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Ce que les Français doivent à Napoléon

— Par Jacky Dahomay —

Si commémorer, c’est se souvenir ensemble, il y a toujours un risque qu’une commémoration prenne la tournure d’une célébration. Fidèle à sa dialectique du « en même temps », c’est ce risque qu’a pris le président de la République, Emmanuel Macron, en allant déposer une gerbe de fleurs sur la tombe du célèbre empereur. C’est à l’évidence une célébration, ce qu’avait refusé de faire – mis à  part Georges Pompidou- les différents présidents  de la V° République, Nicolas Sarkozy y compris. Napoléon Bonaparte mérite-t-il une célébration ?

Répondre à une telle question, c’est d’abord s’interroger sur le sens du poids que constitue l’épisode napoléonien dans la constitution de l’identité nationale française. Avec Emmanuel Macron, comme président de la République, c’est la République qui vient de célébrer un empereur, Napoléon Bonaparte. Incontestablement, Napoléon est la figure la plus importante de l’histoire de France, avec Louis XIV et Colbert. La monarchie absolutiste, dans sa lutte contre l’empereur et le Pape, a joué un rôle indéniable dans la formation de la nation française. Comprendrait-on pour autant que la République puisse célébrer la monarchie ?

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« Un privilège blanc », par Georges Trésor

— Avant propos de Jacky Dahomay —

..Nous ouvrons une réflexion sur un problème qui insiste dans bien des régions du monde et, dans le cas qui nous intéresse, en notre pays de Guadeloupe. En effet, ces dernières décennies ont connu un développement de ce qu’il est convenu d’appeler le néolibéralisme, qui relativise l’action des États, donc l’identité des nations et entraîne un affaiblissement du politique dans sa fonction de fondation de l’être ensemble. D’où un affaiblissement des démocraties, crise qu’il ne faut pas sous-estimer car la menace concerne d’autres démocraties dont la France aussi. On assiste dans les grandes démocraties occidentales à une montée en puissance des idéologies d’extrême droite, donc à des crispations identitaires.
En France, le discours dominant est celui du Front national et c’est le vocabulaire de ce dernier qui domine dans l’opinion, dans la classe politique et la presse dominante. Le FN dit lutter contre le « communautarisme » (en dévoyant le sens que donne à cette expression la philosophie politique) or, il occulte que c’est le parti de Marine Le Pen qui développe un vrai communautarisme cultivant la haine de l’autre (musulmans, émigrés de l’Afrique sud saharienne etc).

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Non à l’expulsion inhumaine des frères haïtiens !

Rassemblement le samedi 5 décembre à 10hsur la place de la Victoire de Pointe à Pitre

Malgré le contexte sanitaire, nous avons appris que la préfecture de la Guadeloupe organise un vol spécial groupé le 7 décembre pour expulser une trentaine de femmes, d’hommes haïtiens dont certains sont retenus au Centre de rétention administratif (CRA). Parmi eux se trouvent des parents d’enfants français, des personnes malades, de futurs parents, des personnes vivant en Guadeloupe depuis plusieurs années et des personnes arrivées en Guadeloupe avant leur majorité.
Or, depuis le mois de mars, il n’y a aucun vol commercial direct entre Guadeloupe et Haïti.
Dans ces conditions, l’ensemble des associations franco-haïtiennes dont Tet Kolé, la fédération d’associations franco-haitiennes de la Guadeloupe, Lakay Concept, Family Band, CODIGH, tous les amis de la communauté haïtienne de Guadeloupe et tous ceux qui sont épris de justice et de dignité vous appellent à un grand rassemblement le samedi 5 décembre à 10h sur la place de la victoire de Pointe à Pitre, en face de la sous-préfecture pour dire :
NON !!
Un seul message sur les pancartes : NON !!

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Non ! Pas en notre nom !

— Par Jacky Dahomay—

Ainsi, le Préfet de Guadeloupe a décidé d’affréter un avion spécial pour expulser un certain nombre d’Haïtiens de notre territoire. Quelle est l’urgence ? Quel est le danger ?
En vérité, il ne fait qu’appliquer le durcissement de la politique macroniste concernant l’immigration. Si on peut admettre que tout État doit pouvoir contrôler ses frontières notamment concernant le banditisme et le terrorisme, tous les immigrés ne sont pas des délinquants en puissance. Le durcissement du gouvernement macron concernant l’immigration est l’option politique de se rapprocher des idées d’exxtrême droite, tendant à dominer en France. En effet, le vocabulaire de l’extrême droite et du RN en particulier, a envahi l’ensemble du champ médiatique et politique français. On utilise comme allant de soi les expressions telles que « identité nationale » (qui apparaît pour la première fois avec Jean-Marie Le Pen). Ou encore le « communautarisme », l’ensauvagement », le « séparatisme ».
La problématique de l’identité propre à l’extrême droite n’est pas du tout celle d’une tradition authentiquement républicaine. Pour cette dernière, la nation est volonté, la nation est contrat et ne peut se réduire à l’identité culturelle, fût-elle majoritaire.

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Racisme  et déni républicaniste-2

Deuxième partie: suite de Racisme  et déni républicaniste-1.

— Par Jacky Dahomay —

Nous avons voulu, dans la partie précédente, montrer le lien qu’il pouvait y avoir entre certaines pratiques policières et le racisme. Insistons d’abord sur un fait : la pratique quasi constante de contrôles d’identité par la police française est une atteinte à la liberté de circuler. Si on peut les justifier dans des cas précis et isolés, suite à de graves incidents, il n’est pas normal que des citoyens soient régulièrement contrôlés, à la sortie de du métro par exemple. Cette pratique a d’ailleurs été jugée inadmissible par les Anglais et par les Allemands.

Ensuite, ces contrôles sont nécessairement ciblés et vise une population bien particulière. Ainsi a-t-il pu exister une « police des Noirs » après l’abolition de l’esclavage dans les colonies, la police des Juifs sous Vichy et une « police des Arabes » sous la 4° république et sous les débuts de la cinquième. Dans son livre, Les origines républicaines de Vichy, l’historien Gérard Noiriel nous dit que c’est une pratique qui s’est développée sous la III° République. C’est qu’il y a eu précise-t-il, une véritable « révolution identitaire » qui se produisit dans les dernières décennies du XIX° siècle.

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Racisme  et déni républicaniste-1

.— Par Jacky Dahomay —

Je livre ici les réflexions, sans doute un peu longues, que m’ont inspiré le discours de Macron du 14 juin dernier. Pourquoi Macron ? Parce qu’alors qu’il prétend représenter un nouveau monde, ses formules me semblent un condensé parfait de la vieille idéologie identitaire républicaniste française et du déni du racisme qui lui est consubstantiel. Si le fil de mon développement peut surprendre, c’est qu’il chemine à travers les affirmations du président afin d’en faire l’analyse critique, concernant 1) les violences policières 2) le séparatisme 3) le déboulonnement des statues et 4) le patriotisme républicain.

.PREMIÈRE PARTIE.

.Après le meurtre de Georges Floyd, assassiné par des policiers blancs aux Etats Unis, un vaste mouvement de protestation s’en est suivi un peu partout dans le monde, donc y compris en France. Les policiers, auteurs de cet odieux acte raciste, ont été mis en examen. De nombreux chefs d’Etat ont condamné cet horrible meurtre, Boris Johnson comme Angela Merkel. Cette dernière, en une phrase, a dénoncé le racisme aux USA en précisant, qu’en Allemagne aussi, existe le racisme.

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Penser les Antilles, hier et aujourd’hui

Hier, Frantz Fanon 

Une date anniversaire :

Le 20 juillet 1925 naissait à Fort-de-France à la Martinique, Frantz Fanon. On ne dira jamais assez l’importance de ses essais sur la colonisation, et sur les catastrophes engendrées par la psychiatrie. Un auteur qu’on aime citer, mais qui serait aujourd’hui assez peu lu, si l’on en croit certains critiques. Peau noire, masques blancs (Seuil, 1952),  L’an V de la révolution algérienne (Maspero, 1959), Les Damnés de la Terre (Maspero, 1961), son livre le plus connu préfacé par Sartre, ou son ouvrage posthume Pour la révolution africaine (Maspero, 1964) : son œuvre en a influencé plus d’un, des indépendantistes africains aux leaders du Black Panther Party notamment. (Extrait du Journal Jeune Afrique)

Très jeune homme, Frantz Fanon décide de quitter son milieu natal. Engagé volontaire pendant la Seconde Guerre Mondiale, blessé au combat, puis étudiant en médecine à Lyon, il subit pendant ces années de formation l’expérience mortifère du racisme, cette « déviation existentielle ». Dans Peau noire masques blancs , il écrit  « le Noir n’est pas un homme » ; il refuse l’assimilation, se révolte contre le déni des cultures dites indigènes, l’oppression économique et identitaire des colonisés, la violence faite aux peuples dominés.

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Ce que masque le voile.

— Par Jacky Dahomay —

Une nouvelle polémique, dont la France a obscurément le secret, oppose ceux qui défendent le droit qu’ont les mères de confession musulmane d’accompagner leurs enfants lors de sorties scolaires en restant voilées et ceux, à l’inverse, qui considèrent que c’est manifester une appartenance religieuse dans un cadre qui demeure scolaire, ce qui contredit en quelque sorte la laïcité. Le plus surprenant est que cette affaire a provoqué des réactions politiques et médiatiques d’une ampleur telle que cela a consterné les autres pays démocratiques et nous convoque inévitablement à penser le surgissement d’un tel événement et à saisir son sens véritable. Chose difficile, il va sans dire.

Il faut tout de même reconnaître que le système capitaliste néolibéral traverse une crise sans précédent, aussi bien sociale, économique que politique et culturelle. Ce déboulé des colères qui saisit les peuples de bien des régions du monde, déroute aussi bien les partis politiques que les syndicats ce qui rend leur lecture problématique. Des chefs d’Etat attisent les crispations identitaires pour voiler le phénomène. Tout se passe comme si nous étions bombardés de signes ce qui produit une déroute de la pensée dans un monde qui commence à sentir le brûlé.

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Gilets-jaunes : vers une « démocratie insurgeante » ?

— Par Jacky Dahomay

Difficile d’analyser des événements quand, soudain -ce qui arrive parfois- l’histoire se met à bégayer. Nous tentons tout de même cette analyse étant persuadé que sa confrontation nécessaire avec d’autres serait une contribution au débat devant traverser l’espace public dans ces temps quelque peu obscurs.
Beaucoup de jugements ont été portés sur ce mouvement inédit des Gilets jaunes. Comme il arrive toujours lorsqu’un phénomène nouveau émerge dans la société, on a recours au passé. Ainsi, certains ont cru percevoir un mouvement poujadiste, d’autres, une sorte de jacquerie d’Ancien régime, ou encore, un mouvement populiste, ou bien encore une sorte de refus de l’impôt, une passion de l’automobile, un désir de consommation, une contestation d’extrême-droite, et la liste de tels jugements pourrait être très longue. Ceci expliquerait sans doute –du moins en partie- que des syndicats (la CGT notamment) ont du mal à rejoindre un tel soulèvement populaire.

La vérité des Gilets jaunes.
Tout se passe cependant comme si la révolte des Gilets jaunes était en quelque sorte tout cela tout en étant autre chose. Cela nous fait bien sûr penser à la fameuse formule de Sartre « L’homme est ce qu’il n’est pas et n’est pas ce qu’il est » ce qui pour l’auteur de L’être et le néant est le signe de la liberté.

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L’ultime errance d’Emmanuel Macron.

— Par Jacky Dahomay —

En cette journée du 17 novembre, il me semble important de revenir sur la semaine précédente, celle de cette marche du Président Macron sur les traces de la guerre 1914-1918. Il me semble que ce long périple, s’inscrivant dans ce qu’il a défini lui-même comme une « itinérance mémorielle » mérite d’être analysée. Comment expliquer que, rompant avec les « commémorations » officielles habituelles du 11 novembre, le président Macron ait voulu effectuer une « itinérance mémorielle » se déroulant sur plusieurs jours ? Tout se passe comme si Emmanuel Macron avait commencé une sorte d’errance de son pouvoir dont les manifestations d’aujourd’hui ne sont que le prolongement. Mais il se pourrait que ce surprenant périple s’inscrive dans une sorte d’errance ultime caractérisant le fondement politique de son pouvoir néolibéral. Si tel était le cas, la crise actuelle que connait la France, pourrait être son ultime errance dont la fin nous échappe encore.
Pour commencer, demandons-nous ce qu’a voulu signifier Macron avec l’expression étrange de « itinérance mémorielle » ? Notons que ce mot vient de la téléphonie, c’est la traduction de « roaming » : possibilité d’utiliser un téléphone mobile sur un autre réseau que celui d’origine.

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F.I : des perquisitions exceptionnelles ?

— Par Jacky Dahomay —

Bien que l’ « affaire Mélenchon » ne fasse plus l’actualité, je voudrais proposer ici une analyse, sans doute un peu longue, de ces événement récents. Je dois dire pour commencer que, vivant dans mon île à 7 000 kms de l’Hexagone, j’ai été frappé par le spectacle, en particulier médiatique, qu’a donné cette semaine folle des réactions provoquées par les perquisitions concernant Mélenchon et la France Insoumise et par surtout cette vaste opération de Mélenchon basching qui se poursuit encore dans les médias. Cette distance géographique ne me décerne bien sûr aucun brevet d’objectivité. Mais habitués aux tempêtes et aux cyclones nous avons pour coutume de faire ce que mon ami Régis Debray préconise dans son livre Allons aux faits : ne pas se contenter d’admirer l’écume des vagues mais observer le mouvement profond des courants marins. « La politique nous cache le politique, comme les joies de la baignade le cycle des marées » écrit-il.

Allons donc aux faits en évitant autant que faire se peut de nous laisser noyer dans les joies provoquées par les tempêtes médiatiques. Quels sont-ils ?

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Grève : l’essence doit-elle précéder l’existence ?

— Par Jacky Dahomay —

essence_existenceComment comprendre, lors de cette grève déclenchée par la CGT dans les raffineries, que le manque d’essence puisse provoquer une telle angoisse chez les consommateurs ? Certains psychologues expliquent que cela relève d’un complexe appelé à tort ou à raison syndrome de Diogène qui consiste en une syllogomanie, pathologie caractérisée par une obsession d’accumulation d’objets. Nous voudrions montrer ici que cela éclaire plutôt le type de subjectivité produite par la domination néolibérale.

Car ce qui interpelle, c’est que tout se passe chez certains automobilistes comme si, au-delà même de tous ces inconvénients bien réels créés par cette grève, on portait atteinte à leur être même, comme si toute leur subjectivité était dépendante de ce produit de consommation, comme si, au fond, l’automobile était le prolongement de leur être et que l’essence déterminait en grande partie leur existence. Un tel comportement nous montre là le type réussi de l’ « homme consommateur » de ce nouveau sujet individuel produit par le néolibéralisme dans sa logique biopolitique et dont le désir se rabat en une quête de jouissance effrénée s’assouvissant dans la multiplication des objets de consommation.

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Les travaux sur le Code noir ne doivent pas se plier aux dogmes

— Par Jean-Louis Harouel, Jacky Dahomay et Marcel Dorigny —

code_noir-400Tout un courant d’opinion prétend interdire l’étude scientifique de l’édit de mars 1685, dit Code noir. Maître de conférences d’histoire du droit à l’université des Antilles, Jean-François Niort vient d’en faire l’expérience à ses dépens. Cet universitaire unanimement reconnu par ses pairs vient de subir des attaques diffamantes et des menaces intolérables de la part de groupuscules guadeloupéens le traitant de « révisionniste et négationniste » et le sommant de « s’en aller ». Faute de pouvoir faire entendre raison à cet obscurantisme haineux, il s’est adressé au MIR France (Mouvement international pour les réparations), où il lui a été opposé une fin de non-recevoir, au prétexte qu’il procéderait à une « reconstruction de l’Histoire ».

Cela veut dire en clair que Jean-François Niort a commis la faute impardonnable d’utiliser son impeccable rigueur scientifique pour étudier le texte de l’édit de mars 1685 dans son contexte historique et de lui consacrer deux livres récents.
Identifié au mal absolu

Le MIR France voudrait croire que l’histoire du Code noir a été écrite une fois pour toutes par le philosophe Louis Sala Molins dans un ouvrage publié en 1987, Le Code noir ou le calvaire de Canaan.

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A propos de la destruction de la stèle de Sainte-Rose.

Dimanche, la stèle, érigée sur le site de la Pointe Allègre, à Sainte-Rose, en hommage à l’arrivée des premiers colons en Guadeloupe, a été renversée, puis brûlée pendant des heures. De nombreux Guadeloupéens étaient hostiles à l’installation de ce monument et sont venus le dire. Le Liyannaj kont pwòfitasyon avait appelé à la mobilisation, considérant cette stèle comme « un acte raciste, un profond mépris vis-à-vis des Guadeloupéens d’origine indienne et africaine, Respèkté gwadloupéyen! » , a affirmé Élie Domota, porte-parole du LKP.
Le cercle Auguste Lacour, réunissant la communauté des blancs créoles, est à l’origine du projet de stèle en mémoire aux premiers colons qui ont débarqué sur l’île. Un projet qui a reçu l’autorisation du tribunal administratif car « les inscriptions ne contiennent aucun propos portant atteinte au respect des valeurs et principes de la déclaration des droits de l’Homme » . ( F-A  Gwada)

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La stèle de Sainte-Rose, pourquoi je suis deux fois contre.

Par Errol Nuissier

Lors de l’érection de cette stèle, j’ai eu le sentiment qu’elle avait été faite de manière précipitée.

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Les tontons macoutes de la culture

totons_macoutes_cultureLes ayatollahs de la mémoire.

Par Jacky Dahomay

Je n’ai jamais autant entendu parler en Guadeloupe de Nègres, de Blancs, de racisme, d’esclavage, de mémoire ! Que se passe-t-il ? Est-on passé de la lutte de classes à la lutte de races ? Parce qu’un jeune blanc majeur et écervelé, qui porte le nom de Chaulet, dans une dispute avec un jeune noir prononce selon certains témoins des propos racistes –chose que nous avons fermement condamnée- et voilà qu’on fait monter la pression, que déferlent sur le net des propos tout à fait insensés. La famille Chaulet est sommée de se justifier. On oublie cependant que Philippe Chaulet –qui n’est pas du tout de ma famille politique- est le seul homme politique de droite ayant accepté de signer un tract exigeant la libération de Luc Reinette quand il était emprisonné, suite à des attentats ayant fait beaucoup de bruit à l’époque. Une amie, professeure de philosophie et mulâtresse, m’informe qu’hier, attendant dans le cabinet d’un médecin je ne sais plus quel papier, s’est faite agresser verbalement par une patiente incriminant la couleur de sa peau.

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Appel à la vigilance citoyenne.

— Par Jacky Dahomay —
appelNous traversons une crise grave. Celle-ci est mondiale, européenne, française et, inévitablement, a et aura encore plus des répercussions en Guadeloupe. Cette crise n’est pas seulement économique : elle est aussi politique, sociétale, culturelle, sociale.
La république française, à laquelle nous appartenons jusqu’à nouvel ordre, connaît aujourd’hui un délitement incontestable. La crise économique s’aggrave et la croissance est nulle. Les effets désastreux au plan social se font déjà sentir. Le nombre de chômeurs et de laissés-pour- compte augmente. La désespérance sociale devient une manifestation de la vie quotidienne. L’avenir semble bouché. La crise politique est la plus grave que connaît la V° république. Les partis dits de gouvernement perdent toute crédibilité. Le parti d’extrême droite, le FN, est donné premier dans les sondages pour les prochaines élections. La fonction présidentielle a perdu toute sa dimension symbolique. A la crise des partis s’ajoute la crise de l’Etat. Le chef de l’Etat, tout comme le roi, est totalement nu. Certains parlent même de l’urgence d’une sixième république.
Ce qui interpelle le plus, c’est qu’au-delà de la crise des partis et de la représentation politique, c’est la politique en tant que telle qui peine à faire sens pour la communauté des citoyens.

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La mort de Rolland Anduse

— Par Jacky Dahomay —petitjean-roget_2
Ma famille et  moi avons  la douleur de vous annoncer la mort de Rolland Anduse, notre beau-frère, époux de notre soeur Suzie morte en l’année 2007.
Rolland, médecin de profession, était aussi  surtout connu pour son engagement politique radical. Ceux qui, comme moi, furent étudiants guadeloupéens dans les années 60-70, ne peuvent oublier Rolland Anduse. Il fut le véritable maître à penser de l’AGEG de Bordeaux. Incontestablement, il jouissait d’une autorité  certaine sur les  militants mais en Guadeloupe aussi quand  il retourna au pays pour militer en participant à la  création d’ l’UGTG et de l’UPLG. D’ une intransigeance idéologique radicale -tout comme Suzie d’ailleurs- surout à l’époque de notre maoïsme flamboyant, il provoquait aussi des contestations.

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Défaite de la pensée en Israël.

— Par Jacky Dahomay —

choixAlors que les faits sont là, dans leur aveuglante nudité (Plus de mille personnes tuées à Gaza, notamment des femmes et des enfants, contre une cinquantaine de morts chez les Israéliens, essentiellement des militaires), les dirigeants de l’Etat d’Israël continuent de maintenir leur même argumentation : la faute en incombe au Hamas qui se sert des civils comme boucliers. Cet argument est repris par Roger Cukierman, président du CRIF, dans un article publié dans Le Monde du 22 juillet. S’il n’y a pas, selon lui, plus de morts du côté israélien, c’est qu’Israël protège sa population quand le Hamas utilise les civils palestiniens comme bouclier. Finkielkraut, dans une interview accordée au Figaro, déclare : « Si la civilisation de l’image n’était pas en train de détruire l’intelligence de la guerre, personne ne soutiendrait que les bombardements israéliens visent les civils (…) les souterrains de Gaza auraient dû être faits pour eux (les civils de Gaza) ».
Ces arguments peuvent avoir une certaine portée surtout lorsque le Hamas et plus largement les politiques palestiniens comme les dirigeants des pays arabes d’ailleurs, souvent travaillés par des extrémismes de toutes sortes, ne provoquent pas en nous de l’enthousiasme politique.

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Sur la biodiversité.

—  Par Jacky Dahomay —

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Vous trouverez [ ci-après] un tract signé par plusieurs associations sur le problème de notre biodiversité. Du 24 au 26 juin prochain sera examinée à l’Assemblée Nationale une loi visant à limiter l’accès à notre biodiversité. Il y a là le risque qu’une telle loi et surtout les politiques de l’Etat qui s’en suivront soient néfastes pour les petits entrepreneurs guadeloupéens face aux lobbies multinationaux notamment dans le domaine pharmaceutique. Mais plus globalement, il faut comprendre les dangers qui pèsent sur notre patrimoine commun face à la puissance du capitalisme globalisé. Ceci est d’autant plus inquiétant que 80% de la richesse en biodiversité de la France se trouve dans les Outre-Mer.
En effet, depuis les années 80, le redéploiement du capitalisme avec ce qu’il est convenu d’appeler le néolibéralisme s’accompagne d’une sorte de sauvagerie : le pillage, mené par certains États occidentaux et les puissants oligopoles privés, de ce qui appartenait jusques là à l’Etat social et au domaine public ou encore était encore sous le contrôle de communautés locales. En ce sens, comme l’ont montré Pierre Dardot et Christian Laval dans un ouvrage récent, Commun (la Découverte), il s’agirait comme d’un nouveau mouvement des enclosures : « Le développement du capitalisme contemporain apparait comme la répétition historique du grand mouvement de dépossession commencé à la fin du Moyen Age dans les campagnes européennes ».

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« Résistances, Rebellions, Révoltes et Révolutions, Océan Indien, Antilles, France (1750-­1850) »

Le Grand Séminaire d’Histoire des outre mers français (GSHOM)« Résistances, Rebellions, Révoltes et Révolutions, Océan Indien, Antilles, France (1750­1850) »

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GREHDIOM et CAGI-CRPLC (Université des Antilles et de la Guyane) IHRF (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), CRESOI (Université de La Réunion)

Ces dernières années ont vu les études sur la Révolution française se décentrer et prendre davantage en considération les événements qui dans l’Empire colonial français avaient constitué en soi une dynamique révolutionnaire, entraînant en retour dans la métropole un nouveau cycle de radicalisation. Ainsi les rapports entre la métropole et son empire ont pu être repensés dans une interaction féconde, donnant à comprendre la façon dont le débat sur les colonies, sur le statut des personnes, esclaves, libres de couleur, colons, marins et soldats, sur la politique extérieure de la France, se trouvaient au centre de la décennie 1789-1799. Créé à l’initiative de Sudel Fuma (CRESOI) en septembre 2011 lors du colloque organisé à La Sorbonne par L’Institut d’Histoire de la Révolution française, en partenariat avec l’Université des Antilles et de la Guyane (GREDHIOM et CAGI-CRPLC), « Les Colonies, la Révolution française, la loi »1, ce projet de recherche pluriannuel a pour ambition de travailler à dresser la typologie des formes, modalités et stratégies des résistances, soulèvements, révoltes, et révolutions de tous types qui ont pu dans l’espace de l’Outre-mer français incarner autant de formes de contestation face à des situations de domination coloniale diverses et variées.

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« Démocratie et subjectivité » : débat à La Casa del Tango

cafe_debat_social_clubLe séminaire.
Nous vous rappelons la tenue de notre séminaire du jeudi 10 octobre prochain. Nous avons décidé de travailler sur un texte de Jean-Luc Nancy communiqué en pièce jointe. Tony Albina en fait brièvement la présentation:
DEMOCRATIE ET SUBJECTIVITE
D’après le psychanalyste Charles MELMAN, nous vivons à l’âge de l’homme sans gravité[1].
L’expression est polysémique et en dit long sur la crise de la subjectivité moderne : l’homme sans gravité serait l’homme délesté du poids de toutes les traditions, en apesanteur dans un espace acosmique et a-signifiant. C’est sans aucun doute l’homme pour qui le grave se laisse supplanter par la légèreté d’un monde intégralement dominé par le régime des images aussi illusoires qu’éphémères. Plus encore, la perte de la gravité serait le signe le plus probant d’une dissolution du sens de la responsabilité au profit de la soumission à un nouvel impératif érotique : « jouir à tout prix » !
Ce nouvel impératif produit des effets connus : effondrement des figures de l’autorité, explosion de la violence, suicides des jeunes, pullulement des addictions et multiplication des états dépressifs…
Le fait est que tout cela impacte négativement l’existence collective.

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Nos responsabilités face à ces monstres chimiques de nos pays devenus

— Par Jacky Dahomay —

Nous profitons de ce premier mai 2013 pour rédiger cette réflexion que nous livrons au débat.  Le grave problème que nous posons est celui-ci : comment nous, Antillais, avons-nous pu laisser ainsi se produire une telle catastrophe écologique et sanitaire sur des territoires légués par nos aïeux ? Les pratiques culturales à base de pesticides, notamment dans la banane, mais pas  seulement, ont donné la  situation dramatique d’aujourd’hui. Qui en est responsable ?

Les pêcheurs accusent l’Etat, et ils ont raison. L’Etat  savait que la chlordécone  était  un produit dangereux qui se mélangeait à d’autres produits nocifs déjà utilisés auparavant. Comment expliquer qu’il ait pu autoriser l’usage de ce produit  alors qu’il l’avait interdit, même tardivement,  sur le territoire français ? Il est clair que cela présuppose de la part de l’Etat une vision des peuples d’Outre-mer.

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Épandage aérien : le jugement du Tribunal administratif

 

par Jacky Dahomay

. Je vous communique en pièce jointe le jugement du Tribunal administratif  du 10 décembre dernier.
J’en profite pour vous rappeler la date de la réunion du collectif prévue le jeudi 13 décembre à 19h à la Casa del tango. La présence de tous est indispensable.  Il s’agira, ensemble, de faire le bilan de longs mois de lutte et d’en tirer les conclusions. Chacun d’entre nous, bien sûr, a son idée mais il s’agira de produire un texte collectif.
Rappelons que notre combat n’était dirigé ni contre la banane ni contre des planteurs mais contre des pratiques culturales, dont l’épandage aérien de pesticides, nuisibles à l’environnement et à la santé des Guadeloupéens. Ce qui est scandaleux, c’est qu’après la catastrophe écologique de la chlordécone, ni l’Etat ni la majorité des politiques n’avaient pensé à une réorientation de la culture de la  banane. De longues pratiques administratives, politiques, économiques, sans doute issues de l’univers « plantationnaire » du passé, ont toujours fait  fi des préoccupations telles que les nôtres. C’est donc une première en Guadeloupe que des associations de la société civile, par  leurs revendications et par leurs luttes, dans le respect des formes  démocratiques, arrivent à faire admettre qu’il y a des limites à de telles pratiques, fussent-elles issues d’une longue tradition.

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Hanétha Vété-Congolo. Avoir et Etre : Ce que j’Ai, ce que je Suis

Présentation à la Bibliothèque Municipale du François, Martinique

Le vendredi 28 mai 2010  par Roger PARSEMAIN

http://www.lechasseurabstrait.com/revue/

Devrais-je feindre la modestie ? Ou exprimer le plaisir lié d’un brin de vanité d’ancien enseignant heureux de présenter l’élève aujourd’hui écrivain et menant une remarquable carrière universitaire ?

Hanétha Vété-Congolo me ramène en ces années 80 au collège La Jetée au François de la Martinique.

A l’époque c’était l’adolescente, ointe d’une rêverie intérieure. Cela maintenait droite la tête au regard fixe vers le plus lointain horizon. Quels rêves éveillés animaient le sourire à peine amorcé dans ce visage haute proue en sa tranquille traversée de la cour et la remontée vers sa classe, dans l’escalier et tout au long des galeries ?

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«Le monde tel qu’il est» de Monchoachi

 Une invite au débat

—par Roland Sabra —


Le débat commence. Monchoachi publie ces jours- ci un petit opuscule  » Le monde tel qu’il est« , d’un cinquantaine de pages qui se veut une réponse à celui de Chaoiseau et Glissant «  Quand les murs tombent« . Ce dernier écrit dans l’urgence d’une situation politique que le nécessitait, la création ignominieuse, d’un « Ministère de l’Immigration et de l’Identité Nationale » présentait les avantages et les imperfections d’un long tract qui permettait d’organiser des débats. Ce qui avait été le cas, dans plusieurs endroits du monde et notamment en Martinique. On se souvient en effet que des élèves du lycée Schoelcher, des étudiants de l’IUFM, des syndicalistes s’étaient emparés du texte et en avaient débattu avec les auteurs. A partir de la dénonciation de ce qu’ils considéraient comme une infamie, Glissant et Chamoiseau portaient sur la place publique la question de la nature d’un futur état  pour la Martinique. Etat-Nation ou Etat-Relation?

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