Tribune. Collectif
90 personnalités, parmi lesquelles Omar Sy, Céline Sciamma ou Christine Delphy, demandent à Emmanuel Macron, dans une tribune au « Monde », de condamner l’agression d’une accompagnatrice scolaire voilée.
Ils le sont encore plus pour le fils de cette femme, qui a assisté, impuissant, à l’humiliation de sa propre mère. Devant la haine de l’attaque, il n’a pu s’empêcher d’éclater en sanglots dans ses bras, avant de quitter l’assemblée. Qui se soucie du mal qu’il a subi ? Qui se préoccupe du traumatisme que peut représenter une telle agression dans la tête d’un gamin d’à peine 10 ans ? Quelles seront les conséquences d’une telle humiliation publique si ce n’est renvoyer à cet enfant qu’il demeure un citoyen de seconde zone, indigne d’être pleinement français et reconnu comme tel ?
Mais ils sont surtout d’une violence et d’une haine inouïes pour cette femme, victime d’un amalgame inacceptable associant la pratique de sa religion à l’attentat de la Préfecture de police de Paris. Une femme publiquement piétinée, chosifiée, déshumanisée, devant le groupe d’enfants qu’elle accompagnait bénévolement. Comme si elle pouvait être écrasée, bafouée dans sa dignité, sans que cela ne suscite la moindre indignation collective digne de ce nom.