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Scandale du chlordécone : Mediapart publie l’intégralité de la décision des juges

Seize ans après le dépôt d’une première plainte, la justice a prononcé un non-lieu dans l’enquête sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone. Dans leur ordonnance, les juges reconnaissent néanmoins un « scandale sanitaire » et considèrent qu’il s’agit « probablement du premier dossier judiciaire à traiter d’une pollution d’une telle ampleur ». Mediapart rend publique, en accès libre, cette ordonnance de non-lieu néanmoins historique.

LeLe non-lieu prononcé par la justice française dans le scandale du chlordécone, pesticide abondamment utilisé dans les bananeraies de 1972 à 1993 en Guadeloupe et en Martinique, n’en finit pas de faire réagir. Seize ans après le dépôt d’une première plainte, les deux juges d’instruction saisies du dossier ont prononcé la fin de leur enquête, qui ne débouchera donc pas sur un procès, le 2 janvier.

Comme l’a indiqué l’Agence France-Presse, les deux magistrates instructrices n’en reconnaissent pas moins que le recours au chlordécone est à l’origine d’un véritable « scandale sanitaire », sous la forme d’« une atteinte environnementale dont les conséquences humaines, économiques et sociales affectent et affecteront pour de longues années la vie quotidienne des habitants » des Antilles.

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Nous refusons le non-lieu dans l’affaire du chlordécone

Jistis a léta fransé pa jistis pou gwadloupéyen !

— Communiqué de l’U.P.L.G. —
Après 16 années de procédures judiciaires entretaillées de nombreuses entourloupes, au niveau de l’instruction le jeudi 5 janvier 2023 les juges français ont suivi les réquisitions du procureur de la république de Paris et ont prononcé un non-lieu dans l’affaire du chlordécone frauduleusement utilisé dans les bananeraies en Guadeloupe et en Martinique.
Les békés importaient un produit interdit avec la complicité de l’État français et le recours de certains hommes politiques pour obtenir des dérogations. La conséquence c’est qu’aujourd’hui plus de 90 % de la population en Guadeloupe et en Martinique est contaminée, les ouvriers de la banane par dizaines sont atteints de cancers, l’eau potable contient des taux de chlordécone la rendant impropre à la consommation de façon périodique, le bétail et des zones côtières de pêche sont aussi touchés.
Aujourd’hui nous avons des milliers de malades dans nos deux pays, des centaines d’hectares de terre à décontaminer et un tribunal français qui ose nous opposer un non-lieu comme pour mieux nous signifier notre qualité de citoyens de seconde zone, citoyens de la périphérie coloniale.

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La justice prononce un non-lieu dans l’enquête sur le chlordécone aux Antilles

Les juges d’instruction ont prononcé ce lundi un non-lieu dans l’enquête sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone, ce pesticide autorisé dans les bananeraies françaises jusqu’en 1993. Ils estiment principalement que les faits sont prescrits.

Les juges estiment principalement que les faits sont prescrits. En novembre dernier, le parquet de Paris avait requis le non-lieu dans cette affaire. « Cela rajoute de l’injustice au scandale », avaient réagi le collectif Lyannaj pou dépoliyé Gwadloup.

Les deux juges d’instruction du pôle de santé de Paris, Brigitte Jolivet et Fanny Bussac, ont signé l’ordonnance de non-lieu lundi dernier. Elles l’ont adressée ce mercredi par courrier aux avocats des associations martiniquaises et guadeloupéennes qui avaient saisi la justice en 2006. 

Mobilisations aux Antilles

Le chlordécone, un pesticide interdit en France en 1990 mais qui a continué à être autorisé dans les champs de bananes de Martinique et de Guadeloupe par dérogation ministérielle jusqu’en 1993, a provoqué une pollution importante et durable des deux îles.

Plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France, et les populations antillaises présentent un taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde.

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Chlordécone : la grande manipulation politico-juridique!

— Par Florent Grabin, président de l’association écologique P.U.M.A. —

Ces théâtralisations des affaires juridiques concernant l’usage de la molécule Chlordécone aboutissent à une désinformation du public, ce que nous regrettons. Dans ce dossier de plainte devant les Tribunaux, au regard des informations rendues publiques, nous ne sommes nullement surpris du classement sans suite de ces dossiers. Le Code de Procédure pénale prévoit un certain délai pour saisir les instances judiciaires, autrement, passé ce temps, votre affaire est prescrite, vous recevez une ordonnance de non-lieu ; l’humilité impose aux Avocats de venir dire des éléments factuels concernant l’ouverture de ce dossier, et non venir saisir le tribunal médiatique, ils gagneraient à s’attaquer au vrai problème sanitaire, généré par les pesticides.

Voyons les choses en face et en toute lucidité, selon les informations, ces dossiers étaient dénués de tout contenu scientifique publiable (absence d’analyses de données, absence de méthodologie, absence de résultats), dans ces conditions, qui peut prétendre que cette affaire aurait fait condamner ceux qui ont utilisé un produit autorisé par les Services compétents de l’État ? Cette indignation à géométrie variable est un véritable fiasco qui consiste à faire de la com.

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Nouvelle étape dans la mobilisation anti-chlordécone !

— Le n°276 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Le pouvoir compte sûrement sur la lassitude et le découragement de la population qui constate bien son refus de faire condamner les responsables de la pollution, de l’empoisonnement des terres, des océans et des gens.

La réquisition du parquet demandant le non-lieu, nest en fait que le prolongement des crimes précédents : avoir autorisé la production, la commercialisation, l’épandage forcené d’un produit notoirement toxique. Avoir accordé une dérogation à l’interdiction concernant les seules colonies. Avoir permis, couvert, sinon organisé les lenteurs de la justice pour « justifier » aujourd’hui, l’argument de la prescription. Avoir menti délibérément et ordonné le silence aux fonctionnaires scandalisés par l’affaire. Avoir réprimé, depuis, les militant-e-s agissant contre l’impunité !

C’est tout cela qui a motivé les mobilisations, dont les dernières se sont déroulées en Martinique, mercredi 7 et samedi 10 décembre à Fort-de-France, et à Pointe-à-pitre. Environ deux cent personnes mercredi, et un millier samedi ont répondu aux appels lancés par une série d’organisations dont nous donnons la liste cidessous.

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Colloque scientifique « Chlordécone, connaître pour agir »

Du 12 au 14 décembre 2022 en Guadeloupe

Le colloque scientifique « Chlordécone, connaître pour agir » aura lieu du 12 au 14 décembre 2022 en Guadeloupe. Il est organisé par le Comité de Pilotage Scientifique National (CPSN) et la Coordination Locale de la Recherche sur la Chlordécone aux Antilles (CLoReCA) du plan chlordécone IV.  L’organisation du colloque bénéficie du soutien du Gouvernement, et des préfectures de Guadeloupe et de Martinique.

Ce colloque a pour ambition de :

  • faire le point sur les connaissances, les actions concrètes ou en cours, les solutions envisagées et leur acceptabilité, et les recherches encore à mener.
  • favoriser le partage des résultats de la recherche avec différents publics : les scientifiques, les acteurs institutionnels (collectivités, représentants de l’Etat), les professionnels de santé, du monde agricole et de la pêche, de l’éducation, de l’innovation, la société civile (monde associatif, grand public, jeunesse) et les acteurs privés …
  • favoriser les approches transversales, et dynamiser une communauté scientifique engagée dans une approche « one-health » (approche intégrative, systémique et unifiée de la santé humaine et environnementale) indispensable pour rendre compte des impacts de cette contamination et développer des solutions adaptées aux territoires.

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Chlordécone: les manifestants en Martinique dénoncent « un mépris d’État »

— Par Hugo Septier avec AFP —

Un fédilé contre un « mépris d’État. » Environ 800 personnes, selon la police, ont manifesté samedi à Fort-de-France pour dénoncer le non-lieu requis par le parquet de Paris dans l’enquête sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone, pesticide autorisé dans les bananeraies de 1972 à 1993.

En symbole des décès liés au chlodécone, responsable d’une pollution des sols sans précédent en Martinique et en Guadeloupe, les manifestants ont organisé un « die-in » en s’allongeant devant la préfecture.

Ancienne ouvrière agricole de 69 ans, Christiane Césaire explique qu’elle a vu sa famille emportée par les cancers: ses deux frères et son père, décédés du cancer de la prostate, et sa mère de cancers du sein et de l’utérus. Elle-même a été frappée par la maladie et, si elle a pu s’en sortir, elle dit garder « beaucoup de séquelles ».

« Avec mes parents, nous travaillions dans les champs de bananes à Basse-Pointe », dans le nord de la Martinique, a-t-elle raconté à l’AFP. « Le patron ne nous donnait aucune protection, pas de gants, pas de bottes, et nos ongles, nos doigts, nos orteils étaient rongés ».

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Debout contre le non-lieu, pour la réparation du crime chlordécone

— Le n°275 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

A l’évidence, le Pouvoir comptait sur la lassitude de la population. Avec un art consommé de jouer la montre, il s’imaginait obtenir notre passivité, au moment décisif de son plan machiavélique. Son but final est de protéger les criminels empoisonneurs, en se cachant derrière une prétendue « séparation des pouvoirs ». Mais le plan est éventré, puisque c’est le parquet qui réclame le non-lieu, c’est-à-dire le « circulez, y a rien à voir », et surtout rien à faire d’autre que se soumettre. Mais, non ! Mille fois, non !

Une série d’organisations, dont nous sommes, donnent unitairement deux rendez-vous de mobilisation.

Mercredi 7 décembre à 17h 30, à la maison des syndicats, nous invitons à un rassemblement pour partir dans une marche aux flambeaux dans Fort-de-France ! Toutes et tous, vêtu-e-s de blanc, nous irons poser des bougies en honneur des innombrables victimes du chlordécone ! Tanbou ké palé ! Fok nou la, an mas !

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Mobilisons-nous massivement conte le non-lieu en faveur des empoisonneurs par la chlordécone !

— Communiqué de la CGTM —
Le 24 novembre 2022, le ministère public a officiellement annoncé qu’il demandera un non-lieu dans le dossier des plaintes déposées pour empoisonnement, pollution et contamination par la chlordécone il y a plus de … 16 ans. Cette annonce avait déjà été précédée en janvier 2021 d’une préparation psychologique de l’opinion publique par les magistrats. Ils ont en effet déclaré que « les faits étaient prescrits, bien avant le dépôt des plaintes en 2006 ».

De nombreuses organisations, dont la CGTM, avaient dénoncé cette scandaleuse décision à venir, en appelant à manifester en février 2021 et en mai 2022.

Samedi 10 décembre, en Martinique, en Guadeloupe, mais également en France auront lieu des rassemblements et manifestations pour dire « Non au non-lieu » et exiger que les empoisonneurs soient poursuivis et sanctionnés.

Ces empoisonneurs sont les mêmes qui sollicitent et obtiennent l’aide l’Etat pour réprimer et mettre au pas les travailleurs qui revendiquent des salaires et des conditions de travail décents, ou encore des militants anti-chlordécone qui dénoncent leurs forfaits

La CGTM appelle les travailleurs, les jeunes, les retraités, la population victime de ces actes criminels dont les responsables sont connus, à rejoindre ces mobilisations
« Si la justice ne veut pas marcher, la mobilisation la poussera »

RENDEZ-VOUS SAMEDI 10 DÉCEMBRE 2022.

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Chlordécone, le dernier masque tombe !

— Par Philippe Pierre-Charles pour le Lyannaj pou dépolyé Matinik —

La position prise ouvertement par le Parquet en faveur du non-lieu dans l’affaire du crime nommé chlordécone fait tomber le masque derrière lequel le pouvoir politique n’a cessé de se cacher : la « séparation des pouvoirs ». Suivant ce grand principe, la justice, indépendante, décide seule, sans interférence du politique. Fort bien. Il se trouve néanmoins que le Parquet, appelé aussi ministère public, est le représentant attitré de l’État, qui affirme parler au nom de la société mais dépend directement du ministre de la Justice. Dans le dossier d’aujourd’hui, le Parquet plaide ouvertement, en fin de compte, pour l’impunité sous couvert de non-lieu. La boucle est bouclée. La justice ne peut condamner pénalement l’État. L’État demande à la justice d’absoudre les divers responsables civils de l’empoisonnement. Confronté à notre interpellation directe en préfecture sur la position exacte de l’État face aux responsables non étatiques du crime, le précédent préfet avait répondu par une pirouette sur « la responsabilité morale (sic !) des concernés.

On connaît donc les coupables. On qualifie de ‘‘ morale ’’ leur responsabilité !

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Dans « Affaires sensibles », le scandale du pesticide chlordécone en Martinique et en Guadeloupe.

Un récit documentaire de Jeanne Mayer

Dès 1972 et pendant plus de vingt ans, cet insecticide extrêmement toxique est utilisé dans les bananeraies des Antilles françaises, polluant durablement la terre, les cours d’eau et la mer. Pour protéger l**’industrie bananière** et ses grands producteurs, l’État français autorise alors l’utilisation d’une molécule dont on connaît pourtant les risques graves sur la santé.

Cette catastrophe environnementale et sanitaire est emblématique des tensions qui traversent encore aujourd’hui la Guadeloupe et la Martinique, où les inégalités sociales, raciales et économiques sont héritées du passé colonial. Elle rappelle aussi, par l’ampleur de la pollution, l’urgence de produire et de consommer autrement. Alors que l’Etat français commence tardivement à reconnaître sa responsabilité dans cette affaire, se pose la question de l’après : comment mesurer, dépolluer, indemniser ?

Invitée :

Cécile Everard , journaliste scientifique, Elle a vécu une quinzaine d’années en Martinique et a co-écrit avec Thierry Derouet le documentaire Chlordécone, Poison durable,** coproduit par France Ô et Bonobo productions (2015)

Indispensable lecture :

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Pour la mobilisation contre le chlordécone : un sursis à mettre à profit !

 Le n°253 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Dans sa conférence de presse de retour au pays, le trio de nouveaux députés partis ensemble (Nadeau, Nilor, William) a signalé les 3 sujets qu’ils ont tenu à évoquer en urgence, avec les ministères parisiens : les sargasses, les nominations de professeurs loin du pays, la nécessaire réintégration des personnels non vaccinés. Trois sujets urgents, et on ne peut plus légitimes.

Ils n’ont rien dit d’un quatrième tout aussi réel, et qu’une pancarte leur rappelait le jour de leur départ : notre empoisonnement au chlordécone, le risque du nonlieu ! Ontils pensé que « la séparation des pouvoirs » les privait d’interlocuteur ? que le sujet est trop lourd et trop ancien pour donner lieu à une évocation sur un coin de table ? Ils nous diront sans doute ! Toutefois, une chose est sûre : la « réparation » de la catastrophe chlordécone restera au niveau des « miettes » (Letchimy), si la population n’augmente pas la pression et si tout le personnel politique digne ne s’y met pas !

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Chlordécone: la justice reconnaît des « négligences fautives » de l’Etat

Paris – La reconnaissance par le tribunal administratif de Paris de « négligences fautives » de l’Etat dans le dossier du chlordécone, utilisé comme pesticide dans les Antilles, représente une avancée décisive pour les personnes touchées par la pollution, même si les demandes d’indemnisation des plaignants pour préjudice d’anxiété ont été rejetées.

« Les services de l’État ont commis des négligences fautives en permettant la vente d’une même spécialité antiparasitaire contenant 5% de chlordécone« , sous divers noms, et « en autorisant la poursuite des ventes au-delà des délais légalement prévus en cas de retrait de l’homologation« , selon cette décision.

Le chlordécone, un pesticide interdit en France en 1990 mais qui a continué à être autorisé dans les champs de bananes de Martinique et de Guadeloupe par dérogation ministérielle jusqu’en 1993, a provoqué une pollution importante et durable des deux îles. 

Plus de 90% de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France, et les populations antillaises présentent un taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde. 

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Chlordécone, accusée levez-vous…

— Par Florent Grabin, Président de P.U.M.A. —

La Chlordécone est une accusée qui se retrouve devant les Tribunaux Judicaires et médiatiques avec un chef d’accusation très ambigüe qui conduit à déduire que le moment est venu de laisser la place aux Historiens et non aux Juristes. Nous, PUMA, estimons que nous avons le devoir de participer à la construction de ces pages d’Histoire d’une molécule organochlorée que le regretté Pierre DAVIDAS (mort en 1999) a, en son temps, dénoncée avec fermeté et rigueur, en sa qualité de Membre fondateur de l’association écologique APPELS. Cette dernière étant la résultant d’une scission, avec pour Président Robert RANCIOT, premier Vice-Président Florent GRABIN, et Pierre DAVIDAS le Secrétaire Général.

C’est sans relâche que nous avons arpenté au péril de notre vie les champs de bananes pour informer les ouvriers sur la dangerosité des pesticides qu’ils utilisaient. Nous avons été rattrapés par la patrouille des récupérateurs et c’est sans vergogne qu’ils ont tenté de nous discréditer ; nous n’avions donc pas droit de cité dans la presse : seuls Antilla et le Naïf nous permettaient de publier nos articles.

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Chlordécone : continuer à combattre aussi sur le front juridique

— Par Raphaël Constant, ancien bâtonnier, avocat d’Écologie Urbaine —

Pour justifier le futur non-lieu et quelques lâchetés, on veut nous présenter comme compliquée une situation limpide sur le plan juridique.

Petit rappel. Les pesticides ont commencé à être utilisés massivement dans les bananeraies vers la fin des années soixante au siècle dernier.

Dès les années soixante-dix, le caractère nocif de ces produits était connu depuis 1963. Ils furent dénoncés par les syndicats des ouvriers agricoles en 1974. On continua à les utiliser. Ils furent interdits aux USA en 1975. On continua à les utiliser.

La molécule de chlordécone fut interdite en France en 1990. On continua à l’utiliser en Martinique. Mais les grands planteurs, aidés de politiciens à leur service, obtinrent de trois ministres que des dérogations soient mises en place jusqu’en 1993. Officiellement pour terminer les stocks. Mensonge éhonté, car loin d’épuiser les stocks, « on » en fit fabriquer des centaines de tonnes pour les acheminer en Martinique et en Guadeloupe. Ces impressionnantes quantités ont été utilisées après l’expiration de la dernière dérogation de 1993 sur plus d’une décennie.

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Covid, chlordécone : à question politique, réponse politique, laissons les médecins tranquilles !

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Il faudrait être terriblement naïf pour croire qu’à l’arrivée du nouveau vaccin sans ARN messager, les Martiniquais se seraient précipités vers les centres de vaccination. Il faudrait également faire preuve d’un optimisme infini pour espérer que, dans un pareil élan, les laboratoires d’analyses fussent envahis à l’annonce de la gratuité des tests de dépistage du chlordécone. On sait combien ces deux décisions étaient attendues et les lenteurs à les mettre en œuvre, critiquées. En réalité, les contestataires les plus déterminés n’étaient-ils pas discrètement chagrinés de voir disparaître les deux sujets qui donnent du corps à leurs querelles contre les autorités ?

La mort subite de l’empathie pour les malades de la chlordécone

En effet, on se demande pourquoi les syndicats et agitateurs de conscience qui avaient exigé la mesure de la part de l’Etat n’appellent pas la population à se faire vacciner, une fois obtenu le vaccin souhaité ? Que dire des médecins et autres professionnels de santé qui avaient exigé à juste titre la mise en œuvre gratuite du dépistage des victimes de la chlordécone, dès lors qu’ils se gardent résolument d’inviter les Martiniquais à utiliser les moyens mis à leur disposition ?

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Guadeloupe : de l’usage important de pesticides malgré le traumatisme du chlordécone

Pointe-à-Pitre – En Guadeloupe, malgré le scandale du chlordécone qui traumatise la population, l’utilisation d’autres pesticides reste importante, y compris dans les jardins, selon plusieurs études.

Les cancers de la prostate liés à l’exposition au chlordécone, un pesticide largement utilisé pendant des décennies aux Antilles alors que sa toxicité et son caractère persistant dans l’environnement étaient connus depuis les années 1960, ont été reconnus mercredi comme maladie professionnelle.  

Car la population continue d’être exposée à ce pesticide interdit en France en 1990 mais qui a continué à être autorisé dans les champs de bananes des Antilles par dérogation ministérielle jusqu’en 1993, infiltrant les sols pour des centaines d’années.  

Plus inquiétant: l’utilisation d’autres pesticides reste importante, selon plusieurs études, et leurs interactions peuvent en renforcer les effets nocifs. 

L’étude ChlEau-Terre, chargée de « dresser un état des lieux général de la contamination de la Guadeloupe continentale par les pesticides« , bouclée en 2018, a mis en évidence « des résidus de pesticides pour 79% des bassins versants (un espace terrestre drainé par un cours d’eau et ses affluents, NDLR) analysés en Grande-Terre et 84% de ceux en Basse-Terre« . 

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Chlordécone : «une avancée» mais «encore incomplète» pour des élus des Antilles

Des élus des Antilles ont qualifié mercredi 22 décembre «d’avancée» mais «encore incomplète», voire «insatisfaisante», la reconnaissance par l’État des cancers de la prostate comme une maladie professionnelle liée à l’exposition au pesticide utilisé pendant des décennies dans les bananeraies.

«C’est une avancée mais elle est encore incomplète», a affirmé à l’AFP le maire écologiste de Pointe-à-Pitre, Harry Durimel, qui mène depuis des années un combat pour la condamnation des responsables du scandale de la chlordécone, après la publication au Journal officiel d’un décret reconnaissant l’exposition au pesticide comme maladie professionnelle. «L’empoisonnement à la chlordécone n’est pas seulement le fait des professionnels de la banane, mais de l’ensemble des populations. Je rappelle que plus de 90% des Antillais sont contaminés», a-t-il précisé, rappelant que le pesticide a été utilisé pendant des décennies aux Antilles.

«Une petite avancée, mais insatisfaisante»

Olivier Serva, député de la majorité et président de la délégation Outre-mer à l’Assemblée nationale, a rappelé que le président de la République Emmanuel Macron avait «été le premier à reconnaître la responsabilité de l’État dans ce scandale, en septembre 2018».

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Chlordécone : la collectivité territoriale de Martinique se porte partie civile

La collectivité territoriale de Martinique a annoncé mardi 12 octobre qu’elle allait se porter partie civile dans le procès pour empoisonnement au chlordécone, un pesticide qui a causé une importante pollution en Guadeloupe et en Martinique.

«Le Président du Conseil Exécutif de Martinique, Serge Letchimy a décidé de saisir la justice en se portant partie civile au procès du chlordécone», a indiqué la CTM dans un communiqué. «Par ce geste historique, la Collectivité de Martinique, en tant que corps constitué, se saisit d’un dossier qui a impacté des générations de Martiniquaises et de Martiniquais», ajoute le texte. «Chacun connaît mes engagements sur le chlordécone. C’est un scandale d’État, sanitaire, avec des répercussions mortifères sur notre population. Les Martiniquais sont cinq fois plus exposés aux cancers de la prostate. Le rapport parlementaire que j’ai rendu en 2019 a posé les constats. Il s’agit désormais de réparer», déclare Serge Letchimy cité dans le communiqué.

Des associations martiniquaises et guadeloupéennes qui ont déposé plainte il y a quatorze ans pour empoisonnement au chlordécone avaient appris en début d’année que cette plainte pourrait tomber sous le coup de la prescription, lors d’une réunion au pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris.

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Crise sanitaire en Martinique : la méfiance des Martiniquais face au vaccin, conséquence du scandale du chlordécone

Actuellement seuls 16 % des Martiniquais ont une couverture vaccinale totale et 21 % d’entre eux ont reçu une seule dose.

Comment expliquer le très faible taux de vaccination en Martinique ? Alors que l’île vit sous confinement depuis trois jours et que l’hôpital est débordé avec plus de 140 lits Covid ouverts à la hâte et que le taux d’incidence explose, seulement 16 % des Martiniquais ont une couverture vaccinale totale, 21 % d’entre eux ont reçu une seule dose et la tendance ne devrait pas s’améliorer. À l’hôpital, une grande majorité des 3 600 soignants du CHU ne sont pas protégés. Des tensions éclatent entre les médecins, qui tentent de convaincre, et le personnel hospitalier, qui refuse le vaccin.

La crainte des effets secondaires du vaccin

Comme 80 % du personnel hospitalier, Tania refuse le vaccin. « On ne peut pas m’obliger à faire quelque chose que je ne sais pas envie de faire. Si je n’ai pas envie, je ne le fais pas, point », martèle-t-elle. Cette secrétaire médicale a notamment peur des effets indésirables. « Qui vous dit que si je prends le vaccin, je ne meurs pas après ?,

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L’empoisonnement au chlordécone, une machination aux conséquences dramatiques

Par Julien Sartre —

Sols, embouchures de rivières, plages : aux Antilles françaises, tout a été dévasté par le pesticide cancérogène utilisé pour éradiquer un ravageur qui menaçait les bananeraies. L’administration en a autorisé l’épandage, préférant la survie de l’économie de plantation à celle de la population.

Réunion, Mayotte, Guadeloupe, Martinique (France).Parfois, la machine économique s’enraye : les chiffres et les statistiques qui forment son carburant cessent d’être ceux du « développement », du profit, de l’emploi, de la consommation, des importations, pour devenir les indicateurs froids et macabres d’une crise sanitaire. Aux Antilles françaises, la catastrophe due à l’épandage de pesticides à base de chlordécone est toujours en cours. Elle présente même parfois de troublantes similitudes avec la crise du Covid-19, qui secoue la planète entière depuis le début de l’année 2020.

« Venez vous faire dépister », « se dépister, c’est se protéger », « les tests sont gratuits pour votre tranche d’âge » : depuis février 2021, les autorités sanitaires martiniquaises ont lancé une grande campagne de prévention à propos de l’empoisonnement des terres et des sols.

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Cartographie de la teneur en chlordécone des sols de Guadeloupe : un guide pour les éleveurs et cultivateurs

— Par Nadine Fadel —

Que produire en Guadeloupe, dont les terres sont contaminées par le chlordécone ? Les services de l’Etat publient une cartographie. Un code couleur indique la teneur en pesticide des parcelles et les cultures et élevages qui peuvent y être faits. Certains agriculteurs se sont parfaitement adaptés.

Guadeloupéens ont la possibilité d’en savoir davantage, quant à l’ampleur de la pollution des sols de Guadeloupe, par le Chlordécone.

Ce pesticide particulièrement toxique a été utilisé pendant plus de vingt ans, sur les bananeraies, pour lutter contre le charançon, un nuisible. Répandu par épandage sur les plantations, il a contaminé, pour plusieurs décennies, les terres, les eaux des rivières et de la mer, la faune et la flore, ainsi que les populations de la Guadeloupe, mais aussi de la Martinique.

Et, donc, les services de l’Etat, qui procèdent régulièrement à des analyses de sols, pour en connaître les teneurs en chlordécone, ont compilé sur des cartes les résultats correspondants. Ces documents servent de guides aux agriculteurs et aux éleveurs professionnels, mais aussi aux particuliers qui cultivent leur jardin.

Une cartographie mise à jour

La cartographie des zones contaminées par le chlordécone existait déjà.

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Chlordécone: des avocats contestent la prescription et portent plainte à la CJR

Paris – Des avocats ont contesté jeudi auprès des juges d’instruction chargés d’une enquête sur l’empoisonnement des Antilles au chlordécone la possible prescription des faits et entendent déposer une plainte à la Cour de la justice de la République (CJR), a appris l’AFP vendredi auprès d’eux.

Me Rachid Madid et Olivier Tabone, avocats de l’Association médicale de sauvegarde de l’environnement et de la santé (Amses), ont confirmé à l’AFP l’information de Libération selon laquelle ils ont déposé un mémoire auprès des juges afin de contester l’analyse juridique de ces derniers sur la question de la prescription, en se basant sur des « points de procédure, de jurisprudence et d’évolution du droit » en la matière. 

Ils ont également demandé que soit retenue l’infraction d' »homicide involontaire« . 

« Nous avons reçu un accueil très favorable » de la part des juges, ont estimé les avocats. 

Dans ce dossier instruit depuis maintenant 14 ans par le pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris, les juges d’instruction ont signifié mi-janvier à plusieurs parties civiles leur analyse selon laquelle les faits seraient dans leur grande majorité prescrits. 

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« Chlordécone ? Maintenant, ne faudrait-il pas faire preuve de raison ? »

— Par Dominique Celma —

Au sujet du « Scandale du chlordécone » ,  nous avions besoin  que soient apportés au débat,  afin d’être éclairés, d’autres éléments de réflexion que ceux avancés par les associations et parties civiles. Il était temps que la justice s’exprime en donnant des réponses précises aux interrogations légitimes, à l’émoi, à la colère, exprimés ces dernières semaines et, afin d’éviter les actions inconsidérées qui ne peuvent plus être qualifiées d’actions militantes. L’interview du Procureur de la République donne des éléments précis sur la chronologie des faits mais aussi nous rappelle que nous sommes dans un état de droit. Le droit prime sur nos révoltes et frustrations.

Il serait nécessaire que l’information véhiculée par cette interview soit très largement lue et même l’objet d’étude par les jeunes au cours de leur formation. La primauté du droit, la vrai connaissance des faits historiques et leur chronologie, sont de plus en plus absentes dans nos prises de position.  Il faudrait qu’on y revienne.  Nous ordonnons notre société, l’histoire, le monde à partir de notre ressenti : la colère ou ce qui nous flatte devient le moteur de notre action.

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« L’empoisonnement au chlordécone n’est pas prescrit »

— Par Harry Durimel, avocat et maire de Pointe-à-Pitre —

Il est vrai que, lors de l’audition des parties civiles qui s’est déroulée les 20 et 21 janvier 2021 en Martinique et en Guadeloupe, les magistrats instructeurs ont évoqué la probabilité que la prescription serait encourue dans cette affaire, la plainte avec constitution de partie civile des concluantes ayant été déposée le 23 février 2006. Mais les parties civiles ont adressé, le 4 mars 2021, une requête démontrant qu’il n’y a point de prescription. Dans le respect du secret de l’instruction, nous nous devons de dire la vérité au peuple. Selon l’article 7 du Code de procédure pénale en vigueur au moment des faits « en matière de crime, l’action publique se prescrit par dix années révolues à compter du jour où le crime a été commis si, dans cet intervalle, il n’a été fait aucun acte d’instruction ou de poursuite. S’il en a été effectué dans cet intervalle, elle ne se prescrit qu’après dix années révolues à compter du dernier acte. Il en est ainsi même à l’égard des personnes qui ne seraient pas impliquées dans cet acte d’instruction ou de poursuite.

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