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Exigeons la création d’un Musée dédié à l’Esclavage colonial en Martinique

— Par Sylvère Farraudière —

A cette question, posée à Monsieur Alfred MARIE-JEANNE, Président du Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, il m’a été fait une réponse évasive, le 22 juillet 2019. Je réitère donc ma demande à Monsieur Alfred MARIE-JEANNE, en sa qualité de Président du Conseil Exécutif de la CTM, selon l’article 72-1 de la Constitution, et souhaite avoir en même temps les réponses aux questions que sa réponse du 22 juillet 2019 soulève.

Pourquoi ce musée n’existe-t-il pas déjà, même à l’état de projet, alors que la Martinique affiche une activité muséale prospère et de qualité, à raison d’un musée par semestre ; alors que la CTM annonce avec vigueur et véhémence la création imminente à Fort-de-France, d’un musée déjà financé, dédié aux Arts contemporains ? Qui refuse le Musée dédié à l’Esclavage colonial en Martinique ? La Martinique a supporté l’Esclavage colonial, sur son sol pendant plus de deux siècles sans discontinuer ; et le colonialisme, un siècle de plus ; pourquoi la Martinique ne serait-elle pas capable de supporter, sur son sol, aujourd’hui, un Musée nommément dédié à l’Esclavage ?

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Le prix « Fetkann! Maryse-Condé » pour « Nuit d’épine » de Christiane Taubira

Le prix littéraire « Fetkann! Maryse-Condé » récompense depuis seize éditions la création littéraire des pays du sud. Créé par José Pentoscrope, Président du CIFORDOM, il intervient dans le cadre de l’application de la loi Taubira du 10 mai 2001 qui reconnaît la Traite négrière et l’Esclavage comme crimes contre l’Humanité. Texte de loi Il met l’accent sur les principes républicains « Liberté, Égalité, Fraternité » et favorise le travail de Mémoire des pays du Sud et de l’Humanité toute entière. Ce concours récompense les ouvrages, recueils, travaux de recherche et essais qui mettent l’accent sur l’affirmation des droits de l’homme et favorisent le travail de Mémoire des pays du Sud et de l’Humanité toute entière.
Son président, José Pentoscrope, a remis ce jeudi 21 novembre au café de Flore, à Paris, les quatre prix récompensant la mémoire, la recherche, la jeunesse et la poésie. Sans surprise, le prix de la mémoire a été attribué à l’ex-garde des Sceaux Christiane Taubira pour son ouvrage « Nuit d’épine » aux éditions Plon, qui a manqué de peu le grand prix du roman de l’académie française.

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« Anquetil tout seul » : l’éternel premier

Au T.A.C., jeudi 28, vendredi 29 et samedi 30 Novembre 19h30

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

Roland Guenoun signe ici une pièce où l’on découvre un personnage singulier, à tous points de vue, unique en son genre pourrait-on dire où le sportif et l’homme ont un destin prométhéen semblable aux anciennes tragédies grecques par leur caractère inéluctable insondable.

L’homme était original en public comme en privé et s’amusait à cumuler avec excentricité les paradoxes de sa personnalité multiple, disant n’accepter que la discipline qu’il s’imposait à lui-même et nulle autre. Une vie privée qui défie tous les principes de la morale conventionnelle. Assurément il agaçait et énervait par son anticonformisme, sa manière d’être là où on ne l’attendait pas. Sa personnalité en dehors des clous, son affranchissement de toutes les règles y compris du sport et de la morale choquaient , à une époque où le conformisme faisait loi. Le comédien Matila Malliarakis avec énergie le sportif dur à la peine endurant, persévérant sous des dehors d’apparente facilité et d’aisance supérieure. Il sait l’incarner au plus près  dans cette performance d’acteur: le front plissé, soucieux, les lèvres serrées, le visage émacié, l’air concentré, toute sa volonté focalisée sur un point précis, le regard fixe , pénétrant, pétri d’une volonté inflexible toute tendue vers le but ultime.

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Pratiques culturelles des mondes créoles

Cet ouvrage entend permettre au plus grand nombre de partager la pensée et les pratiques des outre-mer encore trop méconnues des métropolitains à travers des analyses historiques, anthropologiques, musicologiques et esthétiques, décrites par de nombreux auteur-e-s et praticien-ne-s. Une iconographie choisie et de nombreux liens vidéos, dont des inédits, enrichissent le livre.

Ce livre rend hommage aux expressions collectives du bèlè et du danmyé de la Martinique, du gwoka de la Guadeloupe, du maloya et du moring de l’île de la Réunion qui ont traversé les siècles. Elles furent notamment de véritables revendications d’humanité et de résistance à l’esclavage. Aujourd’hui, elles brillent selon nous au firmament des cultures les plus vives de France et d’ailleurs.

Des entretiens avec Aimé Césaire, Patrick Chamoiseau et Édouard Glissant et des articles de la rédaction proposent une vision de l’altérité et des cultures qui dépasse les aveuglements délétères de l’ethnocentrisme, fruit de la passion de l’ignorance, de la haine de la jeunesse et d’un égoïsme encore trop souvent présent dans le débat socio-politique.

Notre vœu est qu’à travers cet ouvrage le lecteur prenne goût à ces pratiques collectives qui, tout en s’ancrant dans la tradition mémorielle, laissent toute leur place à la créativité et à la singularité de chacun.

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Pas de Justice, Pas de Paix !

— Par Ali Babar Kenjah —

Qu’on se le dise : le bon temps des colonies touche à sa fin aux Antilles. Certes la pwofitasyon a encore quelques jours devant elle mais les nostalgiques de l’antan où les subalternes savaient se tenir (dans l’ombre, l’opprobre et la misère de leur race), ce temps là est révolu. Désormais le sucre vous sera amer et votre rhum blanc, de plus en plus sombre. Il fallait bien qu’un jour les consciences s’ouvrent à la prédation et à la domestication dont elles sont l’objet, de père en fils et de mère en filles depuis plus de quatre siècles. Car objets traités et manipulés ils ont été, objets maltraités et manipulés ils demeurent, créatures (véritable étymologie latine du mot « créole ») d’une civilisation de barbarie et d’iniquités. Une civilisation qui organisa la terre pour la prédation et l’humain, dans sa part nègre, pour la domestication et le confort des élites. Il était inévitable, voire même attendu, qu’émerge un désir de justice des profondeurs du razyé historique où la négation permanente de ce peuple a forgé le désespoir des enfants et ankayé la volonté des dirigeants.

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Le Martinique Jazz Festival 2019 ( #19M.J.F.)

24 novembre  au 8 décembre 2019

— Présentation par Manuel Césaire, directeur, Tropiques Atrium Scène nationale —
Plus écosystème que genre musical, le Jazz échappe aisément aux tentatives de définition stylistique et analytique. En permanente évolution, éruptant de cratères inattendus, se nourrissant de toutes les cultures, de tous les courants, tel un symbiote gourmand d’identités ou une orchidée s’enivrant des sèves musicales les plus diverses. Le Jazz n’est-il pas une évocation du dépassement, une ode du croisement et une célébration permanente et musicale de la liberté ?

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S’affranchissant des carcans dogmatiques harmoniques, rythmiques, organologiques, il se ramifie dans et à partir de toutes les formes d’expression musicale, voire culturelle. Il convoque les identités afin d’établir avec originalité les passerelles les plus imprévues. Le Jazz n’a que faire des frontières que l’espèce humaine s’enorgueillit d’ériger !
Il met en concert les cultures, les ethnies, les récits historiques. Il exhume et fait exploser les sarcophages des détenteurs de vérité absolue, il rend obsolète les intégrismes académiques et anoblit tout particularisme au vibrato de l’universalisme.
Pourquoi le considérer comme élitiste alors qu’il est né, s’est développé, s’est répandu dans des milieux populaires et parfois marginalisés ?

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Point de vue sur la crise haïtienne : le débat est ouvert !

— Par Max Casimir —

Haïti est en ce moment saisi d’un « ETAT DE MAL » qui semble annoncer l’accouchement d’une monstruosité, celle d’un bain de sang. On pourrait assister à une nouvelle situation pleine de promesses, si nous cessons de regarder le déroulement de ce drame avec indifférence ou dans l’incompréhension. Une incompréhension qui nous amènerait à accepter l’idée d’une malédiction dont le pays serait victime. Non la victoire des valeureux esclaves sur l’armée de l’empereur Napoléon Bonaparte n’est pas l’œuvre du diable comme le prétendent certains habitués du prosélytisme. Disons que « Bon Dieu » avait de préférence donné les bons outils à ceux qui étaient victimes de l’oppression et des injustices.

Oui, les élites haïtiennes ont leur part de responsabilités dans la tragédie qui se joue. Nul doute que les metteurs en scène en sont les puissances de l’époque y compris le Vatican. Elles ont imposé des relations inégales et se sont livrées à de véritables actes de brigandage à l’encontre du nouvel état.

Durant la période de la guerre froide, toutes les puissances occidentales ont apporté un soutien actif à la dictature des Duvalier avec les conséquences que nous savons pour le peuple haïtien.

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La Martinique, île aux esclaves, aux pesticides et …aux centenaires

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Trois anecdotes.

La première. Il y a une vingtaine d’années, je débarque à Orly et prends un taxi pour Paris. Comme c’est souvent le cas, la conversation s’engage avec le chauffeur sur le fait de société du moment, non sans que j’aie à préciser que je suis martiniquais. C’est en effet la réponse à la question que m’a posée d’emblée mon interlocuteur et qui se pose de plus en plus aux ultramarins antillais débarquant en France : « venez-vous de la Guadeloupe ? ». Hésitant, il me gratifie alors d’une bafouille qu’on pourrait traduire par « la Martinique, est-ce l’île où il y avait des esclaves ? ». Quelques années plus tôt, en pleine période du Goncourt, l’un de ses collègues m’avait cité Blaise Cendrars au lieu de Césaire à qui il avait attribué le livre Texaco. Moralité, ces gentils chauffeurs écoutent la radio et regardent la télévision.

Deuxième anecdote, c’est encore à Paris, en mars 2018, une professeure qui a enseigné sur le campus de Schoelcher pendant une dizaine d’années. Elle est amoureuse de la Martinique, le pays de ses enfants dont le père est originaire.

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«La culture, outil de résistance et de transmission.», un festival riche, intense et plaisant.

— Par Roland Sabra —

La foule nombreuse se pressait à l’hôtel Batelière de Schœlcher dès 8h 30 ce samedi 19 octobre 2019 pour le Festival culturel et Scientifique consacré à «La culture, outil de résistance et de transmission.» à l’initiative d’Aimé Charles-Nicolas, président de FIRST Caraïbes. Danse, musique, peinture, sculpture étaient largement représentées, il fallut attendre la dernière intervention de Myram Moïse pour que la littérature, plus précisément la poésie soit évoquée. C’est Audrey Célestine qui eut l’honneur d’ouvrir les débats en nécessité d’une transmission d’autant plus difficile qu’elle se heurte au vieillissement de la population, à l’exode de toute une partie de la jeunesse dont on sait qu’elle gonflera les bataillons de la diaspora avec peu d’espoir de retour au pays. Elle rappelle l’importance du SERMAC, de son son atelier théâtre au cours duquel elle fût appelée à jouer le rôle d’une esclave moment d’une prise de conscience de la distance entre le personnage qu’elle incarnait et l’apprentie comédienne, la jeune femme qu’elle était. Le thème du biface autour du passé/avenir l’amène à s’interroger sur ce qu’il en est de ce dernier.

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La Race : l’origine qui tue

— Par Lucien Cidalise Montaise —

Les mots Noirs, Blancs, de Couleur sont entrés dans le monde linguistique médiatique en France et à la Martinique et ne sont pas près d’en sortir, tant ils satisfont les Noirs, les Blancs et les Autres. Ce concept s’inspirant d’une facilité de langage qui flatte, rassure et d’une réalité pourtant condamnable car peu fraternelle : Youpin, Négro, Bicot…Noms enchanteurs ?

C’est un fait, les Français – Caucasiens, s’agissant d’eux exclusivement, ont toujours dans toutes leurs actions : guerre, bombardements, fusillades etc, discriminé favorablement en portant des jugements de valeurs morales, intellectuelles, culturelles et cultuelles. Cela a donné la Colonisation, le Colonialisme, le Paternalisme, le Racisme, imposant aux Noirs, entre autres, un trajet différent à entreprendre. « Résistant moral » généré par son Courage et son Histoire, le Noir doit s’imposer à l’Autre, mais surtout ne pas se contenter d’être. Mais ceux de ces siècles, complexés et démunis de toutes forces spirituelles et matérielles, s’associent tardivement à Mélanine et Oréal qui deviennent obligatoirement des éléments de « décomplexion ». Le besoin du Miroir s’inscrit en lettres majuscules dans les désirs profonds et cachés de ces malheureux, mais aussi de ceux qui s’estiment plus caucasiens par des moyens intimement relationnels, tels l’assimilation ou le mariage, la collaboration vis-à-vis de ceux qu’ils considèrent comme maîtres de leur personne, sinon de leur âme.

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« Antilles, les paroles, les visages et les masques » d’André Lucrèce

— Par Jacques Georges Mérida —

Il n’est pas anodin de constater que le récent ouvrage d’André Lucrèce soit dédié à René Ménil, un des fondateurs, avec Suzanne Césaire et Aimé Césaire, de la revue « Tropiques » pour son esprit critique et sans complaisance de la mystification coloniale à la Martinique, ses contributions efficientes de la démystification de l’idéologie assimilationniste, et sa défense ardente d’une authentique culture martiniquaise, comme en témoigne Lucrèce lui-même dans son livre « Conversation avec ceux de Tropiques » paru en 2013. Aujourd’hui « Antilles, les paroles, les visages et les masques » s’inscrivent dans la même lignée, tout en élargissant la réflexion singulièrement à la Guadeloupe et à Haïti, composantes de ce champ d’îles formant ce que Jean Benoist a appelé « l’archipel inachevé », et dont on peut penser avec le poète barbadien Edward Kamau Brathwaite, qu’il constitue « une unité caribéenne sous-marine ».

C’est cette même « unité sousmarine » qui dans la profusion des questions soulevées, des thématiques analysées, leur apparente hétérogénéité, relie entre eux tous les textes de l’ouvrage. Comme le souligne l’auteur en introduction : « Les Antilles intriguent, les Antilles interrogent.

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La Culture, outil de résistance et de transmission

Samedi  19 octobre 2019 à partir de 8h 30. Hôtel La Batelière

Le Professeur Aimé Charles-Nicolas, Président de First Caraïbes, a le plaisir de vous convier au Festival Culturel et Scientifique.

Ce festival innovant interroge sur la puissance de l’art, sur la puissance de la mémoire, sur la légitimité de l’histoire, sur le rôle de l’artiste dans la transmission ou encore sur le pouvoir de la musique et de la danse. Il rend hommage aux passeurs d’art, à ceux sans qui l’histoire et l’art resteraient confinés à un petit groupe d’initiés, c’est d’ailleurs le sens du parrainage de la Fondation Clément et du Mémorial ACTe. Car le sens de leur action et de celle de FIRST Caraïbes est justement de diffuser, de transmettre. Les artistes, les musiciens, les danseurs seront présents pour vous éclairer et bavarder avec vous.Résistance hier et aujourd’hui.Résistance à quoi? Au «décervelage». Sûrement pas à la modernité. Transmission des savoirs. Transmission ouverte et généreuse. Transmission aux petits et aux grands, à tous et à toutes. En effet First Caraïbes a la chance de présenter aujourd’hui des artistes plasticiens martiniquais de très grande envergure, reconnus par les académies et les musées internationaux.

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Longue est l’Odyssée

— Par Roland Sabra —

Les 3M ( Le Monde, Mediapart, Marianne ) ont encensé la mise en scène de Pauline Bayle pour le dytpique l’ »Iliade & Odyssée » présenté sur la scène nationale de Fort-de-France comme deuxième pièce de théâtre de la saison à la suite de «Qui a tué mon père ». S’il y a quelque chose que la metteure en scène restitue avec justesse c’est sans aucun doute la durée, la longueur interminable du voyage d’Ulysse.

Le prologue se déroule dans le hall de Tropiques-Atrium. Surgissant du public Agamemnon et Achille s’affrontent. L’un a volé la belle esclave que l’autre avait gagnée. Les héros et les rois sont avant tout de hommes et tout aussi mythiques qu’ils soient leurs soucis, leurs mesquineries participent à leur grandeur. Le prologue hors scène rappelle aussi au public que cette histoire est la sienne, qu’elle est partie prenant de sa culture. Et on le souligne. Quand les deux protagonistes s’éloignent, Ulysse s’adresse à plusieurs spectateurs et les présente comme les rois grecs à la tête de leur flotte dont il énumère le nombre de navires.  

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« Et le cœur fume encore » d’Alice Carré et Margaux Eskenazi

17, 18 et 19 octobre à 19h 30 au T.A.C.

Et le cœur fume encore est le second volet d’une investigation théâtrale sur les écritures et les poétiques de la décolonisation pour penser nos identités françaises et les oublis de sa mémoire. Édouard Glissant – dont la philosophie du Tout Monde clôturait le précédent spectacle – a préfacé Kateb Yacine. Il a reconnu Nedjma comme le grand roman de la révolution algérienne et le comparait au mouvement de la langue de Césaire, construisant un peuple en même temps qu’elle élabore sa grammaire.
Dans ce second volet nous écrivons une traversée des mémoires des littératures et des résistances de l’Algérie coloniale à la France d’aujourd’hui, pour dessiner un des visages de la nation française dans laquelle nous avons grandi, faite d’exils, de métissages, d’imaginaires et de violences tues.
Partir des silences, et des amnésies entourant la guerre d’Algérie qui jonchent chaque famille à quelques exceptions près : enfants issus de l’immigration algérienne, petits enfants de soldats du contingent, appelés ou militaires de métiers, anciens membres de l’OAS, enfants du FLN, fils ou filles de harkis, petits-enfants de pieds noirs…
L’écriture, mêlant témoignages passés et présents, l’intime à la grande Histoire, est un réveil des mémoires pour définir nos identités.

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Le Mois Kréyol, festival des langues et cultures créoles

Du 9 octobre au 9 novembre 2019 à Paris, en Île-de-France, à Strasbourg, en Martinique, en Guadeloupe à Trinité-et-Tobago et  à Montréal.

Le Festival Le Mois Kréyol, festival des langues et des cultures créoles, revient pour sa troisième édition, du 9 octobre au 9 novembre, à Paris, en Île-de-France, à Strasbourg, en Martinique, en Guadeloupe à Trinité-et-Tobago et même à Montréal.

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Pour cette troisième édition, les patrimoines culturelles immatériels, entre tradition et modernité, passé et présent, sont mis à l’honneur tant à travers les programmations artistiques que dans les conférences et tables rondes ainsi que les ateliers.

Les Rendez-vous de la Martinique
  Samedi 19 octobre  Journée Kréyole – Contes et Atelier  Habitation Fonds Rousseau – Schoelcher <Jala, Marie-George Giboyau & Noëlla Tanasi – Balade contée

C’est une invitation à faire, ensemble, un voyage à travers des contes de Martinique pour dire la vie d’antan jusqu’à nos jours.

Avec Jala, Marie-Georges Giboyau et Noëlla Tanasi, découvrez l’Habitation Fonds Rousseau, lieu rare de patrimoine, à la fois site précolombien et haut lieu de culture et d’industrie de la canne à sucre.  

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Jacques Chirac, le « faux ennemi » de la gauche martiniquaise

— ¨Par Yves-Léopold Monthieux —

Au lendemain de la disparition de l’ancien président de la République, les réactions sont peu respectueuses des clivages politiques traditionnels. En Martinique, la droite lui sait gré d’avoir été un président gaulliste, à l’origine de plusieurs mesures positives pour les DOM dont deux des plus emblématiques furent la défiscalisation et l’extension du SMIG métropolitain. D’autres relèvent tout juste que l’ancien président de la République aimait nos accras et avait le bonheur de faire entrer le punch martiniquais à l’Elysée. D’autres encore, devenus marginaux, sont surtout arcboutés sur sa fameuse saillie sur les « bruits » et les « odeurs ». Cette tirade qui lui avait valu la réputation de raciste avait fait le miel de la gauche martiniquaise sur les murs et les discours pendant les campagnes électorales qui avaient suivi. Certains élus durent leur succès à ce facile argument.

CHIRAC contre GISCARD D’ESTAING c’était CHIRAC contre la droite martiniquaise.

Lorsqu’en 1981 Jacques CHIRAC prit part à la défaite de Valéry GISCARD D’ESTAING (VGE) à la présidence de la République, il ne se doutait pas qu’il venait de rendre le plus grand service à la gauche martiniquaise.

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Balade poétique: « Cahier d’un retour au pays natal »

 Jeudi 3 octobre 19 h 30 au T.A.C.

Représentation de Colette Césaire

Une interprétation du Cahier d’un retour au pays natal.

Par sa voix tout à fait originale et personnelle, tantôt douce et sensuelle, tantôt puissante et vibrante, Colette Césaire interprète Cahier d’un retour au pays natal et donne à ressentir toute la dimension émotionnelle, voire mystique et spirituelle, de l’écriture poétique césairienne.

Lire : Retours sur le Cahier. — Par Dégé —

Une soirée artistique, littéraire et culturelle pour comprendre et ressentir un des textes les plus célèbres d’Aimé Césaire.

C’est en faisant des études de lettres modernes à Paris, que Colette Césaire découvre « Cahier d’un retour au pays natal ». En lisant le livre à haute voix, elle a entendu un rythme, mais aussi Aimé Césaire.

« Un moment d’émotion pour entendre le rythme du texte, et recréer les conditions de la poésie », c’est le nouveau concept que développe Colette Césaire.
Par sa voix tout à fait originale et personnelle, tantôt douce et sensuelle, tantôt puissante et vibrante, Colette Césaire interprète Cahier d’un retour au pays natal et donne à ressentir toute la dimension émotionnelle, voire mystique et spirituelle, de l’écriture poétique césairienne.

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« Cercle égal demi Cercle au Carré », une création de Chantal Loïal

28 septembre 2019 20h00 à l’Opéra de Limoges ( Francophonies)

Comment mettre en relation ce qui nous fonde dans la différence pour créer un langage nouveau ?

Lire sur Madinin’Art : Difé Kako : danse traditionnelle, danse actuelle

Tableau impressionniste, Cercle égal demi Cercle au Carré embarque à son bord douze interprètes de tous âges venant de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, du Cameroun, du Gabon et de l’Hexagone. Sur ce bateau pris dans la vague qui relie les territoires, le but du jeu est de partager et de mettre en friction les multiples cultures. Ainsi, boulangère, quadrille, haute taille et autres danses sociales introduites aux Antilles et en Guyane avec la colonisation, réappropriées par les esclaves, ont rencontré les danses africaines. Par un processus d’adaptation créatif ont émergé ensuite les danses créoles. Elles viennent aujourd’hui se transformer au contact du hip-hop, du voguing, du ragga, du krump, de la kizumba, du zuèt et inversement. Le dialogue ainsi établi entre tradition et modernité revisite les danses sociales et les électrise dans un univers géométrique au contact des danses urbaines, composant un hymne vivifiant à la créolisation et au métissage artistique.

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Fléchissement économique pour la Martinique, embellie des indicateurs pour la Guadeloupe.

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Malgré les menaces sur l’économie mondiale, l’économie de la Guadeloupe résiste et affiche la confiance. Mais tel n’est pas exactement le cas en Martinique, car une récente étude  de l’INSEE,  révèle une perte importante du nombre d’emplois à l’échelle de la Martinique, mais avec des résultats contrastés. 

131 200 : c’est le nombre d’emplois recensés en 2016. En une décennie, l’INSEE constate la perte de 1 700 emplois à l’échelle de la Martinique. Le vieillissement de la population en est la cause première. Il faut y ajouter les départs vers la France continentale, en augmentation régulière depuis 2010.

Les causes sont connues. Les conséquences commencent de l’être : ralentissement de l’activité, panne des investissements, perte d’attractivité dans tous les domaines, sentiment d’absence de perspectives.
La morosité gagne du terrain et s’installe subrepticement dans les esprits des décideurs martiniquais. Mais à noter un bon point souligné par l’IEDOM (Institut d’Émission des Dom) , c’est le tourisme, dont tous les indicateurs sont au vert. Le nombre de passagers qui transitent à l’aéroport Aimé Césaire ainsi que les nuitées sont en progression.

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« Afrique en Cirque » par la Cie Kalabanté

20 & 21 Septembre 2019 à 20 h Tropiques-Atrium

Afrique en Cirque, créé et mis en scène par Yamoussa Bangoura, est un spectacle haut en couleurs qui est présenté dans le monde entier. Ce show extraordinaire, féérique, nous transporte dans un univers où rayonne la diversité des arts traditionnels africains combinée à la virtuosité des performances circassiennes nord-américaines modernes.
Symbole de force, agilité et joie de vivre que l’on retrouve chez la jeunesse africaine, Afrique en Cirque regorge d’acrobates audacieux et de musiciens talentueux.
Laissez-vous emporter par des chorégraphies authentiques néo-africaines, les mélodies de la kora, des rythmes percussifs réinventés et des figures acrobatiques impressionnantes !
« Afrique en cirque » : une combinaison artistique gagnante ! – www.toukimontreal.com

Cie Kalabanté
Créée en 2007 par le guinéen Yamoussa Bangoura. La compagnie combine les arts traditionnels africains, la musique, la danse à travers le cirque, en se produisant au Québec, au Canada et à travers le monde, Kalabanté organise aussi des ateliers et des conférences.
Une partie des profits contribue au développement d’actions éducatives en Guinée.

Acrobate, chorégraphie & kora : Yamoussa Bangoura
Acrobates : N’Fanly Bangoura, Yamoussa Soumah & Alya Sylla
Acrobates & contorsionnistes : Mama Adama Soumah & Mmahawa Soumah
Saxophone : Paul Chenard
Balafon : Ibrahima Sory Diabaté
Directeur technique : Luc-André Doucet
© crédit photo : PPP
20h – salle aimé césaire
Tarif C ¬ 30€ 25€ 12€

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« Noire », le rôle primordial des femmes dans les luttes anti-ségrégationnistes

— Par Roland Sabra —

Il faut avant tout saluer le travail d’adaptation du texte de Tania de Montaigne qui, non destiné à priori à la mise en scène comporte peu de dialogues. Si Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin, dans sa version originale a été couronné par le Prix Simone Veil en 2015 le texte de sa transposition théâtrale par Lucie Nicolas est lui lauréat de l’Aide à la Création d’ARTCENA, en catégorie dramaturgies plurielles. Et cela commence très fort. La comédienne lors de son entrée en scène salue le public, habituellement européen mais martiniquais ce soir là, et prend langue immédiatement avec lui en lui demandant de partager une traversée, celle d’une altérité stigmatisée. « Prenez une profonde inspiration, soufflez et suivez ma voix, rien que ma voix, désormais, vous êtes noir, un noir de l’Alabama dans les années 50. Désormais, vous êtes noir. Être noir, c’est être une zone d’infiltration, c’est comprendre minute après minute, heure après heure, que pour l’autre, vous n’êtes pas forcément un être humain mais vous n’êtes pas un animal non plus. Non, vous êtes autre chose, une chose indéfinissable et embarrassante, une question ouverte, un problème.

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L’Habitation Fond Rousseau

Rachetée, il y a peu de temps par un groupe guadeloupéen (groupe Manioukani), l’Habitation Fond Rousseau, à Schoelcher, est en pleine restructuration. Située sur la commune de Schoelcher, l’Habitation se trouve en contrebas du quartier de Terreville, au lieu-dit Case-Navire (derrière la piscine municipale). Elle est au bord de la rivière qui porte le même nom.

Une Habitation du XVIIe siècle

On date les premières constructions au XVIIe siècle. Ce n’étaient alors que des abris précaires inspirés des carbets et ajoupas.
La maison de maître que l’on voit aujourd’hui, n’est pas celle d’origine, mais elle a été reconstruite sur les fondations de la dernière en date. A ses côtés, des dépendances. Et elles sont nombreuses : la maison du géreur, la cuisine, le garage où l’on garait les calèches, la maison des domestiques, les cases des travailleurs, les magasins (stockage), les chais, etc. Et l’usine et son four à charbon de bois. Car on y a fabriqué jusqu’au début du XXe siècle du rhum. Les visiteurs apprécieront les deux roues faisant fonctionner l’usine. La première, une roue à aubes, la seconde, une roue actionnée par la chaudière et le générateur de vapeur.

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« Qui a tué mon père », d’après Edouard Louis, m.e.s. Stanislas Nordey

Samedi 14 Septembre 2019 à 20 h Tropiques-Atrium

Dans Qui a tué mon père, Édouard Louis décrypte les mécanismes de domination qui broient les êtres et leurs relations.

Stanislas Nordey met en scène et interprète la parole et le regard d’un fils sur son père, depuis les premiers souvenirs d’enfance jusqu’à sa « mort sociale ».

Qui sont les gens qu’on appelle « les classes populaires » et dont les femmes et hommes politiques ne cessent de parler comme étant des « fainéants » ou des « exclus » ? Avec ce texte, Édouard Louis s’engage dans ce qu’il nomme une « littérature de la confrontation ».

Édouard Louis est écrivain. Il a publié aux éditions du Seuil En finir avec Eddy Bellegueule en 2014 et Histoire de la violence en 2016 – roman dont des extraits ont été lus au TNS par Stanislas Nordey en février 2016 dans le cadre de L’autre saison. En 2013, il a dirigé l’ouvrage Pierre Bourdieu : l’insoumission en héritage, paru aux Presses universitaires de France – où il crée et dirige la collection « Des Mots ».

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« La rengaine sur la colonisation et l’esclavage est devenue un fonds de commerce »

Fatou Diome Propos recueillis par Coumba Kane

L’écrivaine franco-sénégalaise s’exprime sur son parcours et sur son désaccord avec la pensée « décoloniale », qu’elle invite à oublier pour « pacifier les mémoires »

Entretien

Dans son premier roman à succès, Le Ventre de l’Atlantique (Anne Carrière, 2oo3), Fatou Diome donnait la parole à cette jeunesse sénégalaise piégée dans Ies mirages du désir d’Europe. Ses œuvres offrent aussi une voix aux femmes, héroïnes du quotidien quand les maris migrent (Celles qui attendent, Flammarion, z2010 ou disparaissent tragiquement, comme dans son nouveau roman, Les Veilleurs de Sangomar (Albin Michel, 336 pages, 19,90 euros). Installée à Strasbourg depuis vingt-cinq ans, Fatou Diome revient sur son enfance aux marges, l’immigration, ou la pensée « décoloniale » qu’elle ne partage pas.

D’où votre nom vient-il ? Vous écrivez, dans « Le Ventre de l’Atlantique« , qu’il suscitait la gêne à Niodior, votre village natal...

Au Saloum, région de la côte sud du Sénégal, les Diome sont des Sérères-Niominka, des Guelwaar. Il est dit que ce peuple était viscéralement attaché à sa liberté.

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L’OJAM : « Il y a autant d’Ojam que d’ojamistes ».

Par Yves-Léopold Monthieux —

Après avoir relu le livre-témoin de Gesner Mencé, L’affaire de l’OJAM ou le Complot du mardi-gras ; revu le film de Camille Mauduech, La Martinique aux Martiniquais, acte I, et pris connaissance de l’acte II : une mine de révélations en mode de confessions ou d’aveux ; après avoir assisté à deux débats sur le film, dont l’un avec la participation d’anciens de l’organisation, il est possible d’avoir une bonne connaissance du phénomène de l’OJAM. Lequel n’eût jamais eu un tel retentissement sans la regrettable arrestation de quelques-uns de ses membres.

Marqué par les meurtrissures de la décolonisation, de la guerre d’Algérie, en particulier ; instruit de la fragilité sociale des nouveaux départements ; la France craignait l’apparition de nouveaux foyers insurrectionnels. Aussi, elle avait cru devoir réprimer dans l’œuf toute agitation, avant de prendre diverses mesures destinées à transformer, de fait, le mode d’appartenance de ces territoires à la France (SMA, AFPA, BUMIDOM, réforme foncière, abattement fiscal, quota d’importation, etc). Selon l’historien Julien Sainton, l’intégratioon se serait substituée à l’assimilation. Bref, l’OJAM fit les frais de cette répression comme ce sera le cas, en d’autres circonstances, en Guadeloupe.

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