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Retour sur le parcours d’un éveilleur de consciences : René Ménil

Colloque Mardi 16 avril de 8h30 à 18h à Tropiques-Atrium

René Ménil
(…) J’ai porté mes lèvres aux lèvres du monde
Pour, comme un clairon
Faire retentir ce cri qu’entendront les plus sourds (…)

S.O.S René Ménil (1939

Tracées & Transmission

Un hommage à René Ménil a été rendu le 24 mars 2023, avec le concours de la Ville de Paris et de la CTM sous la forme d’un colloque qui s’est tenu dans l’Auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris.

Le 16 avril 2024, c’est sur ses terres martiniquaises que le philosophe, le poète et le militant anticolonialiste sera honoré à travers un nouveau cycle de conférences qui se tiendra à Tropiques Atrium à Fort-de-France.

Relire l’œuvre de René Ménil, la faire connaître aux jeunes générations (les lycéens, les étudiants), telle est l’ambition de ce rendez-vous.

BIOGRAPHIE

René Ménil est né officiellement le 15 février 1907 au Gros-Morne d’un père petit paysan, Charles-Louis Lentulus Ménil et de Marie Virginie Linconstant, couturière.
Il est décédé le 29 août 2004 à Sainte-Luce.
Jusqu’en 1920 – Il est élève à l’école primaire du Gros Morne
1920 à 1927 – Il fréquente le Lycée Schoelcher, où il passe le baccalauréat.

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Le tortueux chemin de crête de la neuro-psychogénéalogie des Antillais  !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La nouvelle science de la neuro-psychogénéalogie explore les liens entre les expériences passées de nos ancêtres et leur impact sur notre actuelle santé mentale, émotionnelle et comportementale. Dans le contexte des Antilles, notamment en Guadeloupe et en Martinique, où l’histoire est marquée par des événements traumatisants tels que l’extermination des Indiens Caraïbes, l’abomination du système esclavagiste et la dépossession de la personnalité du colonisé du fait de la colonisation, plusieurs raisons peuvent pousser à rechercher un lien de nature économique et anthropologique avec cette discipline de la neuro-psychogénéalogie.

Nous sommes bien en présence d’une transmission intergénérationnelle du trauma  dixit Frantz Fanon. La ligne de crête dangereusement précaire des non dits qui a longtemps forgé un relatif équilibre de la personnalité des membres de communautés aux Antilles est en fait une véritable bombe à retardement qui serait corrélée avec la crise économique en suspens pour les prochaines années. Aborder aujourd’hui les relations de l’individu et de la société, du point de vue sociologique, c’est entrer dans le domaine économique,car c’est bien l’économie qui façonne la configuration sociale de la société antillaise et les mentalités ainsi que les personnalités des individus.

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« La coprésence de langues dans le roman antillais contemporain » par Anaïs Stampfli 

Anaïs Stampfli : La coprésence de langues dans le roman antillais contemporain, Berne, Éditions Peter Lang, 2020. Études romanes – Série : Modern French Identities, Volume 136

(Oxford, Bern, Berlin, Bruxelles, New York, Wien, 2020.  454 p., 1 ill. en couleurs)

Résumé

Le roman francophone est souvent considéré comme le lieu d’enjeux stratégiques concernant la coprésence d’usages de langues. À cet égard, les Antilles présentent une situation tout à fait originale dans laquelle une « cacophonie » pourrait être envisagée, pour ce qui est des oeuvres de Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant comme un moyen d’expression des différentes tensions (narratives, énonciatives ou linguistiques) qui habitent le texte. Cependant, d’autres auteurs tels qu’André et Simone Schwarz-Bart, Maryse Condé, Daniel Maximin et Ernest Pépin adoptent une autre approche. Bien que leur écriture soit influencée par une certaine culture créole, ils livrent une différente vision de l’identité linguistique antillaise.
Cet ouvrage analyse la structure linguistique du roman antillais francophone en prenant autant en compte les différents partis pris des auteurs que la réception. Nous proposons ici une mise en perspective de l’écriture en coprésence de langues en mettant en relation les oeuvres des auteurs antillais contemporains avec des tentatives antérieures de superposition de langues.

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Genre, Négritude et Créolité en Caraïbe : « La parole des femmes »

— Par Myriam Moïse(*) —

Souvent laissée en marge de l’Histoire, les femmes caribéennes ont longtemps été dévalorisées, ignorées, ou effacées des discours hégémoniques et patriarcaux. Ce déni et cette incapacité à entendre les voix des femmes de la région ont été constamment dénoncés dans les travaux des théoriciennes et intellectuelles de la région. L’essai de Maryse Condé « La parole des femmes » publié en 1979 démontre l’urgence de l’époque s’agissant de faire entendre et réévaluer les voix de femmes dans la Caraïbe. En 1990, la théoricienne féministe trinidadienne Carole Boyce-Davies définit l’absence de voix féminine comme double : d’une part, l’absence de voix comme « absence historique du texte de la femme écrivain c’est à dire l’absence d’une position spécifiquement féminine sur des questions telles que l’esclavage, le colonialisme, la décolonisation, les droits des femmes et sur des questions sociales et culturelles plus directes », et d’autre part, l’absence de voix comme « le silence c’est-à-dire l’incapacité à exprimer une position ainsi que la construction de la femme comme silencieuse dans certains textes » (Out of the Kumbla).

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Ki solisyon pou on lékòl an sevis a péyi Gwadloup ?

— Déclaration de l’UPLG sur l’école en Guadeloupe —

Sans perturbations significatives selon les médias et les responsables de l’éducation nationale en Guadeloupe, la rentrée scolaire 2023/2024 s’est faite en Guadeloupe. Plus de 88 000 élèves de 3 à 18 ans ou parfois plus ont rejoint les écoles maternelles et élémentaires, collèges et lycées de Guadeloupe. Avec un peu plus de 7 300 enseignants, le service public d’éducation est censé assurer un enseignement de qualité répondant aux espérances des familles et des enfants de Guadeloupe.

Après des années de dénonciation de l’échec scolaire, des manques de moyens, des fermetures de postes, de l’expatriation systématique des enseignants réussissant aux concours nationaux français, de l’arrivée massive d’enseignants non guadeloupéens venant pour certains surtout pour le dépaysement, du nombre d’enseignants guadeloupéens qui semblent désabusés devant les difficultés de l’école et des enfants, aujourd’hui, nous nous proposons de regarder les choses autrement.

L’échec de l’école en Guadeloupe est un fait reconnu non discutable. Cet échec a pour conséquence la mise à l’écart et la marginalisation de la majorité de la jeunesse qui, si elle ne trouve pas de solution alternative à la déshumanisation, se retrouve entrainée dans toutes les déviances ou emportée dans une nouvelle errance vers les banlieues européennes ou ailleurs sans espoir de retour.

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Guadeloupe : l’avenir du Centre des arts, occupé, en question

Pointe-à-Pitre – Longtemps, le Centre des arts de Pointe-à-Pitre (CAC) a été l’emblème de la culture guadeloupéenne.

Resté vide pendant treize ans après l’arrêt de travaux de réfection, il est aujourd’hui occupé par un collectif d’artistes qui exigent sa rénovation urgente. 

Cet imposant bâtiment de 6 étages et 4.000 mètres carrés qui se dresse en plein centre-ville « était le coeur, le fleuron de la culture en Guadeloupe pendant trois décennies, des années 1970 aux années 1990« , se souvient Laurence Maquiaba, membre du Kolèktif Awtis Rézistans (collectif des artistes en résistance). 

Avec une trentaine d’autres, cette quadragénaire organisatrice de spectacles occupe les lieux depuis le 5 juillet 2021 pour « faire bouger les lignes« . Le chantier de la rénovation et de l’agrandissement du CAC était alors à l’arrêt « après des faillites d’entreprises« . 

Depuis, les murs de béton brut ont pris des couleurs, le silence de l’abandon a laissé place à la musique de la création.  

« On y a dormi pendant huit mois« , explique Laurence Maquiaba. Ateliers créatifs, spectacles de danse, théâtre, concerts, oeuvres picturales, sculptures, au total « 300 artistes environ, venus de différents pays, ont participé« , raconte l’artiste. 

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La négritude, une construction qui ne repose sur rien ?

— Par Aimé Charles-Nicolas—

Une interview de Maryse Condé dans France Antilles a refait surface récemment sur les réseaux sociaux. Elle porte un titre provocateur au pays d’Aimé Césaire : « La négritude, une construction qui ne repose sur rien ».  Elle doit dater de 5 ou 6 ans, il me semble. Elle a donné lieu à de nombreuses réactions des internautes. Maryse Condé, la Guadeloupéenne, se plaint de l’accueil des Africains à l’égard des Antillais en Afrique et précisément des habitants de Guinée et du Ghana à son égard. A partir de son constat, Maryse Condé conclut : « Il n’y a aucune solidarité. Les africains ne nous ont jamais considérés comme des frères. (…) La négritude c’est un mythe, une construction de l‘esprit qui ne repose sur rien de vécu (…) et qui n’apporte rien à l’individu. »

Maryse Condé présente ainsi la négritude comme le sentiment d’appartenance à une grande famille, les Noirs, au sein de laquelle règnent bienveillance et solidarité.

Maryse Condé se trompe. Césaire n’a jamais dit cela. Il définit la négritude dans des vers célèbres du Cahier d’un retour au pays natal :

Ma négritude n’est pas une taie d’eau morte
sur l’œil mort de la terre
ma négritude n’est ni une tour ni une cathédrale
elle plonge dans la chair rouge du sol
elle plonge dans la chair ardente du ciel
elle troue l’accablement opaque de sa droite patience 

Les 3 premiers vers disent le refus de la passivité et le rejet d’une certaine image du Noir amorphe, incapable de construire une civilisation, le quatrième dit la force de sa proximité avec la nature, le cinquième dit la volonté d’émancipation, l’aspiration, la fierté.

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 La négritude, une construction qui ne repose sur rien »

Maryse Condé, fonction : « Je suis créole de façon confuse et africaniste de façon intello »

Quel regard vous portez sur cette première adaptation [de La Vie Sans Fard] en Avignon après sa création au Théâtre National de la Criée à Marseille ?

Pour moi c’est un peu dur car au départ c’est fait comme une confidence à un lecteur et là ça devient un texte lu, dit, adapté.

Donc l’intimité dans laquelle je me protégeais n’existe plus. Le texte devient une chose que je reçois en pleine figure. Et c’est un peu douloureux, agréable quand on réfléchit, mais au départ un peu douloureux.

Quel impact vous pensez que la pièce a sur le spectateur ?

Je crois que le spectateur qui n’a pas lu un de mes livres peut être un peu dérouté, un peu troublé. Il ne connait pas l’écrivain, il n’a pas imaginé sa vie de femme, il la reçoit en pleine figure, il faut un peu de temps pour comprendre, je crois que pour le spectateur c’est un peu dur également.

Quels ont été votre plus grande souffrance et votre plus grand bonheur ?

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Man pa tou sel…

— Par Daniel M. Berté —

Man pa tou sel…

Man fè fos épi Fanon pou fraternizé épi félaga Laljéri
Man dòmi an mitan makolin épi Madéla a Roben Island
Man déviré bòkay épi Césaire pou tété lapowézi matjé an kayié
Man djoubaké épi Zobel lari kay neg épi djab-la an kann bétjé

Man rimonté laviè Léza épi Glisant pou ritouvé mémwa lesklavaj
Man pran kout fè ek étidié lisé Chelchè épi Delsham
Man maché mil maché épi Mac ek Fardin Sentespri
Man brè dlo-koko ek manjé tinen-lanmori épi Tipridan

Man aprann épi Hugo ki lenstriksion sé prèmié bizwen pep-la
Man viré Ségou an Lafrik épi Maryse Condé
Man rakonté lesklavaj ba fi-mwen épi Christiane Taubira
Man goumen épi Angéla Devis pou neg trapé dwa nonm

Man tjenbé lanmen bizayel-mwen épi Nicolas Guillen
Man jwé djaz épi Louis Armstrong an lari Nouvelle-Orléans
Man chanté bra brilé pié-ni épi Eugène Mona
Man dansé zouk Kasav épi Jocelyne Bérouard

Man étidié listwa péyi-a épi Arman Nicolas
Man fè kous kouri épi Herman Panzo
Man filé mo-mwen épi kanmarad anlè lanmel lakonsians
Man mété grif an tè épi lé travayè pou Matnik ay douvan

Man avansé épi sa ki konbat pou konstwi lidantité
Man apiyé épi lé kakolè anlè sa ka sèvi dekzanp
Man pòté respé épi lé gangan pou sa ki fet avan
Man lienné épi pòwtè limiè ki ka montré chimen

Man pa tou sel…

Daniel M.

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Avignon 2022 : Les compagnies et artistes des Antilles sont au rendez-vous

Je ne suis pas d’ici, je suis ici

« Je viendrai à vous avec une armée de pauvres, des désastres programmés, avec les valets, les sous-fifres, les ombres en tablier, avec les mômes d’ouvrières, les fils de pas-de-papa et les filles de pas-de-bol, avec les déshérités, les spoliés, les déplacés, les possédés, dépossédés,
les assignés à résistance ! »
Ainsi parle celle à qui l’on demande ses papiers d’identité et qui en a marre. N’est-elle pas française, femme, noire… comme tout le monde ? Dans une performance où les images et les mots se confondent et où la poésie embrase le réel, le spectateur est entraîné dans la quête d’une terre sans frontières.

Poète, réalisatrice de fictions et de films documentaires, Véronique Kanor s’intéresse particulièrement à l’afrodescendance, aux sociétés en mouvement et aux questions décoloniales.
Sa pièce est tirée de son recueil Eclaboussure, publiée aux éditions Présence Africaine.

D’après Éclaboussure de Véronique Kanor © Présence Africaine 2011
Conception, mise en scène, interprétation Véronique Kanor

Conception sonore Lionel Elian
Administration La Noiraude et Compagnie

La Noiraude et Compagnie

Soutiens DAC Martinique, Ministère de l’outre-mer

De Vénus à Miriam, au pas de mon chant

La chorégraphe guadeloupéenne Chantal Loïal invite la soprano martiniquaise Marie-Claude Bottius à entrer dans la danse pour réinventer totalement son spectacle « On t’appelle Vénus » présenté au TOMA 2015.

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Qui suis-je si je suis Noire ?

Conférences de Maboula Soumahoro Mercredi 25 mai – 19h CDST – Saint-Pierre / Vendredi 27 mai – 19h Salle Frantz Fanon

—Par Pauline Vermeren —

Avec Le triangle et l’Hexagone, Maboula Soumahoro prend part à une réflexion qui aborde, depuis les années 2000, l’identité à travers le prisme de l’histoire coloniale française, et plus spécifiquement « l’identité noire ». Le titre met en exergue l’interdépendance de l’histoire française hexagonale, c’est-à-dire continentale et européenne, et de l’histoire transatlantique, par l’intermédiaire de cette autre figure géométrique qu’est le triangle représentant les déplacements liés au commerce et à la traite entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques, depuis le XVe siècle.


Maboula Soumahoro, Le triangle et l’Hexagone. Réflexions sur une identité noire. La Découverte, 160 p., 16 €  Mention Spéciale du Jury – Prix littéraire FETKANN ! Maryse Condé 2020


Dans ces Réflexions sur une identité noire, Maboula Soumahoro souhaite témoigner des effets contemporains de l’ancrage de la race dans les corps. Une race aujourd’hui sans races qui, dans les sociétés postcoloniales du Nord au Sud, continue de déterminer les rapports sociaux, politiques et économiques.

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Rézistans’ du 22 au 27 mai 2022

Tropiques-Atrium Scène nationale propose « Rézistans’ ». 

Conférences

Mercredi 25 mai – 19h
CDST – Saint-Pierre

Entrée libre

Vendredi 27 mai – 19h

Salle Frantz Fanon
Entrée libre

MABOULA SOUMAHORO
LE TRIANGLE ET L’HEXAGONE
RÉFLEXIONS SUR UNE IDENTITÉ NOIRE

Mention Spéciale du Jury – Prix littéraire FETKANN ! Maryse Condé 2020

Maboula Soumahoro est docteure en civilisations du monde anglophone et spécialiste en études africaines-américaines et de la diaspora noire/africaine. Elle est maîtresse de conférences à l’université de Tours et présidente de l’association Black History Month, dédiée à la célébration de l’histoire et des cultures noires.

Le Triangle et l’Hexagone
Réflexions sur une identité noire
Maboula Soumahoro
Le Triangle et l’Hexagone est un ouvrage hybride : le récit autobiographique d’une chercheuse. Au gré de multiples va-et-vient, l’autrice converse avec la grande et les petites histoires, mais également avec la tradition intellectuelle, artistique et politique de la diaspora noire/africaine. Quels sens et significations donner au corps, à l’histoire, aux arts, à la politique ?
À travers une écriture lumineuse, Maboula Soumahoro pose son regard sur sa vie, ses pérégrinations transatlantiques entre la Côte d’Ivoire des origines, la France et les États-Unis, et ses expériences les plus révélatrices afin de réfléchir à son identité de femme noire en ce début de XXIe siècle.

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Quand les égoïsmes s’additionnent

— Par Marie-Laurence Delor —

Les électeurs de l’hexagone avaient tout autant de griefs contre le Président-candidat MACRON que les Guadeloupéens, les Guyanais et les Martiniquais. La fréquence, la multiplicité et l’intensité de la contestation sociale pendant toute la mandature (1), de même le taux élevé d’abstention (2) et de bulletins blancs (3)aussi bien que le score au premier tour de Marine Le PEN et de Jean-Luc MELENCHON (4) en attestent. Il n’empêche que ceux qui se sont rendu aux urnes ont voulu lui donner une avance nette face à Madame Le PEN : 58,55% contre 41,45% (source : Ministère de l’intérieur). Les français de l’hexagone refusaient ainsi le risque du « nationalisme identitaire ». Nous désignons ainsi toute mouvance fondée sur une vision ethnique, « racialiste » ou « ethno-différencialiste »de l’engagement politique.

Les antillais et les guyanais ont préféré placé très largement en tête la leader du Rassemblement National (RN) : 69,60% en Guadeloupe, 60,70% en Guyane et 60,87% en Martinique (source : Ministère de l’intérieur). C’est un choix politique lourd de sens…Et voilà le chœur des bien-pensants, intellectuels de cabinet, personnalités hors-sol et politiciens de carrières ‘ingéniant à le banaliser : il s’agirait d’un vote sanction, de l’expression d’une exaspération et rien d’autre affirment-ils en ressortant les sempiternels arguments du chlordécone, du Covid 19 et de la vie chère censés tout expliquer et tout justifier sur fond de victimisation (le traumatisme de la traite négrière et de l’esclavage).

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« René Depestre : on ne rate pas une vie éternelle » & « La cérémonie d’Ymelda »

— Par Roland Sabra —

Deux documentaires à propos de personnages haïtiens ce samedi 8 janvier 2022 à Tropiques-Atrium : René Depestre et Ymelda. Deux portraits que presque tout oppose. A tout seigneur tout honneur, d’abord Depestre. Il fallait pour un tel monument un cinéaste à la hauteur du sujet. Qui d’autre qu’Arnold Antonin pouvait y prétendre ? Le cinéaste haïtien, couvert de récompenses internationales, de distinctions pour l’ensemble de son œuvre, auteur en 1974 du célèbre «Haïti, le chemin de la liberté » retrace en deux heures une biographie passionnante d’un amoureux éperdu de la vie.  Écrivain, il a reçu le prix Renaudot pour son roman « Hadriana dans tous mes rêves » et le Goncourt de la nouvelle pour « Alleluia pour une femme jardin », citoyen du monde engagé il a fréquenté, rencontré, discuté, bataillé, travaillé, entre autres, avec André Breton, Gérald Bloncourt, Aimé Césaire, Leopold Sedar Senghor, Édouard Glissant, Pablo Neruda, Jorge Amado,Che Guevara, Hô Chi Minh et Mao Zedong, Heberto Padilla. C’est à propos de l’incarcération et du procès que le régime castriste intente au poète cubain qu’il est écarté du pouvoir, «  relégué à l’université de La Havane où il doit donner des cours à des policiers déguisés en faux étudiants : « Ma chaire était une fausse chaire et j’étais un faux professeur qui s’adressait à de faux étudiants.

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Tournures antillaises  » Culture, littérature et politique « , de Harry Jean

Résumé :
Que le moyen de culture serve de réponse à la question politique (diplomatie de la tournure), cela peut valider le choix illustratif de la couverture de cet ouvrage. De l’ombre à la lumière est posée l’équation entre l’avenir choisi et les institutions devant le garantir.
En fait de revendication mûre, la liberté pour les territoires s’accommode mal d’un calcul de démographie manquante qui assécherait la culture et la valeur des dits antillais…
Il reste que la société antillaise s’affranchit de l’antillanité et de ses avatars. Le particularisme antillais, longtemps évoqué comme promesse ou comme frein, ne sert plus aux combinaisons antillaises de l’évolutionnisme social. Chaque peuple en soi peut prétendre à une fédération naturelle qui, dans un contexte de science et de conscience, ne peut plus nous échapper.
En fait de Rencontre avec nous-mêmes, il s’agit de rattacher l’Existence à une continuité de récit dont nous comprenons le sens et l’intérêt. Les écrivains le peuvent et, tout le monde peut écrire. Autant dire, avec Maryse Condé de retour, que vis-à-vis de la culture nous sommes quittes.
A l’envisager par tous les moyens nécessaires, de quoi parle-t-on, d’une culture sans exigence identitaire militante et qui se construirait en dehors de tout fait national ?

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Loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité promulguée le 21 mai 2001

La loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité dite loi Taubira, du nom de Christiane Taubira, députée de l’Assemblée nationale française, 1re circonscription de Guyane, rapporteuse de la loi à l’Assemblée, est une loi française concernant la reconnaissance, en France, comme crime contre l’humanité des traites et des esclavages pratiqués à partir du xve siècle sur les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes. La loi a été adoptée par le Parlement le 10 mai 2001 et promulguée le 21 mai 2001.

Elle fait partie des quatre lois mémorielles françaises.

Le 10 mai est choisi en 2006 pour célébrer la Journée nationale des mémoires de la traite et de l’esclavage et de leurs abolitions.

Plan du texte de loi
Chaque article de la loi légifère sur un objet :

Article 1 : la reconnaissance des traites et des esclavages comme crime contre l’humanité.
Article 2 : l’insertion de ces faits historiques dans les programmes scolaires et le développement des recherches scientifiques s’y rapportant. L’article ne donne pas de directive sur l’orientation du traitement de ce fait historique.

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L’histoire mouvementée de la Loi Taubira

La loi dite loi Taubira, qui reconnaît la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité, a 20 ans

La loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité dite loi Taubira, du nom de Christiane Taubira, députée de l’Assemblée nationale française, 1re circonscription de Guyane1, rapporteuse de la loi à l’Assemblée, est une loi française concernant la reconnaissance, en France, comme crime contre l’humanité des traites et des esclavages pratiqués à partir du XVe siècle sur les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes. La loi a été adoptée par le Parlement le 10 mai 2001 et promulguée le 21 mai 2001.

Elle fait partie des quatre lois mémorielles françaises.

Le 10 mai est choisi en 2006 pour célébrer la Journée nationale des mémoires de la traite et de l’esclavage et de leurs abolitions.

Plan du texte de loi
Chaque article de la loi légifère sur un objet :

Article 1 : la reconnaissance des traites et des esclavages comme crime contre l’humanité.
Article 2 : l’insertion de ces faits historiques dans les programmes scolaires et le développement des recherches scientifiques s’y rapportant.

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10 mai : Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions

10-mai-memoire-400Le 10 mai est la « journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition » depuis 2006.

Sur proposition de Maryse Condé, présidente du Comité pour la mémoire de l’esclavage, le président de la République Jacques Chirac fixe cette date au 10 mai, jour de l’adoption en 2001 de la loi Taubira.

Ainsi que l’indiquait le Président de la République dans son allocution du 30 janvier 2006, le 10 mai « honore le souvenir des esclaves et commémore l’abolition de l’esclavage ».

La France est le premier Etat et demeure le seul qui à ce jour ait déclaré la traite négrière et l’esclavage « crime contre l’humanité », elle est également le seul Etat à avoir décrété une journée nationale de commémoration. Le 10 mai évoque la déclaration de Delgrès en 1802 et marque aussi le jour de l’adoption à l’unanimité par le Sénat, en deuxième et dernière lecture de la loi de 2001 reconnaissant la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité.

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Le Café Littéraire souffle sa première bougie ce mois-ci ! Et quel joyeux bambin !

Pour fêter ça, l’auteure Barbara Jean-Élie nous rejoindra pour échanger sur le thème de l’image et de l’enfance en littérature, et nous voyagerons encore plus loin pour vous retrouver, ou rencontrer vos amis. 

Barbara Jean-Élie est l’auteure du féérique Sina et le secret de la Caraïbe, pour lequel elle a reçu le Prix littéraire « FETKANN ! Maryse Condé ». Nous échangerons sur ses nouveaux ouvrages : Mabouya et Zandoli, et son roman La Vierge et le Dictateur. 

Les prochaines dates et liens d’inscription sont les suivants : 

– Mercredi 21 Octobre  au Cloud Rooftop Bar – Fort de France : https://www.weezevent.com/cafe-litteraire-du-cloud-avec-barbara-jean-elie

– Lundi 26 Octobre sur le Catamaran Diamond Rock – Pointe du Bout : https://www.catamaran-diamond-rock.com/product-page/caf%C3%A9-litt%C3%A9raire-avec-l-auteur-barbara-jean-elie

 Mardi 27 Octobre au Blue Working – Marin : https://www.blue-working.com/cafe-litteraire.html

– Vendredi 30 Octobre au Créole Arts Café – Saint-Pierre : Réservations au +33659116505 

‼️Le Café commence à 18h‼️

 Je vous conseille de vous inscrire en avance, pour nous permettre de prévoir l’espace nécessaire.

 

💛🖌️CONCEPT DU CAFÉ LITTÉRAIRE🖌️💛

Chaque mois, évadez-vous entre littérature, rencontres et partages. 

Un moment animé par Lola-Jeanne Cloquell, passionnée de littérature, autour d’un thème de prédilection.

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Martinique : Histoire & Mémoire, statues de Schœlcher et de quelques autres…

Récapitulatif provisoire de 86 contributions au débat

Sur l’abolition de l’esclavage : fausses querelles et vrais problèmes — Par Édouard de Lépine —

S’appuyer sur une mémoire partagée pour bâtir une vision ambitieuse de l’avenir — Par Olivier-Ernest Jean-Marie —

Casser les statues de Schoelcher est une démarche qui méconnaît une part de l’histoire de la fin de l’esclavage!Par Gilbert Pago —

Points de vue sur un évènement marquant de ce 22 mai 2020 France Antilles du 22 mai 2020 :  l’événement à Fort-de-France

A bas Schoelcher ! Alors faut-t-il sortir du cocon de l’état-providence français ? — Par Jean-Marie Nol, économiste —

Le débat ce n’est pas ça ! — Par Fola Gadet, écrivain et universitaire

Schoelcher : détruire une statue est-il toujours illégitime ? — Par Catherine Bertho Lavenir —

Une intéressante contribution au débat Tribune de Myriam Cottias

Mauvais geste, saine révolte Déclaration de Louis Maugée après le saccage des statues de Victor Schœlcher

Statues de Schœlcher : n’y aurait-il aucune oreille ? — Par  Anique Sylvestre, écrivaine —

La statue foyalaise de Schoelcher : une œuvre d’anciens esclaves. — Par Yves-Léopold Monthieux —

Cet enfant qui a grandi… — Par Ali Babar Kenjah —

Blablas, leçons et donneurs de leçons.

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Détruire les statues de Victor Schoelcher ?

Un militantisme de l’ignorance ?

— Par Marcel Dorigny (*) —

Le 22 mai dernier des « militant(e)s » ont détruit avec force publicité deux statues de Victor Schoelcher en Martinique, celle dressée devant l’ancien Palais de Justice, à deux pas de la célèbre Bibliothèque Schoelcher, l’autre à Case Navire, sur la commune de Schoelcher.

Cette action a été hautement revendiquée par un groupe d’activistes qui ont voulu dénoncer le maintien du « statut colonial » de l’île, le poids écrasant des békés sur l’économie et la société insulaire …

Une question se pose : que vient faire Schoelcher dans ce débat contemporain ? A suivre les discours de justification de ces actes violents, « le mythe de Schoelcher » serait un instrument du néocolonialisme subit aujourd’hui ; ce serait Victor Schoelcher qui aurait inséré dans le décret d’abolition de l’esclavage du 27 avril 1848 la clause prévoyant l’indemnisation des propriétaires d’esclaves … Or, et ici l’histoire ne peut être travestie, l’indemnisation des maîtres a été décrétée en avril 1849, soit après le tournant conservateur radical de la Seconde République consécutif à la violente répression du mouvement ouvrier en juin 1848, à Paris et dans les centres industriels des départements, et aboutissant tout naturellement à l’élection d’une assemblée législative ultra conservatrice, qui conduira à l’arrivée de Louis Napoléon au pouvoir, avant de se proclamer « empereur des Français » sous le nom de Napoléon III … A ce moment Schoelcher n’était plus au gouvernement, resté ferme républicain il sera un opposant absolu à l’empereur, aux côtés de Victor Hugo, notamment.

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Lire Aimé Césaire, sous tous les cieux

« The Complete Poetry of Aimé Césaire », version bilingue anglais-français

En février 2020, l’universitaire américain Albert James Arnold publie en français, « La Littérature antillaise entre histoire et mémoire, 1935-1995 », une étude dense consacrée entre autres au concept de nation et aux discours identitaires aux Antilles. L’ouvrage évoque également les questions de la négritude, de l’antillanité, du créole, analysant des œuvres d’auteurs comme Maryse Condé, Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, Simone Schwarz-Bart ou Gisèle Pineau. À la question de savoir ce qui a présidé au choix spécifique de cette période, Albert James Arnold répond que « la première date est celle où Aimé Césaire commence à écrire sur le dilemme de l’étudiant noir devant la montée des fascismes. Il entrait à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm et publiait ses premiers articles sur la négritude  dans « l’Étudiant noir ». La seconde date est celle où une maison d’édition antillaise – Ibis Rouge – s’implante en Guyane avec des antennes en Guadeloupe et en Martinique. Entre ces deux dates, tout ce qui s’écrit aux Antilles ayant une certaine importance se publie en métropole et en relation avec l’institution littéraire française ».

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Prochainement à l’antenne

Nina Lisa

Mise en scène Thomas Prédour

Réalisation Greg Germain

Lisa Simone emménage dans la villa où sa mère, Nina Simone, a fini ses jours. Dans un coffre, elle découvre l’autobiographie de sa mère. Soudain, quelqu’un apparaît sur le pas de la porte. C’est Nina. Cette nuit, juste cette nuit, elles se parlent à cœur ouvert. Elles ont tant à se dire. À moins que ce soit Nina, seule, qui se parle à elle-même, ressassant son passé et ses échecs ?

Le jazz et la musique classique s’entrechoquent pour interroger la filiation, l’amour, le racisme, la maladie, la lutte pour les droits civiques et l’afro-féminisme. Une odyssée musicale et théâtrale, sans champagne, mais avec un pianiste et deux superbes voix, sur la vie d’une artiste essentielle.

Réalisé par Greg Germain pour l’émission Multiscénik pour France Ô

 Épisode inédit de Multiscénik sur France Ô le 21 Avril à 22h25

Allegria de Kader Attou

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Hommage aux sœurs Nardal

Vendredi 13 mars 2020 de 8h 30 à 13h Hôtel de la CTM

Paulette (1896-1985), Jeanne, Andrée, Alice, Emilie, Lucie, Cécile
« Nous n’étions que des femmes. Nous avions ouvert la voie aux hommes »
Quand on parle de Négritude, on pense Césaire, Senghor, Damas.
Quand on parle de féminisme, on pense à l’UFM (Union des Femmes de Martinique), créée en 1944.
Quand on parle d’hygiène, de santé, d’actions en faveur de la famille, de la mère et de l’enfant, on pense au Front Populaire et au programme social du Conseil National de la Résistance aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale.
Les soeurs Nardal symbolisent aussi cette nouvelle conception du monde qui cherche à donner aux faibles, aux déshérités, aux opprimés une place dans la société. Elles ont marqué les mouvements intellectuels, littéraires, scientifiques, artistiques au sein des étudiants martiniquais dans le Paris de l’entre-deux-guerres, puis en Marti-nique au XXe siècle.
Au cours des années 1920-1930, les étudiants martiniquais à Paris s’ouvrent aux civilisations africaines et à leurs diasporas de la Caraïbe et du continent américain. C’est une conscience de race qui s’éveille.

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L’adaptation théâtrale de « Désirada », ou les destins croisés de trois femmes insoumises.

Samedi 1er février 20h – salle Frantz Fanon Tropiques-Atrium

— Par Scarlett Jesus —

Samedi 25 janvier, L’Artchipel scène nationale Guadeloupe présentait, à l’issue d’une résidence d’artiste dont bénéficia Nathaly Coualy, la première de « Désirada », une adaptation théâtrale du roman de Maryse Condé paru en 1997. Il s’agit là de l’aboutissement d’un projet s’inscrivant dans le cadre d’une co-diffusion avec Tropiques Atrium, scène nationale de Fort-de-France.
Une adaptation, en réalité, que Maryse Condé désirait réaliser avec cette actrice depuis très longtemps. Contrarié à plusieurs reprises, puis longtemps en attente, le projet finit heureusement par trouver le soutien de l’actuel directeur de L’Artchipel, Gérard Poumaroux. Portée par la compagnie « Ah ! » d’Antoine Herbez, la mise en scène de ce dernier a pu bénéficier d’une équipe de professionnels de renommée, avec Charlotte Villermet, issue du TNS (Théâtre National de Strasbourg) à la scénographie, Fouad Souaker responsable (après « Africa Mandela ») des lumières et le conteur martiniquais et artiste polyvalent, Igo Drané aux musiques.
Laissant de côté tout un pan du roman évoquant la vie de son personnage à Savigny-sur-Orge, Maryse Condé a fait le choix de resserrer l’histoire autour de Marie-Noëlle et de la lignée de femmes dont elle est issue -sa mère Raynalda et sa grand-mère Nina-, et qui la dote d’un héritage de malheurs très lourd à porter.

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