—– Par Selim Lander —
Elle elle s’appelle Leïla Khane
Et la grâce où je l’exile lui donne le courage des vents du large
Les Martiniquais connaissent bien Alfred Alexandre (né en 1970 à Fort-de-France) essayiste, romancier et auteur de théâtre, sans oublier son action en faveur des auteurs martiniquais au sein de l’association ETC (Écritures Théâtrales Contemporaines) – Caraïbe qu’il préside. La Ballade de Leïla Khane ne se rattache à aucun des genres précédents. Dans ce long poème amoureux, une certaine Leïla s’adresse à son amant, lequel rapporte ses paroles, d’où l’anaphore « Leïla dit ».
Leïla promène (ou « balade ») son interlocuteur des îles du Rosaire en face de Carthagène des Indes en Colombie, jusqu’à Santa-Maria au nord du pays, et au-delà jusqu’à Carthage dans l’actuelle Tunisie. Elle ne vient pourtant pas de l’antique Carthage, laquelle a donné son nom à la Carthagène espagnole et par ricochet à celle de Colombie. Comme l’indique l’auteur dans le prologue, son prénom évoque l’héroïne d’un conte arabo-musulman, qui rendit fou d’amour le poète Qaïs au point qu’on le surnomma « Majnoun Leïla » (le fou [d’amour] de Leïla).