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Faut-il brûler les Panthéons?

L’actualité m’amène à reproduire une tribune parue en 2005 et qui ne paraît pas sans intérêt au moment où, en mode d’effet boomerang de l’esclavage et la colonisation, prospère un vent propice au déboulonnage des statues. A cet égard, les incidents iconoclastes qui se sont déroulés le 22 mai 2020 en Martinique ne constituent-ils pas le phénomène déclenchant d’un mouvement mondial qui pourrait n’être qu’à ses débuts ? Seize ans plus tard nul n’est besoin d’en rajouter, sauf à considérer qu’on ne s’achemine pas vers l’érection de nouvelles statues et que ceux qui voudraient que celle de Césaire trouve bonne place à Fort-de-France pourrait en avoir pour leurs frais. N’est-ce pas la première entorse avérée faite à l’aura du Nègre fondamental que de l’associer au rejet de Schoelcher ?

Yves-Léopold Monthieux, Fort-de-France – 10 juin 2020

cembre 2005

Toussaint-Louverture au Panthéon, c’était le sujet de ces derniers jours1. Mais au moment où les remises en question ainsi que les revers de médailles tourneboulent l’histoire et où les héroïsmes révèlent la part d’ombre qu’ils portent inévitablement en eux, la question se pose de savoir ce que valent encore les panthéons.

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Contre le racisme et les violences policières

—Collectif —

La colère et l’indignation mondiale ne retombent pas après les images, vues en direct, choquantes et insupportables de l’assassinat de George FLOYD, noir américain, par un policier blanc.

La colère et l’indignation sont de retour en France après qu’une information, non démentie, a conclu qu’une contre-expertise médicale de Adama TRAORÉ a confirmé sa mort par asphyxie, lors de son arrestation brutale en banlieue parisienne par la gendarmerie.

Ces deux morts nous interpellent aujourd’hui comme hier.

L’une violente, dépassant toute imagination, s’inscrit dans un racisme enraciné dans la police américaine à l’encontre des Noirs.

L’autre, tout aussi violente, à la suite de l’arrestation sans ménagement d’Adama TRAORÉ, exemple de l’homme africain ou d’origine africaine pour lequel certain-e-s n’ont que mépris.

l’homme-famine, l’homme-insulte, l’homme-torture on pouvait à n’importe quel moment le saisir le rouer de coups, le tuer

parfaitement le tuer – sans avoir de compte à rendre à personne sans avoir d’excuses à présenter à personne

Aimé Césaire

Ces deux morts scandalisent. Elles appellent à ne pas accepter l’insupportable, à ne pas laisser bafouer les droits des êtres humains par la police de quelque pays qu’elle soit.

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Pour une clarification du débat

— Par Marie-Laurence Delor —

La très grande majorité des réactions et commentaires pêchent d’abord sur la qualification de l’acte: ce n’est pas un déboulonnage mais une mise à sac. Ils se trompent, ensuite, sur ce qui devrait être le principal objet du débat: la réception, c’est à dire les commentaires et réactions qui transforment l’acte en évènement, qui l’instituent comme tel. Ils se méprennent, enfin,  en présumant une l’ignorance justifiant l’acte: les activistes rouge, vert, noir ne sont pas sur un registre historique mais mémoriel. Ceci dans une logique de « tyrannie de la mémoire » qui aujourd’hui menace la liberté intellectuelle des historiens en cherchant à imposer des cadres d’interprétation du passé, « un nouveau régime d’historicité », conformes à leur idéologie; une logique qui corrélativement tend à escamoter l’évidence de la relativité et de la multiplicité des mémoires (1). 

Les révoltes des esclaves ont été largement documentées au cours de ces 40 dernières années. Sans doute n’a t-on pas insisté suffisamment sur les différences entre Grandes et Petites Antilles et avec le continent (notamment Brésil, Colombie et Guyane). Le « nègre marron » n’est pas partout une « figure héroïque ».

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Ces statues qui font l’actu…

Victor Schœlcher en Martinique

— par Christiane Chaulet Achour —

« Il y a une trentaine d’années, un Noir du plus beau teint, en plein coït avec une blonde « incendiaire », au moment de l’orgasme s’écria : « Vive Schœlcher ! » Quand on saura que Schœlcher est celui qui a fait adopter par la IIIe République le décret d’abolition de l’esclavage, on comprendra qu’il faille s’appesantir quelque peu sur les relations possibles entre le Noir et la Blanche ».

Frantz Fanon, Peau noire masques blancs

Près de soixante dix années séparent cette citation de Fanon et la destruction de deux statues de Schœlcher en Martinique, le 22 mai 2020, jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage. Face à ces actes, faut-il se contenter de cris d’orfraies ou au contraire d’approbation ? Quel est l’impact d’une statue posée sans explication dans l’espace public et ainsi offerte au respect, sinon à l’admiration ? Les actes de ces jeunes femmes, intervenant intempestivement au vu et au su de tous, invitent à réfléchir à l’écriture de l’Histoire qui ne peut être scellée dans le marbre une bonne fois pour toutes et surtout à l’essaimage des symboles – statues et monuments, noms de rues et d’édifices publics -, qui ne peuvent être inamovibles dans le dynamisme des sociétés en devenir.

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La Martinique, malade de sa colonialité et de sa structure gérontocratique

— Par Isis Labeau-Caberia —

Les réactions extrêmement critiques qui ont déferlé suite au déboulonnement des statues de Victor Schœlcher sont symptomatiques de deux maux qui gangrènent la société martiniquaise : d’une part, son inertie face à un héritage colonial encore vivace ; d’autre part, le fossé grandissant entre une société vieillissante et embourgeoisée et sa jeunesse réclamant le changement social.
Le 22 mai 2020, de jeunes militant.es martiniquais.es procédaient au déboulonnement de deux statues de Victor Schœlcher, s’attaquant ainsi aux représentations de celui qui, depuis la IIe République, a été systématiquement érigé en symbole paternaliste de la « générosité » de l’État français à l’égard des esclaves de ses colonies. En choisissant cette date hautement symbolique du 22 mai — jour de commémoration du soulèvement servile qui, le 23 mai 1848, contraignit le gouverneur local à proclamer l’abolition immédiate de l’esclavage sur l’île et ce, avant même l’entrée en vigueur du décret d’abolition adopté le 27 avril à Paris — ces militant.es envoyaient un message fort : il s’agissait de dénoncer le récit colonial et assimilationiste d’une abolition « par le haut », un récit répété ad nauseam depuis 1848 et qui continue à ce jour à occuper une place centrale (voire exclusive) dans le champ de la mémoire officielle de l’esclavage, au détriment de la longue histoire des luttes serviles.

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Destruction de statues en Martinique

Chaque génération pose sa pierre pour la décolonisation

— Par Danielle Laport, Docteure HDR – Sociologue —

L’histoire de la Martinique est riche en évènements qui interrogent la société dans son rapport à la France et de ce fait dans son rapport avec elle-même.

La dépose violente de la statue de Victor Schœlcher dans deux communes s’inscrit dans la continuité des actions directes menées depuis quelques mois dans les centres commerciaux sur la question de la chlordécone. En lieu et place d’une dénonciation consternée de ces actes du 22 mai 2020, nous devons nous attacher à mieux décrypter l’action de ces jeunes activistes qui posent, à leur manière, la question d’une Martinique à décoloniser.

La Martinique a déjà connu ce type d’acte sur les symboles de la période coloniale ; période constituant une page de l’histoire de la Martinique. Mais ces actes étaient anonymes ou identifiés à des slogans que l’on peinait à rattacher à un groupe.

Ce 22 mai 2020, les actes sont filmés, postés sur les réseaux sociaux, revendiqués ; les jeunes activistes ne craignent pas d’être identifiés. La Martinique franchit une étape ; celle de jeunes Martiniquais.e.s

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Pourquoi Victor Schœlcher voterait-il aujourd’hui pour l’indépendance de la Martinique ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Les vieilles lunes historique,et les références idéologiques, c’est terminé et nous nous devons de passer à de nouveaux paradigmes au lieu de nous appesantir sur notre mal être identitaire. Au-delà des péripéties et des aléas de l’histoire, il est passionnant de chercher à dégager ce qui fonde l’engagement personnel de Victor Schœlcher et de voir comment les principes d’une conscience hors du commun trouvent un écho de nos jours.

« Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l’avenir. » (Jean Jaurès).

Il est temps de cesser de décrier l’œuvre de Schœlcher et de restituer son action abolitionniste dans le contexte de l’époque. De même qu’il devient impératif de casser ce processus de schizophrénie dans les esprits de certains martiniquais de toute origine.

Indépendance ou autonomie ? Le temps viendra du choix , mais selon nous Victor Schœlcherr aurait aujourd’hui fait le choix de l’indépendance de la Martinique !

Au-delà de sa méfiance pour ce qu’il appelle les « ruades du peuple », Victor Schœlcher aurait ainsi considérer la départementalisation , qu’il soutiendrait encore, comme une étape transitoire.

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Les statues et la mémoire

— Par Philippe Pierre-Charles —

Le premier devoir des nouvelles générations à l’égard des ancêtres est de chercher à les comprendre, à faire corps avec leurs luttes, à étudier patiemment, avec empathie, leurs vies, hauts faits comme faiblesses, succès comme échecs, espoirs comme illusions, tout compris.

Cet exercice est salutaire à plus d’un titre : il est une bonne introduction à l’histoire qui arrive plus facilement à la vérité quand elle regarde depuis le bas de la société, là où on pousse de hauts cris. Elle est aussi un bel antidote contre le sectarisme et l’arrogance qui aigrissent l’âme. Dans le jugement qu’il porte aux « grands hommes » (expression bien plus courante au masculin, hélas !) le peuple est parfois plus sage que les intellectuel-le-s parce que c’est lui qui vit d’abord les effets et les méfaits des « grands » et de leurs politiques. Le peuple n’ignore pas les trajectoires humaines auxquelles il assiste aux premières loges. Ces trajectoires sont lumineuses quand elles sont ascendantes, affligeantes dans le cas contraire.

Schœlcher est partisan de l’esclavage à ses débuts, partageant les préjugés racistes dominants de l’époque, mais il n’est pas un cas unique.

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Cet enfant qui a grandi…

— Par Ali Babar Kenjah —

  1. Ceux qui croient qu’une statue de Victor Schoelcher a été déboulonnée à Fort~de~France le 22 mé dernier sont des aveugles persistant dans l’aveuglement. Aveugles qui persistent à ne pas voir que cette œuvre ne portait pas sur le présumé libérateur, qu’en vérité cette œuvre traite d’un projet de « libération », que ce projet décrit une relation et qu’à ce titre l’œuvre implique symboliquement deux personnages. Le premier prend toute la lumière, on ne voit que Lui; il domine le second de toute sa taille et son geste protecteur a l’enveloppement bienveillant des grandes personnes qui savent. Car l’autre personnage est un enfant. Personnage subalterne généralement considéré comme décoratif, simple objet d’un amour dont le grand homme est le sujet. Or ce petit personnage donne tout son sens à l’œuvre qui est une pétition, l’œuvre qui est un discours exalté, un tract. Nous le savons bien, certains en ont même fait un patrimoine : ce grand « Libérateur » est une incarnation du génie français; et ce petit enfant c’est la Martinique. La Martinique, décor mineur d’un projet universel et « révolutionnaire »: l’Empire colonial français du XIXème siècle…
  2. Dans cette œuvre, le grand homme, austère comme un Père blanc, est l’homme de la France (la mère), son génie civilisateur, tandis que l’enfant symbolise une Martinique orpheline dans la morve de son innocence.

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Statues de Schœlcher : n’y aurait-il aucune oreille ?

— Par  Anique Sylvestre, écrivaine —
N’y aurait-il aucune oreille pour entendre la voix de ces jeunes révoltés qui ont osé expulser de son trône Victor Schœlcher ?
N’y aurait-il aucune oreille pour écouter les raisons d’une telle colère ?
N’y aurait-il personne pour voir les visages de ces deux jeunes femmes qui bravent l’interdit et qui se montrent au grand jour pour clamer la raison, sinon les raisons de leur acte ?
En d’autres temps, on en avait voulu à Joséphine qui finalement est restée étêtée. Et c’est pas plus mal ! À part qu’une explication en bonne et due forme de l’acte aurait pu servir à dire publiquement l’histoire.
Plusieurs tentatives avaient été faites préalablement sur la personne de Schœlcher, personnage de notre histoire encore très controversée, d’autant que des plus éminents de nos littérateurs, politiques et démocrates l’avaient, en leur temps, eux aussi, encensé.
Aujourd’hui, historiens, syndicalistes, politiques ou citoyens ordinaires s’horrifient de cet acte. Et moi, la première, me suis souvenue des Talibans pour ne citer qu’eux, en voyant ces images défiler sur les réseaux sociaux puis à la télévision.

La montagne n’est plus du même vert

Schœlcher ? La montagne n’est plus de ce même vert que l’on chantait au temps de l’antan.

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Une intéressante contribution au débat

Tribune de Myriam Cottias, France Antilles du 24 mai, Pages Débats.

Myriam Cottias  :  Directrice du Centre International de Recherches sur les esclavages et post-esclavages (CIRESC). Historienne, Directrice de recherche au CNRS, Coordinatrice du programme de l’Agence Nationale de la Recherche « Réparations, compensations et indemnités au titre de l’esclavage (Europe-Amériques-Afrique) (XIXe-XXIe) », ancienne présidente du CNMHE (Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage, remplacé en 2019 par la Fondation pour la mémoire de l’esclavage).

TRIBUNE : Lors du 22 mai — jour de commémoration du soulèvement des esclavisé.e.s qui a abouti à la proclamation anticipée de l’abolition de l’esclavage en 1848 en Martinique — deux statues de Victor Schœlcher ont été brisées, jetées à terre, rappelant le déboulonnage des statues des généraux confédérés aux États-Unis. Ses assaillants ont alors donné des coups de pied et ont craché, semble-t-il, sur ce symbole honni transposant en Martinique des actions politiques qui se sont déroulées, entre autres, à la Nouvelle-Orléans, à Baltimore ou à Nashville contre les statues des généraux Lee et Nathan Bedford Forrest, fondateur du Ku Klux Klan. Elles avaient été érigées pendant la ségrégation raciale ou en réaction au mouvement des droits civiques dans les années 60.

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Schoelcher : détruire une statue est-il toujours illégitime ?

— Par Catherine Bertho Lavenir —

Catherine Bertho Lavenir, ancienne rectrice de l’académie de Martinique, est inspectrice générale de l’Éducation nationale, professeure des Universités, ED Arts et médias, Sorbonne-Nouvelle. Après la destruction de deux statues de Victor Schoelcher en Martinique ce 22 mai, elle  s’interroge sur le sens que peut avoir, en 2020, l’iconoclasme.

En ce 22 mai 2020, jour de commémorations de l’abolition de l’esclavage en Martinique, un groupe d’activistes s’attaque à deux statues de Victor Schoelcher et les détruit d’une manière qui n’autorisera aucune restauration. Une vidéo est immédiatement postée sur le net, suivie d’autres où de jeunes militantes expliquent la signification de l’acte. Deux temporalités s’affrontent : le discours « lent » des statues qui, décennie après décennie, portent dans l’espace public un même discours et l’articulation évènement-image-débat-diffusion immédiate, B.A.BA de l’activiste contemporain.

Dans une atmosphère d’épidémie où l’expression politique est raréfiée, les activistes occupent l’espace public puis médiatique. Leurs revendications associent l’indemnisation des victimes du chlordécone avec l’exigence de réparations pour les descendants d’esclaves. Reporté une première fois, leur procès pour une action antérieure – le blocage de supermarchés – doit se tenir dans quelques semaines.

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Points de vue sur un évènement marquant de ce 22 mai 2020

France Antilles du 22 mai 2020 :  l’événement à Fort-de-France

« En ce jour de commémoration du 22 Mai, un groupe d’activistes a fait tomber deux statues de leur socle avant de les endommager à coups de masse. Les militants sont passés à la vitesse supérieure cette année, contestant l’action de Victor Schœlcher et lui reprochant notamment le décret suivant l’abolition de l’esclavage, ayant permis l’indemnisation des propriétaires d’esclaves. »

Sur People Bò Kay : un acte assumé, un témoignage

Deux militantes martiniquaises ont revendiqué samedi, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, avoir participé à la destruction des deux statues de Victor Schoelcher le 22 mai, jour du 172ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage en Martinique.

« Ceci est un message à la gendarmerie de la Martinique, la police, les forces armées, les juges, les magistrats. Nous assumons pleinement notre acte parce que nous en avons assez, nous jeunes Martiniquais d’être entourés de symboles qui nous insultent », déclare Jay Assani, activiste martiniquaise très connue sur les réseaux.

« Et nous avons pris la décision, nous ne sommes pas les premiers à s’en prendre à ces symboles.

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Casser les statues de Schoelcher est une démarche qui méconnait une part de l’histoire de la fin de l’esclavage!

— Par Gilbert Pago —

Ma lettre traduit une volonté de dialogue ( serait-elle impossible ?) avec les jeunes activistes. Accepteront elles et ils cette invite ?

Des statues de Victor Schoelcher tant au centre Camille Darsières ( ex tribunal de Fort de France) que celle de l’entrée du bourg de Schoelcher ( à Case Navire), ont été abattues ce vendredi 22 mai.

Le coup d’éclat se définit grandement comme militant, il reste très malheureusement erroné et perturbe encore plus notre compréhension de notre histoire.

Les militants et militantes des années 1960 et 1970 (avec lesquels je suis fier d’avoir très fortement agi) rejetaient le rôle d’une France qui aurait octroyé l’émancipation, par l’action bienfaitrice de ses seuls abolitionnistes dont Schoelcher. Cette génération exigeait de ne pas minorer le rôle de la lutte des esclaves pour l’arrachement de leur émancipation. Elle faisait ressortir que l’ignorance et la méconnaissance des 22 et 23 mai, ne devaient pas perdurer.

Le 22 mai, jour de 5 événements marquants à Saint Pierre et au Prêcheur, devenait à juste raison la date-phare qu’elles et ils érigeaient comme date de commémoration et de célébration, avant même celle du 23 mai, date réelle et officielle de l’abolition de l’esclavage.

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Commémorer les dates historiques c’est aussi préparer les luttes d’aujourd’hui et de demain

Déclaration de « Combat Ouvrier » sur les 22 et 27 mai en Martinique et en Guadeloupe

Le 22 mai 1848, en Martinique, les esclaves brisent leurs chaînes. L’esclave Romain est arrêté et emprisonné pour avoir joué du tambour. Ses compagnons manifestent et il est libéré. Mais peu après, une milice esclavagiste tire sur le défilé des esclaves. Plusieurs morts. L’insurrection armée part de Saint-Pierre et se répand dans l’île. Le 23 mai, le gouverneur Rostolan décrète l’abolition en Martinique.

Le 27 mai en Guadeloupe, le gouverneur Layrle fait de même. Il craint que l’insurrection de Martinique gagne la Guadeloupe. En effet, désobéissances et marronnages augmentent. Les esclaves sont au bord de la révolte ouverte.

Quarante-six ans auparavant, les 26, 27 et 28 mai 1802, en Guadeloupe, la guerre anti-esclavagiste était déclenchée car Bonaparte y rétablit l’esclavage. Une première abolition avait été décrétée en 1794 par le gouvernement révolutionnaire de la Convention, mais l’abolition n’est appliquée qu’en Guadeloupe. La Martinique était sous occupation britannique. La guerre anti- esclavagiste dirigée par Delgrès et Ignace sera un échec. Mais elle est une victoire morale pour la postérité.

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22 mai, date symbolique : « Il est nécessaire de restaurer notre mémoire »

L’église catholique rappelle l’intérêt de faire mémoire de l’abolition de l’esclavage, et de ne pas tourner la page trop rapidement.

Ce jeudi 21 mai, le comité diocésain « Mémoire et réconciliation Cap 170 » propose aux Martiniquais de commémorer l’abolition de l’esclavage, chez eux, par un temps de partage et de méditation. Le père Jean-Michel Monconthour, curé de la cathédrale et coordinateur de l’équipe, rappelle l’intérêt de faire mémoire et de ne pas tourner la page trop rapidement.

Question : Cette année, les festivités prévues par l’Église dans le cadre du 22 Mai sont annulées pour cause de crise sanitaire. Toutefois, le comité Cap 170 a tenu à marquer cette date. De quelle manière ?

Réponse : Ce 21 mai, à partir de 19 heures, le comité invite chacun, seul ou en famille, à participer chez lui, à un temps de méditation et de partage que nous avons intitulé « Lumières de la liberté ». Dans cette nuit du 21 au 22 mai, chacun pourra donc faire mémoire des combats menés pour la liberté, en allumant un flambeau ou une bougie, en fait une lumière symbolique, et en écoutant « Rhapsodie Martinique IV/La marche de la Liberté », de Manuel Césaire.

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Le 22 mai, une date symbolique : à Tropiques-Atrium, Rézistans

RÉZISTANS, du 20 mai au 10 juin 2020, le beau programme éclectique de Tropiques-Atrium, en célébration de l’abolition de l’esclavage

Le Mot du Directeur de Tropiques-Atrium

Résistances historiques,

Résistances sociétales contextuelles ou structurelles,

Résistances culturelles,

Tropiques Atrium Scène nationale célébrera les abolitions, du 20 mai au 10 juin 2020.

Bien au-delà de ses salles, en s’adressant tout simplement… au Monde.

En tutoyant le monde par l’universalité qui habite notre culture et l’identité qui irrigue les racines de nos êtres.

Déclinant nos missions, ce véritable cycle en ligne, intitulé « Rézistans’ » sera pluridisciplinaire.

Tel un fromager défiant la fatalité, il plongera ses racines dans la musique à texte engagé, dans l’évocation picturale, chorégraphique, filmique du marronnage fertilisant.

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Non, le choix d’un langage n’est pas innocent !

Épidémie, langage et réalité, par André Lucrèce

Qui est André Lucrèce ? (Quelques extraits de l’article de Wikipédia, à lui consacré).

Né le 8 juin 1946 à Fort-de-France en Martinique, il est écrivain, poète, critique littéraire et sociologue français.

Remarqué en 1971 par un article sur « Le mouvement martiniquais de la Négritude », publié dans la revue Acoma créée par Édouard Glissant, l’écrivain s’est distingué par un livre sur Saint-John Perse, puis par des articles et des livres sur la littérature antillaise.

(Du théâtre aussi…) Les textes d’André Lucrèce et d’Aimé Césaire ont contribué à la mise en scène d’une pièce intitulée « Aimé Césaire, paroles et silences », pièce jouée et filmée à la Gare Saint-Lazare à Paris, écrite et publiée par José Alpha en 2013, livre également préfacé par André Lucrèce.

Proche d’Aimé Césaire et du philosophe René Ménil, André Lucrèce a préfacé le livre de ce dernier « Pour l’émancipation et l’identité du peuple martiniquais ». Le roman d’André Lucrèce, partiellement autobiographique, « La Sainteté du monde », a donné lieu à une pièce de théâtre sous l’appellation « Lieux publics » mise en scène par José Alpha.

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Les terres souffrantes de Martinique

— par Janine Bailly —

De Florence Lazar : « Tu crois que la terre est chose morte »

Non, je ne suis pas de ceux qui disent les avantages supposés de cette étrange période de confinement ! Non, je n’ai pas attendu que Monsieur Macron me conseille d’utiliser ce temps mort pour m’adonner à la lecture, et je ne mets pas à profit les heures pour faire tout ce qu’en temps normal j’aurais remis aux calendes grecques. Non, je  ne dirai pas, comme ceux-ci qui vont s’épanchant dans les médias, ce que sera « le monde d’après », je ne sais s’il y aura un autre monde ni ce qu’il pourrait bien être, ni si les hommes auront changé ou s’ils retomberont dans leurs ornières coutumières. Je songe seulement à Woody Allen écrivant « Je ne sais pas si Dieu existe, mais s’il existe, j’espère qu’il a une bonne excuse. » Parce que je suis plutôt dans la sidération. Parce que je ressens d’abord le tragique de la situation, et que je sais ceux qui souffrent. Ceux qui meurent.

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Tropiques-Atrium: imaginer la suite

— Par Manuel Césaire —
Imaginer la suite,
Interroger aujourd’hui pour inventer demain,
Un lendemain pour notre communauté culturelle et humaine.
Cette communauté à laquelle nous participons,
Nous, acteur culturel,
Vous, public et partenaires de notre action,
Avec les créateurs et artistes du spectacle vivant, des arts visuels et du cinéma.

Depuis le confinement, si les portes physiques de Tropiques Atrium sont restées closes, notre action s’est déployée grâce au numérique afin de vous faire vivre, autrement, quelques effluves du CinéMartinique Festival, de voir ou revoir les créations théâtrales des précédentes saisons et les temps forts du Martinique Jazz Festival 2019.

Nous avons également maintenu nos engagements et notre accompagnement auprès des artistes en résidence, à Tropiques Atrium ainsi qu’auprès des formateurs et intervenants artistiques en milieu scolaire. « Culture chez vous » vous a également amené dans l’intimité des créations et résidences en cours.

Nous avons communiqué autrement et nous nous sommes rencontrés différemment.

Nous souhaitons maintenir ce lien et continuer d’être les invités de vos journées et soirées confinées et au-delà du confinement.
Chaque jour qui passe, nous réfléchissons aux scénarios de la suite.

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Tropiques-Atrium, #Culturecheznous, plus que jamais !

Cinémartinique, festival online. Des films pour aller plus loin : documentaire et débat

Un film de Chloé Glotin : « Gros sur mon cœur » (France / 2011 / 52 mn / VF / Ciné-Sud Promotion)

1 – Découvrez le film.

2 – Posez vos questions à nos invités avant le 5 mai 2020, posez vos questions dès maintenant à nos grands témoins et historiens.

3 – Nous les poserons à ces grands témoins lors d’un débat qui sera diffusé en ligne le 8 mai 2020. 

Qui est Chloé ?

Elle se présente ainsi sur Linkedin :

« Réalisatrice, productrice, chef opératrice, assistante de réalisation, attachée de presse. J’ai construit au fil de mes expériences dans les secteurs de l’audiovisuel et du cinéma, une grande polyvalence. Cheffe d’un projet d’éducation à l’image initié depuis 2015 en Martinique, L’oeil du doc, j’attache aussi beaucoup d’importance à la transmission. »

Le documentaire , « en hommage aux résistants ultramarins »

« Il y a quelques années, je retrouvais des documents qui m’apprenaient que mon grand-père faisait partie de ces soldats martiniquais qui ont rejoint la France Libre en 1943. Il souhaitait être reconnu résistant et je ne savais pas pourquoi.

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Quand la volonté politique se dissout dans l’eau!

Une fois de plus les fameux “spécialistes des Affaires martiniquaises“ ont sévi.

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

ls se sont avérés incapables de s’entendre pour abreuver la population avec ce liquide vital qui s’appelle l’eau.

Et chacun , sur cette question qui relève principalement ( comme naguère pour le transport) de la compétence locale, de se renvoyer la balle : «ce n’est pas moi monsieur c’est l’autre le fautif qui n’a pas réparé à temps une canalisation cassée depuis 10 ans , d’ailleurs je vais vous faire une confidence je ne produis rien ,pas une seule goutte d’eau, je ne suis qu’un modeste redistributeur de l’eau qu’on veut bien me fournir- trop chichement j’en conviens ! » Mais alors pourquoi avoir crée cet établissement supplémentaire si vous ne pouvez rien faire? « Ah monsieur vous abordez là les subtilités de la politique bokay!: on ne crée pas un organisme pour les services qu’il peut rendre à la population ,pas du tout! les notions d’utilité sociale et d’efficacité ,à fortiori de compétence, n’ont rien à voir la dedans ; ce qui compte par dessus tout , c’est d’offrir un douillet cocon à quelques pontes du parti ,en mal de place ( de Tot comme ils disent sur la côte caraïbe ), et puis ,et c’est là l’essentiel ,de disposer de leviers ,dans tous les secteurs stratégiques , à l’instar du transport ,pour contrôler la situation sur l’échiquier politique local».Mais

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Aux Antilles : Le problème criant du fret aérien

France-Antilles, journal web du 20 avril, informe sur le problème criant du coût du fret aérien, lié à la pandémie actuelle.

Jean-Claude Florentiny, le président du Syndicat des Commissionnaires en Douane et Transitaires de Martinique (SCDTM) tire la sonnette d’alarme sur les hausses brutales pratiquées par Air France, seule compagnie, depuis le 30 mars dernier, à relier l’Hexagone à la Martinique. Une augmentation qui impacte les prix à la consommation.

France-Antilles :

En tant que président du SCDTM, vous avez constaté une hausse des coûts du fret aérien qui peut atteindre jusqu’à 120%, y compris sur du matériel médical. Comment est-ce possible ?

Jean-Claude Florentiny :

C’est en effet une vraie problématique. Depuis le 30 mars, il n’y a plus de concurrence sur les Antilles mais également dans l’Océan Indien. Tous les parcs des compagnies aériennes sont cloués sur les tarmacs. En Martinique, seule la compagnie Air France assure deux liaisons hebdomadaires, entre Paris et l’aéroport du Lamentin. Le problème qui se pose pour notre syndicat, qui représente 80 % des chargeurs et assure 90 % de la collecte de l’octroi de mer, c’est la politique tarifaire appliquée par Air France.

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Quand la haine rend fou !

— Tribune de Pierre Alex Marie-Anne —
Le grand chef du PPM s’aplatissant obséquieusement devant le représentant de l’ETAT dans le Département, les mânes de Césaire ont du se retourner dans sa tombe à la Joyau !
C’est pourtant le spectacle ahurissant auquel nous avons eu droit en parcourant cette missive envoyée par l’intéréssé au Préfet pour soi-disant lui intimer l’ordre de : «Rétablir immédiatementl les adductions en eau poyable ».
En réalité, il s’agit d’une piteuse supplique, répétée à profusion (au moins 4 fois !), au «Représentant de l’ETAT dans le Département», que ce chantre de la contestation et du dénigrement permanents de ce même Etat et de ce même Département semble, toute honte bue,(c’est le cas de le dire) redécouvrir pour l’occasion, parés, des plus grandes vertus.
Emporté par la passion, ce chef de file de la “nation martiniquaise “, mais néanmoins bon élève du ‘colonisateur”, s’est appliquer à reproduire consciencieusement les articles de la Loi et du règlement censés légitimer sa requête ;
Malheureusement pour lui, sa démonstration, qui visait en définitive ( c’est l’évidence t!) à nuire à son principal rival, à fait un flop car constituant une injure à la simple arithmétique voulant que le retard dans la réparation d’une casse, vieille de 10 ans ( celle de Séguineau), ne peut pas être imputée à la seule CTM qui n’est en place que depuis à peine 5 ans; voilà un crachat qui risque fort de retomber sur sa propre figure et celle de ses acolytes au pouvoir au Conseil Général à cette époque.

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Pour que la vie continue…

Pour que la vie continue, la culture de chez nous entre chez nous, généreusement offerte par ses divers acteurs, par ses diverses structures…

Le Sermac :

Livia Gercé est professeure de jazz dancehall au Sermac. Comme ses collègues, elle assure ses cours en ligne.

« Nous avons essayé différentes méthodes, au début j’avais opté pour un cours collectif aux heures et jours habituels, mais je me suis vite rendu compte que ce n’était pas la solution idéale car, même si tous sont confinés à domicile, il était difficile de récupérer tous les élèves en même temps. J’ai donc opté pour des cours enregistrés que je diffuse selon les niveaux.»

Mais attention, la professeure est très attentive : « Je donne des exercices à faire et je demande que l’on me renvoie une vidéo afin que je puisse corriger les mouvements de la semaine. Je suis très exigeante car je prépare mes élèves au spectacle de fin d’année. Pas question donc de manquer un cours sans une bonne excuse. On me paye pour faire progresser les enfants et les adultes, je vais m’appliquer et faire tout ce que je peux pour que nous ayons tous progressé à la sortie du confinement. 

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