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Les trompettes de la renommée sont soufflées par nous-mêmes

Par Yves-Léopold Monthieux

Il en est des affaires des pays ce que sont les secrets de famille. Ces derniers sont réglés entre soi et, quelle que soit l’intensité des différends domestiques, la réserve prévaut vis-à-vis du voisin ou de l’étranger. De même il n’est pas sans intérêt pour les États, les pays ou collectivités d’adopter une pareille retenue lorsqu’il peut y en avoir besoin pour se présenter aux autres. La crise sanitaire, sociale et politique qui traverse nos territoires et portée par un malaise quasi-structurel, mettent en évidence un goût surprenant pour l’exposition de nos déboires sur la place publique étrangère. Nous n’aurions donc plus la fierté de notre image à l’étranger. Au vu de la situation de dépendance totale de nos territoires, on pourrait comparer cette disposition à l’autodénigrement ostentatoire à une joyeuse tentation suicidaire.

Il ne peut pas être reproché au Martiniquais ou au Guadeloupéen de méconnaître l’histoire de la colonisation et de l’esclavage des Noirs aux Antilles. Faisons honneur aux historiens qui se sont appliqués à combler depuis la fin des années 1950 les lacunes de l’histoire.

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Covid 19 : aménager l’application du “pass sanitaire” aux Antilles

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Soyons réalistes et ne perdons pas de vue que la politique, quelle soit sanitaire ou autre n’est jamais que l’art du possible, L’État s’est pris les pieds dans l’application du”pass sanitaire” en Outre-mer, notamment aux Antilles et singulièrement au CHU de la Martinique ; ce pass est une construction ambivalente à la fois obligation vaccinale et en même temps liberté de choix du mode de protection par le biais de tests de dépistage (PCR ou antigénique). ou encore d’attestation de non- positivité. On reconnaît là la marque distinctive du macronisme : une chose et son contraire. En réalité, comme chacun l’a compris, c’est le moyen astucieux inventé par nos gouvernants pour inciter fortement à la vaccination sans risquer d’encourir les foudres des gardiens de la Constitution et surtout sans s’exposer à un soulèvement général de la population qui pourrait leur être fatal. Reste que si la manœuvre a particulièrement bien fonctionné dans l’hexagone ( 85% de personnes vaccinées, bon gré mal gré, après l’allocution Présidentielle du 12 juillet 21), il n’en est pas de même en Outre-mer en particulier aux Antilles ; c’est que ces territoires traînent après eux l’héritage d’un lourd passé colonial dans les fers de l’esclavage, réactivé plus récemment par le scandale de la Chlordécone,resté à ce jour sans véritable solution, en dépit des espoirs qu’avait fait naître la reconnaissance par le Président Macron, de la responsabilité de l’État dans cette tragédie, lors de sa visite à la Martinique en date du 27 septembre 2018.

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Martinique Jazz Festival 2021

Vendredi 26 novembre 18h30 – La Terrasse — Tropiques-Atrium GMX (Guy-Marc Vadeleux)

Piano : Guy-Marc Vadeleux (GMX)
Batterie : Daniel Dantin
Saxophone et flûte : Max Télèphe

Guy Marc Vadeleux (GMX),24/03/80, est un pianiste chanteur faisant parti de la nouvelle génération de jeunes pianistes martiniquais … Il commence le piano à l ‘âge de 5 ans avec son père Guy Vadeleux . Il fera ensuite de la danse (Traditionnel , moderne etc..) avec sa mère Marguerite Vadeleux et apprend le tambour . C ‘est alors qu il forme son premier groupe à 10 ans ( Traditionnel / Zouk / Jazz etc..). GMX va intégrer et former de nombreux groupes (Swing Tropical , Panach’ , Caribe , BIP etc..), commencer à se produire à l international (New York , Belgique , Canada , Saint Domingue , etc…) et passera son BAC L Musique au lycée de Bellevue à Fort de France (Martinique) . C’ est là qu’ il composera sont premier titre sûre album : L ‘eau à la bouche (Zouk) . Puis il va continuer ses études musicales à l’ Institut Supérieur de l ‘ art de la Havanne (Cuba) .

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Hommage de la Martinique à Christiane Eda-Pierre

— Par Selim Lander —

Christiane Eda-Pierre, née en 1932 à Fort-de-Fance, décédée le 6 septembre 2020 à Faye-l’Abesse (Deux Sèvres), était issue d’une famille d’artistes. Sa tante, Paulette Nardal, est l’une des fondatrices de la revue l’Etudiant Noir, celle-là même où Césaire introduira le terme « négritude » dans un article. La mère de la future cantatrice, Alice Nardal, était professeur de musique et l’on compte également des musiciens parmi ses grands-parents. Quant à Christiane Eda-Pierre elle-même, après de très brillantes études au Conservatoire, à Paris (premier prix d’opéra, premier prix de chant, premier prix d’opéra comique), elle se fit rapidement connaître comme soprano lyrique virtuose  (car à l’aise dans les notes les plus aiguës) et entama une carrière qui prit bientôt une dimension internationale, l’amenant à se produire sur les scènes des plus grands opéras du monde.

La cantatrice s’est illustrée dans un vaste répertoire allant du baroque aux œuvres contemporaines. Elle connut ses premiers succès dans le Pécheur de perles de Georges Bizet, elle a beaucoup fréquenté Mozart, s’est fait remarquer dans les Contes d’Hoffmann mis en scène par Patrice Chéreau, a participé à plusieurs créations dont le Saint François d’Assise d’Olivier Messiaen, etc.

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Concert hommage Christiane Eda-Pierre, par les voix des Outre mer

Samedi 20 novembre 202119h – Salle Aimé Césaire
En hommage à la célèbre cantatrice martiniquaise Christiane Eda-Pierre disparue l’an dernier, le comité Voix des Outre-mer, l’association Les Contre-Courants et Tropiques Atrium proposent une soirée lyrique exceptionnelle. Un voyage musical, entre concert et conférence par les Voix des Outre-mer qui rend hommage à la première chanteuse lyrique noire française reconnue à l’international.

La soirée réunira plusieurs artistes :

• Une narration réalisée par Richard Martet, rédacteur en chef d’Opéra Magazine
• Le pianiste David Zobel
• Les chanteurs Voix des Outre-mer des trois éditions : Marie-Laure Garnier, Joé Bertili, Axelle Saint-Cirel et deux artistes ultramarins invités Angélique Boudeville et Alban Legos.
• La participation exceptionnelle de Fabrice di Falco

Au programme : les plus grands airs d’opéras ayant fait la renommée de Christiane Eda-Pierre (Le nozze di Figaro, Les Contes d’Hoffmann, Alcina, Lakmé, Il barbiere di Siviglia, La clemenza di Tito…)…

Christiane Eda-Pierre, née le 24 mars 1932 à Fort-de-France (Martinique) et morte le 6 septembre 2020 dans les Deux-Sèvres, est une soprano française, l’une des toutes premières cantatrices noires de carrure internationale en France métropolitaine et dans le monde aux côtés de Barbara Hendricks, Marian Anderson, Grace Bumbry, Jessye Norman, Shirley Verrett et Leontyne Price.

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Liberté de la presse : liberté d’expression ou des patrons de presse ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

On le sait, la liberté de la presse locale est totale à l’égard du pouvoir national français. Il est possible, en effet sans encourir le moindre risque, de dire ou écrire pis que pendre sur le préfet ou le président de la République et, d’une manière générale, sur la politique du gouvernement. Cette liberté s’observe y compris sur les antennes de la station publique. En revanche écrire ou proférer un jugement négatif sur le politique martiniquais expose le média à des sanctions immédiates. « Mettre la presse au diapason », telle avait été l’ambition souvent rappelée de l’un de nos princes. De sorte que lorsqu’on s’interroge sur le lieu du véritable pouvoir politique (hors budgétaire), il est permis à bien des égards de le domicilier en Martinique où la crainte de l’élu pèse de tout son poids sur les médias locaux. Ainsi, foin des articles 73 ou 74, en matière médiatique la liberté c’est l’autonomie voire l’indépendance à l’égard de Paris.

En dessous du pouvoir politique local vient la liberté des patrons de presse. Sous l’autorité sourcilleuse du politique, ils sont chargés comme par délégation de la police de la parole.

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Vitalité du théâtre en Martinique

— Par Selim Lander —

En Martinique on cultive les lettres de longue date et si elle sont moins connues que sa poésie, Césaire s’est également illustré par ses pièces de théâtre. Bien que les auteurs contemporains soient contraints de s’en tenir à des formats plus modestes que le maître, la tradition se perpétue avec de belles réussites. L’association ETC (pour Ecritures théâtrales contemporaines) – Caraïbe, présidée par Alfred Alexandre, lui-même auteur talentueux, est au service des dramaturges martiniquais, guadeloupéens et, dans une moindre mesure, conformément à sa raison sociale, caribéens. Elle a organisé les 9 et 10 novembre 2021, en relation avec l’Université des Antilles, des « Théâtrales » qui sont autant d’occasions de rencontres avec des auteurs et des textes d’aujourd’hui. Des Antilles ou d’ailleurs car les auteurs doivent s’ouvrir au monde, particulièrement sur une île. En l’occurrence, c’est un auteur venu de France qui est venu apporter le vent du large.

Chemin forgeant de Bernard Lagier

A tout seigneur tout honneur, il est logique de commencer cette brève revue par celui qui fait désormais office de doyen du théâtre martiniquais.

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Le Dr Hippolyte Morestin (1869-1919), chirurgien des soldats défigurés de la guerre 14-18.

— Par Xavier Chevallier, conservateur en chef des bibliothèques —

La guerre 14-18 ou la Grande Guerre fut l’une des plus grandes tragédies de l’histoire. Elle marqua à jamais le 20ème siècle et ses conséquences – bouleversements géopolitiques, démographiques, industriels, économiques, sociaux, culturels, psychologiques – sont encore perceptibles de nos jours. Ce que l’on sait moins, c’est qu’elle permit des progrès prodigieux dans la médecine, en raison des soins qu’il fallait prodiguer aux innombrables blessés. La chirurgie de guerre se spécialisa, devint plus ciblée et efficace dans la prise en charge des patients, notamment celle concernant les graves blessures au crâne, au visage et à la mâchoire. Face à cet afflux considérable et inédit de mutilés faciaux – il y en aura quinze mille rien qu’en France, on les appellera à partir de 1921 les « gueules cassées » – se créera une discipline nouvelle, la chirurgie maxillo-faciale, dont le professeur Morestin (1869-1919) sera l’un des plus brillants représentants.

Chirurgien d’une dextérité légendaire, Hippolyte Morestin s’occupera à Paris pendant plus de quatre ans avec dévouement de ces malheureux soldats aux visages ravagés par les armes modernes et destructrices du premier conflit mondial.

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« Les restes suprêmes » de Dorcy Rugamba

Le 11 Novembre 2021 à 19h / Tropiques- Atrium

Écriture et Mise en scène : Dorcy Rugamba
Avec Nathalie Vairac et Dorcy Rugamba
Scénographie : Nathalie Vairac

En plein débat sur la restitution du patrimoine africain, à l’heure où la France s’apprête à restituer quelques œuvres aux États africains, un homme s’introduit dans un musée européen pour s’adresser aux visiteurs et aux masques funéraires exposés dans une allée.

S’ils prenaient la parole, que nous diraient les masques africains exposés dans les Musées « ethnographiques » européens ? Dans les années 50, dans le film « Les statues meurent aussi » Chris Marker et Alain Renais posaient cette question qui résonne encore aujourd’hui « Pourquoi l’Art Nègre se trouve-t-il au Musée de l’Homme alors que « l’Art Grec » et Égyptien se trouvent au Louvre ? »

Ce projet a pour but de questionner le rôle que joue l’art africain dans la construction d’une vision euro-centrée du monde. Nous voulons interroger la nécessité de ces masques dans les différents rituels et mises en scène auxquels ils sont et ont été associés au cours du temps.

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La prise à revers de la volonté populaire par la politique de rupture

— Par Yves-Léopold Monthieux —

De toutes les adversités qui ont marqué les Martiniquais, il n’est généralement retenu que celles qui sont imputables à l’Autre. Il semble convenu une fois pour toutes que les souvenirs douloureux de l’esclavage et de la colonisation sont dotés, en plus de leur mission honorable de tenir la mémoire en éveil, d’une tâche moins noble qui consiste à jeter un voile sur toute circonstance malheureuse qui pourrait venir de nous-mêmes. Comme si on s’estimait frappés par une sorte d’incapacité congénitale à se sentir responsables un tant soit peu de notre sort. Comme si l’idéologie et le terrorisme intellectuel, le consumérisme et le clientélisme électoral avaient dévalué l’Homme martiniquais.

Aimé Césaire n’était pas dupe des inclinations de son peuple et ne se privait pas à l’occasion de jouer au Père Fouettard. Les expressions « mendiants arrogants« , « mendiants exigeants et ingrats« , « danseuses de la République« , et la fameuse interrogation « mon peuple (…) quand donc cesseras-tu d’être le jouet sombre au carnaval des autres«  traduisent des inquiétudes qu’il formulait entre deux attaques contre le colonialisme.

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La lettre d’information de l’équipe Manuscrits Francophones de l’ITEM

Séminaire René Maran 2021-2022 

Dans la continuité des recherches de l’équipe « Manuscrits francophones » nous proposons cette année encore d’explorer les archives, les traces et les contextes de cette écriture foisonnante, en collaboration étroite avec « Écritures Contemporaines Caraïbe Amazonie (ECCA) » / plateforme MANIOC de l’université des Antilles, ainsi qu’avec l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Coordination : Xavier Luce, Claire Riffard

Programme détaillé

Entrée libre

Voilà un an que, stimulés par l’approche du centenaire du Prix Goncourt 1921 pour Batouala, se sont développés, sur divers fronts, plusieurs projets autour de l’œuvre du grand écrivain guyanais René Maran.

Dans la continuité des recherches de l’équipe « Manuscrits francophones » nous proposons cette année encore d’explorer les archives, les traces et les contextes de cette écriture foisonnante, en collaboration étroite avec le programme « Écritures Contemporaines Caraïbe Amazonie (ECCA) » hébergé sur la plateforme MANIOC de l’université des Antilles, ainsi qu’avec l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Coordination : Xavier Luce, Claire Riffard

Entrée libre sur inscription préalable (claire.riffard(a)cnrs.fr)
Conférences :

15/12/2021 — René Maran, un “précurseur de la Négritude” ?

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Cinéma à Tropiques Atrium ★

 Premières Lumières les 27, 29, 30 & 31 Octobre — Tropiques-Atrium

Samedi 30 octobre – 17h

La nuit des rois
France / Côte d’Ivoire / Canada / Sénégal – 2020 – 1h33 – VF

Synopsis :
La MACA d’Abidjan, l’une des prisons les plus surpeuplées d’Afrique de l’Ouest. Vieillissant et malade, Barbe Noire est un caïd de plus en plus contesté. Pour conserver son pouvoir, il renoue avec le rituel de “Roman”, qui consiste à obliger un prisonnier à raconter des histoires durant toute une nuit.

 

Dimanche 31 0ctobre – 17h –

Leïla Brédent
Récital Piano – Voix
Chant : Leila Brédent
Piano : Adam Czulak

Contrôle du Pass sanitaire à l’entrée

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Quel nom pour le lycée « Schœlcher »? Choisir en toute connaissance de l’histoire

Par Yves-Léopold Monthieux

Au début de l’année 2022 les élèves du lycée Schœlcher devraient intégrer les nouveaux locaux construits sur le site de l’ancien établissement. Et voilà que des bruits circulent qui annoncent que ce haut lieu de la connaissance ne s’appellerait plus lycée Schoelcher et qu’une pétition cheminerait en vue de lui substituer une nouvelle appellation. S’il est donné une suite à ces échos on aurait ainsi la réponse politique officielle aux questions posées par la destruction des statues de Victor Schoelcher à Fort-de-France et dans la ville de Schoelcher, ainsi que le déboulonnement des bustes de l’abolitionniste en d’autres lieux. Il va sans dire que la décision aurait pour effet de cautionner les agissements des activistes, d’héroïser leurs 2 jeunes animatrices et de reconnaître à leur geste une portée historique.

La violence inattendue apportée à la mémoire et aux effigies de Victor Schoelcher, qui faisait jusqu’alors consensus et emportait l’adhésion enthousiaste d’Aimé Césaire, appelle à la plus grande prudence pour le choix d’un nouveau patronyme. On sait que le concurrent de Victor Schoelcher devant l’Histoire n’avait pas tenu la route.

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5 questions à Julie Bessard

Exposition « de feu et de pluie », Fondation Clément, du 20 octobre au 11 novembre.

Produite par la Fondation Clément en partenariat avec la DEAL et le PNRM dans le cadre de la candidature de la Martinique à l’inscription sur la liste patrimoine UNESCO.

Le titre de l’exposition « de feu et de pluie » renvoie aux deux versants d’une même gestation : car la Martinique est bien la fille des entrailles fumantes de la terre et des pluies provoquées par le relief, donnant naissance aux forêts tropicales humides. Partant de l’idée que le volcan impacte la vie de l’homme très au-delà de la science et des catastrophes, il a été demandé aux artistes de travailler sur le processus éruptif comme métaphore, voire l’essence de la création. Six œuvres ont été créées pour l’exposition : les installations «Respé twa fwa » de Christian Bertin, «Sismographie méga-poétique » de Julie Bessard, « Composition Tellurique » d’Hervé Beuze, «Tropical Bliss » de David Gumbs, « Le jour d’après » de Ricardo Ozier-lafontaine et le triptyque « Un démiurge » de Jean-Baptiste Barret.

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Covid 19: Aide-toi, le Ciel t’aidera !

–– Par Pierre-Alex Marie-Anne

Les Martiniquais n’en peuvent plus des contraintes qui leur sont imposées du fait de la lutte contre le Covid 19, ils voient avec de plus en plus d’inquiétude s’éloigner la perspective d’un retour à la normale. Face à la catastrophe qui menace la poursuite de leurs activités de tous ordres, ils implorent l’Etat français, habituellement vilipendé par les mêmes. ( le PPM n’est pas le dernier à réclamer assistance ), de voler à leur secours ; avec l’attitude du “mendiant arrogant” dénoncé par Césaire, ils exigent même davantage de soutien financier de la part de l’État, mais refusent obstinément de se plier aux recommandations vaccinales des autorités de santé publique. Ce n’est pas le moindre des paradoxes s’agissant de nos autonomistes locaux qui se veulent maîtres de leurs décisions. Sans s’en rendre compte en effet ,ce qu’ils récusent en réalité c’est l’opportunité qui leur est donnée ,au travers de leur choix de se faire ou non vacciner ,de” faire peuple “(autrement qu’en paroles), en misant sur l’immunité collective pour venir à bout de cette funeste épidémie.

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De feu et de pluie, une exposition volcanique

Par Matilde dos Santos, commissaire —

Cette île est faite de feu et de pluie. Elle n’est pas la seule, toutes les îles volcaniques partagent peu ou prou la même histoire, que l’on parle de géologie ou d’histoire de l’homme. Ces cycles n’ont bien entendu pas la même longueur… Si la géologie appartient au domaine de la très longue durée, l’activité volcanique se tient toujours dans une temporalité humaine. Contrairement à l’érosion la durée d’un phénomène volcanique est très courte. Courte mais potentiellement dramatique. Dramatique mais potentiellement créatrice.
L’exposition est organisée dans le cadre de la candidature des aires volcaniques du nord de la Martinique et de ses forêts humides au patrimoine mondial UNESCO. Le titre renvoi à ces deux versants d’une même gestation : c’est par les volcans que le feu des entrailles de la terre, trouve une faille et se déverse, fertilisant le sol, et éventuellement détruisant tout sur son passage…. Et c’est le relief du volcan qui arrête les nuages, qui se répandent en pluie. Sur les flancs du volcan se dresse alors une végétation tropical dense et humide.

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La polémique autour de la chanson « Le temps de vivre ensemble »

Une chanson intitulée « Le temps de vivre ensemble », produite par Guillaume de Reynal et rassemblant de nombreux artistes martiniquais, fait polémique sur les réseaux sociaux.

On trouvera ci-après un texte de Guillaume de Reynal qui explique sa démarche et un autre de Jean Marc Terrine (auteur) auteur critique.

1)Le texte de Guillaume de Reynal

« Suite à une concertation au sein de l’équipe qui a aidé à faire vivre le projet musical « Le Temps du Vivre-Ensemble », nous avons réalisé que ce beau projet a manqué au départ d’une explication claire et précise qui aurait permis d’éclairer, sinon de rassurer quant aux objectifs en amont et ne pas laisser place à différentes interprétations.
J’aimerais m’adresser officiellement à tous afin d’éclaircir quelques points qui semblent obscurs à certains.

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Pour Édouard Glissant 

À Paris, Anne Hidalgo maire de la ville mais également candidate à la prochaine élection présidentielle, a inauguré la Promenade Édouard Glissant. Le célèbre philosophe et poète martiniquais possède désormais un lieu à son nom dans cette ville qu’il aimait tant, entre Seine et musée d’Orsay, au centre de la capitale. Un hommage en forme d’anniversaire, puisqu’Édouard Glissant aurait eu quatre-vingt-treize ans, ce mardi 21 septembre 2021, jour à l’aube duquel une plaque à son nom a été dévoilée, entre autres par Christiane Taubira, sur les berges du fleuve, en face du quai Aimé Césaire et à quelques pas du musée d’Orsay.

Une centaine de personnes étaient présentes à la cérémonie. Des anonymes comme des personnalités du monde de la politique et du monde des arts. On peut citer Rachida Dati, maire du 7ème arrondissement de Paris, Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe, Jacques Martial Président du Mémorial ACTe à Pointe-à-Pitre, l’acteur Greg Germain qui a participé avec Viktor Lazlo, chanteuse actrice et romancière, à la lecture de poèmes sur laquelle s’est ouverte la cérémonie.

Les prises de paroles se sont succédé, célébrant l’homme, le grand écrivain, le grand penseur.

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L’intolérable appauvrissement intellectuel et culturel de la Guadeloupe et dans une moindre mesure de la Martinique !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —
La crise économique multiforme que nous vivons avec la covid s’impose avec la force d’une évidence, mais qu’est-il fait pour prévenir, éviter ou même contenir la « crise aiguë intellectuelle et culturelle » qui se profile depuis déjà un long moment en Guadeloupe et présentement en Martinique ?
Cette crise du Covid interroge les rouages de notre humanité à l’aune de questionnements tant éthiques que métaphysiques. Avec, en toile de fond, la question de la mort ravivée par la pandémie et ses dégâts collatéraux au CHU . Mais aussi celle de la survie de notre économie , entendu comme propension très historique à la destruction créatrice de l’économiste Shumpeter . Pour autant, le débat est biaisé tant en Guadeloupe qu’en Martinique par l’outrance et la vacuité des propos tenus sur les réseaux sociaux. Si on ne fait rien, le biais dans la tendance est plutôt vers le bas, car le débat intellectuel et idéologique aux Antilles est comme un théâtre d’ombres. En Guadeloupe : Plus de structures culturelles opérandes à ce jour , plus d’autorités universitaires vers qui se tourner, plus de dirigeants politiques manieurs d’idées, lanceurs de thèmes.

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Rebecca Jean, la haute voix de la musique contemporaine haïtienne au Québec

Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

La voix singulière et attachante de Rebecca Jean, musicienne, auteure, compositrice et interprète, née à Montréal, flamboie et déploie sa haute voilure depuis un certain temps sur les terres enneigées du Québec. Artiste polyvalente au talent raffiné, Rebecca Jean compte cinq albums à son actif, un catalogue de plus de 200 compositions et plusieurs projets signés en tant que réalisatrice /directrice musicale, auteure, compositrice, interprète et arrangeuse. À travers les différents registres de sa démarche musicale, elle ne cesse de nous surprendre en nous entraînant dans son univers tantôt délicat, tantôt féroce. Sur des textes évocateurs et mûris au creux des battements du langage, elle chante les failles comme les profondeurs de l’âme avec une poésie franche et un créneau unique ; elle sait se raconter et nous raconter avec finesse et subtilité. Artiste attachée à ses racines haïtiennes qui nourrissent une québécitude revendiquée et ouverte, comme en témoigne son morceau « Lang lakay », elle s’en fait l’écho à travers un cheminement créatif salué par la critique musicale montréalaise et par sa participation à des émissions radio-télé et à des spectacles divers sur plusieurs scènes, notamment l’Olympia, le Cabaret du Mile-End, le Pub du Quartier latin, le Lion d’or, le Pharaon lounge, le Balatou, le Petit cabaret, le Théâtre de verdure, etc.

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L’État pris au piège des demi-mesures institutionnelles

— Par  Yves-Léopold Monthieux —

En 2001 j’écrivais mon premier essai, le Refus du débat institutionnel. J’indiquais que les partisans du changement institutionnel avaient une peur bleue que la population martiniquaise fut invitée à choisir par référendum entre les trois courants politiques qui agitaient la classe politique : le départementaliste, l’autonomiste et l’indépendantiste. Peu après allait se dérouler la consultation populaire du 7 décembre 2003, arrachée à Jacques Chirac par Alfred Marie-Jeanne. Résultat, les électeurs allaient choisir le statu quo, aidés par l’épisode du Chatt’en sac de Camille Darsières, secrétaire général du Parti progressiste martiniquais (PPM), qui fut dévastateur pour les tenants du changement.

Vingt ans après, le vrai débat institutionnel n’a toujours pas lieu

Ainsi donc, de l’avis de certains amis au nombre desquels EDL, mon livre n’avait plus d’intérêt dès lors que, selon eux, le débat avait eu lieu et que le peuple avait tranché. J’avais bien du mal à dire le contraire tant la controverse menée sur des « queues de cerises » avait été âpre. Il m’était difficile de dire qu’il s’agissait d’abord d’une lutte pour le pouvoir entre le Parti progressiste martiniquais et le Mouvement indépendantiste martiniquais, et non pour l’évolution statutaire.

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Les rêves réalisés de Maryse Condé

— Par Gladys Marivat(Collaboratrice du « Monde des livres ») —

L’écrivaine antillaise poursuit son œuvre par une réécriture de la Bible transplantée en Guadeloupe, « L’Evangile du nouveau monde ». Où celle qui a passé sa vie aux quatre coins du monde apparaît plus libre et plus confiante dans l’avenir que jamais

Ce livre sera son dernier… mais ce n’est pas la première fois qu’elle le dit. Déjà en 2015, Maryse Condé annonçait dans un entretien au « Monde des livres » que Mets et merveilles (JC Lattès) devait clôturer son œuvre. En cause : la maladie qui altère sa voix et sa vue, et l’empêche de taper à l’ordinateur (elle est née en 1937). Deux ans plus tard paraissait Le Fabuleux et Triste Destin d’Ivan et Ivana (JC Lattès), inspiré des attentats de janvier 2015. Et aujourd’hui, L’Évangile du nouveau monde, sa réécriture du Nouveau Testament, transplanté en Guadeloupe.

« Il y a longtemps, j’ai lu Caïn [Seuil, 2011], la relecture de la Bible de José SaramagoJ’ai eu envie de faire comme lui, mais je n’ai pas osé.

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Édouard Glissant et l’héritage de Wifredo Lam

— Par José Manuel Noceda Fernandez —

Lorsqu’on parle de Lam, on mentionne  inévitablement ses relations et son amitié avec quelques intellectuels célèbres. Parmi les  européens, Pablo Picasso et André Breton  ainsi que leurs expériences entre Paris et Marseille de 1938 à 1941 sont immanquablement cités. S’il s’agit des Caraïbes, Aimé Césaire, un géant des lettres antillaises lié – comme l’était aussi le peintre cubain – à la pensée surréaliste, est le premier évoqué.

Césaire et Lam se rencontrent à Fort de France en 1941, lors du passage du peintre en Martinique, sur le chemin du retour à La Havane. Cette rencontre a évolué en  une étroite amitié entre deux hommes qui ont partagé des histoires, des réflexions et des manières d’appréhender le monde colonial ou néocolonial des Antilles. Lam a illustré la version espagnole du Retour au pays natal de Césaire, en 1942, traduit par Lydia Cabrera. Césaire a consacré de nombreux de poèmes au cubain, comme ceux de Moi laminaire, par exemple.

Mais cette amitié et ce destin commun occultent malheureusement les relations de Lam avec d’autres pans  de l’intelligentsia, notamment des Caraïbes. 

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« Guadeloupéens, Guyanais, Martiniquais, Réunionnais, il devient urgent de vous faire vacciner »

« Nous, scientifiques, médecins originaires de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de La Réunion et/ou investis dans ces territoires, appelons les Guadeloupéens, les Guyanais, les Martiniquais et les Réunionnais et tous ceux qui y vivent, à se faire vacciner au plus vite contre la Covid compte tenu de la catastrophe sanitaire dans laquelle nous sommes.
Nous souhaitons que cet appel permette aux nôtres de vaincre leurs peurs, la désinformation, les fake news, et les contre-vérités scientifiques abondamment répandues.

En effet,
le nombre de patients infectés dans nos territoires connaît une progression très inquiétante dans le sillage de la Martinique, où le taux d’incidence de l’infection dépassait fin juillet la barre de 1 cas pour 100 habitants, soit 5 fois plus que la moyenne nationale ;
nos populations ont un risque majeur de développer des formes sévères de COVID-19 en raison des prévalences élevées de surpoids/obésité, diabète, hypertension artérielle, et aussi de l’existence d’une proportion importante de personnes âgées de plus de 60 ans ;
les services de réanimation sont déjà saturés : des transferts sanitaires aériens vers Paris de patients COVID-19 médicalisés et sous ventilation artificielle, ont débuté dès le samedi 31 juillet afin de soulager le service de réanimation de la Martinique.

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Pour saluer l’Oiseau de Cham

Par Anatole Atlas —

Si quelque virus ne s’était emparé de la planétaire cité dolente jusqu’aux tréfonds de son système nerveux détraqué, l’immunité mentale collective serait suffisante pour que chacun puisse goûter, comme un élixir poético-prophétique, cet antipoison radical qu’est l’œuvre de Patrick Chamoiseau. Œuvre définie dans son dernier ouvrage comme « cheminement  ’’ dépourvu de chemin ’’ vers la compréhension » de « cette énigme indépassable qu’est la littérature ». Qui pourrait être ce vaccin dont le monde a besoin…

Le conteur, la nuit et le panier ne porte pas un titre facile à ranger sur l’armoire aux bibelots d’inanité sonore : c’est la moindre des raisons pour lesquelles on ne risque guère d’en voir signalée l’existence dans la presse en Belgique, plus prompte à célébrer Bob Morane. Et pour cause : nulle part n’est mieux rompu l’os pour sucer la substantifique moelle d’une mémoire des affres coloniales qui reste plus encore qu’un tabou : une prohibition dans ce pays. Si « Rabelais, ce père du langage, ce surgissement d’une catastrophe esthétique extrême, venait certainement d’une plantation martiniquaise » ; si « Rabelais est un conteur créole », pourquoi Chamoiseau ne serait-il pas issu d’une colonie belge en Afrique ?…

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