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À propos du livre de Jean-Robert Placide, « Ayisyanite ak kreyolite »

Le livre « Ayisyanite ak kreyolite » ressuscite-t-il l’indigénisme racialiste duvaliérien sous les habits artificieux du « nouvo endijenis an evolisyon » ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Établies à Randolph, une ville du Comté de Norfolk dans l’État du Massachusetts, les Éditions JEBCA ont publié en 2023 le livre de Jean-Robert Placide, « Ayisyanite ak kreyolite », qui porte en sous-titre la mention « Mouvman kreyòl ayisyen | Sosyete Koukouy yon nouvo endijenis an evolisyon ». Jean-Robert Placide a auparavant été co-rédacteur de l’ouvrage du GRAHN, « Yon amenajman lengwistik pou devlopman pèp ayisyen : de lang ofisyèl ak valorizasyion kreyòl la » / « Un aménagement linguistique pour le développement du peuple haïtien : bilinguisme équitable différencié » (Presses internationales polytechniques, Montréal, 2012). L’annonce de la parution de cet ouvrage figure dans le Bulletin du GRAHN (volume 2, numéro 2, août 2012), mais l’on a noté que de 2012 à 2024 le sous-comité des langues du GRAHN qui a élaboré le livre n’a pas fait état d’éventuels travaux consécutifs à sa parution et n’a pas non plus communiqué sur son hypothétique diffusion en Haïti et en outremer…

Le livre « Ayisyanite ak kreyolite » de Jean-Robert Placide doit être lu avec attention et les idées qu’il véhicule, sur les registres de l’histoire et de l’idéologie, méritent d’être soumises à une évaluation critique objective et au débat public.

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L’éphéméride du 20 mars

Harriet Beecher Stowe publie La Case de l’oncle Tom le 20 mars 1852

La Case de l’oncle Tom (Uncle Tom’s Cabin) est un roman de l’écrivain américaine Harriet Beecher Stowe. Publié d’abord sous forme de feuilleton en 1852, il vaut le succès immédiat à son auteur. Le roman eut un profond impact sur l’état d’esprit général vis-à-vis des Afro-Américains et de l’esclavage aux États-Unis ; il est un des facteurs de l’exacerbation des tensions qui menèrent à la Guerre de Sécession2.

Stowe, née dans le Connecticut et pasteur à la Hartford Female Academy, était une abolitionniste convaincue. Elle centre son roman sur le personnage de l’oncle Tom, un esclave noir patient et tolérant autour duquel se déroulent les histoires d’autres personnages, aussi bien esclaves que blancs. Ce roman sentimental dépeint la réalité de l’esclavage tout en affirmant que l’amour chrétien peut surmonter une épreuve aussi destructrice que l’esclavage d’êtres humains.

La Case de l’oncle Tom est le roman le plus vendu du xixe siècle et le second livre le plus vendu de ce même siècle, derrière la Bible. On considère qu’il aida à l’émergence de la cause abolitionniste dans les années 1850.

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L’éphéméride du 20 décembre

La Martinique touchée par des « émeutes populaires » importantes les 20, 21 et 22 décembre 1959.

Déclenchées par un banal accrochage routier à Fort-de-France entre un Martiniquais noir et un métropolitain blanc, elles manifestaient un état de tension et de frustration latente, treize ans après la départementalisation de la Martinique. Trois jeunes Martiniquais y trouvèrent la mort ainsi qu’un sous-lieutenant de la Gendarmerie qui succombe à ses blessures quelques mois plus tard. Par ailleurs, des témoins affirment qu’un policier a également été tué, sans que cela n’ait jamais pu être avéré, bien que cela reste plausible car la mort du gendarme n’a jamais été communiquée par l’État.

Lire : Les « émeutes de décembre 1959 en Martinique » le rapport de Benjamin Stora

Le terme « émeutes», qui appartient en général au langage de l’État, est repris ici par la mémoire collective, au pluriel, comme si chaque journée était distincte l’une de l’autre. Il est employé au moment des faits par les manifestants comme par les autorités ou la presse. Parler de «soulèvement populaire» implique un processus spontané, sans préparation antérieure (on parlerait sinon d’insurrection populaire)

Les émeutes de décembre 1959 à Fort-de-France

Alors que la Martinique s’apprête à fêter Noël 1959, Fort-de-France est le théâtre d’une révolte populaire née d’un banal accident de la circulation.

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Discriminations en France : Un bilan nuancé entre progrès et défis persistants

L’Observatoire des inégalités a dévoilé mardi 28 novembre son rapport sur les discriminations en France, marquant une première dans le pays. Ce document inédit compile des données chiffrées sur vingt ans, fournissant un panorama détaillé des évolutions et des paradoxes de la société française. Alors que des progrès encourageants sont notés dans certaines sphères, les défis persistants, voire croissants, appellent à une réflexion approfondie et à des actions collectives.

Des progrès encourageants

L’un des aspects positifs soulignés par le rapport concerne le recul du racisme en France. Selon la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), 60% des Français déclarent aujourd’hui ne pas être du tout racistes, soit le double par rapport à deux décennies auparavant. Cette évolution positive est également observée du côté du sexisme, avec une diminution significative du nombre de personnes pensant que « les femmes devraient rester à la maison pour élever leurs enfants », passant de 40% à 20% en vingt ans, selon le ministère de la Solidarité. Parallèlement, l’homophobie régresse, avec 85% des personnes estimant que l’homosexualité est une manière légitime de vivre sa sexualité, une hausse de 18% par rapport à il y a vingt ans, selon l’Ifop.

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Notre pays est en deuil et en colère

Notre pays est en deuil et en colère. Le meurtre de Nahel tué par un policier à bout portant à Nanterre, a mis à nu les effets de décennies de politiques publiques discriminatoires et sécuritaires ciblant notamment les quartiers populaires et la jeunesse qui y grandit et particulièrement les personnes racisées et précarisées. L’escalade des violences est une impasse et doit cesser. La conception essentiellement répressive de la police, et l’évolution législative de 2017 sur l’usage des armes de service, aggravent ce que la population vit et subit que ce soit en termes de discriminations et de pratiques racistes.

Les tensions entre population et police viennent de loin et s’inscrivent dans une histoire marquée d’injustices, de préjugés, de violences, de discriminations, de sexisme… et d’un racisme systémique qui traverse l’ensemble de la société et qui n’est toujours pas éradiqué.

Les habitant·es des quartiers concernés et notamment les femmes pallient bien souvent seul·es les carences en termes de services publics. C’est bien la régression de ceux-ci, l’école, les lieux de partage et de culture, sportifs, la poste, les administrations etc. et le recul du soutien de l’État au tissu associatif qui ont largement contribué à marginaliser ces quartiers et des territoires entiers bien au-delà, particulièrement dans les Outre-mer.

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Crimes contre l’Humanité, excuses et Réparations

— Communiqué du CNCP —

Le 19 décembre 2022, les Pays-Bas, ont officiellement présenté leurs excuses pour leur passé esclavagiste. En France, avec la loi du 21 mai 2001, l’Assemblée Nationale a reconnu la traite et l’esclavage comme crime contre l’humanité. Une loi, dite «mémorielle», qui ferme la porte à toute juste réparation. Et c’est ainsi qu’en faisant quelques actes de contrition hypocrites, les puissances colonialistes croient pouvoir s’absoudre des crimes qu’elles ont commis, tout en continuant à jouir des fruits de leurs pillages passés et présents et en perpétuant leurs exactions.

En matière de cruauté et d’abomination, les crimes contre l’humanité commis par les puissances coloniales n’ont rien à envier à ceux des nazis.

La « grandeur » de l’Europe ruisselle du sang des massacres commis lors de leurs conquêtes coloniales et du génocide des peuples autochtones en Afrique, en Asie, en Amérique et en Océanie. Ses « valeurs » se sont construites sur la traite, la déportation, des plus de 100 millions d’Africains dont ils ont piétiné l’humanité, sur la pratique, pendant des siècles, d’un esclavage et d’un « indigénat » barbares, sur le vol de centaines de milliers d’enfants, arrachés à leur familles pour être réduits en esclavage, déculturés, jetés dans des charniers de certaines de leurs institutions religieuses.

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Affaire Michel Zecler : un an après, les policiers restent suspendus

Les quatre policiers impliqués dans l’interpellation de Michel Zecler, un producteur de musique noir, sont toujours sous contrôle judiciaire.

Le 21 novembre, l’interpellation violente de Michel Zecler, un producteur de musique noir, à Paris, faisait scandale. Les quatre policiers mis en cause dans cette affaire, intervenus à son studio de musique, et filmés par les caméras de vidéosurveillance, ont été suspendus et le sont toujours un an après les faits puisque leur contrôle judiciaire est maintenu. L’enquête judiciaire continue à explorer l’éventuelle dimension raciste de leurs actes.

À l’époque des faits, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait promis leur « révocation dès que les faits seront établis par la justice ». Ce soir-là, en début de soirée, Michel Zecler a été passé à tabac dans son studio de musique du 17e arrondissement par plusieurs policiers qui ont déclenché un contrôle en invoquant dans des procès-verbaux une « absence de port du masque » et une « forte odeur de cannabis » (seulement 0,5 g retrouvé).

Dans un premier temps, Michel Zecler a été placé en garde à vue pour « violences » sur les policiers et « rébellion ».

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L’État sauvage. Violence politique, fantômes ombilicaux et pestilence en Haïti

— Par Joël Des Rosiers —

– « Qui va là ? », Hamlet, Shakespeare

Au début du XIXe siècle, les ambitions colonialistes de la France subirent coup sur coup deux défaites qui sonnèrent le glas de son expansion impérialiste au Moyen-Orient et en Amérique. Deux épidémies eurent des conséquences majeures sur le moral, la santé et l’aptitude au combat des troupes françaises et de leurs supplétifs locaux confrontés à un environnement hostile, la chaleur extrême du désert et la pestilence tropicale de l’île, locus terribilis inhabitable, infesté d’aèdes vecteurs d’infection.

Telles furent la peste bubonique lors de l’Expédition d’Égypte (1789-1801), campagne dirigée par le général afro-caribéen né à Jérémie (Haïti) Thomas Alexandre Dumas, « le fils de la négresse » qui versa sa part de gloire à la France, et la fièvre jaune (1801-1803) survenue en deux vagues lors de l’expédition esclavagiste de Saint-Domingue. Les soldats français succombaient au vomito negro, sang noirâtre sorti des entrailles. Port-au-Prince était transformé en mouroir, ce qu’il restait de troupes en débandade se réfugiaient dans les réduits côtiers.

L’Égypte et Saint-Domingue étaient des fronts militaires certes éloignés mais unis par une stratégie commune.

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Ce que les Français doivent à Napoléon

— Par Jacky Dahomay —

Si commémorer, c’est se souvenir ensemble, il y a toujours un risque qu’une commémoration prenne la tournure d’une célébration. Fidèle à sa dialectique du « en même temps », c’est ce risque qu’a pris le président de la République, Emmanuel Macron, en allant déposer une gerbe de fleurs sur la tombe du célèbre empereur. C’est à l’évidence une célébration, ce qu’avait refusé de faire – mis à  part Georges Pompidou- les différents présidents  de la V° République, Nicolas Sarkozy y compris. Napoléon Bonaparte mérite-t-il une célébration ?

Répondre à une telle question, c’est d’abord s’interroger sur le sens du poids que constitue l’épisode napoléonien dans la constitution de l’identité nationale française. Avec Emmanuel Macron, comme président de la République, c’est la République qui vient de célébrer un empereur, Napoléon Bonaparte. Incontestablement, Napoléon est la figure la plus importante de l’histoire de France, avec Louis XIV et Colbert. La monarchie absolutiste, dans sa lutte contre l’empereur et le Pape, a joué un rôle indéniable dans la formation de la nation française. Comprendrait-on pour autant que la République puisse célébrer la monarchie ?

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L’adoption internationale, un ouvrage de Joohee Bourgain

Reconsidérer l’adoption du point de vue des adopté·es

Une analyse du système de l’adoption internationale, pour en finir avec une série de mythes qui en déguisent la véritable nature coloniale
À quoi pensez-vous quand vous entendez « adoption internationale »: à un acte d’amour, un geste qui sauve un·e orphelin·e ?
Joohee Bourgain analyse les pratiques et les enjeux de l’adoption internationale dans une perspective antiraciste, anticapitaliste et décoloniale. À partir d’une critique des rapports asymétriques de pouvoir entre le Nord et le Sud, l’autrice déconstruit un par un les mythes qui entourent l’adoption – le mythe de l’abandon, de l’orphelin·e misérable, ou de l’adoption comme acte non-raciste, pour ne citer qu’eux. Car si cette mythologie n’est jamais questionnée, n’est-ce pas parce que l’on entend rarement les personnes adoptées s’exprimer sur ce sujet ?
L’autrice témoigne à partir de sa propre expérience d’adoptée sud-coréenne, fait le lien avec le vécu d’autres minorités, et appelle à la politisation pour que la prise de conscience individuelle soit suivie d’une organisation collective.

Joohee Bourgain, enseignante dans le secondaire, est également très militante.
Persuadée de la nécessité de rendre visible un discours critique sur l’adoption internationale et de reconsidérer l’adoption du point de vue des adopté·es, elle souhaite par ce livre libérer la parole et porter ce sujet dans le débat public.

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« La Chronique des Bridgerton » : voir ou ne pas voir les couleurs

— Par Jean-Luc Bonniol, anthropologue —

Article paru initialement dans The Conversation

Depuis sa sortie le 25 décembre 2020 sur la plate-forme Netflix, la série La Chronique des Bridgerton connaît un indéniable succès, tempéré par quelques réserves face à ce que certains jugent comme une bluette superficielle…

Série américaine qui fait revivre un pan de l’histoire de la société britannique au temps de la Régence (au tout début du XIXe siècle), elle s’inscrit dans la veine des romans de Jane Austen, ainsi que dans la ligne des séries « en costume » à succès, comme Downton Abbey. Elle présente en effet le destin de deux familles de l’aristocratie britannique de l’époque, les Bridgerton et les Featherington, autour de la vie des enfants (notamment l’aînée des filles Bridgerton, Daphne), et de l’entourage de ces familles, avec la reconstitution des bals fastueux qui étaient donnés à l’occasion de la « saison » de présentation des jeunes filles à marier dans la bonne société de l’époque.

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« La destruction des statues de Victor Schœlcher en Martinique », un ouvrage de Rodolphe Solbiac

Avant-propos
Cet ouvrage nait de la volonté de porter une contribution à l’analyse des caractères de la société martiniquaise qui ont conduit à la destruction des statues de Victor Schœlcher le 22 mai 2020. Il existe également dans le but d’apporter un éclairage sur les significations profondes des réactions de désapprobation de ces actes, publiées le jour même ainsi que les jours suivants.

Cet ouvrage s’est écrit dans le contexte des sentiments contradictoires qu’ont provoqué la rencontre de ces événements du 22 mai en Martinique avec l’indigne assassinat de George Floyd le 25 mai. La vague sans précédent de destruction de symboles et monuments racistes et coloniaux que ces deux événements ont déclenchée mêlait l’incrédulité et l’espoir à l’indignation.

La destruction de ces statues et l’assassinat de George Floyd ont déclenché des actions qui indiquent que les peuples commencent à repenser le Monde Atlantique au moyen d’autres savoirs que ceux fabriqués par la culture coloniale.

Cette démarche que nous analysions dans l’ouvrage intitulé Penser et repenser le postcolonial dans le Monde Atlantique, publié en 2018, connait donc une accélération qui résulte premièrement de la mobilisation des personnes racisées, Africain•e•s en diaspora, mais également de celles de femmes et d’hommes et non-racisés.

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Le monde d’après ne se fera pas sans les peuples dits d’Outremer

— Par Les invités de Mediapart —

Le 27 août 2020, se tiendra à Fort-de-France en Martinique, le procès de militants poursuivis pour avoir dénoncé l’empoisonnement de terres, de l’eau ainsi que des populations Martiniquaise et Guadeloupéenne au chlordécone, pesticide organochloré, toxique, persistant et perturbateur endocrinien.

Un empoisonnement à l’origine de conséquences gravissimes et irréversibles tant sur le plan sanitaire (record mondial de cancer de la prostate, prématurité, retard de développement psychomoteur chez les enfants, endométriose sévère…) qu’écologique (rémanence de 7 siècles dans les sols, …), économique (zone de pêche interdite, sols impropres à la production agricole…), social (perte de revenus, chômage…) et culturel (méthode de culture des potagers privés remise en cause, alimentation traditionnelle en péril…).

Un empoisonnement consécutif au système de profit mis en place par de grands planteurs issus des familles esclavagistes qui bâtirent leur fortune à l’ombre du CODE NOIR de Colbert. Un empoisonnement criminel qui aura duré des décennies avec la complicité de l’État français accordant des dérogations pour un pesticide interdit en France.

Nous, acteurs et collectifs de la société civile, apportons notre soutien aux militants violentés et harcelés par les forces de l’ordre.

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Entre « TERF » et « transactivistes », féministes et militants LGBT se déchirent sur la question trans

— Par Hadrien Mathoux —

L’exigence envers toujours plus d’inclusivité crée de fortes tensions entre certains défenseurs de la cause des transgenres et celles qui s’inquiètent de conséquences négatives sur les droits des femmes, accusées de transphobie. Jusqu’à conduire à des situations ubuesques.

Le sujet a débarqué aux yeux du public sous forme de quasi-blague. Rappelez-vous, c’était en juin 2018 : lors d’une émission d’Arrêts sur images, Arnaud Gauthier-Fawas, solide gaillard barbu, provoque la stupeur (et l’hilarité) d’une bonne partie d’Internet en réprimandant Daniel Schneidermann : « Je ne suis pas un homme, monsieur ! (…) Il ne faut pas confondre identité de genre et expression de genre, sinon on va déjà mal partir. Je suis non binaire, ni masculin ni féminin, et je refuse qu’on me genre comme un homme« .

Cette interpellation, qui peut sembler lunaire aux non-initiés, cache en fait une bataille politique et militante tellement passionnelle qu’elle peut dégénérer en affrontements violents dans les réseaux militants. Elle oppose des partisans de la cause des trans, désignés par leurs adversaires comme des « transactivistes radicaux« , à certaines féministes accusées par les premiers d’être des « TERF » : TERF, pour « trans-exclusionary radical feminist« , soit une militante qui exclurait les personnes trans de la cause féministe.

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Radicalités identitaires : La démocratie face à la radicalisation islamiste, indigéniste et nationaliste

Ces dernières années, des extrémistes identitaires percutent les valeurs républicaines de la société française. Voyant l’avenir de l’humanité comme un « choc des civilisations » et une « guerre de races », ces mixophobes ethno-différencialistes partagent la théorie du « grand remplacement » en Occident : les identitaires nationalistes et anti-cosmopolites, de même que les identitaristes décoloniaux et islamistes. Les crispations identitaires ont ainsi fait couler beaucoup d’encre : les uns dénoncent le « défaut d’assimilation » des populations immigrées, tandis que les autres accusent la « panique identitaire ». Cet ouvrage ne se situe dans aucun de ces camps idéologiques mais décrit ces radicalités identitaires et les enjeux pour la cohésion sociale au sein des sociétés démocratiques.

  • Date de publication : 29 mai 2020
  • Broché – format : 15,5 x 24 cm • 406 pages
  • ISBN : 978-2-343-20323-2
  • EAN13 : 9782343203232
  • EAN PDF : 9782140150531
  • EAN ePUB : 9782336901282
  • Lire l’interview de Manuel Boucher=>

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Du « statut des statues » et du nom des rues, en Martinique et ailleurs

Le 28 mai 2020 Didier Laguerre, réélu à la tête de la mairie de Fort-de-France, évoquait ainsi, entre autres choses, la mise en place d’une commission « pour la mémoire et la transmission », où toutes les composantes de la société martiniquaise pourraient se parler, où chacun pourrait confronter ses idées à celles des autres : « Je suis convaincu que c’est comme cela que nous allons régler des problèmes. Face notamment aux problématiques identitaires et mémorielles qui se présentent actuellement à la Martinique, la question de la transmission est fondamentale ».

Cette commission pourrait faire des propositions qui donneraient éventuellement lieu à des consultations populaires, expliquait alors Didier Laguerre. Il s’agirait selon lui de permettre à la société martiniquaise de franchir une nouvelle étape dans le partage de son histoire. L’idée de la mise en place de cette commission a reçu un accueil favorable des deux groupes de la minorité, à savoir « Fok sa chanjé fodfwans » et « Lyannaj’Pou Levé fodfwans », emmenés respectivement par Francis Carole et Nathalie Jos. Cette dernière, nouvellement arrivée dans le Conseil Municipal, dit être dans un esprit constructif ; elle déclare : « Il y a une urgence démocratique dans ce pays.

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En France, faire le point sur le racisme et les discriminations.

La CNCDH¹, Commission nationale consultative des droits de l’homme a rendu public, ce jeudi 18 juin, son rapport annuel sur « la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie ». Initialement prévue avant le confinement, la sortie de ce rapport, qui revient sur le racisme et le rôle des forces policières, avec un focus sur la population noire, fait écho à l’actualité en France et dans le monde.

La CNCDH dénonce les contrôles aux faciès. « Le premier contact de la police avec la population ayant souvent lieu au cours des contrôles d’identité, la CNCDH encourage le Ministère de l’Intérieur à collecter des données et à produire des statistiques officielles sur les contrôles d’identité », est-il inscrit dans le rapport. De quoi potentiellement laisser émerger l’introduction des récépissés lors des contrôles d’identité… et ce, pour une traçabilité réclamée par des personnalités de gauche comme par le Défenseur des Droits.

Esther Benbassa, du CRCE², qui a porté à son arrivée au Sénat en 2011 une proposition de loi sur le sujet, se félicite de ce constat fait par la CNCDH.

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Statues de Victor Schoelcher détruites en Martinique: «Le totalitarisme des vandales»

– Pour le directeur de La Tribune de l’art Didier Rykner, la destruction de deux statues de Victor Schoelcher à Fort-de-France par des manifestants relève d’une volonté idéologique de réécrire l’histoire de la lutte contre l’esclavage.

— Par Didier Rykner —

Didier Rykner est journaliste et historien de l’art français. Engagé pour la défense du patrimoine, il publie régulièrement ses enquêtes et analyses sur La Tribune de l’art.

La statue de Victor Schoelcher, que l’on pouvait voir il y a quelques jours encore devant l’ancien Palais de Justice à Fort-de-France, était due à Anatole Marquet de Vasselot. Il s’agissait, tout autant que de la célébration d’un grand homme de notre histoire, d’une œuvre d’art. Certes, cet artiste ne bénéficie pas d’une aura comparable à certains de ses contemporains comme Auguste Rodin, mais il s’agit d’un sculpteur très honorable dont les œuvres sont conservées notamment aux musées des Beaux-Arts de Lyon et d’Angers, au Petit Palais à Paris ou encore à la Maison de Balzac, écrivain qu’il a souvent représenté.
Ce préambule paraît nécessaire pour expliquer que les destructions le 22 mai dernier des deux sculptures représentant Schoelcher (nous ne connaissons pas l’auteur de la seconde, de nettement moins grande qualité, qui se trouvait dans la ville ayant pris le nom de l’abolitionniste), jetées au sol et brisées en plusieurs morceaux d’une telle manière qu’elle ne seront pas restaurables, sont en réalité des actes de vandalisme guère différents de ceux qu’on a connus encore récemment en Syrie et en Iraq, qui ont touché des chefs-d’oeuvre mais également des objets plus courants et moins importants.

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Assassinat de George Floyd!

Aux États-Unis, le 25 mai 2020, George Floyd, un afro américain, est décédé lors de son arrestation par 4 policiers à Minneapolis dans l’état du Minnesota. Il est mort à la suite de l’étouffement provoqué par le policier qui l’a maintenu au sol durant de longues minutes. Ces conditions ont déclenché une vague de protestations et de manifestations et d’émeutes à travers tout le pays contre les violences policières.

Les menaces de Trump de recourir à l’armée pour réprimer les manifestants n’ont pas arrêté ces mobilisations et manifestations. Et ce mouvement ne finit pas de s’étendre, y compris maintenant dans le reste du monde.

La CGTM exprime sa solidarité avec la lutte des manifestants des USA qui sont mobilisés pour exiger la condamnation et l emprisonnement des quatre policiers et la fin des actes de violences policières et racistes contre la population noire.

La CGTM dénonce l’assassinat de George Floyd commis de sang-froid par ces policiers, mais aussi le système qui produit ce type de comportements, le système d oppression capitaliste

La CGTM propose à la population, à ses militants, mais également à toutes les organisations que de tels actes révulsent un large rassemblement afin d’exprimer ensemble leur ferme condamnation.

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Le malheur du monde

Pour la distance de précaution. Contre la distanciation sociale

Par Joël Des Rosiers, MD, FRCP, IPA, Psychiatre, psychanalyste, écrivain —

« Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde. » écrit Albert Camus dans Poésie 44 un essai paru en 1944, durant la Deuxième Guerre mondiale. L’objet en question est à définir comme un objet philosophique, c’est-à-dire le résultat d’une activité de la pensée, que le sujet se préoccupe du monde ou de lui-même. S’agissant de l’expression « distanciation sociale », calque de « social distancing », on ne peut que regretter le coupable empressement avec lequel elle s’est illustrée dans les médias et les réseaux sociaux.

Négation de la loi d’échanges entre les hommes, décrété au nom de l’impératif d’endiguement de la contagion, le syntagme est désormais passé dans la langue et pas seulement. Ne le retrouve-t-on pas flanqué d’une congruente cohorte de termes techniques issus du novlangue dont l’infâme jargon collapsologie, science de l’effondrement de la civilisation ? La distanciation sociale ne représente pas moins un contresens moral et historique. Parce que distanciation signifie refus des liens entre les classes sociales et fut dans un autre contexte introduit par le dramaturge Bertol Brecht pour définir un processus critique de création théâtrale, il y résonne de ce fait un jeu d’équivoques.

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Race et sang dans les sources depuis le XVIIe siècle : le cas de la France et de ses colonies

24-25 janvier 2020 à l’E.N.S. et au Centre Panthéon (Paris I )

6e rencontres du Grand séminaire d’histoire des Outre-mer Colloque international organisè par l’APECE
Au cœur d’une controverse relative à sa suppression de la Constitution de 1958, le terme de race (qui a en revanche disparu de la législation du travail), fait aujourd’hui débat dans le champ des sciences sociales et humaines. Il peut être lègitime dés lors de s’interroger sur son usage au sein de la société française (y compris ses colonies, puis ses Outre-mer) depuis le XVIIe siècle. Aujourd’hui, certains chercheurs projettent la catégorie de « race » comme la matrice des rapports sociaux au sein des colonies esclavagistes françaises puis post esclavagistes et par effet de vase communiquant sur le territoire continental en usant de concepts importés d’autres situations coloniales comme le « racisme systémique, d’Etat ou structurel ». Prenant en compte les singularités économiques, sociales et culturelles spécifiques à l’Hexagone et à ses Outre-mer dans la diachronie, d’autres pensent que cette catégorie ne constitue qu’une variable de ces sociétés voire une conséquence.
Ce colloque a pour but d’analyser dans les sources les usages du terme de race, dans le contexte français depuis le XVIIe siècle, qui marque le début de la colonisation esclavagiste menèe par des èlites marchandes avec le soutien de la monarchie.

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L’éphéméride du 3 décembre

Guyane : marche de soutien à Christiane Taubira le 3 décembre 2013

Visée par des attaques racistes à répétition depuis plusieurs semaines, la garde des Sceaux Christiane Taubira, fait également l’objet d’un soutien populaire. Par ricochet en Guyane, un mouvement citoyen s’est constitué samedi dernier : le Comité Dignité et Respect pour « mobiliser la population Guyanaise après les attaques racistes à l’encontre de Christiane Taubira et donc à l’encontre de la Guyane ».
Visée par des attaques racistes à répétition depuis plusieurs semaines, la garde des Sceaux Christiane Taubira, fait également l’objet d’un soutien populaire. Par ricochet en Guyane, un mouvement citoyen s’est constitué samedi dernier : le Comité Dignité et Respect pour « mobiliser la population Guyanaise après les attaques racistes à l’encontre de Christiane Taubira et donc à l’encontre de la Guyane ».

Comparée à plusieurs reprises à un singe, notamment par une enfant lors d’une manifestation d’opposants au mariage homosexuel, par l’hebdomadaire d’extrême droite Minute, ou encore par la conseillère municipale UMP de Combs-la-Ville qui avait posté sur son profil Facebook une image « Y’a pas bon Taubira » et qui a démissionné hier, la Ministre de la Justice Christiane Taubira continue également de recevoir des soutiens massifs.

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Parutions : nouveautés du 22 septembre 2019

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Parutions ! nouveautés du 7 juillet 2019

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Manifeste pour la grève féministe et des femmes le 14 juin 2019

De la parole à la grève

Un peu partout dans le monde, nous assistons à un renouveau des mouvements féministes: #metoo a contribué à diffuser et libérer la parole des femmes* et, grâce aux réseaux sociaux, a eu un écho planétaire. Un exemple: l’extraordinaire grève des femmes * de l’Etat espagnol le 8 mars 2018.

En Suisse aussi, le sexisme, les inégalités et les violences à l’encontre des femmes* persistent, malgré un discours politiquement correct sur l’égalité et bien que l’égalité soit inscrite dans la Constitution fédérale depuis 1981.

Au pays de la prétendue paix du travail, les femmes ont déjà fait une grève qui a mobilisé 500’000 personnes ! C’était le 14 juin 1991, dix ans après l’entrée en vigueur de l’article constitutionnel sur l’égalité. Ce jour-là, les femmes ont croisé les bras: la grève a eu lieu non seulement sur les lieux de travail, mais aussi dans les foyers, où elles ont arrêté de faire le ménage, ont suspendu leurs balais aux fenêtres, n’ont pas cuisiné ni pris en charge les enfants.

La grève des femmes de 1991 avait surpris tout le monde.

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