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À la Martinique, renaissance bienvenue de la vie culturelle

— par Janine Bailly —

L’épidémie semble s’ancrer dans le territoire, et pourtant la vie culturelle, trop longtemps contrainte au sommeil, se hasarde à reprendre des couleurs.

Vinrent d’abord les manifestations organisées par diverses associations en l’honneur du 150° anniversaire de l’Insurrection du Sud de 1870.  Ainsi, le dimanche 13 septembre de ce mois, à l’initiative de Culture-Égalité une marche théâtralisée eut lieu au Vauclin, au cours de laquelle artistes et comédiennes ont « jalonné le parcours pour nous raconter et mimer l’histoire des Insurgés du Sud ». Le 19 du même mois, l’Union des Femmes de Martinique nous a invités au village-mémoire « Fanm limiè, léritaj lensireksion lisid », à l’Habitation La Mauny,  offrant aux uns la possibilité  de découvrir, aux  autres celle de se remémorer  « l’héritage de Lumina Sophie et des femmes insurgées », au travers notamment de performances artistiques et théâtrales.

Sont maintenant inscrites à notre horizon deux représentations théâtrales, que nous attendons dans l’impatience et la fébrilité ! La première, un Oratorio nommé « Antigone ma sœur »,  composé  à partir de la pièce  de Sophocle et proposé par l’enfant bien connu et bien-aimé du pays Nelson-Rafaell Madel, aura lieu les 2 et 3 octobre sur la scène Frantz Fanon de Tropiques Atrium.

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Gisèle Bourquin, lauréate du Prix de la Délégation aux droits des Femmes du Sénat

La Présidente de l’association « Femmes au-delà des mers », Gisèle Bourquin, est lauréate 2020 du Prix de la Délégation aux droits des femmes du Sénat 

« Femmes au-delà des Mers »

 Il s’agit d’une association loi 1901, créée en 2008 et présidée par Gisèle Bourquin. « Réseau d’échanges et de transmission des savoirs des cultures ultramarines, notre association est aussi un pont, entre les personnes d’Outre-mer, de Métropole et d’Europe et entre les générations. Femmes au-delà des mers cherche à donner aux individus et en particulier aux jeunes, des repères culturels pour les aider à se construire et à jouer pleinement leur rôle de citoyen.»

Gisèle Bourquin, une femme d’exception

Portrait d’une femme au-delà des mers : Née en Martinique, cette fille de militaire de carrière découvre dès l’enfance de nouveaux horizons, de nouvelles cultures. À commencer par Paris où elle s’installe avec ses parents en 1956. La famille part ensuite pour quelques années en Nouvelle-Calédonie où Gisèle Bourquin s’occupe un temps de l’école primaire d’un village minier du sud de l’archipel. Puis c’est le retour en France pour faire ses études supérieures.

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« Toussaint Louverture », une biographie de Sudhir Hazareesingh

L’épopée de Toussaint Louverture commence par une révolte d’esclaves à Saint-Domingue en 1791 et culmine avec la proclamation du premier État noir indépendant de l’histoire en 1804. Après l’abolition de l’esclavage par la Révolution française en 1794, Toussaint devient le principal personnage politique et militaire de la colonie et prend le titre de « gouverneur général à vie » en 1801. Profondément attaché aux valeurs républicaines d’égalité et de fraternité, il lutte farouchement contre toute tentative de réimposer l’esclavage à Saint-Domingue. Doté d’un sens politique exceptionnel et d’une endurance à toute épreuve, Toussaint s’appuie aussi bien sur la population noire et l’armée que sur l’élite blanche et l’Église catholique. Jusqu’à sa chute face aux troupes envoyées par Bonaparte, qui saluera les qualités de ce rival hors du commun. Puisant dans de nombreuses archives inédites – et notamment dans la correspondance de Toussaint –, Sudhir Hazareesingh retrace chaque étape de cette vie extraordinaire, des victoires contre les troupes françaises, espagnoles et britanniques à la promulgation d’une Constitution autonome, en passant par des stratégies diplomatiques innovantes. On y découvre un visionnaire intrépide qui s’inspire des idéaux des Lumières et des traditions révolutionnaires et spirituelles de Saint-Domingue.

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Inscriptions aux ateliers du SERMAC saison 2020/2021

Ouverture des inscriptions aux ateliers du SERMAC saison 2020/2021
Le Maire de Fort-de-France, et la Présidente du Conseil d’Exploitation du SERMAC vous informent .
Inscriptions en deuxième année et Plus
À partir de la deuxième année, les inscriptions se font en ligne en suivant le lien https://fort-de-france.portail-familles.com/fortdefrance
Les stagiaires de 2ème année et plus n’ayant pas la possibilité de s’inscrire en ligne peuvent s’inscrire à l’Espace Camille Darsières (ex palais de justice de Fort-de-France) à partir du 14 septembre 2020.

Inscription en première année
Dimanches 6 et 13 septembre 2020
de 8h00 à 14h00 au Parc Culturel Aimé Césaire

Dimanche 6 Septembre 2020 pour les ateliers Arts visuels, langues, bien-être, danses, arts scéniques ;
Dimanche 13 Septembre 2020 pour les ateliers de Musique ;
Sous réserve des places disponibles, les retardataires pourront s’inscrire de 8h30 à 13h, du 7 au 11 septembre 2020 au Parc culturel Aimé Césaire et à partir du 14 septembre 2020 à l’espace Camille Darsières (ex palais de justice).

Pièces à fournir : 1 attestation d’assurance extra-scolaire .

Renseignements : tél. : 0596 60 10 67/0696 29 50 95 – Mail : sermacateliers@fortdefrance.fr

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France Ô, Chronique d’une mort annoncé

— Par Max Pierre-Fanfan(*)

Dimanche 23 août 2020, France ô disparaissait du PAF (paysage audiovisuel français). La pétition en ligne «Sauvons France ô signée par plus de 100.000 personnes, le rapport sénatorial d’avril 2019 sur la représentativité et la visibilité des outre-mer dans l’audiovisuel public, la tribune publiée dans «Libération» du 27 juillet 2020 et signée par 125 personnalités n’ont pas suffit… Au fait, la bataille était perdue d’avance…Le groupe France-Télévisions semble toujours avoir du mal à faire paraître la couleur à l’écran… La faible audience de France ô dans l’Hexagone (0,8 % en 2016, 0,6% en 2017) ne constitue pas la seule et unique raison de sa disparition. En 2014(1) «F-T» lançait une campagne de publicité pour la promotion de ses chaînes…Des animateurs et des journalistes de France ô se voyaient gratifiés sur de larges affiches dans le métro parisien de slogans tendancieux et ambigus à souhait, du style: «je ne suis pas une sauvage», «je ne «deale» que de la musique», «je parle sans accent»…En contrepoint, dans cette même campagne de publicité France 2 encensait ses stars du petit écran, notamment, Marie Drucker, «femme 2 terrain», Michel Drucker, «club de stars», «info 2 références».

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Une fiction pour nous parler d’histoire : « Insurrection », d’Erick Jean-Marie

Un film, et une  marche théâtralisée pour célébrer l’ « Insurrection du Sud, de 1870 »

Auteur-compositeur-interprète, réalisateur et producteur de cinéma, Erick Jean Marie signe son premier long métrage, « Insurrection », inspiré des événements de 1870 sur l’île de la Martinique. Une île, alors colonie française, et qui fut « au bord de l’indépendance. »

D’Erick Jean Marie, on peut voir sur sa chaîne YouTube plusieurs courts-métrages, qui nous parlent de la Martinique et de ce qui la traverse. Je retiens particulièrement « Ptolémée » qui en quatre minutes  rend un bel et vibrant hommage à Césaire, sous forme de Danmyé, à l’occasion de sa date  anniversaire, une courte vidéo ainsi présentée : « Aimé Césaire est né le 26 juin 1913 au nord de la Martinique, plus précisément à Basse-Pointe . C’était un écrivain et homme politique français, et surtout une autorité morale. Il était aussi essayiste, biographe, dramaturge, et bien sûr poète. Il décède le 17 avril 2008 au CHUM de Fort-de-France ». L’hommage se ferme sur les mots et la voix du poète lui-même : « Nous naissons dans la case du bateau négrier.

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Martinique : les lieux où le masque est obligatoire

La généralisation du port du masque dans les lieux publics est l’axe d’action prioritaire des autorités pour lutter contre le coronavirus. Une concertation entre les maires et la préfecture a permis de mettre en place une liste de lieux les plus fréquentés des communes de Martinique.

BASSE-POINTE Secteur Hackaërt ; rue du Docteur-Morestin ; CentreBourg ; rue Schoelcher.

BELLEFONTAINE Points de vente situés sur la place des fêtes ; Boulodrome à l’entrée de la ville ; Trottoirs et abords des lieux de vente le long de la RN2 traversant le bourg.

CASE-PILOTE Marché et les zones de ventes nomade place GastonMonnerville ; Marché aux poissons sur le port ; Espace de vente des produits de la mer face à la caserne des pompiers ; Espaces « restauration » dans le parking de l’ancienne casse et dans le parking de l’ancienne station-service ; Ponton de la desserte maritime ; Cimetière lors des cérémonies funéraires.

DUCOS Avenue François-Mitterrand ; place des fêtes ; place du marché ; place Asselin-de-Beauville ; place Éloi-Virginie ; place AndréAliker ; rue Montestruc ; avenue Marc-André ; rue Pauline-deKergomard.

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Génocide par substitution ? Ainsi s’adressait Delépine aux « faux-monnayeurs du césairisme »

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Dans ma précédente chronique « Edouard Delépine : une intelligence et un caractère », j’indiquais que par son expression « génocide par substitution« , Césaire ne faisait pas référence à la Martinique. Certains lecteurs ont voulu en savoir davantage.

Aimé Césaire a utilisé cette expression le 13 novembre 1975 à l’assemblée nationale (Ecrits tome I) pour s’opposer au projet mort-né de faciliter la migration des Français en Guyane. Plus largement, Césaire s’en était pris à la politique globale du gouvernement en outre-mer et fait en quelque sorte un costume au secrétaire d’État en donnant sa définition du « stirnisme ». Le 3ème point de son discours a fait référence uniquement à la Guyane.

En voici l’extrait :

« ….

Aimé Césaire – … « La Guyane, c’est donc la grande pensée, sinon la grande ambition de votre règne. Vous éventrez la forêt, vous abattez les arbres – j’espère que vous songerez à en replanter – vous industrialisez le pays et, dans un premier temps, vous installez trente mille personnes qu’il faut bien appeler par leur nom trente mille « colons », qui reçoivent, pour s’installer, toutes les facilités que vous avez constamment refusées, depuis vingt ans, aux Guyanais indigènes et à leurs cousins antillais.

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Nommer son espace pour se l’approprier: À quoi servent les statues? 1. Matinik

— Par Véronique Hélénon —

Le déchoukaj des deux statues de Victor Schœlcher le 22 mai 2020 en Martinique par des militants, est révélateur de tensions profondes, issues des périodes esclavagiste et coloniale.A –

Le 22 mai 2020 les manifestations commémorant l’abolition de l’esclavage en Martinique ont été marquées par le déchoukaj de deux statues de l’abolitionniste français Victor Schœlcher par des militants, en dehors des célébrations officielles. Pour comprendre ces gestes, penchons-nous sur l’histoire coloniale et esclavagiste de la Martinique. 

L’anonymat comme instrument de domination coloniale

Doué de parole, l’être humain s’inscrit dans une lignée, nommant ses enfants, adoptant les noms de ses aïeuls, forgeant ainsi un arbre généalogique qui est la matrice de son histoire personnelle. L’apprentissage et la reconnaissance de son environnement exigent également un vocabulaire spécifique. Ce sont des actes fondateurs, permettant de se déployer au sein d’une famille, d’une collectivité, et marquer sa présence dans son environnement à travers les âges. 

Lire aussi : Martinique : Histoire & Mémoire

C’est ce que firent les colons français lorsqu’ils arrivèrent sur l’île aujourd’hui appelée Martinique. Désireux d’apposer leur empreinte sur des paysages qui leur avaient été étrangers, ils baptisèrent leur environnement de noms familiers.

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À propos des conséquences d’un traumatisme colonial

— Par Jeanne Wiltord, psychiatre, psychanalyste —

Cénacle du festival culturel de Fort-de-France Juillet 2020-07-02

Remerciements au SERMAC et à la municipalité de Fort-de-France.

Après un temps médiatique où nous avons pu voir une accumulation d’images et de vidéos du déboulonnage, le 22 Mai jour de la commémoration de l’abolition définitive de l’esclavage en Martinique, des statues qui représentaient Victor Schoelcher dans l’espace public martiniquais, le Cénacle du SERMAC nous propose un temps, nécessaire. Il s’agit de prendre en compte la complexité de ce que peuvent nous donner à lire ces déboulonnages des statues du personnage politique français qui a joué un rôle central dans le vote à Paris des décrets de l’abolition immédiate de l’esclavage en 1848. Avant même l’arrivée de ces décrets aux Antilles, de violentes émeutes d’esclaves avaient contraint le gouverneur de la Martinique à proclamer l’abolition immédiate.

D’autres déboulonnages de statues situées dans l’espace public ont suivi ceux de Victor Schoelcher depuis mon intervention. Donnés à voir dans le monde entier ils trouvent sur les réseaux sociaux une visibilité incomparable.

Les déboulonnages des statues de personnages liés à la colonisation et à l’esclavage, ont eu lieu dans plusieurs villes des anciennes puissances coloniales européennes après la mort de George Floyd, afro-américain étranglé par la violence d’un policier Blanc lors de son arrestation aux Etats-Unis.

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Édouard Delépine : une intelligence et un caractère

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La rigueur et la recherche permanente de la vérité conduisaient souvent Edouard Delépine à l’insatisfaction et l’autocritique. On pourrait lui appliquer le mot de Benjamin Constant : « constant dans l’inconstance ». Les anticolonialistes qui n’ont jamais voulu remettre en question les vérités de leur jeune âge n’ont pas compris l’évolution politique d’Edouard Delépine. Ils ne se sont pas aperçus qu’en gardant les utopies des années soixante, ils n’avaient pas cessé d’être eux-mêmes de parfaits assimilationnistes. Cette évolution rappelle la décision de Christiane Taubira, en 1983, de tourner le dos à l’indépendance. La future garde des Sceaux prenait acte de l’évolution de la société, des échecs de la décolonisation en Afrique et de l’avènement de la décentralisation en outre-mer.

Un cluster au Lycée Schoelcher : amoureux d’histoire et militants politiques

Homme politique, Edouard l’était jusqu’au bout des ongles et ne s’était pas privé de l’être déjà lorsque, jeune professeur, il forçait l’admiration de ses élèves par la qualité de son enseignement, certes, mais aussi par la force de ses convictions qu’il savait communiquer. On ne parlait pas encore de fan, mais il en est résulté un véritable cluster au Lycée Schoelcher où vit le jour une génération de jeunes amoureux d’histoire et de politique.

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Alfred Varasse : Un véritable plaidoyer en faveur du tambour martiniquais

— Propos recueillis par Rodolf Étienne —

Percussionniste, enseignant en tambour, griot de la tradition, Alfred Varasse poursuit son engagement de militant en faveur de l’instrument et du patrimoine, nous invitant à une relecture de notre histoire, avec le tambour martiniquais au centre du discours, au cœur même du débat. Il revient sur son parcours de musicien et nous témoigne son engagement qui n’a en rien changé, sinon évolué, pour plus de place encore pour ce mythique instrument, au sein de la société martiniquaise et, plus largement, antillaise.

Pour rentrer dans le vif du sujet, tout commence pour toi en France, par une rencontre, et plus encore, par une relation suivie avec Aimé Césaire ?

Oui, effectivement. Quand je rencontre Aimé Césaire(1), je suis musicien à Paris, percussionniste-batteur, et j’expérimente de nouvelles approches avec des musiciens tels qu’Emilien Antile(2), Al Lirvat(3) ou encore Henry Guédon(4), avec lesquels j’interviens sur des albums. Je suis arrivé en France en 1973. Je vivais alors une vie de musicien professionnel et je profitais de ces expériences pour améliorer mes qualités et mes compétences.

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Le bel hommage à Édouard Delépine

Parmi tous les hommages rendus à Édouard Delépine, l’un des plus émouvants est sans doute celui que Raphaël Confiant publie sur son « Bloc-notes », dans Montray Kreyol, ce mercredi 12 août.

« Édouard Delépine, l’empêcheur de penser en rond

Il fut le professeur d’histoire de bon nombre d’entre nous au lycée Schoelcher dans les années 1960-80.

Tant de vitalité et d’acuité d’esprit, de culture surtout, dans un si petit corps nous enchantait tout comme nous étonnait le bleu de son regard. Il essayait d’inculquer à nous autres, fils de la petite-bourgeoisie (l’établissement n’était pas encore mixte à cette époque), des rudiments d’analyse marxiste, cela sans dogmatisme ni bourrage de crâne. Son humour décapant, féroce même par moments, clouait le bec aux petits prétentieux qui, comme c’était mon cas, osaient émettre quelques doutes. Sans dévier du programme car nous avions le bac à présenter, il trouvait toujours une occasion d’élargir son propos aux grandes causes qui le passionnaient : la révolution prolétarienne et le bloc soviétique, la décolonisation en Afrique noire, dans le monde arabe et en Asie, dans la Caraïbe mais aussi et surtout dans notre Martinique.

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Profanation de la statue de Gandhi

— Par Pierre Catayée —
Dimanche 26 juillet 2020… Quelle triste journée ! Après avoir démantelé les statues de Joséphine et de d’Esnambuc, des manifestants « activistes », en se dirigeant vers le Parc Aimé-Césaire, ont profané la statue de Gandhi en la piétinant et en y inscrivant des insanités du genre « Gandhi, le négrophobe ! »

Comment peut-on écrire une telle ineptie quand on sait que Gandhi a mené une lutte sans concession contre le colonialisme britannique, une campagne nationale pour l’aide aux pauvres, pour la libération des femmes, pour la fraternité entre les communautés de différentes religions ou ethnies, pour la fin de l’intouchabilité et de la discrimination des castes ! Et pour parvenir à ce but, il s’est fait l’apôtre de la non-violence : « Je suis prêt à souffrir n’importe quelle humiliation, n’importe quelle torture, un ostracisme absolu et la mort même, pour empêcher ce mouvement de devenir violence ou précurseur de violence…

La profanation de sa statue en ce dimanche de juillet n’est rien moins qu’une hérésie, un nonsens. En réalité, à travers cet acte répréhensible, nous mesurons tout le mépris et la haine que certains affichent et entretiennent (encore !)

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Quelle mission pour les activistes ?

— Par Guy Lordinot, ex-député —
Les événements violents que nous vivons depuis quelques mois nous invitent à une réflexion sur le devenir de la Martinique. S’il est vrai selon Frantz Fanon que « chaque génération doit, dans une relative opacité, trouver sa mission, la remplir ou la trahir » quelle est celle des acteurs qui sous l’étiquette de « Martiniquais éclairés » ou de « militants RVN » (rouge vert noir) ont conduit les récentes opérations-commando ? La réponse à cette question peut être éclairée par les missions des trois générations qui se sont succédé depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.

Au sortir de cette guerre, juste après l’administration cruelle de l’amiral Robert, les Martiniquais vivent pour l’immense majorité dans un état préoccupant de grande pauvreté et de précarité. Sur ce terreau favorable, le Parti Communiste prospère. Il mène vigoureusement les luttes syndicales et politiques pour conquérir l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. Dans la même période, les instituteurs œuvrent sans relâche pour aider leurs élèves à acquérir des diplômes leur ouvrant l’accès à une meilleure situation sociale.

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Sur la situation politique que nous vivons

— Par Philippe Pierre-Charles et Gilbert Pago —
Lorsqu’une situation est complexe, la prise en compte de la totalité de ses aspects est la seule façon de voir clair et d’éviter de sombrer dans un opportunisme ou un autre. Voyons ces éléments sans les hiérarchiser ni oublier leur imbrication.

1). Un mouvement martiniquais et mondial de dénonciation du grand mensonge colonial européen (pour l’essentiel), de rétablissement de quelques vérités occultées par les dominants secoue la planète. Nous disons Eya ! Woulo ! Bravo ! Nous en sommes partie prenante comme bien d’autres de nos prédécesseurs. Mener ce travail de vérité ne peut aller sans débats et controverses. Refuser ces débats, en se prétendant détenteur unique et prétentieux de la vérité, reviendrait à accepter le risque que des contrevérités soient légitimées en lieux et place (et à la manière de l’encrage) du mensonge colonial. Rarement la petite phrase de Lénine a été aussi importante : seule la vérité est révolutionnaire !

2). Ce contexte idéologique enveloppe des sociétés dans lesquelles le colonialisme est maintenu sous toutes sortes de déguisements avec son cortège de domination sociale, de dépossession politique, de maldéveloppement chronique.

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Martinique Avenir : 80% d’élus s’opposent et s’imposent à 90% de citoyens

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Au moment de publier cette chronique, je prends connaissance de l’article écrit par Philippe Pierre-Charles sous le titre : « Prendre en compte la totalité de la situation politique que nous vivons ! ». La belle ambition ! Cependant j’observe que l’un des aspects essentiels de la situation politique que nous vivons n’y figure pas : l’inadéquation du peuple et de sa représentation politique, s’agissant de l’avenir de la Martinique. C’est précisément l’objet de ce papier.

Nation, peuple et identité.

Une nation, une nano-nation comme le proclame Édouard Glissant après l’avoir dénoncée dans le Monde, comme pour ne pas faire fausse note dans le Landerneau. Un peuple, un peuple à hauteur d’autres peuples. De préférence de grands peuples comme ceux du Japon ou de la France plutôt qu’à ceux de Ste Lucie ou de Dominique. Un grand peuple, donc, dans une nano-nation. Pourquoi pas ? S’ajoute une identité à sauvegarder même si elle est essentiellement fuyante. En effet, le Martiniquais de l’an 2000 n’est pas celui de 1950, qui n’avait rien à voir avec celui de 1900 et encore moins celui de 1848.

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“Tricentenaire”, l’imposture politico-médiatique

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Les cérémonies dites du “Tricentenaire”ont consacré solennellement ,le rattachement de la Martinique à la France.

Dès lors les manifestations en chaîne que nous voyons aujourd’hui , cherchant à, faire disparaître toute trace mémorielle de cet évènement historique ne peuvent revêtir qu’une signification , éminemment politique : le rejet par leurs auteurs et ceux qui les soutiennent de leur appartenance à la communauté nationale française et par extension ,de leur qualité de citoyen de cette même République .; ils doivent donc en tirer ,s’ils ne sont pas des imposteurs ,toutes les conséquences et renoncer à tous les avantages qu’elle leur procure : garantie des libertés publiques et de la solidarité nationale,en particulier dans le domaine financier ,protection sociale étendue à tous les risques et à tous les stades de l’existence , standard de vie comparable à celui des pays développés d’Europe en matière sanitaire, éducative, d’habitat , d’ infrastructures et équipements structurants ,sans oublier les droits et protection juridiques des travailleurs ,bref tout ce qui suscite l’envie de nos proches voisins de la Caraïbe cherchant à en bénéficier au prix d’une entrée illégale sur notre territoire.

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Prendre en compte la totalité de la situation politique que nous vivons!

— Une contribution de Philippe Pierre-Charles —

Lorsqu’une situation est complexe, la prise en compte de la totalité de ses aspects est la seule façon de voir clair et d’éviter de sombrer dans un opportunisme ou un autre.

Voyons ces éléments sans les hiérarchiser ni oublier leur imbrication.

1). Un mouvement martiniquais et mondial de dénonciation du grand mensonge colonial européen (pour l’essentiel), de rétablissement de quelques vérités occultées par les Dominants secoue la planète. Nous disons Eya ! Woulo ! Bravo ! Nous en sommes partie prenante comme bien d’autres de nos prédécesseurs. Mener ce travail de vérité ne peut aller sans débats et controverses. Refuser ces débats en se prétendant détenteur unique et prétentieux de la vérité, reviendrait à accepter le risque que des contre-vérités soient légitimées en lieux et place (et à la manière de l’encrage) du mensonge colonial. Rarement la petite phrase de Lénine a été aussi importante : seule la vérité est révolutionnaire !

2). Ce contexte idéologique enveloppe des sociétés (celles de Martinique, de Guadeloupe et de Guyane) dans lesquelles le colonialisme est maintenu sous toutes sortes de déguisements avec son cortège de domination sociale, de dépossession politique, de maldéveloppement chronique.

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Une mise au point des Activistes N.R.V. (Noir, Rouge, Vert)

— Communiqué du collectif des Martiniquais.e.s éveillé.e.s —

Suite aux nombreuses actions et manifestations menées à Fort-de-France durant ces derniers mois, la population martiniquaise se retrouve malheureusement troublée, perturbée et parfois manipulée du fait de nombreuses incompréhensions.
Vu les tensions initialement suscitées par l’action du dimanche 2 août au sein du peuple martiniquais, il s’agit aujourd’hui de rétablir la vérité, à l’aide de l’honnêteté.

Suite à l’appel citoyen lancé pour la destruction des statues de Joséphine et Desnambuc, nous nous sommes rendus devant la porte du tricentenaire de la colonisation afin de mettre en lumière son histoire et son rôle tragique, malheureusement méconnus. Initialement, nous avions, devant cette porte, lancé un appel à sa destruction, et nous l’assumons. Dès le lendemain, Lundi 27/07 nous avons amendé l’action, en appelant plutôt au nettoyage et à la rénovation de la fresque de Khokho, et à la distribution de repas aux personnes précaires vivant aux alentours de la porte célébrant les 300 ans de colonisation, le tout en compagnie de Béatrix Renée-Corail, héritière du savoir-faire légendaire de Khokho.

C’est donc dans un esprit de paix, d’amour mais surtout par respect pour le travail de réappropriation, mené par AIMÉ CESAIRE, que nous avons vu toute légitimité dans notre action.

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Manifeste pour la Martinique

Pour donner la parole au peuple. Pour préserver notre espace démocratique.

—Collectif —

Les derniers mois en Martinique ont été le lieu de manifestations et de prises de position que l’on ne peut ignorer. Elles sont comme autant de symboles de l’inertie et des frustrations silencieuses qui émaillent et déraillent notre société: nul ne peut ignorer les enjeux liés à la pollution à la chlordécone, à la gestion de l’eau ou encore les inquiétudes concernant le développement économique et l’exode des jeunes.

Les évènements du 22 mai 2020 ont permis une mobilisation du politique et de la société sur les questions de nos symboles publics et sur la connaissance de notre histoire. Ce choc entre histoire et mémoire a provoqué un processus de remise en question de notre société.

On aurait pu croire qu’avec les réseaux sociaux, le dialogue entre les différentes réflexions sur notre société aurait pu être facilité. Bien au contraire. Des divisions nous sautent aux yeux et ne cessent de s’exacerber.

Face aux tensions récentes, des espaces et des moments d’échanges ont pourtant été créés, des espaces et des moments dont notre société a le plus grand besoin.

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La commémoration du centenaire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises (1848-1948)

— Par Nelly Schmidt —
Étudier une commémoration, c’est aborder deux séries de questions relatives tant au sens et aux fonctions du phénomène qu’à la mémoire — ou à l’amnésie — collectives qu’elle sous-tend bien souvent, malgré son objectif de remémoration. Par-delà les discours, les symboles, les signes, les différents types de fêtes et manifestations auxquels donne lieu la commémoration, l’analyse fait intervenir le problème d’une certaine conscience commémorative, de la place de l’histoire dans la société qui veut ainsi se souvenir. De même se pose un ensemble de questions relatives à l’actualisation de l’événement ainsi rappelé, des fonctions que les organisateurs de la commémoration lui attribuent de manière souvent non explicite, au-delà d’hommages presqu’inévitablement simplificateurs. Autant de thèmes de réflexion qui s’imposent à l’historien. Autant de questions qui, dans le cas de la commémoration du centenaire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises en 1948, prennent une dimension et une signification particulières. Là où le mythe politique, là où l’amnésie collective prédominent, là où, dès 1848 on prôna, de tous les horizons politiques, I’ «oubli du passé »1, la commémoration de l’abolition de l’esclavage prit dès la fin du XIXe siècle des accents particuliers.

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Fort-de-France : Deux appels liés à La Porte du Tricentenaire, un arrêté d’interdiction

Vendredi 31 juillet 2020- Journal France Antilles
Pour donner la parole au peuple – Pour préserver notre espace démocratique.

Les derniers mois en Martinique ont été le lieu de manifestations et de prises de position que l’on ne peut ignorer. Elles sont comme autant de symboles de l’inertie et des frustrations silencieuses qui émaillent et déraillent notre société: nul ne peut ignorer les enjeux liés à la pollution à la chlordécone, à la gestion de l’eau ou encore les inquiétudes concernant le développement économique et l’exode des jeunes. 

Les évènements du 22 mai 2020 ont permis une mobilisation du politique et de la société sur les questions de nos symboles publics et sur la connaissance de notre histoire. Ce choc entre histoire et mémoire a provoqué un processus de remise en question de notre société. 

On aurait pu croire qu’avec les réseaux sociaux, le dialogue entre les différentes réflexions sur notre société aurait pu être facilité. Bien au contraire. Des divisions nous sautent aux yeux et ne cessent de s’exacerber. 

Face aux tensions récentes, des espaces et des moments d’échanges ont pourtant été créés, des espaces et des moments dont notre société a le plus grand besoin.

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Manmay pa gomé listwè nou

Dimanche 2 août 2020 à 8h 30 Place José Marty à Fort-de-France

— Communiqué de la CGTM-SOEM —

Face aux évènements sociaux inédits de ces dernières semaines, le dimanche 2 août 2020, la CGTM-SOEM appelle la population à se mobiliser en masse au Parc Aimé Césaire. Un lieu ou des milliers d’entre nous ont été formés en matière de culture et grâce à ceci, peuvent nourrir leur famille.

Nous informons les martiniquais que la porte principale (place José Marty, face à la croix mission) du Parc Culturel Aimé Césaire, représente, c’est vrai, le passage de l’explorateur, colonisateur, Pierre Belain d’Esnambuc. Dès la conclusion de la vente du parc, le bâtisseur de la ville de Fort-de-France, Aimé Césaire et les élu.es de l’époque ont fait réaliser une fresque par l’artiste sculpteur KHOKHO René-Corail, qui représente le massacre des amérindiens par les colonisateurs.

Aimé Césaire n’a pas démonté l’œuvre mais a ajouté la vérité sur ce mur dû au passage de d’Esnambuc. Il s’est donc démarqué de ce pan douloureux de l’histoire de la Martinique. Il nous semble qu’il serait entre autre plus constructeur par exemple, de dédier un lieu à ces statues afin, non pas de masquer l’histoire, mais de toujours la rendre visible, ce qui permettrait à nos enfants d’en avoir connaissance et de s’en imprégner.

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125 personnalités lancent un appel pour sauver France Ô

Alors que la disparition de la chaîne des outre-mer est prochainement programmée, des personnalités dont Erik Orsenna, Lilian Thuram, Marius Trésor et Audrey Pulvar lancent un appel pour maintenir et transformer France Ô.
125 personnalités lancent un appel pour sauver France Ô
Tribune. Avec son réseau de neuf stations dans les départements et territoires d’outre-mer et sa station de Malakoff, France Ô est une chaîne unique dans le paysage audiovisuel français.

La décision annoncée en juillet 2018 de la supprimer a suscité un vif émoi parmi les ultramarins qui y ont vu une manière d’être traités comme des «citoyens entièrement à part» et par les téléspectateurs de la chaîne qui louent la qualité de ses programmes.

A travers la diffusion de ses concerts de zouk, de maloya, ou de ukulélé, de ses émissions littéraires, de ses pièces de théâtre d’Aimé Césaire, de ses fictions venant de Nouvelle-Calédonie ou de l’île de la Réunion, de ses documentaires sur l’histoire et la mémoire, la chaîne France Ô est le reflet de ce que l’écrivain martiniquais Edouard Glissant qualifiait de créolisation du monde, un espace où dialoguent les cultures de l’archipel France.

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