Dans la nuit du 1er au 2 février, tandis que le débat sur le « mariage pour tous » s’éternise, les parlementaires de la majorité et de l’opposition souhaitent, en chœur, à Christiane Taubira un bon anniversaire. Une trêve dans la guerre de tranchées qui fait rage au Palais-Bourbon ! Aux petits soins, ses amis socialistes lui offrent un ouvrage ancien d’estampes japonaises, et, au petit matin, ils forment pour elle une haie d’honneur à la sortie de l’Hémicycle.
En dix jours, Christiane Taubira, 61 ans, a gagné l’admiration de ses pairs et forcé le respect de ses adversaires. Une rumeur persistante court l’Assemblée qui la dit fatiguée, souffrante. La garde des Sceaux ne commente pas. « Femme debout », elle veut rester « concentrée » et « dans l’action ». Les journalistes qu’elle évite « comprendront d’eux-mêmes ! » dit-elle, sibylline.
Inspiration politique
Mme Taubira siège jour et nuit, rivée sur le banc du gouvernement, un manteau jeté sur ses jambes comme un plaid pour se réchauffer. Le nez dans ses dossiers, le micro à portée de la main, elle taille en pièces les arguments de ses contradicteurs.