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Hommage du Forum France-Algérie aux militants anticolonialistes

Mardi 23 avril 2024 à 19h00 Au Maltais Rouge, 40, rue de Malte, 75011, Paris

Hommage aux militants anticolonialistes Nills Andersson, Allice Cherki et à l’4ACG

Animation : Farid Yaker

Nombre de places limité. Réservation obligatoire ici .

  • L’hommage du Forum France-Algérie

Le Forum France-Algérie rend hommage à trois figures du combat anti-colonialiste et de l’action sociale Nils Andersson, Alice Cherki, et Nelly Forget. Un hommage sera aussi rendu à l’association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre (4ACG) dont les membres anciens appelés reversent leur retraite de combattant pour financer des opérations de développement en Algérie et dans les pays qui souffrent de la guerre.

Nils Andersson

Nils Andersson est né en 1933 à Lausanne d’un père suédois et d’une mère française. En 1958, La Question d’Henri Alleg, qui dénonce la torture que l’auteur a subie dans les mains des militaires français, est interdit par le gouvernement français. Nils Andersson le republie aussitôt en Suisse. De même l’année suivante, avec La Gangrène. Militant anticolonialiste convaincu, Nils Andersson poursuit son combat pendant toute la guerre, en tant qu’éditeur, mais aussi en soutenant matériellement les réfractaires et les combattants algériens dans leur lutte de libération nationale.

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Ne Quittez pas [S’il vous plait], texte et mise en scène Maud Galet Lalande

Vendredi 19 avril 19h / Topiques-Atrium

Construite avec un humour grinçant et en miroir de situations vécues, de témoignages et des messages laissés sur le répondeur de la ligne téléphonique créée pour le spectacle, Ne quittez pas [s’il vous plaît] fait entendre ces voix trop souvent réduites au silence.

Trois histoires ubuesques et tellement familières où chacun·e tente, au bout du fil, de se ré-approprier la parole.

Et, à sa mesure, de faire enfin bouger les lignes.

« Ne Quittez pas [S’il vous plaît] » est une pièce de théâtre écrite et mise en scène par Maud Galet Lalande, explorant les méandres de la communication contemporaine à travers trois situations téléphoniques éloquentes. Dans cette œuvre, les protagonistes se retrouvent immergés dans un univers où la technologie, l’absurde et la solitude se mêlent pour former un tableau saisissant de notre société moderne.

Dès le début, le spectateur est plongé dans l’ambiance avec des voix enregistrées, témoignages authentiques recueillis auprès du public, distillées telles des confessions. Mais derrière cette atmosphère intrigante, se cache un constat amer : malgré un matériau riche et des décors soigneusement élaborés, la pièce souffre d’un texte pauvre et d’une intrigue fragile.

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Ego Sum. Woté Konba – a

Quand le Verbe se fait Scène. Théâtre.

Vendredi 19 avril 19h
Ne Quittez pas [S’il vous plait]
Topiques-Atrium
Construite avec un humour grinçant et en miroir de situations vécues, de témoignages et des messages laissés sur le répondeur de la ligne téléphonique créée pour le spectacle, Ne quittez pas [s’ilvous plaît] fait entendre ces voix trop souvent réduites au silence.

Trois histoires ubuesques et tellement familières où chacun·e tente, au bout du fi l, de se ré-approprier la parole.

Et, à sa mesure, de faire enfin bouger les lignes.

« Ne Quittez pas [S’il vous plaît] » est une pièce de théâtre écrite et mise en scène par Maud Galet Lalande, explorant les méandres de la communication contemporaine à travers trois situations téléphoniques éloquentes. Dans cette œuvre, les protagonistes se retrouvent immergés dans un univers où la technologie, l’absurde et la solitude se mêlent pour former un tableau saisissant de notre société moderne.

Dès le début, le spectateur est plongé dans l’ambiance avec des voix enregistrées, témoignages authentiques recueillis auprès du public, distillées telles des confessions. Mais derrière cette atmosphère intrigante, se cache un constat amer : malgré un matériau riche et des décors soigneusement élaborés, la pièce souffre d’un texte pauvre et d’une intrigue fragile.

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Plus aucun enfant à la rue !

À Emmanuel Macron, Monsieur le Président de la République

2 822 enfants, dont près de 700 de moins de 3 ans, sont refusés chaque soir par le 115. Privés d’un hébergement d’urgence, ils sont amenés, avec leurs parents, à passer la nuit à la rue, dans une voiture ou sous une tente.* Le soir, après l’école, ils n’ont aucun endroit où aller. 

Aujourd’hui en France, 2 822 enfants sont privés de conditions de vie dignes et sécurisantes. 

Ce chiffre représente une augmentation de 41% en seulement un an. Et pourtant, il  ne reflète que la partie émergée de l’iceberg. Il ne rend compte que des situations des enfants dont les parents ont réussi à joindre le 115, sans succès. 

Je préférerais avoir une maison, ce serait le plus meilleur” Yasmine, 6 ans

Je me couche par terre. Je fais des cauchemars qui sont très compliqués à avoir” Ange, 5 ans**

Entre la fermeture de places d’hébergement, l’inflation, le déficit de logements sociaux et l’intensification des expulsions des bidonvilles et squats, les chiffres explosent et la précarité s’intensifie. 

Si nous banalisons cette situation inacceptable, c’est une nouvelle digue morale qui s’effondre. 

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Exposition Diversalité (3ème édition)

Jusqu’au 27 janvier 2024, du lundi au vendredi 8h/19h

— Par Philippe Charvein —

Dire le monde dans ses différents aspects, ses éléments les plus divers ; permettre l’expression de multiples approches dans l’appréciation d’un monde lui-même multiple, avec, peut-être pour ligne de mire, la quête d’une unité improbable : tel est le leitmotiv de cette exposition réunissant quatorze artistes. Quatorze artistes, de sensibilités différentes certes, mais qui se rejoignent dans une même volonté : mettre en évidence un monde au pluriel ; saisi dans son espace géographique et naturel, son patrimoine, son histoire, son évolution.

Un monde au pluriel, qui laisse affleurer les questions essentielles et urgentes que sont la préservation des ressources, la communication moderne, les interrogations sur nos origines. Un monde multiple enfin qui suscite nos propres réflexions s’agissant de la place qui est la nôtre, du rôle que nous y jouons pour un avenir et un devenir viables, sans oublier les régressions qui nous menacent. Autant de toiles et de réalisations artistiques diverses, mises en dialogue et en relation les unes avec les autres afin de mieux faire ressortir une vitalité à la fois commune et diverse.

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Crise : une inertie coupable qui sent déjà le souffre !

— ParJean-Marie Nol, économiste —

La situation économique, agricole, financière, sociale, sanitaire, environnementale, culturelle s’aggrave d’année en année en Guadeloupe et en Martinique, sans pour autant que quiconque depuis la fameuse crise sociale de l’année 2009, au sein du monde politique et économique n’ait le courage de soulever en public les vraies questions qui fâchent et tirer dès lors la sonnette d’alarme. Mais quelle solution recherche encore et que veut de plus le gouvernement français pour endiguer la crise inflationniste en Guadeloupe et en Martinique ?

D’aucuns pourraient qualifier cette inertie de forfaiture et imputer cette dégradation progressive du tissu économique et social de la Guadeloupe et de la Martinique à une fâcheuse corrélation avec les difficultés budgétaires et financières que rencontre la France haxagonale. De prime abord, les faits semblent patents, mais qu’en est-il vraiment ?

Si l’on analyse finement les chiffres de l’ INSEE, force est de constater que ces derniers sont de plus en plus catastrophiques. Ainsi, après le nouveau sommet historique atteint par la dette publique française au deuxième trimestre 2023, en l’occurrence 3 046,9 milliards d’euros, c’est au tour du déficit budgétaire de l’Etat français de battre un nouveau record.

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Au Théâtre du Peuple de Bussang : de Edmond Rostand à Yann Andréa (1)

« Cyrano de Bergerac » : ou comment donner un nouveau visage à un personnage de théâtre devenu mythique

— Par Janine Bailly —

Si, par bonheur, en cette presque fin de saison, vos pas aventureux vous menaient au cœur du Massif vosgien, n’hésitez pas… à l’heure où les grands festivals d’été prennent fin, n’hésitez pas à faire, avant ce 2 septembre, un petit détour par le Théâtre du Peuple de Bussang. Niché sous les hauts sapins, altiers ou débonnaires c’est selon, l’insubmersible vaisseau de bois abrite cette année deux textes fort différents mais, chacun à sa façon, essentiels. Et qui, contre toute attente vous transportant d’Edmond Rostand à Yann Andréa et Marguerite Duras, ne vous sembleront à la réflexion pas si éloignés l’un de l’autre, puisque parlant tous deux d’amour fou, de déraisonnable passion, d’irrépressible besoin d’aimer. Histoire éternelle des hommes et des femmes, en somme !

La “grande pièce” se donne, en respect de la tradition, chaque après-midi du jeudi au dimanche, à quinze heures – il fallait que, déversés par le chemin de fer, les spectateurs parisiens puissent être présents dès le début de la représentation.

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Avignon 2023 vu par Michèle Bigot et Dominique Daeschler pour Madinin’Art

Le Festival d’Avignon est la plus importante manifestation de théâtre et de spectacle vivant du monde, par le nombre de créations et de spectateurs réunis.

Fondé en septembre 1947 par Jean Vilar avec l’aide de Jean Rouvet, sur la suggestion des marchands de tableaux Yvonne et Christian Zervos, ce festival des arts du spectacle est considéré comme le plus ancien et le plus célèbre de France. À l’origine simple Semaine d’art dramatique offrant alors trois créations dans trois lieux scéniques différents, cet événement devient en juillet 1948 le Festival d’Avignon.

La Cour d’honneur du Palais des papes est le berceau du festival, qui investit plus de 30 lieux de la ville, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, et sa région, dans des ouvrages d’art mais aussi des gymnases, cloîtres, chapelles, jardins, carrières, églises.

Le 5 juillet 2021, le metteur en scène et dramaturge portugais Tiago Rodrigues (alors directeur artistique du théâtre national Dona Maria II de Lisbonne) est nommé directeur du Festival d’Avignon pour succéder — à partir de 2023 — à Olivier Py à l’issue de la 76e édition du Festival qui se déroule du 7 au 26 juillet 2022.

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Première mise en scène de l’album « Mon Général Soleil » de Kebert Bastien

— Par Renel Exentus —

Le Centre des Arts de la Maison d’Haïti, laquelle vient de célébrer son cinquantième anniversaire de naissance, est un véritable lieu de créations artistiques à Montréal. Dans cet espace, plusieurs artistes conçoivent et présentent leurs œuvres dont la plupart sont de grande valeur. Après la performance, au début de l’année, des artistes en résidence Cindy Belotte et Mithra Rabel en danse, Alix Noel Gerry (Ali-X) en musique1, la soirée du 22 juillet 2023 a été l’occasion pour le talentueux musicien Kebert Bastien (Keb) de se produire. Après avoir été le coup de cœur du jury-musique l’année dernière, Keb a présenté au public montréalais la première mise en scène de son dernier album « Mon General Soleil, Mon Kammoken». Comme dans le cas de la pièce de Jesika de Faubert Bolivar et de l’Opéra de David Bontemps2, le public a accueilli avec enthousiasme la première adaptation au théâtre de l’album de Kebert Bastien.

Keb n’est pas à ses débuts en musique puisqu’il a déjà à son actif cinq (5) album en moins neuf (9) ans3.

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« Imaginer la libération : des femmes noires face à l’empire » par Annette Joseph-Gabriel

À propos
Au milieu du XXe siècle, tandis que se joue la fin de l’empire colonial français, des penseuses et militantes noires s’engagent au cœur des grands mouvements de décolonisation. Encore bien trop méconnues, Suzanne Césaire, Paulette Nardal, Eugénie Éboué-Tell, Jane Vialle, Andrée Blouin, Aoua Kéita et Eslanda Robeson sont pourtant des protagonistes majeures de la contestation de la domination impériale et raciste. Explorant leurs écrits et archives, Annette Joseph-Gabriel raconte leur parcours et la diversité de leur positionnement. Toutes ont en commun d’imaginer de nouvelles identités, tant panafricaines que pancaribéennes, et permettent de construire une histoire complexe du féminisme noir.

Autrice et universitaire états-unienne, Annette Joseph-Gabriel enseigne la littérature française à l’université Duke. Spécialiste de l’étude des interactions entre culture, politique et littérature, elle explore notamment les héritages du colonialisme et de l’esclavage dans l’espace atlantique francophone. Son travail met en valeur les voix et les expériences d’autrices noires engagées dans l’anticolonialisme pour montrer combien leurs écrits peuvent nous offrir de nouvelles façons de penser les questions culturelles et politiques contemporaines.

« Imaginer la libération : des femmes noires face à l’empire » par Annette Joseph-Gabriel

Prologue
Annette Joseph-Gabriel

​​Je suis devenue citoyenne française en 2017, tandis que j’écrivais ce livre.

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Exposition Verre de Terre

Par Philippe Charvein —

« Verre de Terre » : expression allusive, construite sur un rapprochement phonique entre les deux termes qui la constituent et qui suggère d’emblée une correspondance entre ces deux matières…d’où la vie a surgi ; d’où tout a commencé en somme. La paronomase (Verre/Terre) nous rappelle que le minéral, la silice, qui constitue une majeure part de la croute céleste, entre dans la composition du verre ; comme si le retour à un élément premier de la Nature portait en lui une puissance créatrice, signifiée ici par des formes arrondies, des contenants, des objets…procédés suggérant la créativité humaine. Les maîtres verriers ne sont-ils pas, symboliquement, investis du pouvoir magique de transformer l’épaisseur de la matière en pure transparence comme en cristaux colorés ?

Le verre, ce médium privilégié au moyen duquel les artistes conviés-conviées s’efforcent de restituer une présence, de saisir une identité – tant intérieure que collective -, de figer ce mystère de notre condition humaine ; mystère qui lui donne son assise, même confrontée aux périls qui la menacent.

Autant de déclinaisons du verre, donc, comme autant de déclinaisons d’une humanité en quête de sens et de perspectives ; une humanité d’autant plus « forte » qu’elle est « fragile » (menaçant de se casser) et dont chaque tracé, chaque contour, chaque tesson, chaque éclat évoque une permanence de la vie.

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« Les défis contemporains de la traduction et de la lexicographie créole en Haïti »

Appel à contribution pour l’élaboration d’un livre collectif sur la traduction et la lexicographie créole : Document de projet

—Par  Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue

  1. Contexte général et problématique 

    1. De la traduction créole

L’observation de terrain, a minima, indique qu’en matière de traduction vers le créole l’on est passé en Haïti, au cours des cinquante dernières années, d’une tradition généraliste autodidacte, principalement littéraire et religieuse (fables, contes, textes bibliques, chants liturgiques, prédication), à une traduction plus technique, davantage diversifiée et spécialisée notamment en raison de la prolifération des ONG et des agences de coopération internationale présentes dans l’espace national. Jusqu’ici la problématique de la traduction en créole haïtien n’a pas fait l’objet de travaux de recherche universitaires approfondis, ni de mémoires de maîtrise, ni de thèses de doctorat, et encore moins d’ouvrages traitant de ce sujet. De manière générale, cette problématique est peu ou mal connue, et ce qui a prévalu jusqu’à une période pas trop lointaine s’apparente à un champ de travail au sein duquel prévalait la bonne vieille méthode de la « version » traductionnelle.

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De la nécessité de questionner l’idéologie racialiste et le révisionnisme historique en Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Paru dans Le National du 21 juin 2023, le long article de Garaudy Laguerre, « Ce que cache le révisionnisme de « l’historien » Michel Soukar », institue un procès en « profanation » de la mémoire des Pères de la nation auquel, selon lui, se serait livré le romancier et historien Michel Soukar durant son entrevue à l’émission Panel magique de radio Magik 9 – 100.9 FM le 23 mai 2023 –nous invitons le lecteur à écouter cette entrevue dans son intégralité. L’article de Garaudy Laguerre, au motif que Michel Soukar « a souillé l’histoire de notre pays et la réputation de nos ancêtres », doit être lu avec attention pour en déceler la portée et les enjeux tant idéologiques que politiques. Cela est d’autant plus nécessaire que Garaudy Laguerre –ancien candidat à la présidence en 2010 et fondateur du microscopique et éphémère parti politique « Nou se WOZO »–, s’emploie violemment à débusquer « le discours anti-noir, pour ne pas dire mulâtriste » qu’il attribue à Michel Soukar. La résurgence de la fameuse « question de couleur » dans la presse écrite de notre pays, amplifiée ces derniers jours sur les réseaux sociaux à coups de « voye monte », interpelle le questionnement actualisé du révisionnisme historique et des différentes manifestations de l’idéologie racialiste dans l’histoire d’Haïti.

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Aperçus du festival « Ceiba » (mars 2023)

– Par Selim Lander –

Ceiba ? Un « genre » (famille) d’arbres de ce pays (fromager, kapokier, mapou rouj, bois coton) comme le rappelle opportunément le directeur de Tropiques Atrium, puissance organisatrice, dans son édito en forme de poème. Onze spectacles (théâtre, danse, musique et même opéra) qui se sont déroulés tantôt à l’Atrium tantôt sous le chapiteau installé dans la commune de Saint-Esprit. Nous avons déjà dit ici-même tout le bien que nous pensions de l’adaptation des Noces de Mozart sous forme réduite mi opéra-mi théâtre (1), il n’est donc pas nécessaire d’y revenir, pas davantage que sur la pièce de théâtre Chasser les fantômes vue lors du dernier festival d’Avignon (2). Nous voudrions simplement exprimer brièvement notre ressenti à propos des autres spectacles du festival auxquels nous avons pu assister.

Danse : Näss (les gens)

Peut-être le sommet de ce festival. Le chorégraphe, Fouad Massoud, est franco-marocain et c’est au Maroc qu’il a passé son enfance. Il a intitulé sa pièce en hommage au groupe Nass el Ghiwane (les gens bohèmes), qui ont popularisé la culture gnawa dans les années (19)80, les Gnawa étant une confrérie religieuse qui mêle l’islam et des pratiques animistes importées de l’Afrique subsaharienne.

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Chlordécone, concurrence déloyale… Le grand déclin de la banane antillaise

— Par Par Béatrice Mathieu —

Aux Antilles, la banane fait vivre une large partie de la population. Mais entre les pressions sur les prix imposés par la grande distribution et la concurrence des pays latino-américains, la filière se meurt. Enquête.

Aperte de vue, c’est un camaïeu de vert, comme un tableau pointilliste, qui s’étale et dégouline lentement vers le turquoise de l’océan Atlantique. Au loin, les îlets Métrente, Oscar, Thiery et Pelé crénellent l’horizon. Sous la caresse des alizés, les grandes feuilles molles des bananiers ondulent langoureusement. Ici et là, des citronniers, goyaviers et arbres à pain avec leurs fruits gros comme des boules de pétanque, cassent la verticalité des bananeraies. Joris Paviot a passé toute sa vie à travailler cette terre rouge sang. Comme ses parents et ses grands-parents. Depuis une vingtaine d’années, il a repris l’exploitation familiale. Un bout de paradis luxuriant de 5 hectares sur les hauteurs de la commune du François au centre-est de la Martinique.

« Aujourd’hui, on ne vit plus de la banane, on en crève, souffle ce quadragénaire. Ma femme me dit d’arrêter, mais je ne peux rien faire d’autre. 

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Fantômes et dramaturgie du monologue dans l’œuvre d’Aristide Tarnagda

— Par Aurore Desgranges —

Dramaturge engagé dans la vie publique de son pays, le Burkina Faso, Aristide Tarnagda commence une carrière de comédien dans la troupe du théâtre de la Fraternité (1), créée en 1975 par Jean-Pierre Guingané (2). Lors du festival les Récréâtrales (3) de 2004, l’originalité de son écriture est révélée notamment grâce au soutien de Koffi Kwahulé. Sa production d’œuvres théâtrales dans les années qui suivent confirme sa vocation de dramaturge et de metteur en scène. J’expliciterai dans cet article un de ses dispositifs dramaturgiques de prédilection, commun à trois œuvres Et si je les tuais tous madame ? ; Les Larmes du ciel d’août et Façons d’aimer : le monologue. En effet, ce type de discours structure de manière originale une dramaturgie des laissés-pour-compte, êtres en situation de déréliction à qui il ne reste plus que le verbe, ultime chance de revisiter leur passé. La forme dialogale (4) de l’écriture s’avère un leurre. Comme pour compenser les injustices subies, ces déshérités s’emparent du discours et déséquilibrent la situation d’énonciation en ne laissant jamais à leurs interlocuteurs la possibilité de s’exprimer.

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Expositions : du monochrome à l’hyperréalisme

— Par Selim Lander —

Deux expositions simultanées, l’une à Aix-en-Provence consacrée à Yves Klein, l’autre à Paris qui présente trente sculpteurs hyperréalistes, entre lesquelles on ne saurait réaliser un écart plus grand. Ces deux manières d’aborder l’art ont néanmoins un point commun, les deux rencontrent des réfractaires qui leur dénient toute prétention artistique, le monochrome étant rabaissé au travail des peintres en bâtiment qui appliquent une couche uniforme sur les murs et l’hyperréalisme à un recopiage dépourvu d’inspiration, une reproduction servile à base de photos (les tableaux) ou de moulages (les sculptures).

Yves Klein Intime à l’Hôtel de Caumont

Yves Klein représente un cas tout à fait à part dans l’histoire de l’art du siècle dernier. Pour la brièveté de sa carrière, de 1954 à 1962, année de sa mort brutale à trente-quatre ans et pour la manière unique dont il a mis en scène sa pratique artistique. Aussi est-ce une très bonne idée que de mêler dans une exposition la présentation de l’œuvre à celle de la vie de l’artiste.

Klein est connu pour ses fameux monochromes peint dans le bleu « IKB » (International Klein Blue) préparé suivant ses instructions, des monochromes déclinés sous diverses formes, des toiles de format plus ou moins imposant et d’autres supports plus inattendus comme des éponges.

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Nicaragua : Lettre ouverte pour la libération de Dora María Téllez

Depuis juin 2021, Dora María Téllez, figure emblématique de la révolution sandiniste et dirigeante politique de l’opposition nicaraguayenne à la dictature Ortega-Murillo, est enfermée dans des conditions inhumaines et torturée dans la tristement célèbre prison de El Chipote, tout comme plus de 30 autres personnes prisonnières politiques. Elles seraient plus de 200 en tout, réparties dans différentes prisons du pays.

Militante politique, intellectuelle, titulaire d’une maîtrise en histoire du Nicaragua, Dora María Téllez a été reconnue au niveau national et international pour ses publications et son activisme politique civique en faveur de la démocratie.
L’université Sorbonne Nouvelle de Paris lui remettra le 28 novembre 2022 un doctorat honoris causa en hommage à son « exceptionnelle trajectoire politique et scientifique, et pour ses contributions au progrès social international », selon la lettre que l’université a remise à sa famille en mai 2022.
Á cette occasion, nous, universitaires, responsables et militant·es politiques, syndicaux·ales et associati·ves et citoyen·nes engagé·es demandons sa libération et qu’elle puisse se rendre à Paris pour recevoir en main propre son diplôme de doctorat, tout comme nous demandons la libération de l’ensemble des autres prisonnier·ères politiques nicaraguayen·nes.

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Brésil. Lula : la vie de combats du nouveau président

Enfant pauvre du Nordeste, l’ancien ouvrier devenu président de la République a toujours suscité des envies de revanche parmi la bourgeoisie. Son destin, qui croise celui du pays, explique sa popularité et sa réélection le 30 octobre.

— Par Lina Sankari —

Il y a dans son surnom toute la morgue de l’élite qui n’a jamais digéré qu’un métallurgiste se hisse à la tête du Brésil. L’« anarfa », comprendre l’anarchiste analphabète, qui se donnait déjà pour mission de rendre leur dignité aux Brésiliens, quelle que soit leur condition, a toujours fait figure d’homme à abattre.

Enfant pauvre du Nordeste, ouvrier, fondateur du Parti des travailleurs qui participe également à la création de la Centrale unique des travailleurs, Luiz Inácio Lula da Silva est l’incarnation de tout ce que la bourgeoisie abhorre. « Ma mère est née et décédée analphabète, et ma mère a dit “mon fils, la seule chose que l’homme ne peut pas perdre est le droit de marcher la tête haute et de regarder dans les yeux les gens avec qui il parle” », se souviendra-t-il plus tard.

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L’intellectuel du PHTK « en service commandé » : faussaire, illusionniste ou avocat-plaideur d’une cause indéfendable ? Les dits et les non-dits

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

« Kay koule twonpe solèy men li pa twonpe lapli » (Proverbe haïtien)

« Haïti pays failli », « Haïti narco-État », « Haïti pays sans État », « Haïti État de non-droit », « Haïti pays de corruption et d’impunité », « Haïti État de ‘’bandits légaux’’ » (dixit Michel Martelly), « Haïti pays somalitisé », « Haïti, gangstérisation et criminalisation du pouvoir d’État »… : le catalogue des qualificatifs du « chaos haïtien » est vaste et le pays figure en première place sur le registre mondial d’une descente sans fin vers l’abîme. Tous ces qualificatifs renvoient aux principales caractéristiques de l’État et de la situation politique actuelle d’Haïti. Mais selon plusieurs analystes au pays, il ne faut pas perdre de vue que malgré l’actuel chaos aux causes diverses, nombre de secteurs de la société civile s’efforcent d’apporter des réponses adéquates au « chaos haïtien » et ils font preuve d’un courage exemplaire forçant le respect. Au pays de Dessalines, de Toussaint Louverture, de Jacques Stephen Alexis et de Marie Vieux Chauvet, comment est donc perçu le rôle des intellectuels face au « chaos haïtien » ?

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Frère Jacques, ô grand Jacques…

— Par Faubert Bolivar —

Frère Jacques, ô grand Jacques…

Vous auriez eu cent ans cette année, mais vous n’eûtes pas la joie de fêter votre quarantième anniversaire.

L’immonde François Duvalier vous a mangé.

Vous vous étiez dressé sur sa route, il était plus fort que vous, il vous a emporté.

Il souhaitait faire de la terre des ancêtres un tas de cendre, vous vouliez l’en empêcher.

Il rêvait d’être l’unique citoyen, vous existiez.

Il avait pour mission de détruire son peuple, vous poussiez la bravoure jusqu’à y faire barrage.

Il vous a broyé les os, il vous a gâté la chair.

Répondant à l’appel de votre terre, vous déposiez votre vie dans une corbeille que vous tendiez à votre patrie-matrie.

Frère Jacques, ô grand Jacques…

Vous étiez, ce me semble, d’une belle lucidité et d’une solide intelligence que point n’est besoin de vous décrire l’état d’Haïti l’année de votre centenaire.

Vous voyiez de loin venir la mort qui aujourd’hui étend sur nos son ombre royale.

Vous pressentiez l’effondrement de l’État.

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Le Festival Culturel de Fort-de-France 2022

Le Festival Culturel de Fort-de-France revient pour sa 51e édition qui a lieu du 3 au 30 Juillet 2022.La 51éme édition a préféré retenir une dédicace plutôt qu’un thème en rendant hommage Renaud Jouye de Grandmaison qui a pris l’initiative en 1971 de la création d’une semaine culturelle.

Au programme du Festival Culturel de Fort-de-France 2022, de nombreuses activités issues de plusieurs domaines comme des concerts, des spectacles et aussi des pièces de théâtre.

Le programme ci-dessous :

Infos réservation :

Billets en vente
Au Grand carbet du Parc Aimé CÉSAIRE de 8h30 à 19h du lundi au samedi et le dimanche de 9h à 13h à compter du 1er juillet 2022
A l’Atrium de 8h30 à 16h du lundi au samedi du 1er juillet au 16 juillet 2022
Sur datacaraibes.com
Une heure avant tous les spectacles les billets restants seront en vente.

Tous les artistes de Festival Culturel de Fort de France 2022

Virsky Ensemble National D’ukraineRavi ColtraneTanbou Bo Kannal • Mc Janick • La Perfecta • Uwi Arts Steel • Arewhana Gang • Jahlys • Maarcolme • Paille • Ozmoz Dance Crew • Dj Dav • Stonekilla • Célia Wa • Compagnie Zion B-boyz • Hiphop Bokay • Princess Lover • Asna • David Obadja • Malik Duranty • Lévity • Bikutsi 3000 • Sarah Camille • Qovop • Kolo Barst • Max Cilla • Wapwabap • Majokann • Jean-philippe Fanfan • Latin-jazz • Nu Look • Jet Live • Koézyon • Leïla Brédent • Spirituals • La Dorsale De L’iguane • Syto Cave • Daniel Marcelin •

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Au Festival d’Almada : Smashed2 et Se eu fosse Nina

– Par Janine Bailly –

Des femmes bien présentes dans le Festival

Smashed2, par la compagnie londonienne Gandini Juggling

Vivant et coloré, sautillant, léger et enjoué de prime abord, Smashed2, présenté par la troupe de Sean Gandini et Kati Ylä-Hokkala, est un spectacle qu’on ne saurait précisément nommer, qu’on ne saurait ranger dans aucune catégorie définie. Sept femmes, deux hommes, quatre-vingts oranges et sept pastèques pour dérouler une prestation qui allie le jonglage à la danse, le théâtre au cirque, dans une chorégraphie se disant hommage au Tanztheater de Pina Bausch. 

Tout semble dans les premiers moments fort sage et bien classique, mouvements d’ensemble parfaitement réglés pour sept jeunes femmes à la robe assez sage, aux cheveux disciplinés, au maintien tout empreint d’élégance. De jolies ballerines, en somme… Et les deux jongleurs, bien qu’en costume de ville leur présence grise semble un peu incongrue au cœur de ce gynécée, les deux jongleurs donc s’intègrent sans peine apparente à la troupe féminine. Pourtant, quelques gestes, en clin d’œil humoristique, pourraient nous alerter, nous guidant subrepticement vers une autre voie, moins innocente, plus âpre.

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Au commencement était… le dessin !

Exposition « Dessiner » jusqu’au samedi 4 juin 2022
—Par Christian Antourel —

Depuis le Paléolithique, l’homme ou la femme n’a pas fait qu’imprimer sa paume à l’ocre rouge, il a laissé la trace de sa main sur les parois des grottes et abris sous roche faisant son contour d’un trait de fusain noir de charbon préparé exactement dans ce but. Où en sommes-nous en ce début de l’art préhistorique ?
Dessin et dessiner, deux appellations bien futiles lorsque l’on sait que « le dessin est une technique de représentation visuelle sur un support plat. Le terme « dessin » désigne à la fois l’action de dessiner, l’ouvrage qui en résulte, et la forme d’un objet quelconque ». Ainsi ces deux titres distincts ne le sont pas et restent deux reflets du même sujet, présentant une invariance d’échelle, et de viscosités identiques, c’est-à-dire dont le résultat révèle la même beauté fractale que des flocons de neige.
Puis vinrent d’autres curiosités et découvertes, et ce n’est pas une étoile ou un arbre qui en est le sujet, mais bien un animal avec un dos, une tête, des membres.

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« 22 mai 1848 », « Mémoire d’une seule traite » & « Invocation »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

22 mai 1848
I
L’or rouge de l’Afrique a menotté mes yeux
pour toujours obsédés par le son du tambour.
Ces mains battant la peau de joie ou de douleur
dont déborde le cœur des hommes de couleur
conjurant tous les dieux des jungles et des cieux
pour oublier le poids de leur destin trop lourd,
racontant l’épopée d’un trajet sans retour,
d’un exil au delà des terres des ancêtres,
subissant sous le joug insensible de maîtres
cruels l’injustice du légal code noir
qui fait dans la terreur d’un monde sans amour
l’espérance de vie rimer au désespoir.
C’est pourquoi aujourd’hui vient le besoin d’écrire,
d’exorciser enfin le triste souvenir
afin que désormais avec moi puisse dire
tout homme sensé : “L’ESCLAVAGE, JAMAIS PLUS !”

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