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Pour Bernard Petitjean Roget

—Par Édouard de Lépine—
b_p_rBernard Petitjean Roget n’était pas seulement un ami. C’était un frère. Mais c’était aussi plus qu’un frère. Je ne vais donc point évoquer ici  mes relations personnelles avec avec lui.  Des relations qui ont lui ont valu, directement ou indirectement, tant d’insinuations malveillantes et d’accusations diffamatoires, dont il a été complètement lavé au terme d’une procédure qui a duré plus de 14 ans, mais qui l’ont terriblement marqué. Je me réserve d’y revenir dans d’autres circonstances.
Je veux parler ici de l’homme que la Martinique vient de perdre et qui était un grand Martiniquais. C’était un symbole.  Le symbole de la Martinique dont on se surprend à rêver parfois. C’était un Martiniquais conscient de la nécessité de construire notre communauté  : celle d’un peuple uni dans toutes ses composantes, sans exclusive, dans le respect de nos différences, caraïbes,  blancs, nègres,  Indiens, Chinois,  mais avec la ferme volonté de renforcer chaque jour notre unité pour faire face à de très réelles difficultés et  tirer le meilleur parti de nos possibilités qu’il croyait énormes.

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Dégradation inquiétante de la santé en Martinique

— Par l’Association Médicale de Sauvegarde de l’Environnement et de la Santé (AMSES-Martinique) —
sante_pub-2L’Association Médicale de Sauvegarde de l’Environnement et de la Santé composée exclusivement de médecins exerçant en Martinique adresse à la presse le message suivant :
1/Notre exercice professionnel médical de généralistes ou de spécialistes nous a amenés à constater une dégradation inquiétante de l’état de santé des martiniquais depuis une vingtaine d’années.
2/Cette dégradation concerne la montée des cancers, des maladies métaboliques et neurologiques.
a/ le cancer de la prostate, 1e cancer masculin, touche 500 nouveaux martiniquais chaque année, parfois dès l’âge de 40 ans, et 125 hommes vont décéder chaque année.Nous atteignons avec la Guadeloupe le triste record mondial d’incidence standardisée soit 178 cas pour 100.000habitants. L’étude KARUPROSTATE a permis d’établir un lien entre ce cancer et la pollution au chlordécone.

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Dieudonné, les nègres et le populisme métis.

— Par Jacky Dahomay —

dieudo_theatre_cabuDieudonné, maintenant, ça suffit ! En tant que nègre des Antilles (je ramasse ce mot « nègre » comme une pierre qu’on nous a jetée comme le dit Sartre dans Orphée noir), je ne peux supporter que Dieudonné puisse affirmer, comme on a pu l’entendre sur LCI, qu’il est un représentant des  nègres marrons et que c’est en cela qu’on lui en veut. C’est vraiment insulter la mémoire de nos aïeux ! Rappelons que les nègres marrons étaient les Noirs d’Amérique qui fuyaient leur condition d’esclaves et que c’est sur eux que s’est appuyé Dessalines pour vaincre les troupes de Napoléon et proclamer Haïti la première république noire en 1804. C’est où disait Césaire que la négritude se mit debout pour la première fois, le même Césaire qui aurait déclaré selon Frantz Fanon : « Quand tu entends parler du Juif tend l’oreille, c’est de toi que l’on parle ».

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Pour une agriculture d’excellence en Martinique

— Par Jean-Philippe Nilor—
agriculture_excelle-2Discours prononcé le 7 janvier 2014 à l’Assemblée Nationale par Jean-Philippe Nilor, Député de la Martinique, à l’occasion de la discussion du projet de loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt.

« Je partage totalement l’ambition de ce projet de loi qui propose de réconcilier les performances économiques et environnementales. C’est une approche audacieuse que nous avons toujours prônée.
Il s’inscrit clairement dans une approche systémique qui intègre la formation, l’installation, la transmission des exploitations, la production, la transformation, la distribution, la consommation.
Cette politique de rupture avec les politiques agricoles menées jusqu’à aujourd’hui est potentiellement porteuse d’avancées, particulièrement en Martinique.

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Mourir par dérogation

— Par Docteur Josiane Jos-Pelage, présidente de l‘Association Médicale pour la Sauvegarde de l’Environnement et de la Santé (AMSES)

epandage_aerien-3Aux Antilles françaises, l’on meurt par dérogation. Le plus grave est que l’Etat y apporte sa caution puisqu’après les Ministres, ce sont les Préfets qui dérogent.
A votre niveau de responsabilité, en charge de la santé du peuple français, vous ne pouvez méconnaître le chlordécone, insecticide utilisé contre le charançon des bananiers, dont la toxicité a été reconnue par de nombreux scientifiques et dont les conséquences sur la santé des Antillais ne font plus aucun doute. On lui attribue à juste titre la croissance exponentielle des cancers de la prostate en Guadeloupe et en Martinique. Ces deux îles largement polluées par cet organo-chloré, détiennent depuis 2008 le triste record du monde d’incidence standardisée de ce cancer. Les USA en ont interdit la fabrication et l’usage depuis 1976. La France a imprudemment continué de l’utiliser jusqu’en 1990, date de sa prohibition officielle. Mais les Ministres de l’Agriculture ont pris des arrêtés dérogeant à cette interdiction jusqu’en 1993, transformant nos pays en « monstres chimiques » cf Le Monde du 17/04/2013.

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Épandage aérien : « Ce n’est pas la dose qui fait le poison mais la répétition des petites doses »

—- Par le Docteur Josiane JOSPELAGE, Présidente de l’AMSES- Martinique

epandage_aerien-3Objet : Dérogation à l’épandage aérien

Madame le Ministre ,

Aux Antilles françaises, l’on meurt par dérogation. Le plus grave est que l’Etat y apporte sa caution puisque après les Ministres ce sont les Préfets qui dérogent.

A votre niveau de responsabilité, en charge de la santé du peuple français, vous ne pouvez méconnaître le chlordécone, insecticide utilisé contre le charançon des bananiers, dont la toxicité a été reconnue par de nombreux scientifiques et dont les conséquences sur la santé des antillais ne fait plus aucun doute. On lui attribue à juste titre la croissance exponentielle des cancers de la prostate en Guadeloupe et en Martinique.

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Pesticides : Effets sur la santé : une expertise collective de l’Inserm

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Depuis les années 1980, les enquêtes épidémiologiques ont évoqué l’implication des pesticides dans plusieurs pathologies chez des personnes exposées professionnellement à ces substances, en particulier des pathologies cancéreuses, des maladies neurologiques et des troubles de la reproduction. Ces enquêtes ont également attiré l’attention sur les effets éventuels d’une exposition même à faible intensité lors de périodes sensibles du développement (in utero et pendant l’enfance). Dans ce contexte, la DGS a sollicité l’Inserm pour effectuer un bilan de la littérature scientifique permettant de fournir des arguments sur les risques sanitaires associés à l’exposition professionnelle aux pesticides, en particulier en secteur agricole et sur les effets d’une exposition précoce chez le foetus et les jeunes enfants. Pour répondre à cette demande, l’Inserm s’est appuyé sur un groupe pluridisciplinaire d’experts constitué d’épidémiologistes spécialistes en santé-environnement ou en santé au travail et de biologistes spécialistes de la toxicologie cellulaire et moléculaire. D’après les données de la littérature scientifique internationale publiées au cours des 30 dernières années et analysées par ces experts, il semble exister une association positive entre exposition professionnelle à des pesticides et certaines pathologies chez l’adulte: la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate et certains cancers hématopoïétiques (lymphome non hodgkinien, myélomes multiples).

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Lettre ouverte au Ministre Victorin Lurel à propos de la responsabilité.

— Par Jacky Dahomay —

epandage_aerien-3Monsieur le Ministre,
Mon cher Lurel,

Quelle mouche t’a piqué, de déclarer ainsi à la télévision hier soir, que nous qui luttons contre l’épandage aérien étions mus par une éthique de la conviction alors que toi, ministre, tu obéissais à une éthique de la responsabilité. En faisant ainsi référence à une distinction philosophique  célèbre faite par le sociologue allemand Max Weber, sans doute as-tu voulu élever le débat en introduisant, pour les téléspectateurs donc pour l’opinion publique, une dimension philosophique. En tant qu’ancien professeur de philosophie, je ne peux que t’approuver. Malheureusement, en allant faire des courses ce matin, j’ai été assailli par des gens sachant que je suis l’un des porte-parole de ceux qui condamnent l’épandage aérien. (Tel est l’inconvénient d’être médiatisé, mais j’assume !).

Le Collectif Vigilance Citoyenne invite toutes les associations ayant participé à l’organisation de la manifestation de samedi dernier contre la reprise de l’épandage aérien ainsi que celles qui veulent se joindre à nous, à une réunion de bilan, jeudi 6 juin à 19 heures, à la Casa del tango. Il s’agira aussi de déterminer les actions futures.

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L’épandage aérien des pesticides et le chantage à la banane.

 — Jean -Jacob BICEP, député européen EELV. —

Monsieur le Ministre,

epandage_aerien-3Nous sommes tous deux fils de la Guadeloupe. Je ne peux donc croire que le sort de la population Guadeloupéenne vous indiffère. C’est la raison pour laquelle je ne m’explique pas votre position constante concernant la question de l’épandage des pesticides aériens en Guadeloupe. Elle est au minimum une capitulation, au pire une trahison de la mission qui est la vôtre. Votre argument récurrent tient en une phrase : le chantage à la banane. 

C’est en effet au nom de la défense des producteurs de banane  que vous défendez l’épandage aérien des pesticides.

« Que ferez-vous quand vous vous retrouverez avec des tonnes de banane sur les bras ? » demandez vous aux écologistes et aux citoyens mobilisés qui contestent votre position.

Laissez-moi donc vous poser une question en retour, plus essentielle.

« Que ferez-vous quand nous serons face à une catastrophe sanitaire ? »

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Pourquoi faut-il tous manifester samedi 1° juin?

— Par Jacky Dahomay —

Que nous soyons tous différents, selon nos  origines, nos conceptions politiques, religieuses, idéologiques, nos âges ou nos expériences diverses, quoi de plus normal dans toute société démocratique ? Mais il arrive que les démocraties se perdent, dans des expériences négatives. Cela se produit lorsque nous oublions le sens du bien commun, surtout quand l’Etat et les partis politiques n’ont guère le  souci d’un sens plus élevé de la politique. C’est ce qui s’est produit avec la  tragédie de  la chlordécone. Des intérêts particuliers ont  prévalu sur le bien public. Il  appartient donc  aux différentes composantes de la société civile de se révolter et de réaffirmer le sens  du bien public c’est-à-dire de l’intérêt général. Telle la tache de l’heure, celle qui nous dicte de manifester le premier juin contre la reprise de l’épandage aérien. Et nous devons le faire pour plusieurs raisons :

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Halte à l’empoisonnement de nos populations. Twòp sé twòp

 

 

TOUS DANS LA RUE LE 1er JUIN !

L’épandage aérien est interdit sur le territoire français par une directive européenne de 2009, dont les modalités d’application sont précisées par la Loi Grenelle 2 de 2010. Après 30 ans de chlordécone, l’enchaînement scandaleux des dérogations accordées par les préfets successifs en Guadeloupe, comme en Martinique, au nom de l’Etat, rend cette mesure illimitée et ne révèle aucune volonté d’aboutir dans l’immédiat à des solutions plus adaptées au respect de l’Environnement.

 

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La Guadeloupe Empoisonnée

 — Par Guilhem Saltel, Co secrétaire du Parti de Gauche Gwadloup

Au mépris de la santé des habitants, la préfète de Guadeloupe a signé le 29 avril 2013  un nouvel arrêté autorisant la reprise des épandages aériens toxiques  sur les plantations de banane en Guadeloupe

C’est une catastrophe pour l’avenir de notre pays, déjà meurtri et mutilé pendant des années par le chlordécone, répandu par les mêmes pollueurs, et dont il faudra encore des dizaines d’années pour se débarrasser. Les prétendues précautions prises n’offrent, cette fois encore, aucune garantie de préservation de la santé des habitants et des promeneurs. La recommandation du Parc National, par exemple, qui avait souhaité que l’épandage s’arrête en lisière de plantation, en laissant une bande de 100 m vierge de traitement, est foulée aux pieds. La préfète, mieux compétente sans doute, a choisi ! 50 m suffiront !

Il faut rappeler des faits, têtus, qui s’opposent à ce que soit poursuivie cette politique néfaste.

D’abord, une directive européenne, qui s’impose à la France, INTERDIT la pratique de l’épandage aérien, ce qui oblige le gouvernement et ses préfets aux ordres à organiser un régime de dérogations.

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Nos responsabilités face à ces monstres chimiques de nos pays devenus

— Par Jacky Dahomay —

Nous profitons de ce premier mai 2013 pour rédiger cette réflexion que nous livrons au débat.  Le grave problème que nous posons est celui-ci : comment nous, Antillais, avons-nous pu laisser ainsi se produire une telle catastrophe écologique et sanitaire sur des territoires légués par nos aïeux ? Les pratiques culturales à base de pesticides, notamment dans la banane, mais pas  seulement, ont donné la  situation dramatique d’aujourd’hui. Qui en est responsable ?

Les pêcheurs accusent l’Etat, et ils ont raison. L’Etat  savait que la chlordécone  était  un produit dangereux qui se mélangeait à d’autres produits nocifs déjà utilisés auparavant. Comment expliquer qu’il ait pu autoriser l’usage de ce produit  alors qu’il l’avait interdit, même tardivement,  sur le territoire français ? Il est clair que cela présuppose de la part de l’Etat une vision des peuples d’Outre-mer.

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Frankito, lauréat du Prix Carbet des Lycéens 2013

— Par Scarlett JESUS, critique d’art —

« L’homme pas Dieu » ou l’homme qui se prenait pour un marron.

 « On reconnaît le degré de civilisation d’un peuple à la manière dont il traite ses animaux ».

Gandhi.

 

« De l’assassinat d’un animal à celui d’un homme, il n’y a qu’un pas ».

Léon Tolstoï.

 

 

 

« L’homme pas Dieu », cette formule qui clôt le roman pourrait parfaitement s’appliquer  à celui qui en est en fait le personnage principal, Albert Gouti. Un héros déchu dont la seule grandeur semble liée au prénom royal qu’il porte et dont l’étymologie germanique évoque tout à la fois la noblesse (adal) et la gloire (behrt). Doté d’un tel prénom, le personnage n’était-il pas appelé à un destin hors du commun, faisant de lui, à l’image d’Albert Schweitzer ou d’Albert Einstein,  un surhomme, un « homme-dieu » ? C’était sans compter la malice de l’auteur, Franck Salin, qui nous indique d’emblée sa volonté de le ramener à une dimension plus ordinaire, en l’affublant d’un patronyme dévalorisant renvoyant à l’animalité, « Gouti », lequel par aphérèse désigne l’agouti, petit rongeur des Antilles.

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La Gwadloup malad !

— Par Jacky Dahomay —

 

La Gwadloup malad ! Entend-on souvent. Y aurait-il quelque chose de pourri dans notre pays de Guadeloupe ? Cela ressort aussi du rapport de synthèse que nous avons remis aux élus en décembre dernier. Nous avions  pourtant averti nos chers élus : la question de l’évolution statutaire n’était pas la préoccupation première de nos compatriotes. Comme si la Guadeloupe était malade de quelque chose de plus fondamental. Mais de  quoi ? Faut-il appeler les médecins ?

Les médecins ? On ne les entend pas beaucoup, ces temps-ci. Alors que ceux de Martinique, sous la direction de Mme Pelage, se  sont mobilisés contre l’épandage aérien, chez nous, silence complet à part Docteur Rugard et Docteur Sarazin, deux femmes, qui se sont  prononcées à ce sujet. Nous constatons, en leur rendant hommage, que ce sont les femmes car qui sont plus attentives à la  souffrance et à la vie quand les hommes, depuis l’origine de l’humanité, ont toujours eu la passion de se faire la guerre. Comment expliquer alors le silence de nos médecins ? Il est vrai qu’ils sont souvent politiques avant d’être médecins.

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Qui a vidé la banque des békés ?

 

 

Par Marie-France ETHEGOIN dans Le Nouvel Observateur 17 janvier 2013 – N° 2515

 

 

Découverts abyssaux, prêts jamais remboursés, largesses accordées aux amis et aux partenaires en affaires. Pendant des décennies, le Crédit Martiniquais tenu par les puissantes familles créoles qui dominent l’économie de l’île, a dilapidé les économies des épargnants. Marie-France Etchegoin relève les dessous d’un scandale qui ravive les brûlures de l’histoire coloniale. La Martinique est un puzzle. Mémoires disparates, blessures séculaires, colères enfouies. Celles des fils d’esclaves contre celles des enfants de colon, des Noirs contre les Blancs, des « petits » contre les » gros ». Fin novembre, à Fort-de-France, il faut grimper sur les hauteurs de la ville pour avoir un aperçu de cette névrose insulaire. Jusqu’à la cour d’appel, qui siège dans un modeste préfabriqué surplombant l’époustouflante baie. C’est là, loin des regards, dans le ronron des climatiseurs, que l’on finit d’enterrer l’une des affaires les plus emblématiques de l’île. Le scandale du Crédit Martiniquais. Charles Rimbaud, 69 ans, crinière blanche et bretelles apparentes sous le blazer, écoute d’un air las les litanies de l’accusation. A la fin des années 1990, les en-cours de cet ex-promoteur en vue s’élevaient à près de 40 millions d’euros.

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Nouvelle dérogation accordée aux planteurs de bananes

Le préfet de Martinique a pris un arrêté permettant aux professionnels, durant un an, de continuer l’épandage aérien des bananeraies pour lutter contre la cercosporiose.

C’était une décision attendue aussi bien par les planteurs de bananes que par les membres du collectif contre l’épandage.
Finalement le Préfet, Laurent Prévost a « compte tenu de la gravité affectant la culture de la banane, de leurs impacts économiques et sociaux »décider d’accorder une nouvelle dérogation aux planteurs.

Cette dérogation d’une année est limitée à certaines zones qui sont éloignées des habitations, des jardins, des cours d’eau ou encore des zones d’élevage.
Ce délai doit selon la préfecture permettre aux acteurs de la filière de trouver des solutions alternatives à l’épandage aérien pour lutter contre la cercosporiose.

Communiqué :
La mobilisation contre l’empoisonnement des Martiniquais doit se poursuivre.

PAR NOTRE MOBILISATION NOUS LES FERONS PLIER Pour la troisième fois en moins de deux ans, le représentant de l’Etat français en Martinique a donc donné une dérogation à l’interdiction de l’épandage aérien de pesticides…Fait particulier, cette dernière est valable pour un an, contrairement aux deux précédentes dont la durée avait été de six mois.Cette

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L’avenir de l’agriculture guadeloupéenne

 

QUESTION A INSCRIRE A L’ORDRE DU JOUR DE L’ASSEMBLEE PLENIERE DU CONSEIL REGIONAL

*-*-*-*-*

 

Mme la Présidente,

 

L’année 2012 a été marquée par l’irruption du pouvoir judiciaire dans le domaine de l’agriculture, tout particulièrement le secteur de la banane. Il a fallu l’intervention du juge administratif pour faire entendre les préoccupations sanitaires et environnementales exprimées par la société civile guadeloupéenne.

 

Alors que le pouvoir politique semblait incapable de s’affranchir de la loi du marché et de la pression des lobbies, les juges ont rappelé le principe posé tant par le Droit communautaire que le droit national, dans les termes suivants :

 

– Article 9 de la directive européenne 2009/128/CE :

 

« 1. Les Etats membres veillent à ce que la pulvérisation aérienne soit interdite.

 

2. Par dérogation au paragraphe 1, la pulvérisation aérienne ne peut être autorisée que dans des cas particuliers, sous réserve que les conditions ci-après soient remplies :

 

a)                      Il ne doit pas y avoir d’autre solution viable, ou la pulvérisation aérienne doit présenter des avantages manifestes, du point de vue des incidences sur la  santé humaine et l’environnement, par rapport à l’application terrestre des pesticides ;

b)      Les pesticides utilisés doivent être expressément approuvés pour la pulvérisation aérienne par l’Etat membre à la suite d’une évaluation spécifique des risques liés à la pulvérisation aérienne ;

(…)

e)      Si la zone à pulvériser est à proximité immédiate de zones ouvertes au public, l’autorisation comprend des mesures particulières de gestion des risques afin de s’assurer de l’absence d’effets nocifs pour la santé des passants.

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Les combats des femmes ont engendré les droits des femmes !

« Résister à l’oppression est un droit naturel » Louis Delgrès

1944, vous dites ? Eh oui les femmes obtiennent le droit de vote et à cette date se crée en Martinique, comme en Guadeloupe, en Tunisie, au Vietnam, c’est-à-dire dans toutes les colonies françaises de l’époque, une section de l’Union des femmes Françaises.

 La section Martinique a ses racines au parti communiste  avec des femmes comme Jane Léro, Fernande Ursulet. Elle recrute dans les masses laborieuses et surtout là où se trouvent des municipalités communistes. En même temps se crée « La femme dans la cité » avec Paulette Nardal, qui, elle, recrute dans les classes moyennes et dont l’un des objectifs est de former de bonnes femmes d’intérieur.

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Collectif vigilance citoyenne.

 

Les membres du collectif contre l’épandage aérien et des sympathisants réunis le jeudi 10 janvier 2013 ont décidé de créer une nouvelle structure : Le collectif  vigilance citoyenne.

Si en effet, la lutte que nous avons menée contre l’épandage aérien  de pesticides a connu un succès certain (car l’épandage aérien est interdit en Guadeloupe jusqu’à nouvel  ordre), la vigilance est de mise car on ne  sait s’il ne peut reprendre à l’avenir. Mais  au-delà du problème de l’épandage aérien de pesticides, notre combat pour défendre l’environnement, la santé et plus largement pour le respect de la vie, n’est pas terminé.
En outre, ce que nous a dévoilé cette lutte c’est l’incapacité de l’Etat comme des politiques à dégager de façon claire ce qui relève de l’intérêt public ou du bien commun. La  responsabilité de l’Etat a été  démontrée quant à l’utilisation dramatique de la chlordécone dans le passé et,  aujourd’hui encore, par les dérogations inadmissibles accordées pour l’épandage aérien. Tout aussi grave, des organisations étatiques comme la DAAF n’ont pas rempli leur rôle de protection des citoyens quant à l’environnement et à la  santé.

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Lettre ouverte aux parlementaires écologistes

par Georges-Emmanuel Germany ; Marcellin Nadeau ; Garcin Malsa ; Alfred Sinosa

Poster-Tabou

Saturés et irrités par les coups et mépris que leur portent l’administration de tutelle et la préfecture quant aux décisions les concernant, exaspérés de la non prise en compte de leurs doléances qui reviennent chaque année sur le tapis sans trouver de solution, les marins pécheurs de Martinique ont décidé de rompre le silence, de sortir de la résignation et d’exprimer leur ras-le-bol en se mobilisant massivement le 17 décembre 2012.
Ce sont des arrêtés préfectoraux sur l’interdiction de la pêche aux langoustes consécutive à la contamination au chlordécone qui ont en été le fait déclencheur. Imposés unilatéralement, autoritairement et sans concertation comme cela se fait souvent dans cette profession ,ces arrêtés sont pris dans la période des fêtes de fin d’année où la vente des langoustes est élevée du fait de la très forte consommation de ce type de produit ; alors que des responsables de la profession savent que les langoustes importées comme les autres fruits de mer sont débarqués en Martinique sans contrôle de traçabilité et de présence de substance dangereuse comme le chlordécone.

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Martinique : Pour les marins-pêcheurs, la lutte a été payante.

Après 14 jours de mobilisation des marins-pêcheurs, et une dernière journée marathon de réunion avec les élus et parlementaires locaux, un accord a été signé dans la nuit de dimanche 30 au lundi 31 décembre. Les marins-pêcheurs obtiennent donc une aide d’extrême urgence de 3,5 millions sur les 5 millions d’euros qu’ils demandaient. L’État versera 2 millions, les deux collectivités, Conseil Régional et Conseil Général, 1 500 000 euros.
Le mouvement commencé le 17 décembre était dirigé par une intersyndicale. De nombreux marins-pêcheurs non syndiqués ont suivi activement le mouvement.
Après une première mobilisation devant le bâtiment des Affaires Maritimes à Fort-de-France, les pêcheurs sont restés mobilisés à partir du 20 décembre sur le port, bloquant les entrées de la Pointe des Grives.
Le facteur déclenchant de leur mobilisation a été l’arrêté pris le 1 décembre 2012 par les services de l’État qui leur interdit de pêcher la langouste de la Pointe Caracoli à Trinité et la Pointe Cerisier au François, zone riche en langoustes, pour cause de contamination des crustacées par la chlordécone. Cet arrêté avait été pris sans concertation avec les organisations des pêcheurs, suite aux études de l’IFREMER, l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation en Mer.

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Épandage aérien : le jugement du Tribunal administratif

 

par Jacky Dahomay

. Je vous communique en pièce jointe le jugement du Tribunal administratif  du 10 décembre dernier.
J’en profite pour vous rappeler la date de la réunion du collectif prévue le jeudi 13 décembre à 19h à la Casa del tango. La présence de tous est indispensable.  Il s’agira, ensemble, de faire le bilan de longs mois de lutte et d’en tirer les conclusions. Chacun d’entre nous, bien sûr, a son idée mais il s’agira de produire un texte collectif.
Rappelons que notre combat n’était dirigé ni contre la banane ni contre des planteurs mais contre des pratiques culturales, dont l’épandage aérien de pesticides, nuisibles à l’environnement et à la santé des Guadeloupéens. Ce qui est scandaleux, c’est qu’après la catastrophe écologique de la chlordécone, ni l’Etat ni la majorité des politiques n’avaient pensé à une réorientation de la culture de la  banane. De longues pratiques administratives, politiques, économiques, sans doute issues de l’univers « plantationnaire » du passé, ont toujours fait  fi des préoccupations telles que les nôtres. C’est donc une première en Guadeloupe que des associations de la société civile, par  leurs revendications et par leurs luttes, dans le respect des formes  démocratiques, arrivent à faire admettre qu’il y a des limites à de telles pratiques, fussent-elles issues d’une longue tradition.

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Réparations et décolonisation, par Alain Limery (CCPM)

INTERVENTION DE  ALAIN LIMERY

(Coordination des Comités Populaires de Martinique)

 IV ème SEMINAIRE INTERNATIONAL AFRIQUE CARAIBE AMERIQUE LATINE

REPARATIONS ET DECOLONISATION

 

C’est fort des résolutions de l’ONU, mais aussi de l’exigence sans cesse croissante d’un ordre international plus juste et débarrassé de la prééminence du capitalisme que se tient ce séminaire. Nous espérons qu’il en sortira des pistes d’action fructueuses en vue de l’éradication du colonialisme sous toutes ses formes. C’est la tâche qui nous incombe dans cette troisième décennie internationale décrétée par l’ONU.

Mon propos portera sur la question des REPARATIONS DANS LE CADRE DU PROCESSUS DE  DECOLONISATION.

En effet, les conquêtes coloniales,  l’instauration des systèmes d’esclavage et d’indigénat la systématisation du pillage des ressources, des richesses économiques et culturelles, des cerveaux, dans les territoires dominés ont eu des conséquences absolument dramatiques  qui se traduisent par :

1) Un mal développement de nos pays confrontés dans la plus  part des cas à la totale inadéquation, des lois, règles et normes avec la réalité géographique,  culturelle, économique ou sociale qui constitue le socle de notre société.

 2) Une coupe franche de l’équilibre démographique de notre pays  avec les lois de l’immigration des années 1960 et 1970 qui l’ont vidé d’une frange importante de sa jeunesse, et qui font que la Martinique, avec une population vieillissante, s’oriente vers une catastrophe démographique d’ici 20 à 30 ans.

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La coulée de la Rivière Blanche, de Louis Boutrin

 

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<Louis Boutrin nominé
pour le Grand Prix littéraire des Caraïbes 2009

La « Coulée de la Rivière Blanche » est le premier roman de Louis Boutrin mais c’est son 5ème ouvrage. 

 

Le roman de Louis Boutrin, « La Coulée de la Rivière Blanche » (Éditions Edilivre) vient d’être retenu par l’Association des écrivains de langue française (ADELF) dans sa sélection 2009 du Grand Prix Littéraire des Caraïbes. Ce Prix a été créé à Paris en 1965 par l’Association des écrivains de langue française (ADELF).Il est destiné à distinguer un auteur francophone issudes Antilles(MartiniqueGuadeloupeHaïtiGuyane, etc.). Il est remis tous les deux ans. D’autres prix sont décernés par l’ADELF pour les diverses régions francophones.

L’écrivain Martiniquais Xavier Orville fut lauréat en 1979 pour « Délice et le fromager » (Editions Grasset). 

Liste des prix décernés 

1965 : Jean Price Mars (Haïti)
1967 : Raphaël Tardon (Martinique), décerné à titre posthume pour l’ensemble de son œuvre
1971 : Marie-Magdeleine Carbet (Martinique), Roses de ta grâce
1975 : Jean-Louis Baghio’o (Guadeloupe), Le flamboyant à fleurs bleues, Calmann-Lévy éd.

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