71 search results for "génocide par substitution"

Contribution du CNCP relative aux résultats des élections présidentielles en Martinique

—Contribution du C.N.C.P. 1er Mai 2022 —

Rien ne pourra arrêter la roue de l’histoire

Étouffée la contestation contre les mesures liberticides et scélérates qui nous ont été imposées sous couvert de crise sanitaire ! Escamotées les exigences de réparation par l’État français et les grands planteurs coupables du crime conscient d’empoisonnement de notre peuple, du sol et des eaux de notre pays ! Au placard la dénonciation des prix abusifs, du génocide par substitution, des violences policières et judiciaires, travers liés à la domination coloniale de la France qui sévit dans notre pays. Après tous ces derniers mois au cours desquels politiques intégrés et médias du système ont démagogiquement orienté les attentions sur les élections présidentielles, voila que ceux-ci s’échinent à placer le thème des élections législatives de juin au centre des réflexions et des débats.

Nous voudrions faire prendre conscience à tous qu’une vision biaisée du rôle des élections dans l’avancée de l’histoire atrophie l’opinion de beaucoup. Nombreux sont ceux et celles dont les analyses sont le fruit d’un conditionnement cultivé par les tenants de la pseudo-démocratie française.

→   Lire Plus

Le Rassemblement national, les Insoumis et le racisme martiniquais au prisme de l’élection présidentielle.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Derrière le succès de Jean-Luc Mélenchon, les résultats du premier tour de l’élection présidentielle confirment la nette progression du Rassemblement national en Martinique. Cette orientation du corps électoral était déjà franche au cours des précédentes consultations. A ce sujet, je vous propose, ci-dessus, quelques extraits de la tribune que j’avais écrite il y a cinq ans au lendemain de la défaite de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron.
Sourcilleux à juste titre de condamner les comportements racistes lorsqu’ils viennent des autres, les élus et les beaux esprits martiniquais font l’objet d’une tolérance étonnante lorsque ces attitudes émanent de nous-mêmes. Aussi bien, aucun Mélenchon martiniquais ne s’oppose à ce mouvement coupable contre les étrangers, comme le patron des Insoumis le fait en France pour les Arabes et des Noirs. A cet égard, ses admirateurs feraient bien de s’inspirer de leur modèle pour mettre fin au racisme qui pointe le nez en Martinique. Serait-on enclins à opposer aux Haïtiens et aux autres ressortissants de la Caraïbe, le mot de Césaire « génocide par substitution ».
Quoi qu’il en soit, il serait intéressant de connaître le nombre de natifs mélenchonistes qui voteront le 24 avril prochain pour la présidente du Rassemblement national ou refuseront de voter contre elle ?

→   Lire Plus

La présence coloniale de la France en Martinique

— Par Robert Saé, responsable aux affaires extérieures du CNCP —

Dans un contexte où plane un risque de guerre généralisée et dans lequel, de toutes façons, les turbulences politiques et économiques frapperont de plus en plus tous les pays, nous souhaitons soumettre à votre attention la situation de notre pays, la Martinique.

Si sa surface n’est que de 1100 km2 et si elle ne compte que 360.000 habitants, la Martinique est néanmoins une base essentielle sur laquelle s’appuie la politique des impérialistes européens dans la région de la Caraïbe et de l’Amérique dite latine.

Présenté comme un « Département Français d’Amérique (D.F.A.)», notre pays est utilisé par la France et l’Union Européenne, dont elle est l’un des moteurs, comme plateforme pour la défense de leurs intérêts géostratégiques dans la grande région.

-La Martinique est une base d’appui de la plus haute importance pour le renseignement, la propagande et les interventions militaires dans la région. Il faut se rappeler que la Guadeloupe et la Martinique ont servi de relais lors de la guerre des Malouines en 1982 et de l’invasion de Grenade en 1983.

→   Lire Plus

*Tous les Présidents et Premiers Ministres de la Caraïbe sont vaccinés*

— Par Raphaël Confiant —
Et ils ne l’ont pas fait anbafey, en catimini, comme la grande majorité de nos politiques martiniquais mais bien publiquement. Photos à l’appui !
Que ce soit dans la Caraïbe insulaire ou continentale TOUTES et TOUS les dirigeants de ces pays se sont fait vacciner depuis… février ou mars 2021.
Ce faisant, ils ont appelé leurs compatriotes à suivre leur exemple et ont lancé des campagnes de vaccination qui ont eu 10 mois plus tard des résultats probants puisque la moyenne des personnes vaccinés dans la Caraïbe en ce mois de décembre dépasse les 67% contre à peine 35% en Martinique.
Cela ne doit-il pas nous interroger, nous qui aimons à nous proclamer « Caribéens » à la moindre occasion ?

Sommes-nous plus savants ou plus intelligents que ceux que nous nous plaisons à appeler « nos frères caribéens » ? Car ces derniers n’ont pas fait dans le détail : ils ont utilisé aussi bien les vaccins à ARN Messager comme Pfizer, Astra Zeneca ou Moderna que les vaccins classiques comme le vaccin cubain Abdala, le russe Spoutnik V ou le chinois Sinopharm.

→   Lire Plus

Défendre nos droits fondamentaux contre les mesures liberticides du gouvernement français

Conférence – débat du 11 novembre 2021 Salle Yvon Roisier – Ducos Martinique

« Nous avons pensé qu’il y avait urgence à organiser cet échange autour du thème « Défendre nos droits fondamentaux contre les mesures liberticides du gouvernement français » parce que nous considérons que l’offensive menée pour imposer la vaccination obligatoire et le passe soi-disant sanitaire n’est que l’un des aspects d’une entreprise générale de fascisation de la société. Cette entreprise, qui concerne tous les pays impérialistes, s’abat avec une rigueur accentuée chez nous et elle nous appelle à la résistance. C’est pour cela qu’il est important que nous réfléchissions ensemble sur le contexte général qui explique cette marche vers la fascisation. Mon exposé comportera donc deux parties :

1) Le développement de la fascisation dans le contexte mondial 2) L’organisation de la résistance

1) Nous croyons qu’il est important de parler d’abord du contexte général, même si cela peut nous sembler fastidieux, car il serait impossible de vaincre l’ennemi sans le connaître et sans connaître sa stratégie globale. Les impérialistes occidentaux états-uniens et européens sont confrontés à l’ébranlement de leur hégémonie dans le monde.

→   Lire Plus

Contribution du CNCP : questions et réponses sur la crise du Covid

(Editorial et Billet de Jik An Bout N° 187)

Les mesures annoncées par le gouvernement français et son Préfet ont résonné comme une insulte à l’égard du Peuple Martiniquais. Balayant d’un revers de main les revendications portées par des milliers de manifestants, en particulier par les personnels de santé, méprisant superbement la motion votée par l’Assemblée Territoriale de Martinique qui exigeait légitimement d’être associée à la gestion de la crise, les autorités françaises entendent rappeler qu’elles sont les seules à décider dans la colonie. Mais nous le savions déjà, comme nous savons aussi que c’est sur nous-mêmes que nous devons compter pour résoudre nos problèmes. Ainsi, en ce qui concerne l’actuelle crise sanitaire liée au Covid, nous devons poser les bonnes questions et y porter, nous-mêmes, des réponses réfléchies et responsables.

* Faut-il sous-estimer la gravité de la situation ou se laisser aveugler par la panique?

Il serait aussi irresponsable de sous-estimer la situation que de paniquer. La situation est extrêmement grave parce que, comme tous les scientifiques le savent, l’humanité sera de plus en plus confrontée à des milliers de virus mutants et que, s’engager dans une course à la découverte de vaccins ne suffira jamais à résoudre ce problème crucial.

→   Lire Plus

Conférence-débat oragnisé

— Contribution de Robert Saé —

Première partie: Quels avancées et quels obstacles?

En vous proposant d’échanger sur les avancées et les obstacles que nous avons pu observer, pendant ces plus de cinquante années au cours desquelles nous avons milité pour la cause de la libération nationale, notre objectif est que nous tirions collectivement des leçons qui nous permettront d’être plus efficaces dans la poursuite de notre lutte commune.

La première remarque que nous pouvons faire, c’est que l’essentiel de ce qui s’est passé sur ce plan a laissé peu de traces valablement perçues dans la mémoire collective de notre peuple. Bien peu de nos compatriotes connaissent des événements sociaux majeurs qui se sont déroulés pendant cette période. (affaire Pelé, grève de 74, événements de Bochèt, deux mobilisations pour empêcher la venue de Lepen, etc.) La majorité n’a pas conscience des avancées fondamentales qui ont été faites pendant cette période qui est, pourtant, très courte du point de vue historique.

Aujourd’hui, les plus grandes incertitudes planent, que ce soit sur le plan économique, le plan politique ou le plan social. On sent bien que les lignes bougent mais, nombreux sont ceux qui l’expriment : “on ne sait pas où l’on va!”.

→   Lire Plus

Faute d’égalité

Convaincre et non contraindre

— Par David zobda, Maire du Lamentin —
Des positions radicales sur la lecture ou l’acceptation de notre histoire, singulièrement de notre passé colonial et la blessure jamais refermée de la traite négrière et de l’esclavage s’expriment et se caractérisent quelques fois par des excès condamnables. (…) En préalable à tout, j’affirme et rappelle haut et fort que les bases de la concorde, donc d’une reconstruction identitaire ne pourront émerger que si nous affichons le rejet des deux périls que je viens de citer : la violence et le racisme. La violence n’a pas sa place dans le cheminement d’une construction sociale.

Tout commence par un sentiment d’oppression. Le droit des citoyens à poser des questions, à enquêter, à émettre des avis sur notre histoire, à interpeller les chercheurs et politiques, est un droit absolu. Et il doit leur être répondu le plus honnêtement possible. Mais les vérités de l’histoire ne sont ni absolues ni définitives. Elles doivent nécessairement prendre en compte tous les points de vue, en particulier la voix des opprimés, les rendre audibles et visibles.

→   Lire Plus

Un autre poncif était tombé : le « SMA – armée d’occupation ».

— — Par Yves-Léopold Monthieux 

Au moment où en son 60ème anniversaire le Service militaire adapté (SMA) croule sous les éloges, y compris de la part de ses anciens détracteurs, il est utile de rappeler que cette institution a subi à ses débuts le même opprobre que le BUMIDOM. Le SMA avait été accusé « d’armée d’occupation coloniale » et pendant plusieurs années, les activistes de l’époque qui se sont embourgeoisés depuis perturbaient chaque année le défilé du 14 juillet qui se déroulait sur le Font de mer. Ces manifestations prirent fin avec la mort d’une « marchande de pistaches », Mme Lacrampe, qui avait reçu à la tête un projectile destiné aux militaires. Cet épisode sonna donc la fin du cycle d’autant plus que, jour après jour et en divers points de l’île, le SMA procédait à l’ouverture de routes, la construction de ponts, l’édification de cités, etc… Autant de réalisations au cours desquelles les appelés du contingent acquirent une formation et une expérience professionnelles. Aujourd’hui le SMA est, de l’avis de tous, le fleuron en matière de formation des jeunes martiniquais.

→   Lire Plus

C’est peut-être cela le récit national martiniquais

Par Yves-Léopold Monthieux

Lorsque l’un des médecins qui a pratiqué l’autopsie du jeune Marie-Louise de l’affaire Chalvet m’a déclaré que « tout peuple qui se construit a besoin de mythes », je n’avais pas compris que le praticien pouvait, avec un tel aplomb, s’accommoder de la déconsidération d’un acte médical qu’il avait cosigné. Je lui avais simplement dit mon étonnement que l’histoire fût sur le point de retenir des conclusions médicales contraires aux siennes et à deux de ses confrères.

 Quelques années plus tard, Gilbert Pago donnait à l’Atrium une conférence relative à son livre sur l’insurrection du sud de la Martinique, en 1870. Dans le débat qui suivit l’historien rappela les différents évènements de l’année 1848 qui ont jalonné la marche vers l’abolition de l’esclavage. Les précisions qu’il avait apportées pouvaient laisser croire à un intérêt relatif de l’auteur pour celle du 22 mai 1848, comme si chacun pouvait choisir la date qui lui convenait. D’où la question qui fusa dans l’assistance de savoir quel était, selon lui, celle qui avait sa préférence. Il indiqua promptement son choix : le « 22 mai ».

→   Lire Plus

Martinique, décroissance démographique, les vraies raisons

— Par André Lucrèce, Écrivain, Sociologue —

Notre pays connaît une indiscutable décroissance démographique. C’est un sujet suffisamment grave pour ne point se satisfaire d’explications relevant de lieux communs, lesquels résultent d’un spontanéisme simpliste. Vieillissement de la population et déficit migratoire nous amènent donc à un premier constat : il convient d’analyser une situation qui relève d’une transition démographique d’une grande brutalité avec des conséquences économiques et sociales peu enviables.

Au début des années 1960, les moins de vingt ans constituent 50% de la population martiniquaise. Nous sommes alors dans une situation économique défavorable. La crise qui frappe en particulier toute l’économie de plantation touche les travailleurs agricoles et provoque la fermeture les unes après les autres des usines productrices de sucre. Deux immigrations en résultent : l’une vers Fort-de-France avec le développement d’une ceinture populaire autour de cette ville et l’autre vers la France qui exprime à cette époque un important besoin de main-d’œuvre.

La conjoncture est aussi politique. Décembre 59, où la jeunesse fut active et engagée, est passé par là, l’OJAM (Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste Martiniquaise) se manifeste quelques temps plus tard, la question de l’autonomie se fait entendre, la révolution cubaine est constituée en modèle par certains martiniquais, la guerre d’Algérie est en cours, des grèves d’ouvriers agricoles se terminent le plus souvent dans le sang.

→   Lire Plus

C’est notre propre stratégie qui doit prévaloir.

Intervention du CNCP au rassemblement organisé le 18 décembre à Fort-de-France par le PKLS, Le MODEMAS et le CNCP

Nous devons honorer nos héros et héroïnes; nous devons perpétuer le souvenir de leurs grandes œuvres et de leurs luttes courageuses; nous devons assumer notre devoir de transmission. Car, c’est en cachant ou en déformant notre histoire que les chasseurs colonialistes ont pu si longtemps maintenir leur domination sur notre Peuple. Aujourd’hui, ce sont les lions qui imposent leur parole et c’est une bonne chose! A bas les Desnambuc, A bas l’Impératrice, A bas les faux abolitionnistes!

La sagesse africaine nous l’enseigne : “Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens!”. Eh bien, quand nous regardons d’où nous venons, nous mesurons l’ampleur du chemin parcouru.

– Du marronage et des incessantes révoltes sur les habitations,

– des insurrections de 1848 et de 1870,

– des grèves régulières de la classe ouvrière qui, jusqu’en Févier 74, ont vu nos aînés tomber sous les balles des colonialistes français,

– du sacrifice de nos dissidents et de nos résistants qui sont partis se battre afin d’aider la France à se libérer de la botte nazie, pour subir en retour la persistance de l’exploitation, des discriminations et de la répression coloniale,

→   Lire Plus

Les impasses des lendemains de l’abolition de l’esclavage.

— Par Marcel Luccin —

J’habite une blessure sacrée
J’habite des ancêtres imaginaires
J’habite un vouloir obscur
J’habite un long silence
J’habite une soif irrémédiable
J’habite un voyage de mille ans
J’habite une guerre de trois cents ans…

(Aimé Césaire).

Au début c’était l’entassement dans les cales des bateaux négriers pour des voyages du « non-retour ». C’était les préliminaires d’une vie de privations qui faisaient la part belle aux violences, à la terreur dans le sang et les pleurs pour des millions d’hommes, de femmes et d’enfants. C’était aussi le début d’une guerre de plusieurs siècles, envisagée sous l’angle économique, mettant en scène des guerriers armés de flèches végétales pour les uns et de poudre à canon pour les autres. Évidemment, les esclaves, les vaincus ne devaient avoir ni la possibilité de penser, ni de se gouverner eux-mêmes. Curieusement, les barbaries de cette guerre d’un genre particulier sont peu connues des citoyens communs et relativement débattues au sein des institutions de la République. Incontestablement, la combinaison de ces désagréments nous projette dans de multiples impasses. Si « habiter » est synonyme de sécurité, cette notion prend néanmoins des dimensions singulières dans l’imaginaire des afro descendants.

→   Lire Plus

L’exil des jeunes et des retraités , un défi économique pour  les Antilles françaises ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La Guadeloupe et la Martinique ont entamé depuis les années 1970 un mouvement de vieillissement aussi massif que rapide et les choses vont aujourd’hui en s’accélérant. Selon les prévisions, 40 % de la population auront plus de 60 ans à l’horizon 2040 et les jeunes de moins de 20 ans ne seront plus que 22 %.

Les conséquences en sont lourdes en termes de structure de l’économie, de dépendance et de santé, de solidarités et de cohésion sociale.
L’exil des guadeloupéens et martiniquais et la baisse de la démographie influe-t-elle sur l’économie ?
Oui, dirions nous, sans risque de se tromper, car le constat actuel est alarmant. En effet, ce qui est important à signaler c’est ce chiffre de 62%, qui représente le pourcentage des actifs âgées de 15 à 29 ans déclarant être insatisfaits de leur situation,et qui seraient prêts à quitter la Guadeloupe et la Martinique pour un emploi ou une formation qualifiante.
(Source INSEE)
Comment transmettre aux jeunes et aux retraités d’aujourd’hui , le sens du pays et l’amour de la « valeur patriotique » dans le contexte déprimé du modéle sociétal de la Guadeloupe et la Martinique   ?

→   Lire Plus

Édouard Delépine : une intelligence et un caractère

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La rigueur et la recherche permanente de la vérité conduisaient souvent Edouard Delépine à l’insatisfaction et l’autocritique. On pourrait lui appliquer le mot de Benjamin Constant : « constant dans l’inconstance ». Les anticolonialistes qui n’ont jamais voulu remettre en question les vérités de leur jeune âge n’ont pas compris l’évolution politique d’Edouard Delépine. Ils ne se sont pas aperçus qu’en gardant les utopies des années soixante, ils n’avaient pas cessé d’être eux-mêmes de parfaits assimilationnistes. Cette évolution rappelle la décision de Christiane Taubira, en 1983, de tourner le dos à l’indépendance. La future garde des Sceaux prenait acte de l’évolution de la société, des échecs de la décolonisation en Afrique et de l’avènement de la décentralisation en outre-mer.

Un cluster au Lycée Schoelcher : amoureux d’histoire et militants politiques

Homme politique, Edouard l’était jusqu’au bout des ongles et ne s’était pas privé de l’être déjà lorsque, jeune professeur, il forçait l’admiration de ses élèves par la qualité de son enseignement, certes, mais aussi par la force de ses convictions qu’il savait communiquer. On ne parlait pas encore de fan, mais il en est résulté un véritable cluster au Lycée Schoelcher où vit le jour une génération de jeunes amoureux d’histoire et de politique.

→   Lire Plus

Une mise au point des Activistes N.R.V. (Noir, Rouge, Vert)

— Communiqué du collectif des Martiniquais.e.s éveillé.e.s —

Suite aux nombreuses actions et manifestations menées à Fort-de-France durant ces derniers mois, la population martiniquaise se retrouve malheureusement troublée, perturbée et parfois manipulée du fait de nombreuses incompréhensions.
Vu les tensions initialement suscitées par l’action du dimanche 2 août au sein du peuple martiniquais, il s’agit aujourd’hui de rétablir la vérité, à l’aide de l’honnêteté.

Suite à l’appel citoyen lancé pour la destruction des statues de Joséphine et Desnambuc, nous nous sommes rendus devant la porte du tricentenaire de la colonisation afin de mettre en lumière son histoire et son rôle tragique, malheureusement méconnus. Initialement, nous avions, devant cette porte, lancé un appel à sa destruction, et nous l’assumons. Dès le lendemain, Lundi 27/07 nous avons amendé l’action, en appelant plutôt au nettoyage et à la rénovation de la fresque de Khokho, et à la distribution de repas aux personnes précaires vivant aux alentours de la porte célébrant les 300 ans de colonisation, le tout en compagnie de Béatrix Renée-Corail, héritière du savoir-faire légendaire de Khokho.

C’est donc dans un esprit de paix, d’amour mais surtout par respect pour le travail de réappropriation, mené par AIMÉ CESAIRE, que nous avons vu toute légitimité dans notre action.

→   Lire Plus

Les Antillais sont-t-ils atteints de schizophrénie ? 

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

L’article de Guy Lordinot,  l’ancien député maire de Sainte Marie en Martinique, qui craint la « disparition programmée de l’identité martiniquaise », dans une tribune intitulée, « Notre Martinique aujourd’hui. Sera-t-on Martiniquais demain ?,(*)  fait l’objet de nombreuses publications dans les médias en France hexagonale accompagné de multiples réactions d’indignations voire d’accusations de racisme anti blanc .

Le buzz souhaité par Guy lordinot est patent dans la mesure où il dénonce dans sa tribune, que  » L’arrivée régulière d’une population de race blanche montre qu’un génocide par substitution est en marche en Martinique « 

Notons que rien que sur le site de Martinique première qui a comme France Antilles Martinique, publié la tribune on note 864 commentaires et 827 partages.

Qui a raison si l’on considère que  tous ces textes sont l’écume des choses et du verbiage de racialistes. Le débat public en Martinique ressemble de plus en plus à un asile de fous où la raison aurait définitivement perdu sa place. 

Place à l’émotion désormais !

La lutte des races va-t-elle remplacer la lutte des classes en Martinique et en Guadeloupe ? 

→   Lire Plus

Notre Martinique aujourd’hui. Sera-t-on Martiniquais demain ?

Par Guy Lordinot —

« Entre l’intégration et la désintégration, il y a place pour l’invention. »
Aimé Césaire

Aujourd’hui, les Martiniquais sont en plein désarroi. Rien ne va plus.
Symptôme inquiétant : plus de trois mille jeunes émigrent chaque année vers d’autres pays afin de se forger, ailleurs, un avenir répondant à leurs souhaits, que la Martinique est incapable de leur offrir.

Conséquence : la population vieillit. Dans le même temps, l’arrivée régulière d’une population de race blanche montre qu’un génocide par substitution (expression d’Aimé Césaire) est en marche.

Le désarroi s’amplifie, certains cherchent les responsables de cette situation alarmante.
Pour eux, Victor Schœlcher, qu’ils considèrent comme un esclavagiste, en est le responsable. Décision est prise de démolir les deux statues érigées en son honneur. L’opération est menée le 22 mai 2020 par des hommes et des femmes, jeunes pour la plupart qui revendiquent leur geste symbolique à visage découvert face aux autorités de l’Etat.
Disparu depuis 1893, l’intéressé ne peut évidemment pas réagir. Il faut par conséquent trouver d’autres personnalités à incriminer, par exemple les békés, héritiers des esclavagistes. On les cloue au pilori et on s’attaque aux symboles de leur puissance économique.

→   Lire Plus

Systémique

Contribution au débat sur l’histoire martiniquaise

— Par Ali Babar Kenjah —

La controverse qui accompagne salutairement le déchoukaj organisé le 22 mé dernier par les résistants radicaux RVN, a pour mérite d’ouvrir spectaculairement un nouveau champ de confrontation où chacun est sommé d’argumenter sa position, révélant ainsi les divergences d’approches et les perspectives opposées des uns et des autres. Par un réflexe corporatiste, de nombreux spécialistes des questions historiques ont préféré ignorer la légitimité de ces analyses alternatives pour porter la critique sur ce qu’il considère comme un anachronisme, tout à la défense de la pensée académique qui a soutenu le culte du Libérateur. Culte de la personnalité au service d’une entreprise d’aliénation. Cette posture défensive, le plus souvent arc-boutée à une pratique datée et obsolète de l’histoire, pose de nombreuses questions quant à la bulle de confort intellectuel qui provincialise et ringardise la connaissance du passé de nos sociétés. A mes yeux les tenants de l’historiographie académique martiniquaise pâtissent de quatre tares invalidantes, toutes liées à une approche formatée de leur discipline. Approche que je qualifie d’historicisme et qui privilégie une suite séquentielle de conjonctures au détriment d’une compréhension globale de l’histoire longue.

→   Lire Plus

Le passé hante le présent

— Par Max Pierre-Fanfan, Journaliste à la revue « Esprit » (revue littéraire et philosophique) Écrivain —

Le passé passe mal…Le passé mal passé, mal vécu devient la condition de notre cécité quant au présent…Le passé s’il est mal dit offre la meilleure façon de se tenir dans un état de cécité quant au futur…

Le passé n’est jamais un moment de coupure claire et définitif ; il revient et re-mord. Ainsi les divergences apparurent au 19ème siècle concernant la figure complexe de Victor Schœlcher rencontre derechef un écho aujourd’hui ; au point de relancer la bataille des symboles.

Lors du 22 mai 2020, jour de commémoration du soulèvement des esclavagisé-es et qui a abouti à la proclamation anticipée de l’abolition de l’esclavage en 1848 à la Martinique, deux statues de Victor Schœlcher ont été jetées à bas et brisées par des militants qui se disent « contre l’héritage colonial » dans ce pays. « Nous assumons pleinement notre acte parce que nous en avons assez, nous jeunes martiniquais d’être entourés de symboles qui nous insultent(…) Victor Schœlcher était complètement favorable à l’indemnisation des colons » a déclaré Jay Assani, jeune activiste, dans une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux.

→   Lire Plus

Selon la commission STORA, décembre 1959 n’était pas une émeute politique(1).

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La récupération politique des incidents des 21, 22 et 23 décembre 1959 à Fort-de-France n’a pas échappé à l’historien Benjamin STORA qui présidait la commission chargée par le ministre des outremers d’enquêter sur les évènements. S’agissant des 3 victimes, la commission déclare : « On peut tout de même souligner que la mort les a inscrites dans un destin paradoxal : chaque famille voudrait, en effet, que son fils, son frère, son cousin, ne fût pas un émeutier, alors que l’action militante des années 1970 fera de « Marajo, Rosil et Betzi des révolutionnaires héroïques ». Elle poursuit : « La littérature décembriste a donc cherché (sic) à les héroïser : les inscrivant dans une dramaturgie révolutionnaire, elle en a fait des anticolonialistes prenant les armes contre le colonialisme français ». (…) « Tout porte à penser que ces 3 jours furent un gros « coup de colère » et un grand cri de détresse », ce que je ne crois pas. En effet, les preuves étant impossibles, on fait converger des probabilités et l’une de celles-ci, plus que probable, a été délibérément ignorée. Aussi, il conviendrait de reconnaître que les bagarres étaient chose courante dans les villes où cohabitent la police et l’armée.

→   Lire Plus

Pas de Justice, Pas de Paix !

— Par Ali Babar Kenjah —

Qu’on se le dise : le bon temps des colonies touche à sa fin aux Antilles. Certes la pwofitasyon a encore quelques jours devant elle mais les nostalgiques de l’antan où les subalternes savaient se tenir (dans l’ombre, l’opprobre et la misère de leur race), ce temps là est révolu. Désormais le sucre vous sera amer et votre rhum blanc, de plus en plus sombre. Il fallait bien qu’un jour les consciences s’ouvrent à la prédation et à la domestication dont elles sont l’objet, de père en fils et de mère en filles depuis plus de quatre siècles. Car objets traités et manipulés ils ont été, objets maltraités et manipulés ils demeurent, créatures (véritable étymologie latine du mot « créole ») d’une civilisation de barbarie et d’iniquités. Une civilisation qui organisa la terre pour la prédation et l’humain, dans sa part nègre, pour la domestication et le confort des élites. Il était inévitable, voire même attendu, qu’émerge un désir de justice des profondeurs du razyé historique où la négation permanente de ce peuple a forgé le désespoir des enfants et ankayé la volonté des dirigeants.

→   Lire Plus

Européennes 2019 : à bas la désinformation ! Assez de mensonges !

— Déclaration de Jean Abaul du  CNCP —

28 Mai 2019

« Les Martiniquais se sont davantage mobilisés, il faut s’en féliciter ! », « Ils ont commencé à comprendre l’importance de l’Europe dans notre vie quotidienne et les bienfaits dont nous lui sommes redevables ! ». « Le Rassemblement National a fait une percée spectaculaire et la Martinique a placé la liste « Renaissance » de Macron en tête ! » Voila en résumé les « analyses » répétées massivement au lendemain du 25 mai. Ces propos sont loin de refléter la réalité.


Peut-on vraiment prendre ces déclarations au sérieux quand on sait qu’elles s’appuient sur une participation de 15,22 % des électeurs. Pour 301.572 inscrits. On a compté 45.909 votants (dont 3571 votes blancs et 2976 bulletins nuls). En fait, on assiste là à la traditionnelle manipulation qui vise à légitimer leur pseudo-démocratie et ses représentants, doublée d’une volonté malsaine de cacher la progression des partisans de l’autodétermination.

→   Lire Plus

« Noir, la couleur qui tue », un livre de Lucien Cidalise-Montaise

Sé pa tout’ poule ki chanté ki pond

— Par Michel Herland —

Un architecte, engagé dans diverses opérations d’intérêt général liées à l’habitat au cours de sa vie professionnelle, a pris la plume, la retraite venue, pour défendre les nombreuses causes qui lui tiennent à cœur, au-delà de la dénonciation du racisme évoquée par le titre. Les textes rassemblés ici, dont certains ont été déjà publiés sur Madinin-art ou dans France Antilles, témoignent avant tout de la désespérance d’un homme n’ayant jamais abandonné sa foi communiste et son idéal révolutionnaire devant l’absence de perspective pour notre île.

Dans ces chroniques, on le voit tout à tour honorer Mandela, se réjouir des élections successives d’Obama, appeler à voter Mélanchon lors des dernières présidentielles françaises. Mais c’est la Martinique qui l’intéresse au premier chef. On n’est pas surpris de le voir pourfendre la gouvernance de la CTM, alliance contre-nature de la carpe et du lapin, et, plus généralement, dénoncer « la lâcheté, l’évanescence morale de nombreux politiciens ». S’il s’abstient, en général, de nommer les personnes, il fait des exceptions remarquables pour Yann Monplaisir, personnification du capital honni, et, de manière moins attendue, pour Chamoiseau.

→   Lire Plus

Il y a deux natures de Français devant leur histoire …Et Nous ?

— ¨Par Lucien Cidalise Montaise —

lly a deux natures de Français devant leur histoire …Et Nous ?
Ceux qui frémissent, frileux en écoutant la Marseillaise chantée : les nantis et exploiteurs… Que leur restera –t-il ?
Ceux qui se félicitent de la mort de la guillotine et approuvent l’émergence de la démocratie sociale : les adeptes des Lumières.
Forcément donc, deux sortes de Martiniquais aussi, devant la même histoire. Mais celle-là imposée.  « Lambeaux de la France palpitants sous d’autres cieux ! ».
Les Martiniquais ne se sentent nulle part. Sans modèle. Ils flottent sur une île naturellement généreuse. Ils se cherchent, mais au final, n’acceptent aucune accointance. Créés par l’esclavage et le racisme fils aîné du premier, ils hésitent. Doutant pour beaucoup de leurs ancêtres, au point de les ignorer.
En conséquence, ils se folklorisent ! s’indignent, mais choisissent quelque fois sans trop y mettre de la passion, sans trop basculer dans leur choix qui risquerait de les contraindre à Devenir ! Ils ne dépendent pas d’une histoire qui n’est pas la leur. Le « Si peu » qui leur est consacré relève d’une usurpation réductrice de leur propre histoire. Acteurs principaux -sans loges privées !!-

→   Lire Plus