La lucidité ferme qui refuse, n’est pas du manichéisme…

— Par Camille Loty Malebranche —

Il y a manichéisme lorsqu’une conscience porteuse d’une doctrine, se ferme sur elle-même se jugeant seule instance capable du bien, ne reconnaissant à tout autrui doctrinal que le mal à exclure. Le manichéen ne laissant aucune chance à aucune autre vision, confond la différence avec la déviance; prend l’altérité pour de l’altération. Une telle attitude rate par son rejet automatique de la différence, toute ressource qui pourrait devenir enrichissement de sa propre position. L’exclusion de l’autre jugé mauvais parce qu’il est autre, est la faiblesse du manichéen.

Par delà le manichéisme, l’autre excès haïssable et totalement dénaturant est cette trop forte porosité aux contraires doctrinaux, qu’est le laxisme. Le laxiste manifeste un manque de caractère, se corsant soit dans une grave carence en estime de soi, soit dans un opportunisme grivois prêt à se dénier pour des avantages qui lui sont offerts, à condition de se renier. Et là, je dis malheur à celui qui croit devoir quoi que ce soit aux structures dénaturantes qui orchestrent la grande aliénation de masse constatée dans le monde; malheur à celui qui pense, pour plaire au simplisme des foules, devoir céder sur ses justes principes au mal érigé ordre du monde où des monstres se faisant quasi maîtres des vies et des biens, exigent soumission.

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