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Libres et sans fers, paroles d’esclaves français. Conférence ouverte à tous.

Un cours tout public sur les sociétés et économies antillaises au lendemain de l’abolition suivi d’une séance de dédicace le samedi 21 février 2015

libres_&_sans_fersRaconter sa vie d’esclave,
raconter son maître
« Il y a beaucoup de mots français dont je ne saisis ni le sens ni la
portée »
« Je ne concevais pas tant de rigueur de la part d’un maître si bon »
Des vies vouées au travail
« Il faisait avec sa bande des trous de canne »
« J’ai dit à mon maître : Vous voyez, monsieur, il saigne, mon fouet est
plein de sang. »
« Je me nomme Florentine, je suis âgée de trente ans, je suis
couturière et esclave. »
La vie en dehors du travail forcé
« Il avait le plus beau jardin. Il travaillait autant pour lui que s’il avait
travaillé pour un blanc»
« Des ignames, des bananes, des cabris… de la morue, de la farine de
manioc, du maïs, du sel et du sirop ».
« Comme j’avais quelqu’argent »
« J’étais habillé d’une simple culotte bleu et d’un manteau que
m’avait prété Louis
« J’ai eu des relations tout-à-fait fugitives »
Violence des maîtres, souffrance et violence des esclaves
« Il faut corriger les mauvais sujets »
« Maître qu’à faire froid dans cachot-là »
« Je ne me rappelle plus j’étais ivre et je perdis connaissance »
Vivre libre et mourir
« J’ai voyagé avec quelques noirs mais que je ne connais pas.

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« Faire l’apologie de l’esclavage n’est pas condamnable par la loi française »

— Par Élie Domota —

esclavage-400Monsieur Le Président de la République,

Un débat sur la liberté d’expression et le droit au blasphème agite la société française actuellement. Permettez moi de vous adresser ces quelques remarques, considérant le contenu répété de vos discours, et des membres de votre gouvernement, sur le vivre ensemble.
Vous le savez, l’esclavage et la traite négrière sont, depuis la loi TAUBIRA du 21 Mai 2001, reconnus comme crime contre l’humanité.

En 2009, M. Despointes, béké Martiniquais, descendant de propriétaire d’esclaves, tenait les propos suivants sur Canal plus :
«Dans les familles métissées, les enfants sont de couleurs différentes, il n’y a pas d’harmonie. Moi, je ne trouve pas ça bien. Nous (ndlr: les Békés), on a voulu préserver la race.» «Les historiens ne parlent que des aspects négatifs de l’esclavage et c’est regrettable» ……« les bons côtés de l’esclavage et les colons qui étaient très humains avec leurs esclaves, qui les ont affranchis et qui leur donnaient la possibilité d’avoir un métier ».

Ces propos ont déclenché la colère de milliers de Martiniquais et de descendants d’esclaves de part le monde.

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La mémoire de l’esclavage n’est pas une victime collatérale de la commémoration de la Shoah!

— Par George Pau-Langevin —

concurrence_memorielleChaque fois que les mémoires de l’Esclavage et de la Shoah se retrouvent mesurées, comparées ou opposées, les passions, les emportements et les outrances qui s’expriment démontrent combien la connaissance historique et scientifique de l’une et de l’autre doit progresser et progresser encore avant que ne s’effacent, enfin, les tentations de l’inutile concurrence des mémoires et des victimes.

Peut-on encore évoquer la singularité de la Shoah sans que les descendants d’esclaves – dont je suis – ne se sentent minorés ou, pire, niés dans la mémoire des souffrances et des atrocités qui furent infligées à leurs aïeux ? Peut-on, de même, rappeler avec force la singularité de la traite des Noirs, de ses abjects fondements et de la monstruosité de son bilan humain, sans pour autant blesser la mémoire de ceux qui ont perdu la vie dans les camps, jetés dans les rouages d’une industrie de la mort programmée et planifiée au seul motif qu’ils étaient Juifs ?

Chacun de ces deux crimes contre l’humanité a acquis sa singularité dans l’Histoire. Une singularité conquise de haute lutte et qui, pour la Shoah comme pour l’Esclavage, continue de se construire à mesure que la connaissance des faits historiques se renforce et que l’œuvre de mémoire collective progresse.

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« Quelques mots pour Joëlle Ursull »

— Par Serge Romana —

en_ns_memes-Tribune- Ma soeur, car nous le sommes par nos parents qui ont souffert de l’esclavage, j’ai lu attentivement la lettre que tu as adressée au Président Hollande et il me vient ces quelques réflexions et une invitation.

Le constat est clair et me semble juste :

1) le Président Hollande, en déclarant le 27 janvier 2015, au mémorial de la Shoah, que « la Shoah est le plus grand crime le plus grand génocide jamais commis » hiérarchise les crimes contre l’Humanité et participe lui aussi à la concurrence des mémoires. C’est désolant et regrettable. Cela entretient chez nous le ressentiment et arme les extrémistes.

2) On parle plus des victimes de la Shoah que de celles de l’esclavage colonial et cela nous fait mal ?

Pourquoi ?

Peut-être parce que la Shoah s’est déroulée au milieu du 20e siècle et que le souvenir de ce génocide est encore prégnant en France ?

Peut-être parce qu’il existe toujours des survivants pour raconter Auschwitz ?

Peut-être parce qu‘Auschwitz est vivant, que l’on peut voir les valises, les cheveux, les jouets des personnes gazées et que nos moulins sont en ruine ?

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« Un dimanche au cachot », adaptation de José Pliya, mise en scène de Serge Tranvouez

Vendredi 16 janvier à 20 heures à l’Atrium

un_dimanche_au_cachot-2— Présentation par Michel Pennetier (Madinin’Art) —

… Deux récits alternent, se chevauchent, s’interpénètrent ; deux temps, celui du présent et celui du passé de l’esclavage entrent en relation, deux jeunes filles dominent le roman, celle d’aujourd’hui, une jeune délinquante recueillie dans un centre de rééducation nommé «  la Sainte Famille », celle du passé, une jeune chabine, esclave sur l’Habitation où un siècle plus tard sera installé le centre. Mais un seul lieu étroit, effrayant où séjournent de manière différente l’une et l’autre, le cachot. L’une dans son désarroi existentiel s’y réfugie, l’autre y a été emprisonnée pour y mourir peut-être. Le « Je » narratif est à la fois l’éducateur qui vient porter secours à la jeune délinquante et l’écrivain qui construit le récit mythique évoquant la jeune esclave. Ce récit, c’est la parole de l’éducateur à la jeune délinquante. Comment nommer cette parole ? Ce serait l’aplatir de dire que c’est un «  récit thérapeutique ». On avancerait en disant que c’est « un conte initiatique ». C’est une parole de vie qui traverse la mort.

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« L’autre citoyen » L’idéal républicain et les Antilles après l’esclavage

La philosophe Silyane Larcher analyse la façon dont, après 1848, aux Antilles, l’égalité citoyenne des ex-esclaves a été niée.

abolition_gwadaEn 1848, l’abolition de l’esclavage, par la Seconde République, a libéré des chaînes plus de 250 000 esclaves. Par l’application du suffrage universel, ceux des Antilles, de la Guyane et de la Réunion ont, en théorie, été dotés des mêmes droits civils et électoraux que tous les citoyens (masculins) de la métropole. La réalité a été fort différente. Ces citoyens colonisés sont longtemps restés soumis à un régime d’exception. Au Parlement, à Paris, leurs députés votaient des lois qui ne leur étaient pas applicables ! Le pouvoir exécutif et les gouverneurs locaux s’occupaient de leur sort.
Comment, dans un pays construit sur une citoyenneté que l’on prétend universaliste et abstraite – et qui ne cesse de le répéter – a-t-on pu s’accommoder d’une telle contradiction ?
L’histoire que nous raconte ce livre est celle de luttes et de rapports de forces. Une histoire de violences dont les anciens esclaves sont les protagonistes anonymes. Dans une société française dite « postcoloniale », l’auteur invite à méditer les fondements complexes de l’articulation entre citoyenneté, question sociale, histoire et « race ».

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Contrastes : « Rituels vagabonds » et « Rhapsodie nègre »

— Par Selim Lander —

Rhapsodie nègreC’est un programme plutôt hétéroclite qui nous était proposé ce vendredi 28 novembre pour l’un des derniers spectacles de l’Atrium, avant sa fusion avec le CMAC dans une entité nouvelle. Hétéroclite mais sympathique et l’on est sorti avec une impression favorable, le professionnalisme et la qualité de la deuxième partie ayant fait oublier le côté quelque peu amateur de la première. Deux morceaux donc, animés par une quinzaine de danseuses et danseurs chorégraphiés par Josiane Antourel. Aucun rapport possible entre ces Rituels vagabonds qui viennent en premier et se closent sur une évocation de la vie quotidienne aux Antilles antan lontan après avoir présenté sur un mode humoristique les tribulations des voyageurs aériens – et la  Rhapsodie nègre qui suit, illustrant quelques étapes de l’histoire de l’esclavage depuis le rapt en Afrique jusqu’à l’abolition en passant par la traversée de l’Atlantique et l’existence des esclaves aux îles.

On peut passer sans s’arrêter sur les séquences « transport aérien » qui ne laisseront pas un souvenir impérissable. Le spectacle devient plus séduisant dans la séquence intitulée « An lakoua », en particulier la danse des tabourets, tout à fait charmante.

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Misyé Tousen : an transbòdaj « Monsieur Toussaint » Edwa Glisan

monsieur_toussaintMiss Baylavwa, militant culturel de Guadeloupe et qui s’intéresse à la culture créole a consacré une interview à la récente publication de Rodolf Etienne « Monsieur Toussaint – Misyé Tousen », traduction créole (Martinique) de « Monsieur Toussaint » d’Edouard Glissant. Une interview menée en créole dont Madininart retranscrit la substance. La version française figure en bas de page.

***

*

M. B : Ki jan ou touvé’w ka woulé épi kréyòl ?

R.E. : Sé an bel listwa. Mwen toujou enmen li dépi jenn ti manmay. An jou, oliwon dizuit lanné mwen, an kanmarad fè mwen kado « Kod yanm » Rafael Konfyan ek i di mwen konsa « Wou ki toujou ka li liv gran blan (Chal Bodlè, Jan-Jak Wouso), mi an liv pou enstwui kò’w ti bren. I di mwen sa pou pitjé mwen. Ki di ki fet, mwen tonbé jaja liv tala. Apré sa mwen koumansé konprann ki kréyol sé té an lang poutoulbon ki té mérité yo ékri’y.

M. B : Ou sé on makè mé pasé kréyé sa ou pi plis chwazi sé chalviré tèks ant fransé é kréyòl. 

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« No bois man non fraid », de Christopher Laird

Festival du film documentaire

no_bois_man_no_fraidMardi 25 novembre à 19 h à l’Atrium

Consulter le planing du festival.

Le Kalinda, danse ou combat de bâtons, fait partie du patrimoine culturel apporté par les nègres Congo dans les cales des bateaux esclavagistes. Le bâton d’une longueur d’un mètre vingt, environ est un objet sacré, longuement ouvragé. Il se pratique essentiellement à Trinité et Tobago.
La bataille a lieu en plein air dans une arène circulaire, la gayelle, avec, à l’origine, en son centre un trou pour verser son sang en cas de blessures. Ce n’est plus le cas aujourd’hui !
Sous l’esclavage cette pratique était l’objet de méfiance de la part des maîtres qui interdire le port de ces bâtons au début du 19ème siècle. Après l’abolition le Kalinda se voit ramené à des pratiques de carnaval. Il faut attendre 2006 pour que Keegan Taylor, assiste à un combat au cours duquel il est sidéré par la puissance d’un combattant. Il décide d’en faire son modèle et se rend dans le village de Moruga pour y rencontrer un maître de Kalinda et d’apprendre cet art de combat.

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Module Histoire de l’Université populaire du CM98, traites, esclavages, révolutions, émancipations

cm98Vous êtes cordialement invités à participer à l’une ou plusieurs des séances du module histoire de l’Université populaire du CM98,  traites, esclavages, révolutions, émancipations.
L’objectif de ce module est de diffuser auprès de tous les publics les connaissances les plus pointues et les plus récentes concernant les différentes formes d’esclavage et de lutte contre celles-ci au cours de l’histoire. Les cours sont assurés par des enseignants-chercheurs de l’Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne et coordonnés par l’Institut d’Histoire de la Révolution Française (IHRF, CNRS, Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne).

Lieu des cours : amphithéâtre Richelieu (Sorbonne),
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris. RER B, station Luxembourg ou Saint-Michel, métro Cluny-La Sorbonne.

Public concerné et critères d’admission: Tous publics. Pas d’âge requis et de niveau d’étude exigé. Pas d’inscription. Accès libre.

Programme :

Samedi 15 novembre 2014 de 15h à 17h : Le commerce des esclaves pendant l’Antiquité par Paulin Ismard (Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques), maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

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En finir avec la fabrique des garçons

— Par Yves Raibaud et Sylvie Ayral —

fabrik_malesQuelque chose ne tourne pas rond chez les garçons. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au collège, ils représentent 80 % des élèves sanctionnés tous motifs confondus, 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes, ou encore 86 % des élèves des dispositifs Relais qui ­accueillent les jeunes entrés dans un processus de rejet de l’institution scolaire. Tous ces garçons ont-ils des problèmes, des troubles du comportement et/ou de l’apprentissage ? Eh bien non, loin s’en faut. Des travaux récents1 montrent que leurs transgressions et leurs difficultés scolaires sont, le plus souvent et quelque soit leur milieu social d’origine, des conduites liées à la construction même de leur identité masculine.
L’injonction sociale à la virilité

Très jeunes et surtout pendant les années de collège, période où la puberté vient sexuer toutes les relations, les garçons se retrouvent en effet pris entre deux systèmes normatifs. Le premier, véhiculé par l’école, prône les valeurs de calme, de sagesse, de travail, d’obéissance, de discrétion, vertus traditionnellement associées à la féminité.

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Lomidine : comment la médecine coloniale a dérapé

— Par Anne Crignon —

Dans une enquête impressionnante, l’historien Guillaume Lachenal exhume ce « scandale pharmaceutique » qui en dit beaucoup sur la colonisation. Extraits.

4 novembre 1954, au Cameroun. Comme chaque année, le Service d’hygiène mobile et de prophylaxie (SHMP) fait étape à Gribi, petite communauté à l’Est du pays, pour l’injection annuelle de Lomidine. Soulager l’Afrique de la maladie du sommeil est la priorité des services de santé coloniaux d’après-guerre, en même temps que l’emblème de leur médecine tropicale triomphante et sociale.

Six ans déjà que, du Congo belge au Sénégal, des camions sillonnent le continent noir, pour la «piqûre de la santé» contre le trypanosome, parasite aux allures de dragon microscopique responsable de la maladie. Tandis qu’en métropole la mouche tsé-tsé tourbillonne sur l’imagier de l’écolier, la politique sur le continent noir c’est la piqûre pour tous – on parle de «lomidinisation totale».

Les villageois n’ont pas le choix, le traitement est obligatoire en dépit de l’abolition du Code de l’indigénat, et selon un rituel désormais familier: les longues files d’attente sous un soleil sans pitié, les prélèvements sanguins, l’examen de chaque lame de sang par des auxiliaires recrutés parmi les autochtones et chargés de s’assurer que l’on ne piquera pas des gens déjà malades, le traitement étant administré à titre préventif et efficace en cela – du moins croit-on savoir car, dans quelques années, la vérité va se révéler toute autre.

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Les femmes elles aussi, ont marqué l’histoire de notre pays

— Par l’Union des Femmes de Martinique —

lumina_sophieLUMINA SOPHIE « femme flamme » de l’insurrection du sud – septembre 1870
« Tout comme en 1848, la logique de la guerre sociale favorisa l’irruption massive des femmes sur la scène publique. Elles devinrent plus actives, plus « visibles »  et ne se cantonnèrent pas à l’arrière-plan…Dans la lutte contre l’ordre de l’aristocratie blanche, la révolte avait besoin de la totale implication des femmes, de leur énergie, de leur dévouement et de leur dynamisme. Il devint nécessaire qu’elles descendent dans la rue, qu’elles marchent dans les traces des champs de canne et les chemins vicinaux, qu’elles s’arment, qu’elles combattent ; qu’elles prennent la parole et des initiatives. Toute aptitude, attitudes et actes, qu’on leur refuse en temps normal »
(extrait de « l’insurrection de Martinique » 1870-1871 – Gilbert PAGO – Ed.Syllepse.)

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Séparer culture et politique n’est jamais innocent

Libre opinion

— Par Frantz Succab —

politiques_culturellesLa Culture est le premier champ de bataille où s’est jouée l’affirmation de l’identité guadeloupéenne. La conscience politique de notre différence en est née. En 1946, dans l’immédiat après-guerre, la Départementalisation des vieilles colonies fut, du point de vue de la France, un acte à portée conomique et géopolitique, mais qui contenait un facteur aggravant pour les consciences des peuples concernés: la systématisation de l’assimilation.

L’Etat français ne pouvait changer ni la couleur de peau, majoritairement non-blanche, du colonisé ni sa géographie ni ce que l’histoire du pays avait construit dans les âmes et les mentalités à travers une langue et des formes de ritualisation sociale, comme représentation singulière du monde. En 1946 la majorité des guadeloupéens était exclusivement créolophone, imprégnée d’us et coutumes forgées au cours des siècles à partir des générations successives d’afro-descendants qui en constituaient l’argile fondamental. Il ne restait qu’à leur faire croire massivement qu’ils n’étaient pas ce qu’ils sont.

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Biguine Jazz Festival 2014 : une présentation de bonne tenue à Fonds St-Jacques

— Par Roland Sabra —

cilla_&_omicilSoirée de bonne tenue hier soir à la Purgerie de Fonds Saint-Jacques pleine comme un œuf pour la présentation, avant l’ouverture officielle, du Biguine Jazz Festival 2014. La soirée, programmée à 19 h a débuté avec l' »inévitable »  retard martiniquais d’une demi-heure, par la projection du documentaire passionnant de Christiane Succab-Goldman « Ernest Léardée ou le roman de la Biguine ». On lira la biographie de ce musicien martiniquais de grand talent ici  . Un débat très germanopratin a donné lieu à de nombreuses interventions parmi lesquelles on aura remarqué celle de Jacky Alpha, celles de quelques anonymes et celle, peut-être la plus empreinte d’émotion, celle donc du père de la flûte des mornes de Martinique : Max Cilla ( voir le site officiel). Les échanges portaient sur différences et ressemblances entre biguine et jazz. Christian Boutant avait précisé à propos de biguine-Jazz, qu’il ne s’agissait pas, d’une invention, d’un rythme nouveau, mais d’un concept faisant lien(1)⋅ Max Cilla a donc repris, plus ou moins, la thèse déjà formulée en 1993 par Jacqueline Rosemain dans « Jazz et Biguine » ( Editions l’Harmattan).

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Agenda des actions africaines en région parisienne d Août 2014

Anniversaire, commémoration, journées mondiales …
 
le 1er août Fête de l’indépendance du Bénin
le 3 août Proclamation de l’indépendance du Niger (1960)
le 5 août : Fête de l’indépendance du Burkina Faso
le 6 août : Explosion de la première bombe atomique (1945)
le 7 août Fête de l’indépendance de Côte d’Ivoire
le 9 août : journée internationale des populations autochtones
le 11 août Fête nationale du Tchad
le 15 août Fête nationale du Congo (Congo-Brazaville)
le 17 août Fête nationale du Gabon
le 23 août : journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition.
le 26 août : Déclaration des droit de l’homme et du citoyen (1789).

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« Les colonies, la Révolution française, la loi » Frédéric Régent, Jean-François Niort et Pierre Serna (dir.)

abolition_1794-cDEPUIS près de quatre siècles que la France possède des colonies ou des territoires d’Outre-Mer, elle a toujours hésité, pour ce qui concerne leur statut et leur législation, entre deux principes contradictoires, celui de l’assimilation et celui de la spécificité. La question se pose dès Colbert et n’est toujours pas tranchée aujourd’hui. Comment la Révolution française a-t-elle pris en considération la question de la législation des colonies ?
S’il y a un maintien de la spécificité législative sous l’Assemblée constituante, à partir de la loi de 1792 instituant l’égalité politique entre les blancs et les libres de couleur, les assemblées dirigeant la France adoptent une législation révolutionnaire radicalement nouvelle dans les colonies.

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L’historien Sudel Fuma disparaît dans le naufrage d’une barque

sudel_fumaTriste nouvelle ce matin, que la perte d’une des figures culturelles de l’île [ La Réunion]. L’historien Sudel Fuma faisait partie des victimes de ce naufrage d’embarcation qui s’est produit hier soir au large du Port. Les deux corps avaient été retrouvés dans la nuit, pendant qu’un rescapé avait été hospitalisé.

Lire ci-dessous l’hommage de Jean-François Niort, Frédéric Régent, Pierre Serna, Yerri Urban

Sudel Fuma, ce spécialiste de la Réunion et de son histoire avait longuement travaillé sur l’esclavage, écrivant même de nombreux ouvrages. Il était aussi un grand sportif dans sa jeunesse, participant même aux Jeux des Iles de l’Océan indien en 1979. Il a également participé à la politique locale.

Ces dernières années, il se consacrait à l’éducation, en tant que professeur d’Histoire contemporaine à l’Université de la Réunion, tout en poursuivant ses recherches sur des thèmes tels que l’esclavage.

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L’esclavage : crime contre l’Humanité Quelle réparation pour l’irréparable ?

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CAFÉ DÉBAT SOCIAL CLUB

Nous vous invitons à notre prochain café-débat qui aura lieu le jeudi 19 juin 2014 à 19 heures à la Casa del tango, 651 rue Alfred Lumière à Jarry.

Thème :

L’esclavage : crime contre l’Humanité
Quelle réparation pour l’irréparable ?

Par Alex Lollia
(Professeur de philosophie, syndicaliste).
Parce que nous aurons célébré, une fois l’an, la journée de l’abolition, nous ne serons  pas quittes, pour autant, avec ceux  qui ont subi : «  le collectif ravalement à la bête ».
Si l’esclavage, à n’en pas douter, s’avère un crime conte l’humanité, sa réparation s’impose du même coup comme un impératif moral et politique catégorique. Comme le soulignait Condorcet :
« Il est juste de condamner celui qui enlève à un semblable l’usage de la liberté à réparer son tort ».

Mais 166 ans après l’abolition de l’esclavage, à qui demander réparation et au bénéfice de qui ? Et, quelle réparation ?
Ces questions restent un sujet de dissension. Car, c’est la notion même de « réparation »   qui est problématique.
Aimé Césaire, par exemple, réfute cette terminologie parce qu’elle fausse le débat.

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Le Taubira bashing ou le racisme décomplexé

— Par Max Auguiac & Jean-Claude William —

taubira_la_gaucheJean François COPE, l’arroseur arrosé ! Démissionné par ses amis politiques de la présidence de l’UMP, l’ambitieux et arrogant personnage a récemment réclamé la démission de Christiane TAUBIRA. Elle est toujours en place et COPE voit-du moins pour l’instant – s’éloigner ses rêves les plus ambitieux (on parlait alors même de la présidence de la république !). A vrai dire il ne faisait que s’aligner sur Marine LE PEN. Celle-ci reprochait à la ministre de la justice de n’avoir pas chanté « la Marseillaise » à l’occasion de la commémoration des abolitions de l’esclavage. L’argument est éculé : il a naguère été avancé par Jean-Marie LE PEN qui considérait qu’il y avait trop de noirs et de beurs dans l’équipe de France de foot-ball. Sans surprise il a été repris par sa fille qui dans ce domaine ne se soucie pas de « dédiabolisation ».

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Les trois diables du populisme

— Par Edouar de Lépine —

trois_diables-1Le 150e anniversaire de l’Abolition avait donné lieu à de grandioses manifestations, aussi bien du côté des anciennes colonies françaises qu’à l’initiative du Parlement et du gouvernement socialiste de Lionel Jospin. J’ai commis à cette occasion un petit ouvrage de vulgarisation des connaissances disponibles à l’époque, Dix semaines qui ébranlèrent la Martinique. (Maisonneuve Larose-Servédit, Paris 1999) Télécharger ici : Epilogue de « Dix demaines qui ébranlèrent la Martinique »

« Il reste à espérer, écrivais-je alors, que le cent cinquantième anniversaire aura suffisamment titillé la curiosité intellectuelle de nos chercheurs et de nos étudiants pour donner un nouvel élan à la recherche même limitée à la Martinique. »

Le bon sens n’est pas la chose la mieux partagée dans notre société

S’il est vrai que quelques ouvrages ont paru depuis qui ont parfois renouvelé notre approche de l’esclavage et de son abolition, il n’est pas sûr que nous ayons réussi à clarifier autant qu’il est souhaitable, la question des rapports avec l’ancienne puissance coloniale qui ont été largement déterminés par les circonstances de l’abolition dans notre pays, ni celle des relations entre descendants des maîtres et descendants des esclaves.

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Christiane Taubira face à la droite et l’extrême droite

Honteux procès en "francité"

— Par Jean-Loup Amselle, anthropologue —

taubira_n&bLes reproches faits récemment par la droite et l’extrême droite à Christiane Taubira, garde des sceaux, de ne pas avoir chanté La Marseillaise lors de la commémoration de l’abolition de l’esclavage le 10 mai, renvoient à un vieux débat sur le récit national.

A la lumière de cette controverse, il apparaît que ce qui est reproché à notre garde des sceaux, c’est à la fois d’avoir fracturé le récit national en ayant œuvré en faveur de l’édiction d’une loi mémorielle sur l’esclavage, et donc d’avoir mis en exergue l’existence d’un sous-groupe de descendants d’esclaves au sein de la République française. Celle-ci, conçue comme une et indivisible, n’admet en effet en son sein que des citoyens vus comme des individus identiques. La ministre a en outre aggravé son cas en omettant d’entonner l’hymne national, en assimilant cette pratique à du  » karaoké d’estrade  » et en avouant qu’elle n’en connaissait pas toutes les paroles. A la différence de Benoît Hamon, notre ministre de l’éducation nationale, qui avoue lui aussi ne pas avoir chanté La Marseillaise à cette occasion, Christiane Taubira est donc dans le viseur de la droite et de l’extrême droite, qui la suspectent à double titre de ne pas être pleinement française.

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Esclavage. Quels lieux pour la mémoire du crime ?

10 mai journée de l'Abolition

— Par Adrien Rouchaleou —

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Un seul mémorial [dans l’hexagone] est consacré aux traites et aux esclavages. Outre-mer, des projets se montent avec un autre angle.

Le seul, en effet. Car cet épisode du passé de la France, malgré l’importance qu’il aura revêtue dans la constitution de ce qu’est aujourd’hui la nation française, semble encore brûler les yeux de nombre de dirigeants politiques qui préfèrent en détourner le regard.

Certes Nantes ne pouvait dénier longtemps son triste rang de premier port négrier de France. Mais il est à noter qu’elle s’est penchée beaucoup plus tôt que les autres villes esclavagistes sur son passé. Bien avant la loi Taubira reconnaissant les traites et les esclavages comme crime contre l’humanité (2001), c’est à l’occasion du 150e anniversaire de la seconde abolition, en 1998, que le conseil municipal de la cité ligérienne prend la décision d’ériger un monument aux victimes. Confié à l’artiste polonais Krzysztof Wodiczko et à l’architecte Julian Bonder, il aura tout de même fallu du temps pour arriver jusqu’à sa livraison en mars 2012.
Aucun lieu de mémoire spécifique n’existe à Bordeaux

Maire durant toute cette période, Jean-Marc Ayrault fait de ce mémorial « un projet politique » comme il l’écrivait alors : « Assumer un tel passé, sans esprit de repentance, permet aujourd’hui de mener nos combats les yeux grands ouverts. 

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46ème Congrès de l’Association des Historiens des Caraïbes

historiens_caraibes-325La 46e conférence annuelle de l’association des historiens des Caraïbes aura lieu à Fort-de-France et à Schœlcher en Martinique du dimanche 11 mai au vendredi 16 mai 2014. Les inscriptions seront ouvertes le dimanche après-midi, et les séances débuteront dans l’après-midi. La fête de la conférence et notre dîner dansant annuel – tous les deux fortement recommandés et étant les éléments centraux de cette organisation – auront lieu jeudi soir, le 15 mai, et l’option d’un voyage à des lieux historiques à proximité, y compris à Saint-Pierre, est prévu pour le vendredi 16 mai. Veuillez faire vos plans de voyage en conséquence.

LIEU, HÉBERGEMENT ET PROGRAMME DE LA CONFÉRENCE :

Les activités de la Conférence auront lieu à deux endroits, l’historique cœur de Fort-de-France (à Atrium, l’hémicycle du conseil général, et la Bibliothèque Schœlcher), et à Schœlcher à l’Université des Antilles-Guyane, Bibliothèque Universitaire.

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Esclavage et Shoah veulent faire mémoires communes

— Par Alice Géraud —
shoah_esclavage-3Les institutions juives et les Français d’outre-mer signent ensemble un mémorandum contre la concurrence mémorielle, fonds de commerce de Dieudonné.

C’était avant que l’on invente le concept de concurrence mémorielle. En 1685, dans son article premier, le Code noir, réglementant la traite négrière dans les îles françaises, enjoignait les officiers du roi à «chasser hors de nos îles tous les Juifs qui y ont établi leur résidence». Ces derniers n’étant pas habilités à jouir du privilège de l’exercice de la traite. Ou comment rassembler en un seul document officiel ces deux haines de l’autre que sont la négrophobie et l’antisémitisme. «Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous», préviendra trois siècles plus tard Franz Fanon à l’attention des Antillais.

Un Mémorial contre l’esclavage

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