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L’École

— Par Mireille Jean-Gilles —

paru dans lundimatin#414, le 8 février 2024

Ce n’était pas une usine, pas une prison, pourtant on aurait pu y penser, c’était immense, plein de cellules,plein de salles, en fait, en définitive, il m’a semblé qu’il ne s’agissait banalement que d’une école, ce n’était pas la sortie de l’usine, il ne s’agissait que de la sortie des classes, des classes d’enfants petits et criards ou moyens et goguenards. La prison, pardon l’école, avait en son sein un nombril, un nombril immense qui devait sans doute correspondre à ce que l’on appelle une cour, la cour était enfin muette car en moins dix minutes toute l’école fut désertée, le signal avait été donné pour qu’enfin les lieux fussent évacués, il était cinq heures.

Maintenant que je me retrouvais seule au sein au coeur de cette immense cour qui pouvait bien être le nombril du monde, je pouvais jouir d’une sérénité étrange, les portes des classes étaient ouvertes, les lampes en lumière, les femmes de ménage oeuvraient, quelques bruits ici et là, quelques jeunes dames que je rêvais maîtresses d’école car en les voyant s’affairer et traîner dans les lieux tout en voulant les quitter, je pouvais imaginer mille voix, mille voix d’enfants : « Maîtresse, maîtresse », « Bonjour maîtresse », « Pardon maîtresse », « Je t’aime maîtresse », ces jeunes dames que je rêvais maîtresses d’école avaient le visage ferme, et une ombre de lassitude et de tristesse dans les yeux, la lassitude c’est banal, mais la tristesse, pourquoi ?

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Les émeutes de février 34 à Paris

Le 6 février 1934, une manifestation antiparlementaire est organisée à Paris devant la Chambre des députés par des groupes de droite, des associations d’anciens combattants et des ligues d’extrême droite pour protester contre le limogeage du préfet de police Jean Chiappe à la suite de l’affaire Stavisky.

La manifestation tourne à l’émeute sur la place de la Concorde, faisant 14 victimes civiles, 1 mort chez les forces de l’ordre et plus de 1 000 blessés le soir-même. 2 autres victimes civiles décèdent des suites immédiates de leurs blessures quelques jours plus tard et 4 autres des conséquences de leurs blessures portant ainsi à 19 le nombre total de morts du 6 février 1934. La crise du 6 février 1934 est une des manifestations les plus sanglantes de la Troisième République, depuis la fusillade de Fourmies en 1891. De nouvelles manifestations violentes — avec de nouvelles victimes du côté des manifestants — se produisent les 7, 9 et 12 février. Le bilan de la répression policière s’élève à 30 morts sur l’ensemble de ces manifestations.

La crise provoque dès le lendemain la chute du second gouvernement Daladier et exerce une influence profonde et durable sur la vie politique française.

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Exil des jeunes et retraités : Awa… yo pé  ké déviwé an gwadloup ni an matinik !

— Par Jean-Marie Nol, économiste et chroniqueur —

Aujourd’hui en France, on regarde l’avenir avec une certaine inquiétude. En effet, 76% des Français se déclarent pessimistes quant à l’avenir de la France

L’état de la France vu par les Français en 2024: alors que six Français sur dix restent optimistes pour leur propre avenir, leur vision de l’avenir du pays est plutôt pessimiste, selon une enquête Ipsos pour le CESE. Les principales préoccupations personnelles des français concernent le pouvoir d’achat, la santé, l’environnement et les inégalités, mais la pression migratoire, les  incivilités et la délinquance sont leur principale source d’inquiétude pour le pays. Il semble qu’il faille nuancer le constat pour les Guadeloupéens, car la perception de l’avenir n’est pas la même que celle des hexagonaux pour cause vraisemblablement d’un temps ancestral de décalage avec le ressenti des évènements économiques et sociaux.

Depuis les années 2000, l’augmentation de la précarité, la violence de la société, la déliquescence des mœurs, l’implosion de la cellule familiale , la baisse de la démographie et l’expatriation des Guadeloupéens semblent être les sources premières d’inquiétudes des guadeloupéens .  

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Exposition Diversalité (3ème édition)

Jusqu’au 27 janvier 2024, du lundi au vendredi 8h/19h

— Par Philippe Charvein —

Dire le monde dans ses différents aspects, ses éléments les plus divers ; permettre l’expression de multiples approches dans l’appréciation d’un monde lui-même multiple, avec, peut-être pour ligne de mire, la quête d’une unité improbable : tel est le leitmotiv de cette exposition réunissant quatorze artistes. Quatorze artistes, de sensibilités différentes certes, mais qui se rejoignent dans une même volonté : mettre en évidence un monde au pluriel ; saisi dans son espace géographique et naturel, son patrimoine, son histoire, son évolution.

Un monde au pluriel, qui laisse affleurer les questions essentielles et urgentes que sont la préservation des ressources, la communication moderne, les interrogations sur nos origines. Un monde multiple enfin qui suscite nos propres réflexions s’agissant de la place qui est la nôtre, du rôle que nous y jouons pour un avenir et un devenir viables, sans oublier les régressions qui nous menacent. Autant de toiles et de réalisations artistiques diverses, mises en dialogue et en relation les unes avec les autres afin de mieux faire ressortir une vitalité à la fois commune et diverse.

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L’Akademi kreyòl ayisyen et la persistance du culte de la « pensée lamayòt » conjointe à la « pensée gadget »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue

Depuis quelques années, le mois d’octobre est consacré à la célébration de la langue et des cultures créoles dans toutes les aires géographiques regroupant des locuteurs créolophones. Des instances gouvernementales, des associations culturelles et des individus interviennent sur des sujets en lien avec le créole, son histoire, son enseignement et ses défis. Ainsi, à Montréal, le KEPKAA (Komite entènasyonal pou pwomosyon kreyòl ak alfabetisasyon) a organisé différentes activités ciblées, notamment sa deuxième Foire du livre Québec-Caraïbes-Océan Indien qui a eu lieu le 22 octobre 2023 dans le magnifique édifice du Conseil des arts de Montréal. Aux États-Unis, au Center for Latin American & Caribbean Studies de Duke University, la célébration s’est déroulée le 27 octobre 2023 sur le thème « Our language, Our voice » / « Lang nou, vwa nou ». Le linguiste haïtien Jacques Pierre, cheville ouvrière de cette activité, a eu l’excellente idée d’inviter le romancier et lexicographe martiniquais Raphaël Confiant à titre de conférencier de l’événement. Rattaché à la structure de recherche « Haiti Lab » de Duke University, Jacques Pierre est l’auteur de la traduction créole de la Déclaration d’indépendance d’Haïti parue dans la revue Journal of Haitian Studies (vol.

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Alexandre Tellim en séances de dédicaces

Samedi 14 octobre : Cultura de Californie 10h-12h et 14h-16h
Mardi 17 octobre : Bibliothèque Schœlcher à 18h30
Jeudi 19 octobre : Office culturel du Robert à 18h30
Samedi 21 octobre : Cultura Californie 10h-12h et 14h-16h

Alexandre Tellim, un jeune Martiniquais vivant désormais à Paris, a toujours cultivé son amour pour l’écriture depuis son enfance. Il a  fait ses débuts, en tant qu’écrivain en signant le premier tome de son premier roman, intitulé « Trempage Kréyol, » publié aux éditions Orphies en 2011. Ce livre, destiné principalement à la jeunesse, explore le quotidien de quatre étudiants martiniquais issus de milieux sociaux différents. Ces quatre vies, ces quatre histoires, et ces quatre destins se mêlent de manière délicieuse dans un récit qui évoque la diversité culturelle des Antilles, tout comme un trempage, ce plat traditionnel préparé à partir de farce et de pain rassis, servi sur des feuilles de bananier.

Alexandre Tellim, à travers sa saga littéraire « Trempage Kréyol, » nous dévoile un pan contemporain de la Martinique et de ses nouvelles générations. Il s’agit d’une exploration des réalités sociales et culturelles de l’île, mettant en scène des thèmes forts tels que l’inceste, l’héritage foncier, les familles recomposées, le racisme, la délinquance, la prostitution, l’homophobie, et la relation à la religion.

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Le 14 juillet 1953, la police tuait des Algériens et un militant CGT à Paris

La manifestation du 14 juillet 1953 à Paris est le traditionnel défilé organisé par le PCF et la CGT pour célébrer les « valeurs de la République » le jour de la fête nationale, au cours duquel la police tira sur le cortège algérien, faisant sept morts et environ 50 blessés graves.

Contexte

Depuis 1936, avec une interruption sous Vichy et l’occupation allemande, le Parti communiste français (PCF), la Confédération générale du travail (CGT) et divers mouvements proches organisaient à Paris, le 14 juillet, un défilé pour célébrer les « valeurs de la République » le jour de fête nationale.

Depuis le début des années 1950, les indépendantistes algériens du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), dirigé par Messali Hadj, prenaient part au défilé, malgré leurs divergences avec des communistes français alors défavorables à l’indépendance de l’Algérie.

En 1953, le contexte est tendu. Les manifestations de la fête du Travail le 1er mai ont été l’occasion de violences policières. Un an plus tôt, le 28 mai 1952, le communiste algérien Hocine Bélaïd a été tué lors de la manifestation contre la venue en France du général américain Matthew Ridgway, accusé d’utiliser des armes bactériologiques dans la guerre de Corée.

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Quelques aspects de la poésie de Roger Parsemain

Intervention au Mai-Poésie 2023 de Balisailles

— Par Georges-Henri Léotin —

Nous voudrions articuler cette présentation de Roger Parsemain à partir de 3 grands axes :

I) La poésie de Parsemain comme ouverture au monde

II) Histoire et Géographie chez R.P.

III) Poésie et sacré chez R.P.

*

I. La poésie comme ouverture au monde…

Le rapport de l’Homme avec le monde, avec la nature, peut être un rapport de domination, d’exploitation. L’Homme se veut alors comme « maître et possesseur » de la nature, selon la formule cartésienne bien connue. A l’inverse de cette prétention à la domination et à l’asservissement, la poésie peut être un moyen d’ouverture au monde, un accès à tout ce qui nous échappe dans notre quotidien quand notre rapport à la nature est purement utilitaire et technique. Écoutons Parsemain qui nous invite à nous émerveiller d’une aurore :

« Ouvre les yeux
Pour découvrir le don du jour
Avec le couteau de l’absinthe
Pupille verte d’une victoire brève
Au zinc du premier bar ouvert »

(Ma ville fervente, p.53)

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Analyse de «  La Désapparition » de  Gerry L’Etang

— Par Fernand Tiburce Fortuné —

« A un moment où la société est ébranlée par des événements décisifs, il paraît inévitable que la création littéraire s’en empare pour interroger les diverses facettes de la transformation en train de se produire »

(Maria Graciete Besse).

La désapparition, ce roman (tantara) de Gerry L’Etang n’est pas anodin. Il est complexe, surprenant, déroutant, apparemment inintelligible, parfois terrible. Je me suis posé deux questions après l‘avoir lu :

Faut-il le mettre entre les deux oreilles de certains ?

Faut-il le mettre entre les mains de tous ?

Cet ouvrage de 123 pages, comprend 14 chapitres et, à la page 107, un remarquable poème qui tant sur le rythme que sur le fond -à ne pas en douter- résume la pensée de l’auteur.

Comment mieux décrire avec autant de violence, survolée par un humour grinçant, ce chaos et cette désagrégation qui nous menacent? Comment mieux décrire, dans une actualité perturbante, nos divisions, nos déchirures, nos illusions «malpapaye», nos combats perdus et peut-être nos regrets?

Comment mieux étaler, dans des scènes incroyablement cruelles, nos turpitudes, nos incohérences, notre simulacre d’unité et de vivre ensemble.

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« La naissance des oasis » et autres… (À partir de 3 ans)

Samedi 29 avril à 15h
Tropiques Atrium – Salle Frantz Fanon

La naissance des oasis
À partir de 3 ans
2023 – 0h 41
Animation de : Elena Walf, Jeremy Depuydt, Lucie Sunková

Synopsis: :
Un programme de cinq courts métrages poétiques qui aborde la vie avec philosophie !

Drops
Sarah Joy Jungen, Karsten Kjærulf-Hoop – Danemark – 2017 – 5 min – Animation 2D (aquarelle)
Vous êtes-vous déjà demandé quelle était la vie des gouttes de pluie ?

Naissance des oasis
 – France – 2022 – 9 min – Animation 2D (papier découpé)
Dans le désert, le serpent des collines rencontre le chameau. L’un a très froid, tandis que l’autre a si chaud. Alors, pourquoi ne pas voyager ensemble ? Leur entente, tout d’abord intéressée, se transforme petit à petit en une longue et précieuse amitié.

Suzie in the garden
Lucie Sunková – République tchèque – 2022 – 13 min – Animation 2D (peinture sur verre)
“Celle qui fait le plus partie du jardin, c’est moi !” Suzie adore le jardin ! On peut y faire pousser des légumes et y observer tout un monde : des oiseaux, des escargots, des chiens… Curieuse, elle est rapidement intriguée par la parcelle d’à-côté, celle de la mystérieuse Madame Je-sais-plus-qui.

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« Il avait l’agoraphobie, Noël. »… Aimé Césaire

Au bout du petit matin, ce plus essentiel pays restitué à ma gourmandise, non de diffuse tendresse, mais la tourmentée concentration sensuelle du gras téton des mornes avec l’accidentel palmier comme son germe durci, la jouissance saccadée des torrents et depuis Trinité jusqu’à Grand-Rivière, la grand’lèche hystérique de la mer.

Et le temps passait vite, très vite.

Passés août où les manguiers pavoisent de toutes leurs lunules, septembre l’accoucheur de cyclones, octobre le flambeur de cannes, novembre qui ronronne aux distilleries, c’était Noël qui commençait.

Il s’était annoncé d’abord Noël par un picotement de désirs, une soif de tendresses neuves, un bourgeonnement de rêves imprécis, puis il s’était envolé

tout à coup dans le froufrou violet de ses grandes ailes de joie, et alors c’était parmi Ie bourg sa vertigineuse retombée qui éclatait la vie des cases comme une grenade trop mûre.

Noël n’était pas comme toutes les fêtes. Il n’aimait pas à courir les rues, à danser sur les places publiques, à s’installer sur les chevaux de bois, à profiter de la cohue pour pincer les femmes, à lancer des feux d’artifice au front des tamariniers.

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Et si on parlait d’amour?

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Oasienne

Comme une Isis pour Osiris,
tu es l’eau de mon oasis,
humectant mon cœur desséché
de la fraîcheur de tes baisers…

Longtemps, j’errai dans un désert
en proie à des pensées amères,
soliloquant de dune en dune
sous le feu glacé de la lune…

J’ai survécu à la folie
des éfrits et mauvais génies
qui soufflent le vent de la haine
dans leurs murmures acouphènes…

Je bois à ta bouche adorable
tes mots doux comme des caresses…
Dans ce monde aride de sable,
de l’amour tu es ma déesse !

 

Arc-en-ciel

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Frère Jacques, ô grand Jacques…

— Par Faubert Bolivar —

Frère Jacques, ô grand Jacques…

Vous auriez eu cent ans cette année, mais vous n’eûtes pas la joie de fêter votre quarantième anniversaire.

L’immonde François Duvalier vous a mangé.

Vous vous étiez dressé sur sa route, il était plus fort que vous, il vous a emporté.

Il souhaitait faire de la terre des ancêtres un tas de cendre, vous vouliez l’en empêcher.

Il rêvait d’être l’unique citoyen, vous existiez.

Il avait pour mission de détruire son peuple, vous poussiez la bravoure jusqu’à y faire barrage.

Il vous a broyé les os, il vous a gâté la chair.

Répondant à l’appel de votre terre, vous déposiez votre vie dans une corbeille que vous tendiez à votre patrie-matrie.

Frère Jacques, ô grand Jacques…

Vous étiez, ce me semble, d’une belle lucidité et d’une solide intelligence que point n’est besoin de vous décrire l’état d’Haïti l’année de votre centenaire.

Vous voyiez de loin venir la mort qui aujourd’hui étend sur nos son ombre royale.

Vous pressentiez l’effondrement de l’État.

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Éruption de la montagne Pelée le 8 mai 1902

L’éruption de la montagne Pelée en 1902 est une éruption volcanique, la plus meurtrière du xxe siècle ; sa nuée ardente (ou nuage pyroclastique) du 8 mai 1902 reste célèbre pour avoir en quelques minutes : entièrement détruit ce qui était alors la plus grande ville de l’île française de la Martinique, Saint-Pierre, décimé ses habitants — plus de 30 000 personnes soit 1/5e de la population de l’îlea,1, seulement trois rescapés certifiés — et coulé une vingtaine de navires marchands. Cette éruption explosive est la catastrophe la plus meurtrière du XXe siècle en France et l’éruption volcanique la plus meurtrière au monde depuis celle du Krakatoa en 1883. La destruction de la ville et de ses alentours était inévitable, mais ses habitants et de nombreux marins ont été les victimes de décisions politiques et administratives sur instructions ministérielles : refus par le gouverneur de la Martinique, Louis Mouttet, de faire évacuer la ville et de laisser appareiller les navires ancrés dans la rade afin d’assurer le second tour de l’élection législative du 11 mai.

L’éruption type de 1889/1905 dont la nuée ardente catastrophique du 8 mai 1902 n’était qu’une phase, est une référence fondamentale de volcanologie : c’est la première éruption volcanique qui ait été scrupuleusement étudiée et décrite scientifiquement (par Lacroix, Heilprin, Jaggar, Perret et beaucoup d’autres).

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L’Académie du créole haïtien : autopsie d’un échec banalisé (2014 – 2022)

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

L’accession toute récente à la présidence de l’Académie du créole haïtien (Akademi kreyòl ayisyen, AKA) du pasteur-linguiste Rogeda Dorcé Dorcil ne semble pas annoncer la fin de ce qui est perçu par certains observateurs en Haïti comme étant une relative emprise du facteur magico-religieux au creux de cette microstructure auparavant dirigée par un pasteur protestant, Pauris Jean-Baptiste, puis par un évêque catholique, Monseigneur Pierre André Pierre. Le pasteur-linguiste Rogeda Dorcé Dorcil dirige une église évangélique, l’Église chrétienne de l’unité à Fort-Jacques/Fermathe et, à Pétion-Ville, un Institut de théologie évangélique. Présumé spécialiste en ethnolinguistique, on ne lui connaît toutefois aucune étude majeure sur le créole haïtien ces trente dernières années, aucun article scientifique sur le créole publié dans une revue de linguistique, aucun livre dédié à l’aménagement du créole dans le système éducatif national…

L’arrivée d’un pasteur-linguiste à la présidence de l’Académie du créole haïtien, qui ne compte que quatre linguistes en son sein, est l’occasion d’actualiser le bilan de l’action de cette microstructure prématurément créée par la Loi du 7 avril 2014. L’idée d’actualiser le bilan de l’action de l’AKA procède, à l’aune du principe de la reddition des comptes dans l’Administration publique, du souci de soumettre à l’analyse critique toute entreprise en lien avec l’aménagement des deux langues de notre patrimoine linguistique historique, le créole et le français.

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Temps du rêve & Espoir

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Le temps du rêve

La lune a embrassé ta nuit d’un autre rêve…
Dans ton âme une marée d’émotions se lève,
déposant son écume d’extases inconnues
sur le désert rivage où gît ton cœur à nu…

Nostalgie : fêtes païennes sous les étoiles
de chaudes nuits d’été quand la lune est sans voile…
Main dans la main, nous sautions par-dessus les flammes
du grand feu que l’amour allumait en nos âmes !

Hélas, depuis longtemps, ce temps est révolu
dans un monde d’où toute joie a disparu.
Les sourires masqués, la méfiance et la peur
effacent des visages les traces de bonheur…

Pour éviter la mort, ils ont tué la vie
en supprimant l’espoir, le plaisir et l’envie.
Sanitaires champions d’une survie d’ennui,
ils imposent leur loi au peuple des zombis
qu’ils ont rendus esclaves de la maladie…

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Haïti a-t-elle besoin d’un « Observatoire national de l’éducation »  ou d’une politique linguistique éducative ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue—

Le système éducatif haïtien, que certains observateurs qualifient de « champ de ruines » ou de « patient abonné aux urgences de l’hôpital », fait régulièrement la « Une » de la presse nationale et des médias sociaux. De tels échos médiatiques nous remettent en mémoire le fait que depuis une quarantaine d’années ce système est ausculté sous toutes les coutures par des experts de différentes disciplines à la demande d’instances nationales et internationales. Sous perfusion de l’« aide » internationale, en quête perpétuelle de solutions miracle pour survivre, le système éducatif haïtien est tour à tour l’objet de « réformes curriculaires », de « programmes » divers, de « Pacte national », de « Plan décennal », de « directives » et autres mesures administratives destinées en théorie à le « réformer », à le « moderniser », voire à le diriger vers les sommets d’une « gouvernance » exemplaire qui lui permettra d’atteindre l’objectif d’une éducation inclusive et de qualité. De l’inaboutie réforme Bernard de 1979 à nos jours, le domaine de l’éducation est sans doute l’espace régalien national où les agences internationales ont le plus investi en Haïti, contrairement à l’État haïtien qui n’y consacre que des budgets très largement insuffisants.

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Au festival d’Almada : Écoutez la voix des Femmes ! 

Seules sur scène, ou en duo, elles assurent le spectacle, assument leurs désirs et leur féminité, ne craignent pas de dire l’endroit et l’envers des choses, dans la douceur ou la force, l’ironie ou la violence, la gravité ou l’humour. Elles, les femmes, ne craignent pas de dénoncer ce qui dans la société les oppresse, les accable, trop longtemps les a contraintes à occuper une place dont elles ne veulent pas, dont elles ne veulent plus ! Elles, les femmes, font entendre leur voix, et on ne les fera pas taire…

Rebota rebota y en tu Cara explota

Comment, en effet, obliger à se taire la catalane Agnès Mateus, qui par sa performance, Rebota rebota y en tu Cara explota, prend fait et cause pour toutes ses semblables, dénonçant sans fausse pudeur, sans faire aucune concession au bien-penser ni à la bienséance, le machisme et l’hypocrisie de nos sociétés occidentales ? Récompensée déjà par de nombreux prix, elle voit son spectacle plébiscité en 2020 au Festival d’Almada, ce pourquoi on peut la retrouver cette année sur scène, où elle est saluée avec enthousiasme par un public tant masculin que féminin.

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Haïti: «Il n’y a qu’avec du sang que je peux remplir une page»

— Par Jean D’Amérique —
Poète, dramaturge et auteur haïtien, Jean D’Amérique, 26 ans, livre à «Libération» son regard sur l’assassinat de Jovenel Moïse et sur l’état de son pays. Il est l’auteur de cinq livres dont son premier roman, «Soleil à coudre» (Actes Sud), paru en mars.

Etre haïtien, c’est naître dans le sang, grandir dans le sang – ou souvent ne pas avoir le temps de grandir – et finir dans une flaque de sang. Etre haïtien, c’est attendre sa balle. C’est attendre la balle qui vous dévorera le souffle, où que vous soyez dans le pays. Etre haïtien, c’est presser le pas vers l’au-delà. Être haïtien, c’est pleurer, c’est crier. Mais depuis le temps que ça saigne. Mais depuis le temps que ça pleure. Depuis le temps que ça crie… Il faut croire que le sang ne suffit pas.

Je ne voudrais pas répéter les choses. Mais la mort se répète, il faut que je le dise. Je ne voudrais pas répéter les choses. Mais je suis né et j’ai grandi dans cette spirale qui me poursuit partout, tatouage de ténèbres au cœur de mes moindres rêves de lumière.

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Sciences sociales: nouveautés du 17 mai 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Littératures: nouveautés du 21 avril 2021

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du XIIe siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Sciences sociales : nouveautés du 21 avril 2021

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Le jardin des sculptures – entretiens d’artistes : Angela Bulloch

— Propos recueillis par Matilde dos Santos Ferreira, critique d’art et curateur indépendant, —

Entretien avec Angela Bulloch, en juin 2019, autour de sa pièce « Heavy Metal Stack of 6: Purple, Beige & Green » installée dans le jardin des sculptures de la Fondation Clément en 2016 ( Photo ci-contre). J’avais envoyé mon petit questionnaire-type légèrement adapté à son œuvre par email. Angela m’a répondu par écrit, puis après discussion on a complété les informations. Une artiste qui transpire intelligence et franchise.

Matilde dos Santos : Angela Bulloch en cinq dates. Quels sont pour vous les événements et/ou rencontres qui ont le plus impacté votre destinée ou votre œuvre ?

Angela Bulloch : En 1966, je suis née à Rainy River, Canada. Onze années plus tard en 1977, je déménageais avec mes parents du Canada vers l’Angleterre. Onze années après, j’obtenais mon diplôme d’art au Goldsmiths college de Londres et participais cette même année à Freeze, organisée par Damien Hirst dans le Surry Docks, un bâtiment abandonné du port de Londres. On était une petite bande et on a été labelisés Young British Artists, ce qui à l’époque était important pour moi.

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Les biceps d’Olivier Véran ou la symbolique du corps en politique

— Par Anne-Claire Ruel —

Le 8 février, aux environs de midi, je reçois une pluie de notifications en plein visioconférence. M’attendant au pire (reconfinement, attentat, nouvel album posthume de Johnny), je regarde inquiète mon smartphone aussi scintillant que les rennes lumineux ornant les jardins des pavillons du lotissement de la route de Doué dans le Maine-et-Loire à l’approche de Noël. Rien de cela, fort heureusement. Mais des messages d’amies, surtout en couple avouons-le, qui souhaitaient expressément à me faire part de leur soudaine passion pour la stratégie vaccinale du ministre de la Santé. Et pour témoigner de leur implication inédite pour ce sujet de préoccupation majeure, elles ont tenu à m’envoyer la fameuse photo extraite du compte Twitter d’Olivier Véran, où on le voit masqué et torse nu. En un mot, « vacciné ». Fou rire irrépressible devant mon auditoire invisible et attentif de l’autre côté de mon écran, sans doute peu habitué à percevoir autant de joie face caméra ces derniers mois… Quelques heures plus tard, en y réfléchissant, j’ai réalisé que derrière les biceps de notre ministre, se cachait un sujet bien plus intéressant qu’il y paraissait.

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Serions-nous vraiment « Les Damnés de la terre » ?

— Par Bernard Dendelé Leclaire —

« Les concitoyens font le Peuple. Si nous voulons « décoloniser » ce peuple il est clair que chaque être faisant alors « peuple » est en devoir immédiat tout d’abord de se libérer mentalement. Il y va que seul le chemin de l’individuel nous permettra in fine d’accéder au destin du collectif ». Frantz Fanon.

S’agissant d’un Centre des Arts plus rentable en l’état à être rasé que d’être terminé.

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En pays colonisé il faut savoir que chaque fois que l’argent public est jeté par la fenêtre nous perdons en capacité d’infrastructure, nous reculons et nous oblitérons notre possibilité d’émancipation. Chaque pièce dilapidée est un jeune guadeloupéen qui s’en va du pays, un compatriote qui perd son travail ou une famille en deuil de son devenir. Quand nos Politiques guadeloupéens comprendront-ils vraiment cela ? 

En 2021 nous n’avons plus droit à l’erreur et chaque seconde devient vitale pour la survie de la Guadeloupe.

Au sujet de ce Centre des Arts inachevé nous avons là, encore une fois, malheureusement l’exemple flagrant de ce que nous ne devons plus jamais faire.

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