schoelcher, à partir d’un décret.

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« Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage », le 2 décembre.

Esclavages, traites et abolition

Par Arnaud Jouve —

Chaque année, le 2 décembre, les Nations unies célèbrent la « Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage », une journée de commémorations et de reconnaissance pour rappeler un crime à portée universelle, qui a relégué des millions d’êtres humains au rang de marchandises, et pour rendre hommage aux combattants de la liberté qui ont, de tout temps, lutté pour l’affirmation des droits humains.

Aucun inventaire exhaustif ne peut rendre compte de l’abomination de l’esclavage et de l’horreur de la traite. Comme l’écrivait la directrice générale de lUnesco, Irina Bokova, « l’histoire de la traite négrière et de l’esclavage a fait couler un flot de rage, de cruauté et d’amertume qui ne s’est pas encore tari. Elle est aussi une histoire de courage, de liberté et de fierté de la liberté reconquise… L’aboutissement de ce combat, mené par les esclaves eux-mêmes, est une source inépuisable d’inspiration pour lutter aujourd’hui contre toutes les formes de servitude, le racisme, les préjugés, les discriminations raciales et les injustices sociales hérités de l’esclavage.

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Le Dr Hippolyte Morestin (1869-1919), chirurgien des soldats défigurés de la guerre 14-18.

— Par Xavier Chevallier, conservateur en chef des bibliothèques —

La guerre 14-18 ou la Grande Guerre fut l’une des plus grandes tragédies de l’histoire. Elle marqua à jamais le 20ème siècle et ses conséquences – bouleversements géopolitiques, démographiques, industriels, économiques, sociaux, culturels, psychologiques – sont encore perceptibles de nos jours. Ce que l’on sait moins, c’est qu’elle permit des progrès prodigieux dans la médecine, en raison des soins qu’il fallait prodiguer aux innombrables blessés. La chirurgie de guerre se spécialisa, devint plus ciblée et efficace dans la prise en charge des patients, notamment celle concernant les graves blessures au crâne, au visage et à la mâchoire. Face à cet afflux considérable et inédit de mutilés faciaux – il y en aura quinze mille rien qu’en France, on les appellera à partir de 1921 les « gueules cassées » – se créera une discipline nouvelle, la chirurgie maxillo-faciale, dont le professeur Morestin (1869-1919) sera l’un des plus brillants représentants.

Chirurgien d’une dextérité légendaire, Hippolyte Morestin s’occupera à Paris pendant plus de quatre ans avec dévouement de ces malheureux soldats aux visages ravagés par les armes modernes et destructrices du premier conflit mondial.

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En ces temps obscurs…

Par Marie- Laurence Delor

Le fait le plus marquant de la période, pour l’observateur avisé, c’est l’irruption dans le débat public, grâce aux médias sous pression des réseaux sociaux, de problématiques régressives jusque là marginales, portées par une nébuleuse rouge-vert-noir (1). La notion de « régression », telle que nous en usons ici, n’est pas réductible à son sens courant d’opposition au « progrès ». Si elle recouvre l’idée d’un retour en arrière, d’une certaine façon proche de la psychologie expérimentale et de la psychanalyse (2), elle réfère surtout ici à des tendances inquiétantes et à leur banalisation à la faveur du silence des politiques et de la capitulation des intellectuels. Nous en avons repéré deux, à notre avis, principales :

1. La dictature de la croyance

La dictature de la croyance telle qu’elle se présente aujourd’hui est à la jonction du narcissisme libéral (3), de la crise de la politique et de l’explosion des réseaux sociaux. Des réseaux sociaux qui fonctionnent toujours plus selon le faux postulat d’égalité en dignité et en vérité de toute parole : une corruption de la liberté d’expression et de la démocratie.

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La prise à revers de la volonté populaire par la politique de rupture

— Par Yves-Léopold Monthieux —

De toutes les adversités qui ont marqué les Martiniquais, il n’est généralement retenu que celles qui sont imputables à l’Autre. Il semble convenu une fois pour toutes que les souvenirs douloureux de l’esclavage et de la colonisation sont dotés, en plus de leur mission honorable de tenir la mémoire en éveil, d’une tâche moins noble qui consiste à jeter un voile sur toute circonstance malheureuse qui pourrait venir de nous-mêmes. Comme si on s’estimait frappés par une sorte d’incapacité congénitale à se sentir responsables un tant soit peu de notre sort. Comme si l’idéologie et le terrorisme intellectuel, le consumérisme et le clientélisme électoral avaient dévalué l’Homme martiniquais.

Aimé Césaire n’était pas dupe des inclinations de son peuple et ne se privait pas à l’occasion de jouer au Père Fouettard. Les expressions « mendiants arrogants« , « mendiants exigeants et ingrats« , « danseuses de la République« , et la fameuse interrogation « mon peuple (…) quand donc cesseras-tu d’être le jouet sombre au carnaval des autres«  traduisent des inquiétudes qu’il formulait entre deux attaques contre le colonialisme.

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Cinq questions à Hervé Beuze

Exposition « de feu et de pluie », Fondation Clément, du 20 octobre au 12 novembre.

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant —

Produite par la Fondation Clément en partenariat avec la DEAL et le PNRM dans le cadre de la candidature de la Martinique à l’inscription sur la liste patrimoine UNESCO.

Le titre de l’exposition « De feu et de pluie » renvoie aux deux versants d’une même gestation : car la Martinique est bien la fille des entrailles fumantes de la terre et des pluies provoquées par le relief, donnant naissance aux forêts tropicales humides. Partant de l’idée que le volcan impacte la vie de l’homme très au-delà de la science et des catastrophes, il a été demandé aux artistes de travailler sur le processus éruptif comme métaphore, voire essence de la création. Les œuvres ont été choisies en fonction du parallèle entre construction/ destruction /reconstruction dans la nature et dans la vie de l’homme. Elles parlent de mémoire, de chaos, de jaillissements et tremblements, d’échanges d’énergie, du magma qui fuse, de la chaleur brulante, de l’état du monde l’instant d’après.

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« Le droit d’emmerder Dieu », de Richard Malka

« C’est à nous, et à nous seuls, qu’il revient de réfléchir, d’analyser et de prendre des risques pour rester libres. Libres de nous engager et d’être ce que nous voulons. C’est à nous, et à personne d’autre, qu’il revient de trouver les mots, de les prononcer, de les écrire avec force, pour couvrir le son des couteaux sous nos gorges.
À nous de rire, de dessiner, d’aimer, de jouir de nos libertés, de vivre la tête haute, face à des fanatiques qui voudraient nous imposer leur monde de névroses et de frustration – en coproduction avec des universitaires gavés de communautarisme anglo-saxon et des intellectuels qui sont les héritiers de ceux qui ont soutenu parmi les pires dictateurs du XXe siècle, de Staline à Pol Pot. »

Ainsi plaide Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo, lors du procès des attentats de janvier 2015. Procès intellectuel, procès historique, au cours duquel l’auteur retrace, avec puissance, le cheminement souterrain et idéologique du Mal. Chaque mot pèse. Chaque mot frappe. Ou apporte la douceur, évoquant les noms des disparus, des amis, leurs plumes, leurs pinceaux, leur distance ironique et tendre.

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De feu et de pluie, une exposition volcanique

Par Matilde dos Santos, commissaire —

Cette île est faite de feu et de pluie. Elle n’est pas la seule, toutes les îles volcaniques partagent peu ou prou la même histoire, que l’on parle de géologie ou d’histoire de l’homme. Ces cycles n’ont bien entendu pas la même longueur… Si la géologie appartient au domaine de la très longue durée, l’activité volcanique se tient toujours dans une temporalité humaine. Contrairement à l’érosion la durée d’un phénomène volcanique est très courte. Courte mais potentiellement dramatique. Dramatique mais potentiellement créatrice.
L’exposition est organisée dans le cadre de la candidature des aires volcaniques du nord de la Martinique et de ses forêts humides au patrimoine mondial UNESCO. Le titre renvoi à ces deux versants d’une même gestation : c’est par les volcans que le feu des entrailles de la terre, trouve une faille et se déverse, fertilisant le sol, et éventuellement détruisant tout sur son passage…. Et c’est le relief du volcan qui arrête les nuages, qui se répandent en pluie. Sur les flancs du volcan se dresse alors une végétation tropical dense et humide.

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Festival d’Avignon, du côté du Off

— Par Dominique Daeschler —

Lettre d’une inconnue.
C’est bizarre l’écriture.
Guérillères ordinaires.
Visions d’Eskandar.
Le cabaret des absents.
Sans effort.
Concerto pour deux clowns.
Les présidentes.
La collection.

L’absence, l’oubli, la disparition, le chaos, la quête identitaire sont au rendez-vous du Festival d’Avignon avec un goût pour le monologue, l’approche documentaire et le témoignage. Un règne provisoire d’un « ici-maintenant » qui peut être source de malentendus, de violence comme de fraternité.

Une place importante est donnée aux écritures contemporaines. On y reconnaîtra les chouchous des institutions culturelles : Magali Mougel, Pauline Sales, Samuel Gallet, Rémi de Vos, Pauline Peyrade, Sylvain Levey, Marion Aubert… avec parfois de jolies prises de risque.

Théâtre des 3 raisins. Lettre d’une inconnue. Cie fées et gestes.

Un lit à baldaquin, comme une île, un ultime refuge, comme unique décor et une comédienne qui profère, susurre lettre d’une inconnue de Zweig. Ce texte d’homme, écrit à sa gloire est pris à bras le corps par Esther Candaes. Elle en garde la précision des rencontres fugitives d’un amour fou et, chose rare, elle en développe ce qui irradie, ce qui est joie profonde.

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À la Martinique s’ouvre en juin le Festival Grif An Tè, de Tropiques Atrium Scène nationale

Amis foyalais, préparez vos agendas ! Les jours à venir seront riches en évènements ! Trop longtemps mise en sommeil par un méchant virus, la culture s’est réveillée sur l’île, telle la Belle au bois dormant, dans tous ses atours, dans toute sa diversité, parée de toutes ses couleurs locales ! À Fort-de-France, un programme riche, qui demande à établir par avance son propre planning de sorties : outre le cinéma qui continuera son chemin jalonné de pépites sur grand écran, nous seront proposés divertissements et réjouissances, et ce pour tous les goûts… En effet, pour finir cette saison en beauté, comme on peut le lire dans Édito 2021, Tropiques Atrium lance  son Grif An Tè Festival, « une manifestation culturelle pluridisciplinaire : musique, danse, théâtre, cinéma, contes, slam et arts plastiques seront de la partie ». Et, cerise sur le gâteau, dans le cadre de ce festival auront lieu aussi des spectacles “en communes”, à Basse-Pointe et à Morne Rouge.(Janine Bailly)

Vendredi 18 juin : Théâtre – 19h – Salle Frantz Fanon – Entrée Libre – Scolaires le 17

Anatole dans la tourmente du Morne Siphon (Cie Les Berlick)

D’après le roman de Sabine Andrivon-Milton (Date de publication : juillet 2010, aux Éditions L’Harmattan) :  En Martinique, sur le Morne Siphon, l’annonce du commencement de la guerre créa la panique au sein de la population.

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« Labimsolo » de Daniel Boukman, chez K.Editions

Labimsolo (équivalant à spleen en français) est une expression du créole martiniquais quasiment aujourd’hui disparue et dont l’emploi littéraire peut en permettre comme une résurrection… Quand, pour annoncer la publication de ce nouveau recueil, j’ai utilisé le terme de haïku, je ne cherchais pas à reproduire la rigueur métrique de ce genre poétique japonais ; je n’en ai épousé que la concision de mots assemblés pour dire – à voix basse – ce qu’ils disent.

Ecrire des haïkus suppose un détachement de l’auteur ; tel ne fut pas du tout l’état d’esprit présidant à l’écriture de LABIMSOLO, comme le révèle la préface que voici :

An tan lontan, té ni an jaden oti, anpami an lablanni flè santibon, an bann zwézo tout koulè té ka bay lavwa bay lavwa. Pannan tan-an, anbafey, an laposésion zòti té ka aladous vansé-vansé, paré pou toufé jaden-an oti an bann zwézo tout koulè té ka bay lavwa.

Alos, andidan tjè-mwen, an pawol nef wè jou pou dénonsé jes-makak, kouto dé lanm, manti-mantè, fidji masié… an pawol nef pou gloriyé nonm ek fanm vayan, wosé wo flanm flanbo libèté.

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1848, année de l’abolition : Schœlcher, Bissette et le 22 mai, 3 mythes pour une république.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Je n’oublierai pas la phrase de l’un des médecins qui ont rédigé le rapport d’autopsie de la seconde victime de février 1974, le jeune ouvrier en bâtiment Georges Marie-Louise. « Tout peuple qui se construit a besoin de mythes », me dit-il. C’était la réponse sans équivoque à mon interrogation : « Docteur, je pense à vous quand j’entends certaines interprétations des incidents de février 1974 1». Des mythes, en veux-tu en voilà ! N’est-ce pas une méthode d’écriture de l’histoire ou d’histoires à côté de l’histoire qui caractérise trop souvent l’Histoire de la Martinique ?

Dans une récente expression, Marie-Hélène Léotin fait une présentation sans fard de Cyrille Bissette. Selon l’historienne, celui qui fut l’une des parties prenantes de l’abolition de l’esclavage de 1848 se serait caractérisé par son opportunisme et non par l’empathie du propriétaire d’esclaves qu’il était. Ses idées auraient évolué au gré des circonstances et des intérêts des mulâtres qui seraient devenus in fine les alliés objectifs des esclaves. Cette description peu contestée de l’historienne conduit à enfermer les mythes Bissette2 et Schoelcher dans un égal rejet, au seul avantage d’un 3ème mythe, la date du 22 mai 1848.

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Pourquoi il faut voter

— Par Barbara Jean-Élie —

L’élection de la CTM, qu’elle se déroule le 13 et 20 juin ou plus tard, mérite que chaque Martiniquais en prenne la mesure. Le vote est non seulement un enjeu conjoncturel, mais un défi majeur pour notre communauté, parce qu’il est l’expression indiscutable de notre volonté de faire société.

Le Fin du Politique1, l’ouvrage de Pierre Birnbaum au menu de la 2ème année de Science Politique dans les années 80, n’aurait pas pris une ride…au contraire ? Les résultats des récentes élections en France et en Martinique reflètent sinon un haut niveau de défiance à l’égard de la politique, du politique ou des politiques, du moins une indifférence grandissante. Ainsi, en 2017, au premier tour des élections législatives de 2017 l’abstention atteignait 51,3% ; 22,23% au 1er tour de la présidentielle de mai 2017. Aux municipales de 2020 : 55,25% (certes dans un contexte de crise sanitaire), mais en croissance continue : en 2014 déjà, le taux d’abstention était de 36,45% au premier tour.

En Martinique, en 2010, lors d’un référendum annoncé comme essentiel sur la création de l’assemblée unique, l’abstention a atteint 64,2%.

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Patrick Chamoiseau : « On n’a pas besoin d’universel, on a besoin de Relation »

Avec son nouveau livre, Le conteur, la nuit et le panier, l’écrivain et intellectuel martiniquais Patrick Chamoiseau poursuit sa quête de ce qui fonde et constitue le geste créatif. Il met en scène un conteur créole, qui se lève au cœur de la plantation, parmi les esclaves, et les dote d’une parole commune. Il incarne le règne du sensible dans le rapport que l’on entretient au « réel », l’accès par le « je » à un « nous », cette autre manière de vivre au monde et de vivre le monde, non plus entre des frontières, des nations exclusives, ou des absolus culturels, mais dans l’interaction avec tout le vivant.

Avec Le conteur, la nuit, le panier, son nouveau livre, l’essayiste et romancier martiniquais Patrick Chamoiseau propose un voyage poétique et galactique qui prend son essor au fond des ténèbres et s’élance dans le cosmos étoilé. Ce voyage est celui qui trace les voies et les voix de la création. L’artiste y apparaît comme l’éclaireur du monde, celle et celui par qui le concept de « Personne » peut exister dans une généalogie longue et une histoire immémoriale.

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Jean Cocteau vu par Pedro  Almodóvar : « La Voix humaine »

Deux ans après Douleur et Gloire, le cinéaste espagnol adapte librement la pièce en un acte de Cocteau dans un court-métrage d’une trentaine de minutes où Tilda Swinton, en amante éconduite, embrase l’écran, plus altière et incandescente que jamais. The human voice-La Voix humaine¹ sort en DVD et VOD, le 19 mars 2021.

D’après Patrick Tardit  dans « Infodujour »

Tilda Swinton² donne son physique atypique, sa « pâleur », son « mélange de folie et de mélancolie », à son personnage, une femme seule, abandonnée, quittée par son amant… Si de celui-ci, jamais on n’entendra  les répliques, ou les questions, il nous sera cependant loisible, par la grâce de la réalisation, de l’imaginer…

Synopsis : Trois jours que les valises de l’homme sont faites et prêtes à partir, après quatre années de bonheur. Trois jours qu’elle l’attend, qu’elle attend de ses nouvelles, mais il ne viendra même pas chercher lui-même ses bagages. En complet bleu, elle sort acheter une hache, avec laquelle elle va s’acharner sur le costume sombre de l’absent posé sur le lit ; en ensemble rouge, elle pioche dans les pilules entassées dans le tiroir de sa table de chevet.

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Le jardin des sculptures, entretiens d’artistes : Hervé Beuze

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant —

Cinquième entretien d’une série d’environ quinze interviews de créateurs des œuvres du jardin des sculptures de la Fondation Clément. Hervé Beuze, conversation enregistrée en février 2019 à l’atelier de l’Entreprise Navale Antillaise (ENA) où l’artiste suivait la fabrication de son œuvre « Armatures », aujourd’hui installée dans les jardins.

Matilde dos Santos : Peut-on revenir sur la genèse du projet « Armatures » ? La pièce sur laquelle tu travailles maintenant reprend le couple « Fleur-fleur » qui faisait partie de ton installation « Armatures » à la Fondation Clément en 2016. Tu l’as modifié et renommée. Pourquoi ?

Hervé Beuze : L’œuvre va s’appeler « Armatures ». Je reprends le nom générique de l’exposition qui avait eu lieu à la Fondation Clément. Il y avait six couples dans l’installation de départ. La Fondation a souhaité faire l’acquisition pour le jardin d’une pièce semblable au couple « Fleur-fleur » mais sans les pétales qui l’entouraient. J’ai donc changé le matériau de la structure des corps qui maintenant est faite de barres d’acier rond lisse de 16 mm de diamètre.

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Le jardin des sculptures, entretiens d’artistes : Gilles Barbier

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant, —

Entretien avec Gilles Barbier à la Fondation Clément en novembre 2018 lors de l’installation de The Misthrown dice (Le dé cassé) au jardin des sculptures. L’œuvre m’intéressait mais ce n’est qu’après avoir parlé avec son créateur que j’ai saisi toute la portée de cet immense dé rouge saisi en pleine course sur le damier.

Matilde dos Santos : « Le dé cassé » (The Misthrown dice) peut sembler énigmatique pour qui ne connait pas votre œuvre, pouvez-vous revenir sur sa genèse ?
Gilles Barbier : En fait pour vous parler de cette œuvre je dois vous parler de tout mon travail. Ce dé apparait dans mon travail dès les années 90. J’ai commencé à faire de l’art en étant très intéressé par les techniques du hasard et notamment le lancer de dés qui permet d’obtenir différentes possibilités à partir d’un projet unique. J’ai donc créé un parcours au dé ; et au même moment je lisais le roman « L’homme dé » de Luke Rhinehart1 qui m’a servi à la fois pour théoriser mon processus de travail mais aussi pour m’ouvrir à l’idée d’une démarche artistique qui ne soit pas monolithique et que puisse emprunter les chemins du dé.

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Hugo, l’exil, la rage, le rêve : hier et aujourd’hui !

— par Janine Bailly —

Pour évoquer un géant de la littérature française, sur la scène du théâtre Aimé Césaire un petit homme, sobre costume sombre et pilosité poivre et sel à la Hugo des derniers portraits… C’est Paul Fructus, venu nous parler de l’écrivain mais aussi, et peut-être surtout, de l’homme. Non pour graver une figure dans le marbre, mais pour nous émouvoir, nous interpeller, et faire émerger de la mémoire des souvenirs d’école, réminiscences de ces séances de récitation obligée, aujourd’hui quelque peu tombées en désuétude, et qui inscrivaient à jamais en nous les vers du poème Demain dès l’aube — que l’on entendra en dernière partie de spectacle, dit vers nous debout droit en devant de scène, comme en confidence, avec simplicité, une simplicité touchante d’être libre du moindre excès mélodramatique, alors que s’efface l’accompagnement musical qui par ailleurs souligne, soutient, ou lie intelligemment les envolées de mots, en sons doux ou riants ou coléreux, accordés aux textes entendus.

Tout au long de la soirée, nous oscillons, avec le comédien, et non sans bonheur, entre sourire et larmes, tendresse et colère, humour et gravité.

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Méthodologie pour un avenir guadeloupéen

— Par Bernard Leclaire pour Ambition Guadeloupe —

Quand je lis quelques échanges entre les Guadeloupéens en ce moment sur les réseaux sociaux je me demande vraiment où on va ?    

Il y a certes des problèmes dans notre société et Ambition Guadeloupe n’est pas là pour les minimiser. Chaque génération vient avec ses soucis, ses peines, ses réussites et il en sera toujours de même. Ainsi va la vie dirait l’autre, tout simplement ! 

Aucun territoire n’existe en état d’apesanteur par rapport à son espace, son temps par conséquent à son histoire qui poursuit hélas sa course folle ! 

« Mais », parce qu’il y a toujours un « mais » hélas ! si nous ne nous respectons pas, si nous ne nous organisons pas, si nous ne faisons pas preuve de maturité en apportant des solutions fiables, avec calme et intelligence face aux maux d’aujourd’hui au sein de notre société, nous risquons alors de plonger notre population dans un doute sidéral. 

La masse silencieuse ne dit rien, mais elle voit, elle entend et elle démontrera encore une fois son mécontentement dans les urnes, derrière l’isoloir choisissant le même vote de l’immobilisme, ce qui fait que nous sommes toujours des années durant à ce même point de départ de nous-mêmes.

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En salle ou  sur internet, des spectacles pour se divertir et pour réfléchir.

Mercredi 6 janvier à 19h

En salle, au cinéma : « Le lien qui nous unit ».

À Madiana, le 26 décembre de cette bien triste année 2020 avait lieu, en présence du réalisateur Pélagie Serge Poyotte et de ses trois acteurs principaux, l’avant-première du film “Le lien qui nous unit”.

Un titre alléchant s’il en est, en une période de “distanciation physique” nécessaire autant qu’imposée… Un film que l’on peut qualifier tout à la fois de road movie et de thriller psychologique : quelque part sur une route de Guyane, Solange en habit bleu de Touloulou (Jessica Martin) et son père Paul, personnage perdu dans une existence chaotique (Ricky Tribord), marchent, s’assoient un instant, font du stop et d’étranges rencontres. Ils tentent de nouer des liens, il faut le dire jusqu’alors fort inexistants, après de longues années d’absence et de silence… Mais le chemin l’un vers l’autre est difficile, qui sera aussi l’occasion de découvrir le pourquoi de ce costume de Carnaval porté hors saison de Carnaval… D’autres “masques”, rouges ou blancs, feront dans l’histoire de mystérieuses apparitions, accentuant cette impression de décalage et d’étrangeté ressentie par le spectateur.

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Le prix Interallié 2020 est attribué à Irène Frain pour « Un crime sans importance »

« Un crime sans importance » est un récit-enquête sur la mort de la sœur aînée de l’autrice, assassinée dans sa maison de banlieue. 

Le prix Interallié a été décerné jeudi 3 décembre à Irène Frain pour Un crime sans importance (Seuil), récit où l’autrice de 70 ans raconte les suites du meurtre de sa soeur aînée. Irène Frain a obtenu six voix, contre trois pour Ce qui plaisait à Blanche de Jean-Paul Enthoven (Grasset) et deux pour La Grâce de Thibault de Montaigu.

Un crime sans importance relate comment la romancière va tenter de secouer l’enquête sur la mort de cette soeur, tuée dans son pavillon en banlieue parisienne en 2018, qui n’avance qu’avec une lenteur extrême.

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« La joie est un sentiment qui m’avait désertée depuis deux ans »

La lauréate est une habituée des succès en librairie, avec un public fidèle, mais moins des prix littéraires parisiens.

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