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27 avril 1848

abolition_esclavage-2L’histoire retient le nom de Victor Schoelcher, mais de nombreux auteurs ou philosophes des Lumières se réclamaient de l’ anti-esclavagisme, et l’abolition en France est issue d’un long processus qui demanda une petite centaine d’année. Influencée d’une part par l’abolition maîtrisée dans les colonies britanniques et profitant de la « révolution » de 1848 pour enfin appliquer les textes de 1791 et de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen, l’état français abolit l’esclavage le 27 avril 1848.

Décret relatif à l’abolition de l’esclavage dans les colonies et les possessions françaises
du 27 avril 1848

Au nom du Peuple français.
Le Gouvernement provisoire,

Considérant que l’esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; qu’en détruisant le libre arbitre de l’homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu’il est une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Égalité, Fraternité.

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Césaire, Néruda, Tagore. Pour Un nouvel Humanisme!

Exposition 24 avril - 01 septembre 2014, Jardins de l’ancien Hôtel de ville.

— Présentation —

universel_reconcilieAimé Césaire, Pablo Neruda et Rabindranâth Tagore éclairent nos questionnements sur le projet humaniste contemporain, à l’heure où aucun espace culturel ou géographique ne peut s’arroger seul le droit de le définir.
L’exemplarité pionnière de leurs messages à conduit l’UNESCO à créer, en octobre 2010, le programme Tagore, Neruda, Césaire, Pour Un Universel réconcilié , pour cadre opérationnel interdisciplinaire et durable » sur cinq grands sujets convergents qui les mettent en résonance et éclairent nos questionnements actuels

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« Eléments traumatiques à la Martinique, les vivre et les surmonter », de Claire-Emmanuelle Laguerre

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Sous l’angle d’une psychologie géopolitique clinique, cet ouvrage questionne les répercussions des événements traumatiques actuels ou transmis rencontrés à la Martinique (traite négrière, névrose du colonisé, catastrophes naturelles). Il analyse la façon dont le trauma s’est figé dans un complexe culturel transmis de génération en génération. Il propose d’évaluer les capacités du Martiniquais à faire face aux événements traumatiques en ouvrant une réflexion sur la piste d’une justice restaurative, une des réponses possibles pour une réconciliation nationale.

Introduction

L’événement traumatique est un événement hors du commun pouvant toucher n’importe quel individu. Il peut provoquer des troubles psychologiques engendrant dans certains cas, des réper­cussions à long terme, sur la santé mentale. D’ailleurs, les symp­tômes psychiatriques observés et survenant suite à un événement traumatique sont décrits dès l’Antiquité dans les épopées, chro­niques et autres récits. Mais il faudra attendre trois millénaires pour que les médecins, psychologues et psychiatres proposent une nosographie spécifique de la névrose traumatique et de la né­vrose d’effroi. Il faudra encore attendre que les études s’intéres­sent aux vétérans de la guerre du Viêt-nam pour que les classifi­cations internationales des troubles mentaux individualisent les troubles de stress post-traumatique (TSPT).

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« Claude Gueux », un manifeste contre la peine de mort.

—Par Roland Sabra —

guillotine

Le combat pour l’abolition de la peine de mort est une constante chez Hugo. Dés 1827 il écrit « Le dernier jour d’un condamné un mort », publié en 1829. Il en écrira trois préfaces. En 1834 il reprendra le thème avec « Claude Gueux » dont nous avons eu la possibilité de voir une représentation à Fort-de-France cette semaine. En 1848, le 15 septembre à l’Assemblée constituante il déclare : « « Je vote pour l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort. » En 1862, dans Les Misérables, il dénonce le système du bagne.

« Claude Gueux » est un texte court d’une vingtaine de pages bien moins souvent présenté que « Le dernier jour… » objet d’un véritable engouement théâtral. Pas une année au Festival d’Avignon sans qu’il n’y ait cet Hugo là.

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Maryse Condé se livre et se délivre

Maryse Condé : La vie sans fards, Paris, J.C. Lattès, 2012, 334 p., 19 €.

maryse-conde-Par Michel Herland – En plaçant d’entrée ce livre de mémoires sous l’invocation de Jean-Jacques Rousseau et de ses Confessions, Maryse Condé (née en 1937) annonce la couleur. Loin de vouloir dresser pour la postérité une statue à sa gloire, elle livrera aux lecteurs le récit « sans fards » de ses années de jeunesse. Ce livre devrait passionner, au-delà des admirateurs de l’auteure de Ségou (publié en 1984), les Africains, sans parler de tous les Européens ou Antillais qui, comme elle, ont laissé une part d’eux-mêmes sur « le continent ». C’est pourtant en Haïti que ces nouvelles confessions ont fait le plus de bruit (1) quand il est apparu que le père de Denis, le fils aîné de M. Condé, né en 1956, n’était autre que Jean Dominique (1930-2000), une figure de la résistance contre les Duvalier, coupable d’avoir abandonné Paris et sa jeune maîtresse passionnée lorsqu’il apprit qu’elle était enceinte de ses œuvres.

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16 pluviôse, an II : la Convention abolit l’esclavage dans les colonies

C’est le 4 février 1794 que la Première République abolit l’esclavage.

abolition-1794Le débat abolitionniste soulevé par les Lumières devait trouver son premier écho pendant la Révolution française.

Discours d’un des députés de Saint-Domingue, 
M. Louis-Pierre Dufay
Extraits sélectionnés par 
Rosa Moussaoui et Jérôme Skalski
Législateurs de la France, nous vous devons compte de la situation de Saint-Domingue. Le sang des Français a coulé. La torche de la guerre civile a été allumée à Saint-Domingue par les contre-révolutionnaires, ayant à leur tête Galbaud, le second et l’ami du perfide Dumouriez. (…)

Nous allons vous découvrir la plus atroce des trahisons, la plus infâme des coalitions. Vous serez touchés des maux que nous avons éprouvés, et en même temps étonnés que le reste de nos concitoyens ait échappé à tant de dangers. Je réclame votre attention.

Galbaud a voulu servir l’orgueil des Blancs, propriétaires comme lui, la plupart perdus de dettes avec l’air de l’opulence, ou dont les engagements égalaient les capitaux. Il a rallié à son parti tous ces fastueux indigents qui, trop connus des commerçants de France, et ne pouvant plus abuser de leur crédulité, voulaient depuis si longtemps amener leur indépendance de la France, ou au moins être indépendants de leurs créanciers.

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Agenda des actions africaines en région parisienne de Février 2014

– Si vous souhaitez recevoir cet agenda régulièrement chaque début de mois, sachez qu’il est gratuit : il suffit de m’autoriser à vous le transmettre jp.vanhoove@wanadoo.fr – si vous souhaitez ne plus le recevoir merci de faire STOP – Si vous pouvez le retransmettre à vos amis c’est encore mieux : voir aussi à la fin de ce document

Anniversaire, commémoration, journées mondiales …

le 3 février : jour des Héros mozambicains

le 4 février : Premier décret de l’abolition de l’esclavage en France (1794)

le 7 février : Fête de l’indépendance de Grenade (1974)

du 14 février au 3 mars : 9e édition de la Semaine Anticoloniale et Antiraciste organisé par « Sortir du Colonialisme » – Le 23 février de 2005 l’Assemblée nationale votait un amendement scélérat sur le bilan positif de la colonisation. Pendant plus de quatre siècles la France a participé activement à la traite négrière, à la déportation des populations de l’Afrique sub-saharienne.

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« Résistances, Rebellions, Révoltes et Révolutions, Océan Indien, Antilles, France (1750-­1850) »

Le Grand Séminaire d’Histoire des outre mers français (GSHOM)« Résistances, Rebellions, Révoltes et Révolutions, Océan Indien, Antilles, France (1750­1850) »

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GREHDIOM et CAGI-CRPLC (Université des Antilles et de la Guyane) IHRF (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), CRESOI (Université de La Réunion)

Ces dernières années ont vu les études sur la Révolution française se décentrer et prendre davantage en considération les événements qui dans l’Empire colonial français avaient constitué en soi une dynamique révolutionnaire, entraînant en retour dans la métropole un nouveau cycle de radicalisation. Ainsi les rapports entre la métropole et son empire ont pu être repensés dans une interaction féconde, donnant à comprendre la façon dont le débat sur les colonies, sur le statut des personnes, esclaves, libres de couleur, colons, marins et soldats, sur la politique extérieure de la France, se trouvaient au centre de la décennie 1789-1799. Créé à l’initiative de Sudel Fuma (CRESOI) en septembre 2011 lors du colloque organisé à La Sorbonne par L’Institut d’Histoire de la Révolution française, en partenariat avec l’Université des Antilles et de la Guyane (GREDHIOM et CAGI-CRPLC), « Les Colonies, la Révolution française, la loi »1, ce projet de recherche pluriannuel a pour ambition de travailler à dresser la typologie des formes, modalités et stratégies des résistances, soulèvements, révoltes, et révolutions de tous types qui ont pu dans l’espace de l’Outre-mer français incarner autant de formes de contestation face à des situations de domination coloniale diverses et variées.

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Alexandre Cadet-Petit, la vie passionnément

—Par Dominique Berthet—

alex_cadet-petitL’annonce de la disparition inattendue, d’Alexandre Cadet-Petit a consterné ses nombreux amis. Enfant des Terres Sainville, c’est dans son atelier rue Jules Monnerot qu’il a été retrouvé sans vie le 13 janvier dernier. Au cours de nos fréquentes conversations, il évoquait souvent son enfance dans ce quartier populaire. Il en parla d’ailleurs lors d’un colloque que j’avais organisé en 2007 sur « L’art dans sa relation au lieu ». Il racontait qu’il avait quatre ans lorsque son père est décédé aux Terres Sainville. Il ajoutait : « Aussi loin que je me souvienne, je suis très vite devenu l’homme du lieu maison, un enfant éveillé et curieux dans un univers féminin : une mère et deux sœurs qui me bourrent d’attention. Il me semble que pour elles, je n’étais qu’un fragile bonbon en boîte, peut-être “pour ne pas que celui-là aussi s’en aille”. La pression du “s’en aille” est d’ailleurs si forte que très vite je griffonne, peins, démonte, fabrique, grimpe, répare, polis, cloue. Et puisque tout le monde voit qu’il ne part pas, mon parrain m’offre ma première boîte à outils vers six ou sept ans […] »1.

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Mary Prince : le témoignage d’une esclave

—Par Selim Lander —

Affiche Mary Prince Light B (1)Mary Prince, née « vers 1788 » dans l’archipel des Bermudes, a été esclave jusqu’en 1833, date de l’abolition de l’esclavage par la Grande-Bretagne. Elle a laissé sur la condition servile un témoignage dont il n’existe pas l’équivalent en français. Les hasards de son existence l’avaient conduite à Londres où, après maintes tribulations, elle fut recueillie par Thomas Pringle, le secrétaire de la société anti-esclavagiste. C’est dans la maison de ce dernier qu’elle a dicté son récit, publié en 1831 sous le titre The History of Mary Prince, a West Indian Slave, ouvrage qui a connu deux rééditions la première année et n’a pas peu contribué à populariser la cause abolitionniste. Mary Prince raconte dans une langue sans fioriture mais avec peut-être d’autant plus d’éloquence les horreurs de l’esclavage. Elle le fait avec la naïveté d’un être simple, qui ne demande qu’à aimer et être aimé, qui a adhéré avec enthousiasme au christianisme, mais dont le destin a voulu que, après une enfance heureusement épargnée, elle tombe sur une série de maîtres vindicatifs et cruels. Les châtiments réservés aux esclaves étaient réputés plus durs dans les colonies anglaises que dans les colonies françaises (voir par exemple là-dessus le Père Labat).

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Parutions de décembre 2013

 parutionsLE TÉLÉPHONE DE GRAND DANGER
Un téléphone pour sauver des vies de femmes
Patrick Poirret
Pas moins de 38% du total des meurtres de femmes sont commis par des partenaires intimes. Face à ce constat alarmant, le Procureur Général Patrick Poirret cherche à élaborer un dispositif destiné tout à la fois à empêcher le passage à l’acte et à sécuriser les femmes – et les enfants – en très grand danger. Un téléphone d’alerte de grand danger va ainsi être mis en place à titre expérimental. Voici comment ce dispositif a pu exister, faire ses preuves. Sa mise en place à fait l’objet d’une véritable politique de justice partenariale, tout à fait inédite en France. Aujourd’hui il va être généralisé à l’ensemble des départements.

(Coll. Antidotes, 14,5 euros, 140 p., décembre 2013) EAN : 9782343024745

LA CITOYENNETÉ AU FÉMININ
Maudy Piot
Le 11 avril 2013, à l’Hôtel de Ville de Paris, l’association « Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir », célébrait son dixième anniversaire. Avec comme mot d’ordre : Femmes handicapées, citoyennes avant tout ! Voici une petite association qui a du mal non seulement à vivre mais à acquérir une visibilité dans un univers à dominante essentiellement masculine, qui bouscule les idées reçues, impose la présence des femmes handicapées au coeur de la société.

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Un monument pour les Réunionnais.

Par Patrick Singaïny.—

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 Le phare est un terme qui désigne un guide lumineux pour les voyageurs ou les visiteurs. Placé en apposition (exemple : projet-phare), le mot désigne un modèle.

  Eriger le phare de Sainte-Suzanne1 en modèle, en s’appuyant sur sa fonction première, est au cœur de cette appropriation artistique. Si le phare de Sainte-Suzanne guide le voyageur à plusieurs kilomètres au large, son éclairage, selon moi, peut se mettre au service de celui qui vit à terre en lui permettant de devenir un guide lumineux pour et en lui-même.

 

 Jusqu’ici, quand la lumière du phare éclairait du côté de la zone terrestre, son rayon éblouissant rencontrait un adhésif opaque de couleur blanche destiné à empêcher que le voisinage soit gêné par son éclat. Aujourd’hui, en lieu et place de l’adhésif, c’est le drapeau de La Réunion2 qui remplace ce cache vierge de couleurs. Ainsi, quand le phare indique à ceux du large la meilleure voie, il fait de même à ceux qui, à terre, se tournent vers lui.

 Mon appareillage artistique, inspiré par ce que j’ai appelé une esthétique du futur antérieur3, se double d’un habillage lumineux de la partie inférieure du monument historique : trois projecteurs diffusent continuellement les couleurs du drapeau national.

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« Florebo quocumque ferar », ou l’importance de l’analyse des symboles

— parGilles GAUVIN, Docteur en histoire contemporaine—

drapeau_reunionEn 1925, le gouverneur Merwart créait un blason pour La Réunion qui, jusqu’au début des années 1980, figurait sur des ouvrages, des cartes postales ou était même utilisé comme fanion par certains clubs sportifs. Il était surmonté de la devise de la Compagnie des Indes, à qui la mise en valeur économique de l’île avait été octroyée par le roi de France : « Je fleurirai partout où je serai portée ». Phrase magnifique par son sens, si l’on songe à la symbolique qu’elle peut constituer aujourd’hui pour toute la communauté réunionnaise disséminée sur la planète, mais phrase terrible lorsqu’on sait à quoi fut associée cette Compagnie qui participa à une mondialisation économique écrasant les individus, esclaves ou colons, pour des objectifs guidés par l’intérêt d’une exploitation commerciale au profit de quelques-uns. Et pourtant cette phrase fait partie de l’histoire de la construction de l’identité réunionnaise. Dans Marianne, à la fois symbole de la République et figure du marronnage, Davy Sicard a magnifiquement chanté ce double visage de notre histoire qu’il nous faut assumer et à partir duquel nous pouvons sans peur nous ouvrir au monde.

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Cinéma en décembre

—Par Selim Lander —

hunger_games-2Heureuse moisson, ce mois de décembre, à Madiana, avec en particulier une sortie récente que l’on ne serait pas attendue à voir à l’affiche, Les Garçons et Guillaume, de et avec Guillaume Gallienne, ce comédien talentueux qui fait des lectures sur France Inter tous les samedis en milieu de journée – cette émission, « Un peu de lecture, ça peut pas faire de mal », d’autant plus prisée par les auditeurs martiniquais qu’il ne risquent pas de trouver l’équivalent sur les chaînes locales dont la programmation est toujours aussi vulgaire et désolante. Pour en revenir à ce film dont on peut résumer l’argument – un garçon que tout le monde croit homosexuel effectue un apprentissage de la vie compliqué avant de s’apercevoir que s’il aime beaucoup la féminité et les femmes, au point d’avoir voulu leur ressembler, il en est aussi tout simplement amoureux – c’est une merveille de grâce, de poésie, de délicatesse, avec ce qu’il faut d’humour et de recul de la part du principal protagoniste (interprété donc par l’auteur qui joue également le rôle de la mère) pour que cette histoire au fond douloureuse reste constamment légère.

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Nelson Mandela, une ligne morale

Le leader de l’ANC a changé son pays par la lutte et le  » respect des ennemis « . Souvenirs d’un ancien soldat afrikaner devenu écrivain de l’antiapartheid
—Par Mark Behr —
mandela-360J’avais 21 ans lorsque j’ai entendu le nom de Nelson Mandela pour la première fois. A l’époque, j’avais obtenu mon diplôme de fin d’études secondaires dans un lycée afrikaner, avec l’histoire parmi les matières principales. J’avais participé fièrement, en tant que soldat, à la guerre menée par l’Afrique du Sud en Angola, et je m’apprêtais à infiltrer le Congrès national africain (ANC) pour le compte du gouvernement.

Nous étions en 1984 et je visitais l’une des universités sud-africaines connues pour son progressisme. A l’autre bout du campus, des voix puissantes chantaient :  » Nelson Mandela, un jour il nous libérera, du pays de l’apartheid.  » Je m’étonnai :  » En l’honneur de qui, ce chant ?  » Ce à quoi mon compagnon anglophone répondit :  » D’un quelconque terroriste emprisonné à Robben Island. « 

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En réponse à la lettre d’Alex Lollia aux intellectuels de la Guadeloupe

 —Par Frantz SUCCAB, Chroniqueur indépendant- Auteur dramatique —

oreiles_boucheesCher Alex Lollia

J’entends bien votre appel, quoique vous disiez ne pas entendre notre voix, ni la mienne ni celle de plus d’un qui n’ont de cesse de « l’ouvrir ». Ils l’ouvrent sur le sort fait à notre pays et notre peuple. Ils ne se contentent pas de dénoncer les injustices –du moins celles dont ils ont connaissance en l’état de l’information telle qu’elle est en Guadeloupe –. Ils tentent surtout de faire comprendre au plus grand nombre les enjeux réels de la lutte émancipatrice. Ils préconisent maintes et maintes pistes dont l’une, et non des moindres, est d’unir les énergies sociales, politiques et culturelles qui sont susceptibles de l’être pour fonder une bonne raison politique : un nouvel espace public pour une autre Guadeloupe. Une Guadeloupe qui s’appartienne.

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Féministes, donc contre la pénalisation des clients

— Par le collectif «8 mars pour toutes» —

prostitutionA l’heure où le gouvernement socialiste veut faire voter une loi de pénalisation des clients des prostituéEs, nous affirmons que la question n’est pas de prendre parti contre ou en faveur de l’abolition de la prostitution mais qu’il est nécessaire de prendre parti en tant que féministes. Parce que vouloir «abolir» la prostitution sans exiger, au préalable et avec le même aplomb, l’abolition de la pauvreté, de l’exploitation et du pillage du Sud par le Nord est au mieux une naïveté, au pire, une imposture. Or, ce gouvernement n’est pas naïf.

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« Se murer dans le silence c’est se suicider »

Lettre ouverte aux intellectuels de la Guadeloupe

— Par Alex LOLLIA, Professeur de philosophie, membre fondateur de la Centrale des Travailleurs Unis. —

ctuMesdames, Messieurs,
Honorables intellectuels,

Vous n’avez reçu de mandat de personne et le statut dont vous bénéficiez ne vous a été accordé par aucune autorité officielle. Vous êtes, donc, les plus démunis des hommes. Mais, vous êtes aussi les mieux armés puisque le souci de la liberté, de la clarté, de la rigueur et de l’honnêteté intellectuelle constitue, en principe, votre marque distinctive.

Je prends, alors, le risque de m’adresser à vous.

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M comme Marronnage : éloge de l’indocilité

— Par Dénètem Touam Bona —

 m_marronnageSi vous désirez vraiment savoir ce qu’est le marronnage, ne cherchez pas dans un dictionnaire. Contentez-vous d’ouvrir grand les yeux et les oreilles. Car les « nègres marrons » ne sont pas enterrés dans les livres d’histoire, ils continuent à vivre parmi nous ; à peine perceptibles puisqu’ils ne persistent dans l’être qu’en disparaissant. Dans M Marronnage, court-métrage sélectionné au Short Film Corner du dernier festival de Cannes, Patrice Le Namouric tente de capter la course furtive de ces fugitifs. Filmés au plus près, les corps des acteurs – par la virtuosité de leurs gestes et mouvements – s’épurent, s’effacent, se virtualisent. En l’espace de 18 minutes, ce « film-manifeste » développe une conception inédite du marronnage où les esclaves évadés, dans un monde totalitaire post-apocalyptique, se font ninjas et combattants de la liberté. Cette expérience cinématographique nous donne l’occasion de revenir sur la portée historique et utopique des évasions et sécessions d’esclaves.

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Monde caraïbes : Avis de parution octobre 2013

 LÉONARD SÉNÉCAL
Le rebelle écartelé – La Guadeloupe au XIXe siècle
leonard_senegalOruno D. Lara
Léonard né esclave à Basse-Terre (Guadeloupe) en 1807 devient progressivement Sénécal, un homme libre qui affronte le système colonial. Dépassant les pièges de l’hagiographie habituelle et partant d’une étude minutieuse des sources documentaires, l’auteur nous expose les ressorts cachés d’un système colonial avant et après l’abolition de 1848. Les luttes que livrent Sénécal et les insulaires de Guadeloupe conduisent Oruno D. Lara à réviser notre perception de la France coloniale pendant la seconde moitié du XIXe siècle.

 

(18 euros, 182 p., octobre 2013) EAN : 9782343017464
EAN PDF : 9782336327341  EAN ePUB : 9782336677446

 

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Notes sur les Noirs, les Métis et la discrimination raciale à Cuba

— Par Rolando López del Amo —

cubain_noirSi nous acceptons que le poème épique Espejo de paciencia  ait été écrit en 1608 et qu’il soit la première œuvre littéraire écrite à Cuba, avec un thème local, notre premier héros créole était un noir, Salvador Golomon, le nom de celui qui a tué le pirate (ou boucanier) français Gilberto Girón, qui avait séquestré l´évêque de la ville de Bayamo. L´auteur de Espejo de paciencia, le Canarien Silvestre de Balboa, appelle Salvador « un créole noir honnête » et « un Éthiopien digne de louange ».

Le gouvernement colonial espagnol n´a pas hésité à organiser des bataillons de combat de pardos (mulâtres) et de morenos (noirs) libres, qui ont réalisé des missions hors de Cuba, en Floride, qui était alors sous la juridiction du gouvernement de La Havane au XVIIIe siècle. On dit que ces troupes ont contribué à la lutte pour l´indépendance des treize colonies nord-américaines qui formaient le noyau initial des Etats-Unis d’Amérique du Nord actuel. Là était José Antonio Aponte, qui a ensuite dirigé la première conspiration nationale en 1812, non seulement pour l´abolition de l´esclavage, mais pour l´indépendance de l´île.

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De Schoelcher à Tombouctou

— Par Guy Flandrina —

schoelcher_larmeDans la nuit du 10 au 11 septembre 2013, la statue de Victor Schoelcher – réalisée depuis 1964 – située à l’entrée de la ville éponyme a été vandalisée. Dans l’oeuvre originale, Victor Schoelcher tenait, dans chacune de ses mains, des chaînes brisées, symbolisant la fin de l’esclavage. Il est debout sur un bas-relief comportant un extrait du décret d’abolition de l’esclavage : « Nulle terre française ne peut plus porter d’esclave » . Sur la statue qui vient d’être saccagée des inscriptions outrageantes et exprimant de l’intolérance sont tracées. Le ou les illuminés ou pseudo révolutionnaires savent-ils seulement que de leurs mains sacrilèges ils portent atteinte à l’oeuvre d’une grande artiste martiniquaise ?
Cette statue a été réalisée par Marie-Thérèse Julien-Lung-Fu, l’une des rares femmes à avoir, en son temps, été admise à l’école des Beaux-Arts à Paris. Femme poète, écrivain, conteur, sculpteur… viscéralement attachée à sa terre et à ses traditions, tout comme son ami l’artiste « Khoko » René-Corail. Ne nous a t-elle pas d’ailleurs légué les fameuses « Recettes de Da Elodie » ?

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Qui est ce Victor Schœlcher ?

— Par Roger de Jaham—

victor_schoelcher_ki_sSous prétexte de lever « l’épais voile colonial d’un oubli organisé », certains n’hésitent pas à revisiter notre histoire, en particulier la période de l’esclavage et de son émancipation, sans crainte de sombrer dans le révisionnisme.

L’abolitionniste Victor Schœlcher, ou plutôt sa statue, vient d’en faire les frais par la main de vandales obscurantistes. Il semble opportun de citer ici un extrait de l’ouvrage de l’historien Édouard de LÉPINE, « Dix semaines qui ébranlèrent la Martinique », dans lequel Aimé CÉSAIRE évoquait la haute conscience morale de Victor Schœlcher.

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« Qui est ce Victor Schœlcher ?

Bien entendu, il ne saurait être question d’examiner ici, même très succinctement, l’œuvre colossale de Victor Schœlcher. Il existe aujourd’hui à côté des ouvrages hagiographiques et plus ou moins récupérateurs du premier schœlchérisme, des études plus sereines de la vie et de la pensée du grand abolitionniste. Nous n’évoquerons ici que deux des aspects essentiels de l’œuvre de Schœlcher : sa dimension éthique, son audace politique.

Sur la dimension éthique de cette œuvre, Aimé Césaire est probablement le premier à avoir mis en évidence ce qui en fait l’originalité profonde.

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L’activité artistique au miroir marxien

—Par Florian Gulli, philosophe —

isabelle_garoÀ l’appui d’une relecture très documentée de l’histoire de l’art, Isabelle Garo montre comment la création artistique peut s’intégrer et échapper à la logique économique capitaliste.

L’or des images, d’Isabelle Garo. Éditions La Ville brûle, 2013, 
320 pages, 25 euros.  Isabelle Garo propose dans son dernier livre une approche marxiste de l’activité artistique, question à la fois difficile et centrale pour qui se réclame de cette tradition. Difficile, car on connaît la résistance de cet objet aux analyses de type matérialiste. Centrale, car déjà chez Marx, et malgré l’absence de théorie esthétique explicite, la référence à l’art est constante et sert de contrepoint à la critique de l’économie politique.

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Il faut d’urgence parler du genre à l’école

— Par Laure Bereni (Sociologue, chercheuse au CNRS), Sébastien Chauvin (Sociologue, maître de conférences à l’université d’Amsterdam et directeur du Amsterdam Research Center for Gender and Sexuality), Alexandre Jaunait (Politiste, maître de conférences à l’université de Poitiers et membre du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes) et Anne Revillard ( Sociologue, professeure associée à Sciences Po Paris) —

gender_studies-325Les contempteurs français des études sur le genre craignent par-dessus tout que les découvertes de ce champ de recherche ne trouvent une traduction à l’école. C’est un paradoxe. En effet, si les normes de masculinité et de féminité sont si naturelles, pourquoi craindre à ce point que la différence des sexes ne soit plus systématiquement inculquée aux esprits jeunes et influençables ? N’est-ce pas de toute façon encore le cas dans les manuels d’école primaire ? Si la division des rôles sociaux entre hommes et femmes, par exemple dans la famille contemporaine, découle des gènes, des hormones ou d’un décret divin, cet arsenal de représentations par lesquelles on contraint les enfants à leur future place dans la division des sexes ne se révèle-t-il pas bien inutile ?

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