REPORTAGE – Trois ans après le séisme du 12 janvier 2010, qui a fait plus de 300.000 victimes, le pays renaît lentement de ses cendres. L’écrivain Laurent Gaudé est parti à la rencontre d’une île martyre et encore sous le choc.
Source Le Figaro Magazine
Il n’y a que dans le monde des songes où la peur et la beauté se côtoient ainsi.» C’est de cette façon que la photographe américaine Maggie Steber définit ce qui, pour elle, est l’essence de Port-au-Prince. Nous la croisons, Gaël Turine et moi, à notre arrivée, sur la terrasse du vieil hôtel Oloffson. Ici, le cauchemar peut, en quelques secondes, basculer en rêve et inversement. A tout moment, la laideur peut faire place à un instant inoubliable de lumière.
Port-au-Prince est une ville où les inégalités sont criantes. Elles s’inscrivent dans une géographie implacable: en haut, les seigneurs, en bas, le peuple des oubliés.