— Par Guy Lubeth —
Jean Bricmont, dont Claude Morton nous a fait suivre l’interview postée sur Youtube, amalgame idéologie et histoire, principes formels et éthique de la discussion. Si on peut argumenter en faveur d’une éthique du tout-dire, on ne peut argumenter en faveur d’une indifférence à la souffrance historique d’autrui. S’il est justifiable de pouvoir se moquer de tout, il n’est pas souhaitable d’agresser autrui inutilement au nom de la liberté de se moquer. Car, ce faisant, on montre une indifférence envers le ressenti d’autrui, laissant libre court à cette haine irrationnelle latente qui nous habite tous. Et la haine est une passion et non un argument rationnel. Tout cela parait fort inquiétant. Défendre la liberté d’expression qu’on érige en principe absolu au-dessus de toute autre considération et qu’on assimile à une vertu républicaine cardinale, c’est de l’extrémisme, c’est de l’idéologie, c’est-à-dire un système d’idées purement formel qui exclue des éléments essentiels, tels que la compassion, de ce qu’être humain veut dire.
On ne peut donc appliquer un système d’idées, aussi exigeant soit-il en apparence, à des vécus de souffrance inouïe et à un projet mortifère que l’histoire n’arrive toujours pas à métaboliser, au point que nombreux sont ceux qui préfèrent sombrer dans la dénégation et nier que ces actes soient bien des crimes.
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Politiques, Sciences Sociales, Sociologie
Le retour de Duvalier.
— Par Jacky Dahomay—
Ce texte, sans doute noir, est l’expression d’une expérience personnelle, mais il se veut un hommage à tous ceux qui sont morts sous les dictatures en Haïti
Je suis en train de déjeuner tranquillement, sous le regard envieux de mon chat, quand je reçois d’Haïti, un coup de fil de Sylvie Bajeux m’annonçant la triste nouvelle : le premier janvier, date d’anniversaire de l’indépendance d’Haïti, le président Martely est venu à la célébration officielle aux Gonaïves accompagné de Jean-Claude Duvalier. Il y avait aussi un ancien dictateur comme Prosper Avril ! Le président Martely a fait un appel solennel aux autres anciens dictateurs pour l’aider à consolider son pouvoir. Symboliquement, c’est lourd, trop lourd !
De rage, j’envoie promener mon assiette de court-bouillon. Mon chat bondit hors de la cuisine puis revient, sans doute attiré par les éclaboussures de poisson, mais suspend son geste félin en une interrogation muette en me fixant du regard, comme si son étonnement d’animal interrogeait ma propre humanité. Veut-il me signifier que la rage, en politique, est toujours impuissante ? Je reste donc debout mais ma tête vacille.
Littératures, Poésies
Albin et Serena
À Monchoachi, mon ami du Morne, qui m’a soufflé un chant que j’ai écouté, et aimé à ma façon…
— Par Frantz Succab —
Albin-boulanger nous procurait notre pain quotidien ; mais si l’on fait la part entre son métier qu’il exerçait avec conscience et le reste, il n’avait montré qu’un seul don dans sa vie, celui de disparaître.
Il ne disparaissait pas lui-même. En vérité, ou plus exactement, disparaître le prenait de l’en-dedans de son corps, là-même, sans prendre son corps ; au milieu d’une conversation, d’une réunion ou d’un monter-descendre au vu et au su de tout le monde le long de la rue Bord-de-mer. Des vieux y refaisaient sans cesse le chemin du temps, des jeunes par petits-pilots bruyants, gesticulaient avec ces mots en rafales passés à la râpe des play-list et vendus prêt-à-porter, les flâneurs s’occupaient à ne faire rien d’autre que s’occuper des affaires d’autrui et la plupart des autres gens faisaient aller-venir pour commissions autour du marché. Et Albin faisait partie de ce paysage.
Arts de la scène, Cinéma
M comme Marronnage : éloge de l’indocilité
— Par Dénètem Touam Bona —
Si vous désirez vraiment savoir ce qu’est le marronnage, ne cherchez pas dans un dictionnaire. Contentez-vous d’ouvrir grand les yeux et les oreilles. Car les « nègres marrons » ne sont pas enterrés dans les livres d’histoire, ils continuent à vivre parmi nous ; à peine perceptibles puisqu’ils ne persistent dans l’être qu’en disparaissant. Dans M Marronnage, court-métrage sélectionné au Short Film Corner du dernier festival de Cannes, Patrice Le Namouric tente de capter la course furtive de ces fugitifs. Filmés au plus près, les corps des acteurs – par la virtuosité de leurs gestes et mouvements – s’épurent, s’effacent, se virtualisent. En l’espace de 18 minutes, ce « film-manifeste » développe une conception inédite du marronnage où les esclaves évadés, dans un monde totalitaire post-apocalyptique, se font ninjas et combattants de la liberté. Cette expérience cinématographique nous donne l’occasion de revenir sur la portée historique et utopique des évasions et sécessions d’esclaves.
Sciences Sociales, Sociologie
Thierry Dol : « Ça a été très difficile »
Les quatre otages n’étaient pas détenus dans les mêmes conditions, a indiqué le ministre des Affaires étrangères
— Source AFP —
L’ex-otage français Thierry Dol a déclaré mardi que ses trois années de captivité aux mains d’Aqmi ont été très difficiles mais qu’il s’agissait d’une « épreuve de la vie ». Thierry Dol, 32 ans, qui s’exprimait à Niamey après trois années de séquestration dans le Sahel par al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), était vêtu d’un habit vert pâle et d’un turban bleu-mauve, et portait une barbe noire fournie.
« Cela fait trois ans qu’ils sont otages et le cauchemar est fini », a déclaré le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, précisant que les quatre hommes avaient été conduits dans une villa où ils allaient se changer et passer la nuit, avant de rentrer en France mercredi.
L’annonce mardi de la libération de quatre otages français du Niger a été accueillie avec une joie immense par leurs familles et saluée par la classe politique, tandis que certains proches des autres otages encore retenus au Sahel manifestaient leur angoisse et leur frustration.
Arts de la scène, Théâtre
« La dernière scène », texte et mise-en-scène d’Alain Foix
A l’Atrium les 17 & 18 octobre 2013
— Par M’A—
Écrivain, philosophe et dramaturge, Alain Foix, né en Guadeloupe, est un homme dérangeant. Et c’est tant mieux. Son théâtre « existentiel et humaniste » s’impose un impératif catégoriel, celui de ne jamais verser dans la facilité mais toujours s’imposer de penser avec une exigence éthique. Dans le combat entre existentialisme et essentialisme il est clairement du côté du premier terme. Il a d’ailleurs écrit dans Libération en 2001 un papier qui a fait date, notamment par les réactions d’incompréhension qu’il a suscité. Le titre était « Adieu négritude ». Fin lecteur de Sartre il déclare « la négritude [est] un concept opératoire qui a pour fin sa propre fin. La négritude ne peut pas exister au-delà du dépassement de cette condition-là, sinon, c’est l’essentialisme dans lequel tout est possible et d’abord le racisme. »
On trouvera l’illustration la plus récente de ce positionnent éthique dans l’écriture de la pièce qu’il nous est donnée à voir à Fort-de-France, « La dernière scène ». Dés les premières lignes il précise « « L’auteur prend, dans tout cet ouvrage, le parti, à l’encontre de la convention, d’écrire blanc ou noir, lorsqu’il s’agit de personnes, avec des minuscules.
Sociologie
Haïti, l’île martyre
REPORTAGE – Trois ans après le séisme du 12 janvier 2010, qui a fait plus de 300.000 victimes, le pays renaît lentement de ses cendres. L’écrivain Laurent Gaudé est parti à la rencontre d’une île martyre et encore sous le choc.
Source Le Figaro Magazine
Il n’y a que dans le monde des songes où la peur et la beauté se côtoient ainsi.» C’est de cette façon que la photographe américaine Maggie Steber définit ce qui, pour elle, est l’essence de Port-au-Prince. Nous la croisons, Gaël Turine et moi, à notre arrivée, sur la terrasse du vieil hôtel Oloffson. Ici, le cauchemar peut, en quelques secondes, basculer en rêve et inversement. A tout moment, la laideur peut faire place à un instant inoubliable de lumière.
Port-au-Prince est une ville où les inégalités sont criantes. Elles s’inscrivent dans une géographie implacable: en haut, les seigneurs, en bas, le peuple des oubliés.
Aimé Césaire, Littératures
Concours « Pas à pas avec Aimé Césaire »
Voici les questions, le règlement et le bulletin de participation du jeu concours « Pas à pas avec Aimé Césaire », organisé par la Bibliothèque départementale de Prêt, service culturel du Conseil général de la Martinique.
Ce jeu-concours est organisé dans le cadre des célébrations par le Conseil général du centenaire de la naissance d’Aimé Césaire.
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Télécharger les fichiers au format doc
Le second fichier format PDF comporte les quatorze questions sous forme d’encart publicitaire.
En librairie, Littératures
Avis de parution … septembre 2013
Notre newsletter est disponible au format Excel
Notre newsletter est disponible au format Excel
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(Coll. C.E.R.J.D.A, 18 euros, 184 p., septembre 2013) EAN : 9782343007557
EAN PDF : 9782336322308 EAN ePUB : 9782336672397
PACIFIQUE DE PROVINS ET MAURILE DE SAINT-MICHEL Missionnaires capucins et carmes aux Antilles Julia DAVID, Bernard Grunberg, ROMAIN ZERBIB Carmes et capucins ont participé aux premières étapes de la colonisation française des Petites Antilles. Seuls deux d’entre eux nous ont laissé un témoignage de leur mission et de leurs actions : Pacifique de Provins (1588-1648) et Maurile de Saint Michel (1615-1659). |
(Coll. Corpus Antilles/Sciences sur les Indiens de la Caraïbe, 38,5 euros, 390 p.,
Sciences Sociales, Sociologie
Les fantômes du Drakkar
— Par Benoît Hopquin —
Cette scène est devenue le symbole du drame. Sous les décombres, Eric Mohamed s’accroche désespérément à la
main de son sauveur, Yves Verdier, un autre para français. Les deux hommes ne se reverront qu’une fois, au cours d’une cérémonie.<
| AFP / JAMAL FARHAT
UN HOMME NE PLEURE PAS. Quand ils avaient 20 ans, quand ils étaient dans les paras, ils croyaient à cette baliverne. Ils avaient ravalé leur chagrin, cadenassé leur douleur, tu leur détresse. Aujourd’hui, ils en ont 50 et se foutent bien du qu’en-dira-t-on. Ils savent que cette pudeur virile n’a fait que les détruire un peu plus, les ronger au plus profond, année après année. Alors, ils pleurent désormais. Ils chialent comme les gosses qu’ils étaient encore, ce 23 octobre 1983, à Beyrouth, quand l’immeuble Drakkar s’est effondré. Leurs copains sont morts. Eux s’en sont tirés, dans le sens où on les a sortis de là, blessés, miraculés, en tout cas vivants. Mais une partie d’eux-mêmes est restée là-bas, ensevelie sous les gravats, la plus belle peut-être : l’insouciance.
Ils venaient de milieux populaires, de petits patelins, de familles nombreuses souvent.
Yékri
ElokAnS de LaRose : n°56 Aktialité – parution du 2 septembre 2013
— Par Véronique LaRose —
Ce 56ème numéro clôture l’aventure d’ELOKANS.
Cette newsletter aura été rédigée bénévolement de novembre 2006 à novembre 2008, puis d’octobre 2010 à septembre 2013. Avec ce support, j’ai tenté de relayer des informations socio-culturelles liées à l’Outre mer, particulièrement de la Caraïbe et de l’Océan indien.
J’espère qu’ELOKANS aura participé à la diffusion d’initiatives légitimes, portées par des personnes de
convictions. Je souhaite que ces actions continuent à être transmises via des vecteurs de communication décidés à soutenir cette émergence kréyol.
Je remercie ceux qui ont permis à ELOKANS d’exister par leurs encouragements, leur bienveillance. Véronique Larose – espwa@hotmail.fr
ASSOCIATIONS – INITIATIVES
L’association MEMOIRE D’OUTRE MER à NANTES propose un programme dense –contacts : 89 Quai de la Fosse 44100 NANTES – tél 02 40 71 76 57 / 02 40 69 07 50 –memoire@outremer44.org
memoireoutremer@wanadoo.fr –Programme complet en ligne : http://www.outremer44.com
- ►
- samedi 7 et dimanche 8 septembre : MEMOIRE D’OUTRE MER tiendra un stand sur le Festival « La Folie des Plantes »
- ►
- vendredi 13 septembre à 19h : vernissage de l’exposition « Paroles en voyage » de Lahcen OUJDDI
- ►
- vendredi 20 septembre à 20h : rencontre littéraire avec Louis-Philippe Dalembert
- ►
- samedi 21 septembre de 15h à 16h30 : atelier de découverte et d’initiation à la calligraphie animé par Lahcen OUJDDI
Arts de la scène, Echos d'éco, Musiques, Sciences Sociales
Y aurait-il enfin de la place pour la musique, le culturel et la créativité dans les PIB des DFA ?
— par Alain Maurin, maître de conférences en économie à l’Université des Antilles et de la Guyane —
Kassav’ qui continue à enchanter un immense public disséminé dans le monde et qui aligne encore des performances, entre autres le renouvellement de son répertoire, les tournées dans les grandes villes de la planète et la création de revenus et d’emplois.
Malavoi, l’autre groupe mythique à rayonnement international, qui enregistre encore des triomphes sur les scènes internes et externes de la communauté des domiens.
Mario Canonge, Grégory Privat, Denis Lapassion, Christian Laviso, …, ou l’art de naviguer dans les répertoires rhizomes et de sublimer les mélanges musicaux avec comme ingrédients principaux les souffles martiniquais, guyanais et guadeloupéens.
Florence Naprix et l’équipe de Jérôme et Stéphane Castry qui livrent actuellement l’une des plus belles couleurs du zouk depuis les heures de gloire des années 1980 et 1990.
Dominique Coco, Akiyo, Wozan Monza, K’Koustik, Soft, Martine Sylvestre, Eric Cosaque, Jomimi, Casimir Reynoir dit Négoce, Alchimik’S, …, Victor O, Guy Marc Vadeleux, Bwakoré, Baylavwa, Ronald Tulle, Kolo Barst, Marcé, Tony Polomack, Kannigwé, Guy Vadeleux, Gilles Rosine, Karlos Rotsen, Tony Chasseur, Bamboolaz,…, Chris Combette, Yann Cléry, Louis Caristan, Dominique Leblanc, Emile Romain, Eric Bonheur, Djingo, Spoity Boys, Fondering, Etoumba, Komanti,…, têtes d’affiche du bouillonnement des musiques populaires dans les DFA, valeurs sûres pour transformer les étincelles musicales en flammes économiques.
Yékri
ElokAnS n°55 : Aktialité -parution du 5 août 2013
ASSOCIATIONS – INITIATIVES
L’association MEMOIRE D’OUTRE MER à NANTES
propose un programme dense –contacts
89 Quai de la Fosse 44100 NANTES – tél 02 40 71
76 57 / 02 40 69 07 50 –memoire@outremer44.org
memoireoutremer@wanadoo.fr
–Programme complet en ligne :
http://www.outremer44.com
- ►fermeture jusqu’au 19 août
- ►du 30 août au 1erseptembre : tenue d’un stand au 27ème Festival « les Rendez-vous de l’ERDRE »présentation :« un rassemblement entre le patrimoine maritime fluvial et les expressions du jazzrégional, national, international. Tout en déambulant parmi les villages associatifs e tculturels. » Informations : http://www.rendezvouserdre.com
Théâtre
Avignon : Curti et Ribeiro, Philippe Ducros
—Par Selim Lander —
Dans le OFF : « Un théâtre sans parole, vous dites, mais c’est du mime, alors ? » Eh bien non, aujourd’hui, c’est devenu beaucoup plus compliqué que cela. Il est vrai que les grands mimes de jadis savaient, et que certains clowns d’aujourd’hui savent encore raconter des histoires merveilleuses avec des mimiques, des gestes, et rien d’autre. Mais de nos jours le théâtre sans parole tend à s’étoffer – au sens premier, il y a beaucoup d’« étoffe », beaucoup de costumes à enfiler successivement, et plus généralement au sens où le spectacle réclame de nombreux accessoires machines, jouets (c’est pourquoi on parle également d’un théâtre d’objets).
Arts de la scène, Théâtre
« Si vous saviez ce qu’il y a dans leur tête, vous les regarderiez différemment »
À propos de « Illumination(s) »
— Par Ahmed Madani —
Un souvenir d’enfance m’a marqué, celui d’un homme mort, au corps criblé de balles et promené de village en village attaché sur la bâche d’un camion, les bras en croix. C’était en pleine guerre d’Algérie. J’avais cinq ans et les yeux de cet homme me fixaient, j’étais fasciné. Je me suis toujours demandé ce qu’il voulait me dire. Les soldats qui l’exhibaient dansaient et chantaient, ils avaient l’air de s’amuser beaucoup. La guerre était-elle donc amusante ? J’ai vécu longtemps avec ce cadavre en moi et il a fallu que l’année 2012 arrive, cinquante années après que la guerre se soit achevée pour que je parvienne à écrire ce que cet homme voulait me dire. Cet homme est sans doute une figure de mon père qui, comme beaucoup d’autres résistants a subi les violences de la torture dont il n’a jamais dit un mot.
Sociologie
L’Afrique du Sud s’attend au décès imminent de Mandela
Le site de CNN annonce que l’ancien président sud-africain et héros de l’anti-apartheid est maintenu en vie artificiellement. À son chevet, sa famille se dispute sur le lieu de son inhumation.
Les Sud-Africains attendent la fin avec appréhension. De nombreux anonymes se pressent devant un mémorial improvisé sur le mur du Mediclinic Heart Hospital de Pretoria, où Nelson Mandela a été admis en urgence le 8 juin et où l’ancien président serait maintenu en vie artificiellement depuis mercredi soir, selon le site de CNN . L’actuel président Jacob Zuma, qui a rendu visite dans la soirée à son prédécesseur, a confirmé qu’il était «toujours dans un état critique» et a annulé une visite prévue au Mozambique, jeudi.
Devant l’hôpital, les Sud-Africains déposent des posters, des petits mots, des fleurs, des drapeaux ou des ballons. Plus personne ne se fait d’illusion. Le décès de l’ancien président est imminent. «Que ta bénédiction repose sur Madiba (son nom de clan, NDLR) maintenant et à jamais. Donne-lui, nous te prions, une nuit calme et une fin paisible et parfaite», a prié l’archevêque du Cap, venu soutenir la famille mardi soir.
Sciences Sociales, Sociologie
Mandela au seuil de la mort
Enfants et petits-enfants de Nelson Mandela ont tenu un conseil de famille mardi et prié avec l’archevêque anglican du Cap pour que l’ancien président sud-africain, toujours dans un état critique, s’éteigne en paix en «une parfaite fin» de vie. «Que ta bénédiction repose sur Madiba maintenant et à jamais. Donne lui, nous te prions, une nuit calme et une bonne, une parfaite fin», a dit le révérend Thabo Makgoba, venu soutenir la famille dans l’épreuve à la clinique de Pretoria où Mandela est hospitalisé depuis plus de deux semaines.
Le chef de l’église anglicane d’Afrique australe a prié avec Graça Machel, l’épouse de Mandela, et plusieurs de ses proches, demandant à Dieu de «donner à Madiba la guérison éternelle et le soulagement de la peine et des souffrances», selon le texte de sa prière transmise à l’AFP.
Madiba est le nom de clan affectueusement utilisé en Afrique du Sud pour désigner l’ancien chef d’Etat, icône mondiale de la réconciliation raciale.
Sciences Sociales, Sociologie
Mandela toujours hospitalisé
— Par AFP —
L’ancien président sud-africain, âgé de 94 ans, souffre d’une nouvelle infection pulmonaire.
L’Afrique du Sud attendait dimanche avec fatalisme des nouvelles de la santé de l’ex-président Nelson Mandela, hospitalisé la veille dans un état «préoccupant» pour une pneumonie, et beaucoup de ses compatriotes exprimaient le voeu que leur bien-aimé «Madiba» puisse simplement finir sa vie «dans la dignité».
Le héros de la lutte contre l’apartheid, qui fêtera ses 95 ans le 18 juillet, faisait la une des journaux du dimanche. Mais la présidence n’avait toujours donné aucune information sur son état depuis l’annonce de son hospitalisation, dans la nuit de vendredi à samedi.
Samedi matin, le porte-parole de la présidence avait simplement indiqué qu’il souffrait d’une rechute de sa pneumonie, et que son état s’était aggravé dans la nuit au point qu’il avait nécessité son hospitalisation.
Sciences Sociales, Sociologie
Cimetière d’esclaves à l’abandon. Honte & Tristesse
— Par Sandra Araminthe, Murielle Bertille, Fabien Marius-Hatchi, Céline Monrose. —
Art. 14. Les maîtres seront tenus de faire enterrer en terre sainte, et dans les cimetières destinés à cet effet, leurs esclaves baptisés ; et à l’égard de ceux qui mourront sans avoir reçu le baptême, ils seront enterrés de nuit, dans quelque champ voisin du lieu où ils seront décédés.
Code noir de 1685
Mois de mai, mois de la mémoire, nous sommes tristes et nous avons honte.
En janvier 2013, suite à des pluies diluviennes, les médias informaient de la « découverte » d’un cimetière d’esclaves, en Guadeloupe, sur la plage des Raisins Clairs de la commune de Saint-François.
Cette information, connue par de nombreux Guadeloupéens depuis plusieurs générations, était subitement livrée à la connaissance de tous. La Nature nous rappelait brusquement un passé dont nous connaissons quelques bribes mais que nous préférons, généralement, garder enfoui.
Sciences Sociales, Sociologie
Déklaration dwa lom èk ta lé sitwayen ki fèt an 1789
La section de la ligue des droits de l’homme de Fort de France aura 110 ans d’existence en 2013.
Pour commémorer la création de la section par Victor Sévère le 4 juin 1903 une traduction de la déclaration des droits de l’homme de 1789 en langue créole a été réalisée. Celle-ci sera distribuée dans les lycées sous la forme d’une affiche.
Cette initiative s’appuie sur l’affirmation de l’universalité des droits de l’homme.
Elle s’appuie également sur les initiatives prises par le Conseil Régional, en accord avec le Rectorat de l’académie Martinique, pour la valorisation de la langue créole dans le système éducatif et dans des usages publics.
C’est dans cet esprit également que la section LDH de la ligue des droits de l’homme de Fort de France a mené un partenariat avec le Centre Régional de Documentation Pédagogique (CRDP) de Martinique, afin de donner à cet évènement une dimension pédagogique. Le CRDP a entrepris la traduction de la déclaration et réalisé l’affiche.
Le Conseil Régional soutient la section de Fort-de-France de la Ligue des droits de l’homme par la distribution d’une affiche de la déclaration des droits de l’homme en langue créole dans les lycées dont il a la charge, qui sera mise en regard de la déclaration des droits de l’homme en langue française, déjà présente dans chaque salle de classe des lycées.
Sciences Sociales, Sociologie
Les « races humaines » existent ? Alors énumérez-les !
— Par Stéphane Foucart —
« J’appartiens à la race blanche, vous appartenez à la race noire. » Ainsi Eric Zemmour traçait-il, en novembre 2008, sur Arte, une ligne de démarcation entre lui et son interlocutrice, la militante antiraciste Rokhaya Diallo. L’écrivaine Nancy Huston et le biologiste Michel Raymond (CNRS) viennent aimablement d’offrir au polémiste, cinq ans plus tard, une formidable caution scientifique et intellectuelle.
Dans une tribune (Le Monde du 18 mai), les deux auteurs imaginent un parallèle audacieux. De même, disent-ils en substance, que la biologie constate un dimorphisme sexuel dans l’espèce humaine – hommes et femmes diffèrent par certains traits –, elle documente des différences génétiques entre les diverses populations.
Arts de la scène
Agenda des actions africaines en région parisienne de Juin 2013.
Anniversaire, commémoration, journées mondiales …
le 4 juin : Journée internationale des enfants victimes innocentes d’agression
le 5 juin : Journée mondiale de l’environnement
du mercredi 12 au samedi 15 juin : 6ème édition du Festival du Film Humanitaire centrée cette année sur la thématique « Espoir et résilience ». Cet évènement citoyen et éducatif, a pour objectif de sensibiliser et d’informer sur l’action humanitaire par la promotion de films visant la promotion et la protection de la dignité humaine en temps de conflits, de catastrophes naturelles ou de crises. – Lieu : à Paris et à Créteil. – Rens. ffh.communication@gmail.com http://www.festivaldufilmhumanitaire.com
le 12 juin : Journée mondiale contre le travail des enfants.
Arts de la scène
ElokAnS de LaRose : juin 2013
— de Véronique Larose —
Effervescence kréyol des informations socio-culturelles liées à l’Outre mer, particulièrement de la Caraïbe et de l’Océan indien. Voici le numéro de juin 2013.
ElokAnS n°53
Aktialité -parution du 26 mai 2013
Sciences Sociales, Sociologie
Mali, la révolte des esclaves
— Par Boris Thiolay, ( envoyé spécial, Lepoint.fr) —
Dans un pays accablé de tant de maux, la tradition séculaire de l’esclavage, officiellement interdit, reste un fléau. Avec courage, une association lutte pour rendre la liberté à au moins 300 000 personnes et traîner leurs « maîtres » en justice. Un combat sans relâche.
Lentement, il égrène l’identité de ses protégés : « Akadaye ag Abdullahi, sa soeur Tattché, Tamezanat et ses trois enfants… » Sur la feuille dépliée avec soin figurent ainsi 25 noms de famille. Une trentaine de personnes en tout. Cette liste est un raccourci poignant du destin d’Intamat ag Ikadewan, un homme enjoué de 55 ans, issu de la communauté bellah, c’est-à-dire les esclaves noirs de clans touareg du nord du Mali. Les noms cités sont ceux d’anciens captifs qu’il a libérés, à lui seul, depuis plus de trente-cinq ans, dans les régions de Menaka et de Gao.
En librairie, Littératures, Patrick Chamoiseau
« Le papillon et la lumière » de Patrick Chamoiseau
iLivres : le coup de cœur de la semaine de Christian Séranot
(Philippe Rey, 109 pages, broché, 14,25€
Gallimard, Poche, à partir du 02/06/13/, 4,56 €)
Veritatis splendor ! Di fé pwi !1 Patrick Chamoiseau est de toutes les époques et de tous les âges. Sa parole est d’or et de boue, celle d’un écrivain génétiquement constitué par toutes les dimensions de son être en son histoire, qu’il sait rendre au centuple. Elle court les marigots, les échoppes bricolées des puissants, les ciels d’azur ou d’orages, les mythes revisités, les légendes apprises, les parlers écoutés et fait donner la foudre, ce raccourci de l’éclair. Elle conte aussi, dit l’éloge, clame l’indignité, s’insurge et caresse. Revendique la relation, tend au diversel. Poétique, elle se dérobe à ce qui enclot. L’Histoire est passée par là, dont elle se fait l’écho depuis plus de trente livres publiés. Celle de tous les esclavages, des insurrections, des pays dominés, mais pas seulement. Celle de la nature du monde dont elle dit la créolité et défend les richesses menacées. Tous ces écrits font œuvre.