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« Point de chute » : une exposition de Louisa Marajo

15 Avril – 27 Mai 2017 au 14°N 61°W

caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society] ont le plaisir de vous présenter l’exposition “Point de chute”, de l’artiste Louisa Marajo.

Née en Martinique en 1987, Louisa Marajo a intégré l’Ecole Supérieure d’art et de Design de Saint-Etienne en 2005. A cette époque l’aventure Erasmus lui a permis de suivre la classe de la peintre suisse Silvia Bächli à la Kunstakademie de Karlsruhe, en Allemagne avant de revenir à Saint Etienne.

2010, diplôme en poche, elle poursuivra ses études par un Master d’arts plastiques à la Sorbonne à Paris,pour théoriser ses expérimentations. Depuis elle vit et travaille à Paris.

« On peut, avec un but, détruire un monde et, par la connaissance des possibilités, construire un monde avec des débris… » Kurt Schwitter

Ce sont par ces mots que l’artiste décrit sa démarche, ses travaux, partition visuelle chaotique où évoluent et se transforment des formes incertaines.

L’exposition « Point de chute » retrace une narration fragmentaire qui se déploie habituellement dans son atelier. Celui-ci est un tableau-vivant : tout élément y a son importance et c’est surtout les relations qu’entretiennent les choses entre elles que l’artiste s’approprie à travers des peintures, dessins, photographies.

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Vénus et Adam

Par Selim Lander

Tous les grands prix Beaumarchais/ETC-Caraïbe ne se ressemblent pas : telle était la réflexion que l’on pouvait se faire en assistant pendant deux longues heures à la pièce d’Alain Foix (lauréat du prix 2004) qui mêle l’enquête policière et journalistique, la romance interraciale, les rites sanguinaires, la Tamise, Scotland Yard, le panthéon yoruba, la mythologie grecque, The Times, Libération et les dissections d’une médecin légiste à l’esclavage, à la vénus hottentote et aux saumons qui remontent les rivières. Non qu’on soit contre les mélanges de genres, au contraire, mais ici tout cela nous a paru plaqué et artificiel. On cherche – pardon, nous avons cherché – en effet vainement dans la pièce « l’alliance d’une esthétique brillante profondément humaniste [qui] fait merveille dans le roman [tiré de la pièce] » d’après le site Evène. (1)

Loin de briller, en effet, les dialogues ont semblé surtout plats et les bons mots désolants. On s’excuse ici auprès du lecteur, il faudrait en citer au moins un de ces bons mots mais, trop accablé par ce que nous étions en train de voir et d’entendre, nous n’en retînmes aucun.

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Festival des Petites Formes 2 ème édition. Bilan d’étape

À voir, à boire et à manger !

— Par Roland Sabra —

Presque toujours à la fin des représentations étaient offerts aux spectateurs thé parfumé et galettes de manioc . Une bonne idée. L’occasion de dire autour de ce qui avait été proposé. Ou de n’en rien dire…

Tout a commencé par « L’aliénation noire » avec des avis « globalement positifs » qu’on1 lira ici et .

Le second soir on1 a ( j’ai ) touché le fond de l’ennui et de la honte. L’ennui n’est rien, reste la honte. La honte pour ces comédiennes et comédiens en apprentissage qui lisaient des textes qui n’avaient été l’objet d’aucune lecture à la table, d’aucune explication, d’aucune analyse et auxquels ils ne comprenaient rien. Comment une telle chose a -t-elle pu être, montée, montrée et par quel manque de vigilance ? L’image de Tropiques-Atrium s’est assombrie ce soir là. Le titre ? « Dommages à Vincent Placoly ».

Puis il y eut «  Circulez » auquel « on » (je) n’ajoutera pas le trop facile « Y’a rien à voir ». Selim Lander en a fait une critique plutôt flatteuse.

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Nouveautés : parutions début janvier 2017

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae

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MJF2016. J3. Du risque de l’innovation!

— Par Roland Sabra —

dam_ncoMême cause même effet ? Frédéric Thaly le Monsieur Jazz de Tropiques-Atrium Scène nationale s’emploie depuis plusieurs années à un renouveau du Martinique Jazz Festival. Ses audaces, dont il faut le créditer, ne sont pas toujours récompensées. Il y cinq ans il proposait une soirée en deux temps avec Grégory Privat puis Erik Marchand. On se souvient, qu’après avoir accordé à l’enfant du pays un accueil délirant d’enthousiasme disproportionné, de la grossièreté d’une partie du public quittant le concert au beau milieu des morceaux de taragot, au motif qu’il n’entendait rien aux musiques des mondes slaves et celtiques. De belles âmes péroraient dans le hall de de l’édifice sur le thème. « Le sextet d’Erik Marchand n’avait pas sa place dans le MJF2011 ». Belle preuve d’ouverture d’esprit !

Lire : MJF2011, le renouveau d’un festival plus ouvert sur le monde.

Ce qui ne se comprend pas se répète. Nouvelle tentative d’ouverture au monde lors de la troisième soirée du MJF2016 avec de nouveau Grégory Privat dans le premier set et en fin de soirée une autre nouveauté toute fraîche celle-là et dans un tout autre domaine que celle des recherches du musicien-musicologue celte, le groupe Dam’nco étoile montante au firmament d’un jazz qui mêle et entremêle rock, funk, pop, metal, revisité par des Gavroche, des titis parisiens ayant planté leur campement du coté de Belleville et Barbés.

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Soirée interculturelle au profit des actions de HeadMade Factory

la_cour4Exposition « Just Human »par les artistes plasticiens du groupe.

Danse Contemporaine avec Peggy Ö Compagnie.

Musique avec DoUB6

Cuisine antillaise (1 Plat, une Boisson 10€)

Présentation du jeu les ACCCroSSSSSucres

Headmade Factory :

35 lot Mont Vernon 3

97150 St Martin. FWI

Tel : +594 (0)694 – 43 – 36 – 35

Site : www.artsxm.org

Mail : headmadefactory@gmail.com

 

SOIREE EXPOSITION ventes – Danse – Musique – Cuisine antillaise

Le Samedi 19 Novembre 2016

De 19H à 23H55 à La Cour

A côté du Palais de justice à Marigot

Version française :

HeadMade Factory organise une exposition vente des œuvres de ses artistes au profit des actions qu’ils mènent, depuis 2010 maintenant. En 2016 HeadMade factory a créé le projet Les ACCCroSSSSSucres, un jeu de cartes pour participer à la prévention contre les risques liés à l’obésité. Aujourd’hui le projet se développe. On rappel que HMF a représenté les Académies de Martinique et de Guadeloupe et reçu le prix du fond Maif pour l’éducation le mois dernier. Et il s’agit donc d’une opportunité pour HMF de faire entrer leurs activités artistiques dans la vie de tous les jours en articulant l’ART aux problématiques de santé.

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Avignon 2016 (3) : « Qué Haré Yo » d’Angélica Liddell

— Par Selim Lander —

Qué Haré Yo1Qué Haré Yo con esta Espada ?

Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, Angélica Liddell ne laisse personne indifférent. Au début de Qué Haré Yo con esta Espada ? (Approximación a la ley y al problema de la belleza), histoire de nous mettre dans l’ambiance, un homme vêtu d’une toge traverse la scène, laisse tomber son vêtement et apparaît entièrement nu. Puis A. Liddell apparaît, vêtue d’un robe en lamé dorée. Elle se juche sur une sorte de comptoir de cuisine, relève sa robe et les jambes bien écartées comme une parturiente, exhibe devant le public son sexe complètement épilé. Par la suite, on la verra, rhabillée et le plus souvent seule sur la scène, déclamer ou plutôt crier son texte en espagnol (sur-titré) dans un micro sur un rythme accéléré.

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Philippe Alexandre au 14°N 61°W – 14 Mai – 25 Juin 2016

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Philippe ALEXANDRE
Achromatopsie
14 Mai – 25 Juin 2016
caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society] ont le plaisir de vous présenter l’exposition de l’artiste Philippe Alexandre. L’exposition intitulée “Achromatopsie” est la première présentation individuelle de l’artisteen Martinique et sera présentée à l’espace d’art contemporain 14°N 61°W du 14 Mai au25 Juin 2016.
La vie psychique de Philippe Alexandre n’est pas organisée par des mots mais par des images archétypales, des prototypes, des réalités perceptibles du monde. Ces images peuvent se concevoir comme des séquences de quelques secondes qu’il collecte,rassemble et défini sous le terme de photogramme mental. Ces images, ces séquences sont sans aucun doute issues de sa mémoire intime mais elles sont déformées par un probable inconscient collectif qui pollue sa psyché.
Ce concept engendre l’idée d’une certaine inauthenticité de l’existence vécue et renvoie à l’hypothèse de l’existence d’une image initiale synthétique totalisante qui s’impose à l’artiste de manière violente. Est-il donc aliéné? Pour répondre à cette question fondamentale, sa recherche artistique se développe alors sous la forme d’une quête de cette mémoire supposée authentique, cette mémoire originelle, issue d’un réel qui semble lui échapper.

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« 1848 : Romyo et Julie » : un théâtre populaire face à la critique

— Par Jean-Durosier Desrivières —

critiqueLe champ de la critique d’art étant quasiment désertique, déserté et aléatoire dans le paysage martiniquais, il y a forcément, pour certains, une tentation de polarisation et de monopolisation du discours critique sur un art tel le théâtre. Le discours critique, ici, étant aussi essentiellement de presse, avec cette spécificité naturelle d’être pressée, risque d’être assez néfaste pour le développement de l’art dramatique en Martinique. Et si l’on n’y prend pas bien garde, ce discours polarisé et monopolisé, risque aussi d’influencer pernicieusement, de façon latente ou non, les directives des politiques culturelles de ce pays.

Seulement deux compte-rendu critiques relatifs à la dernière représentation théâtrale d’Hervé Deluge, « 1848 : Romyo et Julie », sont à considérer et nous laisserons le lecteur pour quitte. Il s’agit de deux textes parus sur le site de Madinin’art : « “Romyo et Julie” : un symptôme de l’état du théâtre martiniquais », publié le 15 avril 2016, signé Roland Sabra et « Roméo et Julie : du théâtre populaire », publié le 17 avril 2016, signé Selim Lander. Le duo que constituent nos deux auteurs, qui sont les seuls à écrire régulièrement sur le théâtre en Martinique, fonctionne le plus souvent comme un drôle de jeu d’équilibre et d’équilibristes, frisant parfois une certaine perversion : l’un à charge, l’autre au bémol.

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Comment peut-on aimer le sport ?

— Par Thierry Blin, maître de conférences en sociologie —
sport_&_philo-1Sport & philosophie Yves Vargas. Éditions le Temps des cerises, 300 pages, 17 euros.

Le sport, vous en mangez à tous les repas : télévision, sortie au stade, transpiration personnelle, etc. S’il est un enthousiasme universel, c’est bien celui-là ! Disséquée par les mains érudites d’Yves Vargas, la passion collective change et livre une ossature pleine d’idées philosophiques et sociales. Quel est l’ADN du sport ? L’œil ! Le sport, c’est l’œil : l’exhibition athlétique chronométrée, mesurée, comptabilisée sous toutes les coutures. Pas étonnant qu’il soit le roi des spectacles. D’autant plus qu’il est simple, reposant. Il ne nous assomme pas de manifestes, déclarations, dissertations, etc. Il s’expose en évidence. Le drame de l’incertitude réduit à l’équation de la simplicité, de l’immédiateté, ici et maintenant. Dans le geste sportif : pas de signifié derrière les signifiants, de cause derrière les effets : la transparence causale. D’où une hostilité constitutive aux subtilités de l’herméneutique, qui explique d’ailleurs qu’il ne puisse être, en lui-même, livré en fiction. Pour faire un film, il faut rajouter tout ça.

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« Bobo1er, roi de personne » : de l’insu à l’excès

24 mars Fonds St-Jacques à 19h

bobo_1er-d— Par Christian Antourel —

Il fallait bien un comédien pour endosser ce personnage C’est Patrick Womba à qui le rôle échoua…et c’est très bien ! Le roi c’est lui. Comme à son habitude, il s’empare du rôle de l’intérieur jalousement gloutonnement, il se délecte de la moindre ponctuation et des gestes qui s’y collent … Et gare à l’écho qui voudrait lui ravir son jouet.

Seul sur scène durant une heure trente il s’esclaffe, interroge, affirme. Colère et tendresse. Droit comme la justice ou tout en calme et poésie toujours imperturbable ; il ronronne presque. Commande, se livre il irradie. Bobo 1er roi de toutes les illusions, le roi de personne c’est lui. Ce spectacle moitié théâtre moitié musique, inspiré de la figure d’Ibo Simon, personnage réel énoncé clairement, « toute ressemblance avec une ex personnalité politique locale, n’est pas fortuite » Bonhomme mythomane haut en couleur, cette pathologie du narcissisme c’est-à-dire de l’amour de soi fait que le gus, s’il ne supporte pas la réalité telle qu’elle est, c’est d’abord qu’il ne se supporte pas lui même Ses frasques et errances musicales d’abord et rapidement médiatico- politique rejoignent un exhibitionnisme social porté par des vêtements couleur cacatoès, perroquets ou aras, un tutti frutti provocateur de couleurs et de formes.

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Alain Mabanckou retourne au Collège… de France

— Par Frédérique Briard —
alain_mabanckouA 49 ans, Alain Mabanckou, l’enfant terrible de la littérature francophone, prix Renaudot 2006, vient d’être nommé au Collège de France. Le romancier, essayiste et professeur occupera, à compter de mars 2016, la chaire de création artistique. Rencontre.

Marianne : Vous allez enseigner dans l’une des plus célèbres institutions françaises. Une nouvelle corde à votre arc ?

Alain Mabanckou : Oui, même si cela fait treize ans que j’enseigne aux États-Unis. J’ai d’abord enseigné à l’université du Michigan, et depuis 2007 je suis professeur titulaire à Ucla, l’université de Californie à Los Angeles. Je suis par conséquent un fonctionnaire de l’Etat de Californie. Je suis en quelque sorte inamovible.

Je m’occupe de la littérature d’expression française venue de l’Afrique noire, mais j’ai tendance à lui associer l’enseignement de la littérature française, car je soutiens que cette littérature négro-africaine est aussi née en réaction à un certain classicisme de la littérature française. Il existe une filiation entre les deux, la littérature de l’époque coloniale a nourri la perception que l’Europe avait de l’Afrique, mais aussi celle que les Africains avaient de l’Europe.

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Les Femen vont-elles trop loin ?

— Par Catherine Vincent —

femmen_&_barbusQui ne les a jamais vues, à la télévision, dans les journaux, sur les réseaux sociaux ? Seins nus barrés d’un slogan, les Femen s’imposent là où on ne les attend pas. Le 12 septembre, c’était à Pontoise (Val-d’Oise), où se tenait un Salon musulman consacré cette année à la femme. Deux militantes ont fait irruption à la tribune, avec, peint sur leurs torses : « Personne ne me soumet, personne ne me possède, je suis mon propre prophète », avant d’être violemment évacuées de la scène. Très médiatisé, l’événement était en cohérence avec le combat de ces activistes contre le patriarcat et les religions, qu’elles estiment constituer « un formidable outil de domination » masculine. Etait-il pour autant efficace ? En s’attaquant frontalement à la religion musulmane, les Femen n’attisent-elles pas la flamme xénophobe du Front national ? Plus globalement, la radicalité « sextrémiste » des Femen sert-elle le féminisme, ou peut-elle devenir contre-productive ?

En termes de visibilité, leur succès est indéniable. Depuis 2009, date de leur première ­manifestation seins nus, en Ukraine, contre la pornographie en ligne, les Femen n’ont cessé de grandir.

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« Spectral Evidence » et « La Stavaganza », deux pièces de Preljocaj pour le NYC Ballet

— Par Selim Lander —

angelinr_preljocaj-400Assistant, à Aix-en-Provence, à la représentation des deux superbes pièces de Preljocaj créées pour le New York City Ballet, Spectral Evidence, en 2013, sur une musique de John Cage et La Stravaganza, en 1993, sur des airs religieux de Vivaldi (plus quelques morceaux contemporains), on réfléchissait au contraste surprenant entre le spectacle donné sur la scène, empreint de la gracieuse élégance des danseurs, et celui qu’offrait la salle remplie de spectateurs ordinaires, lesquels, pour n’être pas vraiment des « gens ordinaires », se présentaient dans des atours dépourvus pour le moins d’élégance (à de rares exceptions près). Ce laisser-aller qu’on remarque désormais presque partout en France – y compris, dans les prétoires, à l’accoutrement des juges et des avocats – est-il le signe d’un égalitarisme démocratique de bon aloi ou, à l’inverse, celui d’une décadence profonde ?  La question reste ouverte. Il n’en demeure pas moins que le contraste entre la salle et la scène apparaît aujourd’hui bien plus marqué qu’aux temps où l’on « s’habillait pour sortir », tout au moins les membres de la classe supérieure qui occupaient les loges, le parterre et le premier balcon.

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Question de peau? Question de politique !

question_de_peauResponsabilité scientifique : Sylvie Chalaye

La saison théâtrale a été marquée par de vives polémiques autour de la « diversité » sur les scènes françaises. Depuis les manifestations liées à l’installation performance de Brett Bailey le débat s’est poursuivi avec la table ronde organisée au Théâtre de la Colline pour promouvoir le programme 1er Acte. Notre laboratoire s’interroge depuis longtemps sur la place accordée aux créativités afrocontemporaines dans la culture française. C’est dans le sillon de cette actualité que nous organisons notre Université d’été en Avignon en partenariat avec le Festival Off, la Compagnie Rualité et la Chapelle du Verbe Incarné.

La société française est largement polychrome, mais cette variété  des carnations et bien peu représentée sur les plateaux des théâtres nationaux et subventionnés par l’Etat. Les acteurs noirs sont nombreux et créatifs, néanmoins leur présence dans le paysage théâtral français reste invisible. Pour que la créativité des Afrodescendants fasse l’actualité, il faut qu’un événement soit associé à « leur condition », alors l’institution théâtrale rend hommage aux Antillais et aux Africains de France, on monte Les Nègres de Genet ou La tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire, histoire d’avoir un beau panel d’acteurs noirs, ou encore on décide de traiter du fait colonial et de l’esclavage et on convoque un événement commémoratif et dénonciateur avec son lot d’Afrodescendants en vedette et sans oublier les invitations festivalières à l’Afrique lointaine pour dépayser les spectateurs avec ses violences génocidaires, ses guerres, sa misère endémiques et ses rêves migratoires.

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Les outre-mer au Festival d’Avignon 2015

outre-mer_avignonLa présence des compagnies des Outre-mer dans le OFF d’Avignon progresse d’année en année. Pour cette édition 2015, dix-sept compagnies sont présentes dans le OFF. Nous ne pouvons que nous en féliciter. C’est une belle opportunité pour découvrir la singularité de leurs créations. D’un territoire à l’autre, le brassage des cultures nourrit les imaginaires de ces créateurs, porteurs d’identités fortes.

Greg GERMAIN, Président

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Créée en 2013, l’Agence de promotion et de diffusion des cultures de l’Outre-mer travaille à la visibilité et à la circulation de la création ultramarine : patrimoine, arts de la scène, arts visuels, littérature, cinéma et audiovisuel. Elle accompagne les créateurs et porteurs de projets culturels en matière d’ingénierie et de développement de projets, de production et de diffusion, de formation et d’information. Elle favorise la mise en réseau, la coopération des opérateurs culturels et les projets multilatéraux, d’Outre-mer à Outre-mer, d’Outre-mer à l’Hexagone, et d’Outre-Mer à l’international. L’Agence vient de lancer son site internet cultures-outre-mer.fr autour de trois fonctions :

 – une « vitrine » d’information sur les actualités culturelles dans tous les territoires

 – un centre de ressources, à destination du grand public et des professionnels, qui a vocation à présenter tous les acteurs culturels et le patrimoine des territoires

 – une plate-forme de travail et d’échanges pour l’espace pro.

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Du théâtre de l’absurde à l’absurdité théâtrale…

« La Ronde de Sécurité », mise en scène (?) de José Exélis

— Par Roland Sabra —

Le public attendait d’autant plus de cette reprise de «La Ronde de Sécurité » qu’une grande partie de celui-ci n’avait pas vu la première version créée en 1993. Il y des reprises qui sont nécessaires. Elles sont, à l’instar de « Wopso » de Marius Gottin, des éléments du patrimoine, non pas national martiniquais, l’État-nation n’est en aucun cas l’horizon indépassable de l’avenir du pays, mais populaire, au sens noble du terme. Une autre raison concourrait à rendre l’attente plus vive. La thématique. Le théâtre de Guy Froissy est un théâtre incisif, décalé, qui à partir de situations insolites développe avec un talent certain une critique sociale lucide sur un ton qui emprunte à l’absurde. En l’occurrence, UN, c’est le nom que porte le personnage dans le texte de Froissy, l’autre se nommant DEUX. Monsieur DEUX donc, qui n’est qu’un parmi tant d’autres, sort un soir pour se changer les idées dans ce qui pourrait être une cité. Pour le théâtre de l’absurde le lieu importe peu.

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Avis sur le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports en commun

harcelement_sexisteL’Avis du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) relatif au harcèlement sexiste et aux violences sexuelles dans les transports en commun, dit «harcèlement de rue» :
 définit le phénomène de harcèlement sexiste et des violences sexuelles dans l’espace public,comme étant des manifestations du sexisme qui affectent le droit à la sécurité et limitent l’occupation de l’espace public par les femmes et leurs déplacements en son sein. Le harcèlement sexiste dans l’espace public se caractérise par le fait d’imposer tout propos ou comportement, à raison du sexe, de l’orientation ou de l’identité sexuelle supposée ou réelle d’une personne, qui a pour objet ou pour effet de créer une situation intimidante, humiliante, dégradante ou offensante portant ainsi atteinte à la dignité de la personne. Le harcèlement sexiste peut prendre des formes diverses comme des sifflements ou des commentaires sur le physique, non punis par la loi, ou des injures, punies par la loi. Les violences sexuelles sont définies par la loi dans toutes leurs manifestations. Elles recouvrent l’exhibition et le harcèlement sexuel ainsi que les agressions sexuelles (mains aux fesses, «frottements», etc.)

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Nos Mémoires, parce qu’elles sont Habitées…, doivent être Respectées !

— Par Marie-Michèle Darsières —

memoiresLe discours de François Hollande au Mémorial de la Shoah, le 27 janvier 2015, disait en substance : « La Shoah, le plus grand crime jamais connu et jamais commis dans l’humanité. Il fut perpétré en terre d’Europe, par le régime d’une des nations les plus civilisées de notre continent…». Ceci a choqué, à juste titre. D’abord parce cette phrase hiérarchise l’Horreur, et en plus, laisse croire qu’ « en terre d’Europe », cela ne se faisait pas ….

Une Europe au dessus de tout soupçon ?

La réponse serait tellement longue et pédagogique…

Comment peut-on croire une seconde que François Hollande, Président de la République de TOUS les Français, ne connaisse pas le génocide de la colonisation et de l’esclavage ?

Comment croire une seconde qu’il a oublié les « mains coupées du Kongo » ?

Dans son livre « Les Fantômes du Roi Léopold », paru en 1998, aux éditions Belfond, Adam Hochschild chiffre à près de 10 millions les victimes de la rapacité royale de Léopold II de Belgique : tel est le bilan accablant de la conquête et de l’exploitation coloniale du Congo belge, cet «holocauste oublié», entre les années 1880 et la première guerre mondiale… ?

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« Lambeaux » de Gilles Elie-Dit-Cosaque au 14°N 61°W

 Du 07 février au 21 mars 2015

g_e_d_c_1GILLES ELIE-DIT-COSAQUE :

« Lambeaux » du 07 Février au 21 Mars 2015
caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society] présentent l’exposition de l’artiste d’origine martiniquaise Gilles Elie-Dit-Cosaque.
Réalisateur, photographe et graphiste,(Voir La liste des courses) Gilles Elie-Dit-Cosaque fait ses débuts comme directeur artistique en agence de publicité. La plupart de ses productions graphiques ou cinématographiques sont caractérisées par une écriture rythmée mêlant tournage, illustration et typographie.
Parallèlement à sa démarche cinématographique et photographique, il développe un travail pictural basé sur le dessin et le collage photo intitulé Lambeaux, qui mêle mémoire et négritude. Un exercice qui grife et raccommode, raconte la créolisation du monde,thème cher aux Antillais, sans oublier d’évoquer la part douloureuse de celle-ci.
Sensible aux vibrations d’un tambour, aux rythmes des sons comme des images, auphrasé du créole,… Le terreau de Gilles Elie-Dit-Cosaque est fait entre autres de MilesDavis, John Coltrane, Nina Simone, Aimé Césaire, Edouard Glissant, Raphaël Confant,Patrick Chamoiseau, Corto Maltese, Jean-Michel Basquiat, Rauschenberg, Matisse, LeosCarax, Wes Anderson, William Klein, Joel Peter Witkin, Roger Ballen, Sarah Moon…
Intitulée Lambeaux, l’exposition de Gilles Elie-Dit-Cosaque présente de nouvelles narrations de cette série entamée en 2009.

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NTIC : de l’esclavage à la liberté

— Par Robert Saé —

ntic_espionnage1 – Espionnage et manipulation

 Les révélations d’Edward   SNOWDEN ont fait l’effet d’une bombe pendant un temps et dans certains milieux. Mais l’immense majorité des utilisateurs des NTIC*  pas été interpellée par la gravité de la situation et le rouleau compresseur continue d’écraser les libertés. Partout et à chaque seconde persistent  le  pistage et le contrôle de masse de tous les individus ainsi que l’espionnage de toutes les organisations et de tous les gouvernements. La toile totalitariste s’étend sur toute la planète. L’objectif des maîtres des multinationales est double : établir une domination fasciste sur la population mondiale et optimiser les profits.   C’est une  guerre idéologique totale qui est menée.   Leur stratégie recouvre plusieurs aspects. Pour ceux qui sont aux commandes des NTIC, il s’agit de  manipuler  les mouvements populaires et  d’en dévier les perspectives  en cultivant le rejet de la politique et le refus de l’organisation pour  cantonner ceux-ci dans la spontanéité et l’improvisation. Ce qui laisse le champ libre aux agents du système et aux provocateurs.   Systématiquement, des campagnes massives de désinformation sont planifiées, des provocations sont menées, via le piratage des comptes entre autres, pour discréditer des associations ou des personnalités opposées à leur système.

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Théâtre de rue : incidents provoqués par des intégristes

kumulus-1« Les squames », la performance de la compagnie Kumulus, présentée dans le cadre du festival de théâtre de rue les Accroche-cœurs à Angers, a fait l’objet d’incidents à connotation raciste et religieuse vendredi soir contraignant la municipalité à annuler les deux autres représentations inscrites au programme.
Faisant écho aux phénomènes de foires et aux exhibitions ethnologiques qui se sont déroulés il y a moins d’un siècle en France, le spectacle « Les Squames », proposé par la compagnie Kumulus, met en scène d’étranges personnages, aux corps noircis, aux yeux rougis et au comportement de primates, enfermés dans des cages sous les yeux des passants.

Installé place de la République à Angers « ce spectacle qui était joué en soirée a plutôt été apprécié du public présent » explique Philippe Violanti, le directeur artistique des Accroche-Cœurs. « En fin de représentation, une douzaine d’individus est intervenue, brandissant un Coran aux artistes, affirmant qu’il s’agissait d’un spectacle raciste ».

Pour Philippe Violanti, qui comprend que ce spectacle puisse interpeller, c’est tout sauf un spectacle raciste. « Il est justement fait pour dénoncer le racisme », s’indigne-t-il, contraint d’appeler la police pour calmer les esprits.

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L’invention de la race

Des représentations scientifiques aux exhibitions populaires

invention_race— Par Nicolas BANCEL, Thomas DAVID, Dominic THOMAS —

Comment est né le concept de « race » ? Pourquoi est-il devenu si rapidement hiérarchique, distinguant les « races inférieures » des « races supérieures » ? Et comment ce concept a-t-il pu revêtir une telle importance, aussi bien au sein de la communauté scientifique qu’auprès du grand public, au cours du XIXe siècle et du début du XXe, jusqu’à être utilisé pour expliquer l’histoire et le devenir de l’humanité ?
L’Invention de la race analyse la genèse des conceptions scientifiques de la « race », et montre que les nouvelles techniques de mesure et de représentation des corps racialisés opèrent une révolution visuelle majeure, inscrivant la différence humaine dans la biologie⋅ Cet ouvrage avance qu’à partir d’une origine européenne l’idée de race s’est étendue – par les connexions transnationales de réseaux scientifiques et marchands – à tout l’Occident, mais aussi au Japon, à la Corée et à une partie de la Chine. Partout, elle suscite représentations et politiques raciales discriminatoires.

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« Les femmes sont la cible principale de l’islam radical »

burqa— Par Guy Sorman, essayiste, —
Quel lien existe-t-il entre des mouvements islamistes aussi dispersés que le Hamas, Al-Qaida, le Hezbollah, Boko Haram, les talibans, l’Etat islamique ? Tous se réclament du Coran mais en proposent des interprétations variées⋅ Tous s’inscrivent dans des cultures dissemblables⋅ Mais un trait au moins les réunit, qui relève moins de la religion ou de l’idéologie que de ce que l’on pourrait qualifier de psychanalyse de groupe : la haine des femmes⋅

Voir la vidéo : Comprendre la montée en puissance de l’Etat islamique en cinq minutes

N’est-il pas étrange que la priorité de ces islamistes, partout où ils emportent des batailles ou s’emparent du pouvoir, est d’asservir les femmes ?

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Pour en finir avec les clients

prostitution— Rosen HICHER Ancienne prostituée —

TRIBUNE

A l’heure où le Sénat protège les clients (1), moi, ancienne prostituée, je vais vous dire pourquoi je veux que la France fasse tout pour en finir avec ces hommes qui ont détruit ma vie pendant plus de vingt ans. J’ai trouvé la force de faire le calcul. Ecoutez bien. J’ai eu plus de 30 000 clients dans ma carrière de prostituée, à raison d’une moyenne de quatre par jour.

Plus de 30 000 rapports sexuels dont je ne voulais pas, que je refusais de tout mon corps. 30 000 fois la sensation d’être niée, réduite à néant, d’être une femme robot. 30 000 fois, j’ai subi le défilé de ces hommes indifférents, sûrs de leur bon droit ; dans un coin de bar à hôtesses, dans des salons insalubres, dans l’odeur du champagne renversé sur les banquettes et du sexe entêtant.

Vous qui parlez des clients comme de pauvres hommes esseulés ou timides, si vous saviez ! La vérité, c’est celui qui vous menace si vous refusez l’acte sans préservatif ; le violent qui vous laisse avec vos blessures pendant quinze jours ; le fou furieux qui tire à la carabine au milieu du bar ; le malade qui s’habille en femme et vous fait subir toutes les humiliations ; celui qui met de la drogue au fond de votre verre ou qui affiche des obscénités sur votre porte pour se venger ; celui qui finit par se pendre parce qu’il s’est ruiné à force de payer des corps de femmes.

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